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Le Beethoven rayonnant et solaire de Lorenzo Gatto et Julien Libeer : les CDs Alpha 240, 407 et maintenant 565, des Sonates pour violon et piano de Ludwig van…

23nov

Quelle rayonnante joie solaire

nous procure l’intégrale des 10 Sonates pour violon et piano de Beethoven,

par Lorenzo Gatto et Julien Libeer,

avec les CDs Alpha 240, 407 et maintenant 565…

J’abonde donc dans le sentiment magnifiquement chaleureux de Jean-Charles Hoffelé

qui a accueilli comme il se doit

les trois volumes de cette intégrale,

enregistrés en janvier 2016 (CD Alpha 240),

décembre 2017 (CD Alpha 407)

et avril et mai 2019 (CD Alpha 565) ;

dont voici les trois chroniques successives de ces trois superbes CDs,

respectivement intitulées

L’Évidence, le 21 juin 2016 ;

Instrumentarium, le 17 octobre 2018 ;

et Printemps, ce 20 novembre 2019 :


L’ÉVIDENCE

La Sonate “Kreutzer” est longtemps restée à mon goût la propriété privée de Bronislaw Huberman et d’Ignaz Friedman : un équilibre désarmant, une fantaisie tour à tour tendre ou rageuse, quelque chose d’une complétude idéale entre un archet chanteur et un piano orchestre qui dépassait la chambre pour s’ébattre au plein air.


Voilà que je retrouve enfin cette sensation de liberté, d’aventure, de brio _ formidables, oui _ et de poésie _ bien sûr, aussi, et c’est capital. Cette capacité à changer de sentiment en une demi-mesure, qui rappelle que le génie de Beethoven est inféodé au principe de l’improvisation _ voilà ! _, Lorenzo Gatto la maîtrise avec une diversité de vocabulaire sciante : il donne à entendre toutes les hardiesses de l’écriture, démultipliant les possibilités physiques de son instrument. Mais ce génie qui vous fera frissonner tout au long de cette Kreutzer anthologique ne serait pas absolu si le piano volatile et sonore de Julien Libeer ne le soutenait avec cette énergie et ce style impeccable _ oui ! _ : la touche tombe pile dans l’archet.


C’est enivrant à force de perfection, irrésistible, assez magnifiquement enregistré (Aline Blondiau), et laisse augurer de ce qui semble être une intégrale _ en effet. Les Quatrième et Deuxième Sonates, subtilement brossées, semblent l’indiquer. Et maintenant, s’il vous plaît, vite le second volume, qui je l’espère, s’ouvrira _ mais oui !  _ avec Le Printemps.


LE DISQUE DU JOUR

cover gatto libeer alphaLudwig van Beethoven(1770-1827)
Sonate pour violon et piano No. 2 en la majeur, Op. 12
No. 2

Sonate pour violon et piano No. 4 en la mineur, Op. 23
Sonate pour violon et piano No. 9 en la majeur, Op. 47 « Kreutzer »

Lorenzo Gatto, violon
Julien Libeer, piano

Un album du label Alpha Classics 240

Photo à la une : © DR…

INSTRUMENTARIUM

Un premier volume m’avait transporté, le second itou. Tant d’intégrales des Sonates pour violon et piano de Beethoven excellent parmi une discographie si abondante, mais Lorenzo Gatto et Julien Libeer sont bien les seuls à m’emmener aussi loin que ne le firent Joseph Szigeti et Claudio Arrau à chaque fois que je reviens à leur enregistrement justement légendaire.


Le nouvel album est dominé par une version solaire _ oui ! _, uniment heureuse _ en effet ! _, de la 10e Sonate. Son sol majeur radieux resplendit dans l’archet miellé de Lorenzo Gatto, qui épanouit le ton de confidence rêvée de l’Adagio, merveille où le piano de Julien Libeer est comme un second personnage. Et leurs échanges de trilles au début de la sonate !


Admirable tout du long, leur Printemps n’a pas la sombre profondeur que voulait y entendre Enesco, mais impose comme dans l’ensemble de l’album un classicisme _ oui _ un rien hautain qui libère Beethoven de ses tempêtes _ annonciatrices du romantisme _, y compris dans la Première Sonate où enfin il s’émancipe _ cette fois _ de Mozart, non par la révolte, mais par l’éclosion soudaine d’un nouveau style.

C’est décidément bien vu pour ce qui est déjà la grande intégrale du cahier _ oui _ en ce nouveau siècle, soucieuse de s’approprier également les apports de l’interprétation historiquement informée et d’en dépasser _ avec une fantaisie pleine de grâce _ les dictats. Le magnifique Stradivarius « Joachim » à lui seul est exemplaire par la plénitude de sa sonorité, le fruité de ses harmonies, mais le piano que joue Julien Libeer l’est tout autant, création du facteur Chris Maene qui l’a réalisé sur un plan de cordes parallèles, mettant dans un piano moderne l’esprit et les couleurs d’un piano de l’époque de Beethoven : écoutez seulement avec quelle plénitude il s’accorde avec le violon de Lorenzo Gatto.


LE DISQUE DU JOUR


Ludwig van Beethoven(1770-1827)
Sonate pour violon et piano No. 1 en ré majeur,
Op. 12 No. 1

Sonate pour violon et piano No. 10 en sol majeur, Op. 96
Sonate pour violon et piano No. 5 en fa majeur, Op. 24
« Le printemps »

Lorenzo Gatto, violon
Julien Libeer, piano

….

Un album du label Alpha 407

Photo à la une : © Alpha Classics

PRINTEMPS

Voilà, le voyage _ des 10 Sonates pour violon et piano _ est déjà fini, et cet ultime volet de l’intégrale la plus juvénile _ oui ! à la Mendelssohn… _ des Sonates pour violon et piano de Beethoven sonne comme un printemps en plein automne.


Quel entrain encore un peu mozartien _ oui _ les deux amis mettent à l’Allegro (très) con spirito de la Troisième Sonate, petit bijou dont l’Adagio pris leste, respectant à la lettre le « con molta espressione », roule tout un paysage ombrageux. Merveille, le violoniste et le pianiste ont le même cantabile souple _ absolument ! quelle grâce ! _, et Julien Libeer, je ne sais comment, transforme son clavier en ondes _ oui.


Pour la fin du parcours, ils auront gardé tout l’Op. 30, triptyque où la pensée de Beethoven se radicalise, cahier novateur qui désarçonna les mélomanes : c’est le chant intérieur, et une certaine dolence qui parcours les trois Sonates, Beethoven essayant d’y fuir cette surdité qui l’assaille.

Entendre autrement, et faire entendre tout un nouveau monde, c’est bien ce à quoi Julien Liebeer et Lorenzo Gatto parviennent, éclairant avec un lyrisme déchirant ces pages sublimes d’un musicien perdu qui concentre son art, l’exauce en quelque sorte vers une dimension spirituelle. Je ne les avais pas entendues aussi émouvantes, aussi pleines de caractère et d’interrogations _ voilà _, depuis la gravure de Josef Szigeti et de Claudio Arrau.

Et maintenant, quoi pour demain ? Mozart ?

LE DISQUE DU JOUR

Ludwig van Beethoven(1770-1827)
Sonate pour violon et piano No. 3 en mi bémol majeur,
Op. 12 No. 3

Sonate pour violon et piano No. 7 en ut mineur,
Op. 30 No. 2

Sonate pour violon et piano No. 6 en la majeur,
Op. 30 No. 1

Sonate pour violon et piano No. 8 en sol majeur, Op. 30 No. 3

Lorenzo Gatto, violon
Julien Libeer, piano

Un album du label Alpha 565

Photo à la une : le pianiste Julien Libeer et le violoniste Lorenzo Gatto – Photo : © DR

Une musique qui vit pleinement

et fait du bien…

L’année du 250ème anniversaire de Beethoven (1770 – 1827)

s’annonce merveilleusement.

Ce samedi 23 novembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

La langoureuse clarinette sans pathos du justissime classicisme brahmsien, par Pascal Moraguès

20déc

Après avoir merveilleusement servi

la clarinette de Mozart,

l’excellent Pascal Moraguès

vient nous enchanter

avec une magnifique CD Brahms

Clarinet Sonatas & Trio,

le CD Indé Sens !INDE 111,

avec le piano de Franck Braley

pour les Sonates opus 102 n°1 et n°2

de l’été 1894,

et encore le violoncelle de Christian Poltéra

pour le trio opus 114

de 1891.

La performance,

parfaite,

est enchanteresse.

C’est un ravissement sans pathos ;

simplement justissime….

Brahmsien.

Ce jeudi 20 décembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa 

Le parfait CD Chopin droit et tendre de Leif Ove Andsnes : les 4 Ballades et 3 Nocturnes idéalement incarnés !

26sept

Pour son premier CD Chopin

intégralement consacré à ce compositeur,

Leif Ove Andsnes

nous offre un parfait jeu droit _ pleinement classique _ vibrant de tendresse maîtrisée _ sans la moindre once de maniérisme ;

à comparer à l’insoutenable Volodos (cf l’article lucide L’Insoutenable lourdeur du paraître, d’Alexandre De Louit, le 1-2-2004, sur le site de Res Musica ; les choses ne se sont pas arrangées depuis… ;

ni de froideur non plus ! _ :

les 4 Ballades, opus 23, 38, 47 et 52,

ponctuées de 3 Nocturnes choisis,

les numéros 4, 13 et 17,

opus 15 n°1, opus 48 n°1 et opus 61 n°1, 

en un CD Sony 19075822932 de toute beauté !

Chopin: Ballades & 3 Nocturnes Product Image


C’est parfait !!!

Ce mercredi 26 septembre 2018, Titus Curiosus – Titus Curiosus

 

Hors du temps : le Bach de Daniel Lozakovich

01août

Le Bach « Hors du temps  » de Daniel Lozakovich,

en son CD DG 479 9372…

Hors du temps :

ainsi intitule très justement l’article qu’il lui consacre sur son site Artamag

l’excellent Charles Hoffelé.

HORS DU TEMPS


Commencer chez Bach. Les pianistes le veulent parfois – Gould, Levit -, les violonistes plus rarement. Yehudi Menuhin aura été le premier, inspiré par Enesco et y définissant d’emblée son art, perfection de l’archet (qui ne durera qu’un temps) incarné par la spiritualité (qu’il conservera toujours).

Daniel Lozakovich, tout jeune homme qu’il soit encore, a la perfection et l’esprit (écoutez comme sa Chaconne est incarnée, vrai verbe musical qui déploie une prophétie dans l’arc en ciel des polyphonies). Mais pour la pure beauté du son, la caractérisation des registres, l’archet vocal et infini, c’est Nathan Milstein qu’il rappellera à tous, imparablement. Il ferait beau voir qu’il s’en plaigne.


Tout le disque a d’ailleurs un ton année cinquante, pour l’accompagnement d’orchestre mais aussi dans la nature même du jeu du violoniste qui sait pourtant faire danser son violon, mais toujours dans une mesure, un équilibre, comme voulant sacrer un classicisme parfait.

Cette magnificence abstraite, la conduite si éloquente de cet archet divin, désignent un immense musicien, et la puissance naturelle de sa sonorité commande que demain il nous offre le Beethoven.

LE DISQUE DU JOUR

Johann Sebastian Bach(1685-1750)
Concerto pour violon, cordes et basse continue No. 2 en mi majeur, BWV 1042
Concerto pour violon, cordes et basse continue No. 1 en la mineur, BWV 1041
Partita pour violon seul No. 2 en ré mineur, BWV 1004

Daniel Lozakovich, piano
Kammrorchestre des Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Radoslaw Szulc, direction

Un album du label Deutsche Grammophon 4799372

Photo à la une : © DR

Un violoniste prometteur…

Ce mercredi 1er août 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Giulia Frasi in London » : un délicieux voyage, enchanteur, au pays du dernier Haendel, autour de 1750

08avr

Sur ma platine,

un délicieux CD (Chandos CHSA 0403) Giulia Frasi in London

par la soprano Ruby Hughes & The Orchestra of The Age of Enlightenment, sous la direction De Laurence Cummings.

Le programme,

construit tout entier sur la carrière à Londres de la soprano lombarde Giula Frasi (fl. 1740 -1774),

présente à Londres à partir de l’automne 1742, pour la troupe d’opéra italien de Lord Middelsex, « peu de temps après que Haendel ait décidé de cesser de composer et de faire représenter des opéras sur la scène londonienne« , choisissant de se consacrer désormais à la composition d’oratorios chantés en anglais : Susanna (1749), Solomon (1749), Theodora (1750), The Choice of Hercules (1751), Jephta

est idéalement composé

sur des airs de Handel (1695 – 1759), bien sûr,

mais aussi Arne (1710 – 1778 : AlfredArtaxerxes), Smith (1712 – 1795 : Paradise Lost, Rebecca), Ciampi (1719 – 1762 : Adriano in Siria, Il Trionfo di Camilla) et Hayes (1738 – 1797 : Telemachus),

et magnifiquement incarné par la soprano anglaise Ruby Hughes,

à la voix souple d’une merveilleuse douceur et parfaitement mélodieuse

dans des airs ravissants composés tout exprès pour la voix et l’art du chant élégiaque de Giulia Frasi ;

à un moment de sortie du Baroque vers le tout premier classicisme _ bientôt représentè à Londres même par les œuvres (pré-mozartiennes ?) de Jean-Chrétien Bach.. 

Très chaudement recommandé…

Ce dimanche 8 avril 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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