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« Austérité et sensualité, rigueur et liberté » : les oxymores de la musique de César Franck, en un nouveau singulier CD (PDD 033) du Palais des Dégustateurs, de l’ami Eric Rouyer…

30oct

Outre la qualité de son oreille musicale, la fidélité amicale et musicienne est une des vertus d’Éric Rouyer,

l’âme éditoriale du passionnant label, toujours exigeant, Le Palais des Dégustateurs…

Ce mois d’octobre-ci 2023, paraît le CD PDD 033 de ce label, consacré à « César Franck et Blanche Selva« , par le piano toujours délié de Jean-Claude Vanden Eynden…

Outre un article très positif sur ce CD sous la plume de Jacques Bonnaure, à la page 82 du numéro 257 du Classica de ce mois de novembre, dont je retiens les excellentes expressions de « austérité et sensualité, rigueur et liberté » pour caractériser la singularité musicale de César Franck,

voici deux autres commentaires très laudatifs,

l’un de Michel Tibbaut :

« Bien cher Éric,

Votre CD Franck – Selva – Vanden Eynden est une pure merveille ! Aucune interprétation du Prélude, Choral et Fugue ne me satisfaisait vraiment entièrement… jusqu’à l’écoute de cette miraculeuse version ! Les tempos sont idéaux, ce qui est essentiel dans cette œuvre. Quant à l’émotion…
Les deux pages de Blanche Selva m’ont rappelé que Déodat de Séverac était son musicien de cœur » ;

et l’autre de Jean Lacroix _ dont on apprécie la plume et le jugement en ses articles de Crescendo _ :`

« Cher Monsieur Rouyer,

Après audition du disque de Jean-Claude Vanden Eynden, je partage tout à fait l’avis de Michel Tibbaut.
Le pianiste donne de Franck une magistrale vision personnelle, qui fouille la partition jusque dans son âme même, avec une sonorité ample et chaleureuse. Il y a beaucoup de sincérité chez Vanden Eynden, et l’on sent, comme il le dit dans sa note du 5 octobre, qu’il a une réelle intimité avec l’œuvre et que son interprétation résulte d’une véritable recherche de sens.
Le plaisir est grand aussi de découvrir sa lecture de Blanche Selva que je connais bien grâce, notamment, à Monsieur Guy Selva, avec lequel j’ai des échanges depuis quelques années déjà. Non seulement la transcription des Trois Chorals est éloquente, mais le charme de ses deux pièces ajoutées agit à plein régime.
Voilà un très beau CD, que je ne manquerai pas de saluer comme il le mérite dans mon futur texte sur le Palais des Dégustateurs. »
Ainsi que le podcast d’un entretien (de 31′ 28) entre Jean-Claude Vanden Eynden et Éric Rouyer, dans l’émission « Isère classique » de RCF radio, diffusée le 22 octobre dernier…

Une très belle réalisation discographique, donc…

Ce lundi 30 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le talent de Véronique Gens dans Chausson

28mar

Ce jour,

en son blog Discophilia

du site Artamag,

Jean-Charles Hoffelé chante

comme il se doit

le très grand talent de musicienne-chanteuse

de Véronique Gens,

 

en un CD consacré à Ernest Chausson (1855 – 1899) :

le CD Alpha 441.

L’article est intitulé

Mer vive :

J’abonde absolument en cet éloge

justissime

de l’art de l’interprétation

de Véronique Gens.

MER VIVE

Le Poème de l’amour et de la mer traîne derrière lui une tradition du vague, du triste, de l’esseulé, que Victoria de Los Angeles, Nedda Casei ou Irma Kolassi auront secouée à force de dire les mots _ ouf ! _, alors que tant de mezzo les auront noyés dans le tragique _ du pathos. Affaire de timbre aussi _ certes _, les trois pré-citées éclaircissaient leurs voix (même Kolassi), faisant entendre les rythmes des poèmes de Maurice Bouchor ; affaire d’orchestre aussi, et aucune ne fut vraiment aidée dans ce domaine.

Véronique Gens, elle, a cette chance : l’orchestre très mobile que lui règle Alexandre Bloch fait entendre toutes les subtilités _ oui _ qu’y a mises Chausson, fluide, précis dans le souple _ un wagnérien, certes, mais à la française _ ; cette liane _ oui : serpentine… _  porte et entoure la voix ardente _ oui _ de la soprano, qui anime chaque mot, emporte chaque élan _ surtout : l’élan de la phrase important bien davantage que les mots séparés… _, distille comme l’orchestre une lumière _ voilà : vibrante sans excès _ dont l’œuvre est souvent privée.

Éclairé par ces émotions, le tragique pourra paraître sans emphase _ pathos _, l’amer se distiller dans des étouffements, des feulements : lorsque l’œuvre vire au sombre, n’est-ce pas l’étrangeté d’abîmes que Schönberg mettait dans son Pelleas und Melisande qui s’invite soudain ?

Pour ce Poème _ vraiment _ magnifique _ en effet ! _, le disque serait absolument gagnant, la Symphonie qui lui fait suite n’est pas absolument de la même eau – Frederick Stock, Dmitri Mitropoulos, Charles Munch, Pierre Monteux, Paul Paray auront parlé ici avec une autre intensité – mais du moins donne-t-elle tout à entendre de cette partition complexe, où Claude Debussy semble sourdre de l’ombre de César Franck.

LE DISQUE DU JOUR

Ernest Chausson (1855-1899)
Poème de l’amour et de la mer, Op. 19
Symphonie en si bémol majeur, Op. 20

Véronique Gens, soprano
Orchestre National de Lille
Alexandre Bloch, direction

Un album du label Alpha Classics 441

Photo à la une : la soprano Véronique Gens – Photo : © DR

Chausson vaut assurément le détour.

Surtout ainsi incarné

par la voix souple et profonde, sans pathos aucun,

mais ô combien lumineuse,

de Véronique Gens.

Ce jeudi 28 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

La sonate pour violon et piano de César Franck « sans violon » : un merveilleux CD de Michael Korstick

03mar

Le 13 février dernier, sur son blog Discophilia

du site Artamag,

Jean-Charles Hoffelé signait un très intéressant article intitulé Sonate sans violon,

consacré à un superbe _ ou plutôt merveilleux ! _ CD du pianiste Michaël Korstick :

le CD CPO 555 242-2.

Ce CD comporte,

outre les célèbres Prélude, Choral et Fugue,

et Prélude, Aria et Final,

une transcription pour piano seul (par Alfred Cortot) de la Sonate pour violon et piano

de César Franck (1822 – 1890).

Eh bien,

ce CD tient merveilleusement ses plus belles promesses

_ ainsi que celles de l’article de Jean-Charles Hoffelé.


SONATE SANS VIOLON


Alfred Cortot, qui donna si souvent la Sonate de Franck avec Jacques Thibaud, décida un jour de la jouer seul : il en réalisa une transcription magnifique, très pianistique, d’une fidélité irréprochable à l’original, où paraît tout son amour pour les œuvres pianistiques du compositeur de Psyché.

Alexandre Paley en avait enregistré une version un rien brouillonne, Michael Korstick en la plaçant au centre de son disque, entre les deux opus majeurs _ oui _ pour piano solo, l’éclaire d’une lumière ardente _ parfaitement ! _, lui donne des allures de symphonie, et par l’ampleur de son jeu, la vitalité irrépressible _ oui _ de sa conception lui apporte les couleurs de l’orgue.

Quel piano somptueux _ c’est dit _, dont le geste envole le clavier, osant infuser ici une puissance romantique qui transfigure non seulement la Sonate, mais aussi les Prélude, Choral et Fugue et Prélude, Aria et Final, autant réussis dans leurs moments d’introspection, où le clavier de Michael Korstick sculpte les ombres, que dans les grands déploiements de lumière _ oui, oui, oui.

Les structures sont parfaites, les polyphonies en vitrail ardentes, le souvenir de Bach, omniprésent, avoue tout ce que Franck l’organiste doit à son modèle, si bien que ces cahiers trop souvent romantisés atteignent à une certaine intemporalité classique _ mais oui _ par la pureté de jeu du pianiste allemand, son évidence _ éclatante.

Chez lui dans la musique française depuis son intégrale Debussy, il doit maintenant nous rendre quelques visites à Chabrier et à Ravel.


LE DISQUE DU JOUR


César Franck (1822-1890)


Prélude, Choral et Fugue, FWV 21
Prélude, Aria et Final, FWV 23
Sonate pour violon et piano en la majeur, FWV 8 (arr. pour piano seul : Alfred Cortot)

Michael Korstick, piano

Un album du label CPO 5552422

Photo à la une : le pianiste allemand Michael Korstick – Photo : © DR

 


Ce dimanche 3 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un beau CD de musique de chambre française : « Crépuscule », du Duo Luperca

21juin

Le Duo Luperca,

constitué d’Aurélienne Brauner, au violoncelle,

et Lorène de Ratuld, au piano,

nous offre,

comme à l’occasion de la Fête de la Musique, ce 21 juin,

un très réussi CD de récital de musique de chambre française,

composé d’une transcription _ superbe ! _ de la Sonate pour violon et piano en la mineur (de 1896) de César Franck,

de la Deuxième Sonate pour violoncelle et piano en sol mineur, opus 117, de Gabriel Fauré (de 1922)

& de la Sonate pour violonvcelle et piano en do mineur opus 27, de Louis Vierne (de 1910-11).

Soit un très beau CD Anima Records.

Ce jeudi 21 juin 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

 

Rendre le feu de Dieu – Mendelssohn en sa grâce : le miracle du CD « Works for Cello and Piano », par Daniel Müller-Schott & Jonathan Gilad, magnifiques !

19oct

Je veux saluer

de la plénitude joyeuse de mon enthousiasme

de délectation renouvelée _ je passe et repasse ce magique CD en boucle !!!! _

la merveille discographique

qu’est le CD d’œuvres pour violoncelle et piano de Felix Mendelssohn

que nous donnent ces jours-ci les magnifiquement et merveilleusement inspirés

Daniel Müller-Schott _ sur son violoncelle « Ex Shapiro » : « instrument créé par Matteo Gofriller, à Venise, en 1727« , précise le livret _

et Jonathan Gilad _ cette fois-ci encore et à nouveau toujours prodigieux de justesse et de vie !!!! _,

en un CD Orfeo intitulé simplement

Works for Cello and Piano,

et, surtout,

interprété

avec l’étincelle de vie et le souffle léger, souple et profond,

de la joie vraie

qui convient

à ce compositeur,

qui, lui-même, est

et est demeuré, à jamais _ en une éternité spinozienne ! _,

la juvénilité vive, mature et accomplie

incarnée

_ cf ce précédent article mien (du 9 janvier 2010) :

Découvrir (encore) au CD des oeuvres (encore) inédites de Félix Mendelssohn

à propos de Félix Mendelssohn :

un créateur de génie que décidément j’affectionne spécialement !

dans la filiation musicale du plus brillant des fils Bach,

Carl-Philipp-Emanuel Bach (1714-1788),

via le très excellent maître berlinois de Felix : Carl-Friedrich Zelter (1758-1832) !

ne l’oublions pas

afin de mieux goûter,

en la plénitude de son immensément généreuse palette,

la flamme de vie

qui anime toujours, et si intensément, toute la musique,

jeune à jamais,

de Felix Mendelssohn !.. _  :

soit, pour ce sublime enregistrement, le CD Orfeo C 750 101 A…


Le programme,

idéalement composé,

s’ouvre

magnifiquement _ le ton de fond (ainsi que la pulsation de vie fondamentale !) en est donné ! _

par les jubilatoirement

à jamais _ voilà l’éternité spinozienne ! _ juvéniles

Variations concertantes opus 17,

intitulées primitivement Andante con Variazoni, quand elles furent achevées, à Berlin, le 30 janvier 1829

_ Felix (Felix Mendelssohn, Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 6 novembre 1847) allait avoir vingt ans dans quatre jours… _,

et composées par Felix pour son frère cadet Paul (1812-1874),

banquier _ il avait repris la banque de leur père _

et surtout excellent violoncelliste _ « de niveau quasi professionnel« , indique le livrettiste du CD _ :

« c’est à lui _ Paul Mendelssohn _ que furent dédiées les Variations concertantes opus 17

dans la première édition parue chez Mechetti à Vienne ;

et c’est avec lui que le compositeur _ Felix _ testa ces pages

avant de les créer et de les faire imprimer » :

d’où leur caractère, si éminemment sensible en cette interprétation que je dirai

de feu,

et de vie

et d’intimité

si heureuses, joyeuses…

Entre les deux Sonate für Violoncello und Klavier :

la première, la Sonate en si bémol majeur opus 45

_ « dans sa première édition, intitulée, à juste titre, « Sonate für das Pianoforte und Violoncello« , suivant en cela la tradition des cinq sonates pour violoncelle de Beethoven, pour lesquelles le piano est mentionné en premier. Cependant, Mendelssohn réussit encore mieux que Beethoven à équilibrer les deux instruments, même si le piano conserve toujours un rôle de leader« , indique toujours mieux que pertinemment le livrettiste de ce CD, Joachim Draheim _,

achevée le 13 octobre 1838,

et commentée _ merveilleusement ! _ ainsi, en 1839, par l’ami et admirateur de Mendelssohn qu’était Robert Schumann, en un article de sa Neue Zeitschrift für Müsik :

« Si lui aussi (= Mendelssohn) a le sourire aux lèvres,

c’est celui de la joie que lui procure son art, du plaisir tranquille de l’intimité ;

partout ce regard bienveillant, ce bien-être intérieur, cette quiétude, cette grâce de l’esprit !

Cette sonate est l’une de ses toutes dernières œuvres ;

j’aimerais, sans être mesquinement réprimandé, pouvoir expliquer la différence entre ses compositions d’aujourd’hui et celles d’hier ! Elles me semblent toutes aspirer à davantage de musique, de finesse, de transfiguration.

Si je ne craignais pas d’être mal compris, je dirais même qu’elles sont plus mozartiennes…

Cette sonate est la plus pure qui soit,

sa musique est la plus parfaite qui soit,

une sonate si belle, si limpide, si originale,

comme seules peuvent en produire les plus grands artistes,

et surtout une sonate pour les familles les plus cultivées, idéale après la lecture de poèmes de Goethe ou de Lord Byron« …

_ Schumann est lui aussi un pur génie !

et la seconde, la Sonate en ré majeur opus 58

achevée à Leipzig, en mai-juin 1843,

entre ces deux grandes sonates, donc,

Daniel Müller-Schott et Jonathan Gilad

viennent nous offrir

aussi

4 pièces brèves

merveilleuses, elles aussi,

de délicatesse et de vie _ et de chant ! :

d’abord, deux transcriptions pour violoncelle et piano

réalisées par Daniel Müller-Schott lui-même

de deux des plus célèbres lieder de Felix Mendelssohn :

_ la transcription du lied « Sur les ailes du chant« , l’opus 34/2 _ sur un poème de Heinrich Heine _ ;

_ suivie de celle du lied « Chant du roseau«  (« Sur l’étang impassible« ), l’opus 71/4 _ sur un poème de Nikolaus Lenau _ ;

puis deux pièces pour violoncelle et piano composées par Felix pour des amis,

mais que, beaucoup trop modestement, « Mendelssohn,

très critique envers lui-même,

ne considérait pas dignes d’être publiées » :

_ « le bref Assai tranquillo en si mineur _ sans numéro d’opus, donc _,

écrit dans le style d’une « romance sans paroles »,

(…) en cadeau d’adieu à son ami et successeur au poste de Directeur de la musique à Düsseldorf Julius Rietz » ;

_ puis, le Lied ohne Worte, en ré majeur pour violoncelle et piano

_ qui est « l’unique « romance sans paroles » à ne pas être écrite pour piano seul« _,

dédié à la violoncelliste virtuose française Lise Barbier Christiani ;

et qui ne fut _ donc _ publié qu’après la mort du compositeur, en 1868,

et auquel fut alors attribué le numéro d’opus 109

Tout le prix de cet enregistrement discographique

si merveilleusement pétillant de vie

de ces œuvres pour violoncelle et piano

de Felix Mendelssohn-Bartholdy

tient à la magie

de l’interprétation

des deux _ magnifiquement jeunes _ interprètes

_ Daniel Müller-Schott, né à Munich en 1976, a 34 ans ;

et Jonathan Gilad, né le 17 février 1981, à Marseille, a 29 ans…

Leur jeu

_ je l’ai comparé sur ma platine à celui des très bons Jan Vogler et Louis Lortie, en un CD Berlin Classics 01 15182BC _

est celui même

de la jeunesse…

Dans un ordre similaire _ si c’est possible ! voire sensé !! _ de perfection _ ou vie ! _ de l’interprétation,

mais pour violon et piano, cette fois,

je veux signaler aussi,

au passage,

le magistralement magique CD

que viennent de réaliser les tout aussi prodigieux

Vadim Repin _ au violon _

et Nikolai Lugansky _ au piano _ :

les Violin Sonatas de Franck, Grieg et Janáček,

pour Deutsche Grammophon ;

soit le CD Deutsche Grammophon 477 8794 Violin Sonatas

de Franck, Grieg & Janáček.

La sonate en la majeur de César Franck,

tout spécialement,

n’a probablement jamais aussi splendidement

_ intensément et avec la profondeur (à la française !) qui lui convient ! _

rayonné !!!

A vos platines !

Titus Curiosus, le 19 octobre 2010

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