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La conversation (de musique aussi et surtout) quasi ininterrompue de Lucien Durosoir et sa mère Louise : une lecture en cours du « Ma Chère Maman, Mon Cher Enfant _ the Letters of Lucien and Louise Durosoir 1914 – 1918″, édité et traduit par Elizabeth Schoonmaker Auld…

18déc

 

Voici le courriel que je viens d’adresser à mon amie Georgie Durosoir,

suite à ma seconde lecture du « Ma Chère Maman, Mon Cher Enfant ¨the Letters of Lucien and Louise Durosoir 1914 – 1918« ,

édité et traduit par Elizabeth Schoonmaker Auld, qui vient de paraître aux Éditions Blackwater Press.

Chère Georgie,

 
dans le cadre de ma recherche et dans le protocole de ma petite méthode d’attention aux plus petits détails bio-géographico-historiques,
j’aurais besoin des précisions biographiques suivantes (identité à la naissance, dates et lieux de naissance, de mariage et de décès) de quelques membres de la famille de Lucien Durosoir (Boulogne-sur-Seine, 5 décembre 1878 – Bélus, 4 décembre 1955) : 
_ ses parents (mariés en 1876) :
Léon-Octave Durosoir (décédé en 1890)
et Louise-Marguerite Marie (x, 2 mars 1856 – Bélus, 16 décembre 1934) ;
 
_ ses grands-parents paternels Durosoir :
x Durosoir
et son épouse x x ;
 
_ ses grands-parents maternels Marie : 
Jean-Baptiste Marie
et son épouse Charlotte x
 
Ces précisions m’échappant jusqu’ici…
 
 
Je compte aujourd’hui consacrer un article aux avancées de ma lecture du passionnant monument de Biz :
sur cette passionnante et richissime«  conversation » ininterrompue (en dépit des éloignements forcés de la guerre) entre Lucien et sa mère,
par leurs échanges quasi quotidiens de lettres _ quand Lucien n’était pas (brièvement !) de passage lors de ses rares permissions, de 1914 à 1919 _, 
puis, au retour de Lucien, de 1919 à 1934, par ses très importantes œuvres de musique,
dont Louise était la principale et quasi unique « interlocutrice » et réceptrice…
 
4 mois et un jour après le décès de sa mère (à Bélus, le 16 décembre 1934), 
c’est le 17 avril 1935 que Lucien Durosoir (né le 5 novembre 1878, à Boulogne-sur-Seine) épouse à Bélus Hortense Datcharry (née le 1er juillet 1916, à Bélus) ;
et le 4 octobre 1936 et le 27 octobre 1937 naîtront chez eux, aux « Vieux Chênes », à Bélus leurs deux enfants, Luc et Solange.
 
Lucien accomplissant ainsi, peu après le décès de sa mère Louise (à Bélus, le 16 décembre 1934) son second projet de résilience de vie d’après la terrible et longue guerre,
après ce que l’on peut considérer comme le principal de son œuvre de musique (de 1919, pour ses 4 « Aquarelles », pour violon et piano, à 1934, pour son « Vitrail », pour alto et piano, et sa « Berceuse », pour flûte et piano), dont sa mère est l’ « interlocutrice » musicale quasi unique,
le projet de fonder _ même tardivement : en décembre 1936, Lucien aura 58 ans… _ une famille et lui transmettre ses valeurs…
 
La coexistence de ces deux projets, éminemment vitaux pour lui, s’étant avérée un peu difficile du fait du puissant pouvoir (économique aussi : Lucien ayant cessé de se produire en concerts, afin de _ outre composer ! _ s’occuper pleinement de sa mère devenue impotente après son grave accident domestique…) qu’a continué d’exercer sur lui sa mère, qui ne cessait pas, lui a-t-il dit et à plusieurs reprises, de le traiter toujours « comme un petit garçon de 8 ans » . Car aux yeux de celle-ci, l’œuvre de musique de son fils constituait une priorité absolue, sacro-sainte.
 
Mais Lucien ne s’est jamais laissé, en aucune circonstance difficile, abattre ou dissuader en ce qui lui tenait décidément très à cœur…
 
 
Et Luc, et avec vous Georgie, avez magnifiquement repris le flambeau de Lucien
en donnant à lire, jouer et écouter universellement l’œuvre splendide et singulière de musique créé et laissé en son tiroir, pour plus tard, par Lucien Durosoir…
 
Je vous embrasse,
 
Francis
Ce dimanche 18 décembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une splendide présentation du parcours de venue à la création, durant la Grande Guerre, du compositeur Lucien Durosoir (1878 – 1955), ce 11 novembre : « Lucien Durosoir, des compositions muries par la guerre », par Anne-Charlotte Rémond en son Musicopolis, sur France-Musique

11nov

Ce 11 novembre 2022, pour le 104éme de l’achèvement de la Grande Guerre,

sur France-Musique, en son excellente émission Musicopolis,

Anne-Charlotte nous a présenté un splendide _ et parfaitementitement informé ! _ « Lucien Durosoir, des compositions muries par la guerre« ,

dont voici, à écouter, le passionnant podcast de 25′,

avec d’excellentes illustrations musicales idéalement choisies.

Une passionnante et très juste présentation _ bravo ! _ du parcours de maturation musicale, durant la Grande Guerre, et de venue à la création, à partir de 1919-1920, de ce compositeur tout à fait original qu’est Lucien Durosoir (1878 – 1955) en sa parfaite idiosyncrasie

_ sur ce parcours de maturation et venue à la création du compositeur Lucien Durosoir, cf en particulier ma propre contribution « Une poétique musicale au tamis de la guerre : le sas de 1919 _ la singularité Durosoir« , le 19 février 2011, au colloque « Lucien Durosoir, un compositeur moderne né romantique« , au Palazzetto Bru-Zane à Venise ; et le lien donne accès à la totalité des très riches contributions des 19 et 20 février 2011 de ce passionnant colloque à Venise…

En plus du « Deux musiciens dans la Grande Guerre » de Lucien Durosoir et Maurice Maréchal, paru aux Éditions Tallandier en 2015,

vient de paraître ce 11 novembre 2022, en traduction anglaise, « Ma chère Maman, mon cher Enfant _ The Letters of Lucien and Louise Durosoir (1914-1919)« , en une édition et une traduction de Elizabeth Auld, pour les Éditions américaines Blackwater Press…

Et pour qui désirerait découvrir au CD l’œuvre de Lucien Durosoir,

je me permets de recommander en priorité l’écoute de l’admirable CD de ses 3 « Quatuors à cordes » (de 1919, 1922 et 1934), en un enregistrement de décembre 2007, par le Quatuor Diotima ; soit l’extraordinaire CD Alpha 125, paru en 2008 ; CD auquel j’avais consacré le tout premier article de ce blog « En cherchant bien« , intitulé « « …

En voici, en écoute (9′ 53), un extrait,

soit le 1er mouvement « Ferme et passionné » du Quatuor n° 3, composé en 1934…

Ce vendredi 11 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Funérailles », l’océanique chef d’oeuvre symphonique de Lucien Durosoir en hommage aux Poilus de la Grande Guerre, superbement chroniqué par Res Musica

26juil

Ce dimanche 26 juillet, sur le site de ResMusica,

voici que je découvre

en m’en réjouissant, bien sûr !

_ cf mon article du 11 novembre 1919 : _

une très belle chronique de Patrice Imbaud

intitulée Échos de la Grande Guerre par Lucien Durosoir et Patrice Hersant ,

consacrée au CD Hortus 736 : Sous la pluie de feu, de Philippe Hersant, & Funérailles, de Lucien Durosoir ;

un splendide CD

qui vient clôturer en apothéose la très belle collection « Les Musiciens et la Grande Guerre« 

que ce label Hortus a consacré aux Musiciens de 14-18

_ ce CD en étant le volume XXXVI et dernier.


La voici :

Échos de la Grande Guerre par Lucien Durosoir et Philippe Hersant

Un grand merci à Patrice Imbaud et au site ResMusica

de faire aussi justement largement partager

la réjouissance tellement méritée de ces œuvres splendides !!!

Ce dimanche 26 juillet 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : la joie illuminatrice des sidérants 3 Quatuors à cordes de Lucien Durosoir, en 1920, 1922 et 1934

28juin

Ce dimanche du second tour des Élections municipales 2020,

voici le 106e article de la série de mes « Musiques de joie« ,

que j’ai inaugurée le dimanche 15 mars dernier, jour du premier tour de ces mêmes Élections municipales,

en prévision du confinement qui allait venir le mardi suivant, 17 mars :

et dans le but de vivre le mieux possible _ en musique de joie ! et en fonction des ressources à enfin un peu mieux classer (!) de ma discothèque… _ la situation de réduction de l’espace domestique quotidien.

Et la musique a, de fait, ce formidable pouvoir illuminant !

Je pense donc à ce choc important que fut pour moi, au mois de juin 2008, la réception du CD Alpha 125

des 3 Quatuors à cordes de Lucien Durosoir, par le Quatuor Diotima ;

l’enregistrement avait eu lieu à La Borie, en Limousin, en décembre 2007.

Et je viens de procéder à une présentation un peu (!) améliorée

(tout en conservant, aussi _ documentairement _, la version originelle du 4 juillet 2008),

de mon article d’ouverture de ce blog En cherchant bien juste après l’article programmatique  _

intitulé .

Car ce fut pour moi un choc bouleversant que de découvrir ces 3 Quatuors à cordes sidérants de Lucien Durosoir

(Boulogne-sur-Seine, 1878 – Bélus, 5 décembre 1955),

composés en 1920, 1922 et 1934.


Rencontre d’une musique et d’une œuvre

qui devait m’amener, deux ans et demi plus tard, à proposer deux contributions

au Colloque Un Compositeur moderne né romantique : Lucien Durosoir (1877 – 1955) du Palazzetto Bru-Zane, à Venise, les 19 et 20 février 2011 :

Une poétique musicale au tamis de la guerre : le sas de 1919 – la singularité Durosoir

et

La Poésie inspiratrice de l’œuvre musical de Lucien Durosoir : romantiques, parnassiens, symbolistes, modernes

Voici le podcast du sidérant premier mouvement, noté Ferme et passionné,

du génialissime 3éme Quatuor à cordes, en Si mineur, de Lucien Durosoir (de 1934)…

Voici aussi la vidéo de l’intégralité du second Quatuor à cordes, en Ré mineur, de Lucien Durosoir (de 1922),

par le jeune Quatuor Mettis,

en finale du concours international de Quatuors à cordes de Bordeaux, en mai 2016 :

le départ du Quatuor de Durosoir se situe à 10′ 35 du départ de cette vidéo…

Des chefs d’œuvre éblouissants de la musique du XXe siècle,

qui vous désobstruent les oreilles incurieuses.

Ce dimanche 28 juin 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’enchantement de l’océanique « Funérailles », Suite pour grand orchestre (1930), de Lucien Durosoir : un chef d’oeuvre de paix bouleversant

11nov

J’attendais depuis un certain temps d’écouter enfin

_ je n’avais pu me rendre à la première audition mondiale de l’œuvre à Pau, à l’auditorium du Palais Beaumont, le 19 novembre 2014, par l’Orchestre de Pau et des Pays de l’Adour dirigé par Fayçal Karoui (l’œuvre y avait été donnée aussi les 20, 22 et 23 novembre suivants) _,

Funérailles, Suite pour grand orchestre, de Lucien Durosoir,

 

que le compositeur lui-même considérait comme son grand œuvre !

_ et dont la composition, à Bélus, ce hâvre paisible, dura de 1927 à 1930.

Un hommage, dix ans après sa fin,

aux morts _ à tous les morts _ de la Grande Guerre.

Voici que le CD comprenant Funérailles

(avec Sous la pluie de feu, de Philippe Hersant _ une œuvre commandée en célébration des commémorations de la Grande Guerre de 1914 – 1918 ; et Philippe Hersant ayant assisté à la création de Funérailles à Pau le 19 novembre 2014 _

paraît :

ce CD Hortus 736 conclut ainsi en resplendissante beauté la collection « Les Musiciens et la Grande Guerre« , dont c’est là le volume 36 et dernier ;

et j’en suis ébloui !

et comblé !

Mieux qu’enchanté ! Transporté en quelque Eden de musique…

Funérailles est interprété

_ magnifiquement : quelle ampleur ! quel souffle ! quel extraordinaire rendu de la complexité des voix qui s’entrecroisent !

_ par le Taurida International Symphony Orchestra,

en résidence à Saint-Petersbourg, Russie,

et sous la direction de son chef Mikhail Golikov ;

l’enregistrement a eu lieu à Saint-Pétersbourg au mois de juillet 2017.

Une merveilleuse impression de paix

_ d’après la bataille, et le champ de ruines et de morts qui repose, après le fracas des armes et leur œuvre de destruction : à la Tolstoï de Guerre et paix _,

et de joie _ mais oui : la sérénité du travail du deuil ayant triomphé dans l’âme de celui qui se souvient, et compose cet hymne de reconnaissance et hommage _, s’en dégage,

en ces 40 minutes que dure cette Suite symphonique « pour grand orchestre« ,

avec une musique, comme toujours chez Durosoir, d’une incroyable _ profuse et lumineuse _ richesse, 

en l’entrecroisement complexe et pourtant suprêmement évident de ses voixinstrumentales _,

avec ses ruptures, ses surprises renouvelées permanentes,

et le profond sentiment de paix, proprement océanique

_ l’adjectif m’est plusieurs fois revenu pour rendre justice à l’idiosyncrasie de Lucien Durosoir ! _,

qui se dégage de ce maelstrom tellement paisible, ou mieux : apaisé, de musique-là.

Avec, aussi, une étrange et magnifique,

même si quasi imperceptible _ mais l’art de Durosoir est formidablement présent là… _

note, ici _ pour la première et unique fois en tout son œuvre, désormais accessible en CDs… _, que j’oserai dire _ iconoclastiquement, j’en ai conscience _ « américaine« , « jazzy » _ mais oui _, bienheureuse, conquise _ mais sans rien qui marque un effort… Le maelstrom de la paix conquise, en toute plénitude, règne, par-delà les chocs des flux qui le composent…

Et en contraste avec les citations de Jean Moréas (1856 – 1910)

_ cf ma seconde contribution au colloque Un musicien moderne né romantique : Lucien Durosoir (1878 – 1955), au Palazzetto Bru-Zane à Venise le 20 février 2011 :   _

placées en exergue de chacune des quatre parties de Funérailles :

_ « Roses de Damas, où sont vos parfums ?« 

_ « Je me souviens…« 

_ « Voix qui revenez... »

_ « Toc, toc, toc, le menuisier des trépassés…« 

Une merveille !

Quel compositeur est Lucien Durosoir !

Et quel singulier et rasséréné chef d’œuvre que cet océanique Funérailles

Il me faut encore ajouter aussi qu’à la toute première audition de ce CD,

j’ai été surpris de la succession de ces deux œuvres de Lucien Durosoir et Philippe Hersant, Funérailles et Sous la pluie de feu :

une Suite et un Concerto ;

j’ai bien eu conscience qu’un changement _ mais en quoi plus précisément ? _ venait de se produire,

et je me suis tout simplement demandé si la plage qui survenait alors

constituait une nouvelle partie de Funérailles, mais oui !

Même si j’avais bien conscience d’un certain allègement de la pâte orchestrale _ que je percevais, et qui venait ainsi, justement, me questionner… _ ;

toutefois la parenté musicale _ voilà ! _ des plages musicales qui se succédaient

me frappait tout autant !

et m’émerveillait même _ voilà…

Et je dois dire que Sous la pluie de feu, double concerto pour violon et violoncelle, de Philippe Hersant (2018)

_ une commande de Radio-France, de l’Orchestre de Pau Pays de Béarn et de l’Orchestre National de Lorraine _,

est aussi une œuvre splendide,

donnée ici en ce CD dans l’enregistrement-live (le 16 novembre 2018, à l’Auditorium de Radio-France) de sa création,

par Hélène Collerette, violon, Nadine Pierre, violoncelle, l’Orchestre Philharmonique de Radio-France, sous la direction de Pascal Rophé.

L’esprit de l’œuvre de Durosoir est en effet très sensiblement présent _ voilà ! continué, renaissant, à mon oreille… _ dans la création de Philippe Hersant ;

le violon, ici, étant celui de Lucien Durosoir lui-même,

et le violoncelle, celui de son camarade des tranchées Maurice Maréchal…

Quelle fécondité  musicale est ainsi celle de Lucien Durosoir ;

et alors même que Funérailles est d’une singularité

ultra-puissante

qui empêche de rattacher cet opus maximum à quelque œuvre musicale que ce soit !

À rien de connu jusqu’ici !

C’est un inouï absolu !

D’une totale, éblouissante et merveilleuse unicité !

 

Une pierre de touche essentielle de la création musicale du XXème siècle, donc,

vient ici de surgir et se révéler à nous.

« Un continent« , avais-je dit dès la première audition du CD Alpha 125 des 3 Quatuors à cordes de Lucien Durosoir, par le Quatuor Diotima _ cf mon article du 4 juillet 2008 : .

Je ne me déjuge certes pas !

Et maintenant,

voici ce chef d’œuvre absolu qu’est la Suite pour grand orchestre Funérailles :

quel immense cadeau fait là

à la musique universelle !

Ce lundi 11 novembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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