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La poursuite du très intéressant travail discographique de Johannes Pramsohler, à propos du coffret « A Cembalo certato e Violino solo », en son label Audax Records…

13juil

Ce mercredi 13 juillet 2022, sous la plume de Matthieu Roc, et sous le titre « Les Sonates pour violon et clavecin de Bach dans leur contexte« ,

et après mon article du 11 mai dernier « « ,

le site ResMusica vient consacrer un très intéressant article au coffret de 3 CDs « A Cembalo Certato e Violon solo » du label Audax Records ADX 13783,

interprété par le violoniste Johannes Pramsohler et le claveciniste Philippe Grisvard,

confrontant 8 Sonates de Johann-Sebastian Bach à des œuvres similaires de son entourage proche…

Voici donc ce nouvel article publié aujourd’hui par ResMusica :

Les sonates pour violon et clavecin de Bach dans leur contexte

L’idée n’est pas nouvelle, de proposer des œuvres de J.S. Bach entourées de celles de ses contemporains ou successeurs. Mais avec l’élan donné par Johannes Pramsohler et Philippe Grisvard dans toutes ces sonates pour violon et clavecin, et encore avec la diversité des collègues de J.S. Bach, cette contextualisation présente un certain intérêt.

Dans les trailers de présentation, les deux compères expliquent leur projet. Désarticuler les cycles des six sonates pour violon et clavecin obligé de Bach qui n’auraient jamais été conçues comme un cycle, et les alterner avec d’autres sonates violon-clavecin d’autres compositeurs, qui présentent un style proche, et dont certaines n’ont encore jamais été enregistrées. Les trois CD sont ainsi organisés comme autant de concerts, chacun avec deux sonates de J.S. Bach et, pour les introduire ou leur faire écho, diverses sonates de ses amis, ennemis, collègues, fils…, mais tous ayant impacté son influence. Tout cela est très bien, mais le problème de ce genre de programme composite avec du J.S. Bach, c’est qu’il risque d’écraser les autres de sa supériorité, et ici, la difficulté est déjouée.

Une première façon de la déjouer, c’est de traiter J.S. Bach comme les autres, c’est-à-dire avec fraicheur, avec une spontanéité de bon aloi, pour le simple plaisir de l’entendre _ voilà ! _ et non pas pour donner une austère leçon de rhétorique musicale. Nos deux compères y arrivent fort bien, sans donner non plus dans la galanterie. Le violon de Johannes Pramsohler est très chantant (avec bien sûr les aigreurs et aspérités dus à au grand âge de l’objet…), et Philippe Grisvard le suit avec enthousiasme sur un clavecin d’une sonorité très agréable. Un Bach léger, énergique, un peu dansant ? Mais oui, c’est possible, et ça marche bien _ oui ! On sait que l’homme n’était pas dénué d’humour _ certes _ et qu’il avait de nombreux amis. Et ce parti-pris d’interprétation ne nous entraine pas dans des faux-sens. L’andante un poco de la BWV 1015 reste méditatif, et le largo de la BWV 1017 assume pleinement son lien avec la Passion selon St Matthieu.

L’autre façon d’homogénéiser les programmes de chacun des trois concerts consiste à ne pas traiter comme des faire-valoir les autres compositeurs – ceux qui ne sont pas J.S. Bach – mais comme des maîtres dignes du même respect que lui. Pour Telemann et CPE Bach, c’est facile. C’est un peu plus délicat pour J. G. Graun, où le duo violon et clavecin s’apparente davantage à un monologue de violon avec accompagnement au clavecin _ un genre qui a connu une vogue un peu plus tardive : après la mort de Bach… _ qu’à un vrai duo, voire un trio (violon + main droite + basse à la main gauche). Mais l’alacrité de nos deux compères emporte l’adhésion et donne un surcroît d’esprit à des pièces qui en ont, à vrai dire, assez peu.

Mais la vraie difficulté et la vraie nouveauté de cet album, c’est de livrer une première interprétation au disque de trois sonates de J.A. Scheibe, redécouvertes récemment à Bruxelles _ voilà. Ce J.A. Scheibe aurait eu l’outrecuidance de critiquer _ très effectivement, en effet ! _ J.S. Bach pour son style exagérément compliqué, et en même temps, de l’admirer et de s’en inspirer. Mais parlait-il des sonates pour violon et clavecin ? L’écriture semble effectivement un peu moins sophistiquée pour la partie de clavecin, quoique restant d’une belle sensibilité, et les mélodies longues pour le violon sont d’une grande beauté, tout à fait dignes de figurer dans ces très beaux concerts. C. Schaffrath, lui se range immédiatement parmi ceux où l’influence du grand J.S.B. est immédiatement perceptible, sans tomber non plus dans l’imitation.

C’est donc un album très réussi _ voilà _ que nous donne là le directeur de l’ensemble Diderot et son ami Philippe Grisvard, pour leur deuxième gravure « Bach & Entourage » (sic). Pour nous, c’est l’occasion de découvrir des pages inconnues fort belles, et de confirmer encore une fois la richesse de ce mouvement Empfindsamkeit, qui entre le baroque et le Sturm und Drang, forme une sorte de classicisme inspiré et bien différent du style galant _ oui.

Johann Sebastian Bach (1685-1750) :

Sonates pour violon et clavecin BWV 1014 à 1019, BWV 1020 et 1022.

Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) :

Sonate en si mineur Wq 76.

Johann Adolph Scheibe (1708-1776) :

Sonate I en ré majeur ; Sonate II en si mineur ; Sonate III en la majeur.

Georg Philipp Telemann (1681-1767) :

Concerto en ré majeur TWV 42:D6.

Christoph Schaffrath (1709-1763) :

Duetto en la mineur CSWVF:30.

Johann Gottlieb Graun (1703-1771) :

Sonate en si bémol majeur, Graun WV AvXV:46.

Philippe Grisvard, clavecin (copie Miekte 1710) ; Johannes Pramsohler, violon baroque (Rogeri 1713).

3 CD Audax Records.

Enregistrés en janvier, mars et juillet 2021, au studio SWR de Kaiserslautern, Allemagne.

Texte de présentation en anglais, français, allemand et japonais.

Durée totale : 208:45

Ce mercredi 13 juillet 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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