Archives du mois de août 2021

A propos d’interprétations séduisantes de l’un peu austère « Art de la Fugue » de Jean-Sébastien Bach : retour à quelques impressions passées…

31août

En réfléchissant aux diverses interprétations discographiques de L’Art de la Fugue (BWV 1080) qui ont pu jusqu’ici retenir mon attention,

et peut-être même me toucher _ voire me séduire… _,

je retrouve un ancien article mien, daté du 2 mai 2019,

intitulé 

Il se trouve que cet article présente à mes yeux le mérite d’une fraîcheur je dirais non calculée, à l’égard d’une œuvre que je trouve personnellement plutôt austère dans pas mal d’interprétations, pour le moins ; une œuvre vers laquelle rien ne me pousse beaucoup

_ un peu comme L’Offrande musicale

Re-voici donc cet article d’il y a 2 ans :

Arrive-t-il parfois à Bach

de nous être ennuyeux ?

En tout cas certainement pas dans l’interprétation de L’Art de la Fugue que nous donne ces jours,

en un tout simplement miraculeux CD AEolus  AE – 10154,

Bob van Asperen

_ avec l’appoint de Bernhardt Klapprott sur un second clavecin pour les deux pièces finales _,

sur un merveilleux clavecin de Christian Zell, de 1741..!

Quel jeu confondant de poésie !

Et quelle lumineuse prise de son !

C’est le propre des très grands interprètes

de nous présenter l’expérimentation bachienne

comme un miracle sublime de la plus tendre poésie !

Simplement, un immense merci !

Ce jeudi 2 mai 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Voilà !

Il nous revient, bien sûr, d’affiner toujours _ avec un profond idéal de justesse et humilité… _ notre écoute…

C’est un indispensable absolu de la sensibilité…

Ce mardi 31 août 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un voyage dans l’Allemagne baroque musicale, de Johann-Kaspar Fischer (1656 – 1746) à Johann-Balthasar Kehl (1725 – 1778)

30août

Ce soir, l’actualité discographique nous donne l’occasion d’un très intéressant voyage musical dans l’Allemagne baroque du XVIIIème siècle…

Avec un CD du label Encelade _ ECL 2002 _ intitulé « Ich schlief, da träumte mir« , par la claveciniste Anne-Marie Dragosits ;

que nous présente, sur son site Discophilia, un article de Jean-Charles Hoffelé, intitulé, lui, « Visages du sommeil« ,

 

autour d’œuvres de 7 compositeurs,

allant de Johann-Kaspar Fischer (1656 – 1746) à Johann-Balthasar Kehl (1725 – 1778),

en passant par Johann Kuhnau (1660 – 1722), Christoph Graupner (1683 – 1760),

et Johann-Sebastian Bach (1685 – 1750) et ses fils Carl-Philipp-Emanuel (1714 – 1788) et Wilhelm-Friedemann (1710 – 1784)

VISAGES DU SOMMEIL

Les rêves tendres, la mort, les voluptés du repos, les abîmes des songes noirs, Anne Marie Dragosits conduit les splendeurs de son grand Clavecin Zell dans le monde entre baroque et Aufklärung, où se pressent toutes les contradictions _ ou variétés _ du XVIIIe siècle.

L’idée même de sommeil renvoie à la tragédie lyrique  _ dont l’Atys de Lully... _ et à l’omniprésence du style français _ oui ! _ dévié de l’art des luthistes _ oui _ qui se prolonge dans les œuvres des clavecinistes allemands, Christoph Graupner en tête, dont l’abondante œuvre de clavecin mériterait _ assurément ! _ d’être plus courue, et qui fait entendre cette persistance dont son Sommeille de la Suite « Febrarius » ou dans celui de la Partita VII, alors que Johann Kuhnau, dans sa Sonata quarta compose un lamento qui pourrait être tiré d’une cantate italienne : cette Hiskia agonizante e risanato semble venir d’une autre planète, anticipant sur les sonates narratives qui feront la fortune de Dussek.

Entre deux mondes donc, cette claveciniste sensible et brillante dévoile les feux du grand clavecin signé par Zell en 1728 et restauré par Martin Skowroneck en 1973 – l’instrument est pieusement conservé au Musée de Hambourg -, éblouissant ce répertoire rare de ses couleurs si vives, faisant chanter les polyphonies dans ses registres contrastés, animant dans le foisonnement de sa richesse harmonique les libertés et les inventions _ en effet _ de tout un pan de l’histoire de la littérature du clavecin.

Si elle goûte tant la variété que lui autorisent ces disques aux programmes transversaux, oserait-elle revenir à un album monographique ? – après tout, elle l’a bien fait voici quelques lustres pour Froberger – et toujours sur ce Zell miraculeux, elle pourrait nous offrir tout un disque consacré à Johann Caspar Fischer ? La grande Passacaille de la Suite « Uranie », qu’on croirait tirée d’un opéra de Lully, le commande _ Johann-Kaspar Fischer étant un des tout premiers compositeurs allemands à diffuser en Allemagne le grand style des tragédies lyriques de Lully.

LE DISQUE DU JOUR

Ich schlief, da träumte mir

Carl Philipp Emanuel Bach(1714-1788)
La Stahl & La mémoire raisonnée (Nos. 25 & 30, extraites des « Petites Pieces per il cembalo solo, Wq. 117 »)
An den Schlaf, Wq. 202
Variations sur « Ich schlief, da träumte mir »


Wilhelm Friedemann Bach (1710-1784)
Réveille, F. 27
Fantasia, F. 15


Christoph Graupner (1683-1760)
Sommeille (extrait de la Suite « Febrarius », GWV 110)
Sommeille (extrait de la Partita VII, GWV 107)


Johann Kaspar Fischer (1656-1746)
Musicalischer ParnassusSuite No. 9 « Uranie »
(3 extraits : I. Toccata, IV. Sarabande, XI. Passacaglia)


Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Praeludium (Harpeggiando) en ut majeur, BWV 921
Komm süßer Tod (extrait du „Musicalisches Gesang-Buch, de Schemelli, 1736)


Johann Kuhnau (1660-1722)
Suonata quarta, « Hiskia agonizzante e risanato »


Johann Balthasar Kehl (1725-1778)
Wie schön leuchtet der Morgenstern

Anne Marie Dragosits, clavecin…

Un album du label L’Encelade ECL2002

Photo à la une : la claveciniste Anne Marie Dragosits – Photo : © DR

Ce lundi 30 août 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un flamboyant Art de la fugue de Bach interprété à l’orgue de Naumburg par Samuel Kummer : un double CD « pour l’île déserte »…

29août

Le 22 août dernier, sur le site de Discophilia, l’excellent Frédéric Muñoz a présenté, en un article parfaitement détaillé,

un enregistrement « flamboyant » de L’Art de La Fugue de Johann-Sebastian Bach, interprété à l’orgue de Naumburg par Samuel Kummel,

soit le double CD Aeolus AE 11291 :

Un Art de la fugue flamboyant par Samuel Kummer à l’orgue de Naumburg

Dans une discographie plus qu’abondante, L’Art de la fugue de Bach trouve ici une approche tout à fait exceptionnelle de l’organiste Samuel Kummer porté par un orgue historique aimé du compositeur et une prise de son sans nul doute la meilleure depuis la restauration de l’instrument de Naumburg en 2000.

Ce nouvel enregistrement de L’Art de la Fugue suscite de la part de l’auditeur diverses réactions positives chargées d’émotion et d’émerveillement _ voilà. L’orgue tout d’abord, qui est l’un des plus mythiques du baroque allemand, construit par Zacharias Hildebrandt en 1746 pour l’église principale de Naumburg (Allemagne). Ce facteur d’orgue, élève de Gottfried Silbermann, avait conservé le somptueux buffet de 1705 édifié par son prédécesseur Zacharias Thayssner pour livrer un nouvel instrument, expertisé conjointement par Johann Sebastian Bach et Gottfried Silbermann _ rien moins… Le rapport d’expertise, conservé, montre côte-à-côte leurs élégantes signatures agrémentées de sceaux en cire rouge. Ayant subi diverses transformations inévitables au cours du temps, c’est le facteur Hermann Eule qui en 2000 apporta une restauration radicale par un retour à l’état de 1746 _ voilà. Certains jeux disparus furent alors reconstitués à l’identique, selon la tradition de la facture ancienne, ce qui aboutit alors à une grande réussite sonore, éloignée de toute conception moderne du son. L’harmonie générale repose sur le principe de la « Gravität » chère à Bach, avec de multiples jeux de 16 pieds, à chaque clavier et une anche de 32 pieds au pédalier, développant une assise grave très puissante de l’orgue.

Samuel Kummer est organiste titulaire à la Frauenkiche de Dresde. Détruite durant les bombardements alliés de février 1945, cette église fut reconstruite à l’identique et achevée en 2005, retrouvant en copie, buffet compris, l’orgue prestigieux de Gottfried Silbermann. Daniel Kern reprit la composition originale augmentée d’un grand récit symphonique. Très connaisseur de la facture saxonne du XVIIIe siècle, Samuel Kummer a étudié et approfondi l’Art de la fugue durant une dizaine d’années. Il propose une version très personnelle répartissant les différentes voix des contrepoints de manière variée sans esprit de système. L’usage de la pédale en particulier est savamment dosé, abandonnant l’emploi de la partie de basse de manière obligatoire.

Tous est ici guidé par l’écriture même, en grande intelligence _ voilà. Le choix des registrations est lui aussi remarquable : les beautés de l’orgue et des lignes musicales sont hautement mises en valeur, soit de manière individuelle par voix séparés sur des jeux solistes, ou ailleurs par grands blocs utilisant la sonorité de « l’Organo pleno » cité par Bach lui-même. On note une panoplie de timbres annonçant déjà une forme de pré-romantisme : jeux gambés, ondulants, quintoyants et autres anches pouvant se mêler harmonieusement aux jeux de fonds. Certaines fugues à 3 voix sont proposées en trio, utilisant un timbre différent par voix, ce qui apporte une écoute orchestrale et assez inédite à l’orgue dans ce répertoire. Le jeu de Samuel Kummer est très inspiré et éloigne tout côté aride ou pesant. Au contraire, la musique chez lui coule de source avec des tempi « giusto » et se déroule comme différents tableaux ou chacun représente tour à tour un monde fascinant et universel.

Commencé aux alentours de 1740, l’Art de la fugue fut présenté en 1745 contenant alors 12 fugues et 2 canons en vue d’une édition future. En 1751, juste après la mort de Bach, un nouvel ensemble est présenté rajoutant deux fugues dont la fameuse Fuga a tre sogetti et 2 canons supplémentaires. L’édition supervisée par Carl Philipp Emanuel Bach rajoute le choral « Vor deinen Thron tret ich hiermit » (BWV 668), bien que celui-ci n’ait pas de lien thématique apparent avec le reste de l’œuvre. Ce fut sans doute une manière de compenser l’inachèvement de la fugue à trois sujets dont on pense que Bach prévoyait un quatrième thème, sans doute celui du début qui sert de fil conducteur à tout l’Art de la fugue. Cet arrêt brutal demeure très troublant, jusqu’à se demander si Bach ne l’a voulu ainsi, mettant en scène et en musique sa propre mort, ou pour laisser le champ libre à la postérité pour terminer d’une manière ou d’une autre cette géniale proposition. C’est ce que fait Samuel Kummer, en enregistrant cette dernière fugue une deuxième fois, cette fois-ci en proposant une fin dont il est l’auteur, incluant le fameux quatrième thème. Le contrepoint s’achève alors en plénitude sur un grand accord de majeur sur toute la force de l’orgue.

La grande réussite de cet album tient aussi en grande partie à la technique d’enregistrement qui délivre la plus belle prise de son _ rien moins _ réalisée pour cet orgue depuis sa dernière restauration. L’orgue est très haut placé dans la nef sur une troisième tribune et l’atteindre n’est pas simple. Pas moins de neuf micros furent nécessaires sur sept hautes perches pour une captation SACD multichannel. La version CD stéréo disponible sur le même support est déjà impressionnante de vérité et d’équilibre sonores. Quatre éléments de premier rang sont ainsi ici réunis : compositeur, interprète, instrument et captation sonore, aboutissant à une production qui s’inscrit désormais en référence. Reprenant l’expression quelque peu surfaite : « Quel disque pour l’île déserte ? » On sera tenté de répondre : « Celui-ci assurément » !

Johann Sebastian Bach (1685-1750) : L’Art de la fugue BWV 1080 :

treize contrepoints, quatre canons, fuga a 3 soggetti ; Choral « Wenn wir in hoechsten Noethen » BWV 668a ; Fuga a 4 soggetti complétée par Samuel Kummer.

Samuel Kummer à l’orgue Zacharias Hilbebrandt (1746) de la Wenzelskirche à Naumburg (Saxe-Anhalt Allemagne).

2 SACD hybrides Aeolus.

Enregistrés en octobre 2020.

Livret bilingue anglais et allemand.

Durée totale : 105:51

Ce dimanche 29 août 2021, Titu Curiosus – Francis Lippa

Je me souviens de Teresa Zylis-Gara chantant les mélodies de Chopin…

28août

L’annonce, ce jour, sur le site de ResMusica, du décès de la soprano Teresa Zylis-Gara,

me rappelle avec émotion son interprétation délicate et raffinée, magnifique, des Mélodies de Chopin…

Son timbre de voix est inoubliable…

Décès de la soprano Teresa Żylis-Gara

Comme l’annonce aujourd’hui le Grand Théâtre — Opéra National de Varsovie sur les réseaux sociaux, la soprano Teresa Żylis-Gara est décédée _ ce 28 août _ à l’âge de 91 ans _ elle était née le 23 janvier 1935, à Landwanow, lit-on ailleurs. Pendant plus d’une quinzaine de saisons, elle a travaillé au Metropolitan Opera de New York, se produisant avec des célébrités telles que Luciano Pavarotti et José Carreras.

Teresa Żylis-Gara est née le 23 janvier 1930 à Landwarów près de Vilnius. Après la Seconde Guerre mondiale, elle et sa famille ont déménagé à Łódź, où elle a étudié le chant. En 1953, elle remporte le Concours national des jeunes chanteurs à Varsovie. En 1956, elle fait ses débuts à l’Opéra de Cracovie dans le rôle-titre de Halka de Stanisław Moniuszko. En 1960, elle reçoit le 3e prix du Concours international de musique de Munich. Ce succès lui a donné l’opportunité de se produire sur les scènes d’opéra allemandes telles qu’Oberhausen, Dortmund et Düsseldorf. En 1965, elle fait ses débuts au festival de Glyndebourne dans le rôle d’Octavian dans Le Chevalier à la rose de Richard Strauss. La véritable percée dans sa carrière, cependant, a été sa performance à Paris un an plus tard, où elle a joué le rôle de Donna Elvira dans Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart.

En 1968, elle se produit au Festival Mozart de Salzbourg sous la direction d’Herbert von Karajan. La même année, elle fait ses débuts dans le rôle de Violetta dans Traviata de Giuseppe Verdi à Covent Garden à Londres, et est invitée à l’opéra de San Francisco pour incarner le rôle de Donna Elvira. A la même époque, elle chante au Metropolitan Opera de New York, avec lequel elle est associée le plus longtemps (seize saisons). Elle a aussi collaboré avec le Théâtre des Champs-Elysées, ainsi qu’avec les opéras de Berlin, Hambourg et Munich, La Scala à Milan et le Wiener Staatsoper. À partir de 1980, elle a vécu à Monaco, puis à Łódź.

Le répertoire de Teresa Żylis-Gara comprenait vingt-quatre grands rôles dans des opéras de Giuseppe Verdi, Richard Strauss, Giacomo Puccini, Wolfgang Amadeus Mozart et Ernest Chausson. Elle a eu pour partenaires sur scène les plus fameux chanteurs de l’époque : Carlo Bergonzi, José Carreras, Franco Corelli, Fiorenza Cossotto, Plácido Domingo, Sherrill Milnes, Luciano Pavarotti, Rugiero Raimondi, Jon Vickers et Ingvar Wixell.

Teresa Żylis-Gara ne s’est pas limitée aux maisons d’opéra, se produisant également dans les festivals de musique, tels que celui de Salzbourg, Glyndebourne et Gand. Dans le genre de la mélodie, elle a popularisé, hors de Pologne, les œuvres vocales de Karol Szymanowski. _ ainsi que celles de Stanislaw Moniuzko…

Teresa Żylis-Gara a enregistré pour des maisons de disques telles qu’EMI, Deutsche Grammophon, Harmonia Mundi, Erato, ainsi que Polskie Nagrania. Elle était également impliquée dans la pédagogie, animant des master classes en Europe et aux États-Unis. (MC)

Ce samedi 28 août 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’Armida de Salieri (1771) enregistrée par les Talens lyriques et Christophe Rousset, avec l’excellente Lenneke Ruiten en Armide…

27août

L’Armida, de Salieri (en 1771),

vient d’être enregistrée, dirigée par Christophe Rousset, à la tête de ses Talents lyriques _ en un double CD Aparté AP244.

Avec l’excellente Lenneke Ruiten en Armide.

Un article de Jean-Charles Hoffelé, intitulé « Armide re-réformée« , nous en avise ce jour, sur le site Discophilia.

Le voici :

ARMIDE RE-RÉFORMÉE

Gluck puis Traetta avaient rhabillé la magicienne au goût du jour, le premier héritant encore du livret de Quinault _ pour Lully _, le second s’en démarquant pour son Armida écrite pour Vienne en italien (1761). Dix ans plus tard _ en 1771, donc _, Salieri – sur un livret habile de Marco Coltellini réduisant les protagonistes à un quatuor – multipliait les inventions dans son dramma per musica qui prenait bien des libertés avec le genre de l’opera seria.

D’une plume habile, il ouvre les structures, créant un continuo dramatique surprenant entre les airs, les duos, les interventions du chœur, les divertissements et les scènes dramatiques, et habillant le tout d’un univers qu’un orchestre melliflu irrigue de ses inventions harmoniques. Partition aussi magnifiquement ouvragée que surprenante _ voilà _ et qui montre que le jeune Salieri _ Legagno, 18 août 1750 – Vienne, 7 mai 1825 _ n’était avare ni d’inventions ni d’audaces.

L’écriture vocale est souvent périlleuse (l’air de Rinaldo à la fin de l’Acte II) et l’invention mélodique n’est pas si éloignée que cela de celle du jeune Mozart – on pense souvent à Mitridate, rè di Ponto, antérieur d’une année – Salieri gardant son métier le plus inspiré pour la magicienne qu’il incarne vocalement avec maestria au long d’un troisième acte saisissant.

Magnifique Lenneke Ruiten _ cf mon article très admiratif de son talent, le jeudi 21 mai 2020 : _qui, de son soprano de grand caractère _ oui ! _ (il faut l’entendre convoquer les Enfers), campe une magicienne touchante et terrible à la fois, délicieuse Florie Valiquette qui chante son Rinaldo tel que l’a voulu Coltellini : un chérubin en armure. Splendide, l’Ismene de Teresa Iervolino, et remarquable pour l’agilité à parcourir tout l’ambitus de la portée l’Ubaldo buffo d’Ashley Riches.

A tous, Christophe Rousset fait un drame éclatant et virtuose, lui qui se dévoue tant _ en effet _ à la cause de Salieri. Quel sera le prochain ouvrage de cette série essentielle ?

LE DISQUE DU JOUR

Antonio Salieri (1750-1825)
Armida

Lenneke Ruiten, soprano (Armida)
Florie Valiquette, soprano (Rinaldo)
Teresa Iervolino, mezzo-soprano (Ismene)
Ashley Riches, baryton (Ubaldo)

Chœur de chambre de Namur
Les Talens Lyriques
Christophe Rousset, direction

Un album de 2 CD et à l’iconographie soignée du label Aparté AP244

Photo à la une : © Aparté

 

Ce vendredi 27 août 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

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