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Un certain goût de l’ailleurs, mais un refus du romanesque et l’horreur de l’oubli d’un passé qui n’a pas dit son dernier mot : un cadre de recherche pour l’analyse de la poiétique de René de Ceccatty en la succession de ses récits autobiographiques

25jan

En poursuivant ma lecture un peu plus approfondie du « Soldat indien » de René de Ceccatty _ à paraître le 4 février prochain aux Éditions du Canoë _,

et précisant ainsi mon regard sur son nouveau récit, parti _ mais surtout admirablement travaillé à partir de ces tous premiers éléments reçus-là… _ d’éléments autobiographiques immédiatement actuels ou du moins récents _ en avril 2019, un retour (effondré !) sur le lieu (dévasté) de sa maison d’enfance, tout fraîchement détruite pour faire place à de nouvelles constructions, à Mégrine, une banlieue qui fut résidentielle de Tunis, à l’occasion d’un séjour de trois jours à Tunis pour un banal colloque de plutôt pauvre intérêt… _,

mais aussi et surtout, et très très vite, à partir d’éléments je dirai « enchâssés » _ Mégrine (le titre du second chapitre, pages 24 à 26, est ‘La Chute« , en une allusion à une malencontreuse chute survenue à Tunis, devant la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul, le 12 avril 2019 ; mais, vite relevé et lestement muni de nouvelles chaussures, René de Ceccatty embraye tout aussitôt : « j’ai voulu me transformer en poète, nostalgique et conscient. Et je me suis dirigé vers la gare pour sauter dans le train de Radès, en direction du village de mon enfance, Mégrine ») ;

Mégrine, en Tunisie, donc, renvoie, à moins que ne soit là une « télétransportation«  inverse, à Kagurazaka, à Tokyo, au Japon (le titre du tout premier chapitre de ce « Soldat indien« , aux pages 19 à 23, est « Souvenir du Japon » ;

de fait, l’appartement « avec vue » de Kagurazaka fut, de fin septembre 1977 au 30 juin 1979, pour René de Ceccatty, un lieu magiquement propice à l’écriture de « télétransportation » de ses souvenirs fantasmés de Paris et de Rome (pour ce qui aura été son second livre publié, en 1980 : le splendide « Jardins et rues des capitales« ) ;

et voici l’admirable phrase d’ouverture du « Soldat indien« , à la page 19 : « Voilà, la nuit tombe _ où ? à Paris ? à Montpellier ? En quel lieu de ressouvenance ou/et d’ écriture ? Ce n’est pas précisé _ et me reviennent les premières heures précoces de l’obscurité à Kagurazaka, ce nom que j’aurais dû m’interdire de prononcer une fois écrits les souvenirs de mon séjour japonais _ « Mes Années japonaises« , paru en 2019 _, comme si suffisait _ bien sûr que non ! le passé resurgissant et continuant à venir travailler toujours… _ à la mémoire le patient et régulier travail d’une retranscription minutieuse d’images, de sensations retrouvées pour qu’elle se referme sur elle-même, forte de cette construction mentale, de cette prétendue charpente d’un passé resurgi et restructuré, matérialisé de quelques pages remplies, recopiées, imprimées, rendues publiques, si discrètement que cela ait été «  ; j’y reviendrai… ;

et je détache encore ceci de crucial, à la page 21 : « Et quand j’écris Kagurazaka, nom du quartier où je vivais il y a quarante ans (…), ce n’est évidemment pas le lieu , géographiquement facile à situer, que je désigne (…), mais une zone de ma mémoire _ toujours vivante et vibrante _ qu’en l’ayant évoquée ailleurs je n’ai pas épuisée ») ;

et il faut bien sûr ne pas non plus manquer de remarquer que ce si beau livre se conclut, à la page 152, sur un chapitre d’une unique page, intitulé « L’Entrelacs« , avec une référence finale conclusive à « une belle vision du moine Dôgen » : « Rares sont ceux qui savent que les événements sont des entrelacs de glycine. Personne n’y prête l’oreille. Nul ne l’exprime encore. Peu en font la preuve »… Et de fait beaucoup de l’art de penser comme d’écrire de René de Ceccatty est en harmonie éminemment sensible avec cette intuition profonde de poiesis-là… _ ;

à partir d’éléments, donc, situés _ et ressurgissant ! _ beaucoup plus en amont de sa vie _ René de Ceccatty est né le 27 décembre 1951 ; lire, bien sûr, son à la fois lumineux et éblouissant « Enfance, dernier chapitre » ; cf mon article du 12 décembre 2017  «  «  _ ;

ou, encore, d’éléments étroitement connectés à la chaîne de transmission de son histoire familiale, je veux dire à travers les souvenirs de récits que René a pu directement recueillir, puis se ressouvenir, plus ou moins volontairement, à divers moments de sa vie, et dès sa prime enfance, de divers membres de sa famille :

_ d’abord, ses deux parents :

Ginette Fréah (Mateur, 22 mai 1924 – Montpellier, 21 juin 2015) et Bernard Pavans de Ceccatty (Lavilledieu-du-Temple, 27 octobre 1925 – Montpellier, 25 janvier 1984) ;

_ puis, trois de ses quatre grands-parents :

Françoise Antony (Le Telagh, 13 février 1896 – Bagnols-sur-Cèze, 23 mai 1983, précocément veuve d’Hamida Freah dès le 13 mars 1934),

Madeleine Brouillonnet (Frontignan, 2 décembre 1896 – Montpellier, 3 juillet 1995) et Valbert Pavans de Ceccatty (Ecrilles, 29 novembre 1897 – Montpellier, 8 novembre 1965) ;

_ ainsi, aussi, que quelques uns, trois, de ses huit arrière-grands-parents avec lesquels René a pu de vive voix plus ou moins richement échanger :

Gabrielle Durand (Valence d’Albigeois, 13 février 1872 – Montpellier, 26 février 1974) et Michel Antony (Calvi, 11 septembre 1866 – Montpellier, 15 avril 1961),

et Marguerite Richard Migneret de Cendrecourt (Montmirey-la-Ville, 14 juillet 1874 – Sainte-Alvère, 24 novembre 1970, brutalement séparée, sans un seul mot d’explication _ enfuie à la sauvette de Sfax ; cf le « Valbert, ou la vie à demi-mot«  de Max de Ceccatty (Sfax, 1922 – Montpellier, 2009), l’oncle paternel de René, un récit paru en 2002 à L’Harmattan… _, puis presque aussitôt veuve, d’Alphonse Pavans de Ceccaty, né à Mantry le 8 septembre 1868 et décédé à Sfax à la fin de l’année 1921. Alphonse et Marguerite s’étaient mariés à Montmirey-la-Ville le 16 août 1893…)

« Le passé, à travers moi, n’a pas dit son dernier mot. Au va-et-vient capricieux et inéluctable de ma mémoire, je dois me soumettre, me résigner«  _ ne serait-ce, déjà, que dans les rêves nocturnes du sommeil ; mais pas seulement eux… _, lit-on aux pages 22-23 du premier chapitre du « Soldat indien » ;

soient, ce « va-et vient capricieux et inéluctable de (la) mémoire« , formant des aliments essentiels _ par leur formidable puissance de vie, même impure, retravaillés par des strates antérieures (et recouvrantes) de souvenirs qu’ils sont, ces souvenirs raffleurant… _ et principiaux de la poiétique _ admirablement ressaisie et magistralement assumée, en ses infinis et toujours approximatifs merveilleux tâtonnements nécessaires ; cf, pour ce « Soldat indien« , cette expression à la page 12 de l’Avant-Propos : « J’ai voulu l’aridité d’un récit qui ne cache ni ses manques ni ses difficultés _ voilà _ à faire renaître _ certains Arts y aidant _ un homme obscur«  : l’ancêtre Léopold Pavans de Ceccaty, « le soldat indien » de ce récit-ci ; mais cela vaut pour tous les récits de René de Ceccatty, ces souvenirs évanescents mais revenant le visiter, étant au cœur, ou à la racine, de sa vibrante et si vivace poiétique, et des formes mouvantes, fugaces, que l’écriture vient laisser... _, de René de Ceccatty, depuis son expérimental  « Personnes et personnages » de 1979 et son magnifique et courageux « Jardins et rues des capitales » de 1980.

Voilà un premier cadre pour ma recherche d’identification, à partir de données biographiques accessibles, de la poiétique d’auteur de René de Ceccatty.

Ici, à partir du but qu’il s’est donné et nous indique dès l’ouverture de l’Avant-Propos, à la page 7 de ce « Soldat indien« , je cite :

« Ayant entrepris le récit de ma vie dans mes deux précédents livres _ « Enfance, dernier chapitre« , en 2017, et « Mes Années japonaises« , en 2019 _,

j’ai eu l’idée de remonter dans le passé, pour comprendre la logique ou l’illogisme de l’installation de mes grands-parents _ et paternels, côté Pavans de Ceccaty, Alphonse et son épouse Marguerite, venus du Jura et installés à Sfax, en Tunisie, en 1903 ; et maternels, côtés Durand et Antony, venus de l’Albigeois et installés au Telagh, en Algérie, en 1884, pour les Durand ; Michel Antony, né à Calvi en 1866, et garde des Eaux-et-Forêts, avait été affecté, en Algérie, au Telagh : la fille aînée de ce couple, Françoise Antony, est en effet née au Telagh le 17 février 1896 ; puis, le couple et cette fille aînée, Françoise, sont passés en Tunisie, où leur sont nés deux garçons, Gaston, à Hammam Lif, en 1908, et André Antony, à Béja, en 1910 _ dans les colonies nord-africaines.

N’y avait-il pas une fatalité _ voilà _ dans ces départs, ces défaites, ces exils, ces confrontations avec d’autres langues, d’autres cultures, d’autres modes de vie ? Les deux branches, maternelle et paternelle, ne s’étaient guère enrichies aux dépens des peuples colonisés : elles avaient seulement tenté de réagir à leurs ruines respectives. Du côté des ancêtres de mon père, le phylloxéra avait dévasté les vignes du Jura. Du côté de ceux ma mère, une auberge albigeoise qu’ils tenaient avait pris feu. Les deux familles ruinées avaient tenté leurs chances, l’une en Algérie, l’autre en Tunisie. Mes parents _ Ginette et Bernard _ deux ou trois générations plus tard, avaient réuni les sangs » _ il s’étaient mariés à la cathédrale Saint-Vincent de Tunis le 24 avril 1946, le lendemain de leur mariage civil…

Et au chapitre intitulé « Les Femmes de la famille« , aux pages 48-49 de ce « Soldat indien« , René de Ceccatty, qui n’est guère porté sur les recherches généalogiques, s’amuse à retracer, d’une part, les sûres filiations maternelles, remontant, de fille en mère, assez haut dans le temps dans l’Albigeois ; et, d’autre part, les plus incertaines filiations paternelles « Pavans de Ceccatty » _ « Il faut compter sur la fidélité conjugale de toutes les femmes qui me séparent de Léopold pour me convaincre que je porte de ses gènes (…) À ce seul prix, la chaîne des six générations qui nous séparent (il est le premier maillon, moi le huitième) n’est pas rompue. En matière d’ADN, il serait plus sûr de remonter du côté maternel et de s’enfoncer dans l’Albigeois, puisque les femmes venaient de ce côté-là, ne remontant tout au plus que vers l’Auvergne » précise ici René de Ceccatty _, en remontant de fils en père au moins légitime jusqu’à ce « soldat indien » Léopold, soit Charles-François-Léopold Pavans de Ceccatty, né à Quingey le 24 février 1724, et décédé à Salins-les-Bains, le 3 février 1784.

Lui-même était fils de Jacques-François Pavans de Ceccatty (lieutenant-colonel, baron), et petit-fils de François Pavans de Ceccatty (gouverneur de l’Académie royale de Besançon en 1662 ; originaire de la République de Venise, celui-ci était écuyer de l’Académie de Besançon, transportée depuis peu à Bruxelles, et fait baron à la date du 26 août 1673 par le Roi d’Espagne Charles II _ c’est seulement en 1678, par le Traité de Nimègue, que la Franche-Comté cesse en effet d’être espagnole, pour devenir possession française…

À suivre…

Car il me faut essayer de cerner davantage encore la singularité de la poiesis de René de Ceccatty en l’écriture de ces admirables récits à entrelacs, ou enchâssés, comme j’aime les lire

_ et comme, aussi, j’aime moi-même penser et écrire mes articles…

Car le réel _ et les rencontres dont perpétuellement il naît, paraît, puis disparaît, en ses incessantes métamorphoses… _ est en effet tissé de tels entrelacs odoriférants et colorés de glycines…

Que l’on peut toucher, sentir, saisir, et même cueillir, pour un moment au moins _ en saisissant bien ce que vient offrir le malicieux et impitoyable Kairos _, à la furtive floraison…

Avant l’effacement et le silence.

Dans le Temps imparti et donné au vivant.

Ce mardi 25 janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Les apports de la table ronde de Bègles sur ce qu’a été, à Bordeaux et à Paris, Mai 68

01mai

En mon très bref article d’hier après-midi

je m’étais contenté d’annoncer la table ronde d’hier soir, à la salle Jean-Lurçat, à Bègles.

Voici ce jour, un rapide aperçu sur ce que j’en ai pour ma part retiré,

à travers un courriel _ qui n’a rien de personnel _ adressé à l’excellent Nicolas Patin :

Cher Nicolas,

c’est avec le retard d’une nuit de sommeil
que je m’avise de bien repenser (et y méditer un peu…) à vos échanges d’hier soir à Bègles.

Ce fut très riche, et donc intéressant.

Le seul (petit) « cheveu sur la soupe » de cette rencontre (et échanges impromptus) étant
l’incongruité, là, du modérateur (Xavier Mauduit, né le 21 octobre 1974),
totalement hors de l’affaire, lui,
venu qu’il était de (et est resté sur) une toute autre planète _ la planète médiatique ! _ que celle de vous quatre, les intervenants (témoins et historiens) consultés ;
et n’’aidant en rien à y comprendre quoi que ce soit,
lui-même n’y entendant rien ; et ne faisant guère d’efforts, non plus pour y comprendre vraiment quelque chose…
Seuls la lumière du projecteur et la portée du micro semblaient l’intéresser…

C’est vous qui auriez donc dû faire ce travail de modérateur,
et à partir de votre propre (riche, lui, et expert) questionnement !

Mais Xavier Mauduit n’est _ ainsi que sa situation présente _
que trop représentatif de l’état des acteurs de la scène médiatique télévisuelle !!!
Et de sa fonction de leurre « poudre aux yeux »…

Même si votre position, Nicolas,
_ celle d’historien
(et forcément, par essence, a posteriori
de ce qui mérite parfaitement ici le nom d’ « événements », survenus assez improbablement malgré tout,
au moins dans le tissu qui s’est formé peu à peu de leur suite, de leur « aboutement » :
d’où le terme de « hasard » prononcé à plusieurs reprises, et à très juste titre, par Laurent Joffrin !) _

même si votre position d’historien, Nicolas (vous qui êtes né le 26 février 1981),
différait, forcément aussi, de la position de témoins _ voire d’acteurs _ des faits
des trois autres intervenants :
Joëlle Dusseau, née le 5 juillet 1947 ; Noël Mamère, né le 25 décembre 1948 ; Laurent Joffrin, né le 30 juin 1952.

Ce sont les témoignages de leur vécu singulier des événements _ Fabrice à Waterloo ?.. Ou un peu plus ?.. _
qui auraient sans nul doute mérité d’être développés et creusés…
Ce fut l’apport propre et probablement le plus fort de la soirée _ à mes yeux du moins.

Acteur (-actrice) des faits, c’est en effet le cas de Joëlle Dusseau à Bordeaux ; qui est historienne aussi (y compris de ces faits, en son Mai 68 à Bordeaux) :
j’ai lu et son Marquet, et son Henriot… Vous savez que j’ai fait des recherches fouillées sur Georges Portmann…

Et sans doute « acteur des faits » est-ce aussi, au moins un peu, le cas de Laurent Mouchard-Joffrin, alors élève au lycée Lavoisier, dans le quartier latin,
en tant qu’il fut membre du Comité d’Action Lycéen ces journées de mai-juin 1968.

Son père, Jean-Pierre Mouchard, est demeuré un proche de Jean-Marie Le Pen…

Mais Laurent Joffrin n’a pas parlé de ce contexte familial _ sinon que ce milieu « était de droite »
Ni non plus des 2 livres qu’il a écrits autour de Mai 68 :
Mai 68 _ une histoire du mouvement (Points, 2008)
C’était nous (Robert Laffont, 2004) : un roman…
Il y a donc là quelque chose qui continue probablement de le travailler…
De fait, il a lui aussi été très bien hier soir ; car très présent en permanence…

Noël Mamère était, lui _ à Sarlat ce mois de mai-là _ plus extérieur _ aux événements bordelais…

A part ça,
vous-même avez été, cher Nicolas, et comme d’habitude, parfait :
de compétence, de sérieux, de clarté (dans la synthèse comme dans l’analyse),
ainsi que d’humour _ mêlé à votre omniprésente et judicieuse rigueur.

Pour ne rien dire de vos trésors d’invention pédagogique !

Votre seul (petit) défaut (et dont vous êtes parfaitement innocent !) : ne pas avoir été un témoin ou un acteur des faits mêmes (les événements) de ce mai 68,
sur le vif (de la bataille),
mais seulement un essayant d’être
autant que faire se peut _ puisque que vous êtes spécialiste surtout de l’Histoire allemande ; cf votre récent Krüger, un bourreau ordinaire _, et pour quelques soirs de ce printemps 2018,
un peu leur historien aussi ; et forcément _ du fait de la discordance des dates et des impossibilités en résultant… _ historien a posteriori…
Ce qui n’est certes en rien _ par cette possibilité même de simultanéité _ un défaut pour un historien, justement !!!

Vos lumières _ de contextualisation et dé-contextualisation : permettant l’intelligence de l’enchaînement même, extrêmement complexe, et comportant aussi du hasard, des faits advenus _ sont toujours très précieuses !
Et en cela, vous êtes un acteur nécessaire et éclairant _ par votre léger déport lumineux dans le dialogue avec les témoins et acteurs de l’Histoire _ d’un tel échange…

Bien à vous, Nicolas,

Francis


Pour qualifier de deux mots

cet échange de deux heures de la table ronde du Centre Jean-Lurçat de Bègles, hier soir :

passionnant et instructif, donc.

Et les plus jeunes parmi le public

de ce 30 avril 2018

n’étaient pas les moins attentifs et curieux d’apprendre

et comprendre

ce qui advint _ « une libération« , proposa Laurent Joffrin _

il y a tout juste cinquante ans…

Ce mardi 1er mai 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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