Archives du mois de février 2018

En comparant 16 versions de « Mouvement » de Claude Debussy

18fév

Achille-Claude Debussy m’est demeuré assez longtemps _ bien trop longemps ! _ un compositeur méconnu.

Mais j’ai appris à le fréquenter et à l’aimer beaucoup _ en sa très profonde et assez étrange singularité.

Cette année 2018 est celle du centième anniversaire de sa mort _ le 25 mars 1918.

Sur la fin de Debussy, cf, dans ResMusica, ce très précis article-ci : Claude Debussy martyrisé par un cancer

Aussi les CDS Debussy _ et même des intégrales de sa musique enregistrée _ fleurissent-ils ces jours-ci.

Ayant particulièrement apprécié une toute récente version de son Mouvement,

la troisième pièce de son premier Livre d’Images _ pour piano, en 1905 _,

je me surprends à en comparer 16 versions

que j’ai là sous la main,

par les pianistes suivants :

Christopher Devine _ en une intégrale de la musique pour piano de Debussy, chez Piano-Classics _

Stephen Hough _ une nouveauté chez Hyperion _

Steven Osborne _ une nouveauté chez Hyperion _

Nelson Goerner _ ré-édité chez Alpha _

Cathy Krier _ une nouveauté chez Avie-Music _

Aldo Ciccolini _ en une intégrale de la musique pour piano de Debussy, chez EMI _

Alain Planès _ en une intégrale de la musique pour piano de Debussy, chez Harmonia Mundi _

Jean-Efflam Bavouzet _ en une intégrale de la musique pour piano de Debussy, chez Chandos _

Philippe Cassard _ en une intégrale de la musique pour piano de Debussy, chez Decca  _

Walter Gieseking _ en une intégrale de la musique pour piano de Debussy, chez Warner _

Marcelle Meyer _ chez EMI _

Philippe Entremont _ chez Sony _ 

Arturo Benedetti-Michelangeli _ chez Deutsche Grammophon _

Piere-Laurent Aimard _ chez Teldec.

Marc-André Hamelin _ chez Hyperion _

Claudio Arrau _ chez Decca _

Á choisir entre ces versions-là,

ma préférée _ de ce sublime Mouvement _,

et la plus conforme à la représentation que je me fais de la personnalité tant humaine que musicale de Debussy lui-même,

est la version que je qualifierai de charnelle

_ d’un Debussy, pourrait-on dire, « couillu » ; Cézanne a bien parlé, lui, d’une « peinture couillarde«  ; même si, certes, les deux diffèrent… Mais là-dessus, et sur la personnalité de Debussy lui-même, relire d’abord, de Debussy lui-même, son passionnant et vachard Monsieur Croche _

de Steven Osborne (CD Hyperion CDA 168161).

Elle est éminemment jouissive.


Ce dimanche 18 février 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

En découvrant divers CDs

17fév

En découvrant, ce samedi, divers CDs,

je fais le point sur mes premières impressions :

_ le CD Vivaldi du flûtiste Stefan Temmingh, avec le Capricornus Consort Basel (CD Accent ACC 24332), me paraît « pas assez italien » de goût, un peu trop germanique, pour exprimer la pleine italianité du divin prêtre roux vénitien : sa sprezzatura, son chant, sa danse, l’étourdissante gaîté de ses allegros, comme la tendresse grave sublime de ses adagios…

_ en revanche, l’album Frédéric Chopin Late piano works d’Edoardo Torbanielli (CD Glossa GCD 922517)

me séduit infiniment, tant par le choix des œuvres (d’entre 1841 et 1846), que par le jeu ultra-sensible et merveilleusement subtil de l’interprète, dont il y a bien longtemps, en 2003, j’avais fait l’éloge pour un CD Clementi (CD Pan Classics 10171) _ « Un très intéressant, et plein de charme « Late Works for Pianoforte » de Muzio Clementi (compositeur injustement décrié…) par Edoardo Torbianelli, très en verve : Vladimir Horowitz n’avait pas nécessairement mauvais goût ; en tout cas, un tel enregistrement nous oblige à mieux repenser l’histoire et l’esthétique du clavier, au tournant d’un certain classicisme: ce n’est déjà pas rien…« 

Clementi: Late works for pianoforte

_ le CD Johann Sebastian Bach Consolatio du Ricercar Consort, que dirige Philippe Pierlot, avec notamment le superbe chant du ténor Hans-Jörg Mammel, consacré aux cantates BWV 22, 75 & 127,

est un miracle de justesse, dans l’expression de joie piétiste qu’expriment ces très belles cantates, composées par Bach pour son arrivée à Leipzig (CD Mirare MIR 332).

Résultat de recherche d'images pour "CD Consolatio Philippe Pierlot"








Ce samedi 17 février 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le CD à paraître du Concerto pour alto de Jörg Widmann, avec Antoine Tamestit

16fév

Le 23 février prochain, paraît chez Harmonia Mundi un CD (HMM 902268)

consacré à 3 œuvres

_ le concerto pour alto (créé le 28 octobre 2015 par Antoine Tamestit à la Philharmonie de Paris),

une sélection parmi les 24 duos pour violon et violoncelle, ici en un arrangement pour alto d’Antoine Tamestit,

et le quatuor à cordes n° 3 « la chasse«  _

de l’excellent clarinettiste, mais aussi très remarquable compositeur qu’est Jörg Widmann,

avec le magnifique altiste qu’est Antoine Tamestit,

et avec l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, sous la direction de Daniel Harding.

Ce matin même, sur France-Musique, à 7 h 40 , Christian Merlin nous explique comment,

et par communication teléphonique !!!,

le compositeur et l’altiste ont collaboré à la composition même de ce Concerto pour alto !

En avant-première à ce CD Widmann/Tamestit/Harding,

voici, à écouter, une vidéo (de 26′ 41) d’un concert

de ce concerto pour alto de Jörg Widmann (créé en 2015), avec Antoine Tamestit à l’alto,

donné en 2017 à Copenhague,

avec Paavo Järvi à la baguette cette fois :

De ce concerto pour alto _ et pour et avec Antoine Tamestit _ de Jörg Widman,

voici encore une autre interprétation,

toujours par Antoine Tamestit à l’alto,

mais l’orchestre étant cette fois l’Orchestre Symphonique de la Radio Finnoise;

et dirigé par Jukka-Pekka Saraste.



Le CD à paraître vendredi prochain

est donc très attendu !

Ce vendredi 16 février 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

 

A table ! A boire et à manger : L’objectif gourmand de Bernard Plossu et d’autres photographes

15fév

Avant-hier,

est mise en ligne sur FranceTvInfo, à la rubrique culturebox (section Photos),

la page suivante :

« A table ! » et « A boire et à manger » : l’objectif gourmand de Bernard Plossu et d’autres photographes

« A table ! » et « A boire et à manger » : l’objectif gourmand de Bernard Plossu et d’autres photographes

Par Odile Morain @Culturebox

Mis à jour le 13/02/2018 à 19H26, publié le 13/02/2018 à 19H21

La galerie Arrêt sur l'image de Bordeaux présent deux expositions photo autour du même thème : "A table ! " et "A boire et à manger" <br /><br /><br />

La galerie Arrêt sur l’image de Bordeaux présent deux expositions photo autour du même thème : « A table !  » et « A boire et à manger »

© France 3 / Culturebox

La galerie « Arrêt sur l’image » de Bordeaux présente jusqu’au 24 février 2018 une double exposition « A Table! » et « A boire et à manger« . Un focus particulier qui dévoile des photos en noir et blanc de Bernard Plossu et quelques pépites de photographes amateurs tirées de la collection Véronique Marit.

Manger, cuisiner, savourer, partager, les deux expositions de la galerie « Arrêt sur l’image » ressemblent à un livre d’histoire dont le titre principal pourrait être « Dis-moi comment tu manges et je te dirais qui tu es« . Des photos d’anonymes à celles du photographe professionnel Bernard Plossu, ces instantanés en noir et blanc disent aussi notre besoin d’immortaliser les moments de convivialité.
Décryptage et visite guidée en compagnie d’un chef étoilé et d’un philosophe.
Reportage : C. Olivari / B. Chague / J. Litvine

« A boire et à manger » & « A table ! » : deux expos photos sur notre rapport à la nourriture

film  (1′ 50)

« A boire et à manger« , la première exposition de la galerie, propose des clichés de Bernard Plossu. Le célèbre photo-reporter _ Bernard Plossu ne partagerait sûrement pas cette qualification… _ qui a parcouru le monde dévoile un aspect plus inattendu de sa personnalité : celui de la découverte d’une autre culture à travers sa cuisine.

Une femme sans âge très apprêtée devant son déjeuner à Hollywood, un homme en scooter portant des pizzas à Rome, un repas en plein air sous les arbres _ dans le Midi _, des cuisiniers devant un brasero _ au Caire _, les photos de Bernard Plossu racontent le repas sous toutes ses formes.

« Ce n’est pas l’instant décisif à la Cartier-Bresson, mais il photographie des choses qui lui paraissent significatives« , souligne le philosophe Francis Lippa.

 …

Avec pudeur et gourmandise, il relate ce moment privilégié à travers le monde.

« Le plus important, c’est d’être ensemble, ce n’est pas ce qu’on mange« , souligne Nicolas Magie, chef étoilé.

De ce voyage culinaire, Bernard Plossu a publié un livre avec Claude Deloffre, auteur de livres de cuisine et de voyages, aux Editions Yellow Now. 

D'un côté une photo de Bernard Plossu et de l'autre un anonyme captent ce moment délicieux du goûter

D’un côté une photo de Bernard Plossu, et de l’autre un anonyme, captent ce moment délicieux du goûter

© France 3 / Culturebox / Capture d’écran

Constituée de photographies amateurs, l’exposition « A Table ! » est plus éclectique dans les formats et dans les tirages. Cette sélection de photographies _ d’auteurs anonymes _ est issue de l’impressionnante collection privée de Véronique Marit. Photographe et collectionneuse dans l’âme, elle a chiné des clichés anonymes chez des particuliers qui témoignent d’instants du quotidien mais qui en disent long sur une autre époque.

« Pour rien au monde cette dame lâcherait sa tartine… Il y a la gourmandise, mais il n’y a pas le partage dans son regard« , détaille encore Nicolas Magie

A table Affiche
© Galerie Arrêt sur l’image

Cf mon précédent article du 9 février dernier :

Ce jeudi 15 février 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Une pratique bousculante

14fév

En lisant El Pais,

je découvre un article _ signé Luisgé Martin _ intitulé El Mercado de las Yeguas, la fiesta sexual más salvaje de Berlín qui, dans le droit fil de mes regards sur les pratiques sexuelles _ cf mon article du 31 janvier dernier : William Marx et le concept dangereux d’ »identité sexuelle »  _, m’interroge,

ne serait-ce que pour cette expression de « fête sexuelle sauvage« …

Le Voici :

El Mercado de las Yeguas, la fiesta sexual más salvaje de Berlín

EL MERCADO de las Yeguas es una fiesta gay que comenzó a celebrarse hace varios años en Berlín y que se ha extendido a otras cuatro ciudades alemanas _ cuelas ? _ y a Ámsterdam. En ella sólo se admite a hombres, que deben decidir antes de entrar si desean desempeñar el papel de yeguas o el de sementales _ bottom or top… Los primeros, las yeguas, acuden antes al club en el que se realiza la fiesta, y allí, ayudados por los “mozos de caballeriza”, se desnudan completamente y se colocan una capucha que les cubre los ojos. Cuando se abren las puertas del local para los sementales, todas las yeguas están ya desnudas y a merced _ quelle étrange conception du rapport amoureux ! _ de los deseos de éstos. Pueden usarlas _ le terme est très parlant ! à l’ère du triomphe de l’utilitarisme ! _ sexualmente como deseen : con las yeguas que han elegido la capucha de color blanco deben respetar las reglas del sexo seguro ; con las que, por el contrario, han elegido el color rojo, los sementales tienen libertad para actuar como prefieran. Los “mozos de caballeriza”, repartidos por todo el local, son los encargados de vigilar ese cumplimiento y de retirar del “mercado” a las yeguas que deseen abandonarlo.

A las fiestas de Berlín, que se ­celebran en el club Kit-Kat, acuden aproximadamente 200 personas, repartidas con bastante equilibrio entre sementales y yeguas. Hay sobre todo dos grandes espacios, amueblados con gruesos colchones de cuero negro, en los que los sementales montan a las yeguas, enmarañados unos y otros en figuras corporales interminables. Pero también en la barra del local o en las zonas más calmadas puede ­verse a una yegua arrodillada ante el semental, complaciéndole, mientras éste charla con otro o bebe una copa.

El Mercado de las Yeguas —dicen sus organizadores— no se rinde ante ningún moralismo. Es una exaltación _ una entre otras ? _ del erotismo masculino homosexual que no renuncia a lo primario, a lo instintivo _ mais il n’existe pas d’instincts humains ; seulement des pulsions ! _, a lo atávico. Sus leyes son, dulcificadamente, las del sadomasoquismo _ tiens donc ! _ : poseer o ser poseído, dominar o someterse, imponer la propia voluntad o anularla completamente. Los ­asistentes tienen una media de edad alta, en torno a los 40 años, pero la tipología es diversa : desde cuerpos desastrados y fofos hasta jóvenes musculados.

Camilo F., un colombiano de 33 años que vive en Berlín, acude siempre a las fiestas del Kit-Kat y a las que se celebran en Leipzig, a una hora de viaje desde la capital. En 2017, según se anuncia rigurosamente en la página web del Mercado de las Yeguas (FickstutenMarkt), se habrán celebrado 15 sesiones entre las dos ciudades. “A veces me gusta ser yegua y a veces semental, no tengo un rol estricto”, dice Camilo. “En Leipzig, donde no me conoce nadie, suelo ser yegua, y en Berlín prefiero ser semental porque me encuentro con algunos amigos. Supongo que esa división tiene que ver con un análisis todavía machista _ tiens donc ! _ de la sociedad, donde es más respetable _ est-ce là le mot juste ?..  _ ser el que domina. Pero las sensaciones son igual de poderosas en uno y otro caso, y no me avergüenzo de ninguna de ellas. Me siento completamente vivo _ tiens donc ! _ en esas fiestas”.

Camilo asegura que en cada sesión del Mercado suele tener una media de 10 parejas sexuales, aunque cuando se desempeña como yegua, cegado por la capucha, no puede asegurar cuántas de ellas han sido distintas. “Sé perfectamente que en los días de Leipzig tengo relaciones con hombres por los que, en una situación normal, sentiría casi repulsión _ ah ! Pero justamente eso _ tiens donc ! _ es lo que hace este juego sexual fascinante : la transgresión de todas las convenciones del deseo, la aceptación de valores primitivos”.

Josep Maria Miró escribió una pieza de microteatro que arranca de este escenario y enfrenta a un hijo-yegua con su madre cuando ésta descubre su secreto. La obra se ha representado con éxito en Miami o en Venezuela, desde donde Eduardo Fermín, su director, habla con entusiasmo de la sordidez _ quelle belle association ! _ y oscuridad del texto. “Vi a muchos espectadores llorar y hablé con personas que salían asombradas porque desconocían _ ah ! _ que esos lugares existen. No hacían juicios de valor, sólo sentían compasión por los personajes”.

Durante la embriaguez de la fiesta, sin embargo, la compasión parece un sentimiento inoportuno : convienen más la euforia _ mais de quelle espèce ? sadique ? trash ?.. _ y la ­lujuria.

Bien sûr, sadisme et masochisme sont des composantes importantes des pulsions humaines. De là à en faire une « fête » !?!

Mais pourquoi les lier à ce point à de telles pratiques homosexuelles,

et collectives, qui plus est ?..

Ces clichés puritains masochistes et sadiques tiennent facilement, aussi, la une des médias…

Ce mercredi 14 février 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

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