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La conclusion des CDs de Leila Schayegh dans les « Concerti per violino » (Opp. 7 & 10) de Jean-Marie Leclair : une éclantante jubilation…

05fév

Vient enfin de paraître, ce début février 2022, le volume III des « Concerti per violino » (Opp. 7 & 10) _ au nombre de 12 (6 + 6) _ de Jean-Marie Leclair (1697 – 1764), pour le label Glossa _ GCD 924206 _, par Leila Schayegh et La Cetra Barockorchester Basel : une très éclatante réussite !!!

Dans deux articles des 10 novembre 2018, pour le volume I (un CD enregistré du 19 au 21 mars 2018) _ « «  _ et 9 mars 2020, pour le volume II (un CD enregistré du 11 au 15 mai 2019) _ « «  _, j’avais salué la merveilleuse réussite de Leila Schayegh dans ces « Concerti per violino » op. 7 et op. 10 du plus italien _ élève de Somis à Turin _ des grands violonistes français du règne de Louis XV.

Le volume III (un CD enregistré du 19 au 21 juin 2020) est éblouissant de jubilation,

alliant la maestria et prestesse des Italiens

à l’élégance raffinée et délicatesse des Français.

Une merveille absolue…

Ce samedi 5 février 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

A la redécouverte de compositeurs un peu trop délaissés par notre curiosité : par exemple Jean-Baptiste Senaillé (1687 – 1730)

03jan

À nouveau la critique discographique, sous la plume, cette fois, de l’organiste Frédéric Munoz, et sur le site de ResMusica, vient porter son attention sur le CD assez récent, et plutôt inopportunément intitulé « Générations« , qui proposait à l’audition, et par l’interprétation de l’excellent jeune violoniste Théotime Langlois de Swarte et le maintenant un peu sur le retour chef-claveciniste William Christie, 4 Sonates pour violon et clavecin de Jean-Baptiste Senaillé (1687 – 1730) et 2 Sonates (plus une Gavotte) pour violon et clavecin de Jean-Marie Leclair (1697 – 1764)…

À ce très intéressant CD Harmonia Mundi HAF 8905292,

j’ai déjà consacré 2 articles :

le 31 mai 2021 ()

et le 16 août 2021 ().

Voici donc cet article de Frédéric Munoz très sobrement intitulé « Sonates de Jean-Baptiste Senaillé et Leclair par Langlois de Swarte et Christie« , paru ce jour même :

Si Jean-Marie Leclair demeure connu des mélomanes, la découverte de Jean-Baptiste Senaillé est ici l’un des grands atouts de cet album, gravé en complicité par Théotime Langlois de Swarte et William Christie.

Le violon baroque français est porté au XVIIIᵉ siècle par la personnalité brillante de Jean-Marie Leclair. Trois sonates _ en fait seulement la Gavotte d’une d’entre elles _ de ce maitre virtuose, au discours futuriste pour son temps, sont proposées ici. Le programme débute avec l’arrangement d’une Gavotte d’une sonate de Jean-Marie Leclair à deux violons, que les artistes nous livrent avec leurs instruments respectifs de manière à la fois impromptue et inédite, à deux voix seulement en un dialogue intime. Le ton est donné avec la certitude d’une complicité entre les deux musiciens qui va se prolonger tout au long du disque.

Comme le font remarquer les interprètes lors de quelques réflexions consignées dans le livret, Jean-Baptiste Senaillé, maitre du violon compose d’une manière qui rappelle quelque peu les périodes passées, à la manière de François Couperin, tout en utilisant _ déjà _ les italianismes qui conviennent si bien au violon baroque. Ce compositeur les avait reçus en Italie _ à Modène _ de son maitre Tomaso Vitali _ 1663 – 1745 ; voilà. Fils de Jean Senaillé, violon du roi, Jean-Baptiste mêle à loisir le style français distillé par Lully tout au long de quatre Sonates choisies parmi les cinq Livres de 10 sonates écrites entre 1710 et 1727 _ voilà. On note chez lui un sens inné de la ligne de basse particulièrement soignée et riche, ce qui ne nécessite pas l’emploi obligatoire d’une basse d’archet en complément du clavecin. Il est bien entendu fort intéressant d’associer ces œuvres à d’autres sonates composées par le grand maitre français du violon que fut _ un peu plus tard _ Jean-Marie Leclair, cadet de Senaillé de 10 ans. Célèbre pour une écriture virtuose et tournée vers l’avenir, à l’image celle de Rameau, Jean-Marie Leclair _ élève, à Turin, de Gian-Battista Somis (1686 – 1763) _ illumine la musique par un élan rythmique sans pareil, lui qui fut au service du roi Louis XV et détenteur d’un violon d’Antonio Stradivari appelé « le noir ».

Théothime Langlois de Swarte a découvert le violon ancien auprès de Patrick Bismuth avant de suivre ses études au CNSM de Paris. Il est membre des Arts florissants depuis 2015. Aux Victoires de la Musique 2020, il représente le violon baroque pour la première fois dans la catégorie « Révélation soliste instrumental ». Dans ces œuvres baroques françaises, il déploie une sonorité fruitée, très colorée grâce à un art du discours déjà d’une grande maturité et un violon ancien de Jacobus Stainer de 1665 qui l’inspire assurément. De plus on est heureux de retrouver William Christie au clavecin, ce qui n’est plus si courant que cela, plus souvent à la tête de son ensemble des Arts florissants. Grand continuiste, il apporte au violoniste une assise puissante doublée d’une complicité sans faille.

Dans une discographie très restreinte _ c’est bien dommage ! _  concernant l’art de Jean-Baptiste Senaillé, cette production apporte un enrichissement certain dans la connaissance de ce musicien injustement et incompréhensiblement oublié _ mais oui.

Jean-Baptiste Senaillé (1687-1730) : Sonates op. 1 n° 5 et n° 6 ; Sonate op. 4 n° 5 ; Sonate op. 3 n° 10.

Jean-Marie Leclair (1697-1764) : Sonate op. 3 n° 5 (Gavotte) ; Sonate op. 1 n° 5 ; Sonate op. 2 n° 2.

Théotime Langlois de Swarte, violon ; William Christie, clavecin.

1 CD Harmonia Mundi.

Enregistré à Thiré en juin 2020.

Livret en français et en anglais.

Durée : 68:25

Voilà.

Ce lundi 3 janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

La plus récente actualité discographique du courageux et audacieux « exploreur » du répertoire baroque Johannes Pramsohler, de son Ensemble Diderot, et de son label Audax…

07déc

Aujourd’hui, 7 décembre 2021,

voici le neuvième article que, depuis le 28 avril 2018, je viens consacrer au courageux et inventif violoniste baroque italien Johannes Pramsohler, son Ensemble Diderot, et son label discographique Audax…

 1°  le 28 avril 2018 : 

2° le 13 mai 2018 :  

3° le 2 août 2018 : 

4° le 19 octobre 2018 : 

5° le 26 juin 2019 : 

6° le 19 juillet 2019 : 

7° le 11 août 2019 : 

8° le 15 octobre 2020 : 


Aujourd’hui donc, 7 décembre 2021,

je veux revenir sur deux parutions discographiques relativement récentes, en son label Audax, du violoniste Johannes Pramsohler et son Ensemble Diderot :

_ le CD « The Berlin Album » (Audax 13726), enregistré à Toblach les 6-7-8-9-10 décembre 2019, et paru en 2020,

et comportant des Sonates en trio de Georg-Anton Benda (1722 – 1795), Johann-Gottlieb Graun (1703 – 1771), Johan-Philipp Kirnberger (1721 – 1783), Johann-Abraham-Peter Schulz (1747 – 1800) et Johann-Gottlieb Janitsch (1708 – 1763) ; ainsi qu’une Fugue de la princesse Anna-Amalia de Prusse (1723 – 1787),

interprétées par Johannes Pramsohler et Roldan Bernabé, violons, Gulrim Cho, violoncelle, et Philippe Grisvard, clavecin et pianoforte ;

_ le CD « Concertos pour violon _ The beginnings of the violin concerto in France » (Audax 13782), enregistré à Toblach les 16-17-18 décembre 2020, et paru lui aussi en 2020,

et comportant des Concertos de Jacques Aubert (1689 – 1753), Jean-Marie Leclair (1697 – 1764), Jean-Baptiste Quentin (ca. 1690 – ca. 1742), André-Joseph Exaudet (1710 – 1762) et Michel Corrette (1707 – 1795),

interprétés par Johannes Pramsohler, Roldan Bernabé, Mario Konaka et Simone Pirri, violons, Georges Barthel, flûte, Alexandre Baldo, alto, Gulrim Cho, violoncelle, François Leyrit, contrebasse, et Philippe Grisvard, clavecin et pianoforte.

Pour « The Berlin Album« ,

je renvoie à cette intéressante chronique, intitulée « La Trilogie berlinoise« , de Sébastien Holzbauer, du 27 décembre 2020, sur le site « Muse baroque » :

CDS & DVDS, CRITIQUES

La trilogie berlinoise (The Berlin Album, Pramsohler, Ensemble Diderot – Audax)

Ich bin ein Berliner

 
The Berlin Album, sonates en trio de Benda, Graun, Kirnberger, et alii

Georg Anton Benda (1722–1795) : Trio sonata in E Major
Johann Gottlieb Graun (1703–1771) : Trio sonata in A Major, GWV Av:XV:41 (scordatura) 
Johann Philipp Kirnberger (1721–1783) : Trio sonata in D Minor
Princess Anna Amalia of Prussia (1723–1787) : Fugue in D Major
Johann Abraham Peter Schulz (1747–1800) : Trio sonata in A Minor
Johann Gottlieb Graun : Trio sonata in G Major “Melancholicus & Sanguineus”, GWV A:XV:11
Johann Gottlieb Janitsch (1708–1763) : Trio sonata in G Major

 …
Ensemble Diderot :
Johannes Pramsohler & Rodan Bernabé, violons,
Gulrim Choi, violoncelle,
Philippe Grisvard, clavecin et pianoforte.
1 CD Audax, enr. décembre 2019.
Johannes Pramsohler et ses fidèles, à qui l’on doit l’exhumation méthodique _ oui _ de répertoires rares _ oui _, ont décidé de s’aventurer sur des terres encore plus inconnues, vers l’Est et la lointaine Germanie, au royaume de Prusse. Poursuivant leur tour d’Europe de la sonate en trio après Dresde, Paris, puis Londres, l’ensemble Diderot aborde Berlin, ou plutôt Potsdam, et avance dans le siècle des Lumières par rapport à ses opus précédents. Evitant soigneusement les principaux acteurs musicaux du temps (Frederic II ou Carl Philipp Emanuel Bach), nos explorateurs ont décidé d’aborder un répertoire trop méconnu, celui des partitions de la Princesse Amélie de Prusse, de Johann Abraham Peter Schulz, sans renier des compositeurs de la demi-obscurité tels Benda, Kirnberger le théoricien, Graun (attention ce n’est point Carl Heinrich) ou Janitsch.
On goûte un album doux et rêveur _ en effet _, à l’épanchement mélodique et la souplesse toute solaire, d’un soleil givré hivernal, pastel, aux reflets argentés. Les archets de Johannes Pramsohler & Rodan Bernabé, gracieux et souples, tressent le cocon réconfortant d’une bonne tasse de thé. Par rapport aux remarquables Paris Album ou London Album précédents (Audax), une atmosphère nouvelle, celle de l’Empfindsamkeit prédomine, mélange d’intimité chaleureuse, d’épanchement psychologique, mais aussi de sorte de sentimentalisme galant et légèreté préromantique. Avouons que ces compositions ne sauraient égaler la profondeur d’un Sébastien de Brossard, Henri Purcell ou Telemann des albums précités.
Toutefois, avec conviction, l’Ensemble Diderot tire le meilleur _ oui _ de ses œuvres élégantes et se fait le tenant de la ligne claire : textures aériennes, clarté confondante des pupitres, équilibre favorisant les aigus. Partout règne le même raffinement, d’une mondanité libre _ c’est tout à fait cela. Il en surgit parfois de manière inattendue un éclair plus torturé à l’instar du Larghetto de Benda, ou du très noble Affetuoso de Graun dans la sonate en trio cyclothymique justement intitulée Melancholicus & Sanguineus, sans conteste l’une des plus originales et personnelles du programme. Ce mouvement est interprétée avec un abandon ciselé, suivi d’un Allegro carré italianisant avec que la sonate ne se conclue sur un Allegro di molto à la simplicité virtuose et jubilatoire.

On découvre également à la seconde écoute _ bienvenue, en effet _ du disque des détails insoupçonnés. La sonate en trio de Kirnberger débute sur un Andante archaïsant aux chromatismes soignés, tandis que l’Allegro avec ses entrées fuguées rappelle l’écriture d’un Bach. On ajoutera enfin que l’Ensemble Diderot a choisi de varier de manière bienvenue le soutien harmonique, et Philippe Grivart passe ainsi avec le même naturel du clavecin au pianoforte. On regrettera enfin que la captation ne donne pas la part belle au violoncelle discret de Gulrim Choi, trop en retrait. Sensible, communicatif, ce Berlin Album dissimule derrière son apparente simplicité des délices pour les oreilles attentives. A quand la suite du Grand Tour ? Saint-Petersbourg peut-être ?
Sébastien Holzbauer
Technique : enregistrement clair et précis, avec un soin tout particulier apporté aux violons et aux aigus du spectre.

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 Et pour ce qui concerne le CD des « Concertos pour violon _ The beginnings of the violin concerto in France« ,
voici une courte vidéo du Largo du Concerto à cinq instruments d’Exaudet. 
Ainsi que ces brefs commentaires des magazines BBC Music et Gramophone, rapportés par le site Boxset.me, en date du 8 octobre 2021 :

 

Une aventure de recherche musicale d’œuvres demeurées méconnues et assez peu interprétées,

de la part de ce passionné, et toujours intéressant, qu’est Johannes Pramsohler.

Ce mardi 7 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

La merveille Jelyotte (1713 – 1797) magnifiquement servie par Reinoud Van Mechelen : le joyau de musique que constitue le CD « Jéliote, haute-contre de Rameau » (CD Alpha 753)

18oct

Pour qui se réjouit de voir ces moments-ci la musique baroque française des siècles des rois Bourbon (Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI) enfin, certes depuis très peu, un peu mieux servie, et au concert, et au disque,

le CD « Jéliote, haute-contre de Rameau« , soit le CD Alpha 753, vient très heureusement constituer un merveilleux et rafraîchissant moment de musique,

très fort et très élevé…

Une formidable réussite !

Le chanteur ténor haute-contre oloronais Pierre Jelyotte (Lasseube, 13 avril 1713 – Estos, 12 octobre 1797), en effet,

représente la perfection _ admirable ! _ du chant français à l’époque de Rameau (Dijon, 25 septembre 1683 – Paris, 12 septembre 1764), et de ses contemporains,

sous le règne de Louis XV

_ cf au passage mon tout récent article, du 16 octobre dernier, à propos de l’histire de la voix de ténor :

Le CD comporte 7 airs _ magnifiques _ de Jean-Philippe Rameau,

extraits de

Hippolyte et Aricie (1733),

Dardanus (version de 1744),

Platée (1745),

Le Temple de la gloire (1745 aussi),

Castor et Pollux (1737)

et Les Boréades (une oeuvre splendide achevée en 1764, mais non représentée alors du fait du décès subit de Rameau ; l’œuvre sera créée à Aix-en-Provence seulement en 1982…) ;

mais aussi 9 autres airs

tirés d’œuvres de 9 compositeurs contemporains de Rameau :

_ de François Colin de Blamont (1690 – 1760) : Les Fêtes grecques et romaines (1723) ;

_ de François Rebel (1701 – 1775) et François Francœur (1698 – 1787) : Scanderberg (1735) ;

_ de Charles-Louis Mion (1698 – 1775) : Nitétis (1741) ;

_ de Jean-Marie Leclair (1697 – 1764) : Scylla et Glaucus (1746) ;

_ d’Antoine Dauvergne (1713 – 1797) : Les Amours de Tempé (1752) ;

_ de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711 – 1772) : Daphnis et Alcimadure (1754) ;

_ de Pierre-Montan Berton (1727 – 1780) : Érosine (1765) ;

_ de Jean-Benjamin de La Borde (1734 – 1794) : Ismène et Isménias (1763) ;

ainsi qu’un air de Zélisca, une comédie-ballet de Jelyotte lui-même, créée à Versailles le 17 mars 1746…

Le programme ici réuni est absolument splendide ;

et l’interprétation qu’en donne ici Reinoud Van Mechelen, avec l’ensemble A Nocte Temporis, proprement admirable…

C’est toute la foisonnante et rayonnante vie de l’opéra français sous Louis XV qui reprend vie, ici, pour nous…

Soit carrément un CD de 80′ pour l’île déserte…

J’en avais rêvé depuis longtemps, Reinoud Van Mechelen vient de le réaliser !

Et maintenant j’attends un second CD de Reinoud Van Mechelen, avec d’autres airs aussi superbes que Rameau et ses contemporains ont composés pour le merveilleux Jélyotte ;

il y a matière fort abondante pour cela… 

Ce lundi 18 octobre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos de l’anniversaire de la naissance à Bergame de Pietro Antonio Locatelli (3 septembre 1695 – Amsterdam, 30 mars 1764), compositeur violoniste d’exception…

03sept

Ce 3 septembre,

se fête l’anniversaire de Pietro Antonio Locatelli,

né à Bergame le 3 septembre 1695 _ et qui décèdera à Amsterdam le 30 mars 1764.

En un précédent article de mon blog, en date du 15 avril 2020,

et d’ailleurs consacré à Jan Dismas Zelenka _  _,

je citai volontiers une opinion du violoniste virtuose Reinhardt Goebel, plaçant Pietro Antonio Locatelli parmi les cinq principaux compositeurs du Baroque du XVIIIe siècle,

avec Johann-Sebastian Bach, Georg-Friedrich Haendel, Jan-Dismas Zelenka et Jean-Marie Leclair _ oubliant alors de citer aussi le cher Georg-Philipp Telemann …

Je pourrais aussi ajouter ces lignes de Fulvia Morabito, en 1997 :

«Locatelli doit certes recevoir de tous la licence d’être un tremblement de terre … Mais pourtant, Messrs, quels Coups d’archet ! Quel Feu ! Quelle Vitesse !.. Il joue de son violon avec une telle furie, qu’à mon avis il doit en user quelques douzaines par an.»

Ces quelques mots, empruntés au gentilhomme anglais Thomas Dampier, nous dépeignent le portrait d’un des personnages les plus impétueux, volitif et marquants de la musique instrumentale du dix-huitième siècle : Pietro Antonio Locatelli (Bergamo 1695–Amsterdam 1764).

Compositeur et virtuose du violon, il entama son activité musicale dans sa ville natale : il la quitta à seize ans pour Rome, en espérant peut-être pouvoir perfectionner sa formation sous la direction prestigieuse de Corelli. Nous ne savons pas si cela a pu réellement avoir lieu car le Maestro, déjà souffrant en 1712, s’éteignit tout au début de l’année suivante. Il est bien plus probable que Locatelli ait suivi des leçons avec Giuseppe Valentini, autre virtuose fort apprécié et de grande renommée. L’activité musicale romaine, frénétique et liée au faste des nombreuses chapelles et académies particulières, servit de tremplin pour le jeune musicien, désormais mûr et prêt à affronter un public plus important. À partir de 1723, Locatelli commença ses «années de pèlerinage», marquées par des séjours auprès des cours et dans les centres musicaux les plus importants d’Europe (Mantoue, Venise, Munich, Dresde, Berlin, etc.), où il sut toujours susciter un vif intérêt. Mais son tempérament farouche et sa nature fière et orgueilleuse l’éloignèrent des milieux de cour serviles et bornés : il s’installa donc à Amsterdam dès 1729, et y demeura jusqu’à sa mort _ le 30 mars 1764. Il était entouré des représentants les plus munificents du riche patriciat de la capitale _ batave _, et il fut alléché non seulement par la vie culturelle débordante, mais encore, et plus spécialement _ et sans doute au premier chef _, par le prestige des maisons d’éditions musicales de la ville _ voilà. C’est pourquoi le musicien se consacra à la composition, mais surtout aussi à la publication et à la révision continuelle de ses œuvres ; cette activité nous pose d’ailleurs des problèmes et rend parfois impossible une reconstruction de l’évolution du style de l’artiste« …

C’est en réponse à un courriel d’une amie m’ayant fait parvenir ceci,

sur le site du Théâtre de La Fenice, à Venise :

que j’ai entrepris ce petit article de commémoration d’anniversaire de Pietro Antonio Locatelli…

Ce vendredi 3 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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