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Heinrich Schütz : l’intégrale de son oeuvre musical, par le Dresdner Kammerchor et Hans-Christoph Rademann, réunie en 3 coffrets et 28 CDs chez Carus

08fév

C’est un événement discographique

que la récente disponibilité en 3 coffrets de 11 + 8 + 9 CDs, chez l’éditeur Carus

_ Carus 83 041 (en 2016) + Carus 83 042 (en 2017) + Carus 83 043 (en 2019) _,

de l’œuvre intégral de Heinrich Schütz (1585 – 1672),

par le Dresdner Kammerchor,

sous la direction _ parfaite _ de _ l’excellentissime _ Hans-Christoph Rademann.


Il y a bien longtemps que je thésaurise les magnifiques réalisations discographiques,

tout particulièrement à Dresde,

du chef Hans-Christoph Rademan _ né à Dresde le 5 août 1965 _,

notamment pour les labels Raum Klang, et puis Carus : c’est là que je l’ai découvert

et immédiatement admiré !

en particulier pour ses plus enthousiasmantes les unes que les autres Messes de Jan Dismas Zelenka (1679 – 1745) ! ;

antérieurement à ses réalisations, tout aussi réussies, pour Harmonia Mundi…

L’œuvre de Schütz

_ réalisée dans le siècle qui précède immédiatement celui de Johann-Sebastian Bach (1685 – 1750) ;

et Schütz ayant été, à Venise,

l’élève de Giovanni Gabrieli (1557 – 1612), entre 1609 et 1612 ;

puis, probablement, vingt ans plus tard, celui de Claudio Monteverdi (1567 – 1643) !

lors du second séjour de Schütz à Venise en 1628… _

est un des sommets du patrimoine musical européen : rien moins !

La disponibilité présente de ces 28 CDs

d’une musique confondante (!) de beauté intense,

constitue donc un trésor

_ où se réjouir à loisir sans compter… _

pour le mélomane d’aujourd’hui.

Voici un petit texte du label Carus,

à l’occasion d’un concert donné à Nuremberg le 29 juin 2019,

pour fêter la clôture de cette magistrale intégrale de 28 CDs Schütz :


Le public de Nuremberg plébiscite le Dresdner Kammerchor et Pr Hans-Christoph Rademann pour l’aboutissement d’un projet d’exception

Avec l’enregistrement de l’intégrale de Heinrich Schütz (1585 – 1672), un hommage sonore fort a été rendu au premier compositeur allemand de renommée mondiale _ voilà. Avec 20 parutions de volumes pour 28 CDs au total, Hans-Christoph Rademann et le Dresdner Kammerchor ont enregistré pour la première fois l’intégralité de l’œuvre diverse de Schütz. À cette occasion, le grand concert d’ouverture du 68e Musikfest ION à Nuremberg était entièrement placé sous le signe de Heinrich Schütz. Rademann, fondateur et directeur musical du Dresdner Kammerchor, directeur artistique de l’Internationale Bachakademie de Stuttgart, lauréat du Prix international Schütz et initiateur de cette intégrale, avait choisi les Psalmen Davids. Ce recueil d’œuvres créé il y a 400 ans _ en 1619 _ est une apothéose – à la fois dans l’œuvre de Heinrich Schütz et pour l’intégrale.

Le projet ambitieux d’enregistrer l’intégrale de Schütz date de 2009 dans le cadre d’une coopération intensive entre Pr Hans-Christoph Rademann et les éditeurs de Carus, Günter et Dr Johannes Graulich. La partition basée sur des recherches musicologiques de l’édition Schütz de Stuttgart, l’édition intégrale du Carus Verlag _ voilà _, a servi de support. Au cours des années qui ont suivi, l’enregistrement a eu lieu en étroite collaboration avec de nombreux spécialistes de Schütz, par exemple Pr Werner Breig, Pr Michael Heinemann, Ludger Rémy, Dr Uwe Wolf et Dr Helmut Lauterwasser. Avec le volume 20 Friedensmusiken und Psalmen (Carus 83.278), les deux derniers CDs (27 et 28) viennent de paraître. La musique magnifique de Schütz peut ainsi être écoutée intégralement pour la première fois, dans toutes ses facettes et dans un excellent enregistrement _ c’est dit.

Pr Hans-Christoph Rademann à propos de l’enregistrement : « Je ressens un profond sentiment de gratitude que nous ayons réussi à gérer un projet aussi important. Par ailleurs, je ressens – et ce sera sûrement le cas de tous les musiciens – un énorme enrichissement parce que la musique de Schütz témoigne d’un très grand talent. Son surnom de « Père de la musique allemande » est tout à fait justifié. Schütz est capable d’exprimer énormément de choses avec sa musique, il est en quelque sorte un « éclaireur » de la parole _ sacrée _ – avec de puissantes images musicales  _ voilà. La peinture et la musique cohabitent très étroitement, on apprend d’une certaine manière à voir avec les oreilles « _ oui : telle était bien la fonction de cette musique sacrée…

Oui, Schütz est bien un compositeur essentiel !

Ce samedi 8 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir un compositeur (polonais) et son oeuvre (de musique religieuse) : Bartlomiej Pekiel (1601 – 1670)

13fév

L’intéressant et original producteur discographique polonais Dux

nous propose un triple album _ riche donc ! _,

dit ,

de l’œuvre essentiellement religieux

_ constitué de Messes et Motets _

du compositeur polonais du XVIIe siècle Bartlomej Pekiel (1601 – 1670),

par l’ensemble Octava,

sous la direction artistique de Zygmunt Magiera.

C’est, bien sûr, une découverte musicale _ aussi belle qu’intéressante _,

même si la Pologne d’alors

n’était certes pas à l’écart des grands courants musicaux européens,

notamment catholiques italiens.

Voici une présentation de ce travail musical, par l’éditeur :

Les albums de l’ensemble Octava publiés par le label polonais DUX consacrés à Bartlomiej Pekiel (1601 – 1670) paraissent aujourd’hui sous la forme d’un coffret de trois CDs, en l’occurrence l’intégrale des vingt-neuf pièces religieuses qui subsistent de ce compositeur. Pekiel est l’une des grandes figures de la musique polonaise du dix-septième siècle, servant la dynastie des Vasa (1567 – 1668 : les rois Sigismond III, Ladislas IV, roi de 1632 à 1648, et Jean II Casimir, roi de 1648 à 1668) _ une période faste de l’histoire de la Pologne. De 1633 à 1655, Bartlomiej Pekiel fut assistant de l’italien Marco Scacchi (Gallese, près de Viterbe, 1602 – Gallese, 7 septembre 1662) _ voilà _ à la cour de Varsovie, avant de devenir lui-même maître de chapelle, puis s’installa dès 1657 à Cracovie où il officia au même poste de maître de chapelle. Son style polychoral imite le stile concertato italien, en vigueur à Venise _ à Saint-Marc _ avec Gabrieli _ Giovanni Gabrieli, Venise, 1557 – Venise, 12 août 1612) _, où chœurs et instruments se répondent _ de tribune à tribune _ ; mais Pekiel se singularise par sa façon de varier son style d’écriture, sa polyphonie fluide et économe, toujours soutenue par un verbe incarné, un lyrisme et une couleur harmonique originaux. Ses deux messes les plus célèbres, la Missa Concertata La Lombardesca et la Missa a 14 avec double chœur accompagnés d’un ensemble instrumental comportant violons, bois et sacqueboutes, écrites dans le stile moderno, évoquent dans leur magnificence Claudio Monteverdi (Crémone, 15 mai 1567 – Venise, 29 novembre 1643). La très belle collection de motets fait plutôt appel à la monodie et répond à un autre versant de l’influence du crémonais, notamment les opéras et les madrigaux. Écoutez le fiévreux dialogue de l’Audite Mortales _ la plage 10 du troisième CD. Si l’ultime Missa Pulcherrima (1669) à quatre voix dénote un retour à Giovanni Pierluigi da Palestrina (Palestrina, ca 1525 – Rome, 2 février 1594), ce retour se fait en élaguant les parties vocales pour n’en retenir que le suc, lui conférant ainsi la pureté délicate du diamant. La fugue, seule pièce instrumentale du coffret _ la dernière plage du second CD _, rappelle que Pekiel fut d’abord organiste. Cet Opéra Omnia dans l’interprétation exemplaire de l’ensemble Octava (respect du texte, musicalité), fait désormais figure de référence.

(Jérôme Angouillant)

Á découvrir !

Ce mercredi 13 février, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un très réussi « San Marco di Venezia », par l’ensemble Les Traversées baroques

26juil

Un très réussi CD San Marco di Venezia, (CD Accent ACC 24345)

par Les Traversées baroques,

avec au programme des œuvres de

Giovanni Bassano (1551 – 1617),

Giovanni Gabrieli (1557 – 1612),

Andrea Gabrieli (1532/33 – 1585)

& Claudio Merulo (1533 – 1604).

Voici le compte-rendu qu’en donnait il y a deux jours, le site Res Musica,

sous le titre Les Joyaux de l’Âge d’Or de la Musique de la Renaissance à Venise,

sous la plume de Maciej Chiżyński :

« San Marco di Venezia – The Golden Age ».

Œuvres de : Giovanni Bassano (1551-1617) ; Giovanni Bassano (1551-1617) / Giovanni Pierluigi da Palestrina (1525-1594) ; Giovanni Gabrieli (1557-1612) ; Andrea Gabrieli (1532/33-1585) ; Claudio Merulo (1533-1604).

Les Traversées Baroques : Anne Magouët et Capucine Keller, sopranos ; Paulin Bündgen et Pascal Bertin, altos ; Hugues Primard et Vincent Bouchot, ténors ; Renaud Delaigue, basse ; Judith Paquier et Sarah Dubus, cornets à bouquin ; Claire McIntyre, Abel Rohrbach et James Wigfull, sacqueboutes ; Monika Fischaleck, basson ; Laurent Stewart, orgue ; direction : Étienne Meyer.

1 CD Accent.

Enregistré en juillet 2017 en l’église Saint-Martin de Hoff à Sarrebourg (pièces pour voix et instruments à vents) et en octobre 2017 en l’église « del Santissimo Corpo di Cristo » de Valvasone en Italie (pièces pour orgue seul).

Textes de présentation en anglais, allemand et français, de Denis Morrier.

Durée : 71:30

San Marco di VeneziaPour leur nouveau disque, les Traversées Baroques proposent un fascinant panorama de la musique de la Renaissance italienne, en nous emmenant dans un voyage imaginaire à la basilique Saint-Marc de Venise, où furent vraisemblablement créées, ou du moins exécutées, les œuvres à partir desquelles ce programme est construit.

Si la conception du projet n’est pas innovante dans la mesure où d’autres réalisations semblables à celle-ci ont déjà vu le jour – que ce soit sous la direction de Paul McCreesh ou, plus récemment, de Robert Hollingworth – cet album est unique, et ce, non seulement par le choix du répertoire, mais aussi par l’impact dramatique qui résulte de l’ordonnancement du programme qu’il offre. Les Traversées Baroques abordent ici des partitions plus ou moins connues, élaborées par des artistes ayant eu affaire à ladite basilique. Pour la plupart d’entre eux, comme les Gabrieli et Giovanni Bassano, ce rapport est évident. Pour d’autres, moins, notamment pour Claudio Merulo qui en 1584 quitta Venise, en abandonnant son poste du premier organiste de Saint-Marc (fonction de musique comptant alors parmi les plus prestigieuses d’Italie), et dont les Canzoni ne furent éditées que dans les années 1590, ce qui ne signifie pas, bien évidemment, qu’elles n’avaient pas été écrites à l’époque où cet instrumentiste vivait dans la « Cité des Eaux ». Il est de nos jours difficile de préciser quand elles ont réellement été composées. Et il est plus difficile encore de déterminer quand le bouquet d’œuvres réunies ici a pu être joué dans cet assemblage. Deux hypothèses sont envisageables à ce sujet : soit à la fin du XVIe siècle, soit au début du siècle suivant, mais sans doute quelque part à la charnière de la Renaissance et du Baroque (le motet Confitebor tibi Domine de Giovanni Gabrieli, également gravé sur ce disque, n’a été publié pour la première fois qu’en 1615). Cette deuxième supposition nous paraît, cependant, un peu moins probable car le stile moderno, dont Claudio Monteverdi – maître de chapelle à la basilique à partir de 1613 – était un vulgarisateur de premier plan, aura bientôt commencé à occuper une position dominante par rapport à la prima prattica dont les pages interprétées témoignent.

Pour ce qui est des exécutions données par les Traversées Baroques, nous sommes saisis par l’élégance du style et l’opulence sonore permettant de redécouvrir les splendeurs de l’âge d’or de la musique de la Renaissance tardive. À l’écoute du disque, notre attention ne faiblit pas, car ce programme est varié du point de vue de l’effectif des interprètes, ainsi que du caractère et de la dramaturgie des œuvres qu’ils abordent. C’est de cette façon que nous nous délectons aussi bien des morceaux dont l’exécution est arrangée pour voix et instruments (comme par exemple Vox Domini à 10 voix de ) que des compositions façonnées pour un petit ensemble instrumental (Canzon terza du même Gabrieli) ou pour orgue seul (trois Canzoni alla francese de ). Dès le début, on constate que les chanteurs sont sélectionnés avec soin, dans le sens où leur expression et leur sensibilité s’harmonisent entre elles en se complétant en termes de couleurs. Même pour l’émission vocale des contre-ténors, jamais forcée ou tubée, qui apparaissent ici en guise d’altos féminins afin de nous charmer par la finesse des timbres, ce qui n’est pas toujours le cas pour ce type de voix dans la musique sacrée, bien que leur participation soit pleinement justifiée car les falsettistes ne se produisaient jadis que dans les églises. Étienne Meyer, à la tête de la phalange, propose des tempi amples, stables et nobles (sans excès de lenteur), aptes à soutenir sinon à inspirer les solistes en vue d’élargir leur palette de nuances expressives et de rendre leur richesse émotive encore plus touchante, quoique relativement simple et modeste. Pour certaines pièces, ceux-ci se voient doublés par les vents qui, au reste, sont parfois les seuls à réaliser d’autres voix. Pour les instrumentistes, nous apprécions l’apport des cornets et des sacqueboutes dans ce répertoire, principalement pour la beauté et la plasticité des sons qu’ils produisent, aux teintes doucement ombragées, mais aussi vibrantes et perlées, voire cristallines.

En ce qui concerne les trois pièces d’orgue, dont la lecture est assurée par Laurent Stewart, elles ont été enregistrées à Valvasone en Italie sur l’instrument historique construit par Vincenzo Colombi en 1533. Étant donné que celui-ci a bâti, dans les mêmes années, un orgue un peu similaire, mais qui n’existe plus, dans la basilique Saint-Marc, ce choix s’avère plus que judicieux, d’autant plus qu’il s’agit d’ensembles de tuyaux dans un état parfait, et avec des sonorités lumineuses et chatoyantes pastel, qui conviennent particulièrement bien à cette musique.

Voici un très bon disque que devraient se procurer les amateurs de la musique de la Renaissance. La prise de son est pure et convenablement équilibrée. Pour les pièces d’orgue, l’espace étant plus limité, on entend une grande variété de détails, également le bruit de soufflets.

Ce jeudi 26 juillet 2018, Titus Curiosus – Francis -Lippa

 

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