Posts Tagged ‘Esa-Pekka Salonen

Bien écouter John Adams, en suivant les appréciations laudatives de Karol Beffa

27mar

Pour qui désirera s’initier à _ et écouter un peu de _ l’œuvre _ importante _ du minimaliste américain John Adams (né à Worcester, Massachussets, le 15 février 1947),

dont traitent les chapitres « L’irruption du minimalisme américain dans le paysage musical français » (pages 161 à 180) et « John Adams _ El Dorado » (pages 181 à 200), de « L’autre XXe siècle musical«  de Karol Beffa,

voici quelques podcasts _ magnifiques ! _ à écouter ici de deux de ces œuvres majeures de John Adams, en 1991 et 1997-98  :

_ d’une part, celui de la partie I (« The Machine in the Garden« , 12′ 40) et celui de la partie II (« Soledades« , 16′ 09) de son chef d’œuvre de 1991, « El Dorado » : pour une écoute d’une durée de 28′ 49 ;

dans l’interprétation ici de Kent Nagano dirigeant l’Orchestre Hallé, pour un CD Nonesuch paru en 1996 ;

_ et d’autre part, celui de « Naive and Sentimental Music« , de 1997-1998 comportant trois parties 1) « Naive and Sentimental Music » (d’une durée de 18′ 10) ; 2) « Mother of the Man » (d’une durée de 15′ 09) ; et 3) « Chain to the Rhythm » (d’une durée de 10′ 58) : pour une écoute d’une durée totale de 44′ 04 ;

dans l’interprétation ici d’Esa-Pekka Salonen dirigeant le Los Angeles Philharmonic, pour un CD Nonesuch paru en 2002.

Une musique qui vous subjuguera.

Ce dimanche 27 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Lise Davidsen, ou le déchaînement du calme au milieu de la tempête

10juin

Découvrir une voix _ son timbre, son souffle _ peut être merveilleusement jouissif.

Ainsi en va-t-il du charme totalement prenant

de la voix de la jeune sopano norvégienne Lise Davidsen,

menée ici par le gant de velours d’Esa-Pekka Salonen

à la tête de l’Orchestre Philharmonia

en un programme Wagner – Richard Strauss

qui déroule somptueusement :

il s’agit du CD Decca Lise Davidsen _ Decca 483 4883.

Voici ce qu’en chronique The Guardian :

Davidsen: Wagner and Strauss review – powerhouse soprano’s stunning debut


Davidsen/Philharmonia/Salonen
(Decca)



Her voice is the calm at the centre of a storm of music by Wagner and Strauss in Davidsen’s worth-the-wait album


Wonderfully dark and dramatic … Lise Davidsen in Ariadne auf Naxos, Glydebourne, 2017...
Wonderfully dark and dramatic … Lise Davidsen in Ariadne auf Naxos, Glydebourne, 2017. Photograph: Robbie Jack/Corbis via Getty Images



N
o emerging soprano has made quite the same stir recently as Lise Davidsen. Here, finally, is her first solo CD. It covers Wagner and Strauss repertoire recorded by many of the greatest voices – and yet several of Davidsen’s versions go straight towards the very top of the playlist.


Lise Davidsen album artwork.

Lise Davidsen album artwork. Photograph: AP


It’s not just the voice – though that is special in itself, gleaming and electric in tone, and buoyed by a seemingly endless supply of breath. It’s also the way she is able to create a still fulcrum even while all Wagner and Strauss’s orchestral manoeuvres churn around her.


First we hear two big scenes for Elsa, heroine of Wagner’s Tannhäuser, the full-beam excitement she switches on for Dich, Teure Halle turning to dignified resignation in Allmächt’ge Jungfrau. Then it’s Strauss: a powerhouse performance of Es gibt ein Reich from Ariadne auf Naxos, half a dozen orchestral songs, and the Four Last Songs.


It’s not my responsibility to interpret. I am just the messenger” says Davidsen of her approach to Strauss, and it serves her well, though some interpretation has certainly gone into her wonderfully dark and dramatic Ruhe, meine Seele. There is, however, perhaps room for a little more individuality if she wants to make the iconic Four Last Songs truly her own – there’s a weightiness to her singing here that means they don’t soar quite as freely as they could.


It was the Philharmonia that gave the premiere of the Four Last Songs, in 1950. Here, conducted by Esa-Pekka Salonen, they give Davidsen solid support throughout, even if the textures can be murky. The soprano at the 1950 premiere was Davidsen’s fellow Norwegian Kirsten Flagstad. But I’d say a better comparison is with Janet Baker, who said so much by seemingly doing so little, and who would create an awed sense of vulnerability by paring her big voice down to the point where it risked cracking – as Davidsen does here in Strauss’s Morgen !, dancing with heart-stopping delicacy around Zsolt-Tihamér Visontay’s violin solo. The Baker mention alone should tell you how much this disc has been worth the wait.


Ce lundi 10 juin 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un sublimissime « Mandarin merveilleux » de Bela Bartok par le génial Esa-Pekka Salonen : un prodigieusement décoiffant CD Signum Classics

26oct

Avant l’article que je me promets sur la très belle (et très riche) rentrée d’automne d’Outhere Music,

voici un sublimissime (!!!) « Mandarin merveilleux » du merveilleux Béla Bartók dirigé par le toujours grandissime Esa-Pekka Salonen dirigeant le Philharmonia Orchestra _ un décoiffantissime CD Signum Classics (SIGCD466).

En ayant rencontré, presque par hasard, un unique malheureux tout petit exemplaire posé comme négligemment sur l’étagère Nouveautés de mon rayon « Musique » de la librairie Mollat,

je ne l’ai, bien sûr, pas laissé s’échapper,

au milieu d’autres très beaux CDs, bien exposés ceux-là _ et en plusieurs exemplaires, ceux-là _, ce jour-là de la semaine dernière :

un parfait « Cello Concertos » de CPE Bach par l’excellent _ à suivre _ violoncelliste Nicolas Altstaedt (CD Hyperion CDA68112),

un très réussi _ vraiment ! _ « Don Quixote and other Suites & Concertos » de Telemann, par un très bon Apollo’s Fire dirigé par Jeannette Sorrell (CD Avie AV2353),

un superbe « Breathtaking _ a cornetto and a voice entwined » (avec des pièces de Cazzati, Corradini, D’India, Palestrina, Sances, Marini, Merula, Carissimi, Tsoupaki, Bassani, et Alessandro Scarlatti) par Hana Blazikova, soprano, et Bruce Dickey, cornetto (CD Passacaille 1020),

et un concert live « Verdi – Dvorák String Quartets« , par Christian Tetzlaff & Florian Donderer, Hartmut Rohde et Maximilian Hornung, pour Verdi ; et Yura Lee & Katharine Gowers, Florian Donderer et Frans Helmerson, pour Dvorák, dans la superbe collection _ que je suis depuis plusieurs années, et ne manquerais pour rien au monde ! _ du magnifique Spannungen Chamber Music Festival (CD Avi-Music 8553358).

Or voici que ce matin, je découvre sur le site de Jean-Charles Hoffelé que je consulte chaque jour, un excellent article _ http://www.artalinna.com/?p=6278#more-6278 _, intitulé « Meurtre« , que je m’empresse bien volontiers _ et sans commentaire ! _ de reproduire ici :

MEURTRE


26 OCTOBRE 2016 JEAN-CHARLES HOFFELÉ


Salonen dirige son Bartók en compositeur : textures tranchantes, harmonies ébarbées, rythmes inflexibles, une grammaire plutôt qu’une action me disais-je entendant le vacarme de l’Intrada où Bartók aura retranscrit son affolement devant les bruits de New York : cauchemar de mégapole que le chef finlandais éclaire au néon.

Avant, on vous faisait Le Mandarin merveilleux « en suite », pour la soirée d’orchestre. Je crois bien ne l’avoir jamais entendu in extenso à Paris avant de le découvrir réglé par Boulez à Londres, retournant à la BBC. Mais avant lui, ce n’était que concert, plus du tout action. Le meurtre même, son gore, le sang, le sexe paraissaient à peine, dévorés à la va-vite dans une coda qui brillait trop pour un agonisant ou même pour un orgasme.

János Ferencsik le premier aura rétabli au disque le ballet intégral – même Peter Bartók n’osa pas demander à Tibor Serly la pantomime en entier, hélas ! –, puis Pierre Boulez l’imposa, chorégraphie plus sensuelle que morbide et de toute façon le massacre commencé, perdue dans un diagramme de sons, une abstraction lyrique, blanchie de chœurs.

Si Salonen commence façon concert, quasi factuel, il plante pourtant le décor : glaçant. Tout ce qui suit de la pantomime de séduction est feutré, bergien, c’est Lulu et le Mandarin, feulé par un orchestre qui s’abandonne dans une battue très libre où la partition de Bartók semble se lover. Fascinant. Mais lorsque les assassins paraissent, alors le génie du chef-compositeur éclate ; la proclamation des couteaux, la course poursuite haletante, le massacre, la grande phrase au contrepoint de trombone et de tuba ici déclamée comme jamais, ça vous atomise Le Sacre du printemps, vous le fait décoratif.
La timbale et la grosse caisse tonnent, la petite harmonie déploie sa phrase qui saigne, les chœurs des spectres paraissent, le sang coule, inexorable. Salonen dirige tout ce qui suit comme un rite, musique affreuse, dont les cordes pleurent littéralement. Un supplice.

Difficile après cela de s’engager dans la fantaisie de couleurs et de rythmes de la Suite de danses, aussi précisément détaillée que la rende Salonen. Je suis encore dans ce sordide et sublime Mandarin, mais j’entends tout de même le ton âpre, les rythmes ritualisés qu’y mettait jadis György Lehel : comme il sait faire sonner son Philharmonia « hongrois » !

Le disque offre aussi, en fil-up, des Contrastes splendides, imaginatifs, insolents, où le piano de Yefim Bronfman se cabre devant la percutante clarinette de Mark van de Wiel, personnage incroyable qui démêle ses arabesques mordantes avec le violon de violoneux parfait de Zsolt-Tihamér Visontay.


Sacré disque !

LE DISQUE DU JOUR

cover-salonen-bartok-imslpBéla Bartók (1881-1945)
Le Mandarin merveilleux,
Op. 19, Sz. 73 (ballet intégral)
Suite de danses, Sz. 77
Contrastes, Sz. 111

Yefim Bronfman, piano
Zsolt-Tihamér Visontay, violon
Mark van de Wiel, clarinette
Philharmonia Voices
Philharmonia Orchestra
Esa-Pekka Salonen, direction

Un album du label Signum Records SIGCD466

 

Un CD admirable !



Titus Curiosus, ce mercredi 26 octobre 2016

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