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La première de deux révélations majeures dans le stupéfiant CD de « L’heure espagnole » de Maurice Ravel par François-Xavier Roth et Les Siècles : l’éclatantissime talent du ténor Julien Behr…

20juin

Dans mon article d’avant-hier 18 juin « « ,

je m’empressais de donner un lien à la magique vidéo (d’une durée de 3′ 21), captée lors de l’enregistrement du CD de cette « Heure espagnole » de Maurice Ravel et Franc-Nohain, sous la direction de François-Xavier Roth, dans le quintette vocal final de la dernière scène,

magistralement servie aussi par cinq chanteurs d’un exceptionnel talent : la  mezzo-soprano Isabelle Druet (Concepcion : l’épouse coquette de l’horloger Torquemada), le ténor Julien Behr (Gonzalve : le bachelier poète), le ténor Loïc Félix (Torquemada : le mari horloger), le baryton Thomas Dolié (Ramiro : le muletier) et la basse Jean Teitgen (Don Inigo Gomez : le banquier) ;

et sous la direction, aussi, du chef de chant Mathieu Pordoy

_ à comparer, et c’est bien intéressant, avec le podcast (d’une durée, cette fois, de 3′ 06) de l’interprétation, considérée jusqu’ici comme de référence, sous la direction de Lorin Maazel, en 1965, et avec les chanteurs Jane Berbié (Concepcion), Michel Sénéchal (Gonzalve), Jean Giraudeau (Torquemada), Gabriel Bacquier (Ramiro) et José Van Dam (Don Inigo Gomez) : excusez du peu !.. Il leur a seulement probablement manqué, ce jour-là, le petit plus, un rien, mais qui fait toute la différence, de la patte d’un chef de chant aussi génial, oui, que Mathieu Pordoy… Et ce peut bien être à pareille aune-là qu’on peut mesurer par ici (Roth) et par  (Maazel) le degré de qualité, poétique et proprement magique, oui, de  l’exceptionnel talent de Mathieu Pordoy…

Ma première révélation, pour ce jour, concerne le ténor Julien Behr,

dont j’apprécie le talent superlatif, tant de comédien que de chanteur, dans le rôle du bachelier poète Gonzalve ;

ansi que cela éclate merveilleusement en la superbe vidéo de ce magistral bouquet final…

Une miraculeuse leçon d’esprit _ français _ et d’intelligence _ la plus purement ravelienne… _ de comédie et de chant !

Il n’est que de comparer la prestation donnée en ce CD-ci, avec la qualité formidable de clarté et de vie _ elles sont exceptionnelles ! _avec les précédentes interprétations proposées, le plus souvent hélas bien confuses, et parfois même scolaires _ sans direction assez intelligente, ni fidèle à l’esprit si fin, et de Franc-Nohain, et de Maurice Ravel… _, jusqu’ici en la discographie ;

du moins celles qui figurent en ma discothèque personnelle :

_ celle dirigée par Manuel Rosenthal, en 1944 _ en un CD Ina Mémoire vive _ ;

_ celle dirigée par André Cluytens, en 1952 en un coffret Erato  _ ;

_ celle dirigée par Lorin Maazel, en 1965 _ en un double CD Warner _  ;

_ celle dirigée par Armin Jordan, en 1985 _ en un coffret Warner _  ;

_ et celle dirigée par Stéphane Denève en 2014 _ en un CD SWD Music.

Ce qui m’a incité à désirer très vivement approfondir ma connaissance des précédentes réalisations discographiques de cet excellentissime Julien Behr ;

comme, par exemple, son incarnation de Pelléas dans le « Pelléas et Mélisande » de Claude Debussy, sous la direction, déjà, de François-Xavier Roth, et avec Les S!ècles _ soit le triple CD Harmonia Mundi HMM 935352.54…

Mais aussi dans un récital d’airs français intitulé « Confidence« , soit le CD Alpha 401, paru en 2018 ;

que je suis allé, illico presto, commander à mon disquaire préféré…

Surtout quand je me suis aperçu qu’y figurait, tout au final de ce récital, une sublime interprétation _ l’écouter ici  ; ou bien la regarder _ de la chanson de Charles Trénet, en 1936, « Vous qui passez sans me voir« …

La chanson préférée de ma mère (11 février 1918 – 27 octobre 2018)…

Et demain, je développerai ma seconde révélation majeure, et cruciale !, d’après cette sublime vidéo du quintette vocal final de cette « Heure espagnole« , si magnifiquement dirigée en ee magistral CD…

Ce mardi 20 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Lili Kraus, ou la « perfection qui désigne ce qu’est le style même de la musique de Mozart »…

13sept

Sous le titre de  »La grande Lili« ,

ce dimanche, Jean-Charles Hoffelé, en son site Discophilia,

fait l’éloge de la perfection mozartienne _ qui fait grand bien ! _ de Lili Kraus :

« une perfection qui désigne ce qu’est le style même de la musique de Mozart« , conclut-il, excellemment, son article,

à propos du CD St-Laurent Studio YSLT-940,

consacré à 2 Concertos _ et une sonate : la sonate n°12 en Fa majeur, K. 332 _ de Mozart,

le n°9, en Mi bémol majeur, K. 271, dit Jeune homme, et le n°12, en La majeur, K. 414,

avec Jean Fournet et Manuel Rosenthal…

Voici donc cet article mozartissime :

LA GRANDE LILI

À la fin, elle qui jouait Bartók et Beethoven, Mozart lui aura été mieux que son compositeur chéri, un autre soi-même _ probablement : elle le vivait… _, et ses Concertos enregistrés modestement à Vienne, avec un orchestre modeste et un chef modeste, le pain quotidien.

D’ailleurs qu’une formation symphonique l’invitât, ce serait Mozart, toujours, et ce dès les années cinquante alors qu’à Paris l’étiquette blanche des Discophiles Français l’avait établi mozartienne absolue, seule à son piano, ou avec ses camarades viennois, Boskowsky et Huebner.

Son Jeunehomme sans façon _ voilà _ rappelle qu’elle jouait Mozart avec fièvre, en grand déploiement (et toujours en aussi beau son, précis, porté loin, comme celui d’une voix bien placée et naturellement expressive) _ voilà. Rien ne s’y force, tout y rayonne _ comme il se doit ! _, rien ne s’y cherche, tout au contraire est trouvé _ voilà, voilà ! _, le giocoso de l’Allegro, la mélancolie douloureuse de l’Andantino, et les espiègleries du Finale où les doigts volent.



Et comme Fournet lui accompagne cela!, réglant l’orchestre au cordeau, ce que ne fera pas Rosenthal pour le la majeur, plus distant, plus propre, mais peu importe, qu’elle entre seulement et dès les premières notes c’est elle qui dirige, emportant l’œuvre au grand air, en faisant une sérénade, et des plus vives.

Au final Rosenthal se rattrapera, faisant danser son orchestre lui aussi, et Lili d’y caracoler, l’air de rien, sous un crinoline de traits, merveille !, que prolonge encore une Sonate en fa majeur confiée aux micros de la Radio Nationale, tendre et impérieuse à la fois _ voilà _, jouées avec des ombres, des accents, des contre-chants qui semblent venir d’un autre temps et pourtant si classiques, si mesurés, une perfection qui désigne ce qu’est le style même _ oui _ de la musique de Mozart.

LE DISQUE DU JOUR

Lili Kraus Edition – Vol. 1

Wolfgang Amadeus Mozart(1756-1791)


Concerto pour piano et orchestre No. 9 en mi bémol majeur, K. 271
« Jeunehomme »

Concerto pour piano et orchestre No. 12 en la majeur, K.414/385p
Sonate pour clavier No. 12 en fa majeur, K. 332

Lili Kraus, piano
Orchestre National de la R.T.F
Jean Fournet, direction (K. 271)
Manuel Rosenthal, direction (K. 414)

Un album du label St-Laurent Studio YSLT-940

Photo à la une : la pianiste Lili Kraus – Photo : © DR


De cette si simple merveilleuse évidence

_ de très grand art, mais parfaitement discret, forcément, en sa jubilation rayonnante _

merci, madame…

Ce dimanche 13 septembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Marcel Marnat présente son indispensable livre d’Entretiens avec Manuel Rosenthal à propos de Maurice Ravel

11mai

Ce samedi matin, à 7 heures 30,

en l’émission Sous la Couverture de Philippe Venturini,

sur l’antenne de France-Musique,

très grand plaisir d’écouter Marcel Marnat

présenter la ré-édition, aux Éditions Fario

_ après l’édition de 1995 aux Éditions Hazan _,

de son superbe _ et important : esssentiel ! Indispensable !!! _ livre d’Entretiens avec Manuel Rosenthal,

intitulé Maurice Ravel _ Souvenirs recueillis par Marcel Marnat.

Une infinie justesse de Manuel Rosenthal

_ par exemple, la mise en valeur de la tendresse de Maurice Ravel : Tendresse constitue tout un chapitre, pages 165 à 173 _ ;

qui m’a personnellement rappelé l’incroyable émotion éprouvée

en l’église Saint-Vincent de Ciboure,

de l’avoir entendu in vivo diriger L’Enfant et les Sortilèges,

ce chef d’œuvre de Maurice Ravel et Colette…


Leur lecture,

comme on peut s’en douter,

est absolument passionnante !

C’est, d’une part, le Maurice Ravel public et le musicien célèbre que dévoilent ces Souvenirs de son élève et ami Manuel Rosenthal : ses compositeurs de prédilection (Mozart, Weber, Schumann, Bellini, Chopin), son souci du monde, sa compassion, ses inclinaisons politiques (il fut proche de Léon Blum), ses amitiés, ses admirations (Rimski-Korsakoff, Puccini, Massenet), ses relations avec ses maîtres ou avec de grands musiciens contemporains (Fauré, Debussy, Stravinsky) ainsi qu’avec ses interprètes et ses disciples. Mais c’est aussi l’intimité de l’homme _ oui : un homme si pudique et discret, qui réservait à la seule musique l’expression de ses sentiments _ qui est longuement évoquée, son style de vie, son extrême sensibilité à la beauté des femmes, sa prétendue chasteté et son goût pour l’argot militaire, ses insomnies, ses habitudes alimentaires, son engagement lors de la guerre 14-18, son refus de la Légion d’honneur, son goût pour la langue basque. Ravel apparait dans sa maison de Montfort-Lamaury, auprès de sa gouvernante _ Marie Reveleau (1871 – 1952), sa gouvernante au Belvédère, à Montfort-l’Amaury de 1921 à 1937 _, de ses amis, hommes et femmes, ou dans sa solitude de lecteur. Il est enfin et surtout question de l’œuvre, de ses influences, du théâtre, de la différence _ très éclairante _ entre orchestration et instrumentation… Un chapitre entier est consacré à la Sonate pour violon et piano. Un autre concerne L’Enfant et les sortilèges. Suit une lettre de Ravel déterminante au sujet des déclarations de la « Ligue Nationale pour la Défense de la Musique Française » auxquelles il s’oppose. Le livre s’achève avec la rare et fameuse Esquisse autobiographique rédigée par Maurice Ravel.

Ce samedi 11 mai 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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