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Accéder au merveilleux des opéras de Lully : par le DVD ou le CD _ les exemples de l’Isis et Phaéton de Jean-Baptiste Lully par Christophe Rousset et Vincent Dumestre…

20nov

La tragédie lyrique _ ou le principal de l’opéra baroque à la française aux XVIIème et XVIIIème siècles _

est bien moins populaire

que ne le devint très vite l’opéra italien

_ destinée, que cette tragédie lyrique était, en priorité à l’Académie Royale de Musique, et au Roi,

avec ses très puissants enjeux idéologiques… (cf ici la passionnante très significative Épître à M. de Nyert, sur l’opéra de La Fontaine, en 1677 ;

et l’usage que j’en ai fait dans le livret du CD Un Portrait musical de Jean de La Fontaine, paru en 1996 chez EMI, pour Hugo Reyne et La Simphonie du Marais ;

Jean-de-la-fontaine,-un-portrait-musical-:-[airs,-chansons,-livrets-d'opéra,-lettres-et-écrits-sur-la-musique-de-La-Fontaine]

voir mon article récent du 13 mars 2019  ) _ ;

et tout spécialement pour le mélomane du XXIème siècle

y accédant.

Alors que dès ses débuts, à Venise, l’opéra italien s’adressait, lui, à un bien plus large public : à séduire, très vite _ dans l’instant ! _, tout particulièrement par la virtuosité de l’art des chanteurs _ et non la tendresse (à fondre de plaisir) du discours, et sa mise en musique…

D’où la relative rareté des enregistrements discographiques de l’opéra français des XVIIème et XVIIIéme siècle ;

sans compter celle, déjà, de leurs productions scéniques

d’où la prévalence discographique (comme à la scène), aujourd’hui, de récitals-florilèges d’airs, aux dépens de réalisations d’opéras entiers.

La comparaison

de mon expérience ces deux jours

de l’écoute de l’Isis de Lully (de 1677)

dans la réalisation, au CD, de Christophe Rousset (et ses Talens lyriques)

_ soit le double CD Aparté AP 216 _,

et de la vision du Phaéton de Lully (de 1683)

dans la réalisation, au CD et au DVD, de Vincent Dumestre (et son Poème harmonique) et Benjamin Lazar,

ainsi que le chœur et l’orchestre musicÆterna

_ soit le double CD + le DVD Château de Versailles Spectacles CVS 015 _,

me paraît riche d’enseignements quant à la réceptivité-réception des œuvres

autrement qu’à la scène…

Je suis frappé d’abord par l’importance du livret _ de Quinault : quelles magnifiques réussites !

Philippe Quinault : Paris, 3 juin 1635 – Paris, 26 novembre 1688 _

par rapport à la musique elle-même ;

il n’est que de comparer leur importance respective dans l’œuvre de Lully

avec les places respectives des paroles et de la musique dans les œuvres de Rameau,

presque un demi-siècle plus tard _ Armide et Acis et Galatée de Lully furent créés en 1686 (le 15 février, pour Armide, et le 6 septembre 1686, pour Acis et Galatée) ; et d’Achille et Polyxène, Lully (qui meurt le 22 mars 1687) n’a composé que le premier acte ; c’est l’excellent Pascal Collasse, son secrétaire, qui a, en effet, terminé l’œuvre, qui fut créée le 7 novembre 1687… ;

alors que Les Indes galantes de Jean-Philippe Rameau (1683 – 1764) furent créées à l’Académie Royale de Musique le 1er octobre 1733 ; soit 46 ans après la disparition de Lully.


Cependant l’œuvre de Lully a considérablement marqué la tradition française de l’opéra, au-delà même des premiers soubresauts de la Querelle des Bouffons (1752 – 1754) ;

de même que les livrets de Quinault, et plus longtemps encore, tout au long du XVIIIème siécle

_ cf sur le site de Res Musica l’article (du 14 mai 2014) de Françoise Ferrand Le Livret d’opéra en France au XVIIIème siècle à propos de l’ouvrage majeur et passionnant de Béatrice Didier Le Livret d’opéra en France au XVIIIème siècle (Voltaire Foundation), paru le 21 janvier 2013 ;

et la place qu’y occupe Quinault…

Lully, Quinault, Rameau : Quand l’Europe parlait Français,

selon le titre du beau livre de Marc Fumaroli, dont la première édition (De Fallois) est parue le 23 octobre 2001.

Tout un immense fond culturel capital !

Et aux enjeux ô combien essentiels aujourd’hui…

D’autre part et enfin,

et peut-être surtout,

dès son origine, l’opéra n’est pas qu’à entendre et écouter, mais aussi à voir et regarder

par des spectateurs auxquels il s’adresse

et cherche à enchanter :

c’est un spectacle total !

D’où l’intérêt et l’avantage du DVD sur le CD ;

à la condition, bien sûr, et assez difficile à respecter, trouver, obtenir

_ au DVD comme à la scène : sinon, le résultat est abominable ! _

que le rendu de l’imageet du spectacle sur la scène, déjà _ trahisse le moins possible,

mais au contraire serve au mieux

_ et cf ici, bien sûr, les enchantements des mises en scène merveilleuses de Benjamin Lazar _,

ce qu’avait été la beauté _ et même le merveilleux ; et ce facteur est même crucial ! _ du spectacle

désirée par le compositeur… 

Ce mercredi 20 novembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Excellent Adrien Mabire, et sa Guilde des Mercenaires…

04oct

Le superbe CD _ Alpha 438 _ Anamorfosi

du Poème Harmonique et Vincent Dumestre

est tout spécialement éclairé

par le cornet magique d’Adrien Mabire !

J’avais été déjà subjugué

et  enthousiasmé

par le talent de ce merveilleux musicien

ensorceleur

en son CD Mottetti e Canzoni Virtuose

_ le CD Encelade ECL 1703 ;

cf mon article du 20 mai dernier : _ ;

mais aussi en un CD précédent de son très bel Ensemble

La Guilde des Mercenaires :

le CD Encelade ECL 1501, Giovanni Bassano _ Ricercare per strumenti insieme.


Un insolent étourdissant talent : à suivre…

Et en un répertoire superbe :

de la fin de la Renaissance aux premier Baroque,

en Italie…

Ce vendredi 4 octobre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

De splendides « Anamorfosi » romaines du Poème harmonique

02oct

Avec son CD Anamorfosi

_ le CD Alpha 438 _,

Vincent Dumestre et son Poème harmonique

nous offrent un splendide récital baroque Romain

_ mais aussi mâtiné d’un rayonnant et exultant monteverdisme…


Ce mercredi 2 octobre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

La Majesté louis-quatorzième de Michel-Richard de Lalande, par le Poème Harmonique

12avr

Ces derniers temps, la musique françaisse du XVIIéme siècle _ et du XVIIéme un peu prolongé encore… _ revient charmer un peu plus nos oreilles et notre goût…

Ainsi aujourd’hui ce superbe CD Delalande, versant musique religieuse,

que viennent nous offrir les musiciens du Poème Harmonique, les chanteurs de l’Ensemble Aedes, et quatre chanteurs solistes, Emmanuelle De Negri, Dagmar Saskova, Cyril Auvity & André Morsch, sous la direction de Vincent Dumestre :

un CD Alpha 968, intitulé « Majesté« ,

en un programme de trois grands Motets « pour le Roi Soleil » : Deitatis majestatem, Ecce nunc bénédicite, et Te Deum.

Ce jeudi 12 avril 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

P. s. :

ce samedi 19 mai, un excellent article sur ce CD Majesté de Lalande du Poème Harmonique de Vincent Dumestre,

sur le site de Res Musica, par Cécile Glaenzer :

LALANDE PAR VINCENT DUMESTRE : FERVEUR DU GRAND MOTET VERSAILLAIS

Majesté. Michel-Richard de Lalande (1657-1726) : Grands motets Deitatis majestatem, Ecce nunc benedicite et Te Deum. Emmanuelle de Negri, Dagmar Šašková, Sean Clayton, Cyril Auvity, André Morsch, Ensemble Aedes (Mathieu Romano), Le Poème Harmonique, direction : Vincent Dumestre. 1 CD Alpha-Classics. Enregistré en mai 2017 à la chapelle du château de Versailles. Livret français, anglais, allemand. Durée: 74:32

Après avoir enregistré les Te Deum de Lully et Charpentier, Vincent Dumestre est de retour à la Chapelle Royale de Versailles pour nous donner à entendre trois grands motets de Lalande dans le lieu même où ils ont été entendus à l’époque.

 

majesté_lalande

 

 

 

 

 

 

 

 

Nommé en 1683 à la Chapelle Royale, Michel-Richard de Lalande compose soixante-dix-sept grands motets _ pas moins ! _ pendant les quarante ans qu’il passe au service du roi, ce qui fait de lui le maître du genre _ oui _ et porte haut sa réputation jusqu’à la fin de l’Ancien Régime _ en effet : ses œuvres continueront d’être données à la Chapelle royale de Versailles ; ainsi qu’au Concert spirituel. Compositeur favori du roi _ oui _, il renouvelle l’écriture orchestrale de Lully _ oui _ en mettant en valeur des instruments solistes au sein de ses œuvres chorales. L’office royal quotidien se déroulait selon un rite immuable, destiné à magnifier la présence du monarque _ c’est cela _ : pendant qu’une messe basse était dite à l’autel _ en bas _, les musiciens de la Chapelle exécutaient des motets sur la tribune _ en haut _ face au roi.

Les grands motets avec symphonie donnent une véritable image sonore de la majesté des lieux et de l’instant _ oui _, le plus somptueux de tous étant le Te Deum, qui souligne avec éclat les plus grandes réjouissances de la vie de la cour. Le Te Deum de Lalande, composé en 1684 et plusieurs fois remanié _ c’est à noter _, est celui qui sera le plus joué _ oui _ à Versailles, à Paris et dans toute la France jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, passant de l’église au Concert Spirituel où il fut donné plus de trente fois _ pas moins : c’est dire…

Pour cet enregistrement, Vincent Dumestre a réuni l’orchestre du Poème Harmonique en grand effectif, l’excellent ensemble vocal Aedes de Mathieu Romano, et Emmanuelle de Negri, Dagmar Šašková, Sean Clayton, Cyril Auvity et André Morsch, cinq des meilleurs solistes vocaux du moment. Le résultat sonore est d’une grande plénitude _ parfaitement adéquate à l’esprit de ces œuvres _ : petit chœur de solistes, grand chœur et symphonie instrumentale alternent en une magnifique fresque où les affects du textes _ voilà _ sont parfaitement soulignés _ comme il leur convient. À remarquer, l’accompagnement judicieux du basson _ oui _, très présent tout au long du programme et particulièrement expressif dans l‘Aeternae fac cum sanctis du Te Deum. Dans le deuxième motet, Ecce nunc benedicite, deux chœurs jubilatoires _ oui _ encadrent un émouvant récit _ oui _ des solistes souligné par les instruments. Ici encore, le basson fait merveille _ voilà. La version du Te Deum choisie par Vincent Dumestre s’appuie sur un manuscrit de Lalande où chaque section est précisément minutée _ un document en cela très précieux ! _, ce qui donne un renseignement précieux _ oui ! _ sur les tempi de l’époque.

Un disque qui fera date _ oui _ dans le paysage du grand motet versaillais _ un genre très singulier en toute l’Europe _ et qui porte bien son titre : Majesté.

Un merveilleux CD « Bach à Glauchau », par L’Autre Monde, de Jean-Paul Combet

15mar

Voici maintenant vingt ans

que Jean-Paul Combet nous donne _ désormais un peu plus au compte-gouttes… _ de vraiment merveilleux CDs,

dont il a, donc, initié l’aventure en créant en 1998 Alpha-Music Productions,

avec cette révélation extraordinaire et bouleversante

que fut le CD Alpha 001

du Poème Harmonique de Vincent Dumestre,

avec la magnifique Guillemette Laurens :

Le Musiche de Bellerofonte Castaldi :

Le Musiche di Bellerofonte Castaldi

 

Les doigts de fée pour bâtir de A à Z des disques absolument parfaits,

ainsi que le flair infaillible pour repérer avant d’autres les meilleurs talents _ présents et à venir _ d’interprétation de la musique,

et avec, surtout, les plus hautes exigences de justesse artistique,

de ce magique sourcier de musique, au disque ou au concert

notamment lors des sessions de sa magnifique Académie Bach, à Arques-la-Bataille, en Normandie (près de Dieppe) _

qu’est mon ami Jean-Paul Combet

poursuivent désormais l’aventure discographique sous son nouveau label L’Autre Monde ;

et viennent de nous donner, à nouveau, un magique somptueux CD :

un « Bach à Glauchau« 

_ « une petite ville de Saxe de 23 000 âmes à l’Est de l’Allemagne, à égale distance de Dresde et de Leipzig« , selon la phrase qui ouvre le texte de Jean-Paul Combet lui-même à l’ouverture du livret de ce CD LAM5, de L’Autre Monde _,

par les organistes Florence Rousseau et Loïc Georgeault,

sur l’orgue historique Gottfried Silbermann de Glauchau (de 1730).

Johann Sebastian Bach (1685-1750) et Gottfried Silbermann (1683-1753)

« étaient exactement contemporains l’un de l’autre, et leurs activités respectives se déroulèrent sur le même territoire« .

En l’état actuel de la découverte

ainsi que de la connaissance des archives

concernant Bach comme Silbermann,

une seule archive est attestée d’une « rencontre entre les deux hommes » :

« à l’occasion de la réception du nouvel orgue de Naumburg,

construit par un ancien élève de Silbermann, Zacharias Hildebrandt« .

Jean-Paul Combet poursuit alors :

« Quoi qu’il en soit, l’auditeur du XXI e siècle ne peut qu’être touché par l’extraordinaire proximité qui s’établit entre l’écriture de Bach et les sonorités propres aux orgues de Gottfried Silbermann.

Un équilibre miraculeux, dans lequel le discours musical est parfaitement porté par des instruments éloquents, poétiques, chantants et majestueux « .


Pour conclure :

« C’est sans doute cet équilibre, magnifié par l’orgue de Glauchau, qui a séduit Florence Rousseau et Loïc Georgeault,

et leur a inspiré un choix de pièces témoignant de la portée spirituelle _ et c’est en effet capital _ du langage musical de Bach » _ qui défie l’ineffable. 

BACH À GLAUCHAU, Liebster Jesu, Wir sind hier

Avis aux oreilles curieuses et les plus exigeantes musicalement !!!

Ce jeudi 15 mars 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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