Posts Tagged ‘Bernardo Bertolucci

L’ineffable tendresse douloureuse du « Soave sia il vento » du « Cosi fan tutte » de Mozart…

29oct

Ce matin,

écoutant France-Musique _ l’émission de Jean-Baptiste Urbain, peu avant 9h (à 8h 50, très précisément)… _ sur l’auto-radio de la voiture, entre deux courses dans l’agglomération,

soudain l’ineffablement tendre et un peu douloureux du « Soave sia il vento« , du « Cosi fan tutte » de Mozart,

ici avec les voix de Sandrine Piau, Léa Desandré et Florian Sempé…

Quelle merveille !

Et qui me rappelle une merveilleuse _ voire miraculeuse _ séquence _ de leçon de chant (à une cantatrice) _

du si beau film de Bernardo Bertolucci, « La Luna« …

Et dire que je connais quelques personnes qui font profession de mépriser Mozart :

je les plains…

Ce jeudi 29 octobre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : le sidérant de beauté Soave sia il vento, de l’Acte I du Cosi fan tutte de Mozart et Da Ponte, en 1790, à Vienne

27juin

Parmi les sommets de toute la musique d’opéra,

le sublime Terzetto Soave sia il vento

à l’acte 1 du Cosi fan tutte ossia La Scuola degli Amanti,

de Wolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791)

et Lorenzo Da Ponte (Ceneda, 10 mars 1749 – New-York, 17 août 1838),

un Dramma giocoso in due atti,

créé au Burgtheater de Vienne le 24 janvier 1790.

Quand Fiordiligi et Dorabella,

accompagnées de Don Alfonso,

disent adieu à leurs amants Guglielmo et Ferrando,

qui viennent d’embarquer pour la guerre

_ la scène se passe à Naples.

Et je ne remercierai jamais assez le splendide film La Luna

_ quelles visions d’une luxuriante Rome tropicale !!! _

de Bernardo Bertolucci (Casarola, 16 mars 1941 – Rome, 26 novembre 2018),

en 1979,

dont l’héroïne principale _ interprétée par Jill Clayburgh _ est une cantatrice,

qui nous est montrée se souvenant d’avoir répété avec son vieux professeur de chant, à Parme, ce sidérant de beauté Terzetto de Cosi,

de m’avoir mis en face, sur l’écran,

de ce bouleversant climax de toute la musique… 

Et je ne sais

ni quel CD, ni quel DVD, de ma discothèque

élire comme version préférée de ce sublime Cosi fan tutte

de Mozart et Da Ponte…

Ce samedi 27 juin 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos du Roma de Bernard Plossu : un très bel article de Fabien Ribéry

11jan

Ce jour,

mon ami Bernard Plossu m’a fait parvenir un superbe article de Fabien Ribery

à propos de son superbe album, aux Éditions Filigranes,

Roma.

Voyages à Rome, par Bernard Plossu, photographe

par fabienribery

© Bernard Plossu
« Tout au 50 mm en noir et blanc, effets interdits, vision pure, classique – moderne quoi
Il y a le monde, oui, peut-être, gisant là comme un pantin effondré _ qui se découvre, ainsi donné et surtout saisi, au vol, en marchant voire dansant, en une sorte de sidération émerveillée, mais active et lucidissime : quel œil fantastiquement lucide que celui de Plossu ! _, et le monde _ aussi : quel plus ! délicieusement richissime, instantanément cultivé pluriellement, tout surgit immédiatement en ce regard… _ selon William Klein, Robert Frank, Walker Evans, Pablo Picasso, Jean Siméon Chardin, Giorgio Morandi, et Le Bernin, Borromini, Mimar Sinan _ c’est-à-dire le monde vu par bien d’autres artistes éclaireurs vivaces du regard (sur les espaces) ; et pas des moindres ; et des plasticiens d’abord (photographes, peintres, sculpteurs, architectes), mais pas uniquement ; la culture faite sienne par soi est nécessairement ouvertement plurielle (la musique y a aussi sa part, comme la cuisine, et les odeurs et les parfums, un peu typés ; comme les couleurs). La culture, ce sont des ponts, des voies, et pas des murs ou des remparts et fossés…
Il nous faut Paul Cézanne pour approcher un peu ce qu’est une pomme _ certes ; et l’on connaît l’assidue fréquentation aixoise par Plossu de l’atelier de Cézanne au chemin des Lauves…
Il nous faut Marcel Proust pour comprendre les mystères du temps _ merveilleusement retrouvé, repris, et travaillé, re-travaillé.
© Bernard Plossu
Il nous faut Le Christ voilé _napolitain _ de Giuseppe Sanmartino pour ne plus craindre de mourir totalement.
Il nous faut Ordet de Carl Theodor Dreyer _ là, j’y suis un peu moins : Rome est ultra-catholique… _ pour recommencer à prier.
Et il nous faut maintenant Bernard Plossu pour entrer à Rome _ entrer est magnifiquement choisi ! Entrer, et arpenter, ré-arpenter, joyeusement, à l’infini…
Livre publié par Filigranes Editions – tirages de l’ami italianophile Guillaume Geneste -, Roma _ 1979 – 2009  _ est le fruit de trente ans d’arpentages _ ce mot qui me plaît tant ! cf mes 5 articles sur Arpenter Venise du second semestre 2012 : , , et _, de déambulations, de flâneries amoureuses _ voilà _ dans la ville délicieuse _ on ne le soulignera jamais assez : quelles délectations nouvelles rencontrées à l’improviste chaque fois !
voilà
© Bernard Plossu
Le regard est d’un passionné de cinéma (De Sica), de peinture (La Scuola Romana), de littérature (Andrea Camilleri _ mais plus encore les vraies romaines que sont Rosetta Loy et Elisabetta Rasy ! _), parce que la culture _ plurielle, formidablement, et sans casiers jamais clos : la culture vraie, ce ne sont que des ouvertures et des invites à regarder toujours mieux un peu plus loin et d’abord tout à côté ; et pas toujours fétichistement au même endroit et sous la même sempiternelle focale… _ n’est pas que l’apparat de la domination analysé par Bourdieu, mais un mode d’accès majeur _ voilà : accéder (et surmonter) n’est pas si courant, tant nous en barrent les clichés des copier-coller à l’identique de la comm’ _ à l’autre, à l’être, à soi _ oui : l’autre, l’être, soi : constitué de myriades de pièces s’ajointant (et s’enrichissant ainsi) à l’infini d’une vie vraiment ouverte.
Ici, les ruines ne sont pas abordées comme un spectacle de délectation romantique _ à la Gœthe lors de son long séjour (de plus de deux années) romain : c’est seulement à la fin de son séjour que Gœthe en vient à s’affranchir enfin des clichés partagés ; cf mes articles des 22 et 23 mai 2009 :  et … Et en les relisant, je me rends compte que je m’y entretenais avec Bernard Plossu ! _, mais comme une source de vie _ oui ! _, une puissance _ éminemment constructive de joie bien effective _ existentielle _ à la Spinoza _, des directions sensibles _ à arpenter, step by step, toujours un petit pas plus loin ; cf le regard sur Rome du sublime L’Eclisse d’Antonioni (en 1962)…
A Rome, malgré la vulgarité marchande effrayante (relire les Ecrits corsaires de Pier Paolo Pasolini _ cher à mon ami René de Ceccatty _ ; revoir Ginger et Fred, de Federico Fellini), nous pouvons ne pas être seuls, mais portés, aspirés, exaltés _ oui _, par des siècles de raffinement, de délicatesse _ oui _, de _ très _ haute civilisation.

© Bernard Plossu
Pour Plossu, Rome est un aimant, un amer, un amour : « Rome m’attire sans arrêt, j’y vais presque chaque année et je photographie en désordre _ oui _, surtout rien de systématique ni d’organisé ! _ bien sûr : en parfaite ouverture à l’inattendu du plus parfait cadeau de l’imprévu non programmé, qu’il va falloir saisir au vol de sa marche dansée, quand il va être croisé… Divin Kairos ! Quartier par quartier _ bien sûr : aux frontières-passoires étranges, par exemple celles du Ghetto du Portico d’Ottavia, avec sa fantastique pâtisserie… _, n’écoutant que mon instinct et surtout ma passion _ pour Rome _ : je suis amoureux fou de cette ville et, en même temps _ c’est un autre pan essentiel du goût de Bernard pour quelque chose d’essentiel de l’Italie _, de toutes les petites îles italiennes où je vais le plus souvent possible » _ et je suis impatient aussi de la publication à venir de ses regards sur les îles (surtout les plus petites : les plus îliennes des îles !) de la Méditerranée.
A Rome, il y a les amis, installés ou de passage _ les Romains de longtemps, c’est tout de même mieux… _, le couple Ghirri, l’architecte Massimiliano Fuksas, Jean-Christophe Bailly, Patrick Talbot qui lui fait découvrir l’intégralité du _ sublime _ palais Farnèse _ pas seulement la galerie des Carrache _ (un cahier de plus petit format est inséré dans l’ouvrage), tant d’autres.
Toute occasion, invitation, proposition, est _ certes _ bonne _ utile _ à prendre _ pour le photographe voyageur _, qui permettra d’effectuer _ voilà : œuvrer, et s’accomplir, en photographe de la plus pure et simple, non banale (à qui sait la percevoir et la capter), quotidienneté... _ de nouvelles photographies, de faire des découvertes _ voilà le principal ; en tous genres, et à foison !

© Bernard Plossu
Non pas d’épuiser le lieu _ ce qui est bien heureusement impossible : quel fou rêverait de cela ? _, mais de l’ouvrir toujours davantage _ et l’attention aux détails les plus particuliers des instants intensément ressentis, au passage si furtif du présent, mais ainsi saisis (par le pur instantané de l’acte photographique) en leur éternité, est ici tout particulièrement d’une richesse incroyablement profonde et infinie pour qui les regarde, ne serait-ce qu’un instant, ainsi vivifié-magnifié, maintenant… Voilà ce qu’apporte le regard sur le livre.
Aucune grandiloquence _ superficiellement décorative et extérieure, répétitive _ ici _ non : rien que du singulier délicieux raffiné _, mais de l’intimité _ oui _, de la familiarité _ mieux encore _, du simple _ comme le plus chaleureux et fraternel de ce qu’offre une vie, notamment dans les rues _, comme dans un tableau du maître Camille Corot.
Le sublime est un kiosque à journaux inondé de soleil, une devanture de magasin, un tunnel de périphérique, une moulure de cadre, une chaise, les longues jambes d’une passante, un pavé luisant, un if _ l’un après l’autre, et en une telle diversité : à l’infini de ce qui se prodigue si généreusement à qui passe ; tels les si incroyables merveilleusement imprévisibles, et surtout plus délicieux les uns que les autres, parfums des glaces de Giolitti, Via degli Uffici del Vicario, 40, peut-être le centre même du monde. A fondre de bonheur sous la langue… Il y a aussi les restaurants romains que connaît si bien ma fille Eve, pour avoir été romaine une année…
Venant de Santa Fe, passé par le désert _ oui : le contraste est assez impressionnant, mais pas tant que ça, à un peu y réfléchir : il y a en chaque vie un côté de Guermantes et un côté de chez Swann… _, Bernard Plossu découvre à Rome _ et s’en réjouit à l’infini _ un summum de présence _ voilà : fémininine, généreuse, maternelle ! _, une énigme métaphysique _ offerte _ à sa mesure, une joie de Nouvelle Vague _ cinématographique aussi, en effet _ poursuivie jusqu’à aujourd’hui _ sauf que le cinéma italien a, lui aussi, maintenant, pas mal hélas décliné. Bernardo Bertolucci est décédé le 26 novembre 2018.

© Bernard Plossu
De la classe _ toujours : et à un point extraordinaire ! _ en pantalon moulant ou robe de soirée, de la piété _ aussi, et aussi populaire _, des palais _ à foison ; des églises aussi, même si le plus souvent fermées au public ; avoir la chance d’y pénétrer quelques instants, à l’occasion furtive de quelque messe ou cérémonie, se prend et reçoit avec gratitude comme un petit miracle…
Des statues ont perdu leur nez, ou leur tête, ou leur phallus, si belles et fortes dans leur vulnérabilité même _ une richesse poétique du temps et de son œuvre ouverte.
Cité du dieu unique des catholiques, Rome est aussi _ bien sûr _ païenne, polythéiste _ oui _, animée de mille entités de grande vigueur _ assurant sa pérennité.
Le photographe la parcourt en tous sens _ bien sûr, Rome, elle aussi, est un labyrinthe : peu de voies qui soient tout uniment droites _ à pied, la regardant aussi de la vitre d’un train, d’un autobus, d’une voiture _ un dispositif très plossuien, intégrant (et surmontant) une dimension de défi à la vitesse, tout en étant protecteur : une distance demeure, hors viol. Et aidant au cadrage…

© Bernard Plossu
Rome est Cinecittà, kinésique, cinétique, cinématographique _ oui.
Vous arrivez à Roma Termini _ ou à Roma Ostiense, parfois aussi : en plein cœur déjà de la Ville… _ mais tout ne fait pourtant que commencer, recommencer, reprendre vie _ voilà, avec éclat, mais sans excès de théâtralité : pas pour quelque galerie extérieure ! juste pour dérouler son propre innocent plaisir, sa joie… Ni vulgarité trash, ni affèterie, jamais, chez Plossu… _ dans la bande passante _ voilà _ de votre regard _ dont témoigneront quelques unes, heureuses, des milliers de photos alors prises.
Un pyramidion, une arche, un parapluie _ oui.
Des voitures, des escaliers, des jardins _ belles spécialités romaines, en effet.
Des empereurs, des cyclistes, des naïades _ voilà ; les fontaines sont aussi une splendeur romaine…
Comme dans ce que donnent à apercevoir de Rome, par exemple, les merveilleux Journal intime de Nanni Moretti (en 1993) et La Luna de Bernardo Bertolucci (en 1979).

© Bernard Plossu

Des rails et des murailles.
Le Colisée _ sans y _ et ses lions.
Les toitures et les chambres d’hôtel _ Bernard m’a fait cadeau d’un tirage d’une magique vue de nuit prise d’une fenêtre de sa chambre d’hôtel près de Sant’Eustacchio… Un quartier que j’idolâtre, moi aussi, autour du sublime Panthéon, et non loin de Navona.
Les anonymes, le peuple, la rue _ si importants ici, en la noblesse sans apprêts de leurs allures chaloupées et rapides.
Roma témoigne du corps de son auteur _ marchant, dansant, lui aussi _, d’un esprit _ ouvert _ sans cesse en mouvement, d’une volonté de voir _ vraiment ce qui passe, se croise, dans le plus vif de l’instant bientôt évanoui _, encore et encore, jusqu’à l’ivresse _ oui, comme en témoignent les photos qui restent. Bref, ce qu’offre Rome à qui s’est dépris des œillères des clichés.
Roma _ le livre que, page après page, nous regardons _ traverse le temps, entre ici et là, regarde un arbre, une place, une foule, un prêtre, une femme.
Roma ? Amor fati bien sûr _ en ayant le malicieux divin Kairos de son côté, avec soi : à la suite du regard de Bernard Plossu…


Bernard Plossu, Roma, 1979-2009, textes Alain Bergala, Patrick Talbot et Bernard Plossu, Filigranes Editions, 2019, 320 pages
Filigranes Editions

© Bernard Plossu

Roma, pour rajeunir dans l’éternité la plus fraîche et vive que peut offir une vie

_ sa vie à soi, ouverte au meilleur le plus réjouissant de la vie des autres,

par la grâce d’un vrai pur regardeur tel que Bernard Plossu _,

ou la joie même.

Un bien bel article de Fabien Ribery.

Pour un nouveau chef d’œuvre de l’ami Bernard Plossu.

Ce samedi 11 janvier 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un après-midi d’écoute de musique, à la maison : un beau panier de CDs…

11jan

Cet après-midi, beaucoup de musique, à la maison : des CDs.
D’abord, un beau Purcell (et autres) par La Rêveuse
_ le CD London circa 1700 volume 1, le CD Mirare Mir368 _,
même si un poil trop mélancolique pour moi (mais c’est leur habitude).
Cela dit, ce CD London circa 1700 est vraiment très réussi dans son genre ; avec beaucoup de découvertes superbes
de compositeurs moins connus que Henry Purcell, si exceptionnel, lui ; tels que Godfrey Finger, Daniel Purcell, William Croft, etc.., vraiment intéressants
 
Ensuite, un magnifique CD Erlebach Complete Trio Sonatas, par L’Achéron, dirigé par François Joubert-Caillet, toujours très musical _ il s’agit d’un CD Ricercar, RIC 393 ; et qui paraît ce jour même. Philipp-Heinrich Erlebach (1657 – 1714) est vraiment un excellent compositeur, proche de Buxtehude et Reincken (= le stylus fantasticus), en un peu plus apaisé. C’est un vrai régal de musique !
Qui me fait penser à un merveilleux CD Alpha _ le CD Alpha 018 _, Zeichen in Himmel, de l’ensemble Stylus Fantasticus, dirigé par l’excellente Friederike Heumann, et avec la basse Victor Torres : une révélation de ce compositeur !
Puis, changeons tout à fair de genre, et d’époque : un très, très bel album Debussy à l’orchestre, par Les Siècles et François-Xavier Roth, Prélude à l’après-midi d’un faune, Jeux et Nocturnes _ soit le double CD/DVD Harmonia Mundi HMM 905291. C’est littéralement envoûtant !!! Une merveille d’interprétation orchestrale !
Et en ce moment, tout autre chose : un CD Tindersticks, The Waiting Room _ un CD LuckyDog18/Slang588. J’aime beaucoup la voix grave du chanteur, Stuart Staples :
je n’ai pas résisté quand j’ai reconnu sa voix sur le CD qui passait au rayon Musique chez Mollat. Oui, j’aime décidément beaucoup Tindersticks.
Pour en revenir à Goliarda qui continue d’occuper mes pensées _ en ses Carnets _, avec Rome, Gaeta, Catane et la Sicile,
je dois dire que j’aimerai un jour découvrir enfin Naples et les petites îles de Ponza, Ventotene, Palmarola _ l’ami Bernard Plossu m’en a souvent parlé…
Je pense aussi à La Luna de Bertolucci,
avec une superbe villa près du Mont Circeo ; comme celle (ou même carrément celle !) de Moravia et Pasolini…
J’aime beauucoup ce film, qui nous montre une Rome quasi africaine ; et aussi la musique (dont Mozart, Cosi.., avec un sublimissime Soave sia il vento…).
Quelles lumières !!! _ une pensée pour Bernardo Bertolucci, le tendre et vif poète parmesan de l’image, qui vient de nous quitter.
J’ai aussi déniché l’autre jour un superbe Paris 1900, 3 sonates pour violon et piano (de Fauré, Pierné et Saint-Saëns),
par Geneviève Laurenceau et David Bismuth. C’est un CD absolument parfait ! Soit la musique française à son acmé _ le CD Naïve V 5446.
Geneviève Laurenceau était, avec Lorène de Ratuld, du tout premier CD Durosoir : sa Musique pour violon et piano, dont Aquarelles _ il s’agit du CD Alpha 105. Aquarelles que Lorène de Ratuld, avec Vanessa Szigeti, cette fois au violon, avai(-en)t joué au Palazzetto Bru-Zane en ouverture raffinée du colloque Durosoir, en février 2011, dans le délicieusement baroque salon de musique du Palazzetto ;
un merveilleux souvenir pour moi, ce séjour vénitien,
avec ces déambulatons dans le labyrinthe des calli, et les moments en vaporetto sur la lagune,
en plus de la musique de Durosoir à explorer…
Voilà.
A suivre…
Ce vendredi 11 janvier 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Souvenirs du cinéma de Bertolucci (suite)

27nov

Ce matin,

dans El Pais _ et donc en espagnol _,

un joli article de souvenirs d’un amoureux _ parmi bien d’autres _ du cinéma de Bertolucci :

¡Qué estética, cuánto sentimiento!

¡Qué estética, cuánto sentimiento!

Bertolucci representa una época definitivamente extinguida, en la que el cine de autor suponía un acontecimiento cultural y vital

CARLOS BOYERO
26 NOV 2018 – 23:16 CET

Bernardo Bertolucci, durante el rodaje de 'El cielo protector'.

Bernardo Bertolucci, durante el rodaje de ‘El cielo protector’. IBEROAMERICANA FILMS

Tengo una sensación perturbadora _ en effet _ al enterarme de que Bertolucci se ha despedido de la vida. O de lo que significara para él la existencia enclaustrado en una silla de ruedas. Me afecta _ oui _ su desaparición, su cine (independientemente de que me enamoraran algunas de sus películas y abominara de otras) representa una época definitivamente extinguida, en la que el cine de autor suponía un acontecimiento cultural y vital _ voilà ! _, alimentaba múltiples y obsesivas conversaciones, exigía identificación o rechazo ; en Hollywood los maestros sacaban proyectos que hoy serían despreciados y rechazados, los cinéfilos de cualquier parte (incluidos los esnobs y los afiliados a las modas) se interesaban por el cine europeo que poseía voz propia. Y había impostores, pero también artistas de verdad _ expression fondamentale et cruciale. Nadie podrá discutirle _ en effet _ esa esencia a Bernardo Bertolucci.

Habla, memoria _ certes. En mi caso, el impacto que me produjo algo que parió este hombre me durará hasta el último día. Yo tenía 19 años _ en 1973 ; j’avais 25 ans. Era invierno. Disponiendo de escaso dinero, me fui haciendo autostop al sur de Francia. Para ver una película que estaba prohibida (como tantas) en aquella España viscosa. Su título era tan lírico como inquietante El último tango en París. Había interminables caravanas de españoles para verla, sospecho que por causas relacionadas solo con el morbo y no con el arte. Contaban que Brando sodomizaba en ella a la protagonista con la pragmática ayuda de mantequilla. Hacía mucho frío. Nevaba en Perpiñán. Iba a vivir dos horas en estado de hipnosis, también a sentir dolor y miedo, notar que se me removían todas esas fibras conectadas con el alma. Las pinturas de seres en descomposición del para mí desconocido Francis Bacon _ oui _ llenaban los títulos de crédito y aún era muy tenue el saxo de Gato Barbieri _ oui _, que después aullaría, lanzaría gemidos, se tornaría sensual, crearía el sonido más romántico y desesperado que he escuchado desde una pantalla. La primera imagen, en medio de una luz mágica y triste, era la de un hombre solo maldiciendo a Dios _ ce deuil (de veuvage) est une clé du film, en effet.

Y después, una historia en la que todo es volcánico: el deseo, el amor, la huida, la desolación, la pérdida, el recuerdo, el misterio, el vómito del alma, la necesidad de ahuyentar a ese monstruo llamado soledad. Comprendía demasiado pronto, siendo tan joven, esa historia salvaje, crepuscular y trágica, su hermosura, su imposible final feliz. Y cada vez que veo y escucho el monólogo sadomasoquista de Brando ante el cadáver de su suicida esposa, el llanto estalla.

Bertolucci es mucho más que mi enfermiza fijación con su inolvidable tango _ oui. Y de acuerdo en que sobra la aparición de ese payaso histérico llamado Jean-Pierre Léaud. También estoy seguro de que hoy Bertolucci hubiera sido enviado a la hoguera. La inopia le hubiera castigado por machista y por nihilista.

No quiero revisar por precaución algunas de sus películas. No me fascinó su cine, admitiendo que su personalidad y su sensibilidad eran poderosas, hasta la desasosegante y más que turbia _ à propos de l’entrée d’un individu dans le fascismeEl conformista. Pero recuerdo con amor la primera parte de Novecento, la amistad entre el hijo del campesino y el del terrateniente En la segunda acabo aburrido del flamear de banderas. Y es bella, enigmática, poética y sicoanalítica la relación _ magnifique _ entre la madre y el hijo en La luna.

Y Bertolucci también adaptó su intimista universo a la espectacularidad de Hollywood contándonos en la grandiosa El último emperador el progresivo desvalimiento y la manipulación a la que es sometido (le separan de todo lo que ama) el que nació para ser dueño de un imperio. Su testamento también es conmovedor : Tú y yo. Desconozco el futuro de esos dos problemáticos hermanos que se reencuentran unos días en el sótano de la casa familiar, Bowie les arrulla con la versión de Space Oddity en italiano Ragazzo solo, ragazza sola. Cuánto sabía Bertolucci de la soledad, de la pasión, de la complejidad de los sentimientos. Qué hermosa fue su estética al expresarlo _ voilà, c’est dit.

 

Une émotion _ rétrospective _ significative,

à la fois personnelle, sinon singulière ;  et partagée.

Car les vraies œuvres,

les œuvres vraies,

tout en demeurant, forcément, inscrites dans le temps même de leur création

accèdent aussi _ assez étrangement pour notre vécu ordinaire… _

à un registre an-historique ;

… 

car telle est leur dimension si merveilleuse,

et ultra-évidente dans sa bouleversante simplicité,

d’éternité.



Ce mardi 27 novembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur