Posts Tagged ‘diction

Partage d’enthousiasme pour cette merveille qu’est le coffret des 3 CDs de l’Intégrale des Mélodies pour voix seule de Gabriel Fauré par Cyrille Dubois, ténor, et Tristan Raës, au piano

06août

Le 3 juin dernier,

dès mon achat du coffret « Complete Songs » de 3 CDs des Mélodies pour voix seule de Gabriel Fauré, par le ténor Cyrille Dubois, et son complice attitré au piano Tristan Raës, pour le label Aparté _ AP284 _,

je n’ai pas ménagé mon enthousiasme

en mon article « « 

Or voici que ce 6 août 2022, sur le site de ResMusica,

Matthieu Roc exprime à son tour son parfait enthousiasme

en un superbe article intitulé, lui, « Dans son Intégrale des Mélodies de Fauré, Cyrille Dubois surclasse tous ses prédécesseurs » :

on ne saurait mieux dire !!!

Voici donc cet article

dont je partage pleinement la satisfaction pour le travail éblouissant, et si simple et évident à l’écoute, de Cyrille Dubois et Tristan Raës :

Le duo ristan Raës et Cyrille Dubois a déjà montré de quelles merveilles il était capable, dans Boulanger et dans Liszt _ 2 CDs dans lequel j’ai personnellement pu, moi aussi, les admirer : cf mes articles du 2 mars 2020 « «  et du 25 novembre 2019 : « «  Chanter Fauré n’était pas sans risque, mais avec tant de talents et de simplicité _ voilà _, la réussite est encore une fois éclatante.

Ce n’est _ certes _ pas la première intégrale des mélodies de Fauré, ni même la première à être entièrement chantée par des artistes français ou francophones « native speaker ». Mais c’est la première à être confiée entièrement à un seul chanteur _ voilà ! _, au risque de quelques discrètes transpositions, qui ne dérangeront pas _ du tout _ les mélomanes. Le choix d’une présentation en trois concerts, un par CD, avec une progression chronologique interne est adroite, et permet d’éviter le didactisme. Mais c’est un peu une précaution inutile : le charme de cette interprétation est tel qu’en écoutant chaque mélodie, on en oublie laquelle vient avant ou après, et même qui l’a déjà chantée, tant est bluffant le « miracle Cyrille Dubois » _ c’est dit !

Il faut expliciter ce miracle… On connait toutes les qualités conjuguées du ténor et du pianiste. L’émission claire et simple du premier (pas opératique du tout _ en effet… ; et c’est bien sûr très heureux ici… _), la délicatesse _ discrète comme il sied _ du second, la fluidité _ oui ! _ de leurs phrasés conjoints, la douceur des timbres _ oui, oui ! _, le raffinement _ parfait _ de leurs couleurs et de leurs nuances, tout cela confère aux mélodies une transparence totale _ d’un naturel parfait ! _ : transparence des lignes, transparence des textures, et transparence du texte _ soit l’idéal de la clarté française ! Tout est fin, tout est clair, tout est évident _ exactement… Les impressions, les climats se créent avec justesse _ comme il le faut absolument ! _ dans chaque mélodie et dans chaque cycle. Mais ce qui est qui est porté à un niveau exceptionnel, c’est la diction _ oui _ de Cyrille Dubois. Sans jamais être ni surarticulée, ni floutée, ni affectée _ en rien, jamais _ , elle restitue à l’oreille de l’auditeur une immédiateté de perception _ et intelligence, et saveur idéale _ des textes admirables de Verlaine, de Renée de Brimont, de Sully Prudhomme, etc. Cette immédiateté a la vertu de recentrer complètement le texte au cœur de chaque mélodie _ voilà _, au cœur de notre émotion _ aussi _, qui devient alors autant littéraire que musicale _ parfaitement. Fini, l’ _ insupportable et rédhibitoire _ effort de l’auditeur pour comprendre un texte qui se surimprimerait à la musique : il apparait immédiatement. Souvent même, on a l’impression que la prosodie de la poésie engendre la musique _ oui… _ au moment-même qu’on l’écoute (Au bord de l’eau ! Lydia !) _ et c’est dire là tout le suprême de l’art de mélodiste de Gabriel Fauré lui-même... Ça, personne encore ne nous l’avait donné, avant Cyrille Dubois et Tristan Raës.

C’est donc avec joie, et même un certain étonnement, que nous redécouvrons _ voilà _ les mélodies de Fauré et les poésies sur lesquelles elles ont été bâties. Les Cinq mélodies « de Venise » et le Clair de Lune de Verlaine expriment à merveille le sentiment amoureux et tous ses sous-entendus d’espoir et d’angoisse. Le lyrisme contenu mais rempli de tendresse de La bonne chanson fait mouche, lui aussi. La luxuriance virginale de La chanson d’Eve, et sa prémonition de la mortalité à venir sont magnifiques _ rien moins ! Tout n’est pas élégiaque, et notre tandem est capable d’emportement, voire de violence dans Fleur jetée. La douleur du lamento de T. Gautier Chanson du pêcheur est glaçante de désespérance. Après un rêve, plus extatique qu’érotique, est riche comme jamais de seconds degrés ambigus. Les célèbres Berceaux, apanage des grandes voix sombres (Denise Scharley, José Van Dam…) qui savent y donner les échos d’une tragédie intense, trouvent ici une distanciation au-delà de l’émotion, mais d’une empathie extraordinaire _ voilà. Une lecture différente, mais tout aussi prenante.

Aucune des 103 mélodies de Fauré n’échappe à ce ré-éclairage, à cette revitalisation littéraire et délectable _ oui _ opérée par Cyrille Dubois et Tristan Raës. C’est toute l’intégrale qui est ré-authentifiée, comme si elle était chantée pour la première fois dans _ l’intimité chaleureuse et hyper-attentive de _ notre salon _ tout à fait. Certes, on pourrait trouver quelques très rares et minuscules reproches techniques à leur faire. Certes, ils ne nous feront pas oublier Régine Crespin, Berthe Montmart… Maurane, Souzay, Panzéra… Mais parmi les très honorables intégrales gravées existant déjà – et qui recèlent d’authentiques trésors – il est évident qu’ils occupent désormais la toute première place _ oui _, et sans doute pour longtemps. Dans le monde richissime mais toujours peu fréquenté de la mélodie française, c’est un évènement, si non un avènement _ c’est là parfaitement exprimé.

Gabriel Fauré (1845-1924) : intégrale des mélodies.

Cyrille Dubois, ténor ; Tristan Raës, piano.

3 CD Aparté.

Enregistrés en juillet et aout 2020, et en juin 2021, salle Colonne à Paris.

Présentation en anglais et en français.

Textes des poèmes français fournis, avec traduction en anglais.

Durée totale : 3h 52′

Un événement discographique majeur, donc, que ce coffret si idéalement réussi des Mélodies de Fauré

par l’art parfait de Cyrille Dubois et Tristan Raës !

Ce samedii 6 août 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Le beau chemin parcouru de Véronique Gens dans l’opéra baroque français : de Lully à Charpentier, en passant par Collasse et Desmarets…

09sept

Véronique Gens poursuit vaillamment sa passionnante exploration des beaux airs de l’opéra baroque français des XVIIéme et XVIIIéme siècles

_ ici le XVIIéme siècle, pour des airs créés de 1665 (pour le Ballet de la naissance de Vénus, de Lully) à 1694 (pour la Circé de Desmarets) _,

avec un nouveau CD Alpha,

le CD « Passion » Alpha Classics 747 ;

comme nous en informe l’article intitulé Dire de Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia.

DIRE

L’Opéra du Grand Siècle est _ oui ! _ l’un des objets favoris de l’art de Véronique Gens, déjà illustré _ en effet _ par deux albums _ intitulés « Tragédiennes » en 2006 et 2009 ; et même un troisième, en 2011 _ pour Virgin. Elle change de cavalier, le geste vif et le son coupant de l’Ensemble les Surprises succédant aux magnificences des Talens Lyriques.

Sujet principal, le grand style _ oui ! _ des emplois à baguette (Magiciennes, Reines) comme Lully (1632 – 1687) les aura une fois pour toute imposées _ oui ! _ au genre _ magnifique _ de la tragédie lyrique. Il avait ses héroïnes _ interprètes _, Melle Saint-Christophe, Marie Le Rochois, qui auront posé les canons de la déclamation noble _ voilà ! _  alliée à une puissance dramatique _ en effet ! _ où le mot de Quinault (1635 _ 1688) disait autant _ en effet ! et on ne le soulignera jamais assez ! _ que les notes de Lully.

Dès le sombre air d’Arcabonne tiré d’Amadis (1684), le ton de l’album est donné, Véronique Gens restera une souveraine diseuse _ oui, et c’est bien là une nécessité absolue en ce magnifique répertoire _ pour tout ce qui, dans ce programme constituant un opéra imaginaire, ressort de Lully (la grande scène de Cérès tirée de Proserpine (1680)), mais les pures merveilles seront les découvertes, la Junon de l’Achille et Polyxène (1687) de Collasse merveilleux compositeur (1649 – 1709), bien incompréhensiblement méconnu et joué… _, le grand air de caractère de l’Eolie pris dans la Circé (1694) de Desmarets (maître absolu du genre décidément trop peu documenté _ lui aussi (1661 – 1741)… _ au disque)

_ que l’on écoute les 2 CDs de La Simphonie du Marais, que sont Un Portrait musical de Jean de La Fontaine (paru en 1995), avec l’air sublime du suicide d’Astrée, de L’Astrée (1691) de Pascal Collasse sur un livret de La Fontaine (cf mon article détaillé du 3 juillet 2020 : ) ; ainsi que La Diane de Fontainebleau (paru en 1998), de Henry Desmarets, sous la direction de Hugo Reyne…

La Simphonie du Marais, Hugo Reyne, Christian Asse Jean de La Fontaine - Un portrait musical

La Diane De Fontainebleau - Desmarest, Henry

Deux sommets : sa Cybèle d’Atys (1676) où entendre son grand dessus se saisir d’Espoir si cher et si doux fait songer à Jennifer Smith, et l’air et la scène de fureur de la Médée (1693) de Charpentier (1643 – 1704). Belle présence des Chantres (le sommeil de La Diane de Fontainebleau (1686)), direction sentie de Louis-Noël Bestion de Camboulas (les Canaries du Bourgeois gentilhomme (1670)), est-ce l’amorce d’une nouvelle série d’albums où Véronique Gens continuerait d’herboriser la tragédie lyrique, allant vers des ouvrages plus en aval ? Qui sait.

LE DISQUE DU JOUR

Passion

Airs et pièces d’orchestre de Jean-Baptiste Lully (Amadis, LWV 63 ; Proserpine, LWV 58 ; Ballet du temple de la paix, LWV 69 ; Atys, LWV 53 ; Ballet de la naissance de Vénus, LWV 27 ; Le Bourgeois gentilhomme, LWV 43 ; Armide, LWV 71 ; Persée, LWV 60 ; Le triomphe de l’amour, LWV 59 ; Alceste, LWV 50), Pascal Collasse (Achille et Polyxène, Thétis et Pélée), Henry Desmarets (Circée ; La Diane de Fontainebleau), Marc-Antoine Charpentier (Médée, H. 491)

Véronique Gens, soprano
Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles
Ensemble Les Surprises
Louis-Noël Bestion de Camboulas, direction

Un album du label Alpha Classics 747

Photo à la une : la soprano Véronique Gens – Photo : © DR

Ce jeudi 9 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : la fraîche Vilanelle qui ouvre les somptueuses Nuits d’été de Berlioz, par Régine Crespin

23mai

Parmi les joies que donne la musique française,

les six somptueuses Nuits d’été d’Hector Berlioz

(La-Côte-Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869)

constituent la merveilleuse ouverture du genre de la mélodie française

_ que ce soit avec accompagnement de piano, ou d’orchestre : quel prodigieux chef d’œuvre, d’emblée ! _,

en septembre 1841,

sur six poèmes de Théophile Gautier, réunis dans un recueil intitulé La Comédie de la mort

La plus joyeuse de ces six somptueuses mélodies des Nuits d’été,

est, probablement, la première d’entre elles, Vilanelle, qui ouvre le bouquet,

au futur _ des promesses du printemps _, puis au présent _ de l’invitation à la jouissance actuelle _ :

Quand viendra la saison nouvelle,
Quand auront disparu les froids,
Tous les deux, nous irons, ma belle,
Pour cueillir le muguet aux bois ;
Sous nos pieds égrenant les perles
Que l’on voit au matin trembler,
Nous irons écouter les merles
          Siffler.

Le printemps est venu, ma belle,
C’est le mois des amants béni,
Et l’oiseau, satinant son aile,
Dit des vers au rebord du nid.
Oh ! viens donc sur ce banc de mousse
Pour parler de nos beaux amours,
Et dis-moi de ta voix si douce :
          Toujours !

Loin, bien loin, égarant nos courses,
Faisons fuir le lapin caché,
Et le daim au miroir des sources
Admirant son grand bois penché ;
Puis chez nous, tout heureux, tout aises,
En paniers enlaçant nos doigts,
Revenons rapportant des fraises
          Des bois.

Et j’ai choisi, pour en savourer peut-être au mieux tout le suc,

l’interprétation voluptueuse de l’art de dire (et chanter),

et de la voix toute de soie,

de la grande Régine Crespin

en son célèbre _ à très juste titre _ CD Decca 417813-2,

avec l’Orchestre de la Suisse Romande, et sous la direction d’Enest Ansermet,

enregistré à Genève en septembre 1963.

Cet art est royal…

J’aime beaucoup, aussi, une prise live, au concert, à Londres, le 14 mai 1975,

de la très grande Janet Baker, sous la direction de Carlo Maria Giulini,

en un CD BBC Legends 40772, paru en 2001.

Ce vendredi 22 mai 2020, Titus Curiosus, Francis Lippa

Dire Schubert : admirable lecture de Ian Bostridge dans le Winterreise de Schubert (et Müller), avec Thomas Adès au piano

08jan

Ian Bostridge est un merveilleux schubertien

_ cf aussi son extraordinaire essai : Le Voyage d’hiver de Schubert : anatomie d’une obsession.

Son Winterreise de Franz Schubert (et Wilhelm Müller),

soit le CD Pentatone PTC 5186 764,

est plus qu’admirable :

sublimissime !

Voici ce qu’en disait le 20 décembre 2019,

en un très éloquent article

simplement intitulé Dire,

 Jean-Charles Hoffelé

en son blog Discophilia :

DIRE

Ian Bostridge souffre d’un tropisme Winterreise, qui songerait à le lui reprocher ? Il revient _ une fois encore : la troisième ; la première fois, c’était avec Julius Drake, et la seconde fois, avec Leif Ove Andnes _ arpenter _ oui, pas à pas _ le cycle en se laissant conduire _ oui _ par le piano fraternel _ oui _ de Thomas Adès, abîme de douceur _ oui, et d’écoute _ où sa voix parvenue comme au bout d’elle-même ne chante plus, mais dit _ voilà ! _ avec des tendresses, des tristesses qui refusent le tragique _ aux antipodes du moindre maniérisme. Cet abandon du chant pour le mot _ voilà _ en déconcertera plus d’un, d’autant que Thomas Adès revenant de son côté au manuscrit original de Schubert présente un texte plus nu _ oui.

Ce Winterreise sans décor _ de théâtre _ force l’audition par la seule poésie _ absolument ! _ et Bostridge à l’encontre de tant de ténors revenant tardivement au cycle, et des plus grands – Haefliger, Patzak, Dermota même qui simplement y vint à son automne – qui y chargeaient le texte de chant quitte à pousser leurs instruments, célèbre _ oui _ autant Wilhelm Müller _ le poète _ que Schubert _ le compositeur.

Lecture donc _ oui _, au plus noble sens du terme, que j’écoute fasciné par un art ayant abandonné tout artifice _ oui ! _, lui que tant ont cru si longtemps n’être justement que cela.

LE DISQUE DU JOUR

Franz Schubert
(1797-1828)
Winterreise, D. 911

Ian Bostridge, ténor
Thomas Adès, piano

Un album du label Pentatone PTC5186764

Photo à la une : le ténor Ian Bostridge – Photo : © Simon Fowler

Une lecture indispensable, donc.

Ian Bostridge est un admirable interprète.

Ce mercredi 8 janvier 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un admirable « Samson » de Haendel par John Butt et son Dunedin Consort : un événement discographique !

29déc

Quelques précédentes productions du Dunedin Consort

et de son chef John Butt

ont attiré _ et retenu _ mon attention

_ une Passion selon Saint-Matthieu de Bach, et un Requiem de Mozart, tout spécialement (chez Linn Records).

Et voici que vient de paraître un Samson de Haendel _ un coffret de 3 CDs Linn CKD 599.

Une œuvre qui connut,

après sa première à Londres le 18 février 1743 _ au Théâtre de Covent Garden _

un très notable durable succès :

« It was Handel’s most frequently performed dramatic oratorio  during the rest of eighteenth century » _ rien moins ! _,

apprenons-nous à la page 16 du livret _ sous la plume de Ruth Smith _ de cette superbe production…

Deux raisons à cela :

d’une part la renommée persistante du poème sur lequel est bâti cet oratorio, Samson Agonistes (publié en 1671), de John Milton (1608 – 1674) ;

et d’autre part, la très grande qualité musicale de la partition de ce Samson de Haendel (1685 – 1759).

Pour conforter le plaisir pris à ces 3 heures 25 de musique,

voici deux articles confirmant ma propre appréciation de cette réalisation discographique

de très haut niveau ;

l’un emprunté à Stéphane Degott sur le site de Res Musica,

est un article intitulé Un des plus beaux oratorios de Haendel en CD :

et l’autre sur le site de MusicWeb International à propos de ce coffret Samson de Linn. 

Les voici :

Un des plus beaux oratorios de Haendel en CD

George Frideric HANDEL (1685-1759)
Samson (1743 version)
Samson – Joshua Ellicott (tenor)
Micah – Jess Dandy (alto)
Manoa – Matthew Brook (bass)
Harapha – Vitali Rozynko (bass)
Dalila – Sophie Bevan (soprano)
Israelite/Philistine/Messeger – Hugo Hymas (tenor)
Virgin/Israelite Woman/Philistine Woman – Mary Bevan (soprano)
Virgin/Philistine Woman – Fflur Wyn (soprano)
Tiffin Boys’ Choir
Dunedin Consort/John Butt (harpsichord)
rec. 2018, St Jude-on-the-Hill, Hampstead Garden Suburb, London
LINN CKD599 [3 CDs: 204:14]

Handel wrote Samson around the same time as Messiah _ c’est à relever ! _, and in his day it was probably his most popular oratorio _ voilà. I suspect the reason why we don’t hear it so much now is its sheer scale and length. What better method to experience it, then, than through this wonderful new Dunedin Consort recording, which brings it so life _ oui _ so vividly that you’ll want to return to it again and again?

In fact, a recording suits Samson for other reasons too. The text is an adaptation of Milton’s verse drama Samson Agonistes, which Milton designed for private reading, not for performance _ oui. The drama is essentially static and reflective _ voilà _, encouraging the reader to conceive events in his mind’s eye, so the action mostly takes place off stage _ voilà _ and is commented on by the characters. Act 1 opens, for example, with Samson already blinded and imprisoned, and the climactic destruction of the temple takes place offstage to the accompaniment of some brilliantly busy string writing. The whole “action” consists of monologues and dialogues between characters who don’t do much more than discuss _ voilà _ their states of mind.

Handel, therefore, creates an “opera of the mind.” An oratorio is that already, of course, but a recording even more so, and this one gives so much to not just enjoy but revel in. For one thing, the sound is top notch. Linn’s engineers have done a superb job of capturing everything with a wonderful sense of clarity _ oui _ and space, and their choice of venue is perfect for balancing the intimacy of the solos with the brilliance of the choruses without ever losing the colouristic detail _ oui _ of the orchestral playing.

Behind it all sits director John Butt, who has thought the work through from top to bottom, as he explains in a scholarly but accessible booklet note. He has given great consideration to which version to perform and how ; and while I’m open to correction on this, it would seem that this version is the most encyclopaedic _ oui _ to have been put on disc so far. Unsurprisingly, Butt has given huge thought to the size of the forces used, and his conclusions are most interesting when it comes to the choruses. He finds evidence for two different sorts of chorus to be used : the smaller involves basically the soloists plus an extra alto, while the larger involves more forces and the addition of several boys. Typically, Butt has recorded both, and you can download both from the Linn website _ je ne sais pas trop comment… The CD features only the larger chorus but, in a very generous move, if you buy the CD then you get a voucher _ ??? je n’en ai pas trouvé trace en mon exemplaire.. _ which will allow you to download for free the version with the smaller chorus.

Whichever you choose, you’ll find a Dunedin Chorus on top form. In his most bravura style _ et les chœurs sont fondamentaux dans les oratorios de Haendel _, Handel hits his audience with a Philistine chorus in praise of Dagon at the very beginning of the piece, and it sounds fantastic here, the chorus relishing every syllable and bouncing brilliantly off the trumpets and drums that blaze out of the orchestra. They are brilliantly subtle elsewhere, too, effectively bringing out the counterpoint of choruses like O first created beam or, especially, Then shall they know. The combative chorus (Israelites vs Philistines) that ends Act 2 is a thriller, and the blaze of glory that brings down the curtain after Let the Bright Seraphim is a fantastic way to end.

Having listened to both versions, I really appreciate the benefits of the smaller chorus : they sound great, and there’s something lovely about hearing these expert singers more “up close” in harmony. For sheer dramatic power, so important in this work, my own taste tended to prefer the full chorus over the smaller one, but it’s lovely that, buying the CD, you can have both, thus avoiding the agony of choice.

The orchestral picture is equally superb _ oui. Violins are light and bouncy, by turns delicate and fresh. Winds chatter convincingly and, particularly in the opening Sinfonia, horns add a welcome touch of grandeur. They aren’t used often but, when they are, the trumpets and drums make a fantastic impact, nowhere more so than in the electrically exciting final bars. Butt himself on the harpsichord underpins everything with great authority but also a twinkle in his eye, never forgetting that this is meant to be a drama, and in his hands it is never less than compelling.

It’s hard to imagine a better team of soloists, either, not least because most (if not all) of them are regular Dunedin collaborators. In the title role, Joshua Ellicott’s tenor voice is full of dramatic impulse _ oui _, inhabiting the damaged hero’s character brilliantly _ absolument ! Son incarnation de Samson est d’une intense puissance. There is, for example, a strain of pain running through Torments, alas which works very well, and even in the recitatives you get the sense of a wounded lion looking back over his achievements from a place of agony, nowhere more so than in the interactions with Dalila. Total eclipse is deeply poignant _ quelle merveille d’interprétation ! quel chef d’œuvre ! _ , the high climax on “stars” sounding like a stab wound, but Why does the God of Israel sleep buzzes with a palpable uplift in energy. Just as the sun is sung with beautiful tenderness, and what a brilliantly original move of Handel’s for the hero to exit on such a delicately understated aria. Hugo Hymas’ lighter tenor stands in effective contrast to Ellicott’s, and he uses the flexible agility of his tenor to magnificent effect, leaping all over the coloratura in Loud as the thunder’s awful voice and enlivening the runs of God our our fathers with great beauty. He’s equally convincing in the swagger of To song and dance we give the day, and he delivers the news of the temple’s destruction with keen dramatic sense.

Sophie Bevan brings seductive allure to the role of Dalila, with a particularly sultry colour to the middle of the voice, making her protestations of contrition sound utterly unconvincing ! Her sister, Mary Bevan, uses her voice to fantastic effect, sounding alluring and sensual in Ye Men of Gaza, and using the sultry bottom of her voice every bit as effectively as the gleaming top in seductive moments like With plaintive notes or, sensationally, Let the bright seraphim. Fflur Wyn is lighter and brilliantly agile. She has a real sit-up-and-notice quality to her voice that really helps in Then free from sorrow and, particularly, the recriminations of It is not virtue. Jess Dandy’s authoritative mezzo brings great substance to the role of Micah, an Israelite woman who consoles Samson, nowhere more effectively than in her brief but fantastically long-breathed arioso Then long eternity. There is great beauty in her prayer Return, O God of Hosts ! and her lament for the dead Samson is beautifully sustained.

Matthew Brook radiates authority as Manoa, Samson’s father, singing with both poignancy and great clarity in the long runs of Thy glorious deeds, and he comes into his own in the oratorio’s final section with his music of meditation as he reflects on his son’s role in bringing down the Philistines. With a completely different bass voice, I really liked the touch of try-your-chance insolence to the Harapha of Vitali Rozynko, reinforcing the drama and underlining the sense of this work as an opera of the mind that works through sound alone.

In short, this is superb _ oui ! _, the best Handel oratorio I’ve heard in years _ rien moins ! voilà ! Its individual components are all first rate, but the cumulative whole is even more effective than the sum of its parts when you consider the packaging, the scholarship and the overall impact. The excellent historical notes from Ruth Smith only seal the deal.

Simon Thompson

Une réalisation haendelienne on ne peut plus marquante, par conséquent,

pour cet admirable chef d’œuvre qu’est Samson.

Avec une mention toute spéciale, aussi,

pour le magnifique ténor qu’est Joshua Ellicott (Samson),

et, notamment, son interprétation du sublime air Total eclipse ! (Acte 1, scène 2 ; plage 16 du CD 1)…

Ce dimanche 29 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur