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Précision de deux alternatives d’ordre de lecture des 34 articles du « Livre des amis » de Jean Clair : selon la chronologie de leur rédaction (ou publication) ; et selon la chronologie de disparition des amis aujourd’hui décédés, et de l’âge de ceux qui sont encore bien en vie, actifs, et dont l’oeuvre n’est donc pas achevé…

26jan

En mon article d’avant-hier 14 janvier « « ,

à l’ordre simplement alphabétique _ volontairement neutre : un peu trop neutre ?.. _ des 26 amis auxquels sont consacrés 33 des 34 articles de ce recueil qu’est « Le Livre des amis » de Jean Clair, l’ordre finalement choisi pour cet ouvrage publié par les Éditions Gallimard,

je me proposais l’éventualité alternative d’une lecture _ disons plus historique _ selon l’ordre chronologique des dates de naissance _  allant du 6 juin 1892, pour le vénitien Guido Cadorin, à 1945, pour la milanaise Claudia Gian-Ferrari… _ de ces 26 amis ;

et voici, pour rappel, ce que cela donnait  :

1) Guido Cadorin (Venise, 6 juin 1892 – Venise, 16 août 1976, 84 ans de vie)

2) Brice Parain (Courcelles-sous-Jouarre, 10 mars 1897 – Verdelot, 20 mars 1971, 74 ans de vie)

3) Balthus (né Balthasar Klossowski de Rola, Paris 6e, 29 février 1908 – Château d’Œx, 18 février 2001, 92 ans de vie)

4) Henri-Cartier-Bresson (Chanteloup-en-Brie, 22 août 1908 – Monjustin, 3 août 2004, 95 ans de vie)

5) Zoran Music (Gorizia, 12 février 1909 – Venise, 25 mai 2005, 96 ans de vie)

6) Francis Bacon (Dublin, 28 octobre 1909 – Madrid, 28 avril 1992, 82 ans de vie)

7) Louise Bourgeois (Paris, 25 décembre 1911 – New-York, 31 mai 2010, 98 ans de vie)

8) Raymond Mason (Birmingham, 2 mars 1922 – Paris 6e, 13 février 2010, 87 ans de vie)

9) James Lord (Englewood, 27 novembre 1922 – Paris 16e, 23 août 2009, 86 ans de vie)

10) Lucian Freud (Berlin, 8 décembre 1922 – Londres, 20 juillet 2011, 88 ans de vie)

11) Xavier Valls (Horta, 18 septembre 1923 – Barcelone, 16 septembre 2006, 82 ans de vie)

12) J.-B. Pontalis (né Jean-Bertrand Lefèvre-Pontalis, Paris 6e, 15 janvier 1924 – Paris 14e, 15 janvier 2013, 89 ans de vie)

13) Philippe Roman (Saint-Sauveur, 11 octobre 1927 – Paris 13e, 6 février 1999, 71 ans de vie)

14) Pierre Alechinsky (Saint-Gilles – Bruxelles, 19 octobre 1927, a aujourd’hui 96 ans)

15) Joseph Erhardy (né Josef Herzbrun, Welch, 21 mai 1928 – Paris, 1er mai 2012, 83 ans de vie)

16) Antoine Terrasse (Villemomble, 22 octobre 1928 – Bourron-Marlotte, 20 décembre 2013, 85 ans de vie)

17) Avigdor Arikha (Radauti, 28 avril 1929 – Paris 14e, 29 avril 2010, 81 ans de vie)

18) Claude Bernard (né Claude Bernard Haïm, Paris 6e, 5 octobre 1929 – ?, 16 novembre 2022, 93 ans de vie)

19) Paolo Vallorz (Caldes, 3 août 1931 – Paris, 27 novembre 2017, 86 ans de vie)

20) Sam Szafran (né Samuel Berger, Paris 4e, 19 novembre 1934 – Malakoff, 14 septembre 2019, 84 ans de vie)

21) Léonard Gianadda (Martigny, 23 août 1935 – Martigny, 3 décembre 2023, 88 ans de vie)

22) Roseline Granet (Paris, 28 janvier 1936, a aujourd’hui 87 ans)

23) Françoise Cachin (Paris 15e, 8 mai 1936 – Paris 13e, 4 février 2011, 74 ans de vie)

24) David Hockney (Bradford, 9 juillet 1937, a aujourd’hui 86 ans)

25) Ivan Theimer (Olomouc, 18 septembre 1944, a aujourd’hui 79 ans)

26) Claudia Gian-Ferrari (Darfo Boario Terme, 1945 – Milan, 23 janvier 2010, 65 ans de vie)

Mais j’envisageais déjà cette autre alternative d’ordre de lecture des 34 articles ici rassemblés qui est tout simplement l’ordre de publication de ces articles de Jean Clair,

depuis celui celui consacré à Joseph Erhardy, « Réflexions sur la sculpture à propos et en honneur du sculpteur Joseph Erhardy« , publié en 1981, jusqu’à celui consacré à Claude Bernard, son éloge funèbre, publié en 2022 ;

et bien sûr aussi aux 3 articles jusqu’ici inédits, consacrés à Claudia Gian-Ferrari : « Un Héritage visuel » ; Léonard Gianadda : « Le Sourire de Léonard » ; et James Lord : « Un Américain à Paris« , et qui paraissent donc ici pour la première fois…

Mais j’envisageais aussi un second ordre de lecture alternatif des 34 articles de ce recueil,

et ici encore je me cite :

un autre ordre de classement, encore, serait (ou aurait pu être) celui de l’ordre chronologique, sinon des dates de rédaction, du moins des dates de publication des articles (au nombre de 30 + l’article final « Retour à Rome » lui aussi déjà publié) ;

cf la liste des « Sources« , aux pages 397 à 399),

et à l’exception, forcément, des 3 restés jusqu’alors inédits, concernant Claudia Gian-Ferrari, Léonard Gianadda et James Lord… 

Soit :

1) en 1981, l’article « Réflexions sur la sculpture à propos et en honneur du sculpteur Joseph Erhardy » ;

consacré à Joseph Erhardy,

et  paru dans le catalogue « Joseph Erhardy« , Galerie Beaubourg, 1981.

2) En 1982, l’article « Petite métaphysique de la photographie : Cartier Bresson« , Centre national de la photographie ;

consacré à Henri Cartier-Bresson,

et paru dans Photo Poche, en 1982.

3) En 1985, l’article « Un Orage de passions  » ;

consacré à Raymond Mason,

et paru dans le catalogue de l’exposition « Raymond Mason« , Centre Pompidou, 1985 

4) En 1992, l’article « Les Derniers portraits«  ;

consacré à Zoran Music,

et paru dans le catalogue de l’exposition « Zoran Music » à la Villa Médici, Electa 1992.

5) En 1992, l’article « Speculum mundi«  ;

consacré à Paolo Vallorz,

et paru dans le catalogue de l’exposition « Paolo Vallorz » à la Galerie de la Présidence, sptembre 1992

6) En 1993, l’article « Equilibres et envols » ;

consacré à Roseline Granet,

et paru dans le catalogue de l’exposition « Roseline Granet« , Galerie Darthea Speyer, 1993. 

7) En 1995, l’article « L’Ange à Dachau«  ;

cnsacré à Zoran Music,

et paru dans le catalogue de l’exposition « Zoran Music« , au Grand Palais, Réunion des musées nationaux, 1995.

8) En 1996, l’article « Les Métamorphoses d’Eros » ;

consacré à Balthus,

paru à la Réunion des musées nationaux, 1996.

9) En 1996, l’article « Notes pour un parcours » ;

consacré à Ivan Theimer,

et paru dans le catalogue « Ivan Theimer, schy a obrazy 1960-1995« , Prague 1996.

10) En 1998, l’article « Cinq notes sur l’oeuvre de Louise Bourgeois«  ;`

consacré à Louise Bourgeois,

et paru d’abord en une édition en anglais à l’occasion de l’exposition « Francis Bacon, Louise Bourgeois, Franz-Xaver Messerschmidt » à la Galerie Cheim & Road, de New-York, en novembre 1998.

11) En 1999, l’article « Perspectives dépravées«  ;

consacré à David Hockney,

et paru dans le catalogue de l’exposition « David Hockney, dialogue avec Picasso », Musée Picasso, Réunion des musées nationaux, 1999.

12) En 1999, l’article « Quatre thèmes dans l’oeuvre de Szafran » ;

consacré à Sam Szafran,

et paru dans le catalogue de l’exposition « Sam Szafran » à la Fondation Gianadda en 1999.

13) En 2001, l’article « L’Enterrement de Balthus«  ;

consacré à Balthus,

et publié d’abord par L’Échoppe dans une édition hors commerce réservée aux amis

14) En 2003, l’article « Kairos. La notion du moment opportun dans l’œuvre de Cartier-Bresson » : De quoi s’agit-il ? ;

consacré à Henri Cartier-Bresson,

pour la rétrospective de l’œuvre complète de celui-ci, Bibliothèque nationale de France, 2003. 

15) En 2005, l’article « Parain entre expressionnisme et communisme » ;

consacré à Brice Parain,

et paru dans « Brice Parain, un homme de parole« , Gallimard, 2005.  

16) En 2007, l’article « Les Somnambules » :

consacré à Guido Cadorin,

et paru dans le catalogue de l’exposition « Guido Cadorin 1892-1976« , Marsilio (Venise), 2007. 

17) En 2008, l’article « La Brûlure de l’encre » ;

consacré à Pierre Alechinsky,

et paru dans « Autoportait au visage absent . Ecrits sur l’art (1981 – 2007)« , Gallimard 2008.

18) En 2008, l’article « Balthus et Rilke : une enfance » ;

consacré à Balthus,

et paru dans « Autoportait au visage absent. Écrits sur l’art (1981-2007)« , Gallimard 2008.

19) En 2010, l’article « Les Asperges d’Arikha » ;

consacré à Avigdor Arikha,

et paru dans « Le Monde de l’Art » n°1, 2010.

20)  En 2010, l’article « La Canne d’Avigdor«  ;

consacré à Avigdor Arikha, en 2010,

et dont une version abrégée a été publiée dans la Revue « Passages« , le 24 juin 2018.

21) En 2010, l’article « Freud, biologiste«  ;

consacré à Lucian Freud,

et paru dans le catalogue de l’exposition « Lucian Freud. L’Atelier« , Éditions  du Centre Pompidou, 2010.

22) En 2011, l’article « Retour à Milan » ;

paru d’abord traduit en italien  par Laura Bossi dans « Il Giornale dell’Arte » en janvier 2011.

23) En 2011, l’article « Françoise Cachin, l’intransigeante«  ;

consacré à Françoise Cachinprononcé à ses obsèques,

et publié dans « Causeur » en mars 2011.

24) En 2011, l’article « Philippe Roman en Engadine » ;

consacré à Philippe Roman,

paru dans le catalogue de l’exposition « Philippe Roman » à Saint-Pétersbourg, en 2011.

25) En 2011, l’article « Dieulefit«  ;

consacré à Ivan Theimer,

paru dans le catalogue de l’exposition « Ivan Theimer. Le Pays des deux lumières« , Le Poët-Laval, 2011.

26) En 2014, l’article « Pierre Bonnard et les voitures«  ;

consacré à Antoine Terrasse,

l’éloge funèbre de celui-ci, publié dans Le Figaro du 5 janvier 2014.

27) En 2014, l’article « Art et psychanalyse«  ;

consacré à J.-B. Pontalis,

paru dans « Pontalis, l’inflexible« , Causeur, 22 mars 2014.

28) En 2016, l’article « La Famille Cadorin » ; 

consacré à la famille Cadorin,

et dont une version augmentée a été publiée en italien dans le catalogue « La Bottega Cadorin. una dinastia di artisti veneziani« , Museo Fortuny, Venise, Antiga Edizioni, 2016.

29) En 2018, l’article « Les Vies silencieuses » ;

consacré à Xavier Valls,

paru dans le catalogue de l’exposition « Xavier Valls » à l’Instituto Cervantes de Paris, en décembre 2018. 

30) En 2019, l’article « Deux rencontres avec Francis Bacon, 1971-1991«  ;

consacré à Francis Bacon,

et paru à l’Échoppe, en 2019.

31) En 2022, l’article « Claude Bernard » ; 

consacré à Claude Bernardprononcé aux obsèques de celui-ci,

et publié en italien dans « Il Giornale dell’Arte » en décembre 2022.

32) En 2023, l’article jusqu’ici inédit « Un héritage visuel«  ;

consacré à Claudia Gian-Ferrari.

33) En 2023, l’article jusqu’ici inédit « Le Sourire de Léonard«  ;

consacré à Léonard Gianadda.

34) En 2023, l’article jusqu’ici inédit « Un américain à Paris » ;

consacré à James Lord

Il n’en demeure pas moins qu’un troisième ordre de lecture de ces 34 articles ici rassemblés demeure lui aussi possible,

je veux dire celui des dates de décès _ entre le 20 mars 1971, la date du décès de Brice Parain, et le 3 décembre 2023, la date du décès de Léonard Gianadda _ des amis de Jean Clair à ce jour disparus, et dont l’œuvre _ d’artiste, ou ayant, d’une façon ou d’une autre, trait à l’art… _ est donc achevé ;

ainsi que les âges respectifs de ses amis vivants _ Pierre Alechinsky (né le 19 octobre 1927), 96 ans ; Roseline Granet (née le 28 janvier 1936) , 87 ans ; David Hockney (né le 9 juillet 1937), 86 ans ; et Ivan Theimer (né le 18 septembre 1944), 79 ans… _, et à l’œuvre pas encore achevé..

Ce qui donne ce troisième ordre de lecture possible-ci du recueil des 34 articles de ce « Livre des amis » de Jean Clair :

1) Brice Parain (Courcelles-sous-Jouarre, 10 mars 1897 – Verdelot, 20 mars 1971, 74 ans de vie)

2) Guido Cadorin (Venise, 6 juin 1892 – Venise, 16 août 1976, 84 ans de vie)

3) Francis Bacon (Dublin, 28 octobre 1909 – Madrid, 28 avril 1992, 82 ans de vie)

4) Philippe Roman (Saint-Sauveur, 11 octobre 1927 – Paris 13e, 6 février 1999, 71 ans de vie)

5) Balthus (né Balthasar Klossowski de Rola, Paris 6e, 29 février 1908 – Château d’Œx, 18 février 2001, 92 ans de vie)

6) Henri-Cartier-Bresson (Chanteloup-en-Brie, 22 août 1908 – Monjustin, 3 août 2004, 95 ans de vie)

7) Zoran Music (Gorizia, 12 février 1909 – Venise, 25 mai 2005, 96 ans de vie)

8) Xavier Valls (Horta, 18 septembre 1923 – Barcelone, 16 septembre 2006, 82 ans de vie)

9) James Lord (Englewood, 27 novembre 1922 – Paris 16e, 23 août 2009, 86 ans de vie)

10) Claudia Gian-Ferrari (Darfo Boario Terme, 1945 – Milan, 23 janvier 2010, 65 ans de vie)

11) Raymond Mason (Birmingham, 2 mars 1922 – Paris 6e, 13 février 2010, 87 ans de vie)

12)  Avigdor Arikha (Radauti, 28 avril 1929 – Paris 14e, 29 avril 2010, 81 ans de vie)

13) Louise Bourgeois (Paris, 25 décembre 1911 – New-York, 31 mai 2010, 98 ans de vie)

14)  Françoise Cachin (Paris 15e, 8 mai 1936 – Paris 13e, 4 février 2011, 74 ans de vie)

15) Lucian Freud (Berlin, 8 décembre 1922 – Londres, 20 juillet 2011, 88 ans de vie)

16) Joseph Erhardy (né Josef Herzbrun, Welch, 21 mai 1928 – Paris, 1er mai 2012, 83 ans de vie)

17) J.-B. Pontalis (né Jean-Bertrand Lefèvre-Pontalis, Paris 6e, 15 janvier 1924 – Paris 14e, 15 janvier 2013, 89 ans de vie)

18) Antoine Terrasse (Villemomble, 22 octobre 1928 – Bourron-Marlotte, 20 décembre 2013, 85 ans de vie)

19) Paolo Vallorz (Caldes, 3 août 1931 – Paris, 27 novembre 2017, 86 ans de vie)

20) Sam Szafran (né Samuel Berger, Paris 4e, 19 novembre 1934 – Malakoff, 14 septembre 2019, 84 ans de vie)

21) Claude Bernard (né Claude Bernard Haïm, Paris 6e, 5 octobre 1929 – ?, 16 novembre 2022, 93 ans de vie)

22) Léonard Gianadda (Martigny, 23 août 1935 – Martigny, 3 décembre 2023, 88 ans de vie)

Et les 4 amis de Jean Clair qui sont toujours en vie à cette date du 26 janvier 2024, et dont l’œuvre demeure donc ouverte… :

23) Pierre Alechinsky (Saint-Gilles – Bruxelles, 19 octobre 1927, a aujourd’hui 96 ans)

24) Roseline Granet (Paris, 28 janvier 1936, a aujourdhui 87 ans)

25) David Hockney (Bradford, 9 juillet 1937, a aujourd’hui 86 ans)

26) Ivan Theimer (Olomouc, 18 septembre 1944, a aujourd’hui 79 ans)

Et maintenant,

je puis passer à la joie de lire le détail ultra-fin des merveilleux récits ultra-lucides de Jean Clair, au style si lumineux…

Ce vendredi 26 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Préparation de (ou avant-propos à) ma lecture du recueil (d’admirations infiniment émues et sensibles) « Le Livre des amis » de Jean Clair, ou des oeuvres et des rencontres reçues avec reconnaissance comme d’inestimables cadeaux et grâces de la vie…

24jan

C’est avec un peu de retard par rapport à sa parution aux Éditions Gallimard le 2 novembre 2023 de ce « Livre des amis » de Jean Clair, que j’ai honteusement pris conscience de l’avoir négligemment laissé passer :

quand, parlant avec François Noudelmann _ cf la vidéo de notre entretien du 9 janvier dernier à la Station Ausone _ des précédents entretiens d’auteurs qui m’avaient très fortement impressionné _ dont tout spécialement celui avec Jean Clair le 20 mai 2011 à propos de deux de ses livres, « Dialogue avec les morts » et « L’Hiver de la culture » ; écouter ici l’extraordinaire podcast (d’une durée de 57′)… _,

je me suis avisé de devoir urgemment rechercher si Jean Clair n’avait pas récemment publié quelque nouvel opus ;

alors que, personnellement, j’en étais resté à  la lecture de son « Terre natale _ exercices de piété« , paru le 27 juin 2019

_ cf ici le détail passionnant de la série de mes articles : «  » du 27 juillet 2019:

 «  » du 28 juillet 2019:

« «  du 2 août 2019;

et « «  du 4 août 2019….

Mais avant de lire les 395 pages de cet infiniment précieux « Livre des amis » de Jean Clair _ dénué de préface comme de postface, il faut le remarquer ; seulement en très discret exergue, sur la page de gauche, page 8, cette symptomatique phrase de Baladine Klossowska (Merline), en une lettre du 16 février 1921 à Rainer Maria Rilke  : « Jamais l’art n’a été si violé que dans notre temps et à force de cette immense nostagie du « nouveau » on commence à peindre « da da » comme les enfants et à griffonner comme eux« … _,

dont les 34 articles _ dont 3 restés juqu’ici inédits : ceux à propos de Claudia Gian Ferrari, Léonard Gianadda et James Lord _ concernent 26 amis créateurs plasticiens (ou liés de près à la création),

et sont présentés ici dans l’ordre alphabétique _ un ordre volontairement élu pour sa parfaite neutralité… _ de leurs noms, de Pierre Alechinsky à Xavier Valls _ avec un ultime article intitulé « Retour à Milan«  ; le cher Milan de son épouse Laura Bossi, « l’angelo caduto del cielo«  _,

j’ai tenu à établir, pour moi-même, un classement chronologique _ selon la date de naissance (de 1892 à 1945) _ de ces personnes amies,

de Guido Cadorin (né à Venise le 6 juin 1892 et décédé à Venise le 16 août 1976, à l’âge de 84 ans)

à Claudia Gian Ferrari (née à Darfo Boario Terme en 1945, et décédée à Milan le 23 janvier 2010).

De ces 26 amis de Jean Clair22 sont aujourd’hui décédés,

mais 4 d’entre eux sont toujours en vie, à cette date du 24 janvier 2024 :

_ Pierre Alechinsky, qui a 96 ans ;

_ Roseline Granet, qui a 87 ans ;

_ David Hockney, qui a 86 ans ;

_ et Ivan Theimer, qui a 79 ans.

Jean Clair, né Gérard Régnier à Paris le 20 octobre 1940, a lui-même aujourd’hui 83 ans…

Ce qui me permet de noter au passage la remarquable longévité des amis artistes plasticiens admirés de Jean Clair…

Résumé

Compilation de textes et de souvenirs dans lesquels l’historien de l’art et essayiste se confie sur l’amitié qui le lie à de nombreux artistes, essentiellement des figuratifs _ et éminemment soucieux de la figure humaine _, et dresse un panorama de l’art depuis 1970 _ soit quelque chose comme « L’Autre XXe siècle plastique« , pour paraphraser l’excellente formulation du maître ouvrage de l’ami Karol Beffa, « L’Autre XXe siècle musical«  ; regarder et écouter ici la vidéo de notre entretien du 25 mars 2022 à la Station Ausone de la librairie Mollat à propos de ce merveilleux travail d’écoute de la musique de ce formidable écouteur de l’art de la musique qu’est Karol Beffa, compositeur ; fin de mon incise. Il _ Jean Clair _ évoque Pierre Alechinsky, Francis Bacon, Henri Cartier-Bresson, Sam Szafran, entre autres. ©Electre 2024

Dans cet ouvrage, Jean Clair a réuni textes et souvenirs sur les nombreux artistes qui furent _ en effet _ ses amis et qu’il a soutenus tout au long de sa carrière d’historien de l’art, de directeur de musée, d’écrivain, d’essayiste, de polémiste _ oui, sans relâche, passionnément, et avec une infinie justesse objective. Sont évoqués aussi d’autres amis, liés à l’art d’une façon ou d’une autre.

Ce choix permet de donner un _ très pénétrant _ panorama de l’art des cinquante dernières années _ voilà _, en particulier les nombreux artistes figuratifs _ oui _ que l’auteur a ardemment _ voilà _ défendus et avec lesquels il a toujours dialogué _ c’est bien cela. Parmi eux, Avigdor Arikha, Francis Bacon, Balthus, Henri Cartier-Bresson, Lucian Freud, David Hockney, Zoran Music, ou encore Sam Szafran.

C’est un livre de souvenirs qui insiste sur la complicité _ oui _ qui a réuni toutes ces figures essentielles _ voilà ! _ de l’art et de la culture autour de Jean Clair. Il y en a vingt-six, qui se suivent par ordre alphabétique, de Pierre Alechinsky à Xavier Valls. Dans ce recueil à l’érudition généreuse, chaque texte semble écrit dans l’instant _ oui ! comme il se doit !!! _ et fait revivre une amitié rare.

Voici donc ce à quoi je suis parvenu dans mon propre classement selon les dates de naissance de ces personnes amies (au nombre de 26)

_ un autre ordre de classement, encore, serait (ou aurait pu être) celui de l’ordre chronologique, sinon des dates de rédaction, du moins des dates de publication des articles (au nombre de 30 + l’article final « Retour à Rome » lui aussi déjà publié) ; cf la liste des « Sources« , aux pages 397 à 399), à l’exception, forcément, des 3 restés jusqu’alors inédits, concernant les amis Claudia Gian-Ferrari, Léonard Gianadda et James Lord …

1) Guido Cadorin (Venise, 6 juin 1892 – Venise, 16 août 1976, 84 ans de vie

2) Brice Parain (Courcelles-sous-Jouarre, 10 mars 1897 – Verdelot, 20 mars 1971, 74 ans de vie

3) Balthus (né Balthasar Klossowski de Rola, Paris 6e, 29 février 1908 – Château d’Œx, 18 février 2001, 92 ans de vie

4) Henri-Cartier-Bresson (Chanteloup-en-Brie, 22 août 1908 – Monjustin, 3 août 2004, 95 ans de vie

5) Zoran Music (Gorizia, 12 février 1909 – Venise, 25 mai 2005, 96 ans de vie

6) Francis Bacon (Dublin, 28 octobre 1909 – Madrid, 28 avril 1992, 82 ans de vie)

7) Louise Bourgeois (Paris, 25 décembre 1911 – New-York, 31 mai 2010, 98 ans de vie

8) Raymond Mason (Birmingham, 2 mars 1922 – Paris 6e, 13 février 2010, 87 ans de vie

9) James Lord (Englewood, 27 novembre 1922 – Paris 16e, 23 août 2009, 86 ans de vie

10) Lucian Freud (Berlin, 8 décembre 1922 – Londres, 20 juillet 2011, 88 ans de vie

11) Xavier Valls (Horta, 18 septembre 1923 – Barcelone, 16 septembre 2006, 82 ans de vie

12) J.-B. Pontalis (né Jean-Bertrand Lefèvre-Pontalis, Paris 6e, 15 janvier 1924 – Paris 14e, 15 janvier 2013, 89 ans de vie

13) Philippe Roman (Saint-Sauveur, 11 octobre 1927 – Paris 13e, 6 février 1999, 71 ans de vie)

14) Pierre Alechinsky (Saint-Gilles – Bruxelles, 19 octobre 1927, a aujourd’hui 96 ans)

15) Joseph Erhardy (né Josef Herzbrun, Welch, 21 mai 1928 – Paris, 1er mai 2012, 83 ans de vie

16) Antoine Terrasse (Villemomble, 22 octobre 1928 – Bourron-Marlotte, 20 décembre 2013, 85 ans de vie)

17) Avigdor Arikha (Radauti, 28 avril 1929 – Paris 14e, 29 avril 2010, 81 ans de vie)

18) Claude Bernard (né Claude Bernard Haïm, Paris 6e, 5 octobre 1929 – ?, 16 novembre 2022, 93 ans de vie

19) Paolo Vallorz (Caldes, 3 août 1931 – Paris, 27 novembre 2017, 86 ans de vie)

20) Sam Szafran (né Samuel Berger, Paris 4e, 19 novembre 1934 – Malakoff, 14 septembre 2019, 84 ans de vie

21) Léonard Gianadda (Martigny, 23 août 1935 – Martigny, 3 décembre 2023, 88 ans de vie

22) Roseline Granet (Paris, 28 janvier 1936, a aujourd’hui 87 ans

23) Françoise Cachin (Paris 15e, 8 mai 1936 – Paris 13e, 4 février 2011, 74 ans de vie 

24) David Hockney (Bradford, 9 juillet 1937, a aujourd’hui 86 ans

25) Ivan Theimer (Olomouc, 18 septembre 1944, a aujourd’hui 79 ans)  

26) Claudia Gian-Ferrari (Darfo Boario Terme, 1945 – Milan, 23 janvier 2010, 65 ans de vie)

La vie est un cadeau, 

et les œuvres ainsi que les heureuses rencontres, aussi, sont des grâces infinies de la vie ;

qu’on peut _ et qu’on doit, Kairos aidant… _ apprendre à aimer recevoir, accueillir _ avec humilité, bienveillance et amour, et, par-dessus tout, joie ! _,

et aussi se risquer à entamer _ puis apprendre au fil du temps à entretenir _ un passionnant dialogue ultra-vivant, avec…

ainsi qu’en témoigne, en ce beau livre rétrospectif, les récits que rassemble en ce précieux recueil d’une vie d’amateur d’art hyper-attentif et éclairé, Jean Clair…

Accueillir, cueillir, recueillir ; voilà

_ cf à ce propos le bel « Accueillir » de mon amie Marie-José Mondzain…

Bien sûr, à suivre…

Ce mercredi 24 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Nouvel aperçu récapitulatif sur la poursuite de mes recherches sur les cousinages cibouro-luziens de Maurice Ravel (avec l’ajout du 6 septembre 2020 au 11 octobre 2020)

14oct

En prolongement de mon déjà exhaustif  du 2 septembre dernier,

voici, ce jour, mercredi 14 octobre 2020,

un bref nouvel ajout récapitulatif de mes recherches ravéliennes cibouro-luziennes,

comportant 5 nouveaux articles,

à partir du 6 septembre, et jusqu’au 11 octobre compris :

_ le 6 septembre :  ;

 _ le 4 octobre :  ;

_ le 5 octobre :  ;

_ le 6 octobre :  ;

_ le 11 octobre :  .

Rechercher des faits à découvrir, établir et valider,

implique

en plus d’une certaine culture, déjà _ mais cela se forge peu à peu, avec la constance d’un peu de patience _, du domaine à investiguer,

et d’une relativement solide mémoire _ potentiellement infinie en ses capacités de se repérer à (voire retrouver) des éléments faisant maintenant fonction d’indices… _ grâce à laquelle se trouver en mesure de puiser et se connecter avec efficacité et si possible justesse

une capacité, fondamentale _ très au-delà de la paresse des simples compilations de travaux antérieurs ! _, de forger _ par audace (voire génie : en toute humilité !) d’imageance (cf ici les travaux de mon amie Marie-José Mondzain)… _ des hypothèses _ si peu que ce soit vraisemblables en leur très essentielle visée de justesse… _ de recherche

accompagnées, bien sûr, aussi, de processus pragmatiques afin de, le plus (et le mieux) possible, valider-confirmer ces hypothèses _ Montaigne, lui, parlait d’« essais«  ; un mot que lui a repris, avec la fortune que l’on sait, Francis Bacon, en son Novum organum, en 1620… _,

c’est-à-dire prouver _ avec rigueur _ leur validité de vérité !

_ cf ici le Popper bien connu de La Logique de la découverte scientifique ;

et aussi les si fins travaux, pour ce qui concerne plus spécifiquement les démarches des historiens, de Carlo Ginzburg :

Le Fil et les traces, Mythes, emblèmes, traces, Rapports de force : histoire, rhétorique, preuve, A distance, Le juge et l’historien, etc.

Un minimum de culture épistémologique ne fait jamais de mal en pareilles entreprises

pour mieux asseoir qualitativement l’effort de découvrir de l’insu (ou même du caché)…

Ce mercredi 14 octobre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’impression forte sur le spectateur du DVD de « Lessons in Love and Violence » de George Benjamin

15mai

Le site de Res Musica

nous propose une très bonne recension _ par Thomas Vergracht _ du DVD

de l’opera de George Benjamin

Lessons in Love and Violence,

un opera inspiré de l’excellente tragédie Edward II de Christopher Marlowe…

La voici :

LESSONS IN LOVE AND VIOLENCE, NOUVEAU COUP DE MAÎTRE


George Benjamin (né en 1960) : Lessons in Love and Violence.

Livret : Martin Crimp.

Mise en scène : Katie Mitchell.

Décors et costumes : Vickie Mortimer.

Lumières : James Farncombe.

Avec : Stéphane Degout, Le Roi ; Barbara Hannigan, La Reine Isabel ; Gyula Orendt, Gaveston/L’Etranger ; Peter Hoare, Mortimer ; Samuel Boden, Le Garçon/Le Jeune Roi.

Orchestra of the Royal Opera House, direction : George Benjamin.

1 DVD Opus Arte.

Enregistré les 24 et 26 Mai 2018 au Royal Opera House, Covent Garden de Londres.

Durée : 90 min.

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……

Après Into the Little Hill à l’Opéra Bastille (2006), et Written on Skin au Festival d’Aix (2012), c’est le Royal Opera House qui offrait un écrin à la création du troisième ouvrage lyrique du duo George Benjamin et Martin Crimp. Au vu de la beauté des premiers opus, on ne pouvait que s’y attendre, ces nouvelles Lessons in Love and Violence touchent au meilleur _ dont acte.


Après la légende du joueur de flûte de Hamelin dans Into the Little Hill, et le « razo » de Guillaume de Cabestany Le Cœur Mangé pour Written on Skin, c’est à l’histoire vraie du Roi Edouard II d’Angleterre (1284-1327) – et lointainement à la _ merveilleuse ! _ pièce éponyme de Christopher Marlowe – que s’attelle Martin Crimp pour le livret de son troisième opéra avec « Sir » George Benjamin : Le Roi entretient une relation avec Gaveston, un noble de sa cour. Mortimer, le conseiller militaire du souverain (qui est au passage l’amant de la Reine Isabel), accuse ce dernier de dilapider la fortune du Royaume pour son amour (c’est l’amour « poison » qui est transgressif ici, et non l’homosexualité). S’ensuit alors un drame serré où intrigues sentimentales et politiques se mêlent étroitement. Abandonnant l’auto-narration (le livret de Written on Skin était par exemple constellé de « says the boy » ou « says the woman »), ici les dialogues _ voilà _ vont vite, fusent, et la forme des scènes élaborée étroitement avec le compositeur, permet une œuvre bien dosée d’une heure vingt environ, où l’ennui n’a pas sa place.

La forme condensée et changeante en permanence est une des clés de la réussite de Lessons in Love and Violence. Et cela se ressent également dans la dentelle sonore tissée par Benjamin. Comme dans Written on Skin, l’orchestre est comme « écrit sur la peau » des chanteurs, accompagnant au mieux leur jeu incarné. Souvent raréfiée, l’orchestration n’en est que plus tranchante dans les climax intenses. Toutefois, c’est dans les moments de grâce aux nuances douces que l’on se fige, et spécifiquement dans les duos entre le Roi et Gaveston, tous transpercés par la douceur d’une musique simple, pure, touchante, et sans aucune concession. L’indépendance et la liberté _ voilà _, c’est ce qui fait la réussite des œuvres de Benjamin : pour un compositeur de la génération « dure » et élève de Messiaen, il ne tombe pas dans l’écueil d’une musique constamment violente, faîte de gestes abruptes. Toutefois, ses pièces ne se refusent rien, et surtout pas dans ce nouvel opéra : tantôt une mélodie fugace, tantôt un mélisme délicat (dans la virtuose mise en abîme de théâtre à la scène 3), mais surtout un usage de la consonance dans un contexte atonal, tout cela dans un art consommé de la teinte orchestrale et des équilibres dosés en alchimiste.

Alchimie d’une écriture vocale taillée sur mesure pour des chanteurs que Benjamin connaît bien _ c’est à noter _, ne serait-ce que le couple royal : la très digne Isabel de Barbara Hannigan, qui malgré son aventure avec Mortimer, reste toujours amoureuse de son mari, le tragique et poignant Stéphane Degout, personnage bouleversant n’arrivant pas à faire face aux soubresauts de son cœur. Le ténor un brin trop claironnant de Peter Hoare en Mortimer est toutefois balancé par le suave baryton du Gaveston de Gyula Orendt, amant du Roi à la personnalité glaçante. Cerise sur un casting sensible, le haute-contre (spécifié ainsi par Benjamin) de Samuel Boden en fils du Roi rajoute une touche d’humanité candide à une trame pleine de sang, de sexe et de luttes de pouvoir.


En situant l’œuvre dans le monde contemporain, Katie Mitchell fait prendre à l’intrigue une tournure terriblement actuelle. Au travers de discrets changements de plateaux, toute l’action se déroule dans un intérieur bourgeois : un grand appartement doté d’un immense aquarium, où plusieurs toiles de Bacon _ oui _ trônent fièrement aux murs (le peintre des carcasses et des charognes _ certes _, ce n’est pas anodin). Malgré quelques facilités visuelles qui émaillent cette création, on ne peut qu’être toujours touché par les trouvailles scéniques de la metteuse en scène. D’ailleurs, après Written on Skin et ces nouvelles Lessons, comment désormais imaginer un opéra de George Benjamin sans ces intérieurs froids où chaque élément est un symbole, ou sans ces personnages évoluant au ralenti de manière cinématographique ?

Car finalement c’est bien la somme de tous ces éléments (texte, musique, mise en scène) qui produit cette impression si forte sur le spectateur de Lessons in Love and Violence. Chaque artiste travaille non pas avec son ego, mais en plaçant la réussite collective de l’œuvre avant tout. Et c’est de cela que naissent les grands spectacles.

Ce mercredi 15 mai 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Souvenirs du cinéma de Bertolucci (suite)

27nov

Ce matin,

dans El Pais _ et donc en espagnol _,

un joli article de souvenirs d’un amoureux _ parmi bien d’autres _ du cinéma de Bertolucci :

¡Qué estética, cuánto sentimiento!

¡Qué estética, cuánto sentimiento!

Bertolucci representa una época definitivamente extinguida, en la que el cine de autor suponía un acontecimiento cultural y vital

CARLOS BOYERO
26 NOV 2018 – 23:16 CET

Bernardo Bertolucci, durante el rodaje de 'El cielo protector'.

Bernardo Bertolucci, durante el rodaje de ‘El cielo protector’. IBEROAMERICANA FILMS

Tengo una sensación perturbadora _ en effet _ al enterarme de que Bertolucci se ha despedido de la vida. O de lo que significara para él la existencia enclaustrado en una silla de ruedas. Me afecta _ oui _ su desaparición, su cine (independientemente de que me enamoraran algunas de sus películas y abominara de otras) representa una época definitivamente extinguida, en la que el cine de autor suponía un acontecimiento cultural y vital _ voilà ! _, alimentaba múltiples y obsesivas conversaciones, exigía identificación o rechazo ; en Hollywood los maestros sacaban proyectos que hoy serían despreciados y rechazados, los cinéfilos de cualquier parte (incluidos los esnobs y los afiliados a las modas) se interesaban por el cine europeo que poseía voz propia. Y había impostores, pero también artistas de verdad _ expression fondamentale et cruciale. Nadie podrá discutirle _ en effet _ esa esencia a Bernardo Bertolucci.

Habla, memoria _ certes. En mi caso, el impacto que me produjo algo que parió este hombre me durará hasta el último día. Yo tenía 19 años _ en 1973 ; j’avais 25 ans. Era invierno. Disponiendo de escaso dinero, me fui haciendo autostop al sur de Francia. Para ver una película que estaba prohibida (como tantas) en aquella España viscosa. Su título era tan lírico como inquietante El último tango en París. Había interminables caravanas de españoles para verla, sospecho que por causas relacionadas solo con el morbo y no con el arte. Contaban que Brando sodomizaba en ella a la protagonista con la pragmática ayuda de mantequilla. Hacía mucho frío. Nevaba en Perpiñán. Iba a vivir dos horas en estado de hipnosis, también a sentir dolor y miedo, notar que se me removían todas esas fibras conectadas con el alma. Las pinturas de seres en descomposición del para mí desconocido Francis Bacon _ oui _ llenaban los títulos de crédito y aún era muy tenue el saxo de Gato Barbieri _ oui _, que después aullaría, lanzaría gemidos, se tornaría sensual, crearía el sonido más romántico y desesperado que he escuchado desde una pantalla. La primera imagen, en medio de una luz mágica y triste, era la de un hombre solo maldiciendo a Dios _ ce deuil (de veuvage) est une clé du film, en effet.

Y después, una historia en la que todo es volcánico: el deseo, el amor, la huida, la desolación, la pérdida, el recuerdo, el misterio, el vómito del alma, la necesidad de ahuyentar a ese monstruo llamado soledad. Comprendía demasiado pronto, siendo tan joven, esa historia salvaje, crepuscular y trágica, su hermosura, su imposible final feliz. Y cada vez que veo y escucho el monólogo sadomasoquista de Brando ante el cadáver de su suicida esposa, el llanto estalla.

Bertolucci es mucho más que mi enfermiza fijación con su inolvidable tango _ oui. Y de acuerdo en que sobra la aparición de ese payaso histérico llamado Jean-Pierre Léaud. También estoy seguro de que hoy Bertolucci hubiera sido enviado a la hoguera. La inopia le hubiera castigado por machista y por nihilista.

No quiero revisar por precaución algunas de sus películas. No me fascinó su cine, admitiendo que su personalidad y su sensibilidad eran poderosas, hasta la desasosegante y más que turbia _ à propos de l’entrée d’un individu dans le fascismeEl conformista. Pero recuerdo con amor la primera parte de Novecento, la amistad entre el hijo del campesino y el del terrateniente En la segunda acabo aburrido del flamear de banderas. Y es bella, enigmática, poética y sicoanalítica la relación _ magnifique _ entre la madre y el hijo en La luna.

Y Bertolucci también adaptó su intimista universo a la espectacularidad de Hollywood contándonos en la grandiosa El último emperador el progresivo desvalimiento y la manipulación a la que es sometido (le separan de todo lo que ama) el que nació para ser dueño de un imperio. Su testamento también es conmovedor : Tú y yo. Desconozco el futuro de esos dos problemáticos hermanos que se reencuentran unos días en el sótano de la casa familiar, Bowie les arrulla con la versión de Space Oddity en italiano Ragazzo solo, ragazza sola. Cuánto sabía Bertolucci de la soledad, de la pasión, de la complejidad de los sentimientos. Qué hermosa fue su estética al expresarlo _ voilà, c’est dit.

 

Une émotion _ rétrospective _ significative,

à la fois personnelle, sinon singulière ;  et partagée.

Car les vraies œuvres,

les œuvres vraies,

tout en demeurant, forcément, inscrites dans le temps même de leur création

accèdent aussi _ assez étrangement pour notre vécu ordinaire… _

à un registre an-historique ;

… 

car telle est leur dimension si merveilleuse,

et ultra-évidente dans sa bouleversante simplicité,

d’éternité.



Ce mardi 27 novembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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