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Le sublime CD Ricercar « Vater unser » de Clematis et Paulin Bündgen : pour confirmation…

07oct

Comme pour confirmer ma déclaration de « sublime« 

à propos du CD Ricercar Vater unser

de Paulin Bündgen et son ensemble Clematis

_ le CD Ricercar RIC 389  _

en mon article Un sublime CD « Vater unser » de Clematis, d’après les collections Düben de Stockholm du 12 juillet dernier

_ presque trois mois, déjà _,

j’y mettais l’accent sur l’importance musicale des archives-collection Düben de la cour de Suède,

voici ce jour un excellent article 

CLEMATIS FAIT DIALOGUER VOIX ET INSTRUMENTS DANS LA PIÉTÉ LUTHÉRIENNE

sur ce même CD Vater unser de Clematis et Paulin Bündgen chez Ricercar

_ avec la présence de Jérôme Lejeune à la viole ténor au sein de l’ensemble instrumental ! _,

sur le très bon site Res Musica,

et sous la plume de Cécile Glaenzer :

Vater unser, German sacred cantatas.

Johann Hermann Schein (1586-1630), Samuel Eccard (1553-1611), David Pohle (1624-1695), Franz Tunder (1614-1667), Johann Fischer (1646-1716), Johann Wolfgang Franck (1644-1710), Johann Christoph Bach (1642-1703), Georg Böhm (1661-1733), Johann Theile (1646-1724), Johann Michael Bach (1648-1694), Johann Rudolph Ahle (1625-1673), Heinrich Schwemmer (1621-1696).

Paulin Bündgen, contre-ténor.

Ensemble Clematis.

1 CD Ricercar.

Enregistré à Centeilles en octobre 2017.

Durée 1:19:46

Vater-Unser-Clematis-Paulin-BündgenLe label Ricercar revient à ses premières amours avec ce programme de musique sacrée allemande de la deuxième moitié du XVIIe siècle. L’ensemble belge Clematis nous propose ici la découverte d’un pan trop méconnu de ce répertoire, qui fait la part belle au dialogue _ voilà _ entre la voix d’alto de Paulin Bündgen et les instruments.

La plupart des œuvres de ce programme proviennent de manuscrits conservés dans la collection Düben à Uppsala, qui contient de véritables pépites méritant d’être mises en avant _ c’est sur ce point pas assez connu-là que je mettais aussi l’accent ; et ils furent plusieurs membres de la famille Düben à se succéder à la cour de Suède. Nous avons là une génération de compositeurs _ allemands _ très influencés par l’Italie et l’opéra, dans le sillage de Schütz _ et aussi de Buxtehude _, mais aussi pour certains par la France _ mais oui ! _, comme Johann Caspar Fischer _ un compositeur passionnant (1656 – 1746) ; cf le superbe CD Uranie que lui a consacré, au clavecin et à l’orgue, mon amie Elisabeth Joyé (CD Encelade ECL 1402), en 2016 _ qui séjourna à Paris en tant que copiste au service de Lully _ et n’oublions pas non plus le séjour (et la mort, en 1650) de Descartes à la cour de la reine Christine ; Descartes y participant à la réalisation de ballets de cour !

Si le fil conducteur de tout ce répertoire est bien sûr _ comme l’indique le titre même choisi pour ce CD _ le choral luthérien, son traitement instrumental _ oui ! un merveilleux dialogue, en effet ! _ se développe avec une étonnante _ et bienheureuse, joyeuse _ liberté, tant dans l’ornementation _ oui _ que dans le choix des formes (sinfonia, ritornello, sonata …). Ce programme fait _ très _ judicieusement alterner _ lui aussi : en dialogue _ pièces instrumentales et cantates pour alto solo de formes variées : lieder strophiques, lamentos, concerts spirituels… La caractéristique commune de toutes ces pièces vocales est le rôle primordial _ et il faut en effet bien le souligner, en effet ! _ qu’elles donnent aux instruments, offrant un véritable dialogue _ voilà ! _ entre les cordes et la voix.

Le leitmotiv du choral Vater unser, qui donne son titre au CD, revient trois fois dans le programme en trois versions instrumentales _ oui. La dernière est due  à Georg Böhm, dans une transcription de son choral orné pour orgue, où le violon s’empare du thème richement ornementé. Stéphanie de Failly, premier violon et fondatrice de l’ensemble Clematis, y fait merveille _ oui. Bel exemple d’aller-retour entre l’Allemagne et l’Italie, le Salve Regina du papiste Rovetta qui devient Salve mi Jesu sous la signature de Franz Tunder, comme J.S. Bach le fera avec le Stabat Mater de Pergolèse transformé en motet luthérien. On retrouve toutes les caractéristiques de la cantate dans le motet Herr, wer ich nur dich habe de David Pohle (avec les cordes qui imitent le tremblant de l’orgue) et dans le grand Weil Jesu in meinem Sinn de Johann Wolfgang Franck. Mais le chef d’œuvre absolu _ oui !!! _ est le célèbre lamento Ach dass ich Wasser g’nug hätte de Johann Christoph Bach, tant admiré par son cousin Johann Sebastian _ oui. Le premier violon y dialogue admirablement _ oui _ avec la voix d’alto, dans une intensité dramatique qui nous donne à voir _  mais oui _ couler les larmes du pécheur dans des effets descriptifs incomparables qui collent au sens des paroles _ absolument. Le contre-ténor Paulin Bündgen y est magistral _ oui !!! _, comme tout au long de ce programme. Sa voix souple épouse parfaitement _ oui _ toutes les nuances du texte et nous élève _ voilà _ vers une spiritualité intemporelle _ soit l’éternité même : c’est parfaitement relevé.

Jérôme Lejeune, fondateur du label Ricercar, tient lui-même la partie de viole ténor au sein de Clematis _ c’est, bien sûr, à relever ! _ et nous fait bénéficier de sa grande érudition _ mais oui, comme chaque fois !!! Lumineuse ! _ dans le texte du livret qui nous éclaire _ superbement _ sur ses choix musicaux.

Un merveilleux moment de musique,

vous disais-je ce 12 juillet dernier,

de ce sublime CD Ricercar Vater unser _ German sacred santatas


Ce dimanche 7 octobre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Découvrir la musique de Jacques Arcadelt (1507 – 1568)

13août

C’est un peu par hasard

_ ni lecture antérieure de magazines, ni la moindre information de sa sortie à venir de la part  d’Outhere _

que je suis tombé ce jour sur le coffret de 3 CDS (Ricercar RIC 392)

de Motetti, Madrigali, Chansons de Jacques Arcadelt (1507 – 1568),

que nous proposent Ricercar et Jérôme Lejeune

_ probablement à l’occasion du 450 ème anniversaire du compositeur namurois _,

avec les ensembles du Chœur de Chambre de Namur,

la Cappella Mediterranea _ que dirige Leonardo Garcia Alarcon _

et Doulce mémoire _ que dirige Denis Raisin Dadre.

Eh bien, cette musique

et ces interprétations

sont proprement renversantes de beauté !

Une musique déployée en un vaste espace européen

_ des Flandres bourguignonnes aux principautés italiennes, en passant par le royaume de France _,

et qui vient marquer désormais nos esprits et sensibilités de mélomanes

entre celle de Josquin Des Près (c. 1450 – 1521)

et celle de Claudio Monteverdi (1567 – 1643) _ deux œuvres sublimissimes !

Jacques Arcadelt vient de cesser de n’être pour nous qu’un simple nom de compositeur _ parmi d’autres _ de l’Histoire de la musique ;

sa musique ne nous quittera plus.

S’impose une urgence d’écoute la plus attentive ! des 3 CDs proprement merveilleux de ce coffret Arcadelt…

Indispensable à toute vraie discothèque

d’amoureux de la musique !!!

Ce lundi 13 août 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un sublime CD « Vater unser » de Clematis, d’après les collections Düben de Stockholm

12juil

Le label Ricercar de Jérôme Lejeune est d’une qualité d’excellence assez égale.

Ce jour,

voici le CD Ricercar RIC 389 intitulé Vaser unser _ German sacred cantatas, par l’ensemble Clematis.,

et avec le contre-ténor Paulin Bündgen :

eh bien ! l’enchantement est au rendez-vous sur toute la ligne

et dans tous les compartiments de cette splendide et infiniment attachante réalisation !

la thématique, l’instrumentation, l’origine des partitions

_ la merveilleuse collection Düben de la cour de Suède, à Stockholm, initiée par Gustav Düben (1624 – 1695) et poursuivie par ses fils au début du XVIIIème siècle, mais ici dans le seul répertoire germanique : les collections italienne et française (tout particulièrement) sontt d’une incroyable richesse ! _,

et plus encore l’interprétation merveilleuse de tendresse et d’évidence dans le sublime ! 

Une merveille !!!

Ce jeudi 12 juillet 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un patron parle de l’industrie discographique

16juin

Le patron de l’entreprise Outhere s’exprime dans une interview accordée à Res Musica :

LE PRÉSIDENT D’OUTHERE CHARLES ADRIAENSSEN, PRUDEMMENT OPTIMISTE

Adriaenssen-1

Cette année, l’étiquette Alpha est désigné « label de l’année » des International Classical Music Awards (ICMA). Alpha fait partie du groupe de musique belge Outhere (Alpha, Ricercar, Fuga Libera, Ramée, ZigZag, Arcana, Phi, Linn…). Juan Lucas (Scherzo, Espagne), membre du jury des ICMA, s’est entretenu avec Charles Adriaenssen, président d’Outhere.

 « Je me suis rendu compte que j’étais à un carrefour. »

ICMA : Comment décririez-vous vos origines et à quel moment avez-vous décidé que vous vouliez vous impliquer sérieusement dans le domaine du disque classique ?

Charles Adriaenssen : On manifestait un grand intérêt pour la culture dans ma famille. Par conséquent, la musique a joué un rôle important dans mon parcours scolaire et mon éducation. J’ai étudié le droit et, ensuite, pendant une quinzaine d’années, j’ai travaillé comme diplomate jusqu’en 1995, à ce moment-là, je me suis impliqué dans les affaires familiales de brasserie, puis j’ai rejoint plusieurs conseils d’administration… Pourtant, la musique y était toujours présente. Pendant vingt ans d’une vie d’affaires très active, j’ai soutenu de nombreux concerts.

Une journée particulièrement belle m’a mis en contact avec Michel Stockhem, un producteur belge ayant de nombreux contacts dans l’industrie de la musique, qui m’a suggéré l’idée de créer un label indépendant. Je l’ai pris comme une fabuleuse opportunité de découvrir la musique. C’est ainsi qu’est née Fuga Libera, un petit label pour émettre un mélange de musique assez éclectique. Cependant, quelques mois après cet épisode, j’ai réalisé que l’aventure était un peu ridicule. Michel était un excellent producteur, mais il lui manquait l’infrastructure la plus élémentaire pour ses activités : il n’avait pas un bon système de distribution ni de bureau de presse, il avait besoin d’une stratégie marketing, et il n’avait pas non plus de réelle idée de l’endroit où l’étiquette allait. Je me suis alors rendu compte que j’étais à un carrefour : soit je continuais à profiter de quelque chose simplement comme un hobby, juste comme quelqu’un qui s’intéresse aux voitures ou aux chevaux, soit je faisais quelque chose de plus sérieux. Au final, j’ai opté pour cette dernière solution en essayant de mettre en place une structure de fabrication de produits culturels haut de gamme, et en m’efforçant de rentabiliser ce travail. À ce moment-là, le concept prenait de l’ampleur. Au tout début, j’ai eu une discussion avec Jerôme Lejeune, le créateur de Ricercar – un label fantastique, mais avec une approche très artisanale – qui a vu l’aube d’Outhere.

ICMA : Bien qu’on puisse dire que l’étape cruciale est venue un peu plus tard, lorsque vous avez racheté Alpha, qui était alors déjà l’un des principaux labels français indépendants…

CA : Ce qui s’est passé, c’est qu’en 2005, mon distributeur français m’a appelé pour me dire qu’Alpha avait des problèmes. J’avais toujours admiré le travail de ce label et de son fondateur Jean-Paul Combet. Je me suis donc précipité à Paris, déterminé à faire quelque chose. Un peu plus tard j’ai acheté cette étiquette, qui à l’époque n’était gérée que par une équipe de sept ou huit personnes. Du point de vue de la gestion purement commerciale, Alpha était complètement en désordre. Pourtant, Combet était un visionnaire en ce sens qu’il avait réalisé quelque chose de très important pour une maison de disques : développement de l’image de la marque, une chose fondamentale.

Au début, j’avais beaucoup de problèmes avec Alpha, mais au final, nous avons réussi à progresser, au point que maintenant c’est le « vaisseau amiral de notre flotte ». Avec Alpha, nous avons réussi à atteindre un chiffre d’affaires suffisant, et nous avons pu envisager de créer ensemble une grande entreprise, c’est-à-dire une infrastructure comprenant un directeur artistique, un directeur commercial, un service d’exportation solide, de bons prix pour la fabrication et un réseau de distribution fiable. Bref, après avoir créé les structures de management artistique, nous devions, à ce moment-là, nous occuper de questions de professionnalisme dans nos pratiques de travail. Et cela a été un succès. Mais comme c’est souvent le cas, le succès me rendait encore plus gourmand, je le désirais de plus en plus, et j’ajoutais ainsi plus de labels : d’abord Æon, une petite et charmante étiquette de musique contemporaine, puis Zig-Zag qui était similaire à Alpha, c’est peut-être pour ça que j’ai pris cette décision particulière, je ne voulais pas de compétiteurs perturbateurs ! Par la suite, nous avons acheté Arcana, le dernier label à avoir été lancé par l’extraordinaire Michel Bernstein, décédé peu avant… et quelques autres. Le dernier label à être incorporé est le Linn du Royaume-Uni, ce qui nous a permis d’y renforcer notre présence.

« Le succès me rendait encore plus gourmand, je le désirais de plus en plus, et j’ajoutais ainsi plus de labels. »

ICMA : Par conséquent, au cours de ces premières années, Outhere a formé un refuge ou un sanctuaire pour les petites étiquettes, mais plus récemment, il semble que la stratégie ait changé, et qu’il y ait une tendance à réduire, à se concentrer principalement sur le label capital, Alpha, est-ce le cas ?

CA : C’est une situation compliquée, que nous sommes en train d’examiner. Je pense que le monde classique a besoin d’étiquettes éclectiques, dans la mesure où la fameuse distinction entre le romantisme, le classicisme, le baroque et le contemporain touche à sa fin. Par exemple, la dernière génération d’interprètes de la musique baroque est beaucoup plus ouverte, et c’est la même chose avec les artistes contemporains. Aujourd’hui, on entend des pianistes classiques jouer sur un pianoforte, des violonistes modernes utilisant des cordes en boyaux…

En conséquence de tout cela, nous avons décidé que le label principal, Alpha, devrait devenir le reflet de cette situation, une étiquette ouverte, cohérente, et offrant un bouquet d’approches variées. La première chose que nous avons faite fut l’incorporation du label Zig-Zag. Cette expérience s’est révélée un succès. Cependant, les autres labels, tels que Ricercar, Ramée et Arcana, continuent à fonctionner indépendamment. La seule exception à cette règle est Æon qui a abandonné ses activités, mais c’était parce que ses créateurs étaient fatigués de lutter contre un marché qui ne réagissait pas à eux.

ICMA : Dans quelle mesure êtes-vous vous-même impliqué dans les choix du répertoire et dans les projets entrepris par les labels individuels ?

CA : La première chose que je dois dire à cet égard, c’est que j’ai une immense confiance envers les gens avec qui je travaille, envers les directeurs artistiques des labels qui font partie de notre groupe. Je ne les aurais pas choisis en premier lieu, ou je ne les aurais pas retenus si, en vérité, une relation de confiance aussi profonde n’existait pas.

Deux ou trois fois par an, j’organise un atelier avec eux afin de décider du répertoire et des enregistrements à venir. Nous avons une discussion approfondie pendant laquelle on envisage toutes les variantes possibles, qu’il s’agisse de questions artistiques ou budgétaires. Mon propre effort a pour but d’éliminer les conflits, et j’accepte normalement 80-90% de ce qui m’est suggéré. Ils savent qu’ils doivent respecter certains critères économiques bien que les préoccupations budgétaires n’aient jamais été un obstacle à la conclusion de projets réellement intéressants. En plus de jouer un rôle de gestion, je m’efforce de donner un sens à la cohérence. Parfois, ce rôle demande de la sagesse comparable à celle d’un Salomon, en particulier en ce qui concerne l’intégration de jeunes artistes…

ICMA : Comment voyez-vous l’avenir du CD, celui du produit physique ? Autrement dit, les plateformes numériques, finiront-elles par refouler le format physique ?

CA : Il est clair que le disque physique est en état d’agonie, tout le monde le sait. Pourtant, ce tourment est devenu très long. Pour nous, le produit physique représente encore environ 80% de notre chiffre d’affaires global. Et dans certains cas, comme en Allemagne ou au Royaume-Uni, les ventes de disques compacts et de vinyles ont augmenté ces deux dernières années. Il y a d’autres pays où il existe un grand problème (l’Espagne, par exemple) à la suite de la disparition des magasins de vente traditionnelle ; cependant, il y a d’autres marchés – comme l’Italie, il y a seulement quelques années, a été abandonnée comme étant morte – qui fonctionnent maintenant très bien. Il est clair que nous devons occuper deux lieux différents en même temps, mais à la fin, je crois que cet état de coexistence prendra fin. De nos jours, beaucoup de gens de mon âge s’habituent à des plateformes comme Spotify, et ceux qui considèrent que le son de Spotify n’est pas suffisamment bon pour eux, ils peuvent passer à Qobuz. Chez Outhere, nous avons créé notre propre plateforme, et faisons beaucoup d’efforts pour obtenir un streaming de qualité. Pour moi, la clé de la question est de savoir comment, dans le monde numérique, reproduire l’expérience de l’objet physique. Et pas seulement en ce qui concerne la qualité sonore, mais aussi dans la présentation réelle du produit. Je viens de mettre en place une équipe de sept ou huit personnes, toutes très jeunes, qui travaillent sur cette question, sur la qualité du visuel au travers du domaine numérique, et sur la cohérence du message. Je suis prudemment optimiste.

ICMA : Un jour viendra-t-il où le streaming s’avérera profitable pour les labels et les artistes ?

CA : Nous devrons attendre et voir. C’est quelque chose que j’ai récemment discuté avec Klaus Heymann de Naxos, qui pense que plus il y a de plateformes, mieux c’est. Je pense définitivement qu’il faut être présent sur les principales plateformes, car sinon vos artistes et leurs fans deviendront mécontents. Nous savons que tout se passe sans que l’on gagne de l’argent, à moins qu’on ne se retrouve tout à coup avec un titre qui arrive en tête d’une liste de lecture importante. Cela nous est arrivé avec une Barcarolle de Fauré jouée par Éric Le Sage, qui a fait beaucoup d’argent. C’était cependant un cas unique. Alors que l’avenir reste incertain, il est clair qu’il faut être présent, travailler sur les réseaux sociaux, exister dans le système… et en même temps, contribuer à la mise en place du système.

Aujourd’hui, Outhere dispose de deux plateformes : l’une d’entre elles est celle de Linn Records, qui est probablement la plateforme de téléchargement avec le plus haut niveau de qualité sonore au monde ; l’autre est Alpha Play qui, pour le moment, ne fait que rendre disponible son propre répertoire, bien qu’elle soit de très haute qualité, sans algorithmes. Je pense qu’il y a un avenir, mais en même temps, il faut travailler pour le faire exister.

« Il est clair qu’il faut être présent, travailler sur les réseaux sociaux, exister dans le système… et en même temps, contribuer à la mise en place du système. »

ICMA : Outhere est sur le point de célébrer quinze ans d’existence. Quelle évaluation faites-vous de cette décennie et demie ? Êtes-vous satisfait de tout, y a-t-il quelque chose que vous regrettez ?

CA : Quand j’ai commencé avec tout ça, j’étais un peu naïf… Je n’étais pas au courant de la situation dans laquelle se trouvait le monde du disque, j’étais très idéaliste. Quand je me suis rendu compte que la situation n’allait pas s’améliorer, tout cela m’a plutôt déprimé, ce à quoi s’ajoutaient des problèmes avec les labels, avec l’organisation de tout cela, avec les gens… Cependant, après quelques années difficiles, nous avons réussi à établir une présence substantielle sur le marché, et je suis très fier de mener une aventure comme celle d’Outhere.

Crédits photographiques : © Bartek Barczyk

Traduction : Maciej Chiżyński, représentant de ResMusica au jury des ICMA

A méditer !

Ce samedi 16 juin 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

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