Archives du mois de décembre 2019

Découvrir « Le Comte Ory » de Gioachino Rossini en un très réussi DVD : une irrésistible vis comica à la française…

26déc

J’aime beaucoup, personnellement, l’oeuvre de Rossini _ sa joie.

J’ai aussi eu la grande chance d’assister longtemps, au Grand Théâtre de Bordeaux,

à pas mal d’excellentes représentations _ réjouissantes _ d’opéras _ italiens _ du maître de Pesaro ;

pas seulement Le Barbier de Séville ou La Cenerentola, bien sûr ;

mais aussi de passionnantes œuvres de jeunesse _ bien endiablées, déjà (ou encore…) _

telles que La Pietra del Paragone, La Cambiale di Matrimonio, L’Ingano felice, La Scala di Seta, L’Ocasione fa il Ladro,

et avec d’excellents chanteurs…


or voici que je reçois en cadeau d’anniversaire

le DVD _ Unitel 747408 _ du Comte Ory

_ une œuvre qui m’était jusque là inconnue _,

avec l’Orchestre des Champs-Elysées dirigé par Louis Langrée

et dans une mise en scène par Denis Podalydès ;

avec dans la distribution _ épatante ! _

Philippe Talbot, Julie Fuchs, Gaëlle Arquez, Eve-Maud Hubeaux, Patrick Bolleire, Jean-Sébastien Bou, Jodie Devos ;

ainsi que le Chœur Les Éléments de Joël Suhubiette…

Une réussite éblouissante

tant le DVD que l’œuvre elle-même et son interprétation ! _,

d’un Rossini d’une veine _ gaillarde et polissonne (une gaudriole créée en 1828 : en plein règne de Charles X !) _ un peu surprenante,

tout du moins au premier abord…

Parce que, à y réfléchir un minimum, le génie de Rossini y regorge, et à foison, d’un irrépressible humour,

merveilleusement communicatif,

d’une vis comica _ cette fois-ci à la française ! Rossini sait s’adapter à son public… _ consubstantiellement géniale…


À recommander très chaleureusement, donc !



Ce jeudi 26 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

De Sergio Larrain (1931 – 2012), « une figure unique de la photographie », publication de « El Rectangulo en la mano », son tout premier livre, en 1963

25déc

De Sergio Larrain

(Santiago de Chile, 5 septembre 1931 – Ovalle, 7 février 2012)

_ immense photographe chilien,

et ami de mon ami Bernard Plossu _,

les excellentes Éditions Xavier Barral

publient un très émouvant petit cahier

de 44 pages

_ « por la integracion de la cultura latino-americana«  _,

ré-édition du tout premier livre publié par le photographe lui-même

en 1963 :

El Rectangulo en la mano.

Le bref Avant-Propos _ de 4 pages _, d’Agnès Sire

_ directrice artistique de la fondation Henri Cartier-Bresson _,

comporte un superbe _ et très parlant _ exergue de 6 lignes de Sergio Larrain

_ extrait de Un Chileno entre los ases fotográficos, de l’écrivain chilien, lui aussi, José Donoso,

publié le 17 août 1960 dans le numéro 1317 de la revue Ercilla _,

que voici :

« Je veux que ma photographie soit une expérience immédiate et non une mastication.

La photographie, comme n’importe quel art, on doit la chercher au fond de soi.

L’image parfaite est un miracle,

elle advient _ par rencontre reçue _ dans une irruption de lumière, de formes, du sujet

et dans un état d’âme limpide _ on appuie sur le déclencheur presque sans le savoir _,

ainsi le miracle se produit« …

Ce qui aide aussi à comprendre que

Sergio Larrain a passé une longue partie de sa vie _ la dernière _ retiré dans une petite communauté monastique :

c’est un spirituel  _ et il croit aux miracles.

Je remercie Bernard Plossu de m’avoir fait connaître son œuvre

infiniment touchante.



Ce mercredi de Noël 25 décembre 2019, Titus-Curiosus – Francis Lippa 

Ecouter l’art justissime de Nicolaï Gedda, à partir de ses interprétations de Berlioz

24déc

Le goût du chant berliozien

que viennent de raviver, à mon écoute, les interprétations de La Damnation de Faust et des Troyens

de Michael Spyres (en Faust et en Énée),

sous la direction de John Nelson,

m’a provoqué le très vif désir de ré-écouter

la magie enchanteresse

du lumineux et tendre Nicolaï Gedda (1925 – 2017).

J’ai ainsi vite retrouvé dans ma discothèque

La Damnation de Faust que dirigea Georges Prêtre

(avec Gedda, Janet Baker et Gabriel Bacquié _ excusez du peu ! _ ;

et je me suis procuré le _ merveilleux _ coffret Icon _ un trésor ! _ de Nicolaï Gedda,

qui comporte 11 CDs…

Quel bonheur d’un tel art

et d’une telle voix…

Quelle fête ! C’est somptueux

_ et sans le moindre infime soupçon d’un quelconque maniérisme, jamais.

Tout resplendit dans le plus parfait naturel…

Ce mardi 24 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

De Zoltan Kodaly (1882-1967), ce chef d’oeuvre foudroyant qu’est sa Sonate pour violoncelle seul, opus 8 (de 1915)

23déc

Dans un récent article

_ du 3 septembre dernier :  _,

je disais le plus grand bien de l’interprétation de Julian Steckel 

dans 3 chefs d’œuvre pour violoncelle de Zoltan Kodaly,

ses opus 4 (Sonatine pour Violoncelle et Piano),

7 (Duo pour Violoncelle et Violon)

et 8 (Sonate pour Violoncelle seul),

et tout particulièrement ce chef d’œuvre absolu

qu’est la Sonate pour Violoncelle seul, opus 8,

du très très grand Zoltan Kodaly (1882 – 1967).

Je parlais aussi _ et bien sûr pour m’en réjouir ! _ de la pléthore présente

_ et tout spécialement en Allemagne _

d’excellents jeunes violoncellistes.

Et voici que paraît un somptueux récital

_ intitulé #CelloUnlimited _

d’œuvres pour violoncelle seul du XXè siècle,

dont la Sonate pour violoncelle seul, opus 8, de Kodaly (en 1915),

par l’excellent Daniel Müller-Schott,

à côté de la Sonate pour violoncelle seul, opus 134 de Prokofiev (de 1953),

de la Sonate pour violoncelle seul, opus 25 n° 3 d’Hindemith (de 1922),

de la Serenade de Hans Werner Henze (de 1949),

d’une Cadenza du violoncelliste lui -même (de 2018),

d’une Sonate pour violoncelle seul de George Crumb (de 1955)

ainsi que du Chant des Oiseaux de Pau Casals (de 1939).

Et les confrontations de ces œuvres sont, déjà,

par le fait même de leur mise en réseau,

passionnantes !

Voici le commentaire que donne de cette interprétation superlative-ci

de la Sonate de Kodaly

par Daniel Müller-Schott

Jean-Charles Hoffelé en l’article de ce jour de son blog Discophilia,

sous le titre d’Ivresse  :


IVRESSE



Qui pourrait contester ce fait établi : János Starker s’était, croyais-je pour toujours, approprié la Sonate pour violoncelle seul de Zoltán Kodály. Beaucoup, et les plus grands violoncellistes d’abord à commencer par Paul Tortelier y auront tenté d’y faire entendre d’autres voix, mais enfin Daniel Müller-Schott de son archet aigu, me replonge dans le grand geste épique _ voilà _ que seul jusqu’ici Starker osa incarner _ incarner une oeuvre est essentiel.


Ce violoncelle doit brûler : dès l’Intrada, il prend feu dans des sonorités admirables et ose le cri, la stupeur, et dans le Finale inhumain, dansera, ivre. Quelle version à couper le souffle où ce si beau violoncelliste, toujours soucieux d’une certaine perfection sonore, s’affranchit de cette attention. Il le peut ; même en forçant son instrument, la noblesse de sa sonorité _ voilà _ résiste, cette touche si sûre, ce son si pur ne peuvent s’abdiquer _ la grandeur est nécessairement oxymorique.

Le programme de l’album est passionnant, panorama éloquent _ mais oui _ du violoncelle solo au XXe siècle, de l’esquisse _ inachevée, Prokofiev étant mort avant d’avoir pu l’achever _ de la Sonate que Prokofiev voulait écrire pour Rostropovitch au Chant des oiseaux de Pau Casals en passant par la Sérénade déconcertante de Henze ou la Sonate de Crumb dont les pizzicatos disent d’emblée l’étrangeté, en passant par les gestes modernistes de la Sonate d’Hindemith. Mais c’est à l’œuvre de Zoltán Kodály _ un chef d’oeuvre qui vous foudroie _ que vous reviendrez d’abord.


LE DISQUE DU JOUR


Zoltán Kodály (1882-1967)
Sonate pour violoncelle, Op. 8
Sergei Prokofiev (1891-1953)
Sonate pour violoncelle en
ut dièse mineur, Op. 134

Paul Hindemith (1895-1963)
Sonate pour violoncelle,
Op. 25 No. 3

Hans Werner Henze
(1926-2012)
Sérénade pour violoncelle
Daniel Müller-Schott (né en 1976)
Cadenza
George Crumb (né en 1929)
Sonate pour violoncelle
Pablo Casals (1876-1973)
El cant dels ocells

Daniel Müller-Schott, violoncelle

Un album du label Orfeo C984191

Photo à la une : le violoncelliste Daniel Müller-Schott – Photo : © Uwe Arens

Une admirable interprétation-incarnation

de ce chef d’œuvre émouvantissime

de Zoltan Kodaly !

Ce lundi 23 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Les oxymores de la virtuosité justissime de Béatrice Rana dans les « Miroirs » de Ravel…

22déc

L’enregistrement des Miroirs de Maurice Ravel

(Noctuelles, Oiseaux tristes, Une barque sur l’océan, Alborada del gracioso et La vallée des cloches),

par Béatrice Rana

dans le CD Warner Classics 0190295411091,

est étourdissant de virtuosité juste

de la part de cette extraordinaire interprète.

Et l’association

à ces Miroirs de Ravel

de transcriptions pour piano seul 

de Danse infernale, Berceuse et Finale, trois extraits de L’Oiseau de feu d’Igor Stravinsky _ par Guido Agosti _

puis de Danse russe, Chez Pétrouchka et La semaine grasse, trois extraits de Pétrouchka d’Igor Stravinsky encore _ cette fois par Stravinsky lui-même _

constituent un détonnant programme,

que vient conclure la transcription pour piano seul _ par Ravel lui-même _ de son époustouflante _ tragique _ La Valse

Un fastueux programme

interprété magistralement,

avec une prodigieuse justesse d’intelligence de ces œuvres,

par une artiste d’exception.


Voici ce qu’en disait le 22 novembre dernier

Stéphane Friédérich en un très juste article du site Res Musica

intitulé Le piano orchestral et flamboyant de Béatrice Rana.

Le piano orchestral et flamboyant de Beatrice Rana

Les Clefs du mois

 

Béatrice Rana : une interprète à retenir prioritairement.

Ce dimanche 22 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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