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Un petit éclairage sur la singulière histoire du label discographique « Le Palais des dégustateurs », et de son créateur passionné, Eric Rouyer…

02août

Le numéro 16, de juin-juillet 2021 de Trémolo Magazine comporte, en ses pages 14, 15 et 16, un article intitulé « Musique à déguster qui présente un rapide historique de l’intéressant et original label discographique « Le Palais des Dégustateurs« .

Article que voici :

Une histoire de vins et de musique. Et pas n’importe quels vins mais, au contraire, les plus fameux crus de Bourgogne. Quand la vente et la spéculation autour des grands vins permettent l’enregistrement d’œuvres musicales.

Tout commence dans un des domaines viticoles les plus célèbres de France, la Romanée Conti. Grand par la réputation et l’excellence des vins qui y sont produits, petit par la taille du domaine : à peine plus d’un hectare et demi et un peu moins de 5 500 bouteilles produites chaque année. Exceptionnelles… et hors de prix. Un produit de grand luxe, qui alimente la spéculation.

Eric Rouyer est caviste, agent distri­buteur de vins. Il est également mélomane. Depuis 20 ans, il organise des concerts dans des lieux qui ne sont normalement pas dédiés à cela, notamment des caves en Bourgogne. Un jour, l’idée vient d’enregistrer un CD, qui sort en 2012. Et puis tout s’est emballé, raconte-­t-­il. Soutenu par une quinzaine des plus grands domaines viticoles de Bourgogne, le Palais des dégustateurs compte aujourd’hui a son catalogue 25 albums souvent doubles, et ce n’est pas fini.

Des lieux à l’acoustique difficile

Le premier enregistrement a eu lieu à la Goillotte, ancienne cuverie du Prince de Conti, à Vosne­ Romanée, les suivants dans ce même lieu ou à Beaune, dans le couvent des Jacobins. Des lieux atypiques, à l’acoustique difficile, comparée à celle d’un studio. Il y a de l’inconfort physique, explique Eric Rouyer. Il faut aux musiciens un peu de temps pour saisir la différence entre ce qu’ils entendent et ce que le micro enregistre. En revanche, j’assure un confort moral. Cultivant un côté atypique, Eric Rouyer « recrute » des musiciens qui, sans être sur le devant de la scène médiatique, sont des professionnels qui ont fait leurs preuves. Avec eux, il tisse un lien amical avant tout. Je les prends un peu en otage et ils vont au­-delà de ce qu’ils imaginent, observe-­t-­il. C’est ainsi que des CDs ont pu être enregistrés par Robert Levin, Anne Le Bozec, Boris Berman, Ya ­Fei Chuang et bien d’autres. Plutôt « hors système », le label a obtenu quelques distinctions : un diapason d’or, onze distinctions de Classica, un ffff dans Télérama… Il a déclenché l’enthousiasme du chef Alain Passard, dont le restaurant trois étoiles, l’Arpège, porte dans son nom l’attrait pour la musique de son créateur . Celui­-ci apporte son soutien au Palais des dégustateurs à chaque fois qu’il en a l’occasion. Et le lien entre tout cela est moins improbable qu’il n’y paraît. Après tout, grands vins, cuisine étoilée et musique relèvent tout simplement des plaisirs de la vie.

Une aventure financière

Créer un label discogra­phique est une aventure à tous points de vue. De son propre aveu, si Eric Rouyer a pu réaliser ses projets, c’est avant tout parce qu’il bénéficie de la confiance des vignerons, qui lui permettent d’enregistrer dans des lieux dédiés au vin. Pour autant, il s’agit toujours d’un énorme risque financier. Je le fais, c’est déraisonnable, et puis après, je me débrouille, s’amuse-­t-il. Avant d’avouer que son comptable s’arrache les cheveux.

Son activité profession­nelle de caviste et de négociant soutient le label et contribue à faire aboutir les projets. Selon lui, il y a 30 ans, cette aventure n’aurait pas été possible. Le vin est en effet devenu un produit de luxe durant les dernières décennies et connaît actuellement un emballement qui en fait un produit spéculatif. «Pour ceux qui ont de l’argent à dépenser, la bouteille de grand vin a remplacé la Porsche d’autrefois, observe­-t-­il. Une situation dont il ne se réjouit pas parce qu’il la juge symptôme d’un système malade, mais dont le label profite pour le moment. Jusqu’à l’inversion ? Un peu lassé des selfies avec les bouteilles, un vigneron aimerait faire évoluer ses pratiques et, puisque certains grands vins sont représentés par des agents, comme les artistes, il a demandé à être distribué par le label Palais des dégustateurs ; une « porte de sortie » pour son produit. Eric Rouyer travaille à cette évolution : représenter les grands vignerons à travers son label discographique. Et la petite entreprise soutenue par la réputation des vignerons, pourrait à son tour devenir un soutien pour ces derniers. En attendant, en passionné des bonnes choses, Eric Rouyer continue tous azimuts à s’enthousiasmer pour les grands vins comme pour la grande musique. Quand on assume une passion, on peut vivre des choses superbes, conclut-­il.

La Romanée Conti, un lieu magique

La célébrité de la Romanée Conti est très ancienne. Elle date de l’époque où le prince Louis François de Bourbon­ Conti l’achète, en 1760, pressentant qu’à cet endroit­-là, il se passe quelque chose de magique, raconte Eric Rouyer. Depuis le 18e siècle, la parcelle a connu de nombreuses mésaventures telles que l’arrivée des maladies cryptogamiques (l’Oïdium, le mildiou) et des ravageurs (la pyrale, le phylloxera), qui ont contraint à l’arrachage des pieds de vigne en 1945. Aujourd’hui, la parcelle est cultivée en biodynamie, à l’aide d’outils tirés par un cheval et elle est une des plus célèbres du monde, à tel point que les amateurs de vin viennent du monde entier pour la voir. Quant au prix d’une seule bouteille, il s’élève à plusieurs milliers d’euros… jusqu’à plus de 45 000 € pour une bouteille de l’année 2 000, par exemple.

Le terroir (le sol, le climat…) est ce qui fait la différence et permet de produire un grand vin. Entre un bon vin et un grand vin, ce qui fait la différence, c’est l’émotion, confie Eric Rouyer. On est dans le mystère. Et plus un vin est grand, moins on a de choses à dire.

La passion de la musique peut ainsi heureusement mener à l’écart des sentiers battus…

Ce lundi 2 août 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Quand les bouteilles lancées à la mer reçoivent une réponse (suite musicale) : une collection de superbes CDs du Palais des Dégustateurs…

22avr

Lundi dernier,

j’évoquais très elliptiquement _ en mon article   _ mon vif étonnement devant un phénomène tout récent pour moi :

voilà que certaines de mes bouteilles lancées à la mer _ je veux dire certains articles de mon blog « En cherchant bien« , ouvert le 3 juillet 2008… _ se mettent tout soudain à recevoir réponse _ mais oui ! _ de la part de quelques _ très improbables, pourtant _ lecteurs ;

ce phénomène est tout nouveau, et même très récent, du moins pour moi.

Merci Google !!!

Je n’ai assurément jamais rien fait pour rechercher la moindre popularité ;  mes articles étant, tout de même, presque toujours assez pointus…

Or ce jour,

suite à la lecture de mon _ pourtant assez bref _ article du 7 septembre 2019 ,

après un contact et une conversation téléphoniques reçus samedi dernier 17 avril

_ pris totalement au dépourvu, il m’a fallu tout de même quelques instants pour me souvenir et de Boris Berman, et de cet article mien déjà assez lointain (20 mois !) ; mais vite je me suis repéré dans ce contexte de mes passions musicales (je suis un fidèle…)… _,

voici que je viens de recevoir un colis de 13 CDs de musique, 2 CDs d’entretiens, et un livre…,

que m’a fait parvenir l’auteur de ce superbe travail d’édition discographique que sont les CDs du Palais des Dégustateurs,

l’éditeur discographique Eric Rouyer…

Et bien vite, j’ai retrouvé dans ma discothèque la collection de 10 CDs _ jusqu’alors _ en ma possession (très admirative) ; et j’en ai indiqué les titres, afin de ne pas recevoir de CDs qui feraient double emploi.

Le colis de ce jour était donc constitué des 13 autres CDs _ pas moins ! _, venant rien moins que compléter ainsi ma collection _ bien originale ; de grande qualité de soins (et cela, à tous égards) _ de CDs du Palais des Dégustateurs…

Bien sûr, j’en ai aussitôt commencé l’écoute,

d’abord par un choix des CDs Beethoven de Dominique Merlet : simplement somptueux !

Et en poursuivant par quelques CDs de ce magicien magnifique qu’est le claviériste _ et mozartien _ Robert Levin…

À suivre !

Il s’agit seulement pour moi, ce soir, de rendre grâce, à la générosité d’un éditeur qui tient avec passion, rigueur et élégance, à donner à partager ses propres goûts et choix musicaux : M. Eric Rouyer…

D’ailleurs,

au cours de mes diverses participations à des conférences et entretiens à la Cité du Vin, de Bordeaux,

j’avais déjà bien pris soin de signaler, et avec enthousiasme, l’existence de ces superbes CDs du Palais des Dégustateurs,

qui pouvaient, me semblait-il alors, intéresser cette toute noble jeune institution bordelaise…

À suivre, donc…

Ce jeudi 22 avril 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Décès d’un très grand chef : Mariss Jansons

01déc

Par un rapide communiqué

le site de Res Musica nous apprend ce jour

le décès hier à Saint-Petersbourg

de l’immense chef d’orchestre Mariss Jansons 

(Riga, 14 janvier 1943 – Saint-Petersbourg, 30 novembre 2019).

De lui,

je retiens d’abord

un splendide coffret de 10 CDs des 15 Symphonies de Dmitri Chostakovitch (EMI 0946 3 65330 2 4),

un non moins extraordinaire coffret de 13 CDs et un DVD The Radio Recordings 1990 – 2014 à la direction du Royal Concertgebouw Orchestra Amsterdam (RCO 15002) _ avec des œuvres de Hector Berlioz, Maurice Ravel, Vitold Lutoslawski, Pyotr Ilyich Tchaikosvsky, Bela Barok, Gustav Malher, Paul Hindemith, Peter-Jan Wagemans, Richard Strauss, Anton Webern, Johannes Brahms, Robert Schumann, Jean Sibelius, Ludwig van Beethoven, Arnold Schönberg, Modest Mussorgsky, Leos Janacek, Sofia Gubaidulina, Igor Stravinsky, Edgard Varèse, Olivier Messiaen, Gioachino Rossini, Luciano Berio, Francis Poulenc, Louis Andriessen, Sergei Rachmaninoff, Richard Wagner, Anton Bruckner, Bohuslav Martinu, Sergei Prokofiev _

et en un merveilleux coffret de 11 DVDs des 10 Symphonies de Gustav Malher, toujours avec le Royal Concertgebouw Orchestra Amsterdam,

Mariss Jansons dirigeant les 2e, 3e et 8e Symphonies de Malher :

un coffret RCO…

Peut-être le plus grand chef qui nous restait.

Mariss Jansons venait de diriger le 31 octobre dernier à la Philharmonie de Paris un concert

Weber (Ouverture d’Euryanthe),

Beethoven (le Concerto pour piano n°2, avc Rudolf Buchbinder)

et Chostakovitch (la Symphonie n°10)

avec l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise,

dont il était le chef attitré.

Nous demeurent les enregistrements…


Ce dimanche 1er décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Dans la discothèque

01avr

C’est assurément un plaisir que de retrouver, en les recherchant dans le désordre des piles de sa discothèque _ faute de prendre le temps qu’il faudrait afin de procéder enfin à son rangement systématique… _, des CDs qu’on n’a pas trop l’habitude d’écouter, mais qu’on se souvient bien d’avoir eus dans ses mains ; et de les avoir écoutés et appréciés…

Ainsi, hier soir

et cet après-midi même.

Hier soir,

en creusant autour des émouvants concerts que Philippe Sands organise avec ses amis, en l’occurrence le baryton-basse Laurent Naouri et le pianiste (de jazz) Guillaume de Chassy,

puis en surfant un peu sur le web _ il était tard _,

je tombe sur la vidéo d’une superbe interprétation d’une chanson, en russe, qui ressemble à une comptine, avec onomatopées, par Laurent Naouri et Guillaume de Chassy.

De fait, la vidéo mentionneun titre générique : Imaginary Songs,

ainsi que le nom de Prokofiev ;

et plus précisément, en anglais, encore ceci :

« Guillaume de Chassy, Laurent Naouri, Thomas Savy, Arnault Cuisinier. Sergei Prokofiev : transcriptions & improvisations _ au pluriel, donc _ from : piano sonata N°6 (2d mvt) / violin concerto N°1 (1st mvt) / piano concerto N°2 (1st mvt). Texts from : Russian nursery rhyme/Alexander Pushkin /Sergei Esenin. Excerpts from the album BRIDGES (Alpha-Classics, 2015) ».

Creusant un peu plus avant,

je repère de quel CD Alpha il s’agit là :

le CD Alpha 210 (paru en 2015) Eisler Prokofiev intitulé _ en effetBridges,

avec de, ou d’après, Hanns Eisler,

deux chansons extraites de son Hollywood Songbook (L’Automne californien et An den Kleinen Radioapparat),

mais aussi cinq Improvised Variations _ avec intervention de Guillaume de Chassy ? _, intitulées Bridges,

et numérotées de 1 à 5

(sur, successivement, An den Kleinen Radioapparat, Die Landschaft des Exils, Frühling, Hollywood Elegie II et Speisekammer 1942) ;

puis, d’après Sergei Prokofiev, cinq Transcriptions & Improvised Variations _ dues, toujours à Guillaume de Chassy ? _, et intitulées à nouveau Bridges,

et numérotées cette fois de 6 à 10.

Les trois extraits de la vidéo regardéeet admirée ! _ hier soir sur youtube,

concernent trois de ces Bridges-là, d’après Prokofiev,

celles numérotées 8, 7 et 10, par Guillaume de Chassy ;

et donc,

si l’on suit l’ordre d’interprétation de la vidéo de ces transcriptions et improvisations,

celle intitulée par Guillaume de Chassy Bridge 8 Nursery Rhyme, d’après le second mouvement de la sonate pour piano n°6 de Prokofiev ; et avec des paroles d’une nursery rhyme russe ;

celle intitulée Bridge 7 Evening Star, d’après le premier mouvement du premier concerto pour violon de Prokofiev ; et avec des paroles d’après Alexandre Pouchkine ;

et enfin celle intitulée Bridge 10 Autumn, d’après le premier mouvement du second concerto pour piano de Prokofiev ; et avec des paroles d’après Serge Essenine.

Ainsi Guillaume de Chassy a-t-il transcrit (puis improvisé sur) ces pièces instrumentales de Prokofiev, pour la voix,

en y adaptant des poèmes russes…

Mon second exemple, lui, concerne, cet après-midi, l’écoute de 16 h à 18 h, de l’émission La Tribune des Critiques de disques,

consacrée aujourdhui aux Comptines (Rikadla) de Leos Janacek.

Et il se trouve que sur les six interprétations (entre 1972 et 2015) proposées au disque,

ma préférée _ et de loin ! _, et qui l’a emporté _ haut-la-main _, tant auprès des trois critiques que du public,

est celle du CD Alpha 219 : Leos Janacek, Rikadla, par le Collegium Vocale Gent, le Het Collectief, dirigés par Reinbert de Leeuw,

un CD publié en 2015 également.

Retrouver au sein de sa discothèque ses CDs il y quelque temps écoutés,

est, pour le mélomane passionné, un plaisir supplémentaire !



Ce dimanche 1er avril 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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