Posts Tagged ‘leçons

En revenant méditer, avec un peu de recul, sur le passionnant, très riche et très fluide, entretien que j’ai eu la chance de mener le 25 mars dernier avec un interlocuteur de la qualité d’intelligence, de sensibilité et de culture tel que Karol Beffa…

10avr

Le visionnage attentif, à diverses reprises, du passionnant très riche et très fluide entretien que j’ai eu, sans public présent le 25 mars dernier, entre 13 et 14h sur la scène éclairée de la très vaste salle de la Station Ausone, obscure et très calme pour l’occasion, avec Karol Beffa, à propos de son déjà lui-même très riche et très clair livre de réflexion-méditation _ et commentaires extrêmement judicieux… _ « L’Autre XXe siècle musical » (aux Éditions Buchet-Chastel),

m’apporte, par divers _ et chaque fois plus nombreux _ infra-détails, qui, peu à peu, et uns à uns, adviennent ainsi, par surprise advenant _ par la grâce de l’incisif, généreux et tranchant, Kairos _ au regardeur-écouteur à chaque attentive nouvelle vision de la vidéo, à une prise de conscience, de nouveaux éléments de paroles _ mais aussi expressions du visage _ de Karol Beffa, qui viennent enrichir chaque fois un peu davantage ma propre réflexion _ in progress _ de regardeur, après avoir été un interlocuteur _ comme ce que vient offrir, aussi, au lecteur attentif la lecture attentionnée et méditative de la succession des lignes et pages d’un livre… _ ;

et c’est bien sûr là un des multiples avantages et ressources  _ et pas les moindres _ d’une telle archive vidéo ou podcastée, à consulter, en sa disponibilité présente, là, et conservée, afin de pouvoir, tout à loisir, y revenir méditer et approfondir, au calme fécond du silence propice à la méditation du chez soi, peu, ou un peu plus longtemps, après le feu d’artifice exaltant de l’échange improvisé sur le champ et à vif des paroles de l’exaltant entretien-conversation que nous avons eu ce 25 mars là en cette Station Ausone bordelaise…

Depuis cet entretien du 25 mars dernier

_ et auparavant, déjà, au fil de mes lectures et relectures successives de ce petit trésor judicieux que constitue ce si riche et très clair « L’Autre XXe siècle musical« ,

le 6 mars, à propos de l’admirable mélodie « Hôtel«  de Francis Poulenc, telle que la commente Karol Beffa, cet article-ci :  ;

puis le 22 mars, à propos de tout l’œuvre de Reynaldo Hahn abordée par le regard affuté, tant analytique que synthétique, de Karol Beffa, cet article-la : _,

j’ai déjà eu l’occasion, à plusieurs reprises déjà, de livrer, sur ce blog quotidien « En cherchant bien » dont en toute liberté je dispose, diverses infra-réflexions, dont voici les liens d’accès :

_ le 26 mars : 

_ le 27 mars : 

_ le 28 mars : 

_ le 30 mars : 

_ le 1er avril : 

_ et le 7 avril, afin de donner le lien à la vidéo de l’Entretien publiée et désormais accessible : 

Il me semble donc que la présente réflexion à mener sur ce que viennent m’apporter, sur le fond, les successifs visionnages de cette riche vidéo de notre Entretien du 25 mars dernier, doivent démarrer sur ce qui me semble constituer le projet de base de ce livre, « L’Autre XXe siècle musical« , de Karol Beffa, soit sa signification même, qui  me paraît être de lever urgemment quelques obstacles fâcheusement inhibiteurs d’une création musicale contemporaine bien plus ouverte et joyeuse, et heureuse ;

ainsi que le public auquel ce livre me semble destiné d’abord en priorité : celui de nouvelles générations de compositeurs jeunes, à encourager, stimuler dans (et à) la joie, et ouvrir à des créations bien plus ouvertes et décomplexées ; le public des mélomanes curieux et ouverts (et hédonistes), lui, venant immédiatement en second…

Il s’agissait donc pour Karol Beffa, et c’est parfaitement explicite, de corriger la partialité, le sectarisme et les terribles injustices de la doxa dominante en matière d’histoire de la musique du XXe siècle _ cf le « La Musique du XXe siècle » publié en 1992, et constamment republié depuis, dont Karol Beffa a eu entre les mains un exemplaire en 1997, à l’âge de 24 ans… _, caractérisée par une conception adornienne de l’Histoire même _ héritée par Adorno de Hegel _et de la discipline qui en rend compte _ ici pour la musique _, l’histoire d’un irréversible et nécessaire uniforme progrès _ ici en l’occurrence musical… _, qui, par ses accents péremptoires _ pire qu’intimidants : carrément castrateurs ! _, rejette impitoyablement aux poubelle de l’Histoire tout ce qui ose s’écarter de la voie magistrale impériale _  et voie unique de l’Avenir _ vers toujours davantage de la radicalité idéale affirmée triomphante par ces idéologues sectateurs, coupant sans pitié les moindres rejets s’écartant du tronc unique, comme constituant de vaines pièces stériles, hors de la voie unique de la glorieuse postérité à venir…

Et c’est donc aussi en tant que lui-même compositeur en voie d’oser créer sa propre musique, œuvre après œuvre, comme improvisation après improvisation, à la recherche de sa propre singularité musicale, qui apprend à oser aussi faire son miel _ par naturelle hybridation joyeuse _, via un formidable appétit de curiosité et ouverture à toutes les musiques disponibles, de très multiples et très divers riches éléments de compositeurs très variés, dans le passé comme dans le présent de la musique, et ici et là, de par le monde, par tranfiguration de tout cela, ludiquement et joyeusement _ à la façon de l’évidence la plus naturelle et bondissante d’un Mozart… _, que s’adresse aussi à lui-même ici Karol Beffa, de tels encouragements à oser créer avec toujours plus d’ouverture et plus de confiance et de joie…

 

Et il me semble que, à cet égard, le chapitre consacré à Nadia Boulanger _ aux pages 93 à 123 _ fonctionne dans le livre comme l’avertissement d’un écueil _ démesurément et à tort intimidant et carrément castrateur, au final, dans le cas malheureux de Nadia Boulanger, qui cessa de composer en 1920, elle n’avait pas 32 ans…  _ à éviter et surmonter pour ne pas se laisser abattre par un Idéal du Moi – Sur-Moi par trop inhibiteur d’œuvre propre et singulière _ vaillance et courage (versus paresse et lâcheté) étant les conditions nécessaires de la sortie, même une fois devenu adulte par l’âge, de l’état de minorité réductrice, ainsi que l’affirmait splendidement Kant en ouverture de son indispensable « Qu’est-ce que les Lumières ?« 

Tout créateur _ y compris de (et en) sa propre existence d’humain, au quotidien des jours _ doit, outre la vaillance au travail et son patient artisanat _ à la Ravel _ apprendre le courage d’oser !

De même, inversement, le chapitre consacré aux Minimalistes américains, Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, John Adams _ aux pages 161 à 180 _, ainsi que, plus spécifiquement encore, celui, très détaillé _ aux pages 181 à 200 _, consacré à ce chef d’œuvre qu’est l' »El Dorado » de John Adams (en 1991), présentent des exemples pleinement positifs de créations _ américaines, donc, d’abord _ parfaitement et très heureusement décomplexées, et donc tout à fait encourageants, d’ouverture et d’hédonisme heureusement débridé et joyeux, pour sa propre œuvre à venir oser laisser naître, enfanter et former, et donner à partager, pour Karol Beffa lui-même en tant que compositeur, comme, aussi et surtout, pour les jeunes futurs compositeurs de l’assistance auxquels ses « Leçons » à l’École Normale Supérieure s’adressaient au départ _ et c’est sur la pirouette rieuse de cette note heureuse de joie musicale de création osée réaliser, qu’a été conclue, au montage, la vidéo de notre Entretien…

Et à plusieurs reprises j’ai pu percevoir ainsi, à divers re-visionnages de la vidéo, certains sourires rieurs de Karol Beffa…

À suivre…

Ce dimanche 10 avril 2022, Titus Curiosus, Francis Lippa

Ce que le philosopher aujourd’hui peut apprendre du philosopher des Stoïciens tardifs : Thomas Bénatouïl mardi prochain à la Librairie Mollat pour la seconde conférence de la saison 2009-2010 de la Société de Philosophie de Bordeaux

07nov

Mardi prochain, 10 novembre, les Salons Albert-Mollat de la rue Vital-Carles recevront Thomas Bénatouïl sur le sujet, passionnant, de « Peut-on encore être stoïcien ? A propos de la philosophie comme pratique« …

« Pourquoi s’intéresser aujourd’hui à Épictète et Marc Aurèle ? Après avoir présenté la spécificité des deux représentants les plus connus du stoïcisme par rapport aux autres philosophes de l’Antiquité, la conférence examinera dans quelle mesure leur conception pratique de la philosophie est toujours pertinente. Le retour actuel de la « philosophie comme manière de vivre » est-il fidèle au stoïcisme impérial ? et philosophiquement intéressant ? Thomas Bénatouïl donnera plusieurs raisons d’en douter _ ah ! ah ! _ et suggèrera une autre manière _ voilà… _ de faire usage du stoïcisme » _ passionnant !..

Nul doute que les travaux récents de Thomas Bénatouïl, « Les Stoïciens III _ Musonius, Épictète, Marc-Aurèle« , comme « Faire usage : la pratique du stoïcisme« , vont nous permettre, en cette occurrence et opportunité _ à ne pas laisser passer… _ de mieux nous _ chacun… _ confronter, grâce aux interrogations que cette conférence ne va pas manquer de susciter et provoquer, même _ on ne peut plus directement ! malicieusement même, peut-être… _, à ce que peut être (ou ne peut pas être : nous l’apprendrons surtout alors !..) l’activité de « philosopher » aujourd’hui, en regard (ou pas) à l’activité de « philosopher » des Stoïciens tardifs, et les plus célèbres (dont soient les écrits même nous ont été conservés et transmis _ c’est le cas du « Journal » personnel : « pour lui-même » ! de l’empereur Marc-Aurèle _ ; soient les pratiques, les conversations _ ou « entretiens« , voire « dialogues« … ; ou discours, ou simples paroles, sinon « leçons« _ nous ont été d’une quelconque façon, parfois tant bien que mal, « rapportés » par d’autres : disciples, élèves, admirateurs ou fidèles _ dans le cas d’Epictète ou de Musonius… La tradition philosophique faisant, à côté (et en plus) des chaos et violences de l’Histoire (peu avare à ces égards), ses « tris« …

Probablement Thomas Bénatouïl évoquera-t-il, au moins, les pistes tracées ces derniers temps, quant au sens même du « philosopher » lui-même dans les diverses Antiquités (gréco-latines, pour commencer…), par Pierre Hadot : auteur des « Exercices spirituels et philosophie antique » et d' »Apprendre à philosopher dans l’Antiquité » et « Introduction aux Pensées de Marc-Aurèle : la Citadelle intérieure » ; cf aussi ses entretiens « La Philosophie comme manière de vivre« , avec Jeannie Carlier et Arnold Ira Davidson…

Voici une appétissante et fort judicieuse présentation des travaux de Thomas Bénatouïl accessible sur le site des Agendas de Mollat.com :

Mardi 10 Novembre 2009 à 18h00 : Thomas Bénatouïl

Les derniers stoïciens…


Image manquante

Épictète (50-130) et Marc Aurèle (121-180) sont les derniers, mais les mieux connus, des Stoïciens de l’Antiquité _ avec Sénèque (vers 4 av. J.-C. – 65 apr. J.-C.)… Né vers 300 avant Jésus-Christ, le stoïcisme, fondé par Zénon de Kition à Chypre, a dominé la scène intellectuelle grecque puis romaine, influencé les idées sociales et politiques durant cinq siècles _ donnée factuelle à apprécier… Son enseignement repose sur une tripartition de la philosophie en physique, éthique et logique. Mais les ouvrages de la grande majorité des auteurs stoïciens ont été _ hélas _ perdus : on ne les connaît que par ce que d’autres auteurs rapportent _ voilà _ d’eux. Pour Épictète et Marc Aurèle, qui ont vécu aux Ier et IIe siècles après Jésus-Christ, leur pensée a été préservée _ jusqu’à nous _ grâce à des disciples _ oui _ qui ont mis par écrit leur enseignement (pour Épictète et Musonius) ou conservé (pour Marc Aurèle) le « journal philosophique » qu’il tenait et qui constitue l’une des œuvres littéraires et intellectuelles les plus singulières _ oui ! _ de l’histoire, non seulement parce que son auteur était l’empereur de Rome, mais aussi par son style _ admirable ! _ et son approche _ bousculante _ de la philosophie.

Le stoïcisme impérial est souvent réduit _ par la « tradition«  ou l’enseignement le plus courant _ soit à un résumé des premiers stoïciens _ seulement... _ ; soit à une philosophie purement éthique, qui aurait délaissé toute spéculation logique et cosmologique. En réalité, ces stoïciens-là se concentrent _ c’est une « focalisation » ! _ sur la dimension pratique et pédagogique de la philosophie _ voilà ! un besoin s’en faisant alors urgemment « sentir« Ils se demandent ce que signifie concrètement « être stoïcien » : s’agit-il seulement d’adhérer à certaines thèses ? S’agit-il aussi de les appliquer ? Comment les mettre en œuvre dans notre vie quotidienne ? Rares sont les philosophes, même dans l’Antiquité _ qu’en pense un Pierre Hadot ?.. _, qui traitent sérieusement des questions d’intendance intellectuelles !

Si Épictète et Marc Aurèle ne négligent pas les démonstrations des principes, ils montrent qu’elles ne suffisent pas. Et cela ne concerne pas seulement l’éthique. Comprendre la physique suppose de voir le monde à travers _ aussi _ ses principes. Maîtriser la logique exige d’appliquer ses règles, quel que soit le sujet _ cela menant forcément très loin… Ce dernier stoïcisme a influencé discrètement, mais de manière décisive, des auteurs aussi divers que Montaigne, Spinoza, Shaftesbury, Kant, Nietzsche, Deleuze ou Foucault _ voici des ouvertures passionnantes !..

Thomas Bénatouïl est maître de conférences à l’université de Nancy, spécialiste de philosophie antique, en particulier du stoïcisme. Il a publié « Le Scepticisme » (G-F, collection « Corpus« , 1997), « Matrix, machine philosophique » (2003, avec Alain Badiou, Élie During, Patrick Maniglier, David Rabouin et Jean-Pierre Zarader), « Faire usage : la pratique du stoïcisme » (2006) et « Les Stoïciens III _ Musonius, Epictète, Marc-Aurèle » (paru le 15 septembre 2009).

A mardi !

Ne manquez pas une « rencontre » passionnante : quand un (jeune) philosophe au travail vient jusqu’à vous

vous présenter l’état présent de sa recherche _ probe, exigeante, et on ne peut plus concrète par ses nécessaires « applications » pratiques !!!

Au fait,

quelle saveur a donc le « vivre » sans le « philosopher » ?..

Titus Curiosus, ce 7 novembre 2009

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur