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Ecouter les sublimes Quatuors de Leos Janacek par le Pavel Haas Quartet…

06jan

C’est par les merveilleux CDs « Dvorak- Quintets Op. 81 & 97« , « Brahms – Quintet in F minor Op. 34, String Quintet in G minor Op. 111 » et « Dvorak – The Complete Piano Trios« 

_ les CDs Supraphon SU 4195-2, SU 4306-2 et SU 4319-2, enregistrés à Prague les 18-19 mai et 26-27 juin 2017 ; à Prague les 6-7 novembre et 13-14 novembre 2021 ; et à Monmouth les 12-14 décembre 2022 et 5-7 mai 2023 _

que j’ai découvert le spendide le Pavel Haas Quartet, dont la violoniste Veronika Jaruskova et le violoncelliste Peter Jarusek _ tous deux slovaques ; la création du Pavel Haas Quartet étant de l’initiative de Veronika Jaruskova, en 2002… _,

qui m’a très vivement incité à aller découvrir aussi leurs deux premiers CDs « Pavel Haas Quartet – Leos Janacek – « Intimate Letters » -Pavel Haas – String Quartet N° 2 » et « Pavel Haas Quartet – Leos Janacek – String Quartet N° 1 – Pavel Haas – String Quartets N°S 1 & 3« 

_ les CDs Supraphon SU 3877-2 et SU 3922-2, enregistrés à Prague les 28-30 avril et 13-15 et 24 mai 2006 ; et à Prague les 1-2 et 29-30 juin et 30 juillet 2007 _des 2 chefs d’œuvre de Leos Janacek, que je porte au pinacle, et comportant aussi les 3 Quatuors de Pavel Haas, qui me sont beaucoup moins familiers.

J’ai commencé mon écoute, ce samedi, par les sublimes 2 Quatuors de Janacek (1854 – 1928), me réservant demain dimanche pour les 3 Quatuors de Pavel Haas (1899 – 1944)

_ regarder ici une vidéo du Quatuor n°1 « after Tolstoy’s Kreutzer Sonata«  (de 18′ 56)…

Quelle interprétation par cet extraordinaire Pavel Haas Quartet de cette sublime musique !!!

Superlative !

Quel choc !!!

C’est puissant !

Ce samedi 6 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’enchantement de la « Liedersängerin » absolue : Jessye Norman (1945 – 2019), dans le coffret Decca « The Complete Studio Recitals » de 42 CDs et 3 DVDs…

25déc

Quel admirable cadeau de cette fin d’année 2023 que le copieux coffret Decca 4851014 « Jessye Norman – The Complete Studio Recitals » de 42 CDs et 3 DVDs, de cette admirable interprète, à la voix profonde et à l’élocution toujours claire, idéale dans le répertoire des Lieder (et Mélodies)…

Voici ce qu’en rapporte avec bon goût et claire intelligence de la sensibilité Jean Charles Hoffelé, sur son site Discophilia,

en un article en date du 26 novembre dernier, intitulé, précisément, « Liedersängerin« …


LIEDERSÄNGERIN

On l’oublie trop, Jessye Norman dans sa première vingtaine trouva au Deutsche Oper de Berlin mieux qu’une scène, un esprit. L’esprit de la troupe qui lui rappelait la collégialité des chorales de gospels de son enfance et qui lui permit d’aborder des rôles aussi opposés qu’Aida ou La Comtesse des Noces, et parallèlement au théâtre la pratique des lieder, l’esprit-même du chant allemand.

Déjà des soirées de récitals, Schubert, Schumann, Strauss, Wolf, Mahler, Jessye Norman suivait les pas de sa consœur Grace Bumbry. En Allemagne, personne ne s’y trompait, et au long des années soixante-dix, elle se forma _ voilà _ un vaste répertoire de lieder qui l’accompagnera sa vie durant, et sera le sujet dès 1971 de son premier album pour Philips, avec Irwin Gage : Schubert et Mahler _ et c’est le CD inaugural (n°1) de ce coffret de 42 CDs et 3 DVDs. Le commencer par les rares Schwestergruss et Der Zwerg montre dans ces deux scènes lyriques la diseuse absolue _ oui, d’une clarté exemplaire _, jamais embarrassée pour rendre les mots clairs dans cette voix si opulente _ oui ! _ : écoutez seulement Ich bin der Welt abhanden geekommen où elle va au-delà des mots même, cueillant l’émotion dans la pourpre des aigus.

La messe était dite, l’opéra se raréfiera _ en effet _ au profit du récital, Mahler deviendra l’un des objets de son art, Kindertotenlieder déchirants, deux fois Das Lied von der Erde et deux fois différemment, philosophique pour Sir Colin Davis au studio, dramatique et à vrai dire irrésistible en concert à Berlin pour James Levine. La question de l’ambitus se pose d’emblée : cette soprano savait être contralto, immensité des registres _ oui _, unité pourtant, de grain, de couleurs, de souffle sur toute cette colonne de son qui enveloppait ses auditeurs _ voilà _, les enivrant d’harmoniques. Entendre à ce point la chair dans cette voix qui ne craignait ni les profondeurs de la Rhapsodie de Brahms – elle aura gravé tous ses lieder de soprano et d’alto, commencez d’abord par les deux Wiegenlieder – ni les écarts vertigineux d’Erwartung, quelle expérience, d’autant que cet instrument si rare était absolument phonogénique.


La soprano Jessye Norman en arrière-plan, la poète Sonia Sanchez, à gauche, s’entretenant avec Gloria Steinem – Photo : © Jenny Warburg

Tout ce que Jessye Norman aura gravé hors opéra pour Philips se trouve enfin réuni, y compris les albums de gospels (même la bande son du spectacle de Bob Wilson), les cross-over où elle s’invite dans les song books avec un chic fou, son grand récital Michel Legrand, merveilles en marge que toisent pourtant les quelques albums de mélodies françaises, irrésistibles, où elle savoure les mots comme le faisait _ un des maîtresPierre Bernac, ajoutant la gloire de son timbre (L’invitation au voyage), et un esprit facétieux (Je te veux).

Régalez-vous d’abord chez Schubert, Schumann, Brahms, Mahler, Wolf, mais n’oubliez pas sa Tove inégalée, son Nietzsche dans la Troisième Symphonie de Mahler à Vienne pour Claudio Abbado, n’oubliez pas surtout _ en effet… _ ces Vier letzte Lieder ouverts sur les plus vastes horizons que cette œuvre n’ait jamais connus _ sans oublier les Wesendonk Lieder, non plus…

LE DISQUE DU JOUR

Jessye Norman


The Complete Studio Recitals

Œuvres de Alban Berg, Ludwig van Beethoven, Hector Berlioz, Johannes Brahms, Claude Debussy, Gabriel Duparc, Georg Friedrich Haendel, Franz Joseph Haydn, Gustav Mahler, Francis Poulenc, Maurice Ravel, Erik Satie, Arnold Schönberg, Franz Schubert, Robert Schumann, Richard Strauss, Michael Tippett, Richard Wagner, Hugo Wolf, etc.

Jessye Norman, soprano

Un coffret de 42 CD et 3 DVD du label Decca 4851014

Photo à la une : la soprano Jessye Norman en arrière-plan, la poète Sonia Sanchez, à gauche, s’entretenant avec Gloria Steinem – Photo : © Jenny Warburg / Decca Records

Un pur enchantement, tout simplement…
Et une collection indispensable !

Ce lundi 25 décembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Autres découvertes autour du legs discographique du magnifique Lars Vogt (1970 – 2022) : la passionnante collection des CDs enregistrés live au Festival Spannungen de Heimbach, et publiés par le label Avi Music…

09juil

Dans la continuité de mes recherches signalées en mon article d’hier samedi 8 juillet « « ,

après m’être penché sur la _ somptueuse ! _ série des CDs de Lars Vogt publiés _ depuis octobre 2012 _ par le label Ondine,

je me suis concentré sur la série des CDs de Lars Vogt enregistrés live en son Festival Spannungen, à Heimbach, et publiés _ depuis 2000 _ par le label Avi Music,

et que je me suis efforcé de me procurer à leur parution à partir de 2009, à la suite du choc de l’enchantement éprouvé à l’audition, au mois de novembre 2009, de l’imposant _ et très généreux _ coffret « Spannungen : Musik im Kraftwerk Heimbach – Limited Edition – Kammermusik – Chamber Music«  de 14 CDs Avi Music 8553100, ainsi que je l’ai signalé en mon article du 14 novembre 2009 : « «, dont voici le passage dans lequel je fais part des étapes qui m’ont mis sur la voie de la commande de cet impressionnant coffret :

« L’écoute véritablement « enchantée«  _ cf mon article du 17 octobre dernier « Le Bonheur de Félix Mendelssohn« d’abord du CD AVI 8553163 « Mendelssohn-Enescu Octets for strings » enregistré en « Live » au festival « Spannungen » de Heimbach les 11 et 12 juin 2008 ; puis, quelques jours plus tard, grâce à la compétence de Vincent Dourthe, du double CD AVI 553049 « Brahms Piano Quintet op. 34 – Sextett op. 36 » enregistré « Live » au festival « Spannungen » de Heimbach les 6 et 12 juin 2005 _ cf mon article du 20 octobre suivant : « Aimez-vous Brahms ? à la folie douce« ; et  j’en conseille très vivement la lecture, presque quatorze années plus tard (2009/2023), car s’y détaillent les degrés de ma découverte enchantée du « Spannungen Festival » de Heimbach, ainsi que celle de ce prodigieux magicien de la musique qu’est le magnifique Lars Vogt a amené ma curiosité (boulimique) à rechercher d’autres merveilles enregistrées (pour le disque !) à ce « Chamber Music Festival » intitulé « Spannungen« , à la centrale hydro-électrique (« Kraftwerk« ) de Heimbach, dans les montagnes de l’Eifel. »

C’est donc très précisément au mois d’octobre 2009 que j’ai fait la connaissance, par le _ splendide, magique !!! _ CD « Mendelssohn-Enescu Octets for strings » _ un très impressionnant chef d’œuvre d’interprétation ! _, puis par le _ tout aussi stupéfiant ! _ CD « Brahms Piano Quintet op. 34 – Sextett op. 36 » _ Lars Vogt y tient, et comment !, la partie de piano de ce Quintette avec piano Op. 34 de Johannes Brahms _, du Spannungen Festival de Heimbach, et de son directeur musical et pianiste _ d’exception ! _, le merveilleux et génial Lars Vogt…

Et c’est ainsi que, ce 9 juillet 2023, le site du Festival Spannungen, consulté et scruté, m’a aidé à découvrir l’existence d’un CD _ le CD « Piano Trios Smetana – Ravel – Watkins«  Avi Music 8553260 _ enregistré lors de la session du Festival de juin 2011, et publié par le label Avi Music le 13 juillet 2012, qui avait échappé à ma vigilante attention ;

alors que ma discothèque personnelle comprend jusqu’ici _ en plus du coffret de 14 CDs paru en 2007 _ 15 CDs d’enregistrements live de musique de chambre _ entre amis passionnés… _ au Spannungen Festival de Heimbach :

un CD Brahms (paru en 2005) ;

un CD Dvorak (paru en 2008) ;

un CD Mendelssohn – Enescu (paru en 2008) ;

un CD Schubert – Widmann (paru en 2009) ;

un CD Tchaikovski – Shostakovich (paru en 2010) ;

un CD Spohr – Ibert – Janacek – Widmann paru en  2012) ;

mais pas le CD Smetana- Ravel – Watkins (paru en 2012) ;

un CD Boulanger – Debussy -Hindemith (paru en 2012) ;

un CD Mahler (paru en 2014) ;

un CD Rachmaninoff (paru en 2014) ;

un CD Verdi – Dvorak (paru en 2015) ;

un CD Weber – Saint-Saëns – Klughart – Krein (paru en 2015) ;

un CD Mendelssohn – Penderecki (paru en 2016) ;

un CD Nielsen – Prokofiev (paru en 2016) ;

un CD Tchaikovsky – Borodin (paru en 2018) ;

et un CD Gliere – Shostakovich – Hahn (paru en 2018).

Ce CD manquant en ma collection, intitulé « Piano Trios« ,

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comporte en effet

_ le Piano Trio in G minor, Op. 15, de Bedrich Smetana, interprété par Antje Weithaas, violon, Marie-Elisabeth Hecker, violoncelle, et Huw Watkins, piano ;

_ le Piano Trio in A minor, de Maurice Ravel, interprété par Florian Donderer, violon, Tanja Tetzlaff, alto, et Lars Vogt, piano ;

_ et le Trio for clarinet, viola and piano de Huw Watkins, interprété par Sebastian Manz, clarinette, Tanja Tetzlaff, alto, et Huw Watkins, piano.

À suivre…

Ce dimanche 9 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un émouvantissime hommage à l’humanité si vraie de l’admirable « plus que vivant » Lars Vogt par les musiciens de l’Orchestre de Chambre de Paris…

07juil

Et en magnifique hommage _ par l’Orchestre de Chambre de Paris _  au « plus que vivant« , et à jamais, Lars Vogt (1970 – 2022),

lire ceci _ qui me tire des larmes des yeux ! _ :

Lars Vogt

1970 – 2022

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Une étoile brille au firmament

La disparition de Lars Vogt, notre directeur musical, le 5 septembre dernier _ 2022 _ nous a tous plongés, membres du Conseil d’administration, artistes musiciens, personnels administratifs et techniques de l’orchestre, dans une profonde tristesse, tant la relation que Lars avait su construire avec chacun et chacune était empreinte d’une profonde humanité _ et c’est bien là le fond, si rare, des choses !.. Si les mots continuent à nous manquer, nous voudrions lui rendre hommage par ces quelques lignes.

Lars était, chacun le sait _ et le mélomane passionné que je suis, aussi, dès ma première écoute ; je renvoie ici à mon article du 14 novembre 2009 : « «  _, un artiste d’exception _ oui ! _ : soliste international, chambriste recherché, chef d’orchestre…
Il y a bien sûr le pianiste qu’on ne présente plus depuis 1990 et sa révélation lors du concours de piano de Leeds. Déjà à cette époque, Sir Simon Rattle lui prédisait un futur vers la direction d’orchestre. Ce n’est pourtant que bien des années plus tard, en 2014, qu’il devient directeur musical
du Royal Northern Symphonia Newcastle. Et c’est en 2018 qu’il fait sa première rencontre avec les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris, au cours de laquelle il joue le Concerto pour piano de Schumann et dirige la Quatrième symphonie de ce même compositeur lors d’un concert mémorable.

Nommé à la direction musicale de l’Orchestre de chambre de Paris en juillet 2020, il a pu y développer encore ses talents artistiques indéniables, son appétence pour le joué-dirigé et pour la direction d’orchestre. Bien au-delà de ses qualités de directeur musical, nous avons découvert un véritable leader. Fidèle à l’homme qu’il était dans la vie, sa direction était remplie de bienveillance et d’humanité _ oui, oui, oui. Il savait établir avec chaque musicienne et musicien une relation particulière et individuelle pour faire en sorte que leur communauté d’artistes s’épanouisse dans une excellence partagée _ voilà. En à peine quelques mois, il était parvenu à gagner non seulement la confiance mais l’adhésion totale de ses musiciens.

Son mandat à la direction musicale de l’orchestre, malgré la pandémie, aura été un condensé de temps forts artistiques. Dès l’été 2020, il marque son arrivée avec un formidable concert capté du Concerto dit « Jeunehomme » de Mozart tourné dans les jardins de l’hôtel de Sully, Centre des monuments nationaux à Paris, et diffusé sur France télévisions. Plus tard encore, il illuminera de son talent une retransmission du Concerto pour piano en la mineur de Schumann dirigé depuis le piano à la Philharmonie de Paris. En janvier 2021, il retrouve les ténors Christoph et Julian Prégardien dans un concert « Père et Fils » chorégraphié par Thierry Thieû Niang. Lars Vogt avait conquis en très peu de temps les publics du théâtre des Champs-Élysées et de la Philharmonie de Paris, les deux principaux lieux de résidence de l’orchestre.

Son activité d’enregistrement fut elle aussi intense. Un premier enregistrement Mendelssohn est paru chez Ondine en mars 2022 avec un accueil unanime. Un enregistrement autour des concertos nos 9 et 24 de Mozart reste à paraitre. Cette même énergie _ si manifiquement contagieuse _ se retrouve dans le plaisir _ formidable _ qu’il prenait à jouer en formation chambriste avec les musiciens de son orchestre comme avec ses amis tels que Christian Tetzlaff ou Antje Weithaas.

Comme il aimait à le dire « En musique, beaucoup de choses sont une question d’alchimie ». Lui qui « voulait aller encore plus loin dans l’intensité de l’orchestre et décrocher la lune » nous manque cruellement. Il est aujourd’hui pour nous tous une étoile qui brille au firmament de l’orchestre, dont la lumière continuera à nous éclairer pour toujours.

À son épouse Anna _ Anna Reszniak _ qui l’a tant soutenu, à ses filles et à sa famille, nous adressons toutes nos pensées, toute notre affection et nos sincères condoléances.

Brigitte Lefèvre, présidente du Conseil d’administration

Nicolas Droin, directeur général

« Il voulait aller encore plus loin dans l’intensité de l’orchestre et décrocher la lune. »

Lars Vogt par Christian Merlin

Lars Vogt est né à Düren, dans la Ruhr, à côté de Cologne, le 8 septembre 1970. C’est sa première professeure de piano, à Aix-la-Chapelle, qui instille en lui l’idée que non seulement il est fait pour la musique, mais que celle-ci pourrait devenir son métier. Une pédagogue très artiste, qui développe énormément son imagination, mais pas assez sa solidité technique. Solidité technique qui lui sera donnée par son second maître, puisqu’il n’en aura jamais eu que deux : Karl-Heinz Kämmerling, légende de l’enseignement du piano en Allemagne. Professeur d’Igor Levit et d’Alice Sara Ott, pour n’en citer que deux parmi l’incroyable cohorte d’élèves à qui il a permis de se réaliser _ voilà _, il enseigne alors à Hanovre. Ayant école un samedi sur deux, le petit Lars prend, chaque samedi libre, le train pour Hanovre : quatre heures de trajet. Il reçoit ses deux heures de leçon et rentre en Rhénanie : à nouveau quatre heures de train. Kämmerling lui apprend qu’un pianiste doit creuser par deux côtés en même temps : le côté technique et le côté artistique, la technique n’étant qu’un moyen pour exprimer l’artistique. Plus tard, Kämmerling apprendra à l’une des filles de Lars, encore toute petite, que chaque note a sa vie propre. Patient, il ne le tance même pas lorsqu’il se met à imiter Horowitz : « C’est une phase, ça te passera. » Vogt lui succédera naturellement comme professeur à la Hochschule de Hanovre en 2012, année de la mort de Kämmerling.

Le jeune Vogt est un jeune soliste nerveux et traqueur. Cela se sent encore à son début de carrière au sommet. On a pu, à l’époque (on s’en veut rétrospectivement !), trouver son jeu abrupt par son aspect minéral, tout d’une pièce. Déjà un souci de sérieux et de rigueur, comme pour échapper à toute superficialité. Allemand ? Cela n’a pas empêché le jury du Concours de Leeds de lui attribuer en 1990 un deuxième prix, ni Simon Rattle de le prendre sous son aile dans l’écurie EMI en lui faisant enregistrer Beethoven, Schumann et Grieg avec lui et le City of Birmingham Symphony Orchestra.
Il avait perçu, derrière ce jeu encore brut, tout le potentiel d’un artiste qui se remet constamment en question et interroge les textes avec un sens de la profondeur et du tragique _ voilà _ qui explique son affinité élective avec Brahms _ et Schumann _ et son clair-obscur mélancolique. En se détendant (sans se relâcher !), son jeu gagne alors de plus en plus en souplesse et en arrière-plans, ajoutant à sa sonorité puissante et sans concession une science particulière des contrastes, quand un pianissimo d’une grande douceur succède soudain à la tempête.

Il ne va pas plus vite que la musique. À rebours de la mode des intégrales, il préfère laisser mûrir les œuvres et ne les jouer que quand il se sent prêt.
Il aura attendu la cinquantaine pour aborder la sonate Hammerklavier de Beethoven, dans laquelle beaucoup se lancent avec l’intrépidité de leurs vingt ans. Assez vite se dessine une constante dans son approche de la musique : le partage _ voilà. Chambriste naturel _ oui, oui, oui ! _, il semble n’aimer rien tant que jouer avec d’autres. C’est dans cet esprit qu’il fonde dès 1998 son propre _ admirable !!! _ festival _ Spannungen _ dans l’ancienne centrale hydroélectrique de Heimbach, dans l’Eifel, à quelques kilomètres de sa ville natale. Là, il invite ses meilleurs amis à faire de la musique de chambre : les violonistes Christian Tetzlaff et Isabelle Faust, le violoncelliste Boris Pergamenchtchikov en font partie. Un critique allemand a écrit qu’il n’était « jamais aussi bon que quand il vacillait » : autrement dit quand il oubliait l’assurance robuste de son jeu pour le faire vivre et réagir dans l’instant. L’interaction de la musique de chambre est pour cela le lieu idéal _ oui _, mais pas seulement : la direction d’orchestre aussi, où tant de choses se décident dans l’instant _ voilà.

« Lorsque je joue du piano, j’ai l’impression de diriger un orchestre, en quelque sorte », disait-il au micro de France Musique. « Je joue avec mes doigts, mais dans ma tête il y a un chef d’orchestre. J’aspire à obtenir le son d’un violon, d’une flûte, d’un hautbois, d’un basson, des couleurs qui ne sont pas uniquement les couleurs d’un piano », répondait-il à Jean-Baptiste Urbain sur la même antenne. Ce jeu orchestral allait le conduire à diriger les concertos du piano, tout en continuant à être l’un des solistes préférés de l’Orchestre Philharmonique de Berlin (dont il est artiste en résidence en 2003-2004), mais aussi de Mariss Jansons, Herbert Blomstedt, Christian Thielemann ou Paavo Järvi. Fort de cette nouvelle expérience, il est nommé en 2014 directeur musical du Royal Northern Sinfonia, un orchestre de formation Mozart basé au bord du fleuve Tyne, dans le nord de l’Angleterre. Et voici qu’il s’attaque à forte partie, enregistrant les deux concertos de Brahms qui, avec leur réputation de symphonies avec piano obligé, semblent exiger la double présence d’un soliste et d’un maestro. Non seulement ça marche, mais on y découvre des allégements et des couleurs insoupçonnées, sans perdre en substance. Il emmène l’orchestre en Asie et aux « Proms » de Londres.

Pendant ce temps, l’Orchestre de chambre de Paris est à la recherche d’un successeur à Douglas Boyd comme directeur musical. Pour une formation de cet effectif se pose la question du profil : un maestro symphonique risquerait d’y être disproportionné, un soliste sans expérience suffisante de la direction d’y être contre-productif. Vogt apparaît alors comme une solution possible. Le courant passe si bien avec les musiciens que l’option envisageable devient une évidence. Dans les concertos de Mozart, Beethoven ou Schumann, bien sûr, qu’il dirige du piano comme si cela allait de soi. Mais aussi, et ce n’était pas gagné d’avance, seul face à l’orchestre dans des symphonies. On se souvient en particulier de la Deuxième symphonie de Brahms qui couronnait son concert inaugural en septembre 2020 : si sa gestuelle n’avait pas le délié de maestros aguerris, le flux musical coulait de source _ oui _, avec une parfaite logique des enchaînements et maîtrise des équilibres, jouant le jeu chambriste sans édulcorer l’éloquence de l’orchestre brahmsien. Testamentaire _ oui _, leur enregistrement des concertos de Mendelssohn (Ondine) reste pour témoigner de cette trop brève _ hélas _ alchimie _ merveilleuse : la grâce même… On se souvient aussi de son engagement bienveillant dans ses fonctions, par exemple pour superviser le concours Play-Direct pour jeunes pianistes dirigeant du clavier, organisé par l’Orchestre de chambre de Paris.

En mars 2021 est diagnostiqué un cancer de l’œsophage ayant déjà métastasé au foie. Lorsque les médecins lui expliquent que le traitement auquel il sera soumis risque de lui faire perdre la sensibilité dans les doigts, il répond : « Je préfère être en vie plutôt que jouer du piano. » Quand certains préfèrent se terrer dans leur tanière, lui n’hésite pas à parler de la maladie, en interview et sur les réseaux sociaux. Le partage _ toujours formidablement généreux _  de la musique et de l’amitié _ les deux allant très évidemment de pair… _ semble décupler son énergie vitale _ puissante _, sans parler de l’apport de sa seconde femme, la violoniste d’origine polonaise Anna Reszniak, premier violon de l’Orchestre symphonique de Nuremberg où ils vivent, et de ses filles, dont la petite dernière a quatre ans et demi et à qui il voudrait encore laisser des souvenirs de père. Chacun de ses concerts semble gagné contre la maladie, il y fait passer des émotions décuplées _ oui, et sans jamais rien forcer… _, tantôt rageuses (Beethoven), tantôt tendres (Brahms), tantôt les deux à la fois (Mozart) : humaines, tout simplement _ voilà ! Lars Vogt, ou l’humanité la plus vraie… Il joue à son festival le 24 juin 2022, donnant en bis cet Intermezzo op. 117  n°1 de Brahms _ en regarder ici la vidéo (d’une durée de 5′ 42), titrée « Letzter Soloauftritt von Lars Vogt bei SPANNUNGEN«  _ qui est une invitation _ selon ses mots… _ à s’endormir paisiblement, et dirige encore du piano l’Orchestre de chambre de Paris à l’hôtel de Sully les 9 et 10 juillet. Son visage s’est creusé, mais reste ce menton volontaire qui pourrait être intimidant s’il n’était adouci par un regard lumineux et intense _ oui _ et un sourire désarmant _ voilà. Dans les premiers jours de septembre il envoie un message d’au revoir à ses amis, pour leur dire combien ils ont compté pour lui, et s’éteint le 5 septembre 2022 à la clinique d’Erlangen, trois jours avant son 52e anniversaire, laissant le monde musical désemparé mais nourri du souvenir de son rayonnement.

« Lorsque je joue du piano, j’ai l’impression de diriger un orchestre, en quelque sorte. »

Lars Vogt et l’Orchestre de chambre de Paris en 2021 à la Philharmonie de Paris

À Lars

Ta lumière, ta bienveillance, ton talent, ta capacité à mettre tous les sentiments humains _ oui _ dans ta musique, ton authenticité, ta générosité _ sans compter _, ton humour, ta liberté, ta souplesse, ton ouverture _ tout cela allant très simplement de pair _, ta tolérance, ton courage, ton désir d’amener tout le monde sur un terrain d’entente, ton talent pour réunir _ oui _, ton sourire chaleureux et communicatif, tes expressions tendres et uniques font de toi une des personnes, si rares _ oui ! _, capables en si peu de temps – en trop peu de temps ! – de nous guider et de changer nos vies.

La musique, entre tes mains, était comme la matière du sculpteur, chez toi, une matière infinie. À propos d’une phrase sublime d’un concerto, tu nous disais un jour que Mozart ouvrait une fenêtre sur le monde du divin : en fait, c’est toi qui ouvrais cette fenêtre, avec simplicité _ oui _, sur un monde immense. Toujours dans la joie _ voilà ! la plus rayonnante et pure joie… _, tu as partagé avec nous ton amour absolu pour la musique.

Tu laisses, en chacun de nos cœurs, une empreinte magnifique, et nous sommes tous conscients de la chance inouïe _ en effet _ d’avoir pu cheminer avec toi, d’apprendre de toi en musique comme dans la vie. Nous allons continuer de t’honorer et de grandir comme groupe, unis par la force tellurique _ oui _ que tu nous as transmise _ voilà _, sachant que tu aurais sans doute voulu que l’on te chante plutôt que l’on te pleure.

Que ton extraordinaire lumière nous inonde éternellement, cher Lars !

Les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris

Lars Vogt et l’Orchestre de chambre de Paris en quelques dates…

20 DÉCEMBRE 2018

Théâtre des Champs-Élysées

Premier concert de Lars Vogt avec l’orchestre autour d’une œuvre de Schumann qu’il affectionne particulièrement, le Concerto pour piano. Le chef et pianiste est rapidement séduit par le travail en profondeur de l’orchestre et ce premier contact avec les musiciens.

26 SEPTEMBRE 2019

Théâtre des Champs-Élysées

De nouveau invité par l’orchestre, Lars Vogt donne le Concerto pour piano no 1 de Mendelssohn, œuvre qui le suit dans les moments importants de sa vie musicale. Il indique à plusieurs reprises s’être toujours senti très proche de l’esprit du compositeur _ et c’est absolument évident.

 

24 JUIN 2020

Extrait du Concerto « Jeunehomme », Mozart

Confinés et isolés lors de la crise sanitaire, Lars Vogt et les musiciens et musiciennes de l’orchestre interprètent à distance un extrait du Concerto pour piano no 9 en mi bémol majeur de Mozart. Cette prouesse musicale et technique aboutit à une vidéo mise en ligne et contribue à rassembler virtuellement les artistes et le public.

11 ET 12 JUILLET 2020

Hôtel de Sully

Dans le cadre exceptionnel des jardins de l’hôtel de Sully – Centre des monuments nationaux à Paris, Lars Vogt donne en joué-dirigé le Concerto pour piano n° 9 en mi bémol majeur, dit « Jeunehomme », de Mozart. Ce concert est capté et diffusé par ARTE Concert.

 

30 SEPTEMBRE 2020

Théâtre des Champs-Élysées

Lars Vogt donne son premier concert en tant que directeur musical de l’Orchestre de chambre de Paris, avec son ami violoniste Christian Tetzlaff.

« Ma relation avec Lars est intense, c’est ma plus profonde amitié musicale. Il est mon « artiste-héros » et aussi mon meilleur ami dans la vie. »
Christian Tetzlaff

 

5 OCTOBRE 2020

Philharmonie de Paris

Premier concert de Lars Vogt dans la Grande salle de la Philharmonie en tant que chef d’orchestre. Aux côtés d’un chef-d’œuvre de la musique classique, le Requiem de Mozart, il était heureux de présenter la création d’une jeune compositrice française, Clara Olivares.

6 JANVIER 2021

Philharmonie de Paris

A travers la production « Père et fils » mêlant danse, théâtre et musique avec les ténors Christoph et Julian Prégardien et le chorégraphe Thierry Thieu Niang sur de la musique de Beethoven et Schubert, Lars Vogt témoigne de son approche intimiste et personnelle de la musique. En raison de la situation sanitaire, ce concert fait l’objet d’une captation et d’une diffusion sur les sites ARTE Concert et Philharmonie Live.

1ER FÉVRIER 2021

Philharmonie de Paris

Lars Vogt se sentait proche de Schumann et exprimait son bonheur de transmettre cette musique au public, ce jour-là sous forme
de captation diffusée sur Philharmonie Live. Une musique pleine de joie, d’amour et de poésie mais aussi de tristesse, qu’il aimait particulièrement.

AVRIL 2021

Philharmonie de Paris

Lars Vogt et l’orchestre enregistrent le Concerto pour clarinette de Mozart avec le clarinettiste Raphaël Sévère, pour le label Mirare.

« J’ai beaucoup d’admiration pour Lars Vogt car il déborde d’une énergie foisonnante qui toujours se conjugue avec naturel vers les bonnes choses. Dans tout ce qu’il fait il est profondément sincère et il a cette flamme qui fait vivre la musique. Jouer avec lui est un bonheur. »

Raphaël Sévère

5 – 9 SEPTEMBRE 2021

Philharmonie de Paris / Paris Play-Direct Academy

Profondément investi dans les actions de transmission, Lars Vogt parraine cette 10ème édition de l’académie de joué-dirigé de l’orchestre consacrée au piano. Au cours de masterclasses, il accompagne et conseille les jeunes instrumentistes dans cette pratique.

16 OCTOBRE 2021

Théâtre des Champs-Élysées

Lors de ce concert, Lars Vogt réunit une nouvelle fois l’entente personnelle et artistique en invitant un ami de longue date, le violoncelliste Alban Gerhardt. Ce lien que Lars Vogt entretient avec les musiciens sur scène, toujours sincère et fort, offre au public des instants musicaux de grâce.

« Mon vieil ami, colocataire et partenaire de musique de chambre Lars Vogt est l’un des musiciens avec lesquels je préfère travailler. »
Alban Gerhardt

2-5 NOVEMBRE 2021

Philharmonie de Paris

Lars Vogt enregistre avec l’Orchestre de chambre de Paris un premier disque qui aurait dû marquer le début du cycle Mendelssohn, paru au printemps 2022 chez Ondine.

17 DÉCEMBRE 2021

Philharmonie de Paris

Kurtàg était pour Lars Vogt le plus grand compositeur vivant de notre époque. Lors de cette soirée consacrée à Bach, le directeur musical met en relation ses courtes pièces avec celles du « dieu de la musique » comme il appelait alors Bach.

13 JANVIER 2022

Théâtre des Champs-Élysées

Invité par l’orchestre pour ce concert consacré à Mahler, Strauss, Fauré et Britten, le ténor Ian Bostridge est frappé par la merveilleuse atmosphère de collaboration et d’amitié que Lars Vogt a réussi à créer avec les musiciens.

 

10 MARS 2022

Théâtre des Champs-Élysées

Lars Vogt retrouve son complice Alban Gerhardt, violoncelliste, dans le Premier concerto pour violoncelle de Chostakovitch. Avec l’orchestre, il interprète la Symphonie classique de Prokofiev et la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski.

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12 MARS 2022

Salle Cortot

Lors de ce concert de retrouvailles avec les solistes de l’orchestre, Lars Vogt et les musiciens interprètent un mémorable quintette de Schumann et le premier quatuor avec piano de Mozart.

21 MARS 2022

Philharmonie de Paris

Intégralement dédié à Mendelssohn, ce concert accompagne la sortie du disque Mendelssohn consacré aux œuvres concertantes et annonce de futurs projets d’enregistrement du répertoire symphonique.

« Les mouvements lents des œuvres de Mendelssohn m’émeuvent aux larmes. »
Lars Vogt

21 AVRIL 2022

Théâtre des Champs-Élysées

Antje Weithaas, artiste associée de la saison 2021/2022, joue sous la direction de Lars Vogt, le Concerto pour violon de Beethoven.

Antje Weithaas dit de Lars Vogt qu’il est probablement le meilleur musicien qu’elle connaisse pour interpréter la musique de Schumann.

« Les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris et moi sommes déjà parvenus à développer une authentique et forte relation musicale et humaine. » Lars Vogt

22 AVRIL 2022

Philharmonie de Paris / Académie de jeunes compositrices

Lors de la première lecture publique de l’Académie de jeunes compositrices de l’Orchestre de chambre de Paris, Lars Vogt dirige quatre œuvres nouvelles pour ensemble instrumental. Désireux de « trouver l’expression et la voix de la jeunesse de notre temps », il incite les jeunes compositrices à présenter leurs œuvres – voire à les diriger.

9-10 JUILLET 2022

Hôtel de Sully

Empreints d’une émotion palpable, ces concerts sont les derniers de Lars Vogt avec l’Orchestre de chambre de Paris. Il y dirige du piano l’ultime concerto pour piano de Mozart et a choisi pour bis l’Andante du deuxième concerto pour piano de Chostakovitch.

Sensible à la démarche citoyenne de l’orchestre à l’adresse des plus fragilisés, engagé dans le programme de transmission et fervent chambriste, Lars Vogt a entamé avec l’orchestre une riche aventure à la fois humaine et musicale.

Retrouvez les concerts de Lars Vogt en vidéo

ARTE rend hommage au pianiste et chef d’orchestre Lars Vogt et rediffuse trois concerts sur ARTE Concert.

Lars Vogt dans le Concerto « Jeunehomme » de Mozart.
Lors de ce concert enregistré en juillet 2020 dans les jardins de l’Hôtel de Sully, Lars Vogt, à la direction de l’Orchestre de chambre de Paris et au piano,
a également donné le Concerto pour piano n° 21 de Mozart.

Lars Vogt dirige Beethoven et Schubert

Les ténors Christoph et Julian Prégardien ont interprété avec l’Orchestre
de chambre de Paris des lieder de Beethoven et de Schubert en janvier 2021 à la Philharmonie de Paris.
Diffusé également sur Philharmonie Live.

Concerto pour piano n° 3 de Beethoven
Invité du HR-Sinfonieorchester en avril dernier à Francfort, Lars Vogt a interprété le Concerto pour piano n° 3 de Beethoven sous la direction de Karina Canellakis.

Retrouvez ces concerts pendant plusieurs mois sur ARTE Concert : arte.tv/larsvogt

Également disponible :

Lars Vogt dans Schumann

Une histoire particulière liait Lars Vogt au Concerto pour piano de Schumann, « l’une des œuvres les plus splendides du répertoire pour piano ». Lors de ce concert Lars Vogt a également dirigé l’Orchestre de chambre de Paris dans la Deuxième Symphonie.

Enregistré en avril 2021 à la Philharmonie de Paris par France Musique et diffusé sur Philharmonie Live : philharmoniedeparis.fr/fr/live

LARS VOGT VU PAR LA PRESSE

« Gestuelle élégante et souple, corps mobile et visage ouvert, capacité à être à la fois un soliste habité et un chef très présent. »
Sophie Bourdais, Télérama

« Un artiste authentique, simple et chaleureux. »
Emmanuelle Giuliani, La Croix

« Son jeu vigoureux et naturel ignore la tentation virtuose, déployant au contraire un sens raffiné des couleurs et des nuances. Que ce soit dans Bach, Mozart, Brahms ou Mendelssohn, le musicien déploie un toucher ductile, capable de passer de l’ombre à la lumière, de la poésie à l’humour, du tragique à la joie. » Marie-Aude Roux, Le Monde

« Si sa gestuelle de chef n’était pas la plus académique, le résultat sonore était passionnant, obtenant dans Mendelssohn, Schumann ou Brahms une richesse sonore, un sens de l’architecture et une pulsation naturelle qui promettaient énormément. Sans parler de son énergie communicative et de son attention aux autres. »
Christian Merlin, Le Figaro

orchestredechambredeparis.com

RETROUVEZ-NOUS SUR CRÉATION : HOULTONSMETS

Crédits : Couverture © Giorgia Bertazzi P. 3 © Jean-Baptiste Pellerin
P. 6-7 © Jean-Philippe Raibaud P.8-9©D.R.

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© Giorgia Bertazzi
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P. 17 © D. R., © MarcoBorggreve P.18©D.R.

P. 19 © Jean-Baptiste Pellerin

L’Orchestre de chambre de Paris utilise pour ses supports de communication des papiers recyclés (Papier FSC : gestion responsable des forêts) et de l’encre végétale.

De bien merveilleux témoignages  sur un musicien à jamais plus que vivant

en sa naturelle humanité généreuse vraie !

Ce vendredi 7 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’énorme retentissement de la disparition de Lars Vogt dans (et par) le monde de la musique

08sept

Le décès il y a trois jours de Lars Vogt connaît un énorme retentissement _ ô combien mérité ! _ dans le monde de la musique,

par exemple en Amérique…

Ainsi, sur le site de ClassicsToday.com,

ce bel article en hommage de Jens F. Laurson, « a re-post in memory of Lars Vogt, who passed away on September 5« ,

faisant l’éloge du CD, sous le titre de « A Splendid Contemporary B-flat Major Brahms Concerto From Lars Vogt« …

Jens F. Laurson

Artistic Quality:

Sound Quality:

 

[This is a re-post in memory of Lars Vogt, who passed away on September 5.] Together with the Royal Northern Sinfonia, Lars Vogt, in his fifth year with the orchestra, got to record the Brahms piano concertos for Ondine. Anyone who reads a chamber orchestra’s and Brahms’ name on the same CD cover and might briefly flinch, fearing undernourished, pseudo-historically informed performances with an economically expedient small band–conducted from the piano at that (another couple thousands in savings!)–need not worry.

Yes, this performance of the B-flat major concerto is notably a child of our times : It is svelte Brahms and transparent too, but still with plenty of muscle, which isn’t on display throughout, but comes to the fore where needed. Compared to the kind of Brahms from even just a few decades ago, this is purged of some excess and trimmed of fat, but it comes to a healthy halt before turning anorexic.

In and of itself that’s hardly enough to compete with the innumerable splendid performances out there, historic and more recent. Buchbinder/Harnoncourt sounds more traditional and celebrates Brahms with the (expected?) breadth–and very tastefully at that. The Northern Sinfonia can’t touch the wonderfully dark sound of the Czech Philharmonic with Ivan Moravec under Jirí Belohlávek, which sounds like an old oak chest smells. But then, no other orchestra can. The way Eugen Jochum custom-tailors the Berlin Philharmonic’s playing around that of his soloist, Emil Gilels, also remains unsurpassed.

But it speaks to Vogt–who doesn’t shy away from a robust and stern touch in the outer movements–and his Sinfonia that no amount of comparison makes this recording appear any less attractive. The fresh-sounding orchestra has a natural forward drive but isn’t hectic or jittery. Nor do you hear any exaggerations or the type of self-consciously unsubtle “nuance” that often passes for interpretation these days. This recording–as does that of Marc-André Hamelin with Andrew Litton, to mention a recent and also excellent account–goes to show that good playing without ostentatious fingerprints need not end up sounding anonymous.

In the olden LP and CD days, the Handel Variations on this disc might have been considered the filler. In the streaming-age, playtime has become meaningless–and in any case, this isn’t an afterthought; interpretively, it might well be considered the lead attraction. There is a certain voracity with which Vogt bites into the piece, with a huge bandwidth of attack: from buttery soft to glassy hard. Gentle and gruff touches coexist peacefully; similarly, there are pompous and wildly colorful moments to be had. You can almost hear an orchestra perform behind it. This is more attention-grabbing (in the best sense) than the articulate sheen of the magnificent-yet-slightly-forgettable Murray Perahia (Sony), yet more coherently done than the wild-and-wilful Olga Kern’s take (Harmonia Mundi). In fact, it might just be the new reference alongside Jonathan Plowright (BIS), Leon Fleisher (Sony), and Garrick Ohlsson (Hyperion).

Reference Recording :
Concerto : Buchbinder/Harnoncourt (Telarc/Warner) ; Freire/Chailly (Decca) ; Fleisher/Szell (Sony) ; Gilels/Jochum (DG) ; Hamelin/Litton (Hyperion),
Variations : Fleisher (Sony); Ohlsson (Hyperion); Plowright (BIS)

  • BRAHMS, JOHANNES:
    Piano Concerto No. 2 Variations & Fugue on a Theme by Handel Op. 24
  • Record Label: Ondine – 1346
  • Medium: CD

Mais aussi, ce jour,

ce bel article-ci intitulé « Un Mendelssohn céleste par Lars Vogt«  sous la plume de Maciej Chiżyński,

faisant écho à mes articles particulièrement enthousiastes du 11 mars : «  » et du 5 avril derniers :« « … :

Un Mendelssohn céleste par Lars Vogt

Lars Vogt nous a quittés il y a trois jours. Il aurait soufflé aujourd’hui _ 8 septembre 2022 _ ses cinquante-deux bougies. Dans ce dernier disque, il se met au piano pour aborder les Concertos pour piano n° 1 et n° 2 de Felix Mendelssohn, dirigeant depuis l’instrument.

Dès les premiers accords du Concerto n° 1, Lars Vogt nous entraîne dans l’atmosphère solennelle de cette partition, alliant brio, panache, fougue et légèreté _ tout à la fois, en le plus splendide naturel… Empreint de verve _ oui _ dans les passages soumis à un tempo rapide, il n’en est pas moins raffiné _ oui _ dans les thèmes lyriques, respectant intelligemment les proportions entre la virtuosité et la poésie _ parfaitement, comme Mendelssohn le nécessite et le mérite. La phalange qu’il dirige ne lui cède pas le pas, déployant des couleurs chatoyantes et joyeuses _ oui ! Felix Mendelssohn est d’abord un musicien de la joie _, notamment chez les vents. Porté par une énergie solaire _ voilà : lumineuse autant que chaleureuse _, l’Orchestre de chambre de Paris se montre à la fois précis, plein d’amplitude expressive ainsi qu’attentif aux nuances que lui entonne le piano _ voilà.

Dans le deuxième Concerto, Lars Vogt subjugue tant par la finesse que par la souplesse agogique _ oui _, inculquant à cette page un souffle de profondeur _ mais oui. On se penchera sur la sonorité satinée des cordes, tout autant que sur la consistance des cuivres et la délicatesse des bois, adoucie par des demi-teintes pastel. Avec sa transparence des plans sonores, une articulation nette du piano et de l’accompagnement, Lars Vogt signe une référence moderne _ oui _ menée dans l’esprit d’une interprétation se voulant historiquement informée.

En bis, Lars Vogt propose le Capriccio brillant op. 22, une composition datant de 1832, élaborée entre le Premier et le Deuxième concerto. Il nous en livre ici une lecture lumineuse, s’imprégnant de couleurs vives et gaies, mais aussi riche de contrastes d’ambiances, vibrante et pathétique dans les moments de tension dramatique.

Voici un disque-testament _ rétrospectivement… _ poignant, une preuve éloquente que Lars Vogt était au sommet de ses possibilités artistiques, avec un énorme potentiel _ oui _ et une approche intelligente _ fine et exaltante _ de l’interprétation.

Felix Mendelssohn (1809-1847) :

Concertos pour piano n° 1 et n° 2 ;

Capriccio brillant op. 22.

Lars Vogt, piano et direction ; Orchestre de chambre de Paris.

1 CD Ondine.

Enregistré du 2 au 5 novembre 2021 à la Philharmonie de Paris.

Textes de présentation en anglais, allemand et français.

Durée : 51′ 34

 

En forme d’adieu à la personne de Lars Vogt,

mais aussi un au-revoir au musicien qu’il demeure pour nous par le disque…

Ce jeudi 8 septembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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