Archives du mois de juin 2018

Un compositeur tchèque tout à fait singulier : Josef Suk (1874-1935)

30juin

Josef Suk (4 janvier 1874 – 29 mai 1935)

est référencé dans les histoires de la musique surtout comme le gendre d’Anton Dvorak _ dont en 1898 il a épousé la fille Ottilie (1878 – 1905).

Mais ce n’est pas du tout rendre l’honneur qu’elle mérite pleinement à sa musique même

de la considérer seulement comme l’œuvre d’un simple épigone d’Anton Dvorak (8 septembre 1841 – 1er mai 1904) !

Sa Fantaisie pour violon et orchestre à cordes, opus 22 (de 1902)

est un pur et admirable chef d’œuvre ;

de même que sa symphonie Asraël, opus 24 (de 1906).

Eh bien, ses œuvres pour piano sont particulièrement originales et singulières

_ même si c’est d’une manière différente des œuvres bien mieux connues du génial Leos Janacek…

..

Après un récent CD Piano works (MDG ) du pianiste Karl-Andreas Kolly,

comportant les opus 10 (Moods) et 30 (Things lived and dreamt),

ainsi que le Chant d’amour opus 7, 1 et la Dumka, opus 21, 3

Cf l’article récent Suk’s Underrated and Undervalued Piano Works de Jed Distler

sur le site de Classicstoday. com :

Suk’s Underrated and Undervalued Piano Works

Review by: Jed Distler

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Unlike his massive orchestral tone poems, most of Josef Suk’s piano music is smaller in scale and often elegiac in nature. Yet it also is skillfully and idiomatically deployed for keyboard, and you can only wonder why pianists generally ignore such substantial, imaginative, and communicative piano music.

Certainly the Op. 10 cycle’s opening Legend has everything a Romantically inclined virtuoso could wish for : soaring melodies, lush textures, just enough polyphony, and a grand climax. The Capriccio’s restless modulations and disarmingly humorous thematic material engage the mind as much as they tickle the ears. The Dumka’s gorgeous lyricism and evocations of speech patterns add up to a miniature masterpiece: Rachmaninov meets Janácek, perhaps?

The 10 pieces encompassing Suk’s 35-minute-long piano cycle, Things lived and dreamt, find the composer in particularly inspired fettle. No. 5’s mutedly sardonic broken octaves and clipped phrases backed up by quirky arpeggios suggests an animated cartoon accompanied by late Liszt. No. 6 is akin to a Dvorák Slavonic Dance, but harmonically updated and rhythmically displaced. No. 14’s lilting demeanor and witty embellishments suggest a Czech rag, while the extraordinary final piece’s soft and sparse left-hand accompaniment and rhapsodic right-hand lines foreshadow similar textures in Messiaen’s bird-inspired works.

Pianist Karl-Andreas Kolly not only plays marvelously well from a technical standpoint, but he also understands how to use tone color to bring out each work’s appropriate atmosphere, and how to keep the underlying rhythms alive. Furthermore, his artistry is enhanced by MDG’s multi-channel concert hall ambience and the singular qualities of its 1901-vintage house Steinway grand. All I can say is that MDG ought to enlist Kolly to set down more Suk, and not just because Supraphon’s reference edition of the composer’s complete piano music with pianist Pavel Stepán is hard to source as of this writing. Enthusiastically recommended.

Recording Details:
Reference Recording : Suk Complete Piano Works : Stepán (Supraphon)

  • SUK, JOSEF:
    Nálady (Moods) Op. 10; Dumka Op. 21 No. 3; Things lived and dreamed Op. 30; Love Song
  • Karl-Andreas Kolly (piano)
  • MDG – 903 1956 6
  • SACD

voici que paraît maintenant chez Hyperion

un très remarquable CD Suk (CDA 68198)

du pianiste Jonathan Plowright,

comportant les opus 7 (Piano pieces), 10 (Moods), 22a (Spring) et 22b (Summer impressions).

Jean-Charles Hoffelé vient de lui consacrer un excellent et très justifié article,

intitulé Jardin secret,

sur son site,

le 18 juin dernier :

JARDIN SECRET

Asraël, Maturation, Conte de printemps, tout le génie de Josef Suk s’est employé à son sombre orchestre. Mais il composa aussi pour la chambre et même pour le piano : des cahiers modestes aux charmes étranges, dont le romantisme secret, les ramages élégants (écoutez le mirifique Printemps), n’ont pas le caractère secret, la poésie désarmante des opus de Janáček.

….

Mais tout de même, ce piano de plein air a de sacrés attraits, surtout si subtilement défendu par Jonathan Plowright qui en comprend le tactus complexe, les rythmes fuyants, le langage des trilles qui transforme le clavier en rossignol. Au point que revenant sans cesse à cet album, je ne m’explique pas que ces opus ne soient pas plus courus au concert, en Tchéquie comme ailleurs.

Pavel Štěpán, surtout Radoslav Kvapil pour Unicorn, en avaient jadis signé de belles anthologies, mais il y a chez Jonathan Plowright une imagination supplémentaire dans les timbres, l’allant des mélodies, la finesse des traits et des contrechants, qui nous plongent dans l’intimité de cet univers souvent délicieux.

Mais d’où vient donc ce piano si singulier ? De celui de Zdeněk Fibich probablement, qui lui aussi collectionna de petits cahiers assemblés en vastes cycles, ces Humeurs (Moods) auquel Suk sacrifie aussi dans son Opus 10, où le sens du caprice s’équilibre avec un certain goût du mystère : la Légende est une merveille que tous les pianistes devraient jouer en bis.

Et si Jonathan Plowright poursuivait avec un second volume ? La Suite Op. 21, et surtout le grand cahier où Suk dressa le portrait musical de sa mère, l’espèrent bien.

LE DISQUE DU JOUR

 

 

 

 

 

 

 

 

Josef Suk (1874-1935)


Printemps, Op. 22a
Impressions d’été, Op. 22b
Pièces pour piano, Op. 7
Humeurs, Op. 10

Jonathan Plowright, piano

Un album du label Hypérion CDA68198

 

Photo à la une : © DR

Ce samedi 30 juin 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa 

Le renouveau de la musique anglaise sous le roi Charles II : Pelham Humfrey

29juin

Après la tabula rasa de la musique sous le Commonwealth de Cromwell,

le retour d’exil _ de France et Hollande _ du roi Stuart Charles II, le fils du roi décapité Charles Ier,

marqua un renouveau flamboyant de la musique anglaise, à partir de 1660.

Contemporain de John Blow (1649-1708)

et de Henry Purcell (1659-1695),

et gendre du Captain Henry Cooke (1616-1672),

Pelham Humfrey (1647-1674) est représentatif de cette nouvelle musique anglaise,

plus hédoniste _ comme son roi Charles II (1630 – 1685),

fils aussi de la reine Henriette de France (1609 – 1669), le dernier enfant du roi Henri IV et de Catherine de Médicis.

Pan Classics nous propose ainsi un CD de 7 Symphony Anthems de toute beauté,

interprétés par l’Oxford Consort of Voices

et les Instruments of Time & Truth,

tous placés sous la direction du chef Edward Higginbottom :

un CD Pan Classics PC 10388.

Ce vendredi 29 mai 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Bioy et Borges : Bioy sur (à propos de) Borges

28juin

Avec le recul des bientôt vingt ans de la mort de Bioy

_ le 8 mars 1999, à Buenos Aires _,

et à mesure que vont être dépouillées les archives Bioy

données par ses héritiers à la Bibliothèque Nationale d’Argentine,

on peut espérer une relecture à nouveaux frais de Bioy _ et de Silvina Ocampo _,

et notamment de son _ leur _ rapport à Borges ;

en regrettant vivement que l’édition française n’ait même pas consenti à publier son Borges, c’est-à-dire les extraits de son Journal qui concernaient Borges (et pas même la version abrégée !) ;

l’incuriosité française est plus que jamais flamboyante, à l’heure du tout-pragmatisme…

Pour une amorce de constitution de dossier Bioy/Borges,

ceci :

Adolfo Bioy Casares, o cómo sobrevivir a Borges

Se cumple _ en 2014 _ el centenario del autor de La invención de Morel, un escritor que, a su capacidad literaria, suma el hecho de haber sido el amigo y confidente de Borges durante más de cincuenta años.

ALBERTO GORDO | 15/09/2014


Adolfo Bioy Casares…

Los homenajes a Adolfo Bioy Casares (1914-1999) se suceden en Argentina cien años después de su nacimiento. Reediciones y tomos conmemorativos celebran a un escritor hoy fundamental _ si ! _, pero cuya obra, a menudo, ha sido eclipsada – o al menos su recepción se ha visto condicionada – por la cercanía al genio de Borges, quien fuera su influencia decisiva y su amigo inseparable durante más de cinco décadas.

…Pero antes de conocer a Borges – eso ocurrió en 1932 -, Bioy, premio Cervantes en 1990, ya tenía claro cuál era su vocación. Nacido en el seno de una familia acomodada _ pues… _, Bioy Casares gozó siempre de una posición desahogada; así pudo abandonar los estudios: dejar el derecho, después la facultad de filosofía, y dedicarse a un ejercicio tan loable como el de leer. Eran conocidos sus retiros al campo – a donde casi nunca lo acompañaba Borges, reticente a moverse de Buenos Aires – en donde escribía y leía – sobre todo leía – en una casa hoy convertida en museo sobre su figura. Su concienzudo desempeño intelectual – él habría desaprobado el término, pues consideraba, con Borges, un error calificar a los escritores de intelectuales – dejó multitud de novelas y cuentos, artículos y estudios literarios. La invención de Morel, Plan de evasión, El sueño de los héroes, Diario de la guerra del cerdo, Dormir al sol o La aventura de un fotógrafo en La Plata son solo algunos ejemplos de la narrativa de un autor que, entre el serio, erudito rigor cerebral y la más fina e irónica de las parodias, trató de airear los polvorientos espacios en que se movían géneros como el fantástico, el policíaco o la ciencia ficción.

…Parece haber un consenso en que La invención de Morel fue su mejor novela. Borges no tuvo reparo en escribir, en el prólogo, que se trataba de una ficción « perfecta ». Se trata de la historia de un fugitivo que llega a una isla en donde pronto se desencadenan inquietantes sucesos fantásticos. Y entre ellos, un elemento asombroso: la invención de Morel, una máquina que reproduce imágenes indistinguibles de la realidad. Son imágenes fieles, perfectas, que hunden al protagonista en un estado absoluto de confusión. La cultura popular ha vuelto en varias ocasiones a esta novela. Desde El año pasado en Marienbrad, de Alain Resnais, a la serie Lost o, aún más recientemente, la última ficción de Andrés Ibáñez, Brilla, mar del Edén, muchos escritores y cineastas se han sentido atraídos por esta ficción maestra, ya clásica, de la literatura fantástica, una historia que, bajo la superficie, esconde agudas metáforas sobre la realidad, la escritura o la soledad. Peor fortuna, al menos desde la perspectiva de los lectores, tuvieron algunas de sus obras posteriores, que nunca llegarían a interesar tanto como aquella primera novela.

Borges y Bioy cultivaron una amistad de más de cincuenta años

Borges y Bioy

Pero ninguna obra le daría a Bioy Casares, decimos, una fama comparable a la que le otorgó su amistad con Borges, con quien escribió no pocas historias bajo los pseudónimos de Honorio Bustos Domecq, Suárez Lynch y B. Lynch Davis. No es posible obviar esta relación fraternal entre escritores : ahí está Bioy como personaje, Bioy como discípulo y después consejero, Bioy como un complemento perfecto, una especie de hilo conductor de toda una vida, del más grande de los escritores argentinos. Incluso hablando de su obra es inevitable hablar de Borges: además de todos los relatos, con él y con Silvina Ocampo, Bioy escribió el fundamental prólogo a La antología de la literatura fantástica (1940), y casi siempre -como se ha hecho aquí – se recuerda, al hablar de La invención de Morel, la opinión que le mereció al autor de Ficciones.

…Borges y Bioy Casares se conocieron de jóvenes, en una fiesta organizada por Victoria Ocampo. Aquella noche ambos se apartaron a una esquina y dejaron pasar el tiempo hablando de literatura. Bioy lo contó años después. Pero tuvo que publicarse su monumental Borges (que aspira ya a clásico de un género, el del retrato a través de la conversación, sobre el que reina, triunfante, La vida de Samuel Johnson) para que algunos reconocieran la relación de iguales que los unía. Borges, un hombre tímido y muy retraído con las mujeres – son célebres sus desventuras amorosas -, admiraba el arrojo de Bioy, y sentía que podía confiar en él. « Borges muchas veces me confió sus amores – consigna el escritor en su diario – y me consultó sobre la conducta a seguir ; yo a él nunca ». El retrato de Bioy no escatima, tampoco, en sutilezas, y dibuja un Borges inestable, inseguro, un hombre profundamente sentimental : « Prorrumpe en gritos de risa – ayes agudos y altos -, de los que baja, todo él, a una suerte de sollozo ». Borges se fiaba del criterio de Bioy y en él, en sus largas noches de conversación, depositaba sus dudas. Aquejado de un pesimismo kafkiano, casi enfermizo, el maestro reconocía en el discípulo el impulso vital de la juventud. La omnipresente madre del autor de El Aleph también dio cuenta de esta realidad : « Ante cualquier dificultad, Borges dice : tengo que consultar con Adolfito ».

…Cuando conoció a Borges, Bioy, a sus 18 años, quedó prendado de aquel sabio de apenas 32 años, aunque, pasado el tiempo, esa relación desigual se transformó en mutuo reconocimiento : discutían argumentos, escribían cuentos y guiones a cuatro manos, gustaban de hacer las mismas travesuras literarias, esto es, adjudicaban obras a autores que no existían o autores que sí existían a obras que nunca se habían escrito, y tenían parecidos juicios – todos tajantes, algunos injustos – sobre aquello que no les gustaba, juicios que en absoluto obedecían no ya a la corriente cultural del momento, si no, más allá, a la noción clásica de lo que merece el ribete de literatura. Así, Borges le dice a Bioy que Goethe es « el mayor bluff de la literatura » ; Shakespeare, « un amateur de la literatura, une divine amateur » ; Thomas Mann, « un idiota »; Azorín, un escritor con « estilo de pan rallado… » ; Sábato, « tan vulgar que su escasa obra nos abruma como una obra copiosa » ; y, en fin, podríamos seguir eternamente.

…Ante las abrumadoras críticas de Borges, muchas veces espoleadas por el propio Bioy, que le pregunta maliciosamente, éste, sin embargo, suele ser mucho más discreto. Un día incluso apunta en su diario que « Borges tiene aberraciones terribles ». Quizás del poliédrico retrato que del gigante argentino hizo su inseparable amigo, cabría pensar que le falta un lado, pues habría que leer lo que Borges decía de Bioy cuando Bioy no estaba.

Et ceci :

Borges Adolfo Bioy Casares

31 enero 2007

Construida a partir de su vida y su obra, hay, ante todo, una imagen de Bioy Casares : el amigo íntimo y colaborador de Borges ; el autor de La invención de Morel y otras obras maestras de la literatura fantástica ; el miembro de la mítica Sur ; el Casanova porteño y esposo de Silvina Ocampo ; el caballero de la cortesía impecable ; el refinado bon vivant ; el privilegiado que alternaba la lectura de los clásicos y la escritura de libros inolvidables con los viajes, las conquistas amorosas y los juegos de tenis.

A lo largo de buena parte de su vida, además de los cuentos y novelas que publicaba periódicamente, Bioy escribió voluminosos diarios y cuadernos de notas, costumbre rara en nuestras letras, aunque habitual en las literaturas que frecuentaba, particularmente la inglesa (piénsese en Pepys, Butler, Bennett o James). Algunos de esos apuntes fueron a parar a libros que publicó en vida, pero la mayoría permaneció rigurosamente inédita hasta su muerte en 1999. Un par de años después apareció Descanso de caminantes, una selección de entradas al cuidado de Daniel Martino.

Los últimos libros de Bioy no habían sido muy afortunados y la publicación de los diarios fue una grata sorpresa para sus lectores. Ahí se encontraban sus temas predilectos, su capacidad de observación, su sentido del humor, su sensibilidad verbal – especialmente aguda para señalar extravagancias y despropósitos. Mostraban, además, aspectos íntimos de su vida y su personalidad : su donjuanismo, por ejemplo, era de sobra conocido, pero el libro abunda en anécdotas, reflexiones y bromas acerca de su trato con las mujeres ; su hartazgo conyugal, y una deliciosa malevolencia hacia varios de sus contemporáneos. Como era de esperarse, la aparición de estos diarios dejó un poco maltrecha la imagen del caballero perfecto, pero a cambio reveló un Bioy más íntimo y entrañable.

De los diarios publicados hasta la fecha estaba notablemente ausente la figura de Borges. Habiendo acumulado material durante más de cuatro décadas, Bioy había planeado reunirlo todo en un solo volumen dedicado a su amigo y mentor. El resultado es este tan esperado Borges, un minucioso retrato que abarca más de mil quinientas páginas. Apenas hace falta decir que, aun en la descomunal bibliografía borgesiana, no hay ningún libro comparable. Nadie se encontraba en mejor posición que Bioy para llevar a cabo una obra de esta naturaleza.

Al hojear el libro, uno piensa de inmediato en la Vida de Johnson de Boswell. Se trata, desde luego, del modelo obvio – el Borges, como la Vida, es ante todo el retrato de un hombre a través de su conversación –, pero no habría que llevar la comparación demasiado lejos, a riesgo de confundir aún más la de por sí con frecuencia malentendida relación Bioy–Borges : todavía se insiste, al parecer, en subordinar la obra del primero a la del segundo, para lo cual hace falta : a) No haber sabido leer a Bioy, b) No haber sabido leer a Borges, o, generalmente, c) No haber sabido leer a ninguno de los dos.

Los diarios comienzan en 1947 y terminan en 1989. Los primeros años de su amistad – que comenzó hacia 1932, cuando Bioy tenía diecisiete años y Borges 32 – aparecen resumidos, al principio, en un texto que había sido publicado con anterioridad. En él, Bioy narra sus primeros encuentros; entre ellos, el muy célebre que tuvo lugar en su estancia para escribir su primera colaboración : un folleto propagandístico sobre una especie de yogurt. En aquellos días habrían tenido una conversación que significó la conversión de Bioy, entonces un joven entusiasmado con las vanguardias y lo moderno, al clasicismo favorecido por Borges: “En aquella discusión Borges me dejó la última palabra y yo atribuí la circunstancia al valor de mis razones, pero al día siguiente, a lo mejor esa noche, me mudé de bando y empecé a descubrir que muchos autores eran menos admirables en sus obras que en las páginas de críticos y de cronistas, y me esforcé por inventar y componer juiciosamente mis relatos.”

En la primera etapa de su amistad, es claro que Borges asumió el papel de maestro y Bioy el de discípulo. Aún en las primeras entradas del diario, tras leer un ensayo de Borges sobre Pascal, Bioy apunta: “Leyéndolo sentí lo lejos que estoy de saber pensar bien, amplia y justamente ; de saber construir las frases ; de tener una inventiva enérgica y feliz.”

La relación, sin embargo, se fue modificando con el paso del tiempo. Naturalmente que Bioy siempre vio en Borges a un maestro literario, pero su amistad se transformó pronto en una relación de iguales y, en algunos aspectos, llegó casi a invertirse, como en alguna ocasión hizo ver a Bioy la madre de Borges : “La señora me cuenta que ante cualquier dificultad Borges dice: ‘Tengo que consultar con Adolfo.’ Esto le hace gracia a la señora, por la diferencia de edad entre nosotros. ‘Parece que fueras el mayor’, observa.” La anécdota no es inverosímil, sobre todo, si tomamos en cuenta el carácter de los protagonistas, la timidez borgesiana y la mayor desenvoltura de Bioy. Acaso pocos aspectos de sus vidas los reflejen tan bien como sus respectivas experiencias amorosas : Borges, por un lado, con frecuencia perdida y desdichadamente enamorado. A raíz de uno de estos desengaños, confiesa a su amigo : “Estoy triste con todo el cuerpo. Lo siento en las rodillas, en la espalda… Parece un destino circular al que estoy condenado. Esta situación se repite, cada tantos años. Para consolarme me digo que las otras mujeres, que olvidé, fueron tan importantes como ésta” ; Bioy, por otro, coleccionando amantes a diestra y siniestra.

La figura de Borges ha dado origen a una vasta literatura testimonial. Amigos, amantes, admiradores, colaboradores, críticos, personas que se cruzaron una vez en la vida con el Maestro no han resistido la tentación de dejar prueba escrita de su encuentro – mi favorita, la nota del urólogo que le operó la próstata : “Borges inesperado.” En medio de esta selva de testimonios, el libro de Bioy Casares está destinado a convertirse en uno de los evangelios canónicos. Ahí está Borges de cuerpo entero : lo que decía y lo que hacía, sus simpatías y diferencias, sus amores y sus odios, sus hábitos, sus bromas, sus debilidades, sus prejuicios, sus excentricidades y manías – porque el evangelista, claro está, era demasiado cercano como para limitarse a hacer un retrato en blanco y negro.

Borges está lleno de anécdotas y frases brillantes sobre los más diversos temas, de opiniones curiosas, de ocurrencias y de chismes, pero, ante todo, de literatura. La amistad entre Bioy y Borges fue desde el principio una prolongada conversación sobre autores y libros, y ésta es la que con justicia ocupa la mayor parte del diario. El índice de los escritores y obras discutidos abarcaría varias páginas – y, por cierto, se echa de menos. Están, desde luego, los nombres más previsibles : Conrad, Chesterton, James, Johnson, Kipling, Stevenson, etc., pero también, por decir algo, Góngora y Quevedo, Verlaine y Mallarmé, Unamuno y Baroja, Rubén Darío y Lugones, Reyes y Groussac, el Martín Fierro y la “Suave patria”, la literatura anglosajona y la literatura china. En esta discusión, el criterio literario de Bioy y Borges se distingue por una fiera independencia, ajena tanto al prestigio de la fama como a las modas –Borges, por ejemplo, se burla igual de Goethe que del Nouveau roman. La ironía y la crítica se regodean en el comentario de textos y autores : quizá el juicio más repetido a lo largo del volumen sea el lapidario “Qué animal”, aplicado a medio mundo, desde, digamos, Thomas Mann hasta el último miembro de la Sociedad Argentina de Escritores. El comentario – hay que decirlo – con frecuencia deja ver también las limitaciones e incomprensiones del autor de la Historia universal de la infamia : Rabelais, Gracián, Tolstói, por mencionar a tres víctimas ilustres.

Borges no es una hagiografía ni un panegírico, aunque sea, esencialmente, un homenaje : es el retrato de un hombre compuesto, desde la amistad y la simpatía, por una de las personas que lo conocieron mejor, quizá la que mejor lo conoció. No faltarán quienes se escandalicen por algunas de sus revelaciones o de sus supuestas infidencias. Para ellos está dedicada una de las anécdotas del libro : un joven escritor le muestra a Borges fragmentos de su diario al tiempo que gravemente le asegura que nunca es indiscreto ; Borges, con cierta impaciencia, le revira : un diario tiene que ser indiscreto.

A Bioy, como él mismo sugiere, podrían aplicársele las palabras que ambos escribieron sobre De Quincey: “Fue amigo personal de Wordsworth, de Coleridge, de Charles Lamb y de Southey, hombres de letras cuya fama contemporánea excedía en mucho a la suya. Al describirlos, no vaciló en registrar sus pequeñas vanidades, sus flaquezas y aun el rasgo íntimo que puede parecer indiscreto o irrespetuoso, pero que nos permiten conocerlos con vividez. Las reminiscencias de De Quincey son parte integral de la imagen que tenemos de ellos ahora. Si no fuera por él los veríamos con menos precisión y menos encanto.”

Pocos lectores, sospecho, recorrerán ordenada y pacientemente las más de mil quinientas páginas del volumen ; al que lo haga, se lo aseguro, le espera un verdadero tour de force borgesiano. Como los diarios y los cuadernos de notas, el Borges será más bien un libro para abrirse en cualquier parte y encontrarse con una anécdota o una sentencia memorable.

En alguna ocasión, Cabrera Infante se refirió a Bioy como el “maestro secreto”. Fiel a su carácter discreto y a su imagen de caballero, lo fue de muchas formas que la crítica no siempre ha sabido reconocer. Colaborador ideal de Borges y autor de una obra única, con sus diarios nos tenía reservada una sorpresa. Respecto a este Borges, lo imagino perfectamente concibiendo la idea de la obra, recreando las conversaciones con su amigo, transformándolas en literatura y trazando así un retrato único – confirmando la opinión de Boswell : “The conversation of a celebrated man, if his talents have been exerted in conversation, will best display his character…” –, acaso sonriendo maliciosamente mientras saboreaba el revuelo que su publicación iba a levantar: la lección final del maestro secreto. ~

Et encore ceci :

Borges, de Adolfo Bioy Casares : dos amigos implacables

Es el acontecimiento literario del año. En las próximas semanas, aparecerá Borges, de Adolfo Bioy Casares (Destino), el diario de 1600 páginas donde éste registró las conversaciones que mantuvo con su colega “Georgie”
24 de septiembre de 2006

Una mañana de domingo de 1952 Borges llama por teléfono a Bioy para preguntarle si quedó « maltrecho después del impacto ». Se trata de la lectura de unos pensamientos inéditos de Güiraldes publicados ese día en el suplemento literario de LA NACIÓN. Después de transcribir algunos fragmentos poco felices del autor de Don Segundo Sombra , Bioy anota: « [Borges] me asegura que es indispensable destruir todos los papeles porque el día menos pensado uno desaparece y los amigos le publican esas grietas y esos estigmas » (26-10-52).

Los años de amistad literaria y complicidad en la maledicencia que este volumen registra son los de la madurez creadora de ambos escritores. Tanto Borges como Bioy han relatado a menudo la historia de una influencia mutua : la conversación de Borges y la lectura de los autores por él frecuentados permitió a Bioy renegar de sus libros juveniles, impregnados de una fantasía anárquica y una escritura caprichosa, para elegir lo que llamaría « imaginación razonada » y una sencillez cada vez más despojada ; Borges, a su vez, ha repetido que el ejemplo de Bioy lo llevó hacia una forma de clasicismo. Cuando crearon en colaboración a Bustos Domecq, autor intoxicado de retórica y extraviado entre metáforas impenetrables, la parodia no sólo tenía por blanco cierta tendencia porteña a la pomposidad en el habla ; exorcizaban, ambos, los demonios de su juventud. (En la prosa del Borges de los años 20 hay más de un eco de la oratoria de Hipólito Yrigoyen.) Las páginas liminares (« 1931-1946″) y las finales (« 1987″, « 1989 »), redactadas por Bioy en el ocaso de su vida de escritor, poseen la límpida precisión de quien lega a quienes vendrán un testimonio que no pretende objetividad ni generosidad, menos aún erigir una estatua intachable para la imprevisible posteridad.

El placer tan común como no admitido del chisme, cuyo gozo se multiplica en la trasmisión, de dejar en suspenso todo lazo de amistad por el mero gusto de lanzar una frase ingeniosa, aunque se la sepa hiriente ; la parcialidad, aun la ceguera ante cualidades literarias o intelectuales que no corresponden a la práctica de ambos escritores : nada de ello ha sido disimulado. Al contrario, es la espléndida candidez con que estas páginas ignoran todo criterio de lo que hoy ha dado en llamarse políticamente correcto lo que las hace más valiosas : la misoginia más agresiva, el racismo (limitado a la raza negra), el más vetusto sentimiento de superioridad argentina sobre los demás países del continente aparecen aquí con una franqueza propia de otros siglos, antes que la mala conciencia contemporánea aprendiese a encubrirlos.

Gustos impiadosos

« ¿No te parece que es el mayor bluff de la literatura?, BORGES sobre el Fausto de Goethe (5-10-71)

La literatura es el territorio compartido, el único terreno que alimenta la amistad de Borges y Bioy, su medida de todos los demás valores. Lectura y escritura se entremezclan, a menudo borronean sus límites. Cuando traducen textos orientales o no literarios pero que en su forma fragmentaria o abreviada se prestan a la composición de Cuentos breves y extraordinarios , Borges y Bioy reescriben sin timidez, mutilan, modifican, atribuyen a autores inexistentes sus apócrifos, sólo guiados por el efecto literario buscado, por el placer de lograrlo. Ante una leyenda de la India que Borges recuerda, sin poder hallar el libro donde la leyó, Bioy sugiere « Contemos nosotros el episodio y lo atribuimos a un autor cualquiera » (28-4-53); así lo hicieron : la fuente inventada es Cuarenta años en el lecho del Ganges « de un jesuita portugués ».

Ante la realidad no impresa, Borges reacciona como ante un relato compuesto : al escuchar una noticia de policía comentada por Bioy padre, observa « lo que no hubiera ayudado al argumento es que el autor insistiera en… » (6-4-53), como si se tratase, ya, de un cuento publicado, o del argumento para uno que están componiendo. Con asombrosa memoria, Borges cita versos no sólo de sus poetas preferidos ; ha retenido muchos casos de torpeza y cursilería que le parecen ejemplares. Puesto a censurar, a señalar desaciertos que podrían corregirse, nadie se salva ; acaso Hilario Ascasubi.

De su ambigua relación con Lugones (a quien dedicaría, en colaboración con Betina Edelberg, un menudo estudio donde prima la relación emotiva con un poeta mayor que reconoce, con fingida modestia, importante para su obra) en este diario dan testimonio elogios y reproches alternados con frecuencia. Pero no es necesario limitarse al autor de una novela tan justamente vapuleada como La guerra gauchaEl gusto de Borges por navegar contra la corriente lo lleva a rescatar poetas huérfanos de lectores contemporáneos, como Arturo Capdevila: « Lo peor de Capdevila es peor que lo peor de Mastronardi, pero lo mejor es mejor y esto es lo que importa » (27-10-69). También reivindica, reiteradamente, la poesía de Menéndez y Pelayo.


De Shakespeare, Bioy recoge la opinión de Borges, para quien « en literatura fue un amateur, the divine amateur , lo compara con Dante, verdadero literato. Recuerda que las piezas de teatro no se consideraban literatura : las escribían de cualquier modo, con argumentos ajenos y hasta confusísimos » (30-8-53). Cita como ejemplo de debilidad o anticlímax la exclamación  » O my prophetic soul ! My uncle !  » ( Hamlet, 1, 5), donde la palabra « tío » derriba la elevación poética de la primera parte como no lo hubiera hecho « hermano », cuya carga metafórica es superior al mero, preciso lazo de parentesco de « tío ». « Shakespeare siempre usa el mot injuste  » (Borges, 15-12-49).

..;

Pedro Henríquez Ureña vio muy temprano (en una carta a José Rodríguez Feo del 19-5-45, citada en nota al pie de la página 1293) los límites del gusto, lo arbitrario de las devociones literarias de Borges ; como buen profesor, acaso no advirtiera que en esos límites residía la fuerza de Borges, como la de todo hombre de letras : no aspirar a la ecuanimidad, elegir lo que sirve para la obra propia, desechar lo que estorba. « Borges tiene aberraciones terribles ; detesta a Francia y a España ; todo lo inglés le parece bien […]. De Inglaterra, sólo detesta lo que se parece a lo latino : Keats y Shelley. […]. Como idioma, sí, te diré, es estupendo ; no se equivoca nunca. » Sin embargo, el Quijote y las novelas de Eça de Queiroz entusiasman a Borges tanto como Stevenson. La lectura comentada de la « Epístola moral a Fabio » (7-6-63) es un gran momento de este libro, en que la atención del lector, llevada por Borges y Bioy a determinadas palabras que van aislando en el poema, comparte el placer de la poesía que sienten los autores.

Es la literatura francesa el terreno donde tanto Borges como Bioy no transigen con la ecclesia visibilis (Bioy: « Benjamin Constant. Lo estuve releyendo en Pardo. Creo que es el mejor escritor francés. Borges: Yo creo que sí », 16-10-71). Borges explicó más de una vez que las letras inglesas estaban hechas por individuos, las francesas por seres históricos que sabían que pertenecían a una época, a un movimiento, a una escuela.

Las palabras « agrado » y « amable » reaparecen con asiduidad para delatar el rechazo de ambos autores por todo lo que huela a vanguardia o experimentación : « Leemos absurdas cacografías de la Pizarnik » (23-11-68) es la nota que registra al pasar el nombre de la poeta. Esa desconfianza los inmuniza, por ejemplo, contra el surrealismo, del que Borges opina que, contrariamente a otras ideologías invasoras de lo literario, catolicismo y comunismo, prescinde del propósito de lograr obras legibles… La desafección por Joyce, en cambio, no les impide reconocer (a Bioy) que « es más complejo que todos los otros que juegan a ser modernos y raros » y (a Borges) que « tiene vueltas, es bastante endiablado ». De Ezra Pound observa : « Yeats, Joyce, Eliot lo juzgan el mejor poeta, il miglior fabbro , pero nadie lo lee. Lo ponderan porque no condesciende a temas que interesan al lector […]. Qué diferencia con Stevenson, que decía que ´el encanto no es muy importante, pero sin él ninguna otra virtud vale . A Pound le atribuyen todas las otras virtudes » (06-09-65).

Los autores no vacilan en reconocer errores pasados. Borges relee sus primeros libros de poesía, Fervor de Buenos Aires Luna de enfrentepara la traducción al inglés : « No son corregibles esos poemas. Sólo puedo moderar fealdades extremas » (21-8-69). Llegan a sospechar que sus convicciones presentes no son definitivas, que acaso lleguen a parecerles igualmente equivocadas. Las circunstancias de estas revisiones pueden ser imprevistas. La visión del film de Manuel Antín Don Segundo Sombra (que califica de « obra de arte ») provoca en Bioy una revisión del menosprecio, compartido con Borges, que siempre había manifestado por la novela de Güiraldes : « Si Borges, en su incredulidad, me pregunta cómo esa historia tan poco accidentada, entreverada con frases que ensamblan de cualquier modo la inseguridad idiomática del autor con los dicharachos camperos y las metáforas ultraístas, me conmovió, le diré que tal vez he llegado a la edad en que nos volvemos tradicionalistas » (10-10-69).

Bioy anota que varias veces Borges demuestra « su puritana antipatía por el tema del amor » (1-11-68) y queda « un poco exasperado por su puritanismo » cuando llama  » a tart » a Egle Martin, para Bioy « una bataclana bastante evolucionada » (23-6-71). Bioy registra reiteradamente la incomodidad de Borges ante todo tratamiento literario, aun alusivo, de lo sexual : escudado tras la noción de que el tema erótico le parece inferior a lo épico, estalla en epítetos de inusitada violencia para todo texto que incursione en el tema, vedado para él. Estas reservas de sensibilidad alcanzan hasta a una amiga cercana, cuya obra no suele incursionar en ese terreno, para Borges, minado : el cuento « Hortus conclusus », lo mejor que Alicia Jurado haya escrito, le parece « algo tonto y erróneo ». Bioy añade: « No creo que tenga razón » (30-10-58).

Toda reputación perecerá 

« Yo creo que Thomas Mann era un idiota. A Estela Canto le gustaba mucho… » (BORGES, 26-7-67)

Más allá del placer de la maledicencia, los amigos ejercen con entusiasmo el ajuste de cuentas con el pasado y el presente. Según Bioy, Borges recordaba que en tiempos de Proa Martín Fierro había dos bandos : los partidarios de que el peor poeta era Bernárdez y los partidatios de que el peor era Oliverio Girondo. « Ahora se inclina a considerar a Oliverio peor que Bernárdez y que Marechal » (21-5-67). Borges también se luce en el arte de derribar más de un pájaro con un solo tiro : « Azorín […] con ese estilo de pan rallado, como decía Carriego de Más y Pí ; Carriego era mucho mejor hablando que por escrito… » (26-4-67). Otro disparo de eficacia múltiple de Borges : « Yo creo que Manuel Gálvez es pésimo, pero muy superior a Quiroga. No creo que nadie sea tan malo como Quiroga. Güiraldes ha de ser mejor que los dos. ¿O será mucho peor? » (19-6-68).

La rápida consagración de Don Segundo Sombra como clásico argentino del siglo XX intriga más que irrita a los amigos. Según Borges « de pronto apareció un libro gauchesco en un estilo que podía aprobar un lector de Apollinaire. La gente comprendió que quedaba bien admirando el libro. Y Güiraldes murió en seguida : para su gloria fue una muerte oportuna » (2-11-58).

La fama póstuma, la perdurabilidad de la obra propia no parecen inquietar la elegante impasibilidad, la escrupulosa modestia con que Borges y Bioy se refieren a su propia obra. Sin embargo, aviesas pitonisas, no escatiman predicciones sobre los colegas. Según Bioy, « Mallea, insistiendo con sus novelas ilegibles, se mantiene en el recuerdo. Mientras viva, Mallea será un escritor de algún nombre ; después se hundirá en el olvido, como si fuera de plomo. ¿Quién se atreverá a reeditar sus novelas? Nadie. Sabato también desaparecerá, sin dejar rastro, después de la muerte. Es curioso el caso de Sabato : ha escrito poco, pero ese poco es tan vulgar que nos abruma como una obra copiosa » (10-8-56, es decir, antes de la publicación de Sobre héroes y tumbas ).

En 1958 (27-4) Borges se extraña de que nadie recuerde a Gómez de la Serna (« hasta Guillermo [de Torre] tiene más realidad que él »), uno « de los escritores españoles contemporáneos que han dejado mejores paginas ». Cuando Bioy cita otra « fama curiosa », la de Gide, Borges observa : « Tuvo tanta suerte o fue tan hábil que hasta la pederastia le sirvió para obtener un efecto patético ». Con los años, los autores no se aburren de este ejercicio. En 1970, Bioy suscita « una mueca de disgusto » en Borges al informarle que Silvina Bullrich « es hoy más importante que Mallea ». Ante la incredulidad del interlocutor, explica : « Aunque te parezca increíble, Silvina Bullrich alcanzó la dignidad de una Old Lady de nuestras letras. A Mallea ya casi nadie lo lee, ni siquiera para despreciarlo (muchos leen a Silvina Bullrich para despreciarla). Mallea está en esos cincuenta años de oscuridad, inmediatos a la muerte; sólo que vivo. » (13-1-70)

Sobre la vida literaria 

« Todas estas polémicas literarias son como efusiones de sangre en el teatro : después nadie muere. » (BORGES, 14-6-55)

El doctor Johnson reaparece frecuentemente, invocado a lo largo de los años como el paradigma de la mejor prosa del siglo XVIII, y es un punto de vista muy propio del grand siècle, aunque lejano de Versailles y de Saint-Simon, el que anima esta vasta enciclopedia de opiniones literarias, observaciones de costumbres, crónica de guerras intestinas de un mundo cultural que muchos recordarán y, al reencontrarlo en estas páginas, reconocerán como irremediablemente clausurado. (Los equivalentes contemporáneos, acaso por cercanos, parecen demasiado banales, tanto en la intriga como en el ridículo.) El placer de la maledicencia se explaya sin censura a todo lo largo de esta voluminosa crónica de una amistad ; aun más, parecería que mantiene viva esa complicidad : la nutren chismes compartidos, intercambiados, repetidos. Una routine , como de avezados comediantes, va haciéndose evidente : Bioy prefiere la perfidia de la mesura, Borges el golpe breve y certero, pero a veces los amigos intercambian tácticas; aunque rara vez apelan a la artillería pesada, esto no les impide ser, en toda ocasión, letales.

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Como una versión inteligente de Bouvard y Pécuchet, compilan el sotissier de la vida literaria y mundana que atraviesan ; como los miembros del legendario dúo Buono-Striano, uno le da el pie al otro para fortalecer la eficacia del efecto cómico.

Aunque el 20 de junio de 1954 Bioy registra la hoy trifulca entre Viñas y Girondo en el restaurant Edelweiss, la violencia no abunda en estas páginas. Los amigos se preguntan quién será olvidado primero, Mallea o Sabato. « ¿ La penúltima puerta ? Qué buen título. Mallea tiene una notable capacidad para elegir buenos títulos. Es una lástima que se obstine en añadirles libros » (Borges, 28-12-69). Mientras que en Mallea es la obra, no la persona, lo que alimenta generosamente la sorna, en Sabato el desprecio se ejerce menos sobre la obra, despachada sumariamente, que ante el personaje público, con su avidez de protagonismo y figuración sustentada sobre una base de pedestre oportunismo : « groseramente elocuente, con indiferencia a la escasa calidad de lo que dice » (Bioy, 10-7-49).

La amistad no ciega a los autores. « Qué raro que la mejor obra de Gerchunoff sean unas cuantas bromas de su conversación. Bueno: la obra escrita no vale nada. Todos sus libros son hack work ; su verdadera obra estaba en su conversación », opina Borges (17-7-69). Recuerda una frase de Gerchunoff, de 1946 : « El país cayó en poder de un bailarín de quilombo ».

Borges no oculta sus propias bêtes noires : en primer lugar su cuñado, el profesor y crítico español Guillermo de Torre, quien habría opinado que Conrad era un autor de relatos de aventuras, como Salgari, y sólo empezó a tomarlo en serio cuando supo que Gide lo había traducido al francés (17-1-54). Lo siguen el profesor Anderson Imbert y los poetas Eduardo González Lanuza y, sobre todo, Ricardo E. Molinari (« chambón imitativo », 18-6-56), a quien vuelve infatigablemente a lo largo de los años con nuevas ocasiones de menosprecio. Borges visita a Ricardo Rojas, que festeja el medio siglo de la publicación de su primer libro, en esa casa que « parece un museo, un museo dedicado a él mismo […]. Le di la mano y comprendí que había cometido una gaffe . Había que abrazarlo. ¿Te das cuenta? Abrazarlo porque hace cincuenta años que publicó un libro del que debería avergonzarse » (1-11-53). La nota del 23 de setiembre de 1971 revela que el modelo de Gervasio Montenegro, sesudo académico, cultor de vocablos de diccionario, apócrifo autor de prólogos para obras de Bustos Domecq, ese « Biorges » de pura invención paródica, tuvo por modelos al profesor Giménez Pastor « cruzado acaso con Larreta ».

¿Necesitan de ese espectáculo para ejercer su lucidez, para medir la distancia que los separa de una vida literaria despreciada? Esta sospecha de pequeñez se va borrando a medida que el texto avanza y asciende : la maledicencia se ejerce sobre la pretensión, la vanidad, el prejuicio ; rara vez sobre víctimas inermes. El 27 de octubre de 1971 se abren los sobres correspondientes a los trabajos presentados al premio de LA NACION; uno de los premiados es Alberto Manguel. El escribano pronuncia su apellido Manguél . Bioy observa que Carmen [Gándara] se esperanza : « A lo mejor es catalán… »Algunas felicidades puramente verbales de Bioy : « [Virgilio] Piñera es delgado, con cabeza de perro flaco de empuñadura de paraguas » (18-6-56); Gloria Alcorta ha « amaestrado » a actores franceses que leerán sus poemas en una fiesta de la poesía en la SADE (12-11-50).

El sainete mundano 

« No hay mayor error que llamar intelectuales a los escritores » (BORGES, 4-10-69)

Cuando se publicó póstumamente Descanso de caminantes , quienes habían tratado superficialmente a Bioy Casares quedaron confundidos por la misantropía agresiva de alguien a quien habían conocido como el más amable y afable de los caballeros, por la misoginia de un legendario Don Juan. Entre la persona pública y la privada, Bioy había erigido un dique sólido : había perfeccionado la primera como un caparazón de inexpugnable cortesía para preservar de todo desgaste la segunda. El filo no mellado de su observación de conductas y caracteres ahora reaparece, compartido si no superado por Borges, apenas mitigado por la hilaridad ante un comercio mundano que no rehúyen.

Borges no tiene piedad con las mujeres que en algún momento lo habían interesado sentimentalmente. De Haydée Lange afirma: « Vive idiotizada por el acohol » (1-9-71). De Estela Canto, que hizo su mejor libro, en todo caso el único vivo, sobre su relación con Borges, dice: « Ahora mucha gente aspira a atraer a los peronistas. Estela fue al Rosario, atacó al gobierno, a la Marina y a Aramburu. Le pregunté por qué lo hacía ahora y no en tiempos de Perón. Este pilar de la rectitud contestó que porque ahora hay garantía de que a uno no le va a pasar nada » (30-5-56).

Un antiperonismo visceral no le impide a Borges citar a Arturo Jauretche, sólo para registrar una injuria dirigida a Silvina Bullrich: « su criterio estrecho de gorda raviolera del barrio de Flores ». Borges comenta: « Hay que reconocer que [la frase] tiene todo lo que puede molestar a Silvina Bullrich y que en ese sentido es perfecta : [ella] prevé ataques por ser una señora que escribe, no una raviolera. Flores está bien elegido : después de la vulgaridad, la cursilería. ´De Las Latas o ´de la Boca no agregaría nada… Y lo de gorda no alegra a ninguna mujer » (5-8-63).

Quienes se interesen en la fascinación que la inteligencia puede sentir ante la tontería hallarán en este volumen una nómina generosa de figurantes que deleitaban a los amigos son sus despropósitos, su vanidad o su ceguera. No cualquier tontería los divertía. Así como prestaban una atención profesional a las imprecisiones, a las innovaciones involuntarias del vocabulario popular (se consignan, por ejemplo, cosas oídas por Borges en el subterráneo, 15-8-53 y 25-1-54), no perdonaban la sonsera, la tilinguería, la pretensión encarnadas en damas de lo que hasta no hace mucho se llamaba « buena sociedad », mujeres de apellido variablemente distinguido y fortuna invariablemente considerable que frecuentaban el dislate con ahínco.

Las palabras más duras van para Susana Soca, la mecenas uruguaya que financió la revista bilingüe La Licorne en París y más tarde las Entregas de La Licorne en Montevideo. En palabras de Bioy : « Una especie de fantasma abúlico, con manía expositiva, evidente debilidad de juicio, dificultad casi penosa para hablar y extraña pronunciación ( ¡carasho! ). Cuando se iban, en un aparte demasiado cercano, Borges me confió : ´Es una opa (22-7-49) ». Pero las autóctonas Susana Bombal, Carmen Gándara, las hermanas Grondona, Wally Zenner, Marta Mosquera, Esther Zemboráin de Torres, « Pipina » Diehl aportan regularmente a estas páginas el colorido de un escenario entre cultural y mundano hoy extinguido, rico en rivalidades y envidias, susceptibilidades y mínimas conspiraciones. En cambio, una lealtad tenaz lleva a Borges a visitar en el día de su cumpleaños a Elvira de Alvear, demente y empobrecida, y a fingir un diálogo con su desvarío.

Acaso el « personaje inolvidable » del libro sea una señora Bibiloni de Bullrich que, si no apareciese identificada en el índice onomástico, se hubiese podido creer inventada por Bustos Domecq. Audaz en el neologismo, intrépida en la confidencia, imprevisible en toda circunstancia, sus intervenciones son un deleite infalible para el lector. Desde la primera (a Borges: « Así como a usted le interesa conocer poetas y escritores, a mí me interesa conocer gente rica », 6-12-49) su ímpetu no decae : al salir de un recital de danza por Cecilia Ingenieros, comenta « Está muy bien, pero yo prefiero los otros bailes, con orquesta y con personas conocidas que la sacan a una a bailar » (7-3-52) ; en medio de una comida : « Soy tan inteligente, tan genial que a veces no me pueden comprender » (14-3-52) ; « A mí no me gustan pero soy tan inteligente que he descubierto que conviene estar bien con los peronistas » (3-7-52). Más tarde, rehúsa la mudanza a un departamento que « era un sueño » porque tiene unos pocos metros cuadrados menos que el actual : « Mudarse hubiera sido reducirnos. Una mujer como yo no puede aceptar eso. No sólo por el respeto que me inspiro yo misma, sino por mis hijos, por lo que debo a mi clase […] y, usted comprende, en estos momentos hay que tener mucho cuidado » (20-6-53) ; el marido indignado, tras abandonarla una semana, vuelve y le agradece « que le haya dado una lección ».

Llega el momento en que Borges decide casarse, a los 68 años, con una novia de juventud que ha reaparecido en su vida. Doña Leonor confía a Bioy sus impresiones de Elsa, la futura esposa : « No se parece a las que él nos tiene acostumbrados. Yo me quedo tranquila : creo que lo va a cuidar. Ya no es joven. Fue linda : ahora, ya la verás… Pero él no ve. Para él sigue siendo la de antes. » (26-4-67). Bioy, el mismo día, al conocer al personaje, anota: « Vieja, de piel grisácea ; en actitud de sierva enamorada, postrada de admiración ante el ídolo potencialmente díscolo […] ; resuelta a rodear al hombre de cuidados domésticos y a persuadirlo de los encantos hogareños ; proclive a tomar ofensa y a ofuscarse por celos ; desconfiada; querendona, cariñosa y optimista ; expresiva y dada al mohín. La madre (que sufre en su amor propio y en su snobismo ) se aviene, sobre todo porque la novia no es una chica. A la mejor chica del mundo no le perdonaría la juventud. Cuando la novia soltó lo de fetitas de jamón , para la madre fue un momento amargo. » Los amigos de Borges hacen un esfuerzo por tratar a Elsa. Esta advierte que en realidad no la admiten en el círculo de esa vieja amistad y ventila su despecho ante el marido. « Elsa asegura que sin que Borges lo sepa le está rompiendo recuerdos, cartas, fotografías » (12-5-68). Vendrán luego los celos por los homenajes al escritor donde ella se siente relegada, las invitaciones a universidades que aprovecha para renovar su guardarropa con los honorarios del marido, mientras a éste le compra ropa y zapatos de segunda mano, el distanciamiento de sus amistades que intenta imponerle cuando siente que éstas no la festejan. El 6 de enero de 1970, Vlady Kociancich y Bioy ya ven en María Kodama la posibilidad de « salvar a Borges de Elsa ».

No sólo las mujeres hallaron en Borges un sujeto maleable a sus designios. Un traductor como Norman Thomas di Giovanni conoció al lado de Borges su hora de gloria. Gracias a un sentido empresarial muy norteamericano, Di Giovanni obtuvo para Borges honorarios que éste, con su desidia alimentada por la vetusta noción de que un caballero no se ocupa de dinero, nunca hubiese alcanzado. Que el traductor guardase para sí el cincuenta por ciento de esas sumas es casi un detalle, si se tiene en cuenta que la exploración de ese mercado y la tenacidad del traductor obligaron a Borges a dictar el ensayo autobiográfico para el New Yorker y a volver a escribir cuentos, los de El informe de Brodie . Este aspecto positivo de la relación es indiscutiblen ; no careció, sin embargo, de su lado de sombra. Que, una vez solos, Borges y Bioy coincidieran en que si no le explicaban el sentido del texto, Di Giovanni no entendía lo que estaba traduciendo es casi insignificante ante la gradual invasión de la vida privada por este amistoso, servicial y ocurrente personaje : pronto empezó a atender el teléfono cuando sonaba en casa de Borges y un día lo esperó tendido en la cama del escritor, sin zapatos. Más tarde su mujer iba a llegar a Buenos Aires y Di Giovanni se encargó de canjear los dos pasajes de primera clase de una invitación para Borges y acompañante por tres de clase turista para incluirla en el viaje. Como todo individuo débil, Borges necesitó sentirse humillado por la imagen de pusilánime que ofrecía para poder reaccionar. El 10 de julio de 1971, en medio de la comida, deja la mesa y, antes de tener tiempo de meditar su impulso, llama a Di Giovanni para decirle que ha decidido interrumpir las traducciones. Más tarde resume: « Con Norman al lado de nada me servía haberme librado de Elsa ».


El abismo de la política

« Buena parte de la Historia argentina ocurrió entre gangsters  » (BORGES, 30-9-69)

En un volumen donde sólo cuenta la literatura, las ocasionales intromisiones del comentario político se destacan con un relieve particular. Durante el gobierno peronista, la actualidad local está ausente de estas páginas, sin que se advierta si los amigos la ignoran por indiferencia o con tenacidad. La Revolución Libertadora, previsiblemente, motiva su entusiasmo. Para quienes sólo tienen del período las versiones variadamente partidarias y unívocamente negativas del conformismo actual, será novedad, más allá de los comentarios de los amigos, la observación menuda de cómo el más rancio nacionalismo va ganando posiciones durante la gestión de Lonardi, cómo su desplazamiento por Aramburu y Rojas pudo ser interpretado como el avance de una tendencia « liberal » (en el sentido del siglo XIX y principios del XX, no en el que pervirtió la política económica de los años 90 del siglo pasado). De ese período particularmente miope de la historia argentina, en que una sección ilustrada de la sociedad creyó posible borrar los doce años que separaron el golpe militar fascista de 1943 del derrocamiento del general-presidente Perón, tras los tan ecuánimes incendios de iglesias, de la Casa del Pueblo y del Jockey Club, las conversaciones registradas en este libro dejan huellas riquísimas. Sin duda suscitarán la animadversión de muchos lectores; sin duda también, rescatan una percepción cotidiana, parcial de los hechos, esa experiencia vivida que la historia suele (¿debe?) desechar para constituirse.

Años más tarde, en momentos en que el peronismo conoce un lifting de izquierda, Borges cuenta que ha estado con « el autor de La Marcha de la Libertad , un tal Rodríguez Ocampo, una persona muy antipática […]. Es anti-peronista for the wrong reasons , porque es un señor de horca y cuchillo ; porque está en contra del lado ´populachero y guarango del peronismo . Dijo que él, ante todo, es monárquico y carlista […]. Le dije que la clase media era lo mejor del país y que tal vez Sarmiento fuera el más gran hombre que este país haya producido » (16-9-69). La literatura, evidentemente, no puede estar ausente del relato ; Borges ultima al personaje, versificador ocasional, observando que « en un poema sobre el campo emplea la palabra merienda « .

Un episodio olvidado que estas páginas exhuman en toda su comicidad es el del duelo al que Francisco Romero, profesor de filosofía, para algunos filósofo, y oficial del ejército, retó a Leónidas Barletta, fundador del Teatro del Pueblo, militante comunista y redactor responsable de Propósitos , periódico que mencionó a Romero entre otros intelectuales que se habrían « vendido » al gobierno de facto. La incongruencia entre ambos personajes, el duelo como confrontación ya entonces anacrónica, impracticable, las escaramuzas de Barletta para evitarlo y las de Romero por vindicar su honor componen un sainete desopilante.

Razones equivocadas o razones justas, el sentimiento antiperonista de Borges es inamovible. El 23 de febrero de 1958 confía a Bioy que « Frondizi está frito. Le pasó lo peor que podría pasarle : ganó. Porque ganó, van a echarlo ». En la persistencia del peronismo, en su ilusa utilización electoral por Frondizi, en sus reciclajes futuros por jóvenes que nunca vivieron su editio princeps , Borges ve, a través del lente de Sarmiento, la persistencia tenaz de la barbarie que resiste a la civilización. « Hernández en un discurso preguntó hasta cuándo el país estaría sometido a la amenaza del puñal de los unitarios. ¿No habrá oído hablar de la Mazorca? Como todo conduce a la literatura, Borges y Bioy leen en el Martín Fierro el anuncio del peronismo, sienten que Hernández hubiese sido peronista, que el hecho de que su poema sea el texto representativo de la nación la ha signado para un destino adverso. « El día que el país eligió Martín Fierro en lugar del Facundo para libro nacional, eligió la barbarie » (28-6-69).

El respeto de Borges por sus antepasados militares, su idealización de los combates donde pelearon y murieron en el siglo XIX, toda una mitología familiar cultivada por su madre y sin relación con las performances del ejército argentino en el siglo XX, iba a arrastrarlo a varios desatinos posteriores. Esto no le nubló la vista cuando, de visita en Coronel Suárez, le presentan al general Osiris Villegas, figura de fugaz notoriedad en tiempos del régimen de Onganía : « …Destila estupidez. No es necesario que hable, basta mirarlo » (5-8-68). Para asombro de Borges, Villegas no reconoce los nombres de Clausewitz ni de Liddle Hart ; tampoco parece informado sobre las guerras de la Independencia y civiles, apenas sobre la batalla de Junín (16-8-68). Y, siempre, es la literatura quien tiene la última palabra : « Tenemos que incluir en la antología a Benarós. Estoy peleado con él porque se hizo peronista, pero es buen poeta. Además, como peronista, no llegó a ser muy importante » (Borges, 27-6-56).

Silvina 

« En un tiempo te gustaron las cursilerías. Por fidelidad a esa época mantenés la admiración por Ibsen. (SILVINA OCAMPO A BORGES, 4-10-69)

El 20 de junio de 1958, Bioy había evocado con Silvina Ocampo una larga lista de mujeres que interesaron a Borges, literatas o aspirantes a literatas todas.  » Really, he has seen the horrors…. « , comenta Silvina y cuando Bioy rescata de la lista dos « excepciones », su esposa se obstina en el silencio. Ese silencio elocuente es el aporte frecuente de Silvina a las conversaciones de Borges y Bioy. Presencia constante, sólo ocasionalmente registrada por Bioy en su diario, personaje casi invisible, casi tácito, Silvina es capaz de iluminar con una mirada disidente la conversación de los amigos.

Es conocida la incomodidad de Borges, admirador de su poesía, ante los cuentos, cada vez más libres, desobedientes de las preferencias literarias del amigo y del marido, que Silvina empezó a publicar a partir de La furia (1959). La crueldad, la sensualidad, el grotesco, la indeterminación sexual de algunos personajes y relaciones eran, previsiblemente, elementos disonantes para la sensibilidad de Borges. Con firmeza, sin estridencia, en sus escasas intervenciones registradas en este diario, Silvina sostiene opiniones y gustos propios. Defiende en varias ocasiones a Baudelaire, cuya poesía deja insensibles, cuando no disgusta a Borges y a Bioy. El 18 de julio de 1953, abandona a ambos comiendo en su casa para asistir a la lectura de una pieza de teatro de Estela y Patricio Canto donde Borges y Bioy están presentados « sin duda no benévolamente ». (El 27 de setiembre del mismo año, Borges cuenta, riéndose, que Estela le refirió una frase ridícula que le hacen decir en la obra.) Cuando Borges cuenta que « al final de su vida a Coleridge sólo le importaba hablar. No le importaba el interlocutor, ni nada », Bioy registra : « Silvina ( mirando a Borges ) : « Hay mucha gente así… »

Sócrates antes que Cristo 

Dos observaciones sobre la edición de estos diarios. Es admirable la riqueza y erudición de las notas a pie de página que iluminan el origen de citas oscuras, de alusiones a textos de difícil acceso. El índice onomástico identifica al numeroso elenco de esta comédie humaine , aunque – único reproche, pero capital – omite el número de la página donde aparecen, algo que en un volumen de estas dimensiones resultaba indispensable.

También es probable que un escrúpulo de prudencia editorial haya limado la mordacidad de este texto tan poco prudente, en lo que concierne a alguna persona que ha sobrevivido a los autores. Aunque sin llegar al extremo de los volúmenes severamente censurados de la autobiografía de Victoria Ocampo, publicados póstumamente, quienes recuerdan los sentimientos de Bioy Casares por Kodama se sorprenderán ante la mesura con que aparece mencionada en las páginas finales. Se me ocurre que esa mesura, sin embargo, es un postrero gesto de elegancia, donde prima el afecto no empañado, a la memoria de quien eligió morir en compañía de una mujer que el amigo no admira.

Es un gesto que Bioy no concede, en cambio, a otras dos figuras presentes ante el lecho de muerte de Borges : un profesor, ex diplomático que Borges « conocía superficialmente, de verlo en mi casa » y el escritor franco-argentino Bianciotti, que « fue siempre para Borges un personaje ridículo, vanidoso, afectado, afantochado ».

Borges recuerda que Macedonio Fernández se refería a Lord Byron como « el patotero universal », él mismo piensa que Julio César « debió ser un compadrito inmundo ». Acaso intente medirse con ellos en la provocación cuando le dice a Bioy : « Cristo no era un caballero, como Sócrates. Tenía algún talento literario, shakespiriano […]. Si comparás la muerte de Sócrates y la de Cristo no hay duda de que Sócrates era el más grande de los dos. Sócrates era un caballero y Cristo un político, que buscaba la compasión […], con su efecto teatral, falsamente grandioso, de ´Perdónalos, no saben lo que hacen […], o maldiciendo una ciudad donde no le llevaron el apunte, no parece un individuo muy admirable. Los Padres de la Iglesia eran otra porquería » (10-6-71). A este tipo de irrepetibles ocasiones verbales, que se hubiesen perdido como toda conversación, debe este voluminoso archivo sus mejores momentos, su razón de ser.


Ce jeudi 28 juin 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Comment interpréter au concert (et au disque) les 15 Sonates du Rosaire de Biber ?

27juin

Telle est la question

que se sont posée les interprètes de deux CDs très récents

à propos des 15 (5 x 3) Sonates du Rosaire de Heinrich Ignaz Franz von Biber (1644 – 1704) :

_  le double CD The Mystery Sonatas

par la violoniste Christina Day Martinson et le Boston Baroque, dirigé par Martin Pearlman

(un double CD Linn Records CKD 501) ;

_ le CD Passion _ Biber Rosenmüller Froberger

par l’ensemble Ausonia :

la violoniste Mira Glodeanu, la soprano Maïlys de Villoutreys, le gambiste James Munro et le claveciniste-organiste Frédérick Haas

(un CD Hitasura HSP 004).

Les 15 Sonates du Rosaire de Biber sont un des sommets absolus de toute la musique baroque ;

et posent de très nombreux problèmes d’interprétation,

tout particulièrementent au concert.

Cf le très intéressant article qui vient de paraître sur le site Res Musica :

Les Sonates du Rosaire par Christina Day Martinson,

sous la plume de Cécile Glaenzer :

The Mystery Sonatas. Heinrich Ignaz Franz von Biber (1644-1704) : Les Mystères Joyeux ; Les Mystères Douloureux ; Les Mystères Glorieux ; Passacaille en sol mineur. Christina Day Martinson, violon ; Martin Pearlman, clavecin et orgue ; Michael Unterman, violoncelle ; Michael Leopold, théorbe et guitare. 2 CD Linn. Enregistrés à Roslindale, Massachussetts en mars 2017. Durée 120:21

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the mystery sonatas linnLe cycle des quinze sonates pour violon de Biber est une des partitions les plus extraordinaires du répertoire violonistique. C’est aussi l’illustration la plus aboutie de la technique de la scordatura, qui consiste à changer l’accord de l’instrument pour chacune des sonates. Christina Day Martinson et ses accompagnateurs du Boston Baroque nous en donnent ici une illustration magistrale.

Au service du Prince-Archevêque de Salzbourg dans les dernières décennies du XVIIe siècle, le compositeur d’origine bohémienne Heinrich Biber était également un violoniste virtuose. Ces quinze sonates illustrent les quinze Mystères sacrés qui constituent la prière mariale du Rosaire en trois cycles de cinq épisodes (Mystères joyeux, douloureux et glorieux) pour évoquer les étapes de la vie de la Vierge depuis l’Annonciation jusqu’à son Assomption en passant par la Passion du Christ. L’extraordinaire nouveauté de cette partition, c’est qu’à chaque sonate correspond une manière différente d’accorder le violon, et cette altération de l’accord de base induit un monde sonore différent à chaque fois. Pour l’interprète, le résultat sonore ne correspond pas aux notes lues sur la partition. Pour l’auditeur, l’instrument résonne différemment à chaque sonate, selon que l’accord est déplacé vers l’aigu ou vers le grave. Ainsi, pour illustrer l’agonie au Jardin des Oliviers, Biber choisit l’accord le plus dissonant du cycle pour un Lamento dans le ton lugubre de do mineur. Pour donner à comprendre les effets de la scordatura, cet enregistrement a la bonne idée de faire précéder chaque sonate de l’accord des quatre cordes à vide. L’accord le plus inattendu est celui choisi pour la Résurrection : les deux cordes du milieu sont croisées l’une sur l’autre, matérialisant ainsi entre chevalet et cordier la croix du Christ, comme le montre fort judicieusement la photo de couverture du CD. Bien sûr, on peut difficilement procéder à un tel changement d’accord sans mettre en péril le stabilité de l’instrument ; pour cet enregistrement, plusieurs violons ont dû être utilisés.

Nonobstant ces prouesses techniques, le résultat sonore va bien au-delà de la froide musique spéculative et de la dimension représentative d’une musique parfois descriptive. À l’écoute, ces sonates ont une force véritablement mystique et les affects, comme dans toute œuvre baroque, l’emportent sur les inventions architecturales. C’est ce que rend parfaitement l’interprétation sensible de la violoniste canadienne. L’instrumentation variée dans l’accompagnement de la basse continue concourt à caractériser chaque sonate : l’orgue seul pour la première alterne avec le violoncelle, le clavecin et le théorbe, et les coups de fouet de la flagellation sont parfaitement rendus par les accords de la guitare.

Pour terminer le cycle des sonates, une extraordinaire Passacaille pour violon seule, parfois nommée L’ange gardien à cause de l’illustration qui l’accompagne sur le manuscrit, clôture en apothéose ce sommet du répertoire pour violon. On peut simplement regretter que l’intéressant texte du livret d’accompagnement ne soit disponible qu’en anglais.

D’autre part,

le livret du CD Passion _ Biber Rosenmüller Froberger de l’Ensemble Ausonia comporte une présentation de 9 pages par Frédérick Haas

tout à fait passionnante,

à propos des difficultés d’interprétation spécifiques à cette oeuvre anomique,

tout particulièrement au concert, mais aussi pour un programme de disque.

 

 

 

Ce mercredi 27 juin 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

De magiques Concerts Royaux de François Couperin par l’Ensemble Les Timbres

26juin

François Couperin (1668 – 1733)

est sans contexte aucun un très grand !

Un immense même, tout discret et sans tapage qu’il soit.

Le mérite de la manie française des commémorations d’anniversaires

_ ici le 350éme de la naissance du compositeur _

est de glisser l’idée aux firmes discographiques _ parfois à court d’imagination ou d’audace (quant à se représenter ce qui va plaire ou pas au public !) _

de donner la permission aux musiciens d’enregistrer, à nouveau,

de magnifiques _ ou même parfois comme ici _ sublimes musiques,

telle que celle de ces Concerts Royaux,

composés en 1714-1715 pour la sérénité du vieux Louis XIV, esthète au goût parfait !

et pas assez

ni données en concerts,

ni enregistrésées au disque.

Du très grand art, d’une immense poésie,

et sans la moindre esbrouffe

_ Jean-Sébastien Bach (1685 – 1750) ne s’y trompait d’ailleurs pas : il vénérait la musique de François Couperin

et possédait de ses partitions.

C’est le parfait ensemble belge Les Timbres,

fondé et dirigé par Yoko Kawagubo, violoniste, Myriam Rignol, gambiste et Julien Wolfs, claveciniste,

qui porte la sublime poésie de ces quatre Concerts Royaux,

avec ici Maite Larburu Garmendia, violoniste, Elise Ferrière, aux flûtes à bec, Stefani Troffaes, au traverso, Benoît Laurent, hautbois et grande flûte, Dana Karmon, basson, Mathilde Vialle, viole de gambe, Nicolas Muzy, théorbe et guitare baroque. 

Ce CD Flora 4218 des Concerts royaux de François Couperin par Les Timbres

est une pure merveille,

pourvoyeuse d’un pur _ intimement royal (pour la chambre du Roi) _ enchantement !

Venez-y !

Ce mardi 26 juin 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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