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Sur un lapsus (« Espérance »/ »Responsabilité ») : le chantier (versus le naufrage) de la démocratie, selon Michaël Foessel

23jan

Pour revenir _ brièvement ! _

à la brillante conférence de Michaël Foessel de mardi 18 janvier dernier dans les Salons Albert-Mollat,

et la quatrième de la saison 2010 – 2011 de la Société de Philosophie de Bordeaux :

« Les Nouveaux modèles sécuritaires : vers une cosmopolitique de la peur ?« 

dont voici un lien pour l’écouter _ elle dure 65 minutes _,

je relèverai simplement un _ infime _ lapsus

commis _ et à deux reprises… _ par l’excellent Michaël Foessel analysant (et discutant ! très finement et justement !!!), en sa très incisive _ il nous y a habitués ! _ conférence, le travail philosophique de Hans Jonas (1903 – 1993) _ lapsus que nul dans la salle n’a alors relevé… _ :

Michaël Foessel a en effet évoqué l’opus _ probablement _ majeur _ au moins en ses échos (sinon effets…) politico-civilisationnels dans les années qui ont suivi, de par le monde : ce fut le moment du déploiement thatchero-reaganien de l’ultra-libéralisme ! Et nous y sommes toujours !.. _ de Hans Jonas,

en 1979

(sous-titré « une éthique pour la civilisation technologique » ; et paru en traduction française en 1990),

Le Principe Responsabilité,

en le nommant _ deux fois, donc : on mesure d’autant l’enjeu, pour lui, de l’« espérance«  : face à ce qui vient trop (et pas assez à bon escient !) décourager ! sous couvert de « prudence«  et de « précautions«  raisonnablement multipliées… _,

du titre de l’opus que Jonas entreprenait, précisément, de contrecarrer (!),

celui _ vaste ! _ de Ernst Bloch (1885 – 1977),

Le Principe Espérance

(sous-titré, lui, « les images-souhaits de l’instant exaucé«  ; et dont les trois volumes avaient paru entre 1954 et 1959 ; la traduction française, elle, étant _ hélas ! _ bien plus tardive : 1976, 1982 et 1991…).

Sur ce débat _ espérance versus responsabilité (ou précaution) ; ou progrès versus conservation _ plus que jamais crucial-là, en cette seconde décennie _ nôtre _ du XXIème siècle,

et l’anticipant en quelque sorte _ ou peut-être : à chacun d’en juger… _ de toute sa puissance _ géniale ! _ de conception (!),

on se reportera avec le plus grand profit

au livre majeur, aussi, de l’immense Cornelius Castoriadis (1922 – 1997) :

L’Institution imaginaire de la société,

paru, lui, en 1975 ! Mais oui…


C’est ce débat-là :

civilisationnel :

face aux avancées

socio-économiquement « globalisées« , géo-politiquement « mondialisées«  _ là où (et quand) la planète qu’habitent les hommes, paradoxalement, de plus en plus rapidement et largement, sinon profondément (?), s’« émonde«  _,

face aux

assez difficilement résistibles, en apparence tout du moins,

massives

avancées

de la désespérance bling-bling (c’est là le leurre fun, voire clownesque _ cf le cirque d’un Berlusconi en Italie…) cupido-nihiliste…

C’est ce débat-là, civilisationnel, donc,

qu’il faut _ ici philosophiquement _ impérieusement re-prendre,

re-travailler,

à nouveaux frais ;

et c’est à cette tâche que me semble précisément s’attacher

_ et combien excellemment ! : avec une particulière finesse d’analyse de l’historicité des représentations-conceptions et plus encore concepts (à critiquer, certains, et créer et mettre en œuvre, d’autres) _,

Michaël Foessel,

à partir des enjeux cosmo-politiques :

à sauver

_ avec courage ! _

de l’émondement

dans lequel on les efface, ces enjeux cosmo-politiques

_ et vide, peu à peu de pouvoir et de sens, les institutions qui tâchaient (peut-être) de servir (concrètement) leurs valeurs

régulatrices…


Ce que marquaient,

discrètement,

en l’avant-prospect _ cf mon article précédent : “Faire monde” face à l’angoisse du tout sécuritaire : la nécessaire anthropologie politique de Michaël Foessel _ de Michaël Foessel à sa conférence

_ je le relis rapidement : « Comment expliquer que l’affaiblissement des modèles de justice s’accompagne de la montée en puissance des politiques sécuritaires ? Assiste-t-on aujourd’hui à un retour inattendu des États-nations et de leur souveraineté, comme semble l’indiquer le durcissement des politiques d’immigration ? Pourquoi la mondialisation libérale ne s’accompagne-t-elle pas d’une référence à un droit cosmopolitique ? On montrera que le « monde » de la mondialisation se définit avant tout par la conscience du risque et la généralisation des peurs : un monde que l’on cherche seulement à préserver est aussi un monde que l’on a renoncé à transformer. Ce renoncement pourrait bien être un écueil pour la démocratie«  _,

et à propos de ce «  »monde »(-ci) de la mondialisation« ,

ce que marquaient, donc,

les expressions conclusives suivantes mises, plus haut, en gras _ :

« Un monde

que l’on cherche seulement à préserver

_ précautionneusement : à la Hans Jonas, si l’on veut… _

est aussi un monde

que l’on a renoncé _ piteusement _ à transformer« 

_ faire « progresser«  : ce à quoi travaillaient aussi, en commençant par leurs analyses philosophiques,

et un Ernst Bloch,

et un Cornelius Castoriadis !..

Et _ sans démesurément le souligner-surligner (jusqu’à l’usage du discret conditionnel…) _ :

« Ce renoncement

pourrait bien être

un écueil _ voilà ! _

pour la démocratie« …

Démocratie dont le concept pratique

est, en effet _ sous peine de « naufrage«  :

cf le livre de Hans Blumenberg : Naufrage avec spectateur, sur lequel s’est penché Michaël Foessel en son État de vigilance _,

à re-prendre,

par les citoyens que nous sommes (encore : un peu ; pour combien de temps ?..)


Et sur ce terrain-là,

c’est bien du devenir de la chair vivante _ à « raviver«  quand elle décline et se meurt, est moribonde… _

des institutions _ politico-civilisationnelles les plus concrètes _ mêmes

qu’il s’agit…

_ cf l’éclairage qu’en donnait déjà le livre, classique (il est paru en 1977), de Michel Crozier et Erhard Friedberg : L’Acteur et le système


D’où les espoirs _ même imprécis et ténus ; et toujours, toujours : sans fin, sur la sellette… _

qu’ont pu susciter

et suscitent, à nouveau, ici et là, de par la planète _ devenue « globalisée«  _,

par exemple,

l’élection, hier, d’un Obama,

ou la révolte présente _ courageuse ; et elle se poursuit… _, aujourd’hui, du peuple tunisien…

Faut-il, ou pas, raisonner

sur tout cela

en terme _ ou couleur _ de « catastrophe » ?

Michaël m’a recommandé le livre, très lucide, en effet, dans l’analyse des complexités à vivre _ et auxquelles « survivre« , aussi _,

de Pierre Zaoui : La Traversée des catastrophes,

dont le sous-titre _ ce livre-ci se plaçant, lui, à l’échelle de l’éthique de la personne, cette fois _ est : « Philosophie pour le meilleur et pour le pire«  :

outre l’introduction (« Vivre au dehors _ Idées pour la constitution d’une éthique athée« )

et la conclusion (« La Fin du pire ?« ),

j’en ai lu, depuis mercredi, les chapitres IV (« Quelle tuile ! Sur l’événement amoureux« ),

V (« Heureux qui comme David (Se faire son petit bonheur juif« )

et VI (« Des grands et des petits bouleversements« )

_ je lirai ensuite les chapitres I, II & III : sur la maladie, la mort, le deuil et la perte…

Le démêlage est en effet excellent ;

et pas catastrophiste du tout !!!

Titus Curiosus, le 23 janvier 2011

Post-scriptum :

mardi prochain, 25 janvier, à 18 heures,

dans la salle du rez-de-chaussée de la Librairie Mollat, au 91 de la rue Porte-Dijeaux,

à Bordeaux,

Baldine Saint-Girons

présentera son passionnant travail (et œuvre) d’Esthétique,

via, notamment, ses trois très remarquables récents livres :

L’Acte esthétique, aux Éditions Klincksieck ;

Le Pouvoir esthétique, aux Éditions Manucius ;

et La Pietà de Viterbe _ Une double invention de Michel-Ange et de Sebastiano del Piombo, aux Éditions Passages d’encre…

en dialogue avec Francis Lippa…

Kertész / »Dachau » : la bourde du politique (et la non-lecture des « lecteurs »)

19août

A propos d’un article du (remarquable) blog « La République des livres » de Pierre Assouline _ sur le site du journal Le Monde _ : « Éclats de lecture« , le 16 août 2008 ; et de l’œuvre de (l’immense !) Imre Kertész

Voici, d’abord, l’article in extenso ;

puis viendra ma réflexion (critique) :

Eclats de lecture

Deux passages cueillis au vol dans « Des Hommes d’État » (Grasset) de Bruno Le Maire, conseiller puis directeur de cabinet du Premier ministre de 2005 à 2007. Celui-ci tout d’abord, un dimanche de juillet à l’Elysée, Chirac et Villepin s’opposant sur la repentance à propos du rôle de la France dans l’esclavage, le Président étant « pour » la reconnaissance, son premier ministre « contre » le sac de cendres en permanence sur la tête. Alors Jacques Chirac :

“”Je vais vous raconter une histoire que m’a racontée Desmond Tutu”. Ironique : “Vous connaissez Desmond Tutu ?” Nous hochons la tête. “Bien. Je l’ai rencontré au G8. Il m’a dit il y a quelques mois : ”Vous êtes arrivés en Afrique, nous avions la terre, vous aviez la Bible. Vous nous avez dit : Fermez les yeux ! Ecoutez-nous ! Quelques années plus tard, nous avons rouvert les yeux : vous aviez la terre, et nous avions la Bible”. Voilà ce que c’est que la présence occidentale en Afrique, telle que les Africains la voient. Et en plus, il y a l’esclavage. Ce n’est pas digne de ne pas le reconnaître (…) Quand on fait quelque chose de mal, il faut se repentir !”. (p. 106)

   Autre chose. Le Premier ministre reçoit l’écrivain Imre Kertész, prix Nobel de littérature, à l’hôtel Matignon. Le conseiller est là :

“Je ne résiste pas à la tentation de lui poser une question sur ses textes, pourquoi il ne parle pas des camps, pourquoi il ne parle pas de Dachau, qu’il a connu, préférant évoquer les moments qui ont précédé la déportation. Il répond doucement avec lenteur, il cherche les mots justes, ses yeux se perdent dans le vague :Ça ne sert à rien de raconter les camps. Ça n’intéresse personne. Les détails, ça n’intéresse personne. Il vaut mieux essayer de raconter ce dont on ne se souvient pas. C’est beaucoup plus intéressant”. Il se gratte le haut du crâne du bout de ses ongles jaunis par la cigarette, lentement, minutieusement, pour se donner le temps de la réflexion. “Par exemple dans « Kaddish« , j’ai essayé de raconter les vingt premières minutes de mon arrivée à Dachau, les vingt minutes que je ne me rappelle pas, que je ne veux pas me rappeler, c’est ça qui est intéressant” (pp.246-247)

C’est ce second paragraphe, à propos de Kertész qui seul va faire l’objet de ma réflexion ici. Et je vais « farcir » ce « texte » de mes remarques critiques, cette fois.

Le Premier ministre reçoit l’écrivain Imre Kertész, prix Nobel de littérature, à l’hôtel Matignon. Le conseiller est là :

Je ne résiste pas à la tentation de lui poser une question sur ses textes _ sic ! _,

pourquoi il ne parle pas des camps

_ tiens ! tiens ! : qu’est ce qu’il lui faut donc si Kertész « ne parle pas des camps » ?!? _,

pourquoi il ne parle pas de Dachau, qu’il a connu

_ Dachau : non ! Kertész n’y a jamais mis les pieds !!! _,

préférant évoquer les moments qui ont précédé la déportation _ re-sic ! _

_ c’est tout bonnement renversant pour qui a lu (= VRAIMENT LU !) « Être sans destin » !

A croire que n’en ont été lues _ superficiellement : sans poursuivre… _ que les toutes premières pages (à Budapest : avant et au moment de la grande rafle des Juifs de l’été 44) ;

ou quelque « résumé » de sous-fifre !.. _

Il répond doucement

_ Imré Kertész a l’infinie délicatesse (d’urbanité vraie) d’un homme (hongrois) d’Europe centrale,

et « revenu », qui plus est (et ce n’est certes pas peu !), de bien des choses… _

avec lenteur, il cherche les mots justes

_ oh que oui ! (c’est aussi la « douceur » du débit de son ami, un autre immense écrivain, l’israélien Aharon Appelfeld, l’auteur du si puissant « Histoire d’une vie« ) _,

ses yeux se perdent dans le vague :

Ça ne sert à rien de raconter les camps. Ca n’intéresse personne. Les détails, ça n’intéresse personne. Il vaut mieux essayer de raconter ce dont on ne se souvient pas. C’est beaucoup plus intéressant”.

Il se gratte le haut du crâne du bout de ses ongles jaunis par la cigarette, lentement, minutieusement, pour se donner le temps de la réflexion.

Par exemple dans « Kaddish« 

_ ou dans « Être sans destin » ? le conseiller politique pondeur de livres mêle décidément tout !!! _,

j’ai essayé de raconter les vingt premières minutes de mon arrivée à Dachau (re-re-sic)

_ il n’a pas pu dire « Dachau« , vu qu’il n’y est, de fait, pas « passé » en 44 ! Déjà, Auschwitz-Birkenau, Buchenwald, Zeitz, c’était « beaucoup » ; surtout en ayant manqué de ne pas en revenir du tout !!! _

et qu’il y a assez peu de chance que ce soit sa langue à lui qui,

sur un tel « point » (ou « détail » : qu’on en juge !),

ait pu « fourcher »… ;

ou alors, mieux encore, l’exquise infinie délicatesse d’Imre Kertész

ne relève pas la bévue _ ou un simple lapsus linguæ ? _ du « conseiller de Matignon »,

et reprend son (malencontreux) mot de « Dachau » :

« Dachau, Auschwitz, Buchenwald, Zeitz », le distinguo est peut-être un peu trop subtil quand le temps presse, et qu’on ne peut pas se permettre d’abuser de ce temps si précieux (des politiques : la scène est à Matignon, auprès du premier ministre !) pour vraiment EX-PLIQUER (= DÉ-TAILLER) …

et, surtout, quand tout cela a été si bien « détaillé » _ en effet! _ déjà dans les livres publiés (et vendus à certains milliers, voire millions, d’exemplaires de par le monde) de l’auteur (et « prix Nobel de littérature ») ;

il n’empêche : affirmer ainsi sans complexes

_ et écrire, et publier : n’ont-ils donc pas de « relecteur » chez Grasset ? _

que Kertész, « dans ses textes » _ étrange mot choisi _, « ne parle pas des camps« ,

ne manque pas d’air !!! :

« les vingt minutes »

_ je reprends la citation prêtée à Imre Kertész à l’Hôtel Matignon _

de « l’arrivée » sur la « rampe », et de la « sélection » : il n’y en avait pas à Dachau, qui n’était pas un camp d'(immédiate) extermination, la nuance a encore son importance, cher conseiller d’un premier ministre ! _

que je ne me rappelle pas, que je ne veux pas me rappeler, c’est ça qui est intéressant” (pp. 246 – 247) » :

quelle infinie délicatesse, à mille lieues de la moindre lourdeur, que d’attribuer la force de cette écriture de « vérité » la plus terrible,

à l’effort de la seule reconstruction (de l’expérience éprouvée)

du « génie » _ littéraire et existentiel (= « æsthétique » et « poiétique« ) _ de l' »imagination »…

Ne surtout pas se méprendre à ce qui fait _ rien moins ! _ le « génie » d’implacable « traqueur de vérité » de Kertész !..

Et pourquoi il choisit l’écriture romanesque plutôt que le témoignage de « Mémoires » et d’autobiographie _ même s’il s’y adonne aussi, mais autrement (cf « Un autre : chronique d’une métamorphose« )…

Et c’est là que se trouve la puissance magnifique de vérité

_ et qui marque profondément quand le lecteur (authentique, si je puis dire) l’a vraiment ressentie _

d’Imre Kertész, qui a mis tant de temps,

avant de passer à l’écriture,

et puis encore après

(dans ses divers démêlés _ politico-idéologiques _ pour parvenir à se faire enfin publier _ et sans trop de censure : cf le superbe de force aussi « Le Refus« ) ;

qui a mis tant de temps, donc, à se faire un peu comprendre d’autrui :

qu’on relise, dans « Être sans destin« , la scène _ quasi terminale _ du retour (en son ancien « chez lui ») de « Geörgy Köves« ,

après la longue marche de la mort, en 1945,

à Budapest,

et l’impossibilité de se faire proprement « comprendre » des propres vieux voisins juifs de ses parents :

les « Steiner » et « Fleischmann« , aux pages 348 à 359 de « Être sans destin« …

Même l’onction et l’aura du prix Nobel ne suffisent pas à lever toutes les incompréhensions, surdités, cécités, insensibilités des anesthésiés (et abrutis de propagandes et publicités) que nous, lecteurs et non-lecteurs, sommes…

Pierre Assouline, quant à lui, en son blog, en reste là

_ je veux dire à ces deux extraits « nus » _,

sans le moindre ajout de commentaire : est-ce, à son tour, par délicatesse ?..


Ensuite, les lecteurs du blog, eux,

« se déchaînent »

(dans le déballage de leur ego) ;

mais presque pas un seul

_ à part « Christiane » qui, pour toute remarque, cite un des plus beaux passages de « Kaddish » :

celui où « monsieur l’instituteur » (page 53)

« rend » à György, malade, sur un brancard,

sa « portion de nourriture froide« ,

vitale _

ne s’attache à Imre Kertész _ cet immense auteur !!! _ ;
ni ne relève l’impensable « bévue » du politique pondeur du livre _ vite fait, mal fait _ ;
lequel (pondeur du livre susdit : dispensable…)
ne « sait » visiblement pas

parce que, tout simplement, il n’a probablement pas lu un seul livre entier de Kertész
_ et pas rien qu' »un texte« ,

ainsi qu’un peu curieusement cela est dit,

un « extrait »,

un « résumé » (ou digest)  de livre _ ;

tout ce qu’il « sait »,
_ et ce n’est pas là « savoir » !
rien qu’une « ombre » d’opinion, de croyance,

une « rumeur »

(= ce qui se véhicule, circule, et se ramasse et propage et perpétue « dans les dîners en ville »,

« dans les salons où on cause »…) _ ;

tout ce qu’il « sait », donc,

c’est la « réputation » que véhicule la « rumeur » :

« Kertész revient des « camps » !..«  ;
qu’il en a « réchappé » ! ; qu’il est

_ définitivement : on point de le définir et déterminer, à soi seul, par cette « marque » indélébile

tel le nombre inscrit par tatouage »définitif »

sur les « sélectionnés » du « bon côté »

(pas « le plus important, à droite » ; mais celui « à gauche, le plus petit et en quelque sorte le plus plaisant »

_ ce sont les expressions de la page 119 d’ « Être sans destin« )

à Auschwitz ; pas ceux qui filaient directement vers les

pseudo (on s’en rend compte trop tard pour en sortir _ « s’en sortir ») douches

et, en fait, les cheminées (et le ciel, via les nuages, « les merveilleux nuages« ,

ainsi que le reprend joliment Sagan

du beau spleen baudelairien _ ;

qu’il « est », donc (lui, le prix Nobel de littérature Kertész

_ autre « marque » dûment estampillée, mais « culturellement »,

dirait Michel Deguy _

invité ce jour-là de l’hôte de l’Hôtel Matignon)

« un rescapé » !..

« Dachau » fera donc ici l’affaire  ;

et Dachau,
ou ailleurs,
ce n’est là,
comme dirait l’autre _ politique, encore ! _
qu’un « détail » (de l’Histoire) ;

ainsi que de cette « petite histoire » (= anecdote) -ci,

rapportée

dans ce petit « non-livre »-ci… ;

lequel, pondeur du livre donc, ne sait visiblement _ visiblement pour assez peu de monde, cependant _ pas
que Kertész n’est pas « passé » par Dachau,
mais par la plaque tournante (le temps _ même pas deux secondes, est-il dit dans « Etre sans destin » _ de la « sélection ») d’Auschwitz-Birkenau (avant de reprendre un autre train pour…),
Buchenwald, surtout _ en terme de « durée » de « séjours » : deux fois _
et, accessoirement (entre les deux « séjours » à Buchenwald), le « camp » (de travail) annexe de Zeitz

pour lequel lire, surtout, « Le Chercheur de traces »

_ cf donc (et lire de toute urgence !!!) les plus qu’admirables « Etre sans destin« ,

« Le Chercheur de traces« 

(repris dans « Le Drapeau anglais » : peut-être, ce « Le Chercheur de traces« , le plus fort de tous !…)

et « Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas«  ;

Lire aussi l’admirable « Liquidation« ,

qui ne traite pas, lui, des « souvenirs-cauchemars » des « camps »,

mais de ce qui ne parvient pas à passer de tout cela dans le monde hyper-technologisé d’aujourd’hui

et que Kertész résume, d’un seul mot : « Auschwitz« 

avec des guillemets : mais lui _ passé par cette « case »-là _ en a le droit !

Lire à ce propos,

et dans une même foulée si possible,

le dyptique « Kaddish » et « Liquidation »

(dont le « héros-victime » est le percutantissime personnage de « B. »),

quand il

_ l’auteur, par le biais de ce « B.« -là _

« essaie » de se faire si peu que ce soit comprendre (des lecteurs) : c’est donc bien difficile !

et des politiques en toute première ligne ;

eux qui se croient du pouvoir…

Tous ces « titres » d’Imre Kertész publiés par Actes-Sud

et repris, la plupart, par Babel

constituent des indispensables
tant « sur » le XXème siècle ;
que « sur » ce que j’oserai appeler « ce qui dure d’Auschwitz »…


Quant aux réactions des lecteurs du blog de Pierre Assouline,

enfin,

elles sont confondantes d' »à côté de la plaque » : ils n’ont, donc, pas (encore ; ou pas vraiment !) lu Kertész…

Bref,
ce monde-ci
(soit, le nôtre, commun _ ou quasi…) comme il va…

Titus Curiosus, ce 19 août 2008

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