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L’émergence d’un significatif office de concepteur de programme thématique de récital d’airs d’opéras baroques : le travail de Yannis François

05déc

Dans mes articles du 17 octobre dernier,  ;

ainsi que du 28 octobre suivant, ,

je relevais, à la fois,

et le caractère « varié, innovant et original » du programme thématique (autour des Amazones de la mythologie) de ce CD « Amazone«  _ un CD Erato, enregistré à Rouen, du 24 au 30 septembre 2020, et Nice, le 14 février 2021 ; Alain Lanceron en étant l’ « Executive Producer«  _ de la brillante mezzo-soprano Léa Désandré ;

mais aussi le fait même que ce programme thématique était le fait d’un « créateur de programme » _ ou « principal musical consultant & Music researcher«  : les deux expressions sont présentes dans le livret de ce CD… _,

puisque c’est sous ce titre-là que, à la page 9 du livret de ce CD, Yannis François justifiait en personne, en sa présentation, le choix des pièces de ce programme, narrant en cette page 9  le détail même du « processus de création du programme » de ce CD par lui-même

_ au passage, je relevais aussi, en mon article, une fâcheuse étrange erreur d’attribution de compositeur pour un extrait (de 2′ 40 ) de la « Mascarade des Amazones« , à la plage 9 du CD, avec la confusion de deux Danican Philidor, le père et le fils :

cette « Mascarade des Amazones« , représentée à Marly, en 1700, n’étant pas, en effet, l’œuvre du père, André Danican Philidor, dit Philidor l’aîné (1652 – 1730), mais bien plutôt de son fils Anne Danican Philidor (1681 – 1728)…

Un détail qui semble avoir échappé au concepteur signataire du programme de ce CD Erato.

Dans mon article du 10 novembre dernier, ,

un article consacré au superbe CD des Grands Motets de Pierre Robert, dirigé par Olivier Schneebeli,

je notais, mais très vite, seulement au passage, et sans m’y attarder, puisque comptant y revenir ultérieurement _ je cite : « Le 30 octobre dernier, alors même que je me procurais le merveilleux CD « Händel-Scarlatti » du toujours admirable Pierre Hantaï et le plus décevant CD « Anima Æterna » du contre-ténor Jakub-Józef Orlinsky«  _ma relative déception _ comparée à ma satisfaction de ses deux précédents CDs de récitals d’airs d’opéras et oratorios baroques _ à l’écoute du CD « Anima Æterna«  _ un CD Erato _ du contre-ténor Jakub Jozef Orlinski :

une impression de recyclage de pièces écartées de précédents enregistrements…

Or il se trouve que j’avais bien relevé, aux pages 10 et 11 du livret de ce CD « Anima Æterna« , enregistré en septembre 2020, que le signataire de cette double page, qui intervenait ici, et, à nouveau, comme le concepteur de ce programme (l’expression, à la page 15 du livret de ce CD est, en effet, à nouveau « Principal Music consultant & Musical Researcher« ), n’était autre que ce même Yannis François ;

lequel avait ouvert son texte de présentation, à la page 10 du livret, par cette on ne peut plus claire affirmation :

« Anima Æterna est ma troisième collaboration avec Jakub, après Anima Sacra et Facce d’amore« . À l’aune de toutes les pièces découvertes pour Anima Sacra, mais non retenues dans la conception finale de l’album, il était tout de suite évident pour moi que nous devions faire un autre programme de ce type« .

Pour conclure, à la page 11 de ce livret :

« Avec Anima Æterna, nous avons voulu créer un voyage différent du premier volume sacré, Anima Æterna, tout en conservant ce même parfum de spiritualité« . 

Pour le CD « Anima sacra« , enregistré donc en novembre 2018, Yannis François, « Principal music consultant, musical research and critical editions » _ selon la mention de la page 22 du livret, caractérisant ainsi ses fonctions dans la réalisation de ce premier CD pour (et avec) Jakub Jozef Orlinski _, indiquait aussi, en tête, page 6, des 4 pages de sa présentation détaillée du programme de ce marquant CD « Anima sacra » de 2018, ceci :

« Quand Jakub Jozef Orlinski m’a contacté pour l’aider à bâtir (sic) le programme de son premier album solo (…), il fallait quelque chose de singulier. (…) Nous allions creuser en terre inconnue » :

soit le répertoire très largement ignoré du milieu musical d’aujourd’hui des compositeurs d’opéras (ou oratorios) contemporains de Händel,

 

tels, par exemple, et au fil des programmes de ces 3 CDs,

Nicola Fago (1677 – 1745), Domenic Terradellas (1711 – 1751), Domenico Sarro (1679 – 1744), Francesco Feo (1691 – 1761), Gaetano-Maria Stassi (1684 – 1755), Giovanni-Antonio Boretti (c. 1638 – 1672), Giuseppe-Maria Orlandini (1676 – 1760), Luca-Antonio Prederi (1688 – 1767), Francesco-Bartolomeo Conti (1681/82 – 1732), Francisco-Antonio de Almeida (1702 – 1755), Bartolomeo Nucci (fl. 1717 – 1749), Gennaro Manna (1715 – 1779) :

soit une magnifique brochette de compositeurs bien peu fréquentés aujourd’hui par les chanteurs, directeurs d’orchestre, producteurs de spectacles d’opéras, ou producteurs de CDs ;

des compositeurs largement méconnus qui ont pourtant à leur actif de bien belles partitions d’opéras baroques (et beaux airs !) parfaitement disponibles pour les chanteurs d’aujourd’hui de ce merveilleux répertoire…

Et pour le CD suivant « Facce d’amore« , enregistré en mars 2019, pour sa seconde collaboration à un CD solo de Jakub Jozef Orlinski, Yannis François est à nouveau qualifié, à la notice de la page 8 du livret du CD, de « Principal music consultant & Musical researcher« … 

Or voici qu’aujourd’hui, ce 5 décembre 2021,

en un article que ResMusica, sous la plume de  Catherine Scholler, et sous le titre « Miroir, dis-moi que je suis la plus belle » _ un titre qui reprend, d’ailleurs, le titre « Miroir, mon beau miroir, dis-moi quelle est la plus belle [des musiques] ? » d’un article antérieur d’Yvan Beuvard, paru le 18 novembre 2021 sur le site de ForumOpera.com… ;

et celui-ci ouvrait très significativement son article par ces fort explicites phrases :

« Pour le premier récital qu’elle _ Jeanine De Bique _ enregistre, quelle riche idée a-t-elle eue de penser semblable programme, avec Yannis François !

Cleopatra, Agrippina, Rodelinda, Deidamia, et bien sûr Alcina, ont inspiré la plupart des contemporains de Haendel, illustrant parfois les mêmes livrets.

Aussi, mettre en miroir certains airs composés par Haendel avec les réalisations de Graun (Cleopatra et Rodelinda), de Telemann (Agrippina), de Manna (Deidamia) et de Broschi (Alcina) est-il aussi instructif que passionnant.

La réalisation couvre plus de trente ans de la production du Saxon (de 1709 à 1741) et se double de la découverte de trois airs jamais enregistrés auparavant. « . Voilà… Et fin ici de cette incise _,

consacre au CD « Mirrors« 

_ CD qui est aussi « Diapason d’or«  du magazine Diapason de ce mois de décembre 2021 (avec un lien à la plage du CD consacrée à l’air « Tra le procelle assorto« , extrait de l’opéra Cesare e Cleopatra, de Carl-Heinrich Graun) ; lire, à la page 99 du magasine, l’article que consacre à ce CD « Mirrors«  le critique Denis Morrier ; lequel ne dit rien, toutefois, du concepteur, Yannis François, du programme de ce « généreux«  récital d’airs, autour des airs d’opéra de Handel, dont « toute la diversité d’inspiration est bien au rendez-vous«  _

de la soprano Jeanine De Bique,

je découvre que c’est à nouveau ce même Yannis François qui est le concepteur du programme original de ce CD « Mirrors«  _ du label Berlin Classics, cette fois _ :

« Pour le premier enregistrement de Jeanine de Bique, le musicologue Yannis François a alors eu l’excellente idée d’apporter quelque chose de neuf _ en contrepoint en quelque sorte pertinent et tout à fait significatif _ à la musique de Haendel, que la soprano a déjà beaucoup chanté sur scène, en la confrontant _ cette belle et rayonnante musique de Händel _ avec celle de ses contemporains, d’où son intitulé « Mirrors »  » :

ainsi ouvre donc son article Catherine Scholler…

Et cf ici un lien au bel air extrait de l’opéra de Händel Deidamia : « M’hai resa infelice« .

À suivre…

Ce dimanche 5 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un passionnant article « Ténor 2021″ sur l’histoire de la voix de ténor (et ses variantes), dans le numéro 704 du mois d’octobre 2021 de la revue Diapason

16oct

Le numéro 704  de la revue Diapason de ce mois d’octobre 2021,

comporte, aux pages 32 à 37, et 38 à 42,

un passionnant et très instructif double article, « Naissance d’une voix » et « Folles aventures au siècle romantique« , sous les signatures d’Ivan A. Alexandre et Jean Cabourg _ bravo et merci à eux ! _,

formant les deux volets successifs d’un grand article intitulé « Ténor 2021 »  _ « un modeste survol« , dit bien trop modestement Jean Cabourg, à la page 42… _,

présenté ainsi :

« Voici un siècle disparaîssait Enrico Caruso _ Naples, 25 février 1873 – Naples, 2 août 1921 _, l’année même où naissait Franco Corelli _ Ancône, 8 avril 1921 – Milan, 29 octobre 2003.

Un anniversaire _ voilà ! _ que partagent Giuseppe di Stefano _ Catane, 24 juillet 1921 – Milan, 3 mars 2008 _, Mario Lanza _ Philadelphie, 31 janvier 1921 – Rome, 7 octobre 1959… et en amont le pionnier Francesco Rasi, mort en 1621 _ Arezzo, 14 mai 1574 – 30 novembre 1621.

Occasion _ mais oui ! _ de faire le point _ de très belle et instructive manière _ sur un phénomène, un univers, une voix et une histoire mouvementées :

le ténor »

En fait,

et bien au-delà de l’accroche _ pragmatique _ de l’article

par les quelques noms, Caruso, Di Stefano, Lanza, et Rasi, qu’offre la réminiscence, en effet bien commode _ pour le journaliste un peu en mal d’inspiration, ou bien saisi par une lumineuse intuition d’un peu féconde recherche à mener : ce qui se révèle être bien le cas en cette occurrence… _, par le nombre des décennies en 21, des anniversaires à célébrer (de ténors un peu célèbres _ à commencœer par celui de l’emblématique Enrico Caruso, décédé à Naples le 8 août 1921 _) répertoriés en cette année 2021,

c’est la très grande qualité et la précision très fine des analyses musicales _ et même musicologiques _ du « modeste survol » effectué ici par Ivan A. Alexandre et Jean Cabourg,

qui constitue le fort grand mérite pédagogique de cet article, pour un tout à fait utile et très éclairant panorama de l’histoire de l’opéra,

via la nomination-catégorisation vraiment très pointue des variétés des nuances très fines de voix,

au fur et à mesure de la surgie tout à fait imprévisible et imprévue des besoins qualitatifs nouveaux qui surgissaient dans les inventions successives, constituant autant de sauts et d’étapes dans la chronologie, des créations des œuvres par le génie d’imageance _ cf mon usage personnel de ce concept inspiré du travail de mon amie Marie-José Mondzain, par exemple en mon article du 22 mai 2012 :   _ des compositeurs,

en liaison, forcément, avec les capacités extra-ordinaires _ c‘est-à-dire proprement inouies (et impensées !) jusqu’alors _ à solliciter, et on ne peut plus in concerto, dans l’urgence hic et nunc de l’interprétation à mettre impérativement et très urgemment en œuvre, de la part des chanteurs-interprètes disponibles hic et nunc sur la place, à ce moment précis de leur création,

autour de l’appellation de base de la voix de ténor…

Ce sont ces nuances très fines qui vont complexifier remarquablement ce qui a d’abord été repéré comme constituant la voix de ténor,

qui constituent l’apport extrêmement intéressant de ces deux articles de Ivan A. Alexandre et Jean Cabourg, en ce « Ténor 2021 » du numéro du mois d’octobre, n° 704, de la revue Diapason,

au fur et à mesure des générations de chanteurs,

dont les noms sont très heureusement cités _ je les donne dans leur ordre d’apparition en ces deux articles _ :

Scipione Del Paola, Giovanni Maria Nanino, Jacopo Peri, Giulio Caccini, Francesco Rasi, Giovanni Buzzoleni, Carlo Carlani, Anton Raaf, Antonio Borosini, Francesco Borosini, Francesco Guicciardi, Alexander Gordon, Annibale Pio Fabri, John Beard, Gregorio Babbi, Giovanni Paita, Angelo Maria Amorevoli, Guglielmo d’Ettore, Antonio Baglioni, Francesco Morella, Valentin Adamberger, Vincenzo Calvesi _ que Ivan A. Alexandre compare alors à Fritz Wunderlich, Anton Dermota, Léopold Simoneau _, Bernard Clédière, Demesny, Boutelou père et fils, Jacques Cochereau, Muraire, Denis-François Tribou, Pierre Jélyotte, Latour, Poirier, Pillot, Ottavio Albuzzi, Jean-Baptiste Guignard dit Clairval, Antoine Trial, Joseph Legros,

dans l’article d’Ivan A. Alexandre ;

Giovanni David, Andrea Nozzari, Manuel Garcia, Adolphe Nourrit, Gilbert Duprez, Giovanni Battista Rubini, Domenico Donzelli, Fraschini, Ludwig Schnorr, Georg Unger, Jean de Rezké, Hermann Winkelmann, Enrico Caruso, Tito Schipa, Giacomo Lauri-Volpi, Beniamino Gigli, Mario Del Monaco, Franco Corelli, Carlo Bergonzi, Alfredo Kraus, Luciano Pavarotti, Placido Domingo, José Carreras, Jussi Björling, Lauritz Melchior, John Vickers, Sergueï Lemeschev, Ivan Kozlovsky, Roberto Alagna, Juan-Diego Florez, Joseph Calleja, Jonas Kaufmann,

dans l’article de Jean Cabourg ;

et des créations des compositeurs suivants :

Jacopo Peri, Giulio Caccini, Claudio Monteverdi, Francesco Cavalli, Antonio Cesti, Antonio Ziani, Alessandro Stradella, Giovanni-Battista Pergolesi, Leonardo Vinci, Georg-Friedrich Handel, Johann-Adolph Hasse, Robert Cambert, Jean-Baptiste Lully, Jean-Philippe Rameau, André Grétry, François-Joseph Gossec, Etienne-Nicolas Méhul, André Campra, Jean-Joseph Mouret, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, Christoph-Willibald Gluck,

dans l’article d’Ivan A. Alexandre ;

Gioacchino Rossini, Giacomo Meyerbeer, Fromental Halévy, Daniel-François-Esprit Auber, Vincenzo Bellini, Gaetano Donizetti, Giuseppe Verdi, Richard Wagner, Carl-Maria von Weber, Antonio Cilea, Umberto Giordano, Alfredo Catalani, Giacomo Puccini, Ruggero Leoncavallo, Pietro Mascagni, Jules Massenet, Charles Gounod, Camille Saint-Saëns, Georges Bizet, Claude Debussy,

dans l’article de Jean Cabourg ;  

elles aussi très précisément mentionnées :

La Pellegrina (en 1589), Dafne, Euridice (1600), Euridice (1602), Orfeo (1607), Andromeda (1637), Il Ritorno d’Ulisse in patria (1640), L’Incoronazione di Poppea (1642), Apollo e Dafne (1640), Egisto (1643), Didone (1641), Giasone (1649), Agrippina (1709), Giulio Cesare (1724), Tamerlano (1724), Rodelinda, Lotario, Partenope, Poro, Ariodante (1735), Saul, Hercules, Acis and Galatea (1718), Rinaldo (1711), La finta semplice, La finta giardiniera (1775), Die Entführung aus dem Serail, Le nozze di Figaro, Don Giovanni (1787), Cosi fan tutte, Mitridate (1770), Lucio Silla, Idomeneo (1781), La clemenza di Tito, Ercole amante (1662), Pomone (1671), Atys, Bellérophon, Armide, Dardanus, Pygmalion, Zoroastre, Le Déserteur (1769), Les Contes d’Hoffmann (1881), Eugène Onéguine (1879), Iphigénie en Aulide (1774), Iphigénie en Tauride (1779),                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         dans l’article d’Ivan A. Alexandre ;

Aureliano in Palmira (1813), Demetrio (1812), Otello, Armida, L’Italienne à Alger, Le Turc en Italie, Le Barbier de Séville, Guillaume Tell (1829), Robert le diable (1831), Les Huguenots, La Juive, La Muette de Portici, Le Pirate, Les Puritains, La Somnambule, Norma, Anna Bolena, Lucia di Lammermoor, La Favorite, L’Elisir d’amore, La Fille du régiment, Pigmalione, Caterina Cornaro, Stiffelio (1850), Rigoletto, Il Trovatore, La Traviata, Un Bal masqué, La Force du destin, Aida, Falstaff, Giovanna d’Arco, Tannhaüser (1845), Lohengrin, La Walkyrie, Parsifal (1882), L’Arlésienne, Fedora, La Wally, La Fanciulla del West (1910), Paillasse, Cavalleria rusticana, La jolie fille de Perth, Carmen, Faust, L’Africaine,

dans l’article de Jean Cabourg ;

en leur singularité d’œuvres innovantes _ au moins quant aux variations de la voix de ténor _ marquantes…

Et il faut porter la plus grande attention au passionnant insert, page 35, intitulé « Ténor, ténors« , sous la plume d’Ivan A. Alexandre,

qui procède à l’historique de ces variantes de la voix de ténor,

à partir de la voix de « teneur« , la voix de soutien de la polyphonie, assurant le cantus firmus, le « chant ferme« , la ligne fondamentale, au XIVe siècle.

Ces variantes de la voix de ténor

sont les voix de :

_ ténor central (Orfeo, de l’Orfeo de Monteverdi ; Don Ottavio, de Don Giovanni de Mozart ; Otello, de l’Otello de Rossini) ;

_ ténor proche du baryton (Bajazet, due Tamerlano de Handel ; Eisenstein, de La Chauve-souris de Johann Strauss II ; Pelléas, de Pelléas et Mélisande de Debussy) ;

_ haute-contre (tout Lully, tout Rameau, les Gluck français, Arnold du Guillaume Tell de Rossini) ;

_ contraltino  (Ramiro, de La Cenerentola de Rossini) ;

_ tenore di grazia (Nemorino, de L’Elisir d’Amore de Donizetti) ;

_ ténor léger (Tonio, de La Fille du Régiment de Donizetti) ;

_ ténor de demi-caractère (Faust, du Faust de Gounod) ;

_ fort ténor d’essence dramatique (Samson, du Samson de Handel) ;

_ tenore lirico (Rodolfo, de La Bohème de Puccini) ;

_ tenore lirico-spinto, plus large (Calaf, de Turandot de Puccini) ;

_ tenore di forza (Otello, de l’Otello de Verdi) ;

_ lyrischer tenor (Max, du Freischütz de Weber) ;

_ Heldentenor (Siegfried, du Siegfried de Wagner) ;

_ le ténor aérien (l’Astrologue, du Coq d’or de Rimsky-Korsakov) ;

_ le ténor terrestre (Hermann, de La Dame de Pique de Tchaikovsky) ;

_ etc.

Voilà donc une contribution _ pour le magazine Diapason _ tout à fait remarquable,

et fort utile,

pour enrichir notre connaissance de cet élément bien intéressant de l’histoire de notre musique occidentale,

qu’est l’histoire de la voix de ténor, et les diaprures de ses riches variantes…

À partager…

Ce samedi 16 octobre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : la bonne humeur égale de l’ami Telemann, et la vivante compagnie de sa Musique de table, en 4 généreux CDs

04avr

Ce samedi très ensoleillé de début avril,

je reviens à l’excellente compagnie _ à la fois paisible et tonique : vivante ! _

de l’ami Telemann :

il n’est certes pas du genre à se pousser du col _ jamais ! _,

et sait très amicalement _ humainement ! _ varier les plaisirs musicaux qu’il nous donne.

Telemann a ainsi quelque chose de l’ami Jean de La Fontaine… 

J’ai donc opté aujourd’hui pour son recueil de plus de 4 heures de musique

_ Telemann est aussi un généreux ! _,

en 3 « Productions« , de musique de table,

Tafelmusik,

publié, en souscription, à Hambourg en 1733

_ et 206 personnes souscrivirent, parmi lesquelles, à Dresde, Pantaleon Hebenstreit et Johann Georg Pisendel, à Berlin, Johann Joachim Quantz, à Paris, Michel Blavet, et à Londres Händel _ :

chacune de ces « Productions » comportant

_ je cite in extenso le titre de la publication originale _

« une Ouverture avec la Suite à 7 instruments,

un Quatuor,

un Concert à 7,

un Trio,

un Solo,

et une Conclusion à 7,

et dont les instruments se diversifient par tout ;

composée par George Philipp Telemann,

Maître de Chapelle de L. A. S. le Duc de Saxe-Eisenach, et le Margrave de Bayreuth ;

Directeur de la Musique à Hambourg« .

Et j’alterne à l’écoute deux interprétations

de ma discothèque,

toutes deux publiées _ je le note _ en 1989 :

le quadruple album _ Teldec 8.35670 244 688-2 _ du Concentus Musicus Wien,

sous la direction de Nikolaus Harnoncourt,

et le quadruple album _ Archiv 427619-2 _ du Musica Antiqua Köln,

sous la direction de Reinhard Goebel.

Et je regrette au passage que l’excellent ensemble Florilegium

ne nous ait pas encore gratifiés d’une intégrale de cette Tafelmusik !

Telemann est un ami de la meilleure compagnie _ la plus humaine… _ qui soit :

d’humeur égale et toujours bienveillante ;

en une œuvre constamment vivante, ouverte et variée.

Ce vaste _ et ordonné _ recueil

modestement intitulé « Musique de table« 

est d’un constant régal,

en sa variété superbement accomplie

de « goûts réunis« …

Ce samedi 4 avril 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pour aujourd’hui, la joie-Haendel : les flamboyantes Vêpres des Carmelites, de 1707, par Andrew Parrott ; ainsi que la transcendante cantate « Tra le fiamme », par Emma Kirkby

27mar

Parmi les compositeurs les plus hédonistement jubilatoires,

figure Georg Friedrich Händel

(Halle, 23 février 1685 – Londres, 14 avril 1759),

formé surtout en Italie _ catholique _

lors d’un assez long et très fécond séjour

de l’automne 1706 à février 1710,

à Florence d’abord,

Rome surtout _ voilà ! _,

ainsi qu’à Naples et à Venise.

Le double album des Taverner Choir & Players dirigés par Andrew Parrott,

intitulé Carmelite Vespers (1707), paru en 1989

_ soient les CDs EMI Reflex 7 49749 2 _,

comportant un flamboyant Dixit Dominus,

demeure pour moi,

en leur splendide hyper-tonique énergie et magique ferveur,

une merveilleuse référence de réussite de jubilation

parmi les musiques de joie !

J’y adjoins,

de la même luxuriante période romaine de composition par le jeune Handel,

la sublime Cantate Tra le Fiamme

interprétée par une angélique et transcendante Emma Kirkby

et l’Academy of Ancient Music, dirigée par Christopher Hogwwood,

en un CD L’Oiseau-lyre 414 473-2 intitulé Cantates italiennes,

paru en 1985.


Ce vendredi 27 mars 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un admirable « Samson » de Haendel par John Butt et son Dunedin Consort : un événement discographique !

29déc

Quelques précédentes productions du Dunedin Consort

et de son chef John Butt

ont attiré _ et retenu _ mon attention

_ une Passion selon Saint-Matthieu de Bach, et un Requiem de Mozart, tout spécialement (chez Linn Records).

Et voici que vient de paraître un Samson de Haendel _ un coffret de 3 CDs Linn CKD 599.

Une œuvre qui connut,

après sa première à Londres le 18 février 1743 _ au Théâtre de Covent Garden _

un très notable durable succès :

« It was Handel’s most frequently performed dramatic oratorio  during the rest of eighteenth century » _ rien moins ! _,

apprenons-nous à la page 16 du livret _ sous la plume de Ruth Smith _ de cette superbe production…

Deux raisons à cela :

d’une part la renommée persistante du poème sur lequel est bâti cet oratorio, Samson Agonistes (publié en 1671), de John Milton (1608 – 1674) ;

et d’autre part, la très grande qualité musicale de la partition de ce Samson de Haendel (1685 – 1759).

Pour conforter le plaisir pris à ces 3 heures 25 de musique,

voici deux articles confirmant ma propre appréciation de cette réalisation discographique

de très haut niveau ;

l’un emprunté à Stéphane Degott sur le site de Res Musica,

est un article intitulé Un des plus beaux oratorios de Haendel en CD :

et l’autre sur le site de MusicWeb International à propos de ce coffret Samson de Linn. 

Les voici :

Un des plus beaux oratorios de Haendel en CD

George Frideric HANDEL (1685-1759)
Samson (1743 version)
Samson – Joshua Ellicott (tenor)
Micah – Jess Dandy (alto)
Manoa – Matthew Brook (bass)
Harapha – Vitali Rozynko (bass)
Dalila – Sophie Bevan (soprano)
Israelite/Philistine/Messeger – Hugo Hymas (tenor)
Virgin/Israelite Woman/Philistine Woman – Mary Bevan (soprano)
Virgin/Philistine Woman – Fflur Wyn (soprano)
Tiffin Boys’ Choir
Dunedin Consort/John Butt (harpsichord)
rec. 2018, St Jude-on-the-Hill, Hampstead Garden Suburb, London
LINN CKD599 [3 CDs: 204:14]

Handel wrote Samson around the same time as Messiah _ c’est à relever ! _, and in his day it was probably his most popular oratorio _ voilà. I suspect the reason why we don’t hear it so much now is its sheer scale and length. What better method to experience it, then, than through this wonderful new Dunedin Consort recording, which brings it so life _ oui _ so vividly that you’ll want to return to it again and again?

In fact, a recording suits Samson for other reasons too. The text is an adaptation of Milton’s verse drama Samson Agonistes, which Milton designed for private reading, not for performance _ oui. The drama is essentially static and reflective _ voilà _, encouraging the reader to conceive events in his mind’s eye, so the action mostly takes place off stage _ voilà _ and is commented on by the characters. Act 1 opens, for example, with Samson already blinded and imprisoned, and the climactic destruction of the temple takes place offstage to the accompaniment of some brilliantly busy string writing. The whole “action” consists of monologues and dialogues between characters who don’t do much more than discuss _ voilà _ their states of mind.

Handel, therefore, creates an “opera of the mind.” An oratorio is that already, of course, but a recording even more so, and this one gives so much to not just enjoy but revel in. For one thing, the sound is top notch. Linn’s engineers have done a superb job of capturing everything with a wonderful sense of clarity _ oui _ and space, and their choice of venue is perfect for balancing the intimacy of the solos with the brilliance of the choruses without ever losing the colouristic detail _ oui _ of the orchestral playing.

Behind it all sits director John Butt, who has thought the work through from top to bottom, as he explains in a scholarly but accessible booklet note. He has given great consideration to which version to perform and how ; and while I’m open to correction on this, it would seem that this version is the most encyclopaedic _ oui _ to have been put on disc so far. Unsurprisingly, Butt has given huge thought to the size of the forces used, and his conclusions are most interesting when it comes to the choruses. He finds evidence for two different sorts of chorus to be used : the smaller involves basically the soloists plus an extra alto, while the larger involves more forces and the addition of several boys. Typically, Butt has recorded both, and you can download both from the Linn website _ je ne sais pas trop comment… The CD features only the larger chorus but, in a very generous move, if you buy the CD then you get a voucher _ ??? je n’en ai pas trouvé trace en mon exemplaire.. _ which will allow you to download for free the version with the smaller chorus.

Whichever you choose, you’ll find a Dunedin Chorus on top form. In his most bravura style _ et les chœurs sont fondamentaux dans les oratorios de Haendel _, Handel hits his audience with a Philistine chorus in praise of Dagon at the very beginning of the piece, and it sounds fantastic here, the chorus relishing every syllable and bouncing brilliantly off the trumpets and drums that blaze out of the orchestra. They are brilliantly subtle elsewhere, too, effectively bringing out the counterpoint of choruses like O first created beam or, especially, Then shall they know. The combative chorus (Israelites vs Philistines) that ends Act 2 is a thriller, and the blaze of glory that brings down the curtain after Let the Bright Seraphim is a fantastic way to end.

Having listened to both versions, I really appreciate the benefits of the smaller chorus : they sound great, and there’s something lovely about hearing these expert singers more “up close” in harmony. For sheer dramatic power, so important in this work, my own taste tended to prefer the full chorus over the smaller one, but it’s lovely that, buying the CD, you can have both, thus avoiding the agony of choice.

The orchestral picture is equally superb _ oui. Violins are light and bouncy, by turns delicate and fresh. Winds chatter convincingly and, particularly in the opening Sinfonia, horns add a welcome touch of grandeur. They aren’t used often but, when they are, the trumpets and drums make a fantastic impact, nowhere more so than in the electrically exciting final bars. Butt himself on the harpsichord underpins everything with great authority but also a twinkle in his eye, never forgetting that this is meant to be a drama, and in his hands it is never less than compelling.

It’s hard to imagine a better team of soloists, either, not least because most (if not all) of them are regular Dunedin collaborators. In the title role, Joshua Ellicott’s tenor voice is full of dramatic impulse _ oui _, inhabiting the damaged hero’s character brilliantly _ absolument ! Son incarnation de Samson est d’une intense puissance. There is, for example, a strain of pain running through Torments, alas which works very well, and even in the recitatives you get the sense of a wounded lion looking back over his achievements from a place of agony, nowhere more so than in the interactions with Dalila. Total eclipse is deeply poignant _ quelle merveille d’interprétation ! quel chef d’œuvre ! _ , the high climax on “stars” sounding like a stab wound, but Why does the God of Israel sleep buzzes with a palpable uplift in energy. Just as the sun is sung with beautiful tenderness, and what a brilliantly original move of Handel’s for the hero to exit on such a delicately understated aria. Hugo Hymas’ lighter tenor stands in effective contrast to Ellicott’s, and he uses the flexible agility of his tenor to magnificent effect, leaping all over the coloratura in Loud as the thunder’s awful voice and enlivening the runs of God our our fathers with great beauty. He’s equally convincing in the swagger of To song and dance we give the day, and he delivers the news of the temple’s destruction with keen dramatic sense.

Sophie Bevan brings seductive allure to the role of Dalila, with a particularly sultry colour to the middle of the voice, making her protestations of contrition sound utterly unconvincing ! Her sister, Mary Bevan, uses her voice to fantastic effect, sounding alluring and sensual in Ye Men of Gaza, and using the sultry bottom of her voice every bit as effectively as the gleaming top in seductive moments like With plaintive notes or, sensationally, Let the bright seraphim. Fflur Wyn is lighter and brilliantly agile. She has a real sit-up-and-notice quality to her voice that really helps in Then free from sorrow and, particularly, the recriminations of It is not virtue. Jess Dandy’s authoritative mezzo brings great substance to the role of Micah, an Israelite woman who consoles Samson, nowhere more effectively than in her brief but fantastically long-breathed arioso Then long eternity. There is great beauty in her prayer Return, O God of Hosts ! and her lament for the dead Samson is beautifully sustained.

Matthew Brook radiates authority as Manoa, Samson’s father, singing with both poignancy and great clarity in the long runs of Thy glorious deeds, and he comes into his own in the oratorio’s final section with his music of meditation as he reflects on his son’s role in bringing down the Philistines. With a completely different bass voice, I really liked the touch of try-your-chance insolence to the Harapha of Vitali Rozynko, reinforcing the drama and underlining the sense of this work as an opera of the mind that works through sound alone.

In short, this is superb _ oui ! _, the best Handel oratorio I’ve heard in years _ rien moins ! voilà ! Its individual components are all first rate, but the cumulative whole is even more effective than the sum of its parts when you consider the packaging, the scholarship and the overall impact. The excellent historical notes from Ruth Smith only seal the deal.

Simon Thompson

Une réalisation haendelienne on ne peut plus marquante, par conséquent,

pour cet admirable chef d’œuvre qu’est Samson.

Avec une mention toute spéciale, aussi,

pour le magnifique ténor qu’est Joshua Ellicott (Samson),

et, notamment, son interprétation du sublime air Total eclipse ! (Acte 1, scène 2 ; plage 16 du CD 1)…

Ce dimanche 29 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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