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Les CDs Purcell d’Alfred Deller : un bien bel anniversaire (du 31 mai)

09juil

En passant en revue les chroniques de Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia

durant la période de confinement,

je m’aperçois de ne pas avoir fait attention à certaines d’entre elles.

¨¨¨
Par exemple,

l’article que le 31 mai dernier, Jean-Charles Hoffelé a consacré

à un coffret récapitulatif des CDs Purcell d’Alfred Deller

publiés par Harmonia Mundi (et Bernard Coutaz).

Voici donc cet article

intitulé La Belle aventure

LA BELLE AVENTURE

L’œuf ou la poule ? Deller inventa-t-il harmonia mundi ou harmonia mundi réinventa-t-il Alfred Deller ? Bernard Coutaz trouva dans le contre-ténor anglais ce pionnier serein qui, à compter de 1968, envola son label ; mieux il lui donnait a posteriori l’essence historique de ce à quoi il se dévouait : enregistrer une révolution en marche, celle de la pratique musicale historiquement informée.

Purcell _ Henry Purcell, Westminster (Londres), 10 septembre 1659 – Westminster (Londres), 21 novembre 1695 _ serait leur trésor _ sublime _ commun, Alfred Deller _ Margate, 31 mai 1912 – Bologne, 16 juillet 1979 _ avait retrouvé son vrai visage avec Gustav Leonhardt _ s’Graveland, 30 mai 1929 – Amsterdam, 16 janvier 2012 _ au début des années cinquante, non pas qu’il fut oublié, Kathleen Ferrier et après elles chaque contralto anglaise, d’Helen Watts à Alfreda Hogdson, l’avaient défendu et illustré, mais avec Deller, c’est la poésie même _ voilà ! un pur enchantement ! _ de Purcell qui venait vous serrer le cœur _ voilà ; et trop peu de réussites depuis, sur ces si beaux chemins-là de la stupéfiante magie purcellienne.


S’armant d’un consort et d’un ensemble vocal _ oui _, Deller enregistra les plus grands ouvrages pour la scène, leur donnant du caractère à revendre, mais le plus étreignant _ oui ! _ de cet héritage restent _ mais oui ! _ les deux disques de songs _ en effet !« Music for a While » et d’anthems « O Solitude ».

Dans le premier ouvert par The Plaint, où le violon de Roderick Skeaping fait écho, et où William Christie et Wieland Kuijken jouent les ombres, Deller résume son art de chanteur _ unique _, éperdu et secret à la fois _ oui _, élégiaque dans la blessure.


Dans le second, il sublime le texte romantique de Katherine Philips pour l’éternité : « O Solitude » sera devenu pour des générations un signal de ralliement à une juste cause, et harmonia mundi écrivait un nouveau chapître _ oui _ de l’histoire phonographique de la musique savante.

Cet ensemble précieux et fragile, daté et impérissable _ mais oui ! soit un jalon marquant, et même décisif ! _, s’assemble enfin dans un coffret qui aura cherché, et trouvé !, à approcher au plus près, par de nouveaux reports, la magie nostalgique _ oui _ qui tournait en trente-trois tours sur nos platines de jeunes gens, notre madeleine à nous que jusqu’à la fin nous chérirons de tendresses, d’affections, de dévotions.

LE DISQUE DU JOUR

Alfred Deller
The Voice of Purcell

Henry Purcell (1659-1695)

O Solitude” – Songs and Anthems
O Solitude, Z. 406
O Lord, God of hosts, Z. 37
O Give Thanks unto the Lord, Z. 33
My song shall be alway, Z. 31
Hear my prayer, O lord, Z. 15
Blow up the trumpet in Sion, Z. 10

Music For a While
The Plaint, Z. 629/40
If music be the food of love, Z. 379
I attempt from love’s sickness
Fairest Isle, Z. 628/38
Sweeter than roses, Z. 585/1
Not all my torments can your pity move, Z. 400
Thrice Happy Lovers (The Fairy Queen, Z. 629/39)
An evening hymn, Z. 193
From Rosy Bow’rs, Z. 578
O lead me to some peaceful gloom, Z. 574
Retired from any mortal’s sight, Z. 581
Music for a While, Z. 583
Since from my dear Astrea’s sight, Z. 627

The Fairy Queen, Z. 629


The Indian Queen, Z. 630


Timon of Athens, Z. 632 – Masque
King Arthur, Z. 628

Alfred Deller, contre-ténor
Wieland Kuijken, basse de viole
William Christie, clavecin
Roderick Skeaping, violon (baroque)

The Deller Consort and Choir
Stour Music Chorus and Orchestra
The King’s Musick
Alfred Deller, voix et direction

Un album du label harmonia mundi HMX2904000.06

Photo à la une : le contre-ténor Alfred Deller – Photo : © DR

Un bien bel anniversaire que celui de ce 31 mai !

Merci donc de ce très beau rappel…

Ce jeudi 9 juillet 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Heinrich Schütz : l’intégrale de son oeuvre musical, par le Dresdner Kammerchor et Hans-Christoph Rademann, réunie en 3 coffrets et 28 CDs chez Carus

08fév

C’est un événement discographique

que la récente disponibilité en 3 coffrets de 11 + 8 + 9 CDs, chez l’éditeur Carus

_ Carus 83 041 (en 2016) + Carus 83 042 (en 2017) + Carus 83 043 (en 2019) _,

de l’œuvre intégral de Heinrich Schütz (1585 – 1672),

par le Dresdner Kammerchor,

sous la direction _ parfaite _ de _ l’excellentissime _ Hans-Christoph Rademann.


Il y a bien longtemps que je thésaurise les magnifiques réalisations discographiques,

tout particulièrement à Dresde,

du chef Hans-Christoph Rademan _ né à Dresde le 5 août 1965 _,

notamment pour les labels Raum Klang, et puis Carus : c’est là que je l’ai découvert

et immédiatement admiré !

en particulier pour ses plus enthousiasmantes les unes que les autres Messes de Jan Dismas Zelenka (1679 – 1745) ! ;

antérieurement à ses réalisations, tout aussi réussies, pour Harmonia Mundi…

L’œuvre de Schütz

_ réalisée dans le siècle qui précède immédiatement celui de Johann-Sebastian Bach (1685 – 1750) ;

et Schütz ayant été, à Venise,

l’élève de Giovanni Gabrieli (1557 – 1612), entre 1609 et 1612 ;

puis, probablement, vingt ans plus tard, celui de Claudio Monteverdi (1567 – 1643) !

lors du second séjour de Schütz à Venise en 1628… _

est un des sommets du patrimoine musical européen : rien moins !

La disponibilité présente de ces 28 CDs

d’une musique confondante (!) de beauté intense,

constitue donc un trésor

_ où se réjouir à loisir sans compter… _

pour le mélomane d’aujourd’hui.

Voici un petit texte du label Carus,

à l’occasion d’un concert donné à Nuremberg le 29 juin 2019,

pour fêter la clôture de cette magistrale intégrale de 28 CDs Schütz :


Le public de Nuremberg plébiscite le Dresdner Kammerchor et Pr Hans-Christoph Rademann pour l’aboutissement d’un projet d’exception

Avec l’enregistrement de l’intégrale de Heinrich Schütz (1585 – 1672), un hommage sonore fort a été rendu au premier compositeur allemand de renommée mondiale _ voilà. Avec 20 parutions de volumes pour 28 CDs au total, Hans-Christoph Rademann et le Dresdner Kammerchor ont enregistré pour la première fois l’intégralité de l’œuvre diverse de Schütz. À cette occasion, le grand concert d’ouverture du 68e Musikfest ION à Nuremberg était entièrement placé sous le signe de Heinrich Schütz. Rademann, fondateur et directeur musical du Dresdner Kammerchor, directeur artistique de l’Internationale Bachakademie de Stuttgart, lauréat du Prix international Schütz et initiateur de cette intégrale, avait choisi les Psalmen Davids. Ce recueil d’œuvres créé il y a 400 ans _ en 1619 _ est une apothéose – à la fois dans l’œuvre de Heinrich Schütz et pour l’intégrale.

Le projet ambitieux d’enregistrer l’intégrale de Schütz date de 2009 dans le cadre d’une coopération intensive entre Pr Hans-Christoph Rademann et les éditeurs de Carus, Günter et Dr Johannes Graulich. La partition basée sur des recherches musicologiques de l’édition Schütz de Stuttgart, l’édition intégrale du Carus Verlag _ voilà _, a servi de support. Au cours des années qui ont suivi, l’enregistrement a eu lieu en étroite collaboration avec de nombreux spécialistes de Schütz, par exemple Pr Werner Breig, Pr Michael Heinemann, Ludger Rémy, Dr Uwe Wolf et Dr Helmut Lauterwasser. Avec le volume 20 Friedensmusiken und Psalmen (Carus 83.278), les deux derniers CDs (27 et 28) viennent de paraître. La musique magnifique de Schütz peut ainsi être écoutée intégralement pour la première fois, dans toutes ses facettes et dans un excellent enregistrement _ c’est dit.

Pr Hans-Christoph Rademann à propos de l’enregistrement : « Je ressens un profond sentiment de gratitude que nous ayons réussi à gérer un projet aussi important. Par ailleurs, je ressens – et ce sera sûrement le cas de tous les musiciens – un énorme enrichissement parce que la musique de Schütz témoigne d’un très grand talent. Son surnom de « Père de la musique allemande » est tout à fait justifié. Schütz est capable d’exprimer énormément de choses avec sa musique, il est en quelque sorte un « éclaireur » de la parole _ sacrée _ – avec de puissantes images musicales  _ voilà. La peinture et la musique cohabitent très étroitement, on apprend d’une certaine manière à voir avec les oreilles « _ oui : telle était bien la fonction de cette musique sacrée…

Oui, Schütz est bien un compositeur essentiel !

Ce samedi 8 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

La reconnaissance du triomphe du génie de Stéphane Degout dans « Les Nuits d’Eté » d’Hector Berlioz et Théophile Gautier : quand l’incarnation et l’imageance d’une interprétation atteignent, elles aussi, au sublime de l’oeuvre portée, soient, et la mélodie et le poème…

22fév

Les lauriers s’abattent

ces jours derniers

sur le merveilleux baryton Stéphane Degout !

Cf mon article enchanté du 19 janvier dernier :

Ce jour,

le miracle de sa performance dans les si merveilleuses Nuits d’été de Berlioz

se voit célébré _ comme il convient _ par l’excellent Jean-Charles Hoffelé,

en sa chronique Discophilia

sur le site Artamag,

par un article justement intitulé Nuits obscures :


NUITS OBSCURES

Ce n’est pas faire injure à François-Xavier Roth et à ses Siècles, moins encore à Tabea Zimmermann, que d’avouer que j’ai sauté à pieds joints _ mais moi aussi ! _ par-dessus leur Harold en Italie aussi surprenant que déconcertant : cet orchestre éruptif _ oui _, cet alto magique, vrai personnage _ sans doute _, ont leurs atouts, vous y viendrez ou pas, mais je crois bien que comme moi vous fondrez _ absolument ! _ dans la mélancolie _ somptueusement jouissive, mais sans pathos du tout ! du fait de son parfait naturel… _ de ces Nuits d’été inattendues où Stéphane Degout vole tranquillement la vedette _ parfaitement ! mais oui !!! _ à deux siècles de mezzo-sopranos _ et pas des moindres : Régine Crespin, Janet Baker, pour commencer ; somptueusement géniales déjà, elles aussi…

Affaire de timbre _ mais oui ! _ – ce creusement, ce sfumato du medium _ voilà ! _ qui – paradoxe ! – précise pourtant _ sans rien gâcher, mais dans la plénitude, au contraire, de l’élan porteur de chaque phrase, qui nous transporte et emporte sereinement par son art du naturel jusqu’au sublime !!! _ les mots, ce legato où les syllabes viennent vous étreindre _ oui _ comme un chant de violoncelle _ mais oui ! _, ah, Gautier n’aurait pas osé les imaginer, mais Berlioz en serait lui aussi _ peut-être _ surpris _ et là se situe bien le génie de l’interprétation (et d’un interprète), un jour de grâce (divinement béni) de la plus parfaite invention et justesse d’inspiration. L’imageance de l’interprète est elle aussi sublime, en sa plus que parfaite incarnation de ces poèmes !

C’est l’art qui cache l’art _ parfaitement, encore : pas un seul grain de voix qui soit là forcé _, cet enveloppement visionnaire _ oui, oui ! _ qui transporte _ parfaitement ! _ vers un horizon chimérique _ nimbé _, cette voix où le poème s’incarne _ oui _ dans une telle noblesse _ oui _ et avec tant d’émotion _ nous en tremblons de jubilation et reconnaissance. Qui chantait la mélodie ainsi ? Plus personne en tous cas depuis Charles Panzéra dont Stéphane Degout ressuscite ici les mânes. Venez vous y étourdir _ oui _, et rêver dans cette nuit sans lune _ absolument fidèle à l’univers du poème de Théophile Gautier, compris et donné, ici, comme probablement jamais auparavant ! _, infini sépulcre _ oui _, venez danser avec le fantôme _ de la rose disparue.


LE DISQUE DU JOUR












Hector Berlioz (1803-1869)


Les Nuits d’été, H. 81B
Harold en Italie, H. 68

Stéphane Degout, piano
Tabea Zimmermann, alto
Les Siècles
François-Xavier Roth, direction

Un album du label harmonia mundi HMM 02634

Photo à la une : le baryton français Stéphane Degout – Photo : © Julien Benhamou

L’intelligence du critique (Jean-Charles Hoffelé)

sait donc ici rejoindre

celle

_ exceptionnelle, à un tel degré d’intuition et d’imageance, il faut aussi le souligner :

disons véritablement géniale ! _

de l’interprète (Stéphane Dégout),

qui sait _ si merveilleusement : chapeau bien bas l’artiste ! _

se mettre à la parfaite _ sublime ! _hauteur

et du poème (de Théophile Gautier) 

et de la mélodie (d’Hector Berlioz) :

sublimes

_ déjà….

Jamais nous n’avons si bien perçus et compris

et la mélodie (de Berlioz)

et le poème même (de Gautier) ! Aussi !

Quel art sublime de la diction…

C’est dire le génie tout à fait exceptionnel de Stéphane Degout,

et de l’apport très fructueux à sa réalisation musicale

de François-Xavier Roth

et des Siècles.

Ce vendredi 22 février 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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