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Le conformisme de l’Aktuel (opportuniste réaliste) versus l’intempestif : le scandale de l’irréaliste succès du film de Xavier Beauvois auprès de la bien-pensance germanopratine

29sept

Samedi 25 septembre dernier (2010), le quotidien Libération consacre ses pages 2, 3 et 4

_ soit rien moins que 7 articles ! signés

Didier Arnaud et Didier Péron (« La France chauffée aux moines » _ avec ce sous-titre : « Sorti il y a deux semaines, Des Hommes et des dieux, sur les derniers mois des religieux de Tibéhirine, rencontre un succès inattendu dans les salles«  _),

Christophe Ayad (« Tibéhirine, un mystère persistant » _ avec le chapeau : « L’enquête sur le meurtre des moines, en 1996, est toujours en cours«  _),

Olivier Séguret (« Xavier Beauvois ou la simplicité du microscope » _ avec le chapeau : « Dans la lignée de Dreyer, le cinéaste filme la foi nue et sans parti pris«  ),

François Sergent (l’éditorial « Sucré Sacré » !..),

ainsi que 3 interviews :

de l’historien Benjamin Stora par Didier Péron (« Des victimes françaises de l’histoire algérienne« , avec le chapeau « L’historien Benjamin Stora s’étonne de l’absence de tout débat politique autour de la sortie du film« …),

du philosophe (« de l’éthique et de la création« ) Paul Audi par Catherine Coroller (« On rêve de pouvoir créer un univers calme et ordonné« ),

et de la théologienne (et dominicaine) Véronique Margron par Catherine Coroller (« Le film montre la violence et le refus de cette violence« )… _,

en plus de sa une : « Cinéma : un succès tombé du ciel« 

_ commenté, lui, par ce sous-titre : « Un million d’entrées en quinze jours : Des Hommes et des dieux, film exigeant de Xavier Beauvois sur les moines de Tibéhirine, est devenu le phénomène de la rentrée«  _,

le quotidien Libération consacre ses pages 2, 3 et 4,

non pas au film de Xavier Beauvois « Des Hommes et des dieux » lui-même,

mais à l’incroyable imprévisible et (très) irrationnel succès auprès du public français _ ouh ! la honte !!! l’objet (médiatique) auquel se consacrent ces 3 pages est qualifié de « l’événement » !.. _ de ce malheureux film : à rebours de la roue de l’Histoire !

Pauvres Français ! Toujours aussi ringards ! Incapables de se faire vraiment (= réalistement) à la modernité !!!

« L’événement » n’étant pas artistique, ou cinématographique,

mais sociologico-historique ! C’est plus sérieux !!!

C’est aussi cela que je voudrais ici commenter,

en complément de mon article d’il y a trois jours

sur le film, lui ;

le choc intense et profond de sa beauté, de sa grâce, de son sublime :

Découvrir un cinéaste : Xavier Beauvois _ au dossier : douceur et puissance ; probité, élan et magnifique générosité

sur ceux qui s’en laissent, eux, toucher…

De ce « dossier« 

que Libération a cru bon de consacrer, non au film lui-même, donc,

mais à l' »événement » _ sociologique : vivent les sciences humaines ! _ de son succès auprès du public français,

la motivation

se trouve excellemment résumée par l’éditorial « Sucré sacré« 

de François Sergent,

à la page 3 du quotidien ;

le voici :

Culture 25/09/2010 à 00h00

Sucré sacré

3 réactions

Par FRANÇOIS SERGENT


Faites le test _ ce n’est qu’un petit jeu de société ! mais tellement significatif ! Lancez la conversation entre amis, au bureau ou en famille, sur Des hommes et des dieux. Ou comment frère Luc, alias Michael Lonsdale, octogénaire et trappiste, écrase Angelina Jolie au box-office français. Chacun y va de son interprétation _ c’est-à-dire de ses fantasmes et projections subjectives ! Dieu, bien sûr, reconnaîtra les siens. La grâce et le sacré, le sens et le sacrifice, les images et les mirages. Aucune école de marketing _ voilà donc la norme (réaliste utilitariste !) du journaliste éditorialiste de Libération ! _ n’aurait parié _ un kopek _ sur un film sur des moines et des islamistes _ l’envers même du pragmatisme de l’efficience moderniste ! Pourtant, un million de spectateurs sont allés deux heures durant suivre la dure _ peu divertissante ; et encore moins jouissive… _ règle trappiste, sur fond de guerre civile et finalement de sacrifice _ ah ! le dolorisme masochiste !.. quel succès ! _ au nom de Dieu et de son prochain. Pas de sexe, pas de violence, au moins exhibée _ sinon la scène hyper-soudaine et hyper-rapide de l’égorgement des ouvriers croates : mais elle survient tellement surprenamment qu’on en reste totalement étourdis ! en nos fauteuils face à l’écran… _ , même si on connaît la fin tragique des moines de Tibéhirine. Les chrétiens, bien sûr, ne peuvent que se réjouir. Pour une fois que l’Eglise ne se résume pas aux prêtres pédophiles et à un pape gaffeur et maladroit. Les autres, incroyants ou agnostiques, à genoux devant les moines _ ils s’inclinent devant leur si bizarroïde singularité : cette placidité sacrificielle… _, parleront du sens donné _ enfin ! _ à la vie par ces hommes en robe de bure. Toute société est myope _ sur soi _ et chacun y va de son couplet _ hyper-convenu ! _ sur la rapidité et la dureté des temps, comme si le monde de la Révolution industrielle ou de la guerre, pour prendre deux exemples, étaient moins éprouvants que notre confortable XXIe siècle _ ah ! mais… Ou le Sens de l’Histoire ! Le Progrès positif !!! A la Auguste Comte… Comme si ce film lent et contemplatif permettait à chacun de déverser _ idéologico-imaginairement _ ses doutes et ses questions _ fantasmatiques… Un peu comme on écoute du chant grégorien _ sur la platine de son salon, en sirotant une petite chartreuse ou une petite bénédictine ! _ pour se donner un petit shot _ à bon compte ! _ de spiritualité après le boulot. Une forme de sacré sucré _ à déguster confortablement dans son fauteuil moelleux… _, un prêt-à-porter divin _ bien commode pour la satisfaction spirituelle de la bonne conscience rétro-nostalgique _ en dehors de l’histoire et des réalités du monde _ soit, pour ce qui en est du monde (d’aujourd’hui, du moins), le business, as usual… Alors l’intempestif ! et l’éternité !!!

François Sergent

Ce que d’autres,

pourtant un peu plus hautement inspirés _ tel un Bergson ; cf cependant une des critiques (hyper-virulente !) à son encontre : La Fin d’une parade philosophique : le bergsonisme, par Georges Politzer : l’incisif pamphlet a été publié en 1930 _,

ont pu qualifier, un peu malencontreusement, probablement,

de « supplément d’âme«  (in Les Deux sources de la morale et de la religion, en 1932)…

Cf aussi la formule (empruntée à l’anesthésie _ Marx, in Critique de la philosophie du Droit de Hegel, en 1843… _) d' »opium du peuple« …

L’anesthésie, ici, est esthétique, artistique !

C’est le refus de se laisser toucher

par la générosité courageuse et désintéressée !!!

Vade retro, humanitas !

En prenant son pragmatisme réaliste et utilitariste _ positif : germano-pratin ! _

pour le sens même (unique !) de l’Histoire

_ Vae victis ! de toutes les façons… Ou la marche du monde même…

Le « nous sentons et expérimentons que nous sommes éternels » de Spinoza,

est, tout pareillement, hors sens ;

de même que l’intempestive « épreuve de l’éternel retour du même » de Nietzsche :

face au présentisme massif

et triomphant

impérialistement

du seul Aktuel !!!

Alors l’irréalisme de ces malheureux moines de l’Atlas !..

Balivernes vernaculaires…

Titus Curiosus, le 29 septembre 2010

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