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La magique incarnation couperinienne de Carole Cerasi en son enregistrement de l’intégrale (10 CDs) des Pièces pour clavecin de François Couperin

26jan

Après avoir inauguré mon écoute

par les 3 CDS n°4, n°5 et les 2/3 du CD n°6

du coffret Metronome

de l’intégrale des Pièces pour clavier

de François Couperin (1668 – 1733),

qui comportaient les Ordres six à douze du Deuxième Livre de Pièces de clavecin (de 1717),

dans l’interprétation magistrale de Carole Cerasi

_ comme je m’en expliquais en mon article d’avant-hier : ,

en suivant les conseils très judicieux, comme je l’ai bien expérimenté !, de Jean-Charles Hoffelé… _

j’ai passé ces deux jours-ci à poursuivre mon écoute _ encore mieux qu’enchantée ! _,

par les sept autres CDs et 1/3

des Pièces de clavecin

du Troisième Livre (de 1722) _ comportant les Ordres treize à dix-huit _,

du Quatrième (et dernier) Livre (de 1730) _ comportant les Ordres dix-neuf à vingt-sept _ ;

et enfin du Premier Livre (de 1713) _ comportant les Ordres premier à cinq _ ;

ainsi que des huit Préludes et de l’Allemande de L’Art de Toucher le Clavecin (de 1716).

Eh ! bien, cette réalisation discographique _ en 10 CDs, chez Metronome _ de Carole Cerasi

est un événement extrêmement important musicalement :

les merveilles musicales succèdant au merveilles musicales ;

et François Couperin (1668 – 1733) nous apparaissant, rien qu’en cette musique de clavecin,

comme un compositeur égal

à Bach (1685-1750) ou à Rameau (1683 – 1764) !

Et à Domenico Scarlatti (1685 – 1757) _ lui, avare de titres sur ses si aventureuses, fastueuses et toujours brèves, pour lui aussi, étourdissantes sonates !!! _,

ses contemporains d’à peine d’une génération plus jeunes par l’âge !

Pas moins !

Tout en finesse et intimité

_ en son extraordinaire confondante variété ! _ ;

et, de fait, chez lui, rien n’est jamais ni attendu, ni mécaniquement prévisible, non ;

tout est toujours ravissante et tendre et douce éminemment touchante surprise !..

Et François Couperin inaugure aussi,

en ce premier tiers du XVIIIème siècle

_ je rappelle les dates de ses publications : 1713, 1716, 1717, 1722, 1730 _,

une expression radieuse

_ pudique et humble, sans esbroufe ni hyperbole ; mais avec infiniment d’esprit, de tact et de goût ! _

de l’intimité du vécu et du ressenti

_ ainsi que du pensé et de l’imaginé-fantasmé, ou tendrement rêvé ;

mais sans narcissisme aucun, ni complaisance envers soi :

c’est vers l’altérité toujours, et en son mystère, qu’il se penche,

en cette sorte de journal noté de sa fantaisie, au fil des jours et des rencontres impromptues advenant…

tant dans le dessin _ à la pointe hyper-fine : somptuosité des détails, quelle merveille ! _,

et les couleurs _ raffinées selon d’infinies subtiles nuances : les plus justes qui soient _,

du monde perçu _ proche, intime, comme un peu plus éloigné, aussi _ par lui,

que dans la manifestation de ce que lui, idiosyncrasiquement, éprouve,

ou s’invente

_ en peinture, on dirait que sa fantaisie vagabonde entre les parcs de Watteau et les intérieurs de Chardin.

Tel presque un prédécesseur _ en sa promenade _

et de l’Empfindsamkeit (d’un CPE Bach)

ainsi que du Romantisme à venir :

et cela, en une forme brève

_ sans que rien jamais pèse, ni encore moins pose… _

parfaitement classique

du Baroque français !

Et des goûts réunis

_ et parfaitement conciliés : ceux de Lully et Corelli… 

Ce samedi 26 janvier 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

La belle année François Couperin de Carole Cerasi

24jan

Carole Cerasi,

magnifique claveciniste turco-britannique,

vient de couronner en beauté l’année 2018 

du 350ème anniversaire de la naissance de François Couperin,

par un magistral coffret de 10 CDS

de l’intégrale de l’œuvre pour clavecin du compositeur :

le coffret Metronome METCD 1100.

C’est seulement  (!!) par un article de Jean-Charles Hoffelé

en date du 28 décembre dernier

sur le blog Discophilia de son site sur Artamag,

Couperin heureux

que j’ai pu prendre connaissance de cette importante sortie discographique ;

et alors que j’admire, depuis ses débuts discographiques, Carole Cerasi…


Ce coffret

commandé illico presto,

puis parvenu ce jour chez mon disquaire préféré,

afin de bien commencer à en percevoir,

revenu à mon domicile,

les merveilles de musique,

j’ai bien volontiers suivi le conseil du critique ;

et ai choisi de mettre d’abord sur ma platine

le premier disque (le disque n°4) du Second Livre de Pièces de Clavecin (de 1717) ;

qui comporte les sixième, septième et huitième ordre de ces pièces,

interprétées sur un clavecin du voisin barbastin Philippe Humeau, de 1989,

d’après un Antoine Vater, de 1738, à Paris

_ et cela d’autant plus qu’y figurent Les Baricades mystérieuses que j’aime tant…


Eh bien !

l’enchantement de cette interprétation

de ces merveilles de François Couperin

est au rendez-vous !

Avec, notamment, en effet,

d’extraordinaires Baricades mystérieuses _ à la plage n°5 de ce CD n°4.

Mais c’est le CD tout entier qui est éblouissant !

Voici ce que disait Jean-Charles Hoffelé en son Couperin heureux

du 28 décembre dernier :

Couperin heureux

COUPERIN HEUREUX

Carole Cerasi avait bien caché son jeu : alors que tant abordent en cette année anniversaire leur Couperin par un disque récital ou au mieux un livre entier, voici qu’elle nous offre d’un bloc l’intégrale des vingt-sept ordres, tout cela enregistré en un peu plus d’une année, L’Art de toucher le clavecin s’y ajoutant ensuite.

Merveille d’élégance que ce jeu souple qui suggère le tendre, peint les subtilités du sentiment, mais sait aussi se saisir des caractères que Couperin dessine d’un crayon vif. C’est la diversité de cet univers que la claveciniste exalte, jouant tout ce théâtre d’émotions dans les décors de quatre clavecins somptueux : littéralement, ils vous mettent les scénettes sous les yeux, peignent en couleurs cet univers à la Chardin où le détail est tout.

La manière tendre de la claveciniste réjouira plus les amateurs du Couperin d’Olivier Baumont que ceux de celui de Blandine Verlet ; Carole Cerasi soigne plus la forme, scrute l’écriture, sonde l’harmonie souvent audacieuse autant que les mélodies troublantes.

Sommet de cette somme parfaite qui remet à jour la discographie – en attendant de pouvoir entendre l’intégrale que Davitt Moroneyvient d’achever – un Deuxième Livre d’anthologie : Couperin libéré du regard sévère de Louis XIV y aiguisait sa plume, son imagination s’y débridait, ouvrant à l’instrument de nouvelles licences poétiques et à son art de nouveaux horizons : il faut entendre les éclats de La Triomphante, spectaculaire, mais aussi et surtout peut-être la nostalgie infinie de La Mézangère.

Tout au long des dix disques, le charme ne se rompt jamais, et atteint à une dimension supplémentaire dans les équilibres parfaits, la langue solaire du Troisième Livre. Les ombres du Quatrième Livre, ses nostalgies à peine voilées, peuvent paraître, elles sonnent avec une liberté de phrasés, un sens des proportions, une puissance poétique que Scott Ross avait jadis trouvés par éclipses.

Au moment de refermer cette boîte impeccable me parvient un autre disque de Carole Cerasi, celui qu’elle consacra il y a vingt ans à l’intégrale des Suites d’Elisabeth Jacquet de la Guerre : le grand geste dramatique, l’âpreté d’une écriture sévère et fulgurante, la clarté de ses conceptions font encore une fois mouche sur le magnifique Ruckers de 1636, celui-là même qu’elle joue tout au long du Premier Livre de son intégrale François Couperin.

LE DISQUE DU JOUR

François Couperin (1668-1733)
L’œuvre pour clavecin (Intégrale)

Carole Cerasi, clavecin

Un coffret de 10 CD du label Metronome METCD1100

Elisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729)
L’œuvre pour clavecin (Intégrale)

Carole Cerasi, clavecin

Un album du label Metronome METCD 1026

Photo à la une : La claveciniste Carole Cerasi – Photo : © DR

Le plaisir des neuf autres CDs de ce coffret magique

m’attend désormais…

Á suivre, donc.

Ce jeudi 24 janvier 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’année François Couperin vient de s’achever

01jan

L’année François Couperin

vient de se clore

d’une part, sur la disparition, le 30 décembre, de Blandine Verlet,

dont l’ultime CD fut,

au début de l’année 2018,

précisément un CD François Couperin,

intitulé Pièces de clavecin :

le CD Aparté …

Et, d’autre part, la parution française ,ces derniers jours de décembre,

d’une intégrale de l’œuvre de clavecin de François Couperin

par l’excellente claveciniste turco-britannique Carole Cerasi :

un coffret Metronome de 10 CDs…

Un compositeur unique au sein de notre si belle musique française…

Ce lundi 1er janvier 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Nouvel accord sur Reincken… et sur Clément Geoffroy…

25oct

Le 17 octobre dernier, il y a tout juste dix jours,

j’exprimai mon double enthousiasme

en mon article  

tant à l’égard d’un étonnant merveilleux compositeur incroyablement méconnu,

Johann Adam Reincken (1643 – 1722),

que vis-à-vis d’un très brillant jeune claveciniste, Clément Geoffroy, son interprète,

pour un superbe CD produit par L’Encelade,

le CD Johann Adam Reincken : Toccatas, Partitas & Suites,

ECL 1705.

Eh bien,

voici que sur son site,

Discophilia, les chroniques de Jean-Charles Hoffelé,

et en date du 22 octobre dernier,

celui-ci,

toujours très avisé,

émet un commentaire assez voisin

à propos de ce très brillant disque :

LE CLAVECINISTE DU TABLEAU

Jugez-en donc :

LE CLAVECINISTE DU TABLEAU

L’Hortus Musicus, quelques pièces de clavecin, trois pièces d’orgue, voilà tout ce que nous aura laissé durant sa longue existence (quatre-vingt-deux ans) Johann Adam Reincken, le claveciniste qui vous regarde droit dans les yeux au centre de la célèbre toile de Johannes Voorhoust que l’on peut admirer au musée de Hambourg. Buxtehude joue de la viole à ses côtés et le berce d’un regard extasié. Quelle merveille que cette allégorie de la musique ! et comme les pièces sereines et tendres, majestueuses et solaires qu’assemble Clément Geoffroy dans ce très bel album y sont bien assorties.

Le style français _ celui des Suites _ n’est jamais très loin dans ces musiques savantes qui ne renoncent pourtant jamais aux charmes, Reincken est un sensuel d’abord, ce que donne particulièrement à entendre le jeu vif et coloré de Clément Geoffroy qui envole le clavier du très piquant Emile Jobin d’après Ruckers, quel clavecin ! Idéal pour ces musiques où la danse le dispute aux toccatas et aux fugues.

D’avoir enfin tout un disque consacré à ce mince corpus que Gustav Leonhardt ou Carole Cesari n’avaient qu’effleuré permet de prendre la mesure de son importance _ oui ! _, la variété de ses affects, l’intelligence suprême de son harmonie qui fit attribuer la Toccata en la majeur à Purcell : une telle grâce dans l’éloquence pouvait prêter à confusion autant que la publication de l’œuvre dans un recueil anglais.

Johann Sebastian Bach savait bien l’importance de ce musicien pour les musiciens, il admirait son œuvre et avait transcrit au clavecin pour son usage domestique le Praeludium en ut majeur entre autres pièces tirées de l’Hortus Musicus.

Je ne peux plus quitter ces musiques brillantes et profondes, si subtilement et allégrement jouées par ce jeune claveciniste dont j’avais déjà admiré le premier album chez le même éditeur, courrez-y et commencez par la plage 14, ce Holländische Nachtigall au naturalisme délicieusement astringent.

LE DISQUE DU JOUR

Johann Adam Reincken(1643-1722)
Toccata en la majeur
Ballett, Partite diverse
Suite en la mineur
Toccata en sol mineur
Fugue en sol mineur
Praeludium en ut majeur
Suite en ut majeur
Holländische Nachtigahl
Die Meierin. Partite diverse

Clément Geoffroy, clavecin


Un album du label L’Encelade ECL1705

Photo à la une : © DR

Ce jeudi 25 octobre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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