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De l’apport, pour l’interprète, jusqu’à l’incandescence, d’un instrument particulier, voire original et imprévu, pour incarner-servir au mieux la plus pure idiosyncrasie même de telle ou telle oeuvre, ainsi incarnée-sublimée…

06mar

La question de l’apport, pour l’interprète, d’un instrument particulier, voire original et même totalement imprévu, pour servir au mieux et incarner _ et même sublimer ! _ telle ou telle œuvre musicale :

ce questionnement me travaille l’esprit depuis l’écoute enthousiasmée du clavecin  qui sert si merveilleusement le jeu de Jean Rondeau, dans son éblouissante interprétation d’œuvres de Joseph Haydn, de Mozart, de Muzio Clementi, et même de Claude Debussy, comme il vient de si bien le réussir en son CD « Gradus ad Parnassum » _ cf mes articles des 2 mars  «  » et 3 mars derniers « « 

Ce qui m’amène à me ressouvenir de ce qu’a pu, par exemple, apporter le divin dulcimer-pantaléon de Margit Übellacker, découvert dans le splendide CD « Portus Felicitatis«  _ le CD Ramée RAM 1302 _, pour des œuvres de Johann-Georg Reutter (1708 – 1772) _ dont le plus que fascinant pizzicato qui illumine le générique du « Mademoiselle de Joncquières » d’Emmanuel Mouret ; cf la conclusion de mon article du 16 janvier dernier : « «  _à un merveilleux, lui aussi, CD « Hebenstreit’s Bach«  _ Ramée RAM 2101 _, par la même magicienne Margit Übellacker dans des œuvres de Johann-Sebastian Bach (1685 – 1750), cette fois…

Quand l’instrument illumine, par la splendeur que sait bien sûr en tirer son exceptionnel interprète, l’idiosyncrasie même des œuvres ainsi portées à une bouleversante et évidente toute pure incandescence…


Ce lundi 6 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et écouter en boucle le délicieux CD « Gradus ad Parnassum » de Jean Rondeau, sur son magique clavecin…

03mar

Et,

en suivant mon article d’hier « « ,

j’écoute délicieusement en boucle _ de 82′ 23 _ ce merveilleux CD « Gradus ad Parnassum«  _ Erato 5054197416170, paru ce vendredi 3 mars _ de Jean Rondeau et son clavecin parfaitement idoine aux pièces si judicieusement choisies du programme qu’il s’est très intelligemment composé, de Palestrina à Debussy, via Fux,

en m’attardant tout particulièrement aux œuvres si heureuses et radieuses de Haydn, de Mozart, et aussi de Clementi en 2004, pour le très remarquable CD Pan Classics 10171 « Muzio Clementi Late Works for pianoforte« , par Edoardo Torbianelli sur un pianoforte Clementi & Co de 1812, voici ce que je disais sur un blog, « L’Agenda de Francis Lippa«, que Jean-Paul Combet m’avait spécialement ouvert alors pour son label Alpha Classics : « Un très intéressant, et plein de charme, « Late Works for Pianoforte » de Muzio Clementi (compositeur injustement décrié…) par Edoardo Torbianelli, très en verve : Vladimir Horowitz n’avait pas nécessairement mauvais goût ; en tout cas, un tel enregistrement nous oblige à mieux repenser l’histoire et l’esthétique du clavier, au tournant d’un certain classicisme : ce n’est déjà pas rien… » ; ainsi l’œuvre de Muzio Clementi (Rome, 24 janvier 1752 – Evesham, 10 mars 1832) est-elle à bien mieux explorer et redécouvrir, comme nous en donne subtilement ici le goût, Jean Rondeau, sur son merveilleux clavecin qui avcc tendresse vole _, auxquelles il sait si bien rendre lumineuse justice,

sur son magique si poétique clavecin…

Ce vendredi 3 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

La merveilleuse surprise d’un Jean Rondeau enfin justissime, et non hystérisé, en un magnifique programme « Gradus ad Parnassum », sur un superbe clavecin de Jonte Knif et Arno Pelto : de Palestrina à Debussy, en passant par Haydn, Mozart, Clementi et Beethoven, et bien sûr Fux, l’auteur du « Gradus ad Parnassum », en 1725 ; un miraculeux CD. Ou la révélation de ces oeuvres en leur absolu « naturel » par leur interprétation au clavecin…

02mar

C’est une magnifique _ divine… _ surprise que Jean Rondeau, enfin justissime et non hystérisé _ peut-être parce que le fond de l’affaire, cette fois-ci, est, au moins en son départ, et à sa base, l’assez exigeant contrepoint (de Fux : célèbre Kapellmeister de la cour de Vienne, organiste, compositeur, pédagogue estimé et auteur du Gradus ad Parnassum, en 1725, un traité de composition dont la force et le très durable succès résident dans sa consolidation des traditions contrapuntiques héritées des deux siècles précédents. Les interprétations qui s’ensuivent, en ce CD de Jean Rondeau, étant, elles, tout au contraire, et il faut bien le souligner, rayonnantes de « naturel« , d’élégance et même de tendresse ; sans la moindre once de rigide ni de forcé… _, vient nous offrir en un vraiment splendide, absolument maîtrisé, et d’une fluidité merveilleusement naturelle _ oui, oui, il me faut bien y insister _ et inventive, CD intitulé « Gradus ad Parnassum«  _ le CD Erato 5054197416170  _,

avec un merveilleux programme d’œuvres bâties autour et à partir de ce fameux Traité de contrepoint et composition musicale, de 1725, qu’est le « Gradus ad Parnassum« , du compositeur Johann-Joseph Fux (Hirtenfeld, 1660 – Vienne, 13 février 1741),

et cela sur un superbe clavecin de Jonte Knif & Arno Pelto (de 2006) _ et avec une superlative prise de son d’Aline Blondiau, en la fameuse salle de musique de La Chaux-de-Fonds, à l’acoustique parfaite ! où ce miraculeux enregistrement a eu lieu du 8 au 12 octobre 2021 _ :

un programme tout à la fois ingénieux, inventif _ et d’abord dans le choix, au départ audacieux, d’interpréter toutes ces œuvres, jusqu’à celle de Debussy, Doctor Gradus ad Parnassum, un pastiche de la série d’exercices pour le piano Gradus ad Parnassum, composée par Muzio Clementi, qui constitue la première pièce de « Children’s corner« , entre 1906 et 1908), sur clavecin ! Un choix qui n’a rien d’arbitraire et gratuit, et permet rien moins que leur lumineuse révélation !!!.. _ et absolument splendide,

qui va de Giovanni-Pierluigi da Palestrina (1525 – 1594) à Claude Debussy (1862 – 1918),

en passant par Joseph Haydn (1732 – 1809), Wolfgang-Amadeus Mozart (1756 – 1791), Muzio Clementi (1752 – 1832) et Ludwig van Beethoven (1770 – 1827),

et bien sûr Johann-Joseph Fux (1660 – 1741), l’auteur du célébrissime Traité de contrepoint intitulé « Gradus ad Parnassum« , en 1725…

Qu’on écoute, en particulier, les merveilles tout simplement admirables _ et quasi inouïes jusqu’ici à un tel degré de perfection en leur absolu « naturel«  ! _ qu’obtient ici, sur le clavecin, Jean Rondeau,

dans les 28′ de la Sonate Hob. XVI.46 de Joseph Haydn,

dans les 6′ 24 de la Fantaisie n°3 K. 397 et les 6’23 de l’Andante de la Sonate n°16 K. 545 de Mozart,

ou dans les 6’07 de l’Étude n°14 du Gradus ad Parnassum de Muzio Clementi…

C’est renversant de beauté de classicisme libre et lumineusement, tout en sourire, épanoui,

voilà ;

et qui, sans la moindre précipitation un peu trop virtuose, sait merveilleusement prendre tout le temps, serein, lumineux et joyeux, qu’il y faut, pour que ces pièces, en toute plénitude de leur « naturel« , viennent vraiment s’épanouir…

Ce à quoi il faut ajouter aussi que l’instrument qu’est ce clavecin magnifique _ de Jonte Knif et Arno Pelto (de 2006) _, et cette prise de son superlative _ d’Aline Blondiau _, aident aussi, afin de servir en toute perfection la gracilité toute simple splendidement épanouie, déjà, de ces pièces _ la majorité d’entre celles-ci (8/12) étant postérieures à l’invention (au mitan du XVIIIe siècle), et rapide triomphe, du piano-forte…

Ces Haydn et Mozart, servis donc ici au clavecin par Jean Rondeau, sont ainsi comme enfin révélés à eux-mêmes, voilà, mieux encore que par le pianoforte, ou le piano classique de concert :

j’en prendrai pour exemple une comparaison de cette si heureuse et radieuse interprétation-ci par Jean Rondeau (en 28′) de la Sonate Hob. XVI.46 de Joseph Haydn _ probablement l’acmé de ce si beau CD ! _avec l’interprétation _ qui m’avait pourtant bien plue : « épatamment jeune« , « pétulante« , disais-je…  _ du cher Christian Zacharias (en 17′ 39″ _ contre les 28′ de Jean Rondeau : une différence considérable… _) sur un Steinway Concert Grand Piano D. 1901, en son récent très réussi CD « Haydn Sonatas » MDG 940 2257-6cf mon article du 31 janvier dernier : « « 

Quelle interprétation de Jean Rondeau en tout ce CD « Gradus ad Parnassum » ! Quel jeu !!! quelles délices !

Un pur ravissement de musicalité… Et cela grâce au clavecin, mais oui !

Une fête qui nous comble !!!

Une absolue révélation musicale, donc, par ce très évident CD !

Ce jeudi 2 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’art absolument transcendant de Benjamin Alard en musique française aussi (suite) : une comparaison avec le très beau récital, aussi, de Benoît Babel, pour un enchantement…

21jan

Ce samedi,

je suis revenu écouter passionnément en boucle le « The Couperin Family » _ le CD Marchvivo MV 007 _ qui vient tout juste de paraître ce mois de janvier _ cf mon article de mardi dernier 17 janvier : « « ... _ ;

en le comparant aussi à un autre CD assez récent _ paru le 6 mai 2022 _, mais qui avait jusqu’ici échappé à mon attention, et que je me suis aussitôt procuré :

le CD « Louis & François Couperin« , du claveciniste Benoît Babel, publié par le label Paraty _ soit le CD Paraty 3221117… _

et dont il se trouve que d’abord l’idée d’un tel récital Couperin, mais aussi le choix des mêmes 7 pièces (excellemment) choisies _ sur un total de 26 pour le CD de Benjamin Alard, et de 24 pour le CD de Benoît Babel _se trouvent justement partagées…

Le CD « The Couperin Family » _ regarder ici la vidéo de ce concert… _ de Benjamin Award, a été enregistré live à la Fundacion Juan March à Madrid, le 1er février 2020, sur un clavecin franco-flamand de Keith Hill de 2001, d’après un Andreas Ruckers/Pascal Taskin de 1646/1780 ;

et le CD « Louis & François Couperin » de Benoît Babel _ écouter ici l’Allemande L’Amiable de Louis Couperin _ a été enregistré, lui, un an plus tard, en avril 2021 à Notre-Dame de l’Assomption de Metz-le-Comte (Nièvre), sur un clavecin Guillaume Rebinguet-Sudre de 2006, d’après un anonyme parisien de 1667, conservé au Fine Arts Museum de Boston… 

Déjà,

et dans l’élan de mon enthousiasme des écoutes renouvelées du CD de Benjamin Alard, je me suis permis d’adresser le courriel suivant à mon amie la claveciniste Elisabeth Joyé :

Chère Elisabeth,

 
c’est bien sûr à toi que je pense en écoutant en boucle le merveilleux CD live « The Couperin Family » de Benjamin Alard !
Et en particulier à ton merveilleux CD Couperin « La Sultanne », il y 20 ans déjà _ le CD Alpha 62…
 
J’adore, que dis-je, je vénère l’inégalé Louis Couperin.
 
Mais combien il est difficile (et tellement rare !) aux interprètes de réussir à « attraper » vraiment l’incroyable subtilité et délicatesse de son neveu François.
 
Eh bien, Benjamin, parfait élève qu’il a été de toi,
réussit merveilleusement à vaincre le plus naturellement du monde cette quasi insurmontable difficulté…
Et quel degré de « naturel » il y faut en effet…
 
Son CD live à le Fundacion Juan March à Madrid (le 1er février 2020) est un pur joyau !
 
J’espère que toi même et tes proches, chère Elisabeth, allez bien,
et avez, en ces temps pas faciles, plein de projets portants…
 
La musique nous donne tant de joies…
 
Je t’embrasse,
 
Francis, à Bordeaux

Et c’est surtout dans cette interprétation si difficile de François Couperin, que Benoît Babel me paraît être un peu en défaut _ bien qu’à la ré-écoute, il me faut tempérer pas mal, et même beaucoup, ces minimes réserves premières miennes à l’égard du jeu de Benoît Babel : le défi de servir au mieux le génie de François Couperin (le Grand) est si imposant !.. Comme quoi il ne faut jamais s’en tenir à sa seule première écoute, toujours déstabilisée par la surprise de son éventuelle singularité ; et donc pas encore assez juste… _ 

alors qu’il me semble excellemment tenir la route dans le rare et si merveilleux Louis Couperin _ que je place si haut au ciel des compositeurs français : avec Josquin, Rameau, Debussy, Ravel…

Et je dois ajouter encore que

dans Armand-Louis Couperin aussi (1727 – 1789) _ qui n’atteint pas tout à fait, et ce n’est pas là lui faire offense, au niveau de génie sublimissime, oui !, et de François (1668 – 1733), et de Louis (c. 1626 – 1661) Couperin _, et c’est là comme une magnifique surprise _ qui dit beaucoup du génie de jeu de Benjamin Alard ! _,

Benjamin Alard _ je reviens à son miraculeux récital madrilène _, propose une interprétation ici encore vraiment absolument transcendante !!!

Dans le droit fil lumineux de la filiation familiale d’Armand-Louis avec Louis et François : voilà !

Quelle merveille, donc, de bout en bout, que ce récital live du 1er février 2020 à la Fundacion Juan March à Madrid, par ce prodigieux magicien qu’est Benjamin Alard _ et en n’étant surtout pas injuste avec le très beau récital de Benoît Babel (en avril 2021) : à la ré-écoute, celui-ci tient lui aussi vraiment la route !

Il n’est que de comparer leurs deux interprétations, toutes deux renversantes, des sublimissimes « Barricades mystérieuses«  de François Couperin (à écouter ici à la minute 61′ 22 de cette vidéo de Benjamin Alard à Madrid ; et ici par Benoît Babel en son très beau CD Paraty) idéalement servies, oui, par eux deux… _,

en un volet de musique française de clavecin tout simplement enchanteur !!!

Ce 21 janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

La perfection de la pudique tendresse de Céline Frisch sur le clavecin de Louis XV : une réussite absolue…

27juil

À deux mois moins 3 jours de mon article du 29 mai dernier «  « ,

c’est hier 26 juillet 2022 que, par son article très simplement intitulé « Les Plaisirs« , Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia vient reconnaître à son tour la splendide réussite de Céline Frisch en son délicieux CD « L’Aimable _ Une journée avec Louis XV« ,

soit le parfaitement ravissant CD Alpha 837…

LES PLAISIRS

Apogée ou vertige ? Le grand clavecin classique, roide, celui de Louis XIV _ dont le règne prend fin, avec la mort du roi, le 1er septembre 1715 _, allait à jamais quitter ses _ occasionnelles _ sévérités pour le temps de Louis XV _ Versailles, 15 février 1710 – Versailles, 10 mai 1774. Tout un autre monde _ musical tout particulièrement, bien sûr _ s’ouvre à lui, qui pourrait correspondre en sons à l’art des grands maîtres du pastel _ c’est bien vu… Adieux suites de danses, bonjour portraits, scènes intimes, échos sonores de cloches, de nature _ voilà ! _, et lorsque le ballet s’invite, ce sera celui du Pygmalion de Rameau (1883 – 1764), ébouriffé au clavecin par Balbastre (1724 – 1799), toujours gourmant du génie du Dijonnais.

Période faste donc, qu’aujourd’hui Céline Frisch herborise comme jadis le fit Blandine Verlet (Paris 27 février 1942 – Paris, 30 décembre 2018) dans ses albums des « Princesses de France » (Philips, années 1970 _ 1978 plus précisément _). Elle y commence avec des François Couperin (1668 – 1733) et D’Agincourt (1684 – 1758) de pur charme _ oui __, les jouant leste, et elle ira finir à cette merveille si rarement gravée que sont Les Étoiles, petit moto perpetuo comme argenté par la lueur lunaire _ de Michel Corrette (1707 – 1795).

C’est un monde du tendre _ absolument _, du fragile _ ténu, subtil _, des plaisirs fugitifs _ à mille lieues de la moindre insistance ou lourdeur… _ qu’elle saisit avec _ infinie _ poésie _ voilà ! _ sur l’élégant Rastelli d’après Goujon, trésor du Musée de la Musique : écoutez seulement Les tendres sentiments de Royer (1703 – 1755) : 6’26 de discrète et pudique douceur…

LE DISQUE DU JOUR

L’Aimable
Une journée avec Louis XV

Œuvres de François Couperin (1668-1733), François d’Agincourt (1684-1758), Pierre Dandrieu (1664-1733), Louis-Claude Daquin (1694-1772), Pancrace Royer (1703-1755), Claude-Bénigne Balbastre (1724-1799), Michel Corette (1707-1795)

Céline Frisch, clavecin

Un album du label Alpha Classics 837

Photo à la une : la claveciniste Céline Frisch – Photo : © Jean-Baptiste Millot

Un délicat ravissement que pareil discret bijou de CD !

Ce mercredi 27 juillet 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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