Avoir lu « Refus de témoigner » de Rüth Klüger

— Ecrit le mercredi 7 octobre 2020 dans la rubriqueHistoire, Littératures”.

Aujourd’hui,

nouvelle _ un peu froide _ de la disparition, à l’âge de 88 ans, de Rüth Klüger,

dont j’avais lu, à sa parution en traduction française, chez Viviane Hamy, en 2010,

Refus de témoigner.

Voici l’article de ce jour du Figaro,

sur cette disparition de l’auteur d’un livre qui nous a marqué :

Mort de Ruth Klüger, romancière et survivante de la Shoah, à 88 ans

DISPARITION – L’auteur américaine d’origine autrichienne est décédée en Californie, a-t-on appris ce mercredi 7 octobre auprès de sa maison d’édition viennoise.

Par Le Figaro avec AFP
Publié il y a 5 heures
«Ce n'est pas à nous, survivants, d'être responsables du pardon», disait Ruth Klüger, survivante des camps, qui vient de s'éteindre à 88 ans.
«Ce n’est pas à nous, survivants, d’être responsables du pardon», disait Ruth Klüger, survivante des camps, qui vient de s’éteindre à 88 ans. JOHN MACDOUGALL / AFP

Née en octobre 1931 à Vienne dans une famille juive, Ruth Klüger avait été déportée alors qu’elle n’avait pas 11 ans au camp de concentration de Theresienstadt, dans le protectorat de Bohême-Moravie dépendant de l’Allemagne nazie, aujourd’hui Terezin en République tchèque.

À 14 ans, elle rejoint Auschwitz, en Pologne, avant d’être envoyée dans un autre camp où elle fut victime du travail forcé. Immigrée aux États-Unis à l’âge de 15 ans, elle fera ses études à New York et à l’université de Berkeley en Californie.

Devenue professeur, spécialiste de littérature germanique, elle se consacra d’abord à ses travaux de recherche, et ce n’est qu’après un grave accident de la route en Allemagne dans les années 1980 qu’elle évoqua son expérience des camps.

Dix ans plus tard _ en 1990 donc _, l’universitaire publiait Refus de témoigner, où elle portait un regard critique sur le travail de mémoire. «La torture n’abandonne pas le torturé, jamais, de toute sa vie», écrivait-elle.

À la presse autrichienne, Ruth Klüger avait confié son «ressentiment pour une injustice qui ne pourra jamais être réparée». «Ce n’est pas à nous, survivants, d’être responsables du pardon», disait-elle.

Dans un discours émouvant devant le Bundestag à Berlin, elle avait salué en janvier 2016 la politique «héroïque» de la main tendue aux réfugiés d’Angela Merkel.

 …

«Ce pays qui, il y a 80 ans, fut responsable des crimes les plus atroces du siècle, a aujourd’hui gagné les applaudissements du monde entier grâce à l’ouverture de ses frontières et la générosité avec laquelle il a pris et prend encore en charge le flot de réfugiés syriens et d’autres nationalités», avait lancé l’intellectuelle.

Ruth Klüger avait reçu de nombreux prix littéraires, dont le prix Mémoire de la Shoah en 1998, ainsi qu’en 2011 le prix autrichien Theodor Kramer, qui récompense des écrivains en résistance ou en exil.

«Il est rare de rencontrer une personne avec autant de magnétisme», lui a rendu hommage son éditeur Zsolnay dans un communiqué.

 

 

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