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Le parfait classicisme assumé de Christian Poltéra dans un lui-même parfait CD Bis-2507 « Haydn-Hindemith »…

06fév

À la rescousse de mon article du 22 décembre dernier, « « ,

ainsi que de celui, le 22 août précédent, sur ResMusica, de Pierre-Jean Tribot, sous le titre de « Haydn revisité et en perspective par Christian Poltéra« ,

voici maintenant sur ce même CD Bis Records 2507,

cet article-ci, « Le virtuose« , de Jean-Charles Hoffelé en date du 4 février 2023.

 

LE VIRTUOSE

La franchise de l’archet, le plaisir voluptueux des traits _ oui _, le vaste soleil qui inonde l’orchestre _ voilà _ dès le Moderato du Concerto en ut, comment ne pas céder au pur plaisir physique du jeu de Christian Poltéra ?

Abordant ces deux chefs-d’œuvre du classicisme _ en effet, joyeux et serein _, le violoncelliste leur ôte la patine sentencieuse dont on les aura trop souvent alourdis. Comme jadis Frédéric Lodéon, Christian Poltéra chante à archet déployé, et emporte les Finales dans des tempos fusants. Sa virtuosité est invisible _ comme cele se doit _ tant tout vole ici, et sourit, musique absolument heureuse _ oui ! _, sans une ombre, où les Adagios prennent des airs de sérénades de plein air.

Poltéra ajoute le chant noble de l’Adagio de la 13e Symphonie, vrai petit concerto pour son instrument, avant de passer de la lumière à l’ombre, renouant avec son tropisme pour le XXe siècle, et s’appropriant la Trauermusik que Paul Hindemith destinait à l’alto, quatre méditations dont les chants nostalgiques emplissent sa grande caisse. Admirable _ oui, comme toujours avec Poltéra _, mais soudain on regarde ailleurs.

LE DISQUE DU JOUR

Franz Joseph Haydn
(1732-1809)


Concerto pour violoncelle et orchestre No. 1 en ut majeur, Hob. VIIb:1
Concerto pour violoncelle et orchestre No. 2 en ré majeur, Hob. VIIb:2
Symphonie No. 13 en ré majeur, Hob. I:13 (extrait : II. Adagio cantabile)


Paul Hindemith (1895-1963)


Trauermusik

Christian Poltéra, violoncelle
Münchener Kammerorchester

Un album du label BIS Records 2507

Photo à la une : le violoncelliste Christian Poltéra – Photo : © DR

Ce lundi 6 février 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Christian Zacharias, plus épatamment jeune que jamais, en de pétulantes Sonates de Joseph Haydn, digne héritier de l’Empfindsamkeit de Carl-Philipp-Emanuel Bach…

31jan

Christian Zacharias _ né le 27 avril 1950 _ vient de nous donner,

en un merveilleux CD _ MDG 940 2257-6 _ de 4 Sonates _ Hob. XVI: 21, 44, 39 et 46, composées entre 1767 et 1780 _ de Joseph Haydn (Rohrau/Leitha, 31 mars 1732 – Vienne, 31 mai 1809),

un magnifique de pétulante jeunesse récital de piano _ la première fois que j’ai eu la joie d’écouter Christian Zacharias en concert, c’était en l’église de Guéthary ; et je suis bien sûr resté fidèle à son immense talent… _,

dans la parfaite droite ligne de l’enthousiaste fulguration de l’Empfindsamkeithéritée du jubilatoire Carl-Philipp-Emanuel Bach (Weimar, 8 mars 1714 – Hambourg, 14 décembre 1788)…

Et voici comment, sous l’excellent titre « Pureté« , l’a si bien chroniqué sur son site Discophilia Jean-Charles Hoffelé, le 15 novembre dernier :

PURETÉ

Au moment où Christian Zacharias annonce se retirer _ espérons que ce ne sera pas le cas ! _, du moins en tant que pianiste, des salles de concert, il publie l’enregistrement de quatre Sonates de Haydn captées en juin 2021 sur un sublime Steinway, le Manfred Bürki. Si abondamment versé dans Mozart, il avait quelque peu négligé Haydn, du moins au disque, mais ceux qui l’ont connu jeune homme au Lycée International de La Celle-Saint Cloud, savent « qu’il se jouait Haydn » pour lui-même.

Et c’est ce qu’il fait ici, dans une intimité troublante _ oui _ dont les micros nous rendent voyeurs. Hors du temps _ c’est-à-dire pour et dans l’éternité ! _, son Haydn ; évidence dans l’Adagio de presque rien _ magique ! quasi du Mompou… _, rêverie dans un tendre soleil, de la Sonate en la bémol majeur _ Hob. XVI: 46 _, mais aussi dans les Allegros et les Prestos, joués lumineux, fluides _ oui ! tels qu’improvisés, là, sur le champ… _, sereins jusque dans le capricieux _ voilà _, avec toujours ces doigts qui timbrent sans appuyer, ces poignets souples qui éclairent les harmonies, ce giocoso subtil, ce classicisme émouvant à force de pudeur _ mais lumineuse ! _ qui au fond avoue que même chez Haydn il pense à Mozart, et je ne saurais lui donner tort _ mais j’y entends aussi la lignée de Carl-Philipp-Emanuel Bach : ce qui n’a rien de contradictoire ; je l’entends sonner encore aussi dans la bondissante juvénilité de Félix Mendelssohn…

LE DISQUE DU JOUR

Franz Joseph Haydn (1732-1809)


Sonate pour clavier en ut majeur, Hob. XVI:21
Sonate pour clavier en sol mineur, Hob. XVI:44
Sonate pour clavier en sol majeur, Hob. XVI:39
Sonate pour clavier en la bémol majeur, Hob. XVI:46

Christian Zacharias, piano

Un album du label MDG 9402257-6

Photo à la une : le pianiste Christian Zacharias – Photo : © DR

Un merveilleus récital

pour une réalisation discographique de pure beauté !


Ce mardi 31 janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

De bonnes nouvelles de l’excellent violoncelliste suisse Christian Poltéra : un très réussi CD Bis Joseph Haydn – Paul Hindemith

23déc

Parmi les assez nombreux excellents violoncellistes d’aujourd’hui,

Christian Poltéra déçoit bien rarement.

À preuve,

ce récent CD Bis SACD 2507 « Haydn Cello Concertos in C & D – Hindemith Trauermusik« ,

dans lequel le violoncelliste suisse _ né à Zurich en 1977 _ dirige aussi, de son violoncelle, le Münchener Kammerorchester.

Bien sûr, ce répertoire, bien connu pour sa qualité, compte pas mal de très bonnes interprétations au disque ;

mais la réalisation, justissime, de Christian Poltéra est sans défaut.

Un avis partagé par Pierre-Jean Tribot, sur le site de Crescendo, en date du 22 août 2022,

en un article intitulé « Haydn revisité en perspective par Christian Poltéra« :

Haydn revisité et en perspective par Christian Poltéra

LE 22 AOÛT 2022 par Pierre Jean Tribot

Joseph Haydn (1732-1809) : Concerto pour violoncelle n°1 en Ut Majeur, Hob.VIIb:1  : Concerto pour violoncelle n°2 en Ré majeur, Hob.VIIB:2 ; Symphonie n°13 en Ré majeur, Hob I:13 (« Adagio« ) ;

Paul Hindemith (1895-1963) : Trauermusik pour violoncelle et orchestre à cordes.

Münchener Kammerorchester, Christian Poltéra.

2021. Livret en anglais, allemand et français. 61’20’.’ BIS-2507.


Le violoncelliste suisse Christian Poltéra poursuit ses pérégrinations à travers le répertoire pour violoncelle _ voilà _ avec une nouvelle étape centrée sur deux piliers du répertoire : les deux concertos de Haydn, mis en perspectives avec la Trauermusik, jouée ici dans sa rare version pour violoncelle, bien moins pratiquée que la version pour alto.

Les concertos pour violoncelle de Haydn comptent parmi les œuvres les plus enregistrées _ en effet _, souvent par des jeunes solistes en quête de notoriété. On pointe trop souvent un concept interprétatif démonstratif et survitaminé qui galvaude en partie l’esprit de ces partitions. Heureusement, avec Christian Poltéra on entre au cœur de l’art de l’interprétation _ voilà. Le musicien impose un climat de musique de chambre (il faut rappeler que l’effectif orchestral est réduit) _ oui _ avec un superbe travail sur les dynamiques, les nuances et les moindres détails des partitions. Haydn scintille ici comme une pierre précieuse dans une _ sereine _ lumière d’été _ oui. Le Münchener Kammerorchester est le partenaire idéal et on apprécie son adaptabilité et sa justesse de ton et de style. Le haut degré technique et la qualité d’écoute mutuelle de ces musiciens font de l’interprétation de ces concertos, une nouvelle référence. Nos oreilles n’avait pas été aussi enthousiastes depuis l’album de Jean-Guihen Queyras pour Harmonia Mundi, il y a déjà près de 20 ans !

Le bonheur est complété par le superbe “Adagio” de la Symphonie n°13 qui met en avant le violoncelle.

Dans Hindemith, le ton est grave, et les musiciens imposent le climat de retenue et de noirceur requis _ c’est sobrement et justement dit. Un CD parfaitement équilibré.

Son : 10 – Livret : 10 – Répertoire : 10 – Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

Un CD dont je ne voulais pas me passer, et qu’il m’a fallu commander.

Ce vendredi 23 Décembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Retour sur l’éblouissant CD Vivaldi (et Pisendel) du somptueux Julien Chauvin et son Concert de la Loge : le CD Naïve OP 7546…

15déc

Avec l’article « Ordre et désordre » _ ou Apollon et Dionysios _ publié ce jour par Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia,

l’actualité des médias consacrés à la discographie me donne l’occasion d’enfoncer encore un peu plus le clou de mon enthousiasme de mélomane, exprimé sur ce blog le 2 novembre dernier en mon assez dithyrambique article « « .

Voici donc cet article « Ordre et désordre » :

ORDRE ET DÉSORDRE

Pisendel, devenu le premier violoniste de la cour du Prince héritier de Saxe, aura accentué _ en effet _ le goût transalpin déjà si célébré _ oui _ par le Prince Electeur qui faisait volontiers le voyage de Venise, s’y faisant accompagner de ses musiciens _ voilà.

Sa rencontre avec Vivaldi affermira encore une technique et un goût musical tout italien formé par Torelli et Pistocchi. Vivaldi, émerveillé par sa technique imparable, ira jusqu’à lui confier quelques manuscrits que Pisendel conservera précieusement à Dresde _ voilà ! _, et qui pourraient constituer un portrait resté vivant de son art brillant et profond à la fois _ mais oui !!! _, ressuscité avec autant de caractère que de perfection _ parfaitement ! _ par Julien Chauvin _ tant au violon qu’à la direction de son orchestre _ au long de son bel album.

De son violon il marie à égalité les humeurs virtuoses et l’aspiration à une élévation du discours _ mais oui ! _ qui regarde déjà vers un certain classicisme _ il existe bien ainsi toute une vraie filiation, via leur commun mécène bohème le Comte Morzin, entre Antonio Vivaldi et Joseph Haydn… _ : les œuvres sont magnifiques, de grande parade, elles arborent des décors d’orchestre somptueux dont Le Concert de la Loge se régale, célébrant une harmonie rayonnante où transparaît la perfection corellienne _ c’est très justement dit.

À l’autre bout _ oui _ de la planète Vivaldi, Amandine Beyer et ses Incogniti nous entraînent dans les folies des concerti con molti stromenti, paradis ou enfer (c’est selon) où Vivaldi bouscule tout comme dans les trompes de chasse et de combat qui ouvrent le premier (ici) des deux concertos « Per la Solennità di S. Lorenzo », rappelant jusque dans ses fêtes religieuses comme Venise se régalait de pompes profanes.

Les _ audacieux et très inventifs _ alliages instrumentaux les plus capricieux _ oui _ bariolent les opus réunis ici, osant jusqu’au charivari ravageur dont sont capables les cors naturels. Vivaldi exulte dans ces outrages à l’harmonie dont l’impertinente bande se régale, signant un disque joliment iconoclaste _ bien différent des CDs de virtuosité de solistes….

LE DISQUE DU JOUR

Vivaldi Edition, Vol. 69


Concerti per violino X
« Intorno a Pisendel »

Antonio Vivaldi (1678-1741)


Concerto pour violon en sol majeur, RV 314
Concerto pour violon en
ré majeur, RV 226

Concerto pour violon en
si bémol majeur, RV 369

Concerto pour violon en ré mineur, RV 237
Concerto pour violon en ré majeur, RV 225
Concerto pour violon en la majeur, RV 340

Le Concert de la Loge
Julien Chauvin, violon, direction
Un album du label naïve classique OP7546

Il mondo al rovescio
Concerti con molti strumenti

Antonio Vivaldi (1678-1741)


Concerto en ré majeur, RV 562 « Per la Solennità di
San Lorenzo »

Concerto pour flûte en
mi mineur, RV 432

Manuel Granatiero, flûte

Concerto en ut majeur, RV 556 « Per la Solennità di San Lorenzo »
Concerto en fa majeur, RV 571
Concerto pour violon et hautbois en sol mineur, RV 576
Neven Lesage, hautbois – Amandine Beyer, violon

Concerto pour violon en la majeur, RV 344
Amandine Beyer, violon


Concerto pour 2 hautbois en la mineur, RV 536
Neven Lesage, Gabriel Pidoux, hautbois
Concerto en fa majeur, RV 572 « Il proteo o sià Il mondo al rovescio »

Gli Incogniti
Amandine Beyer, violon, direction
Un album du label harmonia mundi HMM902688

Photo à la une : le violoniste Julien Chauvin – Photo : © Maro Borggreve

Ce jeudi 15 décembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

En forme de Voeu Musical pour l’année 2022 : écouter Boris Berman jouer Johannes Brahms…

02jan

En forme de bon vœu musical pour l’année 2022,

écouter-regarder la vidéo _ reçue d’Éric Rouyer le 18 décembre dernier _ de Boris Berman (d’une durée de 6′ 21) jouant la Chaconne de la Partita n° 2 en ré mineur de Johann-Sebastian Bach, transcrite pour piano, et la seule main gauche, par Johannes Brahms,

en avant-première d’un CD musical à paraître courant 2022 dans l’excellent label du Palais des Dégustateurs,

en un programme qui comportera, outre cette pièce,

et toujours de Johannes Brahms :

les Variations op 21 n°1 et n°2 ;

l’Albumblatt, une pièce découverte et authentifiée en 2012 ;

ainsi que la transcription pour piano de Variations extraites du Sextuor à cordes op. 18.

Un programme qui a été enregistré le 7 décembre 2021 au Couvent des Jacobins de la Maison Louis Jadot à Beaune.

Et hier 1er janvier 2022, Éric Rouyer, par courriel, m’a aussi adressé ceci :

Pour démarrer l’année _ 2022 _, une critique érudite d’un musicologue sans complaisance mais intègre _ Hervé Pennven _ qui ne sélectionne qu’un seul disque par mois _ dans le sommaire du n° 343 de la revue La Nef : à propos du CD Haydn-Schubert de Boris Berman, le CD PDD 025 du Palais des Dégustateurs.


Avec mes meilleures pensées pour cette nouvelle année 2022.


Éric Rouyer

 

Grand merci

pour ces magnifiques réalisations !!!

Ce dimanche 2 janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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