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Aller écouter Michaël Foessel présenter son passionnant « Récidive 1938″ à la Station Ausone vendredi 24 mai prochain

21mai

En remerciement-hommage à Michaël Foessel,

philosophe

d’une singulière lucidité,

pour son passionnant Récidive 1938qui vient de paraître aux PUF
Récidive 1938 :
Tombé presque par hasard sur l’année 1938, un philosophe inquiet _ oui _ du présent est allé de surprise en surprise. Au-delà de ce qui est bien connu (les accords de Munich et la supposée « faiblesse des démocraties »), il a découvert des faits, mais aussi une langue, une logique et des obsessions étrangement parallèles _ voilà ! _ à ce que nous vivons aujourd’hui. L’abandon _ trahison _ de la politique du Front populaire, une demande insatiable d’autorité, les appels de plus en plus incantatoires _ c’est-à-dire de plus en plus éloignés des procédures d’une démocratie effective ! _ à la démocratie contre la montée des nationalismes, une immense fatigue _ hélas ! _ à l’égard du droit et de la justice : l’auteur a trouvé dans ce passé une image _ assurément  troublante _ de notre présent. Récidive ne raconte pas l’histoire de l’avant-guerre. Il n’entonne pas non plus le couplet attendu du « retour des années 30 ». Les événements ne se répètent pas _ non _, mais il arrive que la manière de les interpréter _ au présent de leur actualité _ traverse _ expression d’une assez parente contamination _ la différence des temps. En ce sens, les défaites anciennes de la démocratie _ soit l’abandon de ce qui allait bientôt mener à la supression, carrément, de la république à Bordeaux à la mi- juin 40, puis Vichy, au mois de juillet _ peuvent _ et devraient _ nous renseigner _ voilà ! _ sur les nôtres. Récidive est _ ainsi _ le récit d’un trouble _ quant au vécu (et au pensable : urgent !) de notre présent politique _ : pourquoi 1938 nous éclaire-t-elle tant sur le présent ?
et qu’il viendra présenter à la Station Ausone vendredi 24 mai prochain,
en un entretien _ qui promet assurément beaucoup ! _ avec l’excellent Nicolas Patin, historien,
voici, simplement, le courriel _ sans rien de personnel _ que je viens d’adresser au philosophe
dont j’apprécie depuis longtemps le travail.
Cf mes articles des 23 janvier 2011, 18 janvier 2011, 8 août 2011 et 22 avril 2010 ;
a aussi existé un podcast (de 65′) de sa présentation chez Mollat le 18 janvier 2011

Voici donc ce simple courriel à Michaël Foessel :

Achevant à l’instant ma lecture de Récidive 1938,

je tiens à vous dire, cher Michaël, ma vive admiration
pour la pertinence féconde de ce très riche travail
historico-philosophique.
Sa méthode : l’imprégnation méthodique de courants dominants de l’esprit d’une époque (1938) via la lecture la plus large de la presse, c’est-à-dire ses divers journaux
_ avec aussi la notation hyper-lucide de la cécité de cette presse à certains événements : trop latéraux à leurs (étroites et répétitives) focalisations intéressées ! _ ;
plus le rappel _ issu de votre culture philosophique _, de quelques vues singulières de penseurs particulièrement lucides : Bernanos, Mounier, Pierre Klossowski ;
et Hannah Arendt, Walter Lippmann _ le créateur du concept de néo-libéralisme _, Marc Bloch ;
Maurice Merleau-Ponty aussi.
Sans compter votre analyse de L’Enfance d’un chef, de Sartre.
Mais aussi l’éclairage que vous y cherchez _ et trouvez ! (cf votre très fécond Epilogue) _ pour l’intelligence (urgentissime !) de notre préoccupant présent,
face au massif rouleau compresseur de la propagande des pouvoirs _ politiques, médiatiques, etc. _ assénant, avec le plus éhonté cynisme (très a-démocratique, lui aussi), 
la pseudo-évidence _ confortée par l’élimination de vrais débats de fond _ de leur idéologie…
Et les chiens de garde veillent au grain…
Ce présent-ci, et comparé à celui de 1938, est assez effrayant !
même si l’à-venir demeure, bien sûr, ouvert…
Francis Lippa

 
Je viendrai vous écouter vendredi chez Mollat…
Nicolas Patin est lui aussi très bon !
P. s. :
avez-vous rencontré dans vos lectures sur l’année 1938 le nom du sénateur de la Gironde Georges Portmann,
bras droit de Pierre-Etienne Flandin,
et qui sera auprès de lui, à Vichy, en janvier-février 1941, son Secrétaire d’Etat à l’Information ?
Mon père, le Dr Benedykt Lippa (Stanislawow, 1914 – Bordeaux, 2006),
fut l’assistant en ORL de Georges Portmann à la Fac de Médecine de Bordeaux en 1940-41-42 ;
et c’est Portmann _ bien informé _ qui a permis à mon père d’échapper à la Gestapo au début du mois de juin 1942
Cf l’article de mon blog le 12 novembre 2014 :
J’ai en effet travaillé
et sur les mouvements de Résistance, 
et sur les Collaborations…

La Censure en Béarn sous Vichy : une passionnante thèse d’histoire soutenue par Bernard Bocquenet à Pau en décembre 2017

01mai

En reprenant-poursuivant-continuant mes recherches sur la période _ juin 1940 – août 1944 _ du régime de Vichy en Béarn,

voici que je viens de tomber sur une passionnante thèse,

récemment soutenue à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour :

LA CENSURE EN BEARN SOUS VICHY (1940-1944)

présentée et soutenue publiquement le 8 décembre 2017 par Bernard BOCQUENET

Sous la direction de Laurent JALABERT,

Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (ITEM – EA 3002).

C’est en effet en recherchant ce qui pouvait concerner un cousin d’Adolfo Bioy Domecq (Pardo, 27 juillet 1882 – Buenos Aires, 26 août 1962),

le notaire (à Artix) Henry Sempé (Navarrenx, 20 août 1868 – Artix, 23 septembre 1926),

que le cousin Adolfo Bioy Domecq argentin _ père de l’écrivain Adolfo Bioy Casares (1914 – 1999) _ rencontra au mois d’avril 1905 lors d’un voyage en France

_ le récit de leur rencontre prend place aux pages 108 à 115 des Años de Mocedad, d’Adolfo Bioy Domecq,

publié aux Ediciones Guias de Estudio, en 1998 pour la seconde édition de ce second tome de ses riches Mémoires  _

afin de rencontrer quelques uns de ses parents béarnais, surtout à Oloron,

que je suis tombé sur l’existence d’un presque homonyme, Henri Sempé,

né le 21 novembre 1887, à Oloron, maison Brun 37 rue Labarraque

_ j’ignore à ce jour la date et le lieu de son décès _ ;

et figure notable de la Collaboration à Pau, en tant qu’éditorialiste du journal _ démocrate chrétien _ palois Le Patriote.

Mais quelle n’a pas été ma surprise

de découvrir que la sœur de cet Henri Sempé, Marie-Laure-Mathilde Sempé,

épouse _ le 19 avril 1938, à Paris _ du censeur régional de Pau sous Vichy, Henri Peyre (Paris 29 juillet 1880 – Artiguelouve, 28 novembre 1969) _ il s’agissait pour celui-ci d’un troisième mariage ; et il avait assassiné sa première épouse le 1er mai 1913, à Paris : elle l’avait trompé ! _,

était née à Oloron le 15 novembre 1880,

en la maison Bioy rue Sablière !!! _ l’actuelle rue Louis-Barthou.

J’ai découvert aussi,

à la page 490 de cette passionnante thèse de Bernard Bocquenet,

que cet Henri Sempé de naissance, donc, oloronaise

_ sa mère, épouse de Pascal Octave Sempé (natif, lui, de Pau : le 18 avril 1840),

était Marie-Elisabeth-Amélie Brun, native elle aussi d’Oloron, le 22 mars 1850 ; la maison Brun se trouvant 37 rue Labarraque à Oloron _

avait pour « ami d’enfance« 

le chanoine Auguste Daguzan (Oloron, 28 août 1884 – Pau, 13 décembre 1956) ;

cousin de mon arrière-grand-mère maternelle Isabelle Daguzan (Oloron, 15 août 1847 – Oloron, 28 février 1900),

épouse de mon arrière grand-père Marcellin Bioy (Oloron, 14 avril 1840 – Oloron, 1917).

Le père d’Isabelle Daguzan, Pierre Daguzan (Oloron, 24 janvier 1813 – Oloron, 10 juin 1894),

avait en effet pour frère Jean Daguzan (Oloron, 21 février 1816 – Oloron, 26 avril 1854),

lui-même père de Firmin Daguzan (né à Oloron le 22 septembre 1847) ;

ainsi que grand-père de Marie-Emile-Auguste Daguzan, le futur vicaire général du diocèse de Bayonne,

et « ami d’enfance« , donc, de cet Henri Sempé…

Mes recherches sur la généalogie familiale des Bioy d’Oloron

se trouvent ainsi relancées…

De même que mes recherches sur le parcours de mon père, le Dr Benedykt Lippa

entre juin 1942 et septembre 1944,

en Béarn et en pays toulousain…

Cf mes articles _ des 31 juillet 2014, 27 septembre 2014, 22 avril 2015, 18 avril 2017 et 12 décembre 2018:

 
 
 



Ce mercredi 1er mai 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un admirable monument de micro-histoire de l’Occupation : le « Dictionnaire de la Collaboration _ Collaborations, compromissions, contradictions » de François Broche

12nov

Poursuivant un travail entamé avec L’Armée française sous l’Occupation (2002-2003), Une histoire des anti-gaullismes des origines à nos jours (2007) _ je viens d’en commencer la lecture ; et c’est passionnant et très riche ! _ et le Dictionnaire de la France Libre (2010 _ je viens de le parcourir de la première à la dernière page : c’est aussi une très riche source de micro-informations…),

François Broche nous livre ce mois-ci, avec son Dictionnaire de la Collaboration _ Collaborations, compromissions, contradictions, qui paraît aux Éditions Belin, un admirable monument (de 928 pages et 848 entrées) de micro-histoire, magnifiquement fouillée, sur le sujet ô combien complexe _ ainsi que délicat, encore, même si des braises s’apaisent… _ des Collaborations, compromissions et contradictions _ pour reprendre les termes excellemment choisis de son sous-titre _ de diverses sortes, et à des degrés très variés, vis-à-vis tant de l’Occupant allemand que de l’État français de Vichy.

Le temps est donc venu, comme ont bien commencé de nous l’apprendre les travaux très précis _ et très précieux, ainsi : la précision est en effet indispensable ! _ de Robert Belot (La Résistance sans De Gaulle, L’Affaire suisse, Les Secrets de la Résistance, Aux Frontières de la liberté) et de Bénédicte Vergez-Chaignon (Les Vichysto-Résistants), de dépasser l’ère de la domination des clichés tant résistantialistes que vichystes et néo-vichystes qui encombraient et gênaient une historiographie enfin suffisamment soucieuse des complexités, nuances et évolutions _ sinon contradictions : au gré des circonstances et changements survenant ; à commencer par l’issue des batailles se livrant sur divers fronts (au premier chef desquels ceux de l’Est et ceux d’Afrique), et influençant les attentistes de tous poils… dans le temps, des protagonistes des événements survenant en France ainsi qu’en son empire entre 1940 et 1944-45,

pour cesser de succomber aux manichéismes tant idéologiques que moralisateurs, simplificateurs :

écueil que sait magnifiquement éviter François Broche…

Pour ce qui _ modestement _ me concerne en tant que chercheur de la micro-histoire de mon père, entre le 7 juin 1942 et le 30 septembre 1944 _ dates de son départ de Bordeaux occupé, et de son retour à Bordeaux libéré ; cf mon article Poursuite d’enquête sur les liens de résistance entre Pierre de Bénouville et les Portmann, père et fils _, et en zone non-occupée (principalement Oloron, Gurs, Toulouse, Beaupuy),

c’est le fil d’Ariane de l’Armée Secrète qui principalement mobilise l’enquête que je poursuis,

à travers, d’abord, les personnalités des Résistants qui l’ont aidé (d’abord Jean Bonnemason et Pierre Klingebiel, les deux à Oloron) ;

mais aussi les commandants des GTE des Basses-Pyrénées (Marcel Brenot, Philippe Grandclément, E. Delluc, se succédant au 526e GTE d’Oloron _ rue Saint-Grat _, puis Jurançon-Pau _ Villa Montréal, avenue Henri IV _, à partir du mois de septembre 1943)

et de Haute-Garonne (Georges Ledoux, au 561e GTE de Beaupuy _ au Domaine de La Gaillarde _ ; et éventuellement Brouguière, au 562e GTE de Toulouse-rue de Belfort ; ainsi que Lemay, qui dirigeait le Groupement II des GTE de Toulouse, pour être exhaustif _ jusqu’ici j’ignore les prénoms de ces Messieurs Brouguière, Lemay et E. Delluc) ;

ainsi que le Professeur Georges Portmannn, le maître en ORL de mon père à la Faculté de Médecine de Bordeaux, qui lui a permis de fuir la Gestapo, à Bordeaux, les premiers jours de juin 1942, en l’informant à temps que la Gestapo allait venir l’arrêter _ cf à nouveau mon article précédent : Poursuite d’enquête sur les liens de résistance entre Pierre de Bénouville et les Portmann, père et fils.

Si le nom de Georges Portmann apparaît bien à la page 752 du Dictionnaire de la Collaboration de François Broche, à l’entrée « Radio-Vichy« , mais très succinctement _ trop succinctement pour ma curiosité _,

en revanche Georges Portmann n’y est pas cité comme ayant été Secrétaire général à l’Information au gouvernement de Vichy (du 2 janvier au 16 février 1941), ainsi que directeur de la Radio de Vichy, lors de l’intermède Flandin _ Pierre-Étienne Flandin, dont Georges Portmann était alors le « bras droit« , comme le signale, parmi d’autres, Philippe Burrin, en sa France à l’heure allemande (page 381) ; Olivier Wieviorka, en son Histoire de la Résistance, qualifie Georges Portmann d‘ »un des fidèles de Flandin«  _, entre un premier gouvernement Laval _ avec Jean-Louis Tixier-Vignancourt au Secrétariat à l’Information _ et le gouvernement Darlan _ les tous premiers jours, c’est Henry Moysset qui, seul, remplace Georges Portmann ; puis, à partir du 23 février, Paul Marion est associé à Henry Moysset à cette fonction gouvernementale ;

ni, non plus comme ayant fait partie, et cela dès l’origine, de la Délégation française à la Commission allemande d’armistice de Wiesbaden _ François Broche me précise que ce fut très précisément du 28 juin au 13 septembre 1940.

Alors que le nom de Max Brusset _ rencontré, lui, dans les Souvenirs de Georges Portmann (parus en 1982), comme dans Le Sacrifice du matin de Pierre de Bénouville (rédigé et paru dès 1945, aux Éditions La Palatine, à Genève ; le texte sera modifié-enrichi lors de plusieurs rééditions, dès 1946 et jusqu’en 1983, aux Éditions de son ami Robert Laffont) : à propos de l’intervention de la Gestapo chez lui, 28 Boulevard Raspail, le 26 mars 1944, à dix heures du matin, alors que devaient se retrouver dans ce salon et à cette heure plusieurs membres du réseau de Pierre de Bénouville, dont Georges (le père) et René (le fils aîné) Portmann, ainsi que Pierre de Bénouville lui-même : c’est ainsi que furent arrêtés ce 26 mars 1944 Armand Magescas et Alain de Camaret… _ en est absent.

Depuis, François Broche m’a appris que Max Brusset a été député gaulliste de Charente-Maritime de 1946 à 1958 _ d’abord ce fut sous l’étiquette du Parti Républicain de la Liberté, de Joseph Laniel, de décembre 1946 à juin 1951 (le RPF n’avait pas encore été créé en décembre 1946) ; puis comme député RPF, de juin 1951 à décembre 1955 ; et enfin sous l’étiquette des Républicains Sociaux (nouveau nom d’un parti rassemblant des gaullistes, avant 1958), de janvier 1956 au 30 novembre 1958) _ cf là-dessus le très utile et très précis Dictionnaire de la France libre, dirigé par François Broche, Joseph Caïtucoli et Jean-François Muracciole.

Max Brusset a été aussi maire de Royan, de mai 1953 à mars 1959,  démissionnant de ce mandat municipal, après avoir été battu le 30 novembre 1958 aux élections législatives par André Lacaze (candidat Indépendant et Paysan) ; à la mairie de Royan, lui succèdera alors, au mois de mars 1959,  l’amiral Hubert Meyer _ oncle de l’actuel maire de Royan, Didier Quentin.

J’ai découvert aussi, depuis, que, à partir de 1937 et pendant la guerre, Max Brusset, journaliste et homme de radio de son métier, a pris des parts, à partir de 1938, à une radio dans le Midi, à Antibes-Juan-les-Pins : Radio Nice-Côte d’Azur, qui était devenue le 20 mars 1937 Radio-Méditerranée. Et que cette radio deviendrait, suite à diverses péripéties durant la période de guerre, et impliquant les Allemands _ dont Otto Abetz _, Radio Monte-Carlo… Voilà donc un point de convergence entre Max Brusset et Georges Portmann, ainsi que Pierre de Bénouville, qui a vécu à Antibes, Biot, etc., sur la Côte d’Azur, sous l’Occupation.

Mais c’est au Dictionnaire de la Collaboration _ Collaborations, compromissions, contradictions de François Broche que je veux rendre ici l’hommage que ce travail considérable et magnifique, passionnant, mérite.

Les 848 entrées de ce Dictionnaire, magnifiquement précises et détaillées, et même fouillées, nous livrent en effet un portrait somptueusement riche _ et étonnamment vivant ! _, au travers de toutes ses complexités, de cette époque particulièrement riche en nuances _ et évolutions, sinon contradictions _ de toutes sortes ;

assorties, pour chacune des entrées, d’une bibliographie aussi complète que possible (et par là extrêmement utile), elle aussi.

Je tiens à souligner au passage le souci de François Broche de donner le maximum de précision, en matière de lieux _ pour ce qui concerne la domiciliation des diverses institutions abordées : un soin assez rare, il faut le souligner… _, de dates _ c’est aussi très appréciable _, de détails bibliographiques sur les personnes, sans s’en tenir, d’ailleurs, à la seule période (1940-1944) de la Collaboration _ tant ce qui précède (dans la formation et les carrières des individus) que ce qui suit ces moments (dans le devenir de l’après-guerre) est en effet très judicieusement porté à la connaissance du lecteur, et nous apprend beaucoup…

Max Brusset a lui-même beaucoup appris en travaillant à sa passionnante et très riche, déjà, histoire des anti-gaullismes des origines à nos jours

Et cela _ je reviens au Dictionnaire de la Collaboration _ Collaborations, compromissions, contradictions _ à partir d’une conception éditoriale elle-même extrêmement bien conçue : chaque titre de notice est accompagné d’un excellent sous-titre, et chaque entrée comporte une ou deux citations représentatives mises en exergue, à côté du corps du texte lui-même.

Si bien que ce Dictionnaire de la Collaboration _ Collaborations, compromissions, contradictions constitue désormais un outil de référence indispensable pour les chercheurs comme pour les curieux de cette période plus que jamais fascinante…

Au passage, je peux indiquer que deux éléments ont sollicité tout particulièrement ma curiosité, au point d’en désirer découvrir davantage… :

tout ce qui concerne, d’une part, les très riches interconnexions des milieux d’affaire, autour de ce qui alors fut qualifié par certains de synarchie _ cf ainsi, et entre bien d’autres, l’article que François Broche lui consacre aux pages 829-830 ; et au passage, je remarque l’absence d’une entrée consacrée à Pierre Taittinger (1887-1965)… _ ;

et d’autre part, ce qui concerne, parmi les divers medias d’information, communication, propagande, la radio _ cf les articles Radio-Paris et Radio-Vichy, aux pages 751-752-753 ; et j’aurai souhaité en apprendre davantage sur les autres radios, en particulier en zone d’abord dite non-occupée ; par exemple à propos de Radio-Méditerranée, à Antibes, et de la naissance de Radio-Monte-Carlo, autour des activités de Max Brusset ; ou encore du développement de Radio-Andorre… _ cf La Résistance à Toulouse et dans la Région 4, de José Cubero.

Et il me faut souligner que les articles consacrés aux différents organes de presse (ainsi que d’édition) de cette période de l’Occupation sont tout particulièrement riches, et nous font pénétrer fort judicieusement dans les arcanes de l’information et de la propagande sous l’Occupation ; mais aussi pour toute la période qui suit, où fleuriront de nombreuses publications néo-vichystes : ici, l’apport de François Broche est tout spécialement remarquable, et très précieux pour le lecteur…

Bref, cet ouvrage de 928 pages de François Broche est bien davantage qu’un simple dictionnaire :

c’est un monument passionnant et grouillant de vie de micro-histoire,

en plus de former un très riche répertoire d’informations, à consulter par entrées, au fur et mesure de ses curiosités, comme pour tout dictionnaire…


Titus Curiosus, le 12 novembre 2014          

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