Posts Tagged ‘François Lazarevitch

Un beau CD « C.P.E. Bach Sonatas for flute and fortepiano » de François Lazarevitch et Justin Taylor

12avr

Parmi les récentes marquantes nouveautés discographiques du label Alpha,

un superbe CD consacré au plus brillant des fils de Johann-Sebastian Bach, Carl-Philipp-Emanuel Bach (Weimar, 8 mars 1714 – Hambouurg, 14 décembre 1788),

le CD Alpha 768 « C.P.E. Bach Sonatas for flute and fortepiano« , de François Lazarevitch et Justin Taylor,

comportant quatre Sonates en Trio, en Ré majeur, en si mineur, en ré mineur et en Do majeur, WQ. 83, 143, 145 et 149 ;

accompagnées de la Sonate en la mineur pour flûte seule WQ. 132 ;

et de la Fantaisie en fa bémol mineur pour pianoforte WQ. 67.

 

Ce mardi 12 avril 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un très original et marquant CD Purcell « Songs and Dances » par les excellents Musiciens de Saint-Julien du parfait François Lazarevitch

06oct

J’aime énormément la musique de Henry Purcell (1659 – 1695),

et j’apprécie beaucoup, beaucoup,

CD après CD _ chez Alpha, depuis l’origine _,

le travail discographique et musical _ d’excellence _ de François Lazarevitch,

à la tête de ses Musiciens de Saint-Julien.

Cette fois,

et à nouveau

_ à chaque fois, même ! _,

me voici surpris,

et enchanté,

par ce que le talent de l’artiste

réussit à tirer de ces chefs d’œuvre _ à nuls autres pareils _ de Purcell

_ et quelle perte absolue, de fait, fut sa mort pour la musique en Angleterre, dans le siècle qui suivit…

Ici,

en ce CD Purcell Songs and Dances,

soit le CD Alpha 419,

nous voici cette fois un peu pris à contrepied,

d’une part,

du fait par la place que prennent dans la constitution même du programme,

les airs chantés par le contreténor Tim Mead,

et d’autre part,

par la primauté des sons aigus de la flûte

_ tant la flûte à bec que la flûte traversière (auxquels il faut ajouter le son aigu lui aussi de la musette) _

de François Lazarevitch,

menant la danse de ses Musiciens de Saint-Julien,

quand nous nous attendons plutôt

à la gravité berçante et plongeante des sonorités des hautbois et bassons,

c’est-à-dire surtout des graves

_ même si existent incontestablement ici aussi des hautbois et des bassons _,

dans l’interprétation de la musique

à la fois si profonde et si chantante _ et incomparablement dansée, avec une supérieure élégance : à la française ! _ de Purcell.


Purcell est un génie de la musique,

et François Lazarevitch n’est pas du tout mal non plus

en grâce musicale !!!

A nouveau une réussite discographique et musicale

qui fait date !

Ce samedi 6 octobre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa 

Un magnifique exemple de la quintessence de l’art musical français : le double CD Ramée des « Six Concerts à deux Flûtes Traversières sans Basses » de Michel Pignolet de Montéclair (vers 1710)

06sept

Les flûtistes Marie-Céline Labbé et Marion Treupel-Franck présentent en un double CD Ramée Ram 1102 une réalisation enthousiasmante de finesse, profondeur, poésie, de « Six Concerts à deux Flûtes Traversières sans Basses« , de Michel Pignolet de Montéclair : « de l’Académie Royale de Musique. Ces Concerts dont les Pièces sont les unes dans le goût François et les autres dans le goût Italien, ne conviènent pas moins aux Violons, Violes et autres Instrumens, qu’aux Flûtes Traversières« , prévenait celui qui les publiait ainsi, entre 1721 et 1724 : le neveu même du compositeur, l’éditeur de musique François Boivin…

« Cela ne nous livre malheureusement aucun indice sur la date de composition des quelques 64 pièces que comptent ces six concerts. Tout au plus, nous savons que Montéclair _ 1667-1737 _ avait utilisé le Rondeau du troisième concert dans ses Leçons de musique divisées en quatre classes parues en 1710« , nous prévient, page 23, la notice, rédigée par Germain Saint-Pierre.


Qui précise excellemment : « Les Concerts à deux flûtes traversières sans basses se situent dans une lignée inaugurée en 1709 avec les Suites de Pièces à deux flûtes traversières de Michel de La Barre, compositeur et premier grand flûtiste français.

Particulièrement prisé des Français en cette première partie du XVIIIe siècle _ les dernières du long règne de Louis XIV, roi de 1643 à 1715 _, ce genre musical inspira de grands compositeurs _ en effet : tout ce répertoire est sublime ! _, tels Hotteterre, Philidor et Boismortier, auxquels nous devons un grand nombre de recueils consacrés à ce répertoire » _ d’une exquise, simple et profonde délicatesse.

« Les pièces sont pour la plupart des mouvements de danse et portent souvent des noms évocateurs, révélant le goût des Français pour la musique descriptive : Badinage, L’Italienne, Les Ramages, Le Papillon, Le Moucheron. Plusieurs sont empreintes de mélancolie : le Dialogue et La Françoise du quatrième concert, ainsi que la Plainte en Dialogue du second concert. D’autres sont au contraire d’une gaieté résolue : L’Angloise et La Rieuse du quatrième concert.

Grâce à des échanges de voix très savants, Montéclair invite les flûtistes à faire preuve dans leur jeu d’une grande complicité _ telle celle d’une conversation (de musique) : dont tout l’art (suprêmement raffiné : cf ici les analyses de Marc Fumaroli) est de toujours donner le beau rôle à l’interlocuteur… _, éveillant un désir d’osmose, suscitant un élan de confidence , de tendresse, une émotion toute baroque _ mais à la française ! Il invite à se dépasser, à s’oublier pour rejoindre l’autre, se fondre en lui dans un monde intangible, pour regagner la terre ferme l’instant suivant grâce à une mélodie connue, une basse bien affirmée, qui donnent aussitôt de danser« …


Et le livrettiste d’excellemment commenter, au final de sa juste notice, page 24 :

« Cet enregistrement vise à combler un _ très étonnant, pour de si belles musiques !!! _ vide malheureux dans la discographie actuelle _ en effet ! Peu d’enregistrements depuis ceux, merveilleux, de Frans Bruggen, Barthold Kuijken et Philippe Allain-Dupré : sinon ceux, maintenant (magnifiques !), de François Lazarévitch… _ et à susciter l’intérêt pour l’œuvre de Montéclair.« 

Pour conclure : « Partir à la découverte de ce compositeur, c’est tout d’abord s’émerveiller devant la beauté de cette musique subtile, s’attacher à elle pour finalement se l’approprier, de la même manière que, partant à la recherche de nos propres racines, nous éprouvons un jour cette satisfaction toute simple, malgré tout _ presque _ indicible _ ne jamais renoncer ! _, de retrouver l’être que nous sommes avec ses besoins _ ou désirs _ tellement légitimes d’aimer, de partager, de vouloir laisser quelques traces à la postérité.« 


Ce merveilleux double CD Ramée Ram 1102 : « Six Concerts à deux Flûtes Traversières sans Basses« , de Michel Pignolet de Montéclair,

par la grâce subtile et profondément poétique de Marie-Céline Labbé et Marion Treupel-Franck, sur deux flûtes traversières (392 Hz) de Rudolf Tutz, à Innsbruck, d’après Jean-Hyacinthe Rottenburgh, à Brusselles, vers 1730,

y réussit superbement pour le bonheur de notre écoute !

Très chaudement recommandé !


Titus Curiosus, ce 6 septembre 2011

Un nouveau sublime récital de « concerts à plusieurs instruments » de Johann-Sebastian Bach, par Café Zimmermann : une nouvelle pépite Alpha, pour fêter l’an en beauté radieuse !

02jan

A la fois

pour fêter (en beauté radieuse !) l’an neuf

_ et l’ouverture de la seconde décennie du siècle ! _,

et marquer la réussite exceptionnelle _ une saison dorée !!! _ de l’éditeur Alpha en 2010 :

avec,

entre autres merveilles (!) à son actif et à son catalogue :

de François Lazarevich & Les Musiciens de Saint-Julien,

le CD « Et la fleur vole !« 

(soit le CD Alpha 164) _ cf mon article du 19 octobre 2010 : « une rafale de jouissances musicales : en poursuivant hors des sentiers battus« … ; cf aussi le très bel article de Christophe Huss, sur le site de Classics-Today-France, en décembre dernier : « assurément l’un des disques de musique ancienne de l’année«  et « un des enregistrements de musique ancienne les plus intègres que je connaisse. Et peut-être un des plus beaux dans sa simplicité«  _ ;

de Vincent Dumestre & Le Poème Harmonique,

le CD Monteverdi-Marazzoli « Combattimenti« 

(soit le CD Alpha 172) ;

d’Éric Le Sage et ses amis,

l’achèvement de l’intégrale de la musique pour piano et musique de chambre de Robert Schumann, avec le volume XI de ses « Klavierwerke & Kammermusik« 

(soit le double CD Alpha 169) ;

et _ at least (maybe…), but not at last _,

de l’Ensemble Calliopée,

le troisième volet de l’intégrale en cours de l’œuvre complet de Lucien Durosoir, « Jouvence« 

(soit le CD Alpha 164)…

voici que nous tombe comme du ciel (!)

le cinquième volet des « Concerts à plusieurs instruments » de Johann-Sebastian Bach par Café Zimmermann _ que dirigent le violoniste Pablo Valetti et la claveciniste Céline Frisch : merveilleux tous deux ! _ (soit le CD Alpha 168) :

comportant _ quel programme festif ! _

l' »Ouverture » n° 3 en ut majeur BWV 1068,

le « Concerto brandebourgeois » n° 6 en si bémol majeur BWV 1051

le « Concerto » pour clavecin en fa mineur BWV 1056,

et le « Concerto » pour trois clavecins en ré mineur BWV 1063…

Cette interprétation-ci de ces œuvres concertantes,

de plus,

est tout simplement,

et en chacune de ses pièces,

sublimement radieuse !!!

Un unique (infime !) regret :

qu’il nous faille devoir patienter encore un peu

pour jouir de l’intégralité de ces « Concerts à plusieurs instruments » de Bach,

dans l’impatience de l’ultime CD qui viendra couronner, cette année 2011, cette exceptionnelle réalisation !


Quel parcours (de parfaite musicalité !!!) aura réalisé Café Zimmermann

depuis la parution du premier volet de cet ensemble de musique concertante de Bach,

en 2001 !..

La réussite de ce CD est complétée par les très précises

et très éclairantes

notices, dans chaque livret, de Gilles Cantagrel !

faisant le point, pour chaque œuvre, sur les tout derniers acquis de la recherche musicologique la plus pointue et compétente…

Quel extraordinaire _ prodigieux ! _ sourcier de tels talents musicaux

s’est donc révélé être

leur Pygmalion,

Jean-Paul Combet ! ;

avant d’entreprendre, désormais, de nouvelles formes

_ inventives et encore plus audacieuses ! _

de réalisations musicales

_ qui ne manqueront pas de surprendre, à nouveau, et, pour le meilleur,

émerveiller plus d’un !..

En attendant,

je suis aussi,

personnellement, très impatient _ encore ! _ de découvrir

et écouter _ longtemps… _

le quatrième volet de l’intégrale Alpha « Lucien Durosoir« 

_ après les CDs 105 (« Musique pour violon & piano« , par Geneviève Laurenceau & Lorène de Ratuld) ;

125 (« Quatuors à cordes« , par le Quatuor Diotima ; cf mon article du 4 juillet 2008 : « Musique d’après la guerre« …) ;

et 164 (« Jouvence« , par l’Ensemble Calliopée ; cf mon article du 29 juillet 2010 : « le “continent Durosoir” livre de nouvelles merveilles : fabuleuse “Jouvence” (CD Alpha 164) !!!« …)_,

qui doit paraître ce mois de janvier

et en avant-première au colloque « Lucien Durosoir » (1878-1955),

qui se tiendra les samedi 19 et dimanche 20 février 2011

au Palazzetto Bru-Zane, à Venise

_ soit la résidence du très actif et merveilleusement fécond « Centre de Musique Romantique Française«  (dans le sestiere de San Polo, pour se repérer sur un plan…) ; à Venise, donc.

En l’espèce de ce 4ème CD de l’œuvre intégrale de Lucien Durosoir,

je veux parler du CD qui s’intitulera « Le Balcon« ,

d’après l’œuvre

chantant _ par une voix de basse _ le poème

des Fleurs du mal de Charles Baudelaire…

En attendant ces prochaines parutions de cet excellentissime catalogue de CDs Alpha,

d’ores et déjà,


réjouissez-vous pleinement

le cœur et les oreilles

de ce grandiose CD si éloquemment festif !

qu’est le volume V des « Concerts à plusieurs instruments » de Johann-Sebastian Bach

par les virtuoses de Café Zimmermann

_ au nombre desquels nous retrouvons quatre des interprètes d’un autre sublime CD,

(que je recommande aussi tout particulièrement,

en cette période, encore.., de fêtes) ;

membres, cette fois, de l’Ensemble Stylus Fantasticus :

Friederike Heumann, à la viole de gambe (et à la direction),

Pablo Valetti, au violon baroque,

David Plantier, au violon baroque,

& Dirk Börner, au clavecin et à l’orgue positif ;

auquel se joint pour lors le très excellent lui aussi Eduardo Egüez _ mais son absence de la troupe de Café Zimmermann dans le CD Bach s’éclaire quand on prend conscience qu’il n’y a pas de luth requis dans les « Concerts à plusieurs instruments«  de Johann-Sebastian Bach…

Ces cinq musiciens _ merveilleux ! _

constituant l’Ensemble Stylus Fantasticus,

interprètent _ à la perfection ! j’ai comparé avec les interprétations de Reincken que je collectionne ! _ les Partitas I, II, IV & VI de l’Hortus Musicus de Johann-Adam Reincken

en un CD Accent 24217 « Johann-Adam Reincken« ,

sous la direction particulièrement splendide de finesse et de justesse de jeu _ entre équilibre et feu de la virtuosité ! du stylus fantasticus !.. _,

de l’excellente Friederike Heumann…

Quand on sait que Reincken (1623, ou plutôt 1643, Deventer – 1722, Hambourg) _ qui officiait à l’église Sainte-Catherine de Hambourg _

fut un ami très proche de Dietrich Buxtehiude (1637-1707)

et un des formateurs de Johann-Sebastian Bach (1685-1750), qui lui a voué toute sa vie une très haute dévotion musicale,

on peut d’ores et déjà mesurer,

si on n’a pas encore fait connaissance avec cette musique « de génie » _ cf la signification même de « fantasticus« _,

le niveau d’excellence _ ou de sublimité _ de celle-ci !!!

Bref,

écoutez

et le CD Bach Alpha 168, par Café Zimmermann,

et le CD Accent 24217, par Hortus Musicus :

deux sublimes enchantements !


Titus Curiosus, le 2 janvier 2011

une rafale de jouissances musicales : en poursuivant hors des sentiers battus

19sept

Je continue ma synthèse des jouissances musicales de l’été qui s’achève :

par quatre CDs nous enchantant hors du répertoire des sentiers un peu battus,

et en des interprétations très hautement inspirées : par l’esprit vivant de la musique !..

_ d’abord,

à tout seigneur, tout honneur,

une nouvelle merveille de cet enchanteur prodigieux, à chaque fois,

qu’est François Lazarevitch,

à la tête de ses généreux et follement virtuoses (sans esbroufe !) Musiciens de Saint-Julien

_ je récapitule ici ses précédentes réalisations, toutes magiques

(et toutes publiées chez Alpha),

soient, dans l’ordre chronologique de leur parution :

d’abord, 1) « Danses des bergers, danses des loups _ Musiques traditionnelles du cœur de la France » (CD Alpha 516, dans la collection blanche) ;

puis, 2) « A l’ombre d’un ormeau _ brunettes et contredanses » (CD Alpha 115) ;

ensuite, 3) « Le Berger poète _ Suites et Sonates pour flûte & musette » (CD Alpha 148) ;

et juste avant celui-ci d’aujourd’hui, 4) : « La Veillée imaginaire _ Airs populaires harmonisés, de Chopin à Canteloube » (CD Alpha 528, dans la collection blanche, à nouveau : celle des musiques traditionnelles)…

voici que paraît ce mois de septembre 2010 « Et la fleur vole _ Airs à danser & airs de cour autour de 1600 » :

outre des danses de Michaël Praetorius (in son célèbre Terpsichore de 1612),

il s’agit d’un florilège entraînant de pièces françaises de Robert Ballard, Guillaume Chastillon de la Tour, Gabriel Bataille, Antoine Boesset, Jean Planson, Pierre Guédron, Guillaume Tessier, Girard de Beaulieu, Jacques Mangeant, et d’autres encore, recueillies par André Philidor, bien plus tard, en 1690

puisées dans divers recueils

de Fabrice-Martin Caiétain (1578), Jean Planson, Parisien (1587), Jean-Baptiste Besard (1603), Pierre Guédron (1608, 1609 et 1611), Gabriel Bataille (1614), Robert Ballard (1614), l’Amphion sacré (1615), Jacques Mangeant (1615), Antoine Boesset (1617 et 1624), d’Airs de différents autheurs mis en tablature de luth par eux-mesmes, septiesme livre (1617),

et enfin dans le Recueil… récapitulatif d’André Philidor, dit Philidor l’Aisné (en 1690) grâce auquel nous disposons encore de beaucoup de merveilles !..


Pour les évoquer, en toute la plénitude de leur virevoltante musicalité,

je me contenterai de me faire l’écho de ce sourcier de musiciens-interprètes qu’est (mon ami) Jean-Paul Combet :

« Ces airs à danser et airs de cour, nés à l’aube d’un XVIIe siècle si fécond, simples et anecdotiques en apparence, sont plus riches d’émotions musicales que bien des œuvres signées de « grands » compositeurs.
Cette perception, je la défends depuis le tout premier disque d’Alpha, consacré par Le Poème Harmonique à Bellerofonte Castaldi, créateur baroque s’il en est, pour lequel la séparation savant/populaire n’avait pas le moindre sens.

Pour ce qui sera mon dernier disque chez Alpha _ que Jean-Paul Combet a créé et mené, seul, de bout en bout, artistiquement, jusqu’à aujourd’hui, où le label passe en une autre direction artistique que la sienne _,

je ne pouvais souhaiter un autre programme que celui-ci, ni meilleurs interprètes.
Car la musique baroque, longtemps porteuse d’esprit critique, voire de subversion
_ par ses audaces et une vraie créativité : toutes de probité musicale, me permettrai-je d’ajouter _, est aujourd’hui souvent à la source de nouveaux académismes _ faute de stimulation ad hoc suffisantes : dans les « directions artistiques« , si besoin s’en fait sentir.

C’est un des mérites de François Lazarevitch de savoir conserver l’énergie et le désir de découvertes des pionniers _ tel un Gustav Leonhardt : très présent dans le catalogue Alpha ; un ami et un inspirateur ! _

et de rester insensible aux sirènes _ commerciales ou autres _ de l’air du temps.

Il nous livre ici un des enregistrements de musique ancienne les plus intègres que je connaisse.

Et peut-être un des plus beaux dans sa simplicité« 

Voilà ! Tout est dit !

Partagez-en la réjouissance fabuleuse, à votre tour, maintenant !

La grâce est là,

tout simplement !

_ le second CD dont je désire partager la découverte nous donne à écouter six Sonate _ sur un total de douze du recueil, paru à Florence en 1732 _ d’un compositeur (toscan) de Pistoia : Lodovico Giustini (1685-1743) _ soit un parfait contemporain de Jean-Sébastien Bach ou Domenico Scarlatti _,

interprétées ici sur un fortepiano (copie d’après Cristofori), par le claviériste Wolfgang Brunner :

il s’agit du CD Sonate da cimbalo di piano e forte _ detto volgarmente di martelletti, précise la notice du livret, page 21 _, CD CPO 777 207-2 :

ces œuvres « sont aujourd’hui considérées comme les premières compositions pour le pianoforte » ;

et la notice du livret précise encore :

« malgré les difficultés que le piano fabriqué par Cristofori avaient rencontrées pour s’imposer au cours de plus de trente ans d’existence, il est très probable que d’autres compositions, plus anciennes, existaient, mais nous n’en avons gardé aucune trace, ou du moins, n’avons pas réussi à les identifier comme telles« …


C’est « l’ecclésiastique et diplomate brésilien Joao de Seixas da Fonseca Borges, en séjour à Florence depuis 1728«  _ à la cour du dernier des Medicis, Gian-Gastone _ qui, « dans l’attente de sa nomination comme évêque » a désiré « se rappeler au bon souvenir de son protecteur Don Antonio da Bragança, l’infant portugais et frère du roi Joao V« , en lui offrant le cadeau de compositions nouvelles…

« Un tel cadeau impliquait que le compositeur acceptât de renoncer à la diffusion de son œuvre. Seixas a donc dû trouver dans le cercle restreint des musiciens qui connaissaient le pianoforte un compositeur avec un potentiel d’innovation, prêt à se mesurer aux spécificités de toucher et de sonorité des nouveaux pianos, et suffisamment inconnu pour ne pas avoir lui-même la possibilité de diffuser ses œuvres. Il a pu avoir l’attention attirée par Giustini lors d’un concert à Pistoia, ou alors celui-ci lui a été recommandé par Giovanni Ferrini, le collaborateur de longue date de Bartolomeo Cristofori« … « Une autre piste encore serait la recommandation du grand-duc de Toscane en personne » : voilà pour les hypothèses de la commande…

« Lodovico Giustini, rejeton d’une famille de musiciens d’église de Pistoia, n’était peut-être pas un avant-gardiste, mais un esprit suffisamment curieux pour tenter, à 47 ans, quelque chose d’original, qui lui offrait son premier espace de liberté » en tant que compositeur…

C’est ainsi que « le 31 octobre 1732, lorsque Seixas partit pour Rome afin d’y être consacré évêque, les 12 Sonate venaient d’être remises en cadeau à Don Antonio« .

Et le livrettiste, Gerd Reuther, d’ajouter que

« on trouve dans les compositions de Giustini, malgré la forme traditionnelle de la sonate d’église, des éléments stylistiques d’un temps nouveau, qui feront partie du répertoire standard des compositeurs pour piano du Sturm und Drang et du classicisme deux générations plus tard« …

A l’oreille, en tout cas,

ces six Sonate sonnent tout à fait brillamment.

Une découverte musicale passionnante !

Toujours dans le répertoire du clavier, et toujours de la part d’un compositeur italien,

je signale le plaisir que j’ai eu à découvrir et écouter,

sous les doigts agiles et très inspirés du claviériste suisse Olivier Cavé,

quatre grandes sonates _ toutes les quatre sur le mode mineur _

du grand _ mais peu joué au concert et guère diffusé au disque _ Muzio Clementi (Rome, 1752 – Evesham, 1832).


Dans cette excellente interprétation,

dramatique, d’Olivier Cavé,

_ le CD Æon CD ÆCD 1094 porte pour titre Didone Abbandonata _ Scene tragiche ! _,

nous pouvons accéder à l’écoute et à la jouissance

d’une sorte de chaînon manquant, jubilatoire,

entre Domenico Scarlatti

et le piano romantique…

Enfin,

tel un bonbon acidulé un peu exotique pour le dessert,

la marque Æon nous offre un tout aussi réjouissant

et hors des sentiers battus

CD de mélodies napolitaines

par le très dynamique Neapolis Ensemble,

intitulé 77 ;

et portant en sous-titre : Ritmo e Magia nella tradizione musicale napolitana,

portées, outre d’excellents instrumentistes : Edoardo Puccini, à la guitare, Salvatore Della Vecchia, à la mandola, Marco Messina, aux flûtes, Wally Pituello, au violoncelle, Raffaele Filaci, aux percussions (et aussi le concours de Lello Giulivo, voix masculine, Luigi Esposito, à l’harmonica),

par la voix ad hoc _ rocailleuse ce qu’il faut ; mais aussi tout subtile, virtuose que passionnément expressive : son art m’a rappelé un peu celui de Pino de Vittorio _

d’une époustouflante, à tous égards,

Maria Marone…


Il s’agit du CD AEon 77

(AECD 1097)…

Des découvertes jouissives hors des sentiers battus

que ces quatre très beaux CDs,

déjà très divers entre eux !


Titus Curiosus, ce 19 septembre 2010

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur