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Bernard Plossu de passage à Bordeaux : la photo en fête ! pour un amoureux de l’intime vrai…

14fév

Pour résumer ma « perception » du passage à Bordeaux de l’ami Bernard Plossu _ très « objectivement » le « principal«  photographe français contemporain vivant depuis la disparition de Henri Cartier-Bresson ; la modestie « vraie » de Bernard dût-elle en souffrir… _,

je me bornerai à simplement re-produire le message que je viens d’adresser à notre amie Michèle Cohen, la directrice de la galerie La NonMaison à Aix-en-Provence…

Le voici tel quel :

De :   Titus Curiosus

Objet : Hier soir Bernard à la Bibliothèque municipale de Bordeaux
Date : 13 février 2010 09:25:53 HNEC
À :   Michèle Cohen


Finalement,
pour préciser ce que serait ma (modeste !) « participation » (de faire-valoir…) à la manifestation « Bernard Plossu » à la Bibliothèque municipale de Bordeaux

_ « M’apprêtant à gagner l’auditorium de la Bibliothèque Municipale (de Bordeaux) où va intervenir Bernard : il m’a dit qu’il aurait peut-être besoin que je « dialogue » avec lui : nous verrons bien« ,
avais-je indiqué à Michèle lors de mon message précédent, la veille, peu avant 18 heures _,

finalement,  ce fut une (toute simple) conversation (improvisée, comme j’aime ! _ « conversation » : voilà ! un processus « vrai«  trop rare ! _) avec Bernard, après la projection du magnifique _ film (de 20 minutes environ) _ « Marseille en autobus« ,
et suite à un premier commentaire
_ génial ! _ de Bernard à partir de son « photographier » montré, tel que, et commenté par lui en ce film si beau et passionnant
(sur la « poïétique » de Bernard : à l’œuvre : photographiant !!!)
de Hedi Tahar…

Déjà, quel plaisir de voir ce film ; après le _ film _ « Sur la voie » (de Hedi Tahar aussi) que j’ai pu voir et regarder au FRAC à Marseille

_ cf mon article du 27 janvier dernier sur les deux expos (au FRAC de Marseille et à La NonMaison d’Aix-en-Provence) ainsi que sur le (superbissime !) livre « Plossu Cinéma » : « L’énigme de la renversante douceur Plossu : les expos (au FRAC de Marseille et à la NonMaison d’Aix-en-Provence) & le livre “Plossu Cinéma”« 

Le facile de l' »entretien » avec Bernard, est qu’il suffit de l’écouter bien et de le faire « rebondir«  sur une expression, un concept de son « Nonart » _ ou « Nonstyle Plossu » : il a repris cette expression que je proposais.

J’ai avec Bernard la même connivence (joyeuse, jubilatoire : parce que gourmande et comblée : avec ces joyeux-là ! autant que sérieusement « vrais » !..) qu’avec Yves Michaud _ cf le podcast de mon entretien avec Yves Michaud dans les salons Albert-Mollat le 13 octobre dernier, à propos de son si lucide « Qu’est-ce que le mérite ?« , aux Éditions Bourin _,

ou Marie-José Mondzain…

Ecouter et faire rebondir : la vraie conversation ! Avec probité (vérité) et liberté…

D’où la joie : et elle rayonne…

Au fond, nous croisons dans la vie assez peu de vrais joyeux ; hormis quelques philosophes et artistes un peu plus « vrais » !!!! que tant d’autres, de l’espèce proliférante, elle, des « faiseurs » et des carriéristes,
qui font, eux _ pas besoin d’en citer ! _, les têtes d’affiche des medias _ plus on est dé-culturé, plus on les croit…

Bernard, Yves, Marie-José
_ Baldine Saint-Girons aussi : lumineuse ; elle m’avait immédiatement très fortement impressionné lors de sa conférence bordelaise (à l’annexe de La Machine à lire) à propos de son si juste « L’Acte esthétique » : quelle présence ! quelle générosité !.. _,

ce sont des joyeux (généreux)
_ et moi aussi : si je puis le dire entre nous (!), Michèle, et sans trop de fausse modestie, j’espère ;

même s’il m’a fallu du temps _ = prendre de l’âge _ pour oser « faire« , agir, ainsi, moi aussi _ si j’ose m’exprimer de la sorte : sans forfanterie…
Avant, j’avais l’impression d’être tout petit-petit (à côté de « grands« ) ; et puis j’ai appris, peu à peu _ en rencontrant des philosophes à notre Société de Philosophie de Bordeaux _, à démythifier tout ça _ les fausses « grandeurs«  ! pas les « vraies« , bien sûr : celles qui, en plus, sont modestes !.. Et cela va de pair (en compagnie de l’humour) !!!

Je sais que tu comprends toi aussi ce langage…

J’en ai touché deux mots à Mélanie Gribinsky avant-hier soir au vernissage de _ l’exposition _ « Hirondelles andalouses » à la galerie « Arrêt sur l’image » de Nathalie Lamire-Fabre (excellente ! elle aussi !) ;

et Mélanie me disait qu’elle avait fait ta connaissance à Marseille, il y a un bon moment, par Patrick Sainton :

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Patrick Sainton 2000 © courtesy La NonMaison Aix-en-Provence

j’ai pu montrer à Mélanie la photo de Patrick dans le _ livre _ « Plossu Cinéma » que j’avais amené ;

je voulais que Bernard m’y griffonne un mot…  _ au passage : cette petite merveille de 192 pages est désormais disponible en librairie !.. Un très grand livre !!! Sans doute la meilleure clé à ce jour de l’Art (ou plutôt « Nonart« ) de Plossu…

Bref, il nous faut aussi un peu de temps _ et de vie ! _ pour mûrir et oser… Après (et avec) un peu d' »expérience« , c’est plus facile… Il faut aussi de la chance (quelques rencontres « positives » ; et à ne pas trop gâcher, si possible)…

Le public _ d’amateurs « vrais » de photos _,

je reviens à hier soir à la Bibliothèque municipale,

a immédiatement été « dégelé« , par Bernard, si chaleureux _ comme toujours _ ;

et il y a eu de remarquables échanges, en particulier sur le « danser » du photographe en son « photographier« …

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Michèle 1963 © courtesy La NonMaison Aix-en-Provence

Une jeune femme, danseuse, a raconté qu’elle était passée de la danse à la photo après s’être cassé la jambe…

Sans compter l’immense culture et pertinence de conception de ce qu’est le « photographier » de Bernard :

ainsi Bernard a-t-il a évoqué l’idée de réaliser un grand livre des photographes oubliés, négligés par la critique,
un bon nombre d’entre eux ayant même complètement « renoncé » à continuer de photographier _ du moins à le donner à partager avec quelque public : en expos et en livres…

Je pensais par devers moi alors au « retrait » _ comment le qualifier sinon ainsi ?.. _ de son grand ami chilien (de Valparaiso) Sergio Larrain ; mais combien d’autres, pour Bernard !!!

Ainsi a-t-il parlé, hier soir, d’un certain John Cohen ;
et aussi d’une photographe (déjà âgée) qu’il était venue rencontrer en son village perdu d’Española au Nouveau-Mexique _ elle n’en revenait pas !!!…

Et tant d’autres : mais il suffit de le lui demander…

Les « vrais » grands ne sont pas les (ou rien que les) plus (et efficacement) médiatisés…
La notoriété n’est pas le meilleur critère, hélas.

Et sur l’échelle des « vraies » grandeurs (modestes, en plus !),
Bernard a un œil infaillible !!!

Bref, il y a là un projet passionnant et d’expo et de livre, me semble-t-il, Michèle…

Ne serait-ce qu’en le concevant comme un « dialogue » _ par (et à partir de) photos _ entre Bernard et chacun d’entre ces « oubliés« -là… _ oubliés de la critique et des medias, qui font, par leur pia-pia entêtant, la pluie et le beau temps de la notoriété ! et s’ils sont encore de ce monde, en leur demandant d’y participer s’ils le souhaitent…

Bernard s’est inscrit expressément dans la filiation d’Edouard Boubat ;

moi je pensais aussi à Eugène Atget _ le flamboyant (et si discret !) libournais ! Qu’on contemple ses photos !!! Une extase !!! sans chi-chis…

Une filiation (ou une amicale…) de photographes de la douceur…

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Massif Central 2007 © courtesy La NonMaison Aix-en-Provence

Même si n’a pas été prononcée hier soir l’expression (« inadmissible douceur« ) de Denis Roche à propos de Bernard Plossu

_ cf par exemple la reprise de cette expression par Gilles Mora en sa belle « présentation« , page 12, du très vaste (et nécessaire !) « Bernard Plossu : Rétrospective 1963-2005« 

Un jeune photographe bordelais, Joseph Charroy _ je ne le connaissais pas _, est venu présenter à Bernard une série de ses photos : remarquables !
Bernard lui a donné l’adresse d’un excellent professeur de « tirage » de photos, Yann de Fareins, à Uzès.
Et quelques conseils pratiques pour se faire « reconnaître » un peu _ en commençant par un projet de « manifestation« , peut-être, à Bordeaux : d’images de Bordeaux…

La ville de Bordeaux _ qui avait été candidate au label « Capitale européenne de la culture » : et c’est Marseille qui l’a emporté ! _ en a plutôt besoin…

Comme d’un développement conséquent de manifestations photographiques
_ Nathalie Lamire-Fabre s’y consacre ardemment, et de longue haleine, depuis sa (très belle) galerie « Arrêt sur l’image« , au Hangar G2 donnant lumineusement sur le Bassin à Flot n°1…

Car il demeure toujours assez difficile _ que de circonlocutions ! _ d’obtenir des synergies fécondes à Bordeaux, me semble-t-il, du moins…
Et comme j’aimerais me tromper sur cette appréciation de la situation bordelaise !..

Je regrette, ainsi _ dans ce même registre _, que le rayon Beaux-Arts de la librairie Mollat continue de demeurer, endémiquement, un peu trop chiche en livres de photos de Bernard Plossu _ j’y regarde de temps en temps : je suis curieux… _,
alors que je viens assez souvent fréquenter ses tables (et ses rayons en hauteur) ; et « parler photo« , entre autres, avec Paul, Chantal, les deux David, tous très très gentils et remarquablement compétents ! _ et tout particulièrement en ce chapitre-ci du rayon, qui a pris pas mal d’ampleur ces dernières années…

Est-ce une affaire de distribution des livres (de photo) ? Ou de nombre d’exemplaires trop limité des tirages !
_ hier soir, a été ainsi évoqué le cas du splendide « Couleur Fresson » de Bernard (à l’occasion d’une exposition à Nice _ la dame « qui dansait » (et s’est cassé la jambe) avait pu se le procurer en visitant l’expo au Musée, à Nice) ! le tirage semble en être déjà épuisé… Paul Roger m’avait déjà parlé de ce phénomène (endémique, en effet !) ;

aussi, ne jamais laisser passer l’occasion de se procurer un (splendide) livre de photos ! quand il est là, et qu’on le feuillette ; car il est toujours en voie d’« épuisement«  !.. Demain, il sera « introuvable«  !

Pourtant, quand je m’étais rendu à la librairie « Ombres blanches » à Toulouse, à l’occasion d’une virée d’une demie-journée pour le vernissage d’une expo de Bernard Plossu et Françoise Nuñez,

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Françoise 1980 © courtesy La NonMaison Aix-en-Provence

dans les jardins « Raymond VI » jouxtant le très beau lui-même Musée des Abattoirs,

j’avais pu « réaliser » une ample moisson de livres de photos de Bernard Plossu !!!
Fin de l’incise sur les synergies bordelaises…

Bref, ce fut très bien, hier soir à l’auditorium de la Bibliothèque municipale, grâce à Michèle Pasquine, son active et chaleureuse responsable ;

comme avant-hier soir, au vernissage de l’expo « Hirondelles andalouses » à la lumineuse, donc, galerie de Nathalie Lamire-Fabre « Arrêt sur l’Image« … _ bien des amis de Bernard avaient fait le déplacement de Bordeaux pour l’occasion…

A suivre, comme toujours,

Titus

Soit un message (à l’amie Michèle Cohen, à Aix) qui me semble parler, sans plus de commentaire, de lui-même…

Comme quoi, en s’adressant à quelqu’un, en sa singularité même de personne (unique !) , on peut aussi se faire entendre de plusieurs, me semble-t-il…

Titus Curiosus, ce 13 février 2010

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