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Compléter : pour un bref parcours de l’infiniment (tant qu’il y aura de l’encre et du papier) « complétante » Hélène Cixous : un regard rétrospectif sur mes articles d’investigation de sa féconde et joyeuse poïesis, du 2 mars 2018, au 18 novembre 2022. Pour prolonger la communication « Résistance à la finitude et méditation sur la mort dans les écrits d’Hélène Cixous » de Martine Motard-Noar, ce matin, au colloque « Poétiques de l’incomplétude », mis en oeuvre par Eric Benoît, à la Maison de la Recherche à Bordeaux, ce vendredi 7 avril 2023…

07avr

En introduction à une petite _ modeste _ réflexion sur la très judicieuse communication de Martine Motard-Noar, Professeur à l’Université de McDaniel College, Maryland, intitulée « Résistance à la finitude et méditation sur la mort dans les écrits d’Hélène Cixous« , ce matin même, vers 10h à la Maison de la Recherche de l’Université Bordeaux-Montaigne, pour le très riche colloque « Poétiques de l’incomplétude » du Professeur Éric Benoît,

et à propos de ce que je me permettrai de qualifier l' »infiniment complétante » écriture-ouverture _ tant qu’il y aura du moins pour elle de l’écriture et du papier : pour elle exactement comme pour nos très chers Montaigne et Proust : ce sont d’infinis compléteurs _ d’Hélène Cixous,

et cela tout particulièrement dans sa fécondissime production depuis son merveilleux « Osnabrück » (paru le 12 février 1999),

voici,

pour commencer,

un récapitulatif un peu commode _ et dans la chronologie de leur parution sur mon blog Mollat « En cherchant bien« , du 2 mars 2018 au 18 novembre 2022… _ de la série des articles que j’ai consacrés à ma lecture attentive de ses textes, jusqu’à celui le plus récemment publié, son « MDEILMM Parole de taupe » (paru le 13 octobre 2022).

Pour les 16 premiers d’entre ces articles miens (publiés sur mon blog du 2 mars 2018, au 23 décembre 2020),

je renvoie au commode récapitulatif des 16 liens donnés dans mon article détaillé et rétrospectif du 24 décembre 2021 : « « ,

se rapportant aux importants et même décisifs « Gare d’Osnabrück à Jerusalem » (paru le 14 janvier 2016), « Correspondance avec le mur » (paru le 19 janvier 2017), « Défions l’augure » (paru le 18 janvier 2018), et 1938, nuits » (paru le 24 janvier 2019), surtout _ donnant lieu aussi (!) à mon merveilleux entretien avec Hélène, à la Station Ausone, le 23 mai 2019, dont voici l’accès et à la vidéo ; et au podcast.… _ ;

et encore « Nacres » (paru le 19 septembre 2019) et « Ruines bien rangées » (paru le 22 octobre 2020)…

Avec aussi ces liens aux deux articles du 21 décembre 2021 « « 

et du 23 décembre 2021 « « …

Et voici aussi, et toujours en l’ordre chronologique des publications sur mon blog, les liens aux 12 autres articles cixoussiens qui ont suivi cet article récapitulatif du 24 décembre 2021 « « , :


_ le 25 décembre 2021 : à propos du très important « Rêvoir » (paru le 7 octobre 2021) :

mon article « « 

_ le 26 décembre 2021 : à propos toujours de « Rêvoir » :

mon article « « 

_ le 27 décembre 2021 : à propos encore de « Rêvoir » :

mon article « « 

_ le 28 décembre 2021 : à propos, cette fois, du terrible « Le jour où je n’étais pas là » (paru le 6 septembre 2000) :

mon article «  « 

_ le 1er janvier 2022 : à propos d’une passionnante série d’entretiens donnés par Hélène Cixous à divers interlocuteurs :

mon article « « 

_ le 4 janvier 2022 : à propos d’ « Abstracts et brèves chroniques du temps. Volume 1 Chapitre Los » (paru le 24 janvier 2013) :

mon article « « 

_ le 5 janvier 2022 : à propos d’ « Abstracts et brèves chroniques du temps. Volume 2 Corollaires d’un vœu » (paru le 17 septembre 2015) :

mon article « « 

_ le 10 novembre 2022 : à propos de « MDEILMM parole de taupe » (paru le 13 octobre 2022):

mon article « « 

_ le 14 novembre 2022 : à propos du récent « MDEILMM Parole de taupe » :

mon article « « 

_ le 16 novembre 2022 : toujours à propos de « MDEILMM Parole de taupe » :

mon article « « 

_ le 17 novembre 2022 : encore à propos de « MDEILMM Parole de taupe » :

mon article « « 

_ le 18 novembre 2022 : et à nouveau, encore, à propos de « MDEILMM Parole de taupe«  :

mon article « « 

Ce sont là des réflexions sur mes propres lectures, et au fil _ enchanté, réjoui _ de celles-ci.

L’intuition majeure que j’en tire est celle de l’infinie et inlassable _ tant qu’il y aura donc de l’encre et du papier, et de la vie… _ positivité joyeuse _ et complétance heureuse… _ d’Hélène Cixous à son écritoire, en lien constant de conversations fidèlement entretenues, avec un peu de chance _ puis retenues, à l’écritoire… _, avec les ombres fidèlement présentes de tous ceux qui lui demeurent plus que jamais chers, et continuent _ en un jubilatoire entretien poursuivi _ de venir lui parler :

sa mère Éve Klein (Strasbourg, 14 octobre 1910 – Paris, 1er juillet 2013), son père Georges Cixous (Oran, 5 septembre 1908 – Alger, 2 décembre 1948), sa grand-mère maternelle Rosalie Jonas (Osnabrück, 23 avril 1882 – Paris, 2 août 1977), et les Jonas (d’Osnabrûck et ailleurs _ Dresde, etc. _ de par l’Allemagne, et le monde), et les Klein, auxquels son imageance heureuse demeure si vivement et fécondement attachée…

Bien peu de goût, donc, chez Hélène Cixous _ et son irrésistible formidable humour, face à la vie et aux vivants, même un peu éloignés d’elle, ceux-ci… _, pour quelque morose et noire incomplétude bilieuse que ce soit…

C’est même tout le contraire, tant ce schème de l’incomplétude lui est absolument étranger, tant le flux de la vie offre _ infiniment généreusement _ un permanent et renouvelé sans cesse _ nuits (avec appoints fort bienvenus de rêves) comprises… _ très nourrissant complément, à jouir et fruir Kairos aussi un peu aidant de son mutin et acéré concours : à apprendre à saisir comme il le faut au vol quand il se présente _ en riche matière de complétance à son imageance inépuisable et heureuse d’auteur :

 

un formidable goût et appétit, le même que celui de son très cher Montaigne, pour la générosité de la vie, et cela jusque dans la confrontation-relance _ pour qui, par chance ou par effort aussi, un peu, y survit _ aux pires atrocités de son _ assez shakespearien ! _ tragique…

Un grand merci, en conséquence, à la lumineuse et si juste communication, ce matin, à l’université de Bordeaux-Montaigne, de Martine Motard-Noar ;

et à l’initiative si ingénieuse et brillante du Professeur Éric Benoît.

Ce vendredi 7 avril 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Au 54 rue Philippe à Oran, entre 1936 et 1945, la circulation entre les étages Klein, Cixous et Carisio, avec leurs veuves, leurs célibataires et quelques fantômes d’éminents disparus…

17nov

Si je prends comme repère de dates, d’une part la date du mariage du docteur Georges-Jonas Cixous (né à Oran le 5 septembre 1908) et Eve Klein (née à Strasbourg le 10 avril 1910) : le 15 avril 1936, à Oran,

et d’autre part le départ, en 1945, du docteur Georges Cixous et sa famille pour Alger,

il s’avère que la maison du 54 rue Philippe à Oran, a été alors le domicile :

_ des Cixous, au 3e étage :

Reine Sicsu (née à Oran le 20 octobre 1881 ; épouse, à Oran, en janvier 1903, de Samuel Cixous ; et veuve de son mari, décédé à Oran, le 6 juin 1933) _ Reine Sicsu, veuve Cixous, décèdera à Paris le 7 juin 1965 _,

ainsi probablement que sa fille demeurée célibataire Déborah Cixous (née à Oran le 17 février 1906) _ laquelle décèdera, célibataire, à Cachan, le 27 août 1992.

_ des Cixous-Klein-Jonas, au 2e étage :

le Dr Georges-Jonas Cixous (né à Oran le 5 septembre 1908 ; et qui décèdera à Alger le 12 février 1948), et son épouse, à Oran le 15 avril 1936, Eve Klein (née à Strasbourg le 10 avril 1910) _ elle décèdera à Paris le 1er juillet 2013 _,

leurs deux enfants Hélène Cixous (née à Oran le 5 juin 1937) et son frère Pierre Cixous (né à Oran le 11 novembre 1938) ;

ainsi que de la mère d’Eve Klein, Rosy Jonas (née à Osbabrück le 23 avril 1892 ; épouse à Osnabrück, en 1910, de Michael Klein ; et veuve de celui-ci, tué sur le front russe le 27 juillet 1916 ; qui a réussi à rejoindre la France, puis l’Algérie, à l’automne 1938) _ Rosy Jonas, veuve Klein, décèdera à Paris le 2 août 1977.

_ ainsi que des Carisio frère et sœur, au 4e et dernier étage :

Émile Carisio (né à Oran le 19 avril 1882) et sa sœur Alice Carisio (née à Oran le 23 décembre 1889), tous deux célibataires Émile Carisio semble cependant s’être marié à Oran, à l’âge de 60 ans, à une certaine Marguerite x le 28 mai 1942, si l’on prend en compte un rajout rédigé à la plume, le 8 septembre 1942, sur l’acte d’état-civil de sa naissance en 1882…

Beaucoup de veuves, ainsi que pas mal de célibataires, semble-t-il ;

ainsi que quelque absents _ voire  fantômes… _ parvenant à s’exprimer via la médiation assez commode de tables tournantes _ théosophiques, possiblement acquises, via la tante Déborah, d’une assez connue théosophe oranaise : « il me vient à l’idée que la petite table ronde est peut-être celle que ma tante Déborah a achetée en 1928 lors de la dispersion des objets parlants et du mobilier sophique de Madame Léonettila théosophe la plus secrètement réputée de cette ville philosophique, chez qui les fidèles se rendaient une fois par ses semaines jusqu’à la dernière«  ; selon ce passage de la page 115 de « MDEILMM _ Parole de taupe«  _, au 4e étage…

Ainsi que quelques parents, frères, sœurs, oncles, cousins quelquefois de passage au 3e étage Cixous…

Ce jeudi 17 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Fin ce lundi à 14h 36 de ma toute première lecture-déchiffrage du « MDEILMM _ Parole de taupe » d’Héléne Cixous : un opus conversationnel désopilant !

14nov

Fin ce lundi 14 novembre 2022, à 14h 36, de ma toute première lecture-déchiffrage du « MDEILMM _ Parole de taupe » d’Héléne Cixous :

un opus absolument désopilant !

_ et à ce propos, je recommande tout spécialement l’épisode à hurler de rire, aux pages 74 à 79, des choux à la crème auxquels ne peut surtout pas résister la cousine d’Hélène, peut-être cette « cousine Pi » (et sœur du cousin « Paul-le-malheureux« ), précédemment évoquée dans son cahier « Nacres« , et qui serait née en 1932 ; cf mon article «  » du 17 octobre 2019… L’irrésistible puissance de comique d’Hélène Cixous emportant tout !

H., décidément, s’amuse énormément,

avec l’offrande de cette n-ième revisite, avec sa réserve bien giboyeuse de magiques nouveautés, du quatrième étage de la rue Philippe, à Oran, de son enfance en Algérie sous Pétain,

où continuent de venir nous parler les adorables tables tournantes des apothicaires « Monsieur Émile » et sa pas tout à fait sybilline sœur-baleine Alice Carisio,

pour notre enchantement…

Avant de rédiger un premier commentaire un peu personnel de cet opus

qui fait suite-prolongement au déjà bien beau « Rêvoir » de l’année dernière, 2021 _ cf mes trois articles des 25 « « , 26 «  » et 27 décembre derniers «  » _,

je désire, en forme d’ouverture à mes propres remarques, citer ici deux articles consacrés à ce récent « MDEILMM _ Parole de taupe« ,

en date des 18 octobre, « Hélène Cixous, messagère de la taupe-littérature« ,

et 22 octobre derniers, « Frappée(e)(s) à l’âme, par Hélène Cixous, écrivain« ,

sous les plumes de Véronique Bergen et Fabien Ribéry…

Et désormais,

en la difficile absence physique, pour Hélène, de sa bien terrienne et solide et si vivante et très généreusement prenante mère Eve, née Klein, à Strasbourg le 10 avril 1910,

ce sont sa linguiste de fille Anne-Emmanuelle, née à Sainte-Foy-la-Grande le 27 juillet 1958, et son scientifique et mathématicien de fils Pierre-François (dit Pif), né à Paris le 22 septembre 1961, qui sont devenus les interlocuteurs priviligiés de ces vives et très animées magnifiques conversations de voix d’Hélène,

confiées à l’accueillante soie tendre, mais durable, et donc in fine assez solide, du papier

de ce qui va nous demeurer, à nous lecteurs tant soit peu attentifs _ ou inattentifs, c’est selon… _, en livres

à toujours encore jouer _ comme Hélène Cixous, la première, en l’activité hyper-sensible et hyper-ouverte, et plutôt joyeuse, de son imageance si joueuse _ à déchiffrer _ de tels livres ne se livrant pas, de même que le plus fin nectar de leur suc, immédiatement, à la toute première lecture, un peu trop rapide : leurs mystères nous défiant (de même qu’ils défient aussi Hélène, la première, en ses séances béantes d’écriture de tels livres…) ironiquement toujours un brin… Il nous faut donc apprendre un minimum à jouer, avec délices, avec la vraie littérature s’écrivant et se lisant, ainsi que se donnant finement à écouter… _,

et éventuellement _ c’est aussi selon nos propres humeurs… _ ruminer…

À suivre, donc,

Ce lundi 14 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

En répertoriant les entretiens enchanteurs accessibles d’Hélène Cixous, admirer la gamme chantée des infinies inflexions signifiantes de sa voix

01jan

Pour débuter en beauté l’année 2022,

choisir d’écouter la voix _ tant parlée que transposée en écriture dansante _ enchanteresse, avec son incroyable gamme d’inflexions signifiantes modulées-chaloupées, d’Hélène Cixous parlant d’expérience puissamment incarnée de son enthousiasmant formidablement minutieux travail d’écriture in progress,

voici ce très varié, en fonction de la grande diversité des interlocuteurs de ses entretiens, échantillon-ci :

_ en 2013 : Hors-Champs, avec Laure Adler (44′ 27)

_ le 15 novembre 2013 : Les Matins de France-Culture, avec Marc Voinchet (48’52)

_ le 9 décembre 2015 : Écrire la nuit (13′ 39)

_ le 28 septembre 2017 : L’entretien complet à Télérama, avec Fabienne Pascaud (52 01°

_ le 26 janvier 2019 : la Masterclass d’Hélène Cixous à la BnF, avec Caroline Broué (84′ 21)

_ un entretien vraiment magnifique ! Très précis et très détaillé, grâce à un superbe travail préparatoire ultra compétent et sérieux de Caroline Broué, lectrice souple et minutieuse … Un modèle-exemple d’entretien !

_ le 23 mai 2019 : Sur « 1938, nuits« , avec Francis Lippa (62′ 23), à la librairie Mollat

_ une entretien attentif très sereinement centré, sans hâte, sur les détails très précis et patiemment assimilés de ce livre ;

avec le relevé, au pasage, par Francis Lippa, de la difficulté persistante pour lui d’admettre la réalité de la coexistence, réaffirmée pourtant d’un mot par Hélène Cixous, du départ d’Osnabrück (et non pas de Dresde !) de sa grand-mère Omi, au lendemain de la Kristallnacht, du 10 novembre 1938, avec l’affirmation que ce départ précipité d’Allemagne ait pu se produire sur les conseils très avisés et salvateurs ! du Consul de France à Dresde (« Madame, vous devriez partir« , lisons-nous à la page 104 de « 1938, nuits« ) ;

Dresde, où Rosie Jonas (Osnabrück, 23 avril 1882 – Paris, 2 août 1977), veuve Klein (depuis le 29 juillet 1916), avait rejoint sa sœur Hete (Hedwig) Jonas (née le 20 octobre 1875), épouse du banquier (à la Dresdner Bank) Max Meyer Stern, après le départ de la maison Jonas d’Osnabrück, de sa fille Eve Klein (Strasbourg, 14 octobre 1910 – Paris, 1er juillet 2013), en 1929…

Cette maison Jonas de Nicolaiort, 2, d’Osnabrück, dont le propriétaire, après le décès, à Osnabrück, le 21 octobre 1925, de Hélène Meyer, veuve d’Abraham Jonas (Borken, 18 août 1833 – Osnabrück, 7 mai 1915), était désormais l’oncle André, Andreas Jonas (Borken, 5 février 1869 – Theresienstadt, 6 ou 9 juin 1942), l’époux d’Else Cohn (Rostock, 9 juillet 1880 – Theresienstadt, 25 janvier 1944).

Cf aussi mon article sur ce très beau « 1938, nuits« , en date du 4 février 2019 :

À quel moment exactement Omi avait-elle quitté son Osnabrück natal, pour gagner cette Dresde où résidait sa sœur Hete et son banquier de beau-frère Max Meyer Stern ?.. Le Livre n’en dit rien. Et toute sa vie Omi demeura si discrète…

_ le 28 septembre 2020 : Hélène Cixous écrivaine et intellectuelle, avec Charlotte Casiraghi et Fanny Arama (23′ 29)

_ le 25 octobre 2020 : Hélène Cixous, la Vie par la littérature, avec Guillaume Erner (50′ 25)

_ le 11 mars 2021 : Si toutes les femmes du monde, avec Elisabeth Quin (10’39)

_ le 7 octobre 2021 : Hélène Cixous en rêve, avec Augustin Trapenard (32′ 54)

Ècouter Hélène Cixous parler en entretien _ avec un interlocuteur qui l’a au moins un peu lue _ de l’incessant passionnant working progress de son magique écrire

est presque aussi merveilleux et enrichissant que lire les Livres absolument extraordinaires qui lui ont échappé !

Bonne année 2022 !

Bonnes écoutes de ces entretiens fastueux

quand rayonne la lumineuse grâce du merveilleux parler si vivant de l’autrice !

Et bien mieux encore :

Bien heureuses lectures de ces profus et foisonnants Livres magiques

d’Hélène Cixous !!!

Et vive Kairos !

Ce samedi 1er janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

P. s. :

En ouverture de mon entretien du 23 mai 2019 à la Station Ausone de la librairie Mollat, à Bordeaux,

pour présenter à l’assistance l’autrice éminemment singulière que j’avais le très grand honneur de recevoir,

j’ai employé les expressions un peu approximatives _ j’étais bien sûr, bien que tout à fait serein, assez ému aussi… _ de :

« un écrivain de première grandeur,

peut-être nobelisable, si les titres valent quelque chose,

en tout cas, c’est un écrivain TRÈS important que nous recevons ce soir« …

Et depuis j’ai appris,

à l’occasion, justement, d’un de ces entretiens dont je donne ci-dessus les liens aux vidéocasts,

que son ami Jacques Derrida qualifiait Hélène Cixous de « plus grand écrivain de langue française » actuellement vivant.

C’est là une appréciation que je partage…

Et depuis,

le 13 octobre 2021, et pour l’ensemble imposant de son œuvre,

Hélène Cixous vient de recevoir le Prix 2021 de la Bibliothèque nationale de France :

le jury de ce prix a désiré ainsi saluer la large palette de « cette autrice engagée, à l’œuvre littéraire inclassable », dans laquelle « se rencontrent la profondeur d’une réflexion, l’écho d’engagements dans la vie intellectuelle, une recherche intime dans les méandres de la mémoire, une écriture d’une rare poésie », a déclaré en commentaire la présidente de la BnF, Laurence Engel…

Et quand les prix savent, à l’occasion (pas si fréquente), saluer une vraie valeur,

pourquoi ne pas se permettre, en parfaite liberté, non servile, sans donc y attacher plus d’importance que cela ne le mérite _ car c’est au fond simplement anecdotique, périférique, quasi parasite _, et avec léger sourire en coin,

de le remarquer et relever-noter au passage ?..

Rien ne valant l’avis que soi-même, d’expérience singulière _ sans se calquer sur des avis pré-formés et des clichés à emprunter-recopier-suivre… _, on apprend à finement peser, au délicat risqué juger de ses propres appréciations, de mieux en mieux éclairées, de lecteur scrupuleusement attentif de tout l’œuvre, en son incroyablement profuse richesse, qui se donne, à portée de lecture.

Et c’est bien alors à nous, lecteurs, d’apprendre à accueillir-recueillir le tout profus, jusqu’au moindre détail, de cet œuvre livré par l’encre sur le papier, du mieux qu’il nous est possible.

Sinon, « Indiligent lecteur, quitte ce livre« ,

prévenait aimablement le cher Montaigne en l’Ouverture lumineusement irradiée d’humour de ses « Essais« …

Pour pause, lecture ce jour du terrible « Le jour où je n’étais pas là » (paru en 2000)…

28déc

Afin de conquérir davantage de repères biographiques (et de domiciliation _ à la page 174, j’ai relevé la significative phrase : « Seules les dates et les adresses résistaient à la multiplication de nos récits«  entrecroisés et parfois, voire souvent, contradictoires : ce qui amuse pas mal l’ironie très joueuse de la narratrice… _) des Cixous, Klein, Jonas, etc., qui me manquent toujours,

je viens de lire, puisé dans mon ample bibliothèque cixoussienne, « Le jour où je n’étais pas là« , paru aux Éditions Galilée en 2000, que je n’avais pas encore lu…

J’y ai trouvé une bien intéressante concomitance _ affirmée et clairement reconnue _ entre la grossesse du premier garçon né _ leur fille Anne-Emmanuelle, elle, est née, à Sainte-Foy-la-Grande, le 27 juillet 1958 _ d’Hélène Cixous et son mari Guy Berger, le petit Stéphane, nommé Georges, dans le récit _ le petit Stéphane Berger est né le 1er mai 1959, et lui aussi à Sainte-Foy-la Grande (en Gironde) ; et il décèdera à Alger, le 1er septembre 1961, où sa grand-mère maternelle la sage-femme Ève Cixous, née Klein, l’avait pris en charge, et s’occupait, en sa Clinique d’Alger, très soigneusement de lui, en sa fragilité d’enfant malade… _, et la construction de la Villa Èva, à Arcachon, au quartier des Abatilles…

Et Hélène Cixous, jeune agrégée d’Anglais, va en effet occuper un poste de Professeur d’Anglais au Lycée-Collège Grand Air d’Arcachon, à compter de la rentrée scolaire de septembre 1959 _ Chantal Thomas, alors arcachonnaise, l’a eu comme professeur d’Anglais, de septembre 1959 à juin 1962 ; cf mon article du 18 août 2018 : Un passionnant et très riche entretien avec la merveilleuse Chantal Thomas à Sciences-Po Bordeaux, le 8 mars 2018… ;

et Hélène Cixous eut à la fois pour collègue au lycée et pour voisin immédiat, au quartier des Abatilles, Jean Laurent, qui fut mon collègue de Lettres au Lycée Grand-Air quand j’y enseignais la philosophie, les années scolaires 1976-77 et 1977-78… _ ;

et cela jusqu’au mois de juin 1962, où elle obtint un poste d’Assistante d’Anglais à l’Université de Bordeaux…

Et quinze jours après le décès, à Alger _ auprès de sa grand-mère Ève et son oncle maternels Pierre Cixous _, de Stéphane-Georges, l’enfant mongolien d’Hèlène et son mari Guy Berger,

naît _ le 22 septembre, et peut-être, ou peut-être pas encore, à Arcachon, ce n’est pas indiqué… _ son frère le petit Pierre-François…  

Pages 70-71 de « Le jour où je n’étais pas là« , on lit cette tardive lettre-ci,

destinée au fils décédé il y a près de quarante ans, le 1er septembre 1961 :

« Lettre à mon fils auquel je n’ai jamais écrit de lettre

Mon amour, à qui je n’ai jamais dit mon amour,

 

J’écris dans la maison _ aux Abatilles _ que j’ai fait construire à cause de toi, en hâte de toi et contre toi tandis qu’Ève notre mère te gardait _ à Alger, et pas à Arcachon… _, je construisais je n’écrivais plus, au lieu de poèmes, je bâtissais je répondais en pierres à ton arrivée _ ce fut le 1er mai 1959, à Sainte-Foy-la-Grande _ pour les temps des temps, je t’accueillais, je te prévenais, j’élevais en vitesse une maison où nous garder et nous séparer, je faisais la maison où tu n’es jamais venu _ voilà. Maison achevée le premier septembre196-1 jour de ton propre achèvement _ à Alger.

Je ne pense jamais à l’origine de cette maison née de ta naissance. Dès que j’ai su ton nom du jour au lendemain j’ai _ alors, soudainement _ cessé d’écrire. 

J’écris dans cette maison que j’ai bâtie afin de ne plus jamais écrire. 

J’ai hérité de cette maison où je t’écris de ton interminable passage.

Je te dis tu, je te fais venir, je te tire hors du nid inconnu.« 

« Brève trêve de ce il, je prends dans mes bras le fantôme de l’agneau écorché« .

Et ces phrases aussi, que j’extrais de la page 111 :

« Aucun pressentiment _ qui aurait permis d’un peu se préparer. Et c’est alors. Arrive quelque chose, ce n’est pas rien, c’est un décret. La lettre dit : demi-tour. Et véritablement ici commence une vie. Tout d’un coup tout ce que je n’aurais jamais fait, je l’ai fait. Jusqu’à présent j’avais décidé de parcourir les différents continents. J’arrêtai mon périple au seuil de l’expédition, je cessai d’être nomade et je dressai _ Allée Fustel de Coulanges _ la maison du mongolien. Nous aussi nous vivrons dorénavant en compagnie des animaux affectueux. »

Et encore ceci, page 112 :

« Ce qui faisait maison c’était l’obéissance à Désignation l’envoyée des distributeurs de destins que je n’appelai pas Dieu cette saison-là. Je décidai _ aussi _ d’accroître nos corps sans perdre un instant, soucieuse du nombre et de l’harmonie du troupeau, je diluerai l’agneau sans nez à la laine râpeuse dans un bain d’agneaux bruns bien bêlants et musclés. Plus il y aura d’enfants tourbillonnants moins il sera l’attirant le fascinant. Je prévoyais l’irradiation. Contre l’éclat irrésistible du mongolien nous allions aligner toute une infanterie. Dans les mois qui suivirent _ ce 1er mai 1959 _ je lançai une grossesse en contre-attaque, sans m’affaiblir à y penser. Je parai. Je dressai. Nous élevons la maison _ voilà _ pour nous y enfermer autour de lui. Nous adoptons sa description. C’est une langue. Nous nous mettons à ses saccades, elle se jappe, elle se claudique, elle a ses froissements, ses frottements ses freins. Nous aussi nous aimerons la musique. J’entrai dans une adoptation méthodique. La peau du mongolien, grenue gauche gênée, je l’enfile je passe sur mon âme tout le costume.« 

Ainsi que, aux pages 113-114 :

« D’un jour à l’autre je fis conversion, et j’adoptai la fameuse ligne du mongolien celle que je n’avais pas remarquée tout de suite, le signe de reconnaissance caché dans la paume de la main. À l’âge de vingt-deux ans _ Hélène est née le 5 juin 1937 _ je venais de découvrir _ ce 1er mai 1959, à la maternité de Sainte-Foy-la-Grande _ l’autre monde du monde, et d’un seul coup. Personne ne nous avait avertis. Ma mère non plus la sage-femme allemande à Alger personne ne lui avait parlé des autres êtres humains quand même jusqu’alors nous, la famille _ des Jonas ainsi que des Cixous _, nous avions su que les autres êtres humains quand même c’étaient les Juifs c’est-à-dire nous, c’était nous notre famille _ des Jonas d’Osnabrück… _ qui d’une part se repliait et se multipliait pour résister à sa propre étrangeté, c’était notre propre maison _ de Nicolaiort 2, à Osnabrück _ assiégée qui finissait par craquer et céder et du jour au lendemain, ma mère _ en 1929 _ abandonnait la direction _ d’abord envisagée _ de Berlin et tournant le dos au nord allait en sens inverse, suivant l’indication de l’infinie impuissance qui contient lorsqu’on la retourne en sens contraire une infinie puissance. C’est ainsi qu’elle arrivait au Sud _ en passant par Paris, à Oran _ et aussi loin du centre et de l’origine qu’elle avait pu l’effectuer, tandis que par ailleurs les autres membres de la famille autre s’en allaient aussi au plus loin de la Ville la plus Ville _ Osnabrück, la ville de la paix… _ jusqu’aux portes les plus périphériques de la planète _ Johannesburg, le Paraguay, le Chili, l’Australie, etc.
Or à notre grande surprise voilà que nous étions débordés sur notre flanc par un peuple dont nous avions tout ignoré, et peut-être qui sait un peuple encore plus ancien et plus anciennement banni et nié que le nôtre mais qui n’avait pas alors d’historien. J’étais troublée, je sentis ma faiblesse philosophique, j’entrai dans des incertitudes concernant surtout les définitions les limites les frontières les barrières les espèces les genres les classifications, d’un côté n’étais-je pas née mongolienne ayant donné naissance à un mongolien, et donc née de sa naissance, mais d’un autre côté pensai-je la nature n’étant pas finie et définie mais non fermée, percée de trous par hasard tout ne pourrait-il pas nous arriver et nous être, dieu, un animal, ou l’immortalité, en passant par un de ces trous inconnus ?« 

Un opus magnifique, assurément.

Bien sûr, en tant qu’auteure-autrice (et aussi, et peut-être et surtout d’abord, réceptrice !) de ses livres, Hélène Cixous focalise le récit que son Livre _ car c’est à la fin des fins lui, le Livre, qui, chaque fois, vient ultimement décider _ lui dicte, en les échanges qu’elle, l’autrice, veut bien avoir avec lui, le Livre, en les méditations suivies de ces séances d’écriture auxquelles elle choisit de se livrer, sur les éléments qu’elle accepte et choisit d’intégrer au récit de ce Livre, et en en excluant bien d’autres possibles  jugés simplement ici et cette fois étrangers à la thématique majeure, et toujours questionnante pour elle, de ce Livre-ci une prochaine fois, peut-être…

Ses récits de vérité ne constituant jamais, non jamais, une autobiographie autorisée : ce qui va advenir en le Livre dépassant, et de loin _ et bienheureusement ! _, les aventures et mésaventures advenues et survenues à sa seule petite personne et son ego historique…

Ainsi, pour ce qui concerne les raisons de la construction de cette maison (qui deviendra bientôt, mais un peu plus tard, sa maison d’écriture…) d’Arcachon, qui m’intéresse ici,

l’autrice ne dit ici _ je dis bien ici : en ce Livre-ci… Ailleurs, un autre livre, ou aussi une simple amicale conversation, pourrait s’y attacher, et cela sans la moindre censure sienne… C’est le Livre qui décide… _ pas un mot de son mari (depuis 1955 et jusque fin 1964, où ils divorceront) et père de l’enfant Stéphane, qu’elle choisit de prénommer ici, comme son propre père, Georges : Guy Berger, titulaire d’un CAPES de philosophie depuis juillet 1956, et nommé alors à Bordeaux, où Hélène va poursuivre ses études d’Anglais, jusqu’à l’Agrégation, qu’elle obtient en 1959 ;

non plus que de la succession des postes d’enseignante qu’elle, Hélène, a occupés ces années 1957 à 1962 : d’abord à Sainte-Foy-la-Grande _ où sont nés successivement sa (ou plutôt leur) fille Anne-Emmanuelle (dite ici Nana), le 27 juillet 1958 ; puis son (ou plutôt leur) fils Stéphane (dit ici Georges), le 1er mai 1959 _, jusqu’en juin 1959 ; puis à Arcachon _ et  à ce jour, j’ignore le lieu (serait-ce à Arcachon ? peut-être pas encore…) où est né Pierre-François (dit ici Pif) Berger, le 22 septembre 1961 ; cependant, la date évoquée dans le récit rédigé demeure étrangement flottante, dans le récit qu’en fait l’autrice, page 69 : « D’ailleurs, lorque l’enfant Georges _ Stéphane _ était déjà décédé et enterré dans le Cimetière juif de Saint-Eugène, mon fils continuait à m’être vivant tout le temps que la nouvelle de l’événement ne m’était pas encore parvenue, ce qui se produisit juste avant la naissance de son frère _ le petit Pierre-François _, mon fils vivant _ à cette date du 1er mai 1999, quand Pierre-François vient chez sa mère rechercher (probablement pour les papiers nécessaires à son prochain mariage) leur vieux livret de famille, en partie démembré, « déchiqueté » même, dit-elle… « Il y a quinze jours », dit ma mère, en arrivant _ d’Alger, ce mois de septembre 1961 _ juste à temps _ Ève n’est-elle pas sage-femme ? _ pour le suivant _ la naissance de Pierre-François, dans le courant du mois de septembre 1961 : le 22, si l’on veut être précis. Il y a une quinzaine de jours, dix ou quatorze, qu’importe, on est à la croisée, déjà mort toujours vivant toujours un peu moins mort que mort, mais sur le livret de famille terme conseillé : décédé. Tout de suite après la nouvelle _ du décès, à Alger, de Stéphane _, mon fils le suivant _ Pierre-François _ entre _ en inscription réglementaire officielle de naissance _ dans le petit livre déchiqueté _ le livret de famille. Mais même alors. Jusqu’à ce matin je n’ai jamais lu le livre. Je n’avais jamais lu le livre. Je n’avais jamais lu la nouvelle. Il n’y avait pas de date«  _, jusqu’en juin 1962 ; et enfin à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Bordeaux, où elle vient d’obtenir un poste de Maître-Assistant…

_ la plupart de ces données biographiques-ci sont issues du volume intitulé « Hélène Cixous, Photos de Racines« , paru aux Éditions des Femmes au mois de juin 1994, sous les signatures conjointes de Mireille Calle-Gruber et Hélène Cixous ; et plus précisément, issues des pages 209 et 210 de la partie finale de l’ouvrage, intitulée « Lexique« , et rédigée par Mireille Calle-Gruber.

En ouverture, page 179, à l’intéressante partie précédente (des pages 177 à 207), intitulée, elle, « Albums et Légendes« , comportant 36 très précieuses photographies, et légendées, de la famille d’Hélène Cixous,

peut cependant se lire cette sévère phrase d’avertissement : « Toutes les biographies comme toutes les autobiographies comme tous les récits racontent une histoire à la place d’une autre histoire« .

À bon entendeur, salut !

Car ce sont les secrets de vérité les mieux enfouis et plus récalcitrants à elle-même

qui constituent le fond essentiel visé à retrouver _ en son actif et réceptif « rêvoir«  _ de la recherche enchantée éperdue, opus après opus, livre après livre, de l’inlassable infini _ « tant qu’il y aura de l’encre et du papier« , disait notre cher Montaigne _ chantier poétique à poursuivre et prolonger, toujours reprendre-préciser-approfondir, du très fécond Rêvoir _ de ce qu’offrent à re-visiter, toujours un peu plus à fond, de vivantes et mortelles vies chéries interrompues seulement physiquement ; mais les conversations avec de tels vivants bien que partis peuvent toujours se poursuivre et enrichir, grâce aux actualisations-révisions de l’infiniment précieux rêvoir… _ d’Hélène Cixous

Et cela, sur un fond général de drame historique à dimension foncière toujours d’universel. À complet contresens, donc, du moindre misérable ridiculissime narcissisme autocentré…

Les références-modèles d’Hélène en les conversations avec les éminents fantômes choisis de ses Livres, étant rien moins que ce que nous ont laissé en précieux héritage les chers et chéris Livres de conversations avec fantômes plus que vivants et essentiels d’Homère, Platon, Virgile, Dante, Montaigne, Shakespeare, Poe, Freud, Proust ou Kafka _ et désormais Derrida aussi _ : il me faudra, forcément y revenir.

À la lumineuse manière, tout spécialement, bien sûr, des conversations enchantées en sa tour (cf le minutieux passage, magnifique, de la page 116 de « Ruines bien rangées« ) du cher Montaigne, à son écritoire, en sa librairie avec poutres infiniment conversantes _ une fois l’ami La Boétie disparu _ de sa magique tour, entre terre et ciel, de Montaigne _ sur une butte entre Dordogne et Lidoire _, avec sa large vue enthousiasmante sur le plus profond et léger à la fois intense bleu du ciel, par dessus le sanglant tragique déchaîné des intestines guerres de religions contemporaines _ l’Histoire subissant aussi ses très sinistres répétitions, avait averti le bien lucide Thucydide…

Ce mardi 28 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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