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Joseph Marchand (1673 – 1747) et la naissance du violon français, au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles (suite)…

05avr

Dans la continuité de mon article du 29 mars dernier «  »

et toujours à propos du triple album AParté AP 301 des « Suites » pour le violon et la basse, en 1707, de Joseph Marchand (1673 -1747) par le oh! Trio,

voici ce mercredi 5 avril 2023, sur le site Discophilia, un article intitulé « Apogée du violon français » de Jean-Charles Hoffelé consacré à cette superbe réalisation discographique _ du label Aparté _ d’un jeune ensemble polonais, le oh! trio, explorant le répertoire baroque français étrangement bien trop ignoré et délaissé par les violonistes baroques français d’aujourd’hui…

APOGÉE DU VIOLON FRANÇAIS

Dans la longue théorie des musiciens et compositeur de la famille _ et homonymes ! Joseph n’a pas de lien de parenté avec le mieux connu claveciniste et organiste Louis Marchand !Marchand, Joseph, basse de violon à la Chapelle Royale puis à la Grande Bande, musicien courant des concerts des petits appartements de Louis XV, avait corps et bien disparu _ de l’horizon (de connaissance et fréquentation) des musiciens et de la plupart des musicologues _, et c’est un peu un miracle que quatre amis polonais _ Martyna Pastuszka, Krzysztof Firlus, Anna Firlus et Jan Čižmář _ aient retrouvé ces somptueuses Suites pour les exhumer au disque.

Pas moins de trois CDs où parait l’épanouissement _ alors en voie de déploiement _ de l’influence italienne (jusqu’à l’usage du double trille) intégré au style noble de la suite française, airs et danses, pièces en portrait, chaconnes ou siciliennes pour conclure, Sonates pour ouvrir, souvent la nostalgie la plus étreignante (l’Air II de la Sixième Suite) voisine avec des danses toujours élégantes.

Musique de pur plaisir, et des plus raffinées _ dans le voisinage de l’œuvre absolument contemporaine de François Couperin (1663 – 1733) _, mais aussi rêveries un rien crépusculaires _ un peu à la Marin Marais (1656 – 1728) _ que magnifient des interprètes audiblement sous le charme de leur découverte _ oui ! _, prenant soin de varier les couleurs : Anna Firlus prend l’orgue positif dans la Deuxième Suite, le luth de Jan Čižmář s’invite dans la Troisième Suite, la viole de gambe de Krzyzstof Firlus contrechante avec tendresse au long de cet émouvant recueil sauvé de la poussière des bibliothèques.

Et si demain les quatre amis exploraient le legs, plus italianisant encore, de Jean-Baptiste Anet le fils _ 1676 – 1755 _ ?

LE DISQUE DU JOUR

Joseph Marchand
(1673-1747)


Suites de Pièces mêlée de
Sonates pour le violon
et la basse (1707)

{oh!} trio
Jan Čižmář, luth

Un album du label Aparté AP301

Photo à la une : © DR

Ainsi la très intéressante notice de ce CD _ d’Evangelina Kopsalidou, s’inspirant de la rubrique de Bernard Bardet concernant « les Marchand«  dans l’indispensable « Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles » de Marcelle Benoît, aux Éditions Fayard, en 1992… _ dresse-t-elle un tout à fait bienvenu panorama historique de l’école française de violon _ cet instrument italien si tard venu en France _ à l’époque baroque :

après le premier livre de Sonates pour violon de François Duval, publié en 1704, puis en 1707 et 1711, avec ces Suites & Sonates pour le violon & la basse de Joseph Marchand, les Sonates pour violon de Sébastien de Brossard, Elisabeth Jacquet de La Guerre et Jean-Fery Rebel, les œuvres pour violon de la génération de Jean-Baptiste Anet et ses élèves, Louis et François Francoeur, Jean-Baptiste Sénaillé.

Puis, une génération plus tard, à partir de 1725, viendront Jean-Marie Leclair, Jean-Pierre Guignon, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, Louis-Gabriel Guillemain.

Vers 1750, la troisième génération est celle de Jean-Baptiste Cupis, Jean-Baptiste Canavas, Joseph-Bernabé Saint-Sévin l’Abbé le fils.

Et à la fin du siècle, la quatrième génération de Pierre Vachon, Nicolas Capron, le chevalier de Saint-Georges et surtout _ le bordelais _ Pierre Gaviniès.

Une réalisation discographique exemplaire, donc.

Et à suivre…

Ce mercredi 5 avril 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’art du chant français du règne de Louis XIV : Dumesny, haute-contre de Lully, par Reinoud van Mechelen et A Nocte Temporis

10jan

Dès le 17 novembre dernier,

j’avais consacré un petit article

au remarquable CD Alpha 554 Dumesny haute-contre de Lully

de Reinoud van Mechelen et A Nocte Temporis.

Ce vendredi 10 janvier,

sur son blog Discophilia,

Jean-Charles Hoffelé consacre un intéressant article

intitulé La Voix de Lully

à ce CD.

Le voici :

LA VOIX DE LULLY

Bernard Clédière parti _ après le succès de Proserpine en 1680 ; il avait chanté dans Cadmus et Hermione, AlcesteThésée, Atys, Isis, Psyché, Bellérophon et Proserpine de 1673 à 1680 _, Dumesny devint le premier haute-contre de la fin du règne musical de Lully, créateur de Persée, Phaéton, Amadis, Roland, Armide, Acis et Galatée _ de 1682 à 1686. Sa haute stature, son port noble charmèrent le Florentin autant que sa voix subtile qui aimait à briller dans les emplois passionnés. Lully disparu _ le 22 mars 1687 _, Dumesny continua à fasciner les compositeurs de la génération suivante avant que l’embonpoint et le déclin de son instrument à la justesse de plus en plus incertaine l’éloigne de la scène où il lui fallait six bouteilles de champagne par soirée.


L’illustration de l’album ne manque pas de piquant, on y voit Reinoud Van Mechelen, casserole _ de cuivre _ en main, rappelant que notre haute-contre, jeune homme, fut cuisinier de l’Intendant Foucault à Montauban _ beaucoup des grands chanteurs du Baroque français étaient originaires du Midi. Admiratif, le public pince sans rire lui adressait en guise de compliment : « Ah ! Phaéton, est–il possible/ Que vous ayez fait du bouillon ? ».

L’occasion est belle pour Reinoud Van Mechelen de parcourir les plus beaux airs que chanta Dumesny, du Persée (1682) de Lully à Amadis de Grèce (1699) de Campra, y mettant une discrète prononciation d’époque qui ne parvient pas à déparer les élégies et les plaintes, les magiques chants de sommeil, comme les airs plus expansifs (« Ma vertu cède au coup » du Théagène et Cariclée de Desmarest).

Au rang des premières, une merveille, « Infortuné, que dois-je faire ? » de la Didon de Desmarest et plus encore « Amour, que sous tes lois » du Céphale et Procris d’Elisabeth Jacquet de la Guerre, ouvrage qui finira bien par trouver les bonheurs du disque.

La voix souple, le timbre élégiaque du ténor _ oui _ se marient aux décors nostalgiques dont il cerne lui-même ses mots ; comme les couleurs de A Nocte Temporis lui font un écrin profond !


LE DISQUE DU JOUR


Dumesny, haute-contre
de Lully

Airs et scènes extraites d’œuvres de Jean-Baptiste Lully, Pascal Collasse, Henry Desmarest, Marin Marais, Louis de Lully, Marc-Antoine Charpentier, Elisabeth Jacquet de la Guerre, Charles-Hubert Gervais, André Cardinal Destouches, André Campra

Reinoud Van Mechelen, ténor
A Nocte Temporis, mezzo-soprano

Un album du label Alpha Classics 554

Photo à la une : le ténor Reinoud Van Mechelen – Photo : © Senne Van der Ven

Une très remarquable contribution

à une meilleure connaissance du chant lullyste français,

en plus du charme tendre de sa beauté.

Ce vendredi 10 janvier 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

 

Chanter Lully (et les lullystes) entre 1675 et 1699 : Dumesnil, par Reinoud van Mechelen

17nov

C’est un passionnant CD

_ le CD Dumesny haute-contre de Lully : le CD Alpha 554 _

sur ce qu’est l’art du chant français

d’un chanteur à la Cour de Louis XIV

que nous offre Reinoud van Mechelen

_ avec les musiciens de l’Ensemble A Nocte Temporis _

en une réalisation exemplaire.

Bien sûr

pas de virtuosité (à l’italienne) ici,

ni même de morceau de vedettariat (comme à l’époque _ à venir sous Louis XV, par exemple pour un Jelyotte, ou une Marie Fel _ de Rameau) ;

mais simplement les subtilités délicieuses de l’incomparable français de la tendresse.

Ce parcours _ entre 1677 et 1697 _ nous fait aborder des œuvres

(ni même des compositeurs)

qui ne courent _ hélas _ pas assez nos platines :

pour les compositeurs,

outre bien sûr Jean-Baptiste Lully (1632 – 1687) :

Pascal Collasse (1649 – 1709),

Henry Desmaret (1661 – 1741),

Marin Marais (1656 – 1728) & Louis de Lully (1664 – 1734),

Marc-Antoine Charpentier (1643 – 1704),

Elisabeth Jacquet de La Guerre (1665 – 1729),

André Cardinal Destouches (1672 – 1749),

et André Campra (1660 – 1744).

Ce dimanche 17 novembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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