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Pour une promenade musicale dans la Rome sensuelle (Fontaines, Pins, Fêtes) d’Ottorino Respighi

14fév

Le désir de revenir humer les senteurs de Rome, et sentir la douceur de ses lumières,

m’a conduit à l’écoute de quelques CDs d’œuvres « romaines » d’Ottorino Respighi (1899 – 1936) :

les merveilleux « Fontaines de Rome » _ écoutez-les ici en concert ! _ et »Pins de Rome«  _ écoutez-les ici en concert ! _,

sous les doigts précis et enflammés des magiciens pianistes que sont Giulio Biddau _ né à Cagliari en 1985 _ et Norberto Cordisco Respighi _ petit-neveu d’Ottorino, il est né le 4 août 1984 _, tous deux élèves _ et cela s’entend ! _ du magnifique Aldo Ciccolini, en un extraordinaire flamboyant CD « Respighi _ piano Four Hands« , un CD Evidence EVCD 035 paru en 2017 _ les deux pianistes sont magnifiques de sensibilité et de vie ! Cf l’enthousiasme de mon article du 10 mai 2018 : _ ;

et les « Fêtes de Rome« ,

du chef Antonio Pedrotti_ Trente, 14 août 1901 – Trente, 15 mai 1975, et élève à l’Académie Sainte-Cécile, à Rome, d’Ottorino Respighi… _, à la tête de l’orchestre de la Philharmonie tchèque, un enregistrement de 1961 disponible en un coffret Supraphon SU 4199-2 de 3 CDs, intitulé « Antonio Pedrotti in Prague », paru en 2016 _ de ces « Fêtes romaines« -ci, écoutez ici l' »Ottobrata » ; et cf le bel article « L’Italien de Prague«  de Jean-Charles Hoffelé, en son Discophilia le 21 août 2016.

La voluptueuse magie romaine est bien toute entière là.

Ce lundi 14 février 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un flamboyant Art de la fugue de Bach interprété à l’orgue de Naumburg par Samuel Kummer : un double CD « pour l’île déserte »…

29août

Le 22 août dernier, sur le site de Discophilia, l’excellent Frédéric Muñoz a présenté, en un article parfaitement détaillé,

un enregistrement « flamboyant » de L’Art de La Fugue de Johann-Sebastian Bach, interprété à l’orgue de Naumburg par Samuel Kummel,

soit le double CD Aeolus AE 11291 :

Un Art de la fugue flamboyant par Samuel Kummer à l’orgue de Naumburg

Dans une discographie plus qu’abondante, L’Art de la fugue de Bach trouve ici une approche tout à fait exceptionnelle de l’organiste Samuel Kummer porté par un orgue historique aimé du compositeur et une prise de son sans nul doute la meilleure depuis la restauration de l’instrument de Naumburg en 2000.

Ce nouvel enregistrement de L’Art de la Fugue suscite de la part de l’auditeur diverses réactions positives chargées d’émotion et d’émerveillement _ voilà. L’orgue tout d’abord, qui est l’un des plus mythiques du baroque allemand, construit par Zacharias Hildebrandt en 1746 pour l’église principale de Naumburg (Allemagne). Ce facteur d’orgue, élève de Gottfried Silbermann, avait conservé le somptueux buffet de 1705 édifié par son prédécesseur Zacharias Thayssner pour livrer un nouvel instrument, expertisé conjointement par Johann Sebastian Bach et Gottfried Silbermann _ rien moins… Le rapport d’expertise, conservé, montre côte-à-côte leurs élégantes signatures agrémentées de sceaux en cire rouge. Ayant subi diverses transformations inévitables au cours du temps, c’est le facteur Hermann Eule qui en 2000 apporta une restauration radicale par un retour à l’état de 1746 _ voilà. Certains jeux disparus furent alors reconstitués à l’identique, selon la tradition de la facture ancienne, ce qui aboutit alors à une grande réussite sonore, éloignée de toute conception moderne du son. L’harmonie générale repose sur le principe de la « Gravität » chère à Bach, avec de multiples jeux de 16 pieds, à chaque clavier et une anche de 32 pieds au pédalier, développant une assise grave très puissante de l’orgue.

Samuel Kummer est organiste titulaire à la Frauenkiche de Dresde. Détruite durant les bombardements alliés de février 1945, cette église fut reconstruite à l’identique et achevée en 2005, retrouvant en copie, buffet compris, l’orgue prestigieux de Gottfried Silbermann. Daniel Kern reprit la composition originale augmentée d’un grand récit symphonique. Très connaisseur de la facture saxonne du XVIIIe siècle, Samuel Kummer a étudié et approfondi l’Art de la fugue durant une dizaine d’années. Il propose une version très personnelle répartissant les différentes voix des contrepoints de manière variée sans esprit de système. L’usage de la pédale en particulier est savamment dosé, abandonnant l’emploi de la partie de basse de manière obligatoire.

Tous est ici guidé par l’écriture même, en grande intelligence _ voilà. Le choix des registrations est lui aussi remarquable : les beautés de l’orgue et des lignes musicales sont hautement mises en valeur, soit de manière individuelle par voix séparés sur des jeux solistes, ou ailleurs par grands blocs utilisant la sonorité de « l’Organo pleno » cité par Bach lui-même. On note une panoplie de timbres annonçant déjà une forme de pré-romantisme : jeux gambés, ondulants, quintoyants et autres anches pouvant se mêler harmonieusement aux jeux de fonds. Certaines fugues à 3 voix sont proposées en trio, utilisant un timbre différent par voix, ce qui apporte une écoute orchestrale et assez inédite à l’orgue dans ce répertoire. Le jeu de Samuel Kummer est très inspiré et éloigne tout côté aride ou pesant. Au contraire, la musique chez lui coule de source avec des tempi « giusto » et se déroule comme différents tableaux ou chacun représente tour à tour un monde fascinant et universel.

Commencé aux alentours de 1740, l’Art de la fugue fut présenté en 1745 contenant alors 12 fugues et 2 canons en vue d’une édition future. En 1751, juste après la mort de Bach, un nouvel ensemble est présenté rajoutant deux fugues dont la fameuse Fuga a tre sogetti et 2 canons supplémentaires. L’édition supervisée par Carl Philipp Emanuel Bach rajoute le choral « Vor deinen Thron tret ich hiermit » (BWV 668), bien que celui-ci n’ait pas de lien thématique apparent avec le reste de l’œuvre. Ce fut sans doute une manière de compenser l’inachèvement de la fugue à trois sujets dont on pense que Bach prévoyait un quatrième thème, sans doute celui du début qui sert de fil conducteur à tout l’Art de la fugue. Cet arrêt brutal demeure très troublant, jusqu’à se demander si Bach ne l’a voulu ainsi, mettant en scène et en musique sa propre mort, ou pour laisser le champ libre à la postérité pour terminer d’une manière ou d’une autre cette géniale proposition. C’est ce que fait Samuel Kummer, en enregistrant cette dernière fugue une deuxième fois, cette fois-ci en proposant une fin dont il est l’auteur, incluant le fameux quatrième thème. Le contrepoint s’achève alors en plénitude sur un grand accord de majeur sur toute la force de l’orgue.

La grande réussite de cet album tient aussi en grande partie à la technique d’enregistrement qui délivre la plus belle prise de son _ rien moins _ réalisée pour cet orgue depuis sa dernière restauration. L’orgue est très haut placé dans la nef sur une troisième tribune et l’atteindre n’est pas simple. Pas moins de neuf micros furent nécessaires sur sept hautes perches pour une captation SACD multichannel. La version CD stéréo disponible sur le même support est déjà impressionnante de vérité et d’équilibre sonores. Quatre éléments de premier rang sont ainsi ici réunis : compositeur, interprète, instrument et captation sonore, aboutissant à une production qui s’inscrit désormais en référence. Reprenant l’expression quelque peu surfaite : « Quel disque pour l’île déserte ? » On sera tenté de répondre : « Celui-ci assurément » !

Johann Sebastian Bach (1685-1750) : L’Art de la fugue BWV 1080 :

treize contrepoints, quatre canons, fuga a 3 soggetti ; Choral « Wenn wir in hoechsten Noethen » BWV 668a ; Fuga a 4 soggetti complétée par Samuel Kummer.

Samuel Kummer à l’orgue Zacharias Hilbebrandt (1746) de la Wenzelskirche à Naumburg (Saxe-Anhalt Allemagne).

2 SACD hybrides Aeolus.

Enregistrés en octobre 2020.

Livret bilingue anglais et allemand.

Durée totale : 105:51

Ce dimanche 29 août 2021, Titu Curiosus – Francis Lippa

Deux facettes du vif et très nuancé talent violonistique de Théotime Langlois de Swarte : Corelli, et Sénaillé et Leclair

31mai

En forme de conclusion purement musicale de mes recherches sur le terreau familial de Théotime Langlois de Swarte,

et pour goûter les tendres subtilités et vifs éclats de son art

au violon baroque,

 

tout simplement ces deux superbes vidéos-ci,

glanées sur le Net :

_ Arcangelo Corelli (7′ 13)

_ Jean-Baptiste Sénaillé et Jean-Marie Leclair (23′)

Quel flamboyant talent !

Ce lundi, 31 mai 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter le Concerto pour Violoncelle et Orchestre n°1 H.196 de Bohuslav Martinu

13mai

Ce jour,

mon affection pour l’œuvre de Bohuslav Martinu

m’incite à prêter une toute particulière attention à l’article « Flamboyant« 

que  le très attentif Jean-Charles Hoffelé, sur son site Discophilia, consacre à un nouveau CD _ le CD Alpha 731 _ comportant deux superbes Concertos pour violoncelle :

le Concerto pour violoncelle et orchestre n°2, op. 104, d’Antonin Dvorak,

et le Concerto pour violoncelle et orchestre n°1, op. 196, de Bohuslav Martinu ;

dans l’interprétation du violoncelliste Victor Julien-Laferrière avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, sous la direction de Gergely Madaras…

Faute de disposer de ce tout récent CD,

j’écoute le Concerto n°1 de Martinu

dans deux interprétations de CDs que j’extrais de ma discothèque personnelle :

l’une par Raphaël Wallfisch et Jiri Behohlavek _ soit le CD Chandos 10547 x, de 1992 _ ;

l’autre par Christian Poltéra et Thomas Dausgaard _ soit le SACD Bis 2157, de 2015.

Martinu mérite assurément notre écoute attentive…

Ce jeudi 13 mai 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : le pétillant proprement céleste des Variations pour piano de Mozart, par le jubilatoire Ronald Brautigam

26mai

Certains genres se prêtent, mieux que d’autres, à la belle réalisation _ ludique _ musicale de la joie :

ainsi en va-t-il tout particulièrement du genre de la Suite

_ au départ, des Suites contrastées de danses, comme dans l’œuvre emblématique de Johann Jakob Froberger (1616 – 1667) : allemande, courante, sarabande et gigue… _

que ce soit pour un instrument seul : le luth, le clavecin, etc.,

ou pour un ensemble plus ou moins étoffé d’instruments : un duo, un trio, etc.,

voire pour un orchestre

_ elles sont alors souvent nommées Ouvertures ; toujours d’après le vocable français…

Et c’est davantage le critère de la variété, déjà, qui importe,

plutôt que le critère plus simple du contraste, comme c’est le cas dans les Sonate et Concerti, à l’italienne…

Ainsi que je l’ai éprouvé au fil _ heureux _ de mes écoutes

pour mes articles de « Musiques de joie« …

Mais il en va aussi ainsi,

même si c’est, bien sûr, selon d’autres modalités _ plus destructurées _,

pour le genre de la Variation sur un thème donné,

dont le compositeur se plait à jubilatoirement s’émanciper

_ comme dans les Goldberg, de Bach (vers 1740), ou les Diabelli, de Beethoven (en 1823)…

J’en veux pour exemple les nombreuses Variations pour piano de Mozart (1756 – 1791) ;

et tout particulièrement, pour l’écoute discographique, dans l’interprétation merveilleusement ludique

qu’en a proposé le flamboyant Ronald Brautigam ;

réunies dans un indispensable coffret de 4 CDs Bis _ le coffret Bis-CD-1266/1267 _,

enregistré en 1997, et publié en 2001.

En voici, par exemple, les Variations sur un Allegretto en Si bémol Majeur KV 500 (de 1786) ;

soit la plage 3 du CD 1

de ce magistral coffret Bis.

Ronald Brautigam est un formidable mozartien !

Ce mardi 26 mai 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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