Archives du mois de août 2018

Interpréter les Intermezzi de Brahms : Vladimir Feltsman

21août

Les interprètes du grand répertoire classique _ c’est-à-dire pour le principal de la périodede romantique ! _

ne disposent pas d’un choix illimité d’œuvres _ c’est-à-dire de chefs d’œuvres…

Et donc davantage qu’œuvrer à élargir leur répertoire d’interprète,

ils tâchent de varier _ ou singulariser _ leur interprétation d’œuvres

déjà pas mal connues _ du moins assez fréquemmentent abordées par d’autres.

Certains y réussissent bien.

Ici, je découvre un pianiste jusqu’ici inouï de moi :

Vladimir Feltsman ;

en un double CD Brahms

(un double CD Nimbus Alliance NI 6365),

consacré à des Ballades, Fantaisies, Klavierstücke, Rhapsodien, Intermezzi

_ notamment les tout derniers opus de Brahms pour le piano, les opus 116 à 119 :

des chefs dœuvres absolus !!!

Eh bien, l’examen est parfaitement réussi !

Ce mardi 21 août 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Nais, un opera pour la paix de Rameau : un chef d’oeuvre !

20août

Jean-Philippe Rameau : que de chefs d’oeuvre de musique française !!!

Ainsi, Naïs, opéra pour la paix, en 1749.

Que célèbre cet article de Res Musica,

sous la plume de Jean-Pierre Sicard :

GRANDE RÉUSSITE DU NAÏS DE RAMEAU PAR GYÖRGY VASHEGYI

GRANDE RÉUSSITE DU NAÏS DE RAMEAU PAR GYÖRGY VASHEGYI

CD, Opéra

Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : Naïs, opéra pour la paix.

Avec : Chantal Santon-Jeffery, Naïs ; Reinoud Van Mechelen, Neptune ; Florian Sempey, Jupiter, Tirésie ; Thomas Dolié, Pluton, Télénus ; Manuel Nunez Camelino, Astérion ; Daniela Skorka, Flore, une bergère ; Philippe-Nicolas Martin, Palémon ; Màrton Komàromi, Protée.

Purcell Choir.

Orfeo Orchestra, direction : György Vashegyi.

2 CD Glossa.

Enregistré en mars 2017.

Durée : 2:30:42

L’amour, pas la guerre : coproduction entre le Mupa de Budapest et le Centre de musique baroque de Versailles, ce Naïs confirme le claveciniste et chef d’orchestre György Vashegyi dans sa maîtrise de l’opéra français du XVIII et sa passion communicative pour Rameau.

La paix signée par Louis XV fin 1748 est fêtée l’année suivante dans tout le royaume. Rameau y contribue par la création de Naïs, avec les moyens de l’Académie royale de musique, costumes et décors somptueux, effets pyrotechniques et grandes vedettes du moment. Comment rendre aujourd’hui cet enjeu à une intrigue bien mince, sublimée toutefois par le génie de Rameau ? Vashegyi lui apporte une forte dynamique, structurée et sensible, mettant en valeur les différents pupitres de l’orchestre, rythmant les danses et les intermèdes, conduisant les chanteurs avec un grand sens des nuances, qui porte l’écoute jusqu’au bout.

La force tellurique de l’ouverture et du début du prologue où s’affrontent les dieux est rendue par un Orfeo Orchestra riche de couleurs et des chœurs très engagés. Le contraste n’est que plus saisissant avec l’atmosphère de paix qui doit suivre et les jeux amoureux qu’elle permet, auquel le chef sait donner la clarté, l’élégance, mais aussi l’architecture de l’écriture propre à Rameau. Sans que la tension retombe, de très beaux moments se distinguent dans les deux actes qui suivent. La très belle Chaconne pour les lutteurs sort du jeu parmi d’autres danses ciselées par l’orchestre, à l’écoute desquelles il est difficile de ne pas imaginer une chorégraphie baroque ou, pourquoi pas, plus contemporaine. Les passages où des instruments solistes dialoguent avec les chanteurs, auxquels Rameau apporte sa poésie, ont un charme particulier, comme par exemple dans la scène 1 de l’Acte II entre Naïs (hautbois) et Neptune (basson) ou, avec le rôle des flûtes, très ornementées, dans le « Tendres oiseaux » de Naïs à l’Acte précédent.

Les deux chanteuses solistes sont moins convaincantes (Chantal Santon-Jeffery en Naïs et Daniela Skorka en Flore) mais les voix masculines sont excellentes. Au début de l’acte I, on apprécie le subtil et grave Palémon de Philippe-Nicolas Martin. Reinoud Van Mechelen est un Neptune émouvant, notamment dans « Au dieu des mers voulez-vous plaire ? », où Rameau a quitté les grandes machineries et le spectaculaire, pour l’intimité et une musique de chambre que l’orchestre évoque avec tendresse. Les sombres interventions de Télénus touchent grâce au timbre et à l’interprétation de Thomas Dolié. Dans « Tendres bergers », air d’Astérion, Manuel Nuñez Camelino offre de gracieux aigus, caractéristiques du style de cette époque. Au début de l’Acte III, un nouvel air de Neptune émeut par son phrasé et ses élans, porté par une excellente diction, que partagent d’ailleurs les autres voix masculines.

Ce Naïs mené par György Vashegyi est une grande réussite.

Ce lundi 20 août 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

De superbes Répons pour la Semaine Sainte d’Alessandro Scarlatti, par La Stagione Armonica et Sergio Balestracci

19août

L’oeuvre musical d’Alessandro Scarlatti (1660 – 1725) est très vaste et très varié _ et un peu inégalement rendu au disque par ses divers interprètes _ ;

il comporte d’alleurs diverses périodes, en fonction de divers commanditaires et employeurs en Italie..

Le CD Responsory for Holy Week _ Holy Saturday,

un CD Deutsche Harmùonia Mundi 19075802412,

que proposent La Stagione Armonica et son chef Guido Balestracci,

constitue une très brillante réussite, avec un beau recueillement,

excellemment ponctuée par 4 _ très belles _ pièces d’orgue du compositeur,

interprétées sur l’orgue de l’église Santa Caterina de Padoue

par Carlo Steno Rossi.

Un superbe moment de la musique baroque italienne

magnifiquement rendu !!


Ce dimanche 19 août 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

 

Passionnant Ian Bostridge : son « Le Voyage d’Hiver de Schubert »

18août

Ian Bostridge est déjà un merveilleux chanteur,

à la diction parfaite

et idéalement expressive.

Son essai Le Voyage d’Hiver de Schubert _ anatomie d’une obsession

aux Éditions Actes-Sud,

est tout aussi riche que singulier.

Pour le saluer,

cet article-ci,

de Patrice Imbaud, sur le site de Res Musica : 

LE VOYAGE D’HIVER DE SCHUBERT PAR IAN BOSTRIDGE, ANATOMIE D’UNE OBSESSION

zoom-le-voyage-d-hiver-de-schubertS’il est vrai que la connaissance enrichit l’écoute _ oui _, cet essai modifiera définitivement notre approche du cycle schubertien. Après vingt ans de compagnonnage et plus de cent interprétations sur scène, c’est en effet par ce livre, que le ténor britannique, Ian Bostridge, exprime, commente, et finalement se libère _ peut-être… _ de son obsession pour cette œuvre de Franz Schubert.

 


Achevé en 1827 par Schubert, dans l’année précédant sa mort, Voyage d’hiver est un cycle vocal composé initialement pour voix de ténor et piano, comprenant dans sa forme définitive 24 lieder composés sur des textes du poète romantique Wilhelm Müller.

Ce livre original nous rappelle que si Ian Bostridge poursuit aujourd’hui _ en effet _ une brillante carrière de chanteur, il n’a pas perdu, cependant, l’habitude d’écrire depuis 1995, date à laquelle le jeune historien diplômé d’Oxford choisit définitivement la carrière lyrique. C’est sur le ton de la confidence et de l’intime _ oui _, souvent loin de toute considération musicologique, qu’il nous livre, ici, ses réflexions vagabondes, éclectiques, souvent enrichissantes, parfois irritantes, mais toujours surprenantes _ et en rien arbitraires ou capricieuses _ sur ce cycle qu’il connait si intimement.


Véritable somme aux vertus cathartiques, cet itinéraire que d’aucuns qualifieront d’initiatique, reprend les 24 stations du cycle vocal schubertien comme autant d’étapes, et de prétextes pour le ténor, à laisser s’égarer une pensée au fil des thèmes rencontrés dans chaque poème. Véritable analyse phénoménologique centrée sur l’écoute et l’interprétation, le chanteur y aborde nombre de thèmes aussi variés que la religion, la poésie, l’histoire, la peinture, les sciences, la sexualité, le symbolisme, les considérations socio-économiques, la censure, l’analyse critique, ou les réflexions concernant l’interprétation.

Une bibliographie conséquente et de nombreuses illustrations viennent compléter avec bonheur cet essai un peu iconoclaste, qui captive souvent, interroge, parfois agace par ses constantes digressions _ si riches d’aperçus transversaux _, mais dont l’originalité et l’intérêt ne sont jamais pris en défaut. Indispensable à quiconque s’intéresse au lied et à Franz Schubert _ oui.

Ce samedi 18 août 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

 

 

 

Un très bel Asrael de Josef Suk dirigé par Karel Ancerl

17août

Un très bel enregistrement de mai 1967

du chef tchèque Karel Ancerl (11-4-1908 – 3-7-1973)

dirigeant l’opus 27 de Josef Suk (1874 – 1935), Asrael 

_ dont la première interprétation eut lieu le 3 février 1907 au Théâtre National, à Prague_,

avec le Südwestfunk-Orchester Baden-Baden :

un CD SWR 19055.

Asrael est une œuvre singulièrement poignante-bouleversante

en double hommage de la part de Josef Suk

aux récentes disparitions de son beau-père et maître, Antonin Dvorak, en 1904,

et son épouse Ottilie Suk, en 1905.

En complément de ce très beau programme tchèque,

nous est offerte la Sérénade pour Orchestre (de 1950)

d’Isa Krejci (1904-1968).

Ce vendredi 17 août 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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