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Ecouter le cher Ian Bostridge chanter un très harmonieux choix de « Songs » d’Ottorino Respighi…

26jan

Le cher Ian Bostridge, ténor, fait partie de ces excellents chanteurs-diseurs de mélodies, lieder, songs,

auxquels va ma prédilection,

et cela, depuis pas mal de temps déjà…

Je suis donc toujours bien attentif aux nouvelles réalisations discographiques de ce très remarquable interprète.

Ainsi, pour ce très beau récent CD « Respighi Songs«  _ le CD Pentatone 5186 872 _,

avec la pianiste italienne Saskia Giorgini.

Pour un répertoire assez peu fréquenté, au concert comme au disque ; et bien à tort…

Ainsi l’art de bien chanter-dire de ce cher Ian Bostridge, n’a-t-il pas pris une ride ;

et le charme, idéalement paisible, dépassionné, de son écoute est encore une fois absolument au rendez-vous : ici, pour l’art d’Ottorino Respighi

Voici ce qu’en dit, aussi, le plus qu’à son tour sagace Jean-Charles Hoffelé, en la chronique du 21 janvier dernier de son Discophilia,

sous le titre parfaitement idoine d' »Arcadie« … :

ARCADIE

Jadis, Robert Tear révélait au disque, dans sa parure d’orchestre, Deità silvane et son univers de faunes et de dryades. Voici que Ian Bostridge, avec le piano versicolore de Saskia Giorgini, les révèle dans leur mouture originale _ avec piano _, cycle d’une sensualité tempérée _ voilà _ d’une onde de rêve où pointe une nostalgie _ pour un passé qui s’est bien éloigné, en son élégance discrète _ que le timbre androgyne du ténor évoque avec les subtilités _ oui _ qu’on lui connaît.

Ses détracteurs l’accusent d’être un « ténor à voix blanche », n’entendant pas à quel point les couleurs pour lui sont dans les mots _ oui _, et ce sont les mots qui, les années passant, auront envahi son chant. Pour les subtilités littéraires des poèmes que Respighi choisit, c’est _ tout à fait _ merveille, d’autant que l’italien, même avec son petit accent anglais, lui dore le timbre (et son français précieux pour Au milieu du jardin _ du délicatissime Jean Moréas _ lui donne l’occasion de quelques aigus très Pelléas).

Jusque dans le très sombre de Nebbie dont il ose la terrible gradation chromatique sans rien masquer, ce disque ne vous quittera pas _ certes _, découvrant la part la plus méconnue _ en effet _ d’un compositeur que la voix aura autant inspiré que Puccini, ce que l’on ne sait pas assez.

LE DISQUE DU JOUR

Ottorino Respighi
(1879-1936)


Deità silvane, P. 107
6 Liriche, Série 1, P. 90
(3 extraits : I. O falce di luna, III. Au milieu du jardin, VI. Pioggia)

6 Liriche, Série 2, P. 97
(3 extraits : I. Notte, III. Le repos en Égypte, IV. Noël ancien)

Nebbie, P. 64
La statua, P. 122
4 Liriche, P. 125 (2 extraits : II. La naiade, III. La sera)
Notturno, P. 44 No. 3
5 Canti all’antica, P. 71 (extrait : IV. Bella porta di Rubini)
Stornellatrice, P. 69
4 Chansons écossaises, P. 143
Canzone sarda, P. 155
Le funtanelle, P. 164 (Canzone dell’abruzzo)

Ian Bostridge, ténor
Saskia Giorgini, piano

Un album du label Pentatone PTC5186872

Photo à la une : le ténor Ian Bostridge – Photo : © Benjamin Ealovega

Ce mercredi 26 janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le moment arcadien dans la Rome au tournant des XVII et XVIIIèmes siècles : Giovanni Lorenzo Lulier

12nov

Le séjour italien _ les années 1706 à 1710 _ de Haendel _ tout particulièrement à Rome _

est marqué par sa participation éminemment féconde à l’Accademia degli Arcadi,

qui avait été fondée le 5 octobre 1690, au Janicule,

par des lettrés, poètes et musiciens,

proches de la très récemment défunte _ le 16 avril 1689, au proche Palazzo Corsini _ reine Christine de Suède,

et pour perpétuer les créations artistiques de son cercle romain.

Ces jours, vient de paraître un très intéressant _ et original _ CD

de Cantate e Sonate

de Giovanni Lorenzo Lulier (c.1660 – 1700),

membre de cette Arcadie romaine très raffinée :

le très réussi CD Alpha 406 ;

significatif de cet esprit _ arcadien ! _ qui allait très peu de temps plus tard _ dès 1707 _

enflammer le jeune Haendel (1685 – 1759) romain

_ Haendel avait vingt-deux ans en 1707 _ :

j’aime tout particulièrement sa cantate Tra le flamme

et dans l’interprétation d’Emma Kirkby

en un CD L’Oiseau Lyre de 1985, dirigé par Christopher Hogwood…

Lulier : un musicien _ violoncelliste, notamment _ romain à découvrir !

Ce lundi 12 novembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Un délicieux (et très arcadien) CD François Couperin : Les Muses naissantes

22fév

François Couperin (1668 – 1733) est un compositeur particulièrement difficile à « attraper » par les interprètes, au comble de la rencontre la plus improbable entre le plus subtil raffinement et l’évidence du plus simple naturel, en la sprezzatura toute française de sa délicate et fluente musique…

Eh bien, c’est cet impossible miracle que réalise en ce CD intitulé Les Muses naissantes (CD Ricercar RIC 387) l’ensemble de petit effectif _ ils sont huit : Atsushi Sakai & Marion Martineau : violes ; Morgane Eouzan : flûre ; Bojan Cicic : violon, Guillaume Cuiller & Vincent Blanchard : hautbois ; Nicolas André : basson ; et Brice Sailly : clavecin  _ La Chambre claire, réuni autour du claveciniste et chef Brice Sailly ; que rejoint pour délicieux 5 Airs sérieux, Emmanuelle De Negri, soprano.

LES MUSES NAISSANTES

François Couperin est un compositeur qui me tient tout particulièrement à cœur :

En 1995,

quand pour le tricentenaire de la mort de La Fontaine (1621-1695), Hugo Reyne et moi-même avons composé le programme du passionnant CD Un Portrait musical de Jean de La Fontaine, par La Simphonie du Marais (CD EMI – Virgin Veritas 7243 5 45229 2 5),

ce CD comportait deux œuvres de François Couperin, rendant ainsi hommage à la poésie délicate de Jean de La Fontaine :

la sonate L’Astrée, composée par François Couperin vers 1695

_ en clair hommage à l’opéra Astrée (créé le 28 novembre 1691 sur la scène de l’Académie royale de Musique) de Pascal Collasse sur un livret de Jean de La Fontaine _ ;

et l’Air à boire l’Epitaphe d’un paresseux, composé sur un poème _ malicieux _ de La Fontaine par François Couperin, qui publie l’Air en 1706

_ probablement pour avoir découvert ce poème

jadis écrit, avant 1660, en hommage non dénué d’humour au généreux (et fastueux) mécénat de Nicolas Fouquet qui rétribuait le poète de son cénacle,

en conclusion, en forme de pirouette poétique, de la notice nécrologique de Jean de La Fontaine parue dans le Mercure galant :

le poète venait de rendre son âme à Dieu le 13 avril 1695…

Et de ce spirituel hommage nécrologique,

La Fontaine a hérité la réputation parfaitement usurpée d’avoir été un paresseux !!!

Nicolas Fouquet, L’Astrée, Honoré d’Urfé :

on voit que, via la sublime poésie de Jean de La Fontaine,

les références de François Couperin, en 1695 comme en 1706, remontent, non sans quelque nostalgie (arcadienne ?), loin, loin, dans la plus délicate poésie, pleine de grâces, et même féérique, du siècle qui venait de s’écouler…

On relira aussi avec profit le merveilleux et très détaillé portrait de François Couperin que donna Philippe Beaussant.

Ce jeudi 22 février 2018, Titus-Curiosus – Francis Lippa

 

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