Archives du mois de février 2022

La voix de Michel Deguy, poète et philosophe, vient de nous quitter : un nouvel immense chagrin de la poésie française…

18fév

« Décès du poète et philosophe Michel Deguy » venons-nous d’apprendre.

Pour nous,

Michel Deguy est aussi celui avec lequel nous avons eu la chance insigne de nous entretenir, 75′ durant, et magnifiquement _ écoutez le souffle de sa voix en ce sublime podcast ! _, le 9 mars 2017, à la Station Ausone, à propos de son superbe « La Vie subite _ poèmes, biographèmes, théorèmes » (aux Éditions Galilée) ;

cf, 9 jours plus tard, le 18 mars 2015, cet article-ci, intitulé « « …

Outre pas mal d’autres articles à lui et à son œuvre consacrés, sur ce blog En cherchant bien.

Tels, pour commencer,

« « , le 13 mai 2010 ;

et « « , le 18 mai 2010 :

« surmonter l’abominable détresse du désamour de la langue« , voilà, en effet, ce qu’il y a, encore et toujours, et peut-être plus que jamais, à surmonter, pour nous, les locuteurs et transmetteurs de la langue et de la pensée qui va avec…

Après la perte d’ Yves Bonnefoy (Tours, 24 juin 1923 – Paris, 1er juillet 2016) et la perte de Philippe Jacottet (Moudon, 30 juin 1935 – Grignan, 24 février 2021), la poésie française a à se confronter, et faire face, à un nouvel immense, immense, chagrin… 

Michel Deguy (Paris, 23 mai 1930 – Paris, 16 février 2022) était ami et condisciple de notre cher maître de philosophie, Jean-Marie Pontevia (Montreux-Château, 27 janvier 1930 – Bordeaux, 27 octobre 1982),

qui nous a fait découvrir et mesurer, très vite, en 1966, avec « Actes« , la portée poétique et philosophique de l’œuvre de Michel Deguy.

Ce vendredi 18 février 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Retour à la famille du luzien Charles Gaudin (1841 – 1897) et son épouse haspandar Louisa Schlaegel (1850 – 1929)

17fév

Suite à un coup de fil d’une de leurs descendantes,

je reviens à la famille mi-luzienne, mi-haspandar, de Charles Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, le 12 septembre 1841 – Saint-Jean-de-Luz, 9 novembre 1897)

et son épouse _ ils se sont mariés à Hasparren le 30 septembre 1874 _ Louisa Schlaegel (Hasparren, 28 janvier  1850 – Hasparren, 19 août 1929) _ ils ont eu sept enfants ; et Louisa, remarquable pianiste, possédait 9 pianos…

J’ai commencé par adresser à ma charmante correspondante téléphonique les liens suivants à d’anciens articles pouvant l’intéresser,

et susceptibles de former une base pour d’ultérieures recherches concernant les cousinages cibouro-luziens _ côté Hiriart-Gaudin _ de Marie Delouart (Ciboure, 24 mars 1840 – Paris, 5 janvier 1917) et son fils Maurice Ravel (Ciboure, 7  mars 1875 – Paris, 28 décembre 1937) :

À suivre !!!

Ce jeudi 17 février 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos de tout un pan regrettablement délaissé du Baroque musical français (religieux) dans la présente production discographique…

16fév

En procédant à un _ encore bien trop partiel _ essai de rangement des CDs de ma discothèque personnelle,

je me suis aperçu d’un certain contraste entre la production discographique des vingt dernières années du XXe siècle, et la production des vingt-et-unes premières années du XXIe siècle ;

au détriment, quantitatif surtout, mais aussi parfois aussi qualitatif, des productions les plus récentes…

Notamment pour ce qui concerne le splendide _ et si émouvant _ répertoire musical religieux français :

de Henry Du Mont (1610 – 1684) et Pierre Robert (1622 – 1699) jusqu’à André Campra (1660 – 1744), Michel-Richard Delalande (1657 – 1726) compris…

Sans oublier, bien sûr, ni Jean-Baptiste Lully (1632 – 1697), ni Marc-Antoine Charpentier (1643 – 1704),

aux répertoires _ religieux _ tout de même un peu mieux connus ;

et encore quelques autres…

Et c’est la très récente parution _ une interprétation décevante pour mon goût : trop terne, pas assez vivante et enthousiaste, en comparaison d’autres, comme, par exemple, celle du CD « Grands Motets«  du Parlement de Musique sous la direction de Martin Gester, en 2001, pour le label Opus 111 (OP 30217), pour les Motets « Deus noster refugium«  et « Exaltabo te, Domine«  , et avec les chateurs Stéphanie Révidat, Stehan Van Eyck, Thomas Van Essen et Alain Buet ; ou encore, celle particulièrement réussie, en 2002, pour le label Virgin Veritas (7243 5 45531 2 7), du CD « Grands Motets«  d’Olivier Schneebeli, avec les Motets « Beati quorum remissae sunt« , « Quam dilecta«  et « Audite cæli quæ loquor« , avec les chanteurs Salomé Haller, Damien Guillon, Howard Crook, Hervé Lamy et Alain Buet… _, pour le label Harmonia Mundi, du CD Delalande « Grands Motets » HMM 902625 (Veni creator, Miserere, Dies irae) de l’Ensemble Correspondances sous la direction de Sébastien Daucé,

qui m’a fait me pencher sur la récente discographie de Delalande, pour commencer par lui, en comparaison avec plusieurs antérieurs enregistrements de « Grands Motets » de cet important et brillantissime compositeur du grand siècle…

Et je ne partage pas tout à fait (!!!), pour une fois, l’avis très positif sur cette interprétation qu’a publié sur son site Discophilia Jean-Charles Hoffelé, en date du 18 février 2022, sous l’intitulé « Pour le Roi Soleil« …

Avis que voici :

POUR LE ROI SOLEIL

Le vaste geste roide _ vraiment ? La raideur du geste relevée ici est-elle vraiment celle du compositeur ? Je ne le pense pas du tout, pour ma part… Parler ici de « roideur«  est parfaitement inadéquat pour pareille sublime musique… _ dont Lalande para ses Motets enthousiasma Louis XIV, qui crut bien avoir trouvé _ dès 1683 _ un nouveau Lully pour sa chapelle. Les trois motets réunis ici par Sébastien Daucé illustrent ses premières années versaillaises.

Il faut entendre le Miserere, sa grande pompe _ mais toute en sublime douceur _ qui prolongeait les réflexions piétistes _ intenses et  profondes, en leur tendresse : à la française ! _ des Leçons de ténèbres par quoi se refermait le carême. Pénitence intense, harmonies glaciales _ non : sidérantes seulement … _, forme immense _ oui _ où le chœur semble ouvrir d’un même geste le tombeau et le ciel, tombeau dont essaye de nous consoler les harmonies résignées du Dies irae, qui conduiront au tombeau _ le 5 mai 1690 _ la Dauphine Marie-Anne de Bavière.

Les sombres harmonies de ce chef-d’œuvre _ oui ! _ accompagneront nombre de funérailles des membres de la famille royale, requiem versaillais que Sébastien Daucé et ses amis débarrassent de toute roideur _ où la trouve-t-on donc ?.. _, rendant au verbe ses propriétés rédemptrices, admirable lecture qui me semble renouveler le sujet.

Clore un disque de méditation sur la mort par l’éclaircie du tendre _ voilàVeni creator, où le génie de Delalande offre un visage plus apaisé, c’est ouvrir de nouvelles perspectives. Comme pour tous ses motets, Delalande le reprit moult fois, amplifiant l’espace harmonique de l’orchestre, magnifiant les couleurs. Sébastien Daucé a pris soin de comparer les différentes versions pour offrir ici ce qui gagnerait à être le premier volume d’une série explorant ce continent majeur du Grand Siècle dont la musique _ certes _ fut, avec l’architecture, l’art majeur.

LE DISQUE DU JOUR

Michel-Richard Delalande (1657-1726)


Dies iræ, S. 31
Miserere, S. 27
Veni creator, S. 14
Simphonies pour le Souper du Roy (extrait : Troisième Caprice, S. 162/5)

Ensemble Correspondances
Sébastien Daucé, direction

Un album du label harmonia mundi HMM902625

Photo à la une : © DR

De même que j’ai été très déçu du CD « Majesté _ Grands Motets pour le Roi-Soleil« , comportant les Grands Motets « Deitatis majestatem« , « Ecce nunc benedicite »  et « Te Deum« , de Michel-Richard Delalande par Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre pour le label Alpha ; soit le CD Alpha 968, en 2018.

Je compte aussi revenir me pencher _ cf mon article du 10 novembre 2021 : «  » _ sur les interprétations des admirables « Grands Motets » de Pierre Robert, tout particulièrement sous la direction d’Olivier Schneebeli, à Versailles…  

À suivre…

Ce mercredi 16 février 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un nouvel article consacré au tout premier enregistrement discographique du merveilleux « Achante et Céphise » de Jean-Philippe Rameau, par Alexis Kossenko et ses Ambassadeurs-La Grande Ecurie…

15fév

Le 18 décembre dernier, j’avais ici réagi à un premier article _ de Jean-Charles Hoffelé, sur son site Discophilia, un article intitulé « Révélation«  _ consacré au tout premier enregistrement discographique _ un double CD Erato 019029669394 _, par Alexis Kossenko et ses musiciens Les Ambassadeurs – La Grande Écurie, de l’ « Achanthe et Céphise » de Jean-Philippe Rameau.

L’ami Patrick Florentin, éminentissime ramiste parmi les ramistes _ cf son importante contribution, avec le chapitre 17, « Rameau’operas on disc«, au très récent livre « The Operas of Rameau _ Genesis, Staging, Reception » de Graham Sadler, Shirley Thompson et Jonathan Williams, paru le 10 septembre 2021… _, m’avait prévenu un peu auparavant, le 29 octobre 2021, de l’imminence de l’événement de cette superbe sortie discographique ramiste.

Or, voici que ce mardi 15 février 2022, le site ResMusica, sous la plume de Jean-Luc Clairet, consacre à son tour un article, intitulé « Achante et Céphise : une Pastorale inédite de Rameau musclée par Alexis Kossenko« , à cette superbe première discographique.

Voici donc cet article :

Grande nouvelle : il reste _ encore : eh oui ! C’est assez incroyable… _ des œuvres de Rameau à découvrir, comme cette Pastorale héroïque enregistrée en grande pompe par Erato.

À l’instar des Fêtes de l’Hymen et de l’Amour (ballet héroïque), Le Temple de la Gloire (Fête), Zaïs et Naïs (Pastorales héroïques), Achante et Céphise est une œuvre de circonstance, destinée à saluer la naissance, le 13 septembre 1751, de Louis-Joseph-Xavier, petit-fils de Louis XV. Loin des grands chefs-d’œuvre du début (Indes Galantes, Castor et Pollux, Hippolyte et Aricie), Rameau sort de Zoroastre et va s’atteler aux Boréades. Acanthe et Céphise ou La Sympathie (en écho à un anneau magique au liant pouvoir) est l’œuvre d’un génie au sommet _ en effet ! _ de son art.

On retrouve, non sans sourire, le « bestiaire » ramiste (berger/bergère/déité malfaisante) plongé dans une tourmente amoureuse condamnée au triomphe de l’amour : la passion d’un ténor et d’une soprano contrariée par un baryton, comme chez Verdi, un scénario bien banal. Le méchant est cette fois un génie d’abord bienveillant, qui choisira néanmoins d’allonger la liste des méchants ramistes : Huascar, Anténor, Borée… Comme toujours, même quand Rameau délaisse les sentiers de la tragédie lyrique, c’est dans la musique que réside les plus grands motifs de satisfaction. Bien qu’Achante et Céphise, représenté quatorze fois et jamais repris, soit de moindre envergure que les chefs-d’œuvre sus-cités, on retrouve, tout au long de ses plages dialoguées, la réactivité indéfectible d’un orchestre prompt à empêcher la moindre velléité d’ascétisme récitatif _ hum, hum… _, de surcroît gâté par les retrouvailles avec d’autres « vieilles connaissances » : musettes, tambourins, gavottes, menuets, rigaudons, symphonies, airs, pantomimes, tonnerre, et même une ample contredanse chantée en guise de conclusion. Les amoureux des Boréades goûteront, dans la brève Ritournelle introductive à l’Acte I, l’annonce de certaine sublime Entrée de Polymnie.

Tout cela pourrait être seulement aimable. Ce serait compter sans l’interprétation d’Alexis Kossenko. La puissance des Ambassadeurs-La Grande Écurie, avec des cors d’une insolence sidérante, et l’ajout inédit de six clarinettes « reconstruites dans les tons nécessaires » par le Centre de Musique baroque de Versailles, explose dès l’invraisemblable Ouverture, une des pièces les plus stupéfiantes _ possiblement : établir un palmarès en cette matière demeurant assez risqué… _ du compositeur, dans le droit fil des_ éblouissants et marquantsElémens (1721) de Jean-Féry Rebel. Quatre minutes d’une pompe audacieuse en lieu et place d’un Prologue dont Rameau a décidé, pour la première fois, de se passer. Ce qui ne l’empêche pas de le réintroduire d’opportune façon dans un finale hybride en forme d’hymne au prince naissant (« Vive la race des rois ! ») venant se superposer à l’amour triomphant des héros éponymes, allégeance appuyée de surcroît par d’inquiétantes perspectives guerrière déposées « aux pieds des autels de la Paix » ! La prise de son, tout aussi ahurissante, déroule un tapis rouge à des Musettes qui ont rarement dispensé autant de trouble harmonique. Une interprétation conquérante _ du moins très vivante et très juste _ que rien ne semble pouvoir freiner, les trois actes, d’une quarantaine de minutes chacun, étant donnés dans le même souffle _ oui, la même vivacité.

Bergères, bergers, coryphées, prêtresses et chasseurs sont autant de cartes de visite de merveilleux nouveaux-venus (Jehanne Amzal, Marine Lafdal-Franc, Anne-Sophie Petit, Floriane Hasler) comme de gosiers _ hum, hum... _ déjà familiers (Artavazd Sargsyan, Arnaud Richard). Judith van Wanroijest une accorte Zirphile. Quant au fabuleux trio de tête (David Witczak, Oroès à l’ébène ciselé, Cyrille Dubois, Acanthe stylé aux accents déchirants, et Sabine Devieilhe, lumineuse, d’un volume presque inédit en Céphise), il embarque avec brio, avec les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles survoltés (des trilles à la française particulièrement réjouissants), dans le torrent _ mais jamais hystérique _ Kossenko.

Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : Achante et Céphise ou La Sympathie, pastorale héroïque en trois actes sur un livret de Jean-François Marmontel.

Sabine Devieilhe, soprano (Céphise) ; Cyrille Dubois, ténor (Achante) ; David Witczak, baryton-basse (le Génie Oroès) ; Judith Van Wanroij, soprano (Zirphile) ; Jehanne Amzal, soprano (la Grande Prêtresse) ; Artavazd Sargsyan, ténor (Un Coryphée/Un Berger) ; Arnaud Richard, baryton-basse (Un Coryphée/Un Chasseur) ; Marine Lafdal-Franc, soprano (Une Fée/Une Bergère) ; Anne-Sophie Petit, soprano (la Deuxième Prêtresse) ; Floriane Hasler, mezzo-soprano (la Troisième Prêtresse) ;

Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles (chef de chœur : Olivier Schneebeli) ;

Les Ambassadeurs-La Grande Écurie, direction : Alexis Kossenko.

2 CD Erato.

Enregistrés à l’Église Notre-Dame du Liban du 7 au 11 décembre 2020.

Livret bilingue (français/anglais).

Durée totale : 130:25

Un événement ramiste et musical à, en effet, bien signaler !!!

Ce mardi 15 février 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pour une promenade musicale dans la Rome sensuelle (Fontaines, Pins, Fêtes) d’Ottorino Respighi

14fév

Le désir de revenir humer les senteurs de Rome, et sentir la douceur de ses lumières,

m’a conduit à l’écoute de quelques CDs d’œuvres « romaines » d’Ottorino Respighi (1899 – 1936) :

les merveilleux « Fontaines de Rome » _ écoutez-les ici en concert ! _ et »Pins de Rome«  _ écoutez-les ici en concert ! _,

sous les doigts précis et enflammés des magiciens pianistes que sont Giulio Biddau _ né à Cagliari en 1985 _ et Norberto Cordisco Respighi _ petit-neveu d’Ottorino, il est né le 4 août 1984 _, tous deux élèves _ et cela s’entend ! _ du magnifique Aldo Ciccolini, en un extraordinaire flamboyant CD « Respighi _ piano Four Hands« , un CD Evidence EVCD 035 paru en 2017 _ les deux pianistes sont magnifiques de sensibilité et de vie ! Cf l’enthousiasme de mon article du 10 mai 2018 : _ ;

et les « Fêtes de Rome« ,

du chef Antonio Pedrotti_ Trente, 14 août 1901 – Trente, 15 mai 1975, et élève à l’Académie Sainte-Cécile, à Rome, d’Ottorino Respighi… _, à la tête de l’orchestre de la Philharmonie tchèque, un enregistrement de 1961 disponible en un coffret Supraphon SU 4199-2 de 3 CDs, intitulé « Antonio Pedrotti in Prague », paru en 2016 _ de ces « Fêtes romaines« -ci, écoutez ici l' »Ottobrata » ; et cf le bel article « L’Italien de Prague«  de Jean-Charles Hoffelé, en son Discophilia le 21 août 2016.

La voluptueuse magie romaine est bien toute entière là.

Ce lundi 14 février 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur