La douceur renversante des Grands Motets du trop oublié Pierre Robert (ca. 1622 – 1699) : une splendide réalisation…

— Ecrit le mercredi 10 novembre 2021 dans la rubriqueHistoire, Musiques”.

Le 30 octobre dernier,

alors même que je me procurais le merveilleux CD « Händel-Scarlatti » du toujours admirable Pierre Hantaï _ j’y reviendrai, forcément : le génie d’interprétation de Pierre y oblige _

et le plus décevant CD « Anima Æterna » du contre-ténor Jakub-Józef Orlinsky _ j’y reviendrai aussi… _,

j’étais immédiatement transporté de joie en entendant, qui passait alors sur la platine de mon magasin Mollat,

un extrait du CD « Grands Motets sur le Cantique des Cantiques« , soit le CD Château de Versailles Spectacles CVS 051,

par Les Pages et les Chantres du CMBV et l’ensemble Concerto Soave, sous la direction d’Olivier Schneebeli…

Et ce n’est que le 3 novembre suivant que je fis un saut au magasin pour me procurer cette petite merveille de douceur resplendissante, si touchante…

Et voici que Jean-Charles Hoffelé vient d’y consacrer un très juste article,

intitulé « L’oublié« ,

sur son toujours très intéressant site Discophilia.

L’OUBLIÉ

Voici bien des années, Olivier Schneebeli dévoilait quatre grands motets de celui qui fut l’autre maître de la Chapelle Royale de Louis XIV. Face à l’art sévère et impérieux d’Henry du Mont, dont on entend ici le Dum esset rex pour mieux saisir la singularité des compositions de son confrère, celui de Pierre Robert apparaît bien plus audacieux, en particulier porté par les psaumes tirés du Cantique des Cantiques, qui abreuve son imaginaire pictural _ extrêmement ensible _ et encourage l’ardeur de ses déclamations polyphoniques.

Musiques somptueuses absolument _ absolument !!! _, et qui ose des sensualités _ d’une douceur véritablement confondante... _, une exubérance de couleurs _ tendres _, une ardeur _ vivante _ des mots qu’on ne retrouvera plus dans la grande théorie des motets qui suivront sous la plume de compositeurs plus soucieux de la pompe ou de la piété que de l’émerveillement _ voilà _ ou de l’expression _ du Cantique des cantiques

Les trois partitions offertes ici sont simplement fabuleuses _ oui ! _, magnifiées par une interprétation ardente _ mais sans la moindre hystérie, ni virtuosisme gratuit : à la française !_, qui fait espérer _ oui _ qu’Olivier Schneebeli et ses troupes versaillaises ne laisseront pas dormir les dix-sept motets qui attendent toujours d’être révélés _ les interprètes du répertoire musical, à moins que ce ne soient les firmes de production de disques, ne font pas assez souvent assaut de vraie curiosité ! _, après tout leur enregistrement intégral devrait être l’un des plus beaux projets du Centre de Musique Baroque de Versailles : il ferait œuvre d’importance _ oui ! _ en rendant à Pierre Robert le rang qui lui revient, entre Lully et Du Mont.

LE DISQUE DU JOUR

Pierre Robert
(ca. 1618-1699)


Grands Motets sur le Cantique des Cantiques :


Veniat dilectus meus
Ego flos campi
Nolite me considerare


Henry du Mont (1610-1684)


Dum esset rex

Martine Lafdal-Franc, soprano
Clément Debieuvre, ténor
Antonin Rondepierre, ténor
David Witczak, baryton

Les Pages et Les Chantes du Centre de Musique baroque de Versailles
Concerto Soave
Olivier Schneebeli, direction

Un album du label Château de Versailles Spectacles CVS5051

Photo à la une : © DR

Voir et écouter cette vidéo

Bravo ! Et grand merci pour cette splendide réalisation !

Ce mercredi 10 novembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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