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Un début de portrait de Paul Bonopéra, en son avis de décès paru le 20 janvier 1916, dans Le Progrès d’Orléansville

11mar

Pour commencer à nous faire une petite idée de la personnalité de Paul Bonopéra _ Miliana, 1er octobre 1856 – Orléansville, 18 janvier 1916 _,

voici la teneur, presque entière, de l’avis de son décès, survenu à Orléansville le mardi 18 janvier 1916, tel qu’il a été publié par Le Progrès d’Orléansville, le jeudi 20 janvier suivant :

« Mardi soir, notre ami Paul Bonopéra, qui la veille encore était des nôtres plein de bonhomie, a succombé des suites d’une cruelle maladie ; la nouvelle se répandait en ville en y provoquant l’émotion la plus vive.

Bonopéra s’était créé dans notre cité, par sa nature droite, par son ferme bon sens, par son travail opiniâtre, des amitiés franches et solides. Le destin aveugle s’est plu à l’arracher brutalement à l’affection de son épouse et de ses enfants, dont la douleur ne supporte pas d’atténuation.

Sur sa tombe, M. Louis Clément, maire, prononça quelques paroles sur la vie pleine de labeur de Bonopéra. Il dit combien est pénible pour le chef de la municipalité de saluer l’excellent homme dont nous avons apprécié la belle humeur, la parfaite loyauté et une compétence d’un précieux concours.

Après avoir rappelé les dix années du défunt au conseil municipal, M. Clément s’exprima ainsi. Nous n’oublierons pas à l’hôtel de ville le bon collègue, le bon camarade, enlevé trop tôt à notre amitié ; et je suis l’interprète de tous ceux qui ont connu notre collègue, en disant nos regrets, en exprimant à sa veuve et à sa famille, l’hommage de nos sentiments attristés.

Le Progrès prie sa veuve, ses enfants, ainsi que toutes les familles que cette mort met en deuil, d’agréer l’assurance de ses condoléances profondément émues et sincèrement attristées .« 

À comparer avec la sévère sobriété _ plutôt questionnante _ du communiqué de « Remerciements » publié par la famille du défunt, une semaine plus tard, le 27 janvier, toujours sur Le Progrès d’Orléansville :

« Madame Veuve Bonopéra, ses enfants et leurs familles remercient bien sincèrement les personnes qui leur ont témoigné leur sympathie à l’occasion du décès de

Monsieur Paul BONOPERA

décédé à Orléansville le 18 janvier 1916, à l’âge de 60 ans« … 

Dès l’année 1903,

le nom de Bonopéra apparaissait dans la chronique orléansvilloise du quotidien des jours de la cité, dans l’édition du 23 juillet 1903,

avec, cité dans le Palmarès de la fin d’année scolaire 1902-1903 de l’Ecole de garçons, pour la 1ère classe, celle de 2ème année du cours complémentaire, le nom de « Julien Bonopéra » _ il a 16 ans _ ;

et deux ans plus tard, le 2 novembre 1905, et toujours à propos du jeune Julien Bonopéra, ce bref avis-ci : « Examen des Postes et Télégraphes du cadre algérien : Julien Bonopéra, fils de M. Bonopéra, propriétaire à Orléansville : nommé commis stagiaire à Orléansville, après deux mois d’instruction à Alger »

Plus tard, on peut remarquer les trois élections successives, en 1907, 1908 et 1912, de M. Paul Bonopéra comme conseiller municipal d’Orléansville :

_ le 17 juillet 1907, lors d’élections municipales complémentaires pour 6 postes à pourvoir, est notamment élu Paul Bonopéra (51 ans).

_ l’année suivante, dès le premier tour du 7 mai 1908, sont élus 19 des membres de la liste républicaine de M. Paul Robert ;

sur 476 suffrages exprimés, Paul Robert, le mieux élu, obtient 470 voix ; Louis Clément le suit, avec 433 voix ; et immédiatement après _ troisième mieux élu des 19 de ce premier tour _ Paul Bonopéra, 423 voix.

Je remarque, au passage, que Emile Wachter, qui s’était présenté, a obtenu 97 voix, et n’a pas été élu.

Les deux derniers sièges, en ballottage, seront pourvus au second tour, le dimanche suivant.

_ aux élections municipales du 12 mai 1912, la liste républicaine conduite par M. Joseph Robert, banquier, sera élue en entier dès le premier tour.

Sur 652 votants, Joseph Robert obtient 406 voix ; M. Paul Bonopéra, propriétaire, 397 ; et M. Ramon Sanchez, propriétaire, 393…

Sans commentaire.

Ce jeudi 11 mars 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Dates de naissance et de décès de la « chère Tante Gachuch » de Maurice Ravel

21sept

Pour faire un point sur mes nouvelles découvertes aux archives d’état-civil de Ciboure et Saint-Jean-de Luz vendredi 20 septembre,

ceci,

soit un courriel adressé à Manuel Cornejo :

mon séjour hier à Saint-Jean-de Luz et Ciboure m’a permis de passer _ avec profit ! _ un peu de temps aux archives municipales de ces deux cités _ procéder à partir des données documentaires (même sérieuses) du web comporte des limites : elles demeurent lacunaires. Et la recherche est infinie.
Voici pour commencer _ d’autres documents bien intéressants aussi suivront ! _ de quoi rectifier les erreurs (de paresse de recherche) d’un bon auteur,
à propos de Gachucha Billac, la « chère grand-tante » maternelle de Maurice Ravel
(demi-sœur de sa grand-mère Sabine Delouart, née elle aussi à Ciboure, le 11 mars 1809 _ de Marie Delouart et d’un père inconnu _),
cet acte de décès (n° 76) d' »Engrâce Billac, décédée le 17 décembre, rue Gambetta, 41, (83 ans), célibataire« ,
en date du 17 juin 1902, à onze heures du matin :
L’an 1902, et le dix-sept décembre à onze heures du matin,
Par devant nous Dominique Larrea, maire, Officier de l’État Civil de la ville de Saint-Jean-de-Luz, département des Basses-Pyrénées, sont comparus en notre Mairie, Charles Gaudin, capitaine au long cours, âgé de vingt-sept ans, et Pierre Gaudin, employé, âgé de vingt-quatre ans, domiciliés en cette ville, voisins _ sic _ de la défunte,
lesquels nous ont déclaré que ce jour, à quatre heures du matin, Engrâce Billac, domestique, célibataire, âgée de quatre-vingt-trois ans, née à Ciboure _ le 15 mai 1824 _, domiciliée en cette ville, fille de feu Jacques Billac _ âgé de 52 ans à la naissance d’Engrâce, marin _ et de feue Marie Delouart, son épouse _ 35 ans, à la naissance d’Engrâce, poissarde _,
est décédée à la rue Gambetta, numéro quarante et un,
ainsi que nous nous en sommes assuré, et ont les déclarants
signé avec nous le présent Acte de Décès après qu’il leur en a été fait lecture.
Ont donc déclaré à la mairie de Saint-Jean-de-Luz le décès de Gachucha Billac
Charles Gaudin, capitaine au long cours, âgé de 27 ans _ né le 19 novembre 1875, à Saint-Jean-de-Luz, 41 Grand’Rue n° 41 _,
et Pierre Gaudin, employé, âgé de 24 ans _ né le 7 février 1878, à Saint-Jean-de-Luz, 41 Grand’Rue n° 41 _
« voisins de la défunte » _ et beaucoup plus que cela : Engrâce-Gachucha avait pris la place la plus active à leur éducation quotidienne. Ils tenaient donc beaucoup, beaucoup à elle…
Suivront deux photos _ de simple confirmation des faits déjà reconnus ; cf mon article du 15 juillet dernier : _ de l’acte de naissance (à Ciboure, le 15 mai 1824) de Gracieuse Billac.
C’est la confusion _ d’où a-t-elle bien pu surgir ? Qu’est ce qui a donc pu la susciter ?.. _ par ce bon auteur de cette « Tante Gachuch » Billac avec la « Tante Bibi » des Bibal
qui a entraîné vos affectations à Gachoucha Billac, aux pages 764, 1250 et 1646 de votre magnifique Correspondance,
de ce qui revenait en réalité à Bernardine Bibal (née à Saint-Jean-de-Luz le 22 août 1855 ; je n’ai _ hélas _ pas pensé à rechercher aux archives municipales de Saint-Jean le document établissant la date de son décès ! _ ce que j’ai fait un mois plus tard, le 25 octobre suivant : Bernadine Bibal, célibataire, est décédée à Saint-Jean-de-Luz en son domicile, 5 Place Maréchal Foch, le 28 février 1943, à l’âge de 86 ans _)…
Un simple calcul d’âge, et, d’abord, une vérification des dates de naissance et de décès de ces deux personnes, Gracieuse Billac et Bernardine Bibal,
auraient permis d’éviter cette ridicule confusion _ que j’ai déjà relevée ; mais maintenant je dispose de la date effective (et significative de tout ce qui nous manque en fait de documents de la présence de Maurice Ravel à Saint-Jean-de-Luz et Ciboure avant 1901) du décès de Gachucha, le 17 décembre 1902 _ ; développée hélas dans le livre de cet auteur un peu trop négligent sur ses sources (et leur vérification)…

Compiler ne dispense pas de chercher aussi vraiment un peu et de penser à vérifier…
Ce serait plus sérieux pour un travail aspirant à faire référence scientifique !
Précisions en forme de commentaire :
La première de ces 2 mentions par Maurice Ravel de Gachucha Billac, en une lettre à Jane Gaudin, en date du 16 octobre 1902 _ page 82 _,

date de 2 mois et 1 jour avant le décès de Gracieuse Billac, le 17 décembre 1902.
Jusqu’ici, nulle mention de ce décès _ et de ce qu’a pu en ressentir Maurice Ravel : mais tant de lettres ont disparu ! ou nous échappent !.. _ n’a été retrouvée dans la Correspondance conservée de Maurice Ravel
_ Madame Lenoir m’a répété hier qu’en un accès de rage une personne de sa parenté a (ou aurait) détruit (est-ce possible ???) toutes les lettres de Ravel que cette personne, qui en avait la détention après héritage) avait conservées en sa possession… Quelle terrible (et si absurde !) perte pour la connaissance !

La seconde _ et dernière _ de ces deux mentions du nom de Gachucha Billac dans la Correspondance conservée et connue de Maurice Ravel 
est très postérieure à ce décès _ du 17 décembre 1902 _, puisqu’elle se trouve dans une lettre adressée à Marie Gaudin, en date du 20 septembre 1916 _ pages 537-538 _ :
son occasion est une dysenterie survenue à Saint-Dizier provoquée par des melons,
ces melons qu’affectionnait tout particulièrement la chère tante Gachucha : « J’ai voulu réaliser le vœu de ma pauvre tante Gachucha, qui souhaitait mourir d’une indigestion de melon. Je m’en suis fourré pendant trois jours avec accompagnement de tomates crues, le tout additionné d’eau contaminée. Me voici depuis 5 jours couché dans ma chambre, avec la perspective d’être transporté à l’hôpital « …
Maurice s’est alors souvenu avec émotion de sa grand-tante et de son goût immodéré des melons…
Les élucubrations d’E. sur les « 64 ans » (« Gachoucha resta ensuite au service de ce couple Gaudin pendant soixante-quatre ans« , lit-on page 30 du livre d’E.) _ d’où peut donc sortir un tel nombre ? La référence n’en est bien sûr pas donnée…que Gachucha aurait passés au service des Gaudin (Annette Bibal _ née le 28 avril 1845, Grand’Rue n°21 à Saint-Jean-de -Luz  _ et Edmond Gaudin _ né le 17 novembre 1844, Rue Neuve n° 38, à Saint-Jean-de-Luz _ se sont mariés le 27 janvier 1875
_ et si avant ce mariage Bibal-Gaudin de 1875, cela avait été au service des parents d’Annette Bibal (soit Pierre Bibal, né le 5 septembre 1806, rue Saint-Jacques n° 24, à Saint-Jean-de-Luz ; et Victoire Dupous, née le 9 juin 1822, rue Saint-Jean, n°4, à Saint-Jean-de-Luz) qui s’étaient mariés, eux, le 26 avril 1843), et pas des Gaudin… que Gachucha Billac aurait pu être domestique, à Saint-Jean-de-Luz _)
manquent du plus élémentaire bon sens : 1875 + 64 = 1939 ! _ et 1843 + 64 = 1907 ; ce n’est toujours pas cohérent…
Gachucha Billac, née à Ciboure le 15 mai 1824, aurait atteint en 1939 l’âge beaucoup plus que canonique de 115 ans…
Alors que Bernardine Bibal, née à Saint-Jean-de-Luz le 22 août 1855, était de 31 ans plus jeune que Gachucha Billac
_ pour rappel, cf mon article du 1er juin dernier :  ; et celui du 12 juillet : … C’est pas à pas que l’enquête progresse.
Enfin, si l’on retranche 64 ans (de situation de domestique) des 83 ans de vie de Gachucha Billac (1902 – 64 = 1838),
il se trouve que le résultat de 1838
implique que la cibourienne Gachucha Billac aurait été domestique dès l’âge de 14 ans, en 1838,
des luziens Gaudin-Bibal (mariés à Saint-Jean-de-Luz le 27 janvier 1875) ;
ou plutôt des luziens Bibal-Dupous (mariés le 26 avril 1843) ;
et même, plus en amont encore, des luziens Dupous-Benoît _ les parents de Victoire Dupous (9 juin 1822 – 16 juin 1903), soient Baptiste Dupous (Béhobie, 26 juin 1800 – Saint-Jean-de-Luz, Grand’Rue n° 41, 11 avril 1865) et Françoise Benoît (Saint-Jean-de-Luz, 2 octobre 1786 – Saint-Jean-de-Luz, Grand’Rue n° 20, 13 septembre 1855) _, qui se sont mariés, eux, le 17 septembre 1821, à Saint-Jean-de-Luz !
La recherche, comme la publication, exigent un peu plus de sérieux !
Suivront maintenant d’autres précisions documentées : sur les Hiriart…
Ce samedi 21 septembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa
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