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Un surprenant silence à propos du CD « Specchio veneziano Reali Vivaldi » du Consort…

28oct

Plusieurs surprises concernant le CD Alpha 771 « Specchio Veneziano Reali Vivaldi » de l’Ensemble Le Consort, paru en décembre 2021,

ce très intéressant CD dont témoignait d’abord mon article du 8 décembre 2021 «  » ;

puis cet autre article mien en date du 23 mars 2022 : « « …

 

La première de ces surprises est le retard certain qu’ont mis les chroniqueurs de plusieurs notables blogs discographiques, à commenter ce très intéressant CD du Consort :

_ seulement le 21 mars 2022, sur le site ResMusica, Frédéric Muñoz en son article « Vivaldi et Reali en un miroir révélateur avec l’ensemble Le Consort » ;

_ et seulement ce 26 octobre dernier, sur le site Discophilia, Jean-Charles Hoffelé en son article « Le Vénitien oublié« …

Mais ma surprise aujourd’hui redouble encore quand je surprends le pourtant sagace Jean-Charles Hoffelé à ne pas même seulement mentionner le nom du premier violon virtuose qui enflamme pourtant de son jeu virtuosissime les interprétations des œuvres de Giovanni-Battista Reali (1681 – 1751) et Antonio Vivaldi (1678 – 1741), si brillamment données en ce CD…

Dès les échos qui ouvrent la Sinfonia XII, les charmes agissent. De qui sont ces variations sur La Folia, élégiaques jusques dans leur virtuosité ? Giovanni Battista Reali. Au mieux un nom pour les spécialistes des musiques de l’âge d’or vénitien, mais les œuvres … ?

Décidément Justin Taylor et ses amis _ sic _ ont le don de dénicher des perles. Dans la concentration de son écriture, Reali cache des trésors d’invention qui sont à l’envers des jaillissements démonstratifs de son collègue Antonio Vivaldi.

L’un et l’autre auront enchanté les salons de la Sérénissime de leurs archets fusants, et la grâce, l’élégance des pages de Reali divulguées ici, la plupart en premiers enregistrements mondiaux, rendent impensables qu’elles aient pu rester si longtemps dans la poussière des bibliothèques.

Côté Vivaldi, deux merveilles relues avec panache et sensibilité : les danses et les méditations de la Sonata prima en sol mineur, et l’autrement célèbre Folia, mais c’est d’abord vers les poèmes de Reali qu’est tourné _ tiens donc ! _ ce splendide miroir.

LE DISQUE DU JOUR

Specchio veneziano

Giovanni Battista Reali(1681-1751)


Sinfonia XII, « Folia »
Sinfonia II (Capricio) en ré mineur
Sinfonia IV (Capricio) en ré majeur
Sinfonia I (Sonata) en ré mineur
Sinfonia X (Capricio) en la majeur
Sinfonia IX (Sonata) en ré mineur


Antonio Vivaldi (1678-1741)


Sonate da camera a 3 en sol mineur, Op. 1 No. 1, RV 73
Sonata a violoncello solo en mi mineur, RV 40 (extrait : Largo)
Sonata a violoncello solo en mi mineur, RV 40 (extrait : Largo)
Sonata en trio en fa majeur, pour deux violons et basse continue, RV 68 (extrait : II. Andante)
Sonate en trio en ré mineur, Op. 1 No. 12, RV 63 “La Follia”

Le Consort


Théotime Langlois de Swarte, violon
Sophie de Bardonnèche, violon
Hanna Salzenstein, violoncelle
Victor Julien-Laferrière, violoncelle
Justin Taylor, clavecin, orgue

Un album du label Alpha Classics 771

Photo à la une : les quatre membres fondateurs du Consort –
Photo : © Julien Benhamou

 

Ainsi le nom du premier violon si virtuose de ce CD, est-il, à son tour, comme oublié : étrangement tu…

Ce vendredi 28 octobre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Retour sur le CD « Specchio veneziano (Vivaldi – Reali) » de l’Ensemble Le Consort

23mar

Le 8 décembre dernier, mon article «  » s’intéressait à une parution récente de l’Ensemble Le Consort consacrée à des Sonate per violino d’Antonio Vivaldi (1678 – 1741) comparées à des Sinfonie d’un autre compositeur vénitien, moins connu, Giovanni-Battista Reali (1681 – 1751), deux quasi contemporains à Venise.

….

Et voici qu’avant-hier, 21 mars, le site ResMusica, sous la signature de , consacre un article, intitulé « Vivaldi et Reali en un miroir révélateur avec l’ensemble Le Consort« … 

Voici ce que cela donne :

Vivaldi et Reali en un miroir révélateur avec l’ensemble Le Consort

Confronter Giovanni Reali à Antonio Vivaldi permet de mieux situer ce dernier dans son univers musical, sujet aux influences et aux inspirations de la cité vénitienne. Le flamboyant ensemble Le Consort nous y invite agréablement.

Si la figure musicale d’Antonio Vivaldi demeure célébrissime, il n’en est pas tout à fait de même _ en effet _ pour son contemporain vénitien Giovanni Battista Reali. On sait en fait assez peu de choses sur ce compositeur né en 1681, violoniste lui-même et qui laisse à la postérité douze Sonates en trio en 1709 constituées de Caprices et Sonates pour deux violons et basse continue. Ces œuvres sont dédiées à Arcangelo Corelli qui lui rend entre autres un hommage avec le fameux thème de La Folia. Par la suite il publie douze Sonates de chambre qui connaissent un certain succès puisque peu de temps après Estienne Roger les publie à nouveau à Amsterdam.

Que renferme sa musique ? Tout d’abord l’expression d’un langage personnel qui se traduit par un traitement des instruments en trio. Le violoncelle assurant la partie de basse se trouve particulièrement concertant, notamment dans ses variations sur le thème des Folies d’Espagne. On parle pour son discours de la « grâce corellienne » qui s’empare dans des mouvements Grave. Il n’hésite pas à bousculer certaines valeurs rythmiques en passant d’une battue ternaire à une battue binaire révélant une nouvelle Folia. Les tessitures des violons utilisent des notes aiguës jusqu’ici peu rencontrées et des formules de notes répétées qui abondent tout au long de ses œuvres. Reali se situe à la croisée des chemins entre Corelli pour la profondeur et Vivaldi pour sa légendaire spontanéité.

Antonio Vivaldi se trouve lui aussi présent dans cette Venise baroque avec, à l’instar de son collègue Reali, un premier opus consacré à douze Sonates en trio paru en 1705. Vivaldi s’affranchit du concept corellien de la sonate en trio dont il est le père, en bousculant l’équilibre des mouvements (lent-vif-lent-vif). Il introduit des titres de danse à certains moments, comme dans une Suite (Prélude, Allemande, Capriccio, Gavotta…). Lui aussi disserte _ oui ! _ sur La Folia par une série éblouissante de variations des plus intimes aux plus explosives. La comparaison du traitement de ce thème par les deux compositeurs reste des plus passionnantes _ voilà. L’auditeur est subjugué par autant d’invention avec seulement une écriture à trois voix. La virtuosité si chère à l’auteur voisine avec des passages de grande émotion _ comme si souvent chez Vivaldi _ dans tel andante planant ou telle sonate dédiée au violoncelle où apparait, comme invitée la voix de Victor Julien-Laferrière, deuxième violoncelle.

Le travail autour de ces œuvres vénitiennes est de la part de l’ensemble Le Consort des plus aboutis _ certes. Portés par une prise de son à la fois percutante et caressante, les musiciens nous livrent au travers des textes une joie de vivre sans faille _ mais oui. Les deux dessus, portés par Théotime Langlois de Swarte et Sophie de Bardonnèche, désormais grand spécialistes du violon baroque, dialoguent en harmonie avec la basse solide du cello d’Hanna Salzenstein. Conduisant l’ensemble, Justin Taylor depuis ses claviers (clavecin et orgue positif) tisse un subtil continuo donnant au groupe une cohésion et une unité à toute épreuve. Chaque nouvel enregistrement confirme _ en effet ! _ ces qualités que l’auditeur savoure : la fougue de la jeunesse, un art du discours tout à fait magistral et une émotion permanente _ oui ! _ qui sert de fil conducteur à ces chefs-d’œuvre du passé.

Giovanni Battista Reali (1681-1751) :

Sinfonia XII (Folia) ; Sinfonia II (Capricio) ; Sinfonia IV (Capricio) ; Sinfonia I (Sonata) ; Sinfonia X (Capricio).

Antonio Vivaldi (1678-1741) :

Sonata prima en sol mineur op. I, RV 73 ; Sonata a violoncello solo en mi mineur, RV 402 (Largo).

Le Consort, avec la participation de Victor Julien-Laferrière, violoncelle.

1 CD Alpha.

Enregistré dans la galerie dorée de la Banque de France à Paris en mars 2021.

Livret en français, anglais et allemand.

Durée : 68:02

À comparer avec mes appréciations…

Ce mercredi 23 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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