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Des « Sonates & Partitas » de Johann-Sebastian Bach aux « Sonates » de Mieczyslaw Weinberg : le très beau voyage du violoncelle seul de Mario Brunello, pour une musique de tendre et bouleversante intimité de Mieczyslaw Weinberg…

28mar

Des « 3 Sonates & 3 Partitas » BWV 1001 à 1006 de Johann-Sebastian Bach (1685 – 1750) _ cf mes articles «  » et «  » des 16 et 25 mars 2023 _,

aux « 4 Sonates » Op. 72, Op. 121, Op. 106 et Op. 140 bis, de Mieczyslaw Weinberg (Varsovie, 8 décembre 1919 – Moscou, 26 février 1996) :

tel est le magnifique et saisissant voyage musical et discographique auquel nous convie ce mois de mars 2024 le subtil et tendre violoncelle seul de Mario Brunello _ né à Castelfranco-Veneto le 21 octobre 1960 _ en son parcours pour le label Arcana,

le menant, du double CD « Johann-Sebastian Bach – Sonatas & Partitas for solo violoncello piccolo » Arcana A 469 _ enregistré à Castelfranco-Veneto du 1er au 3, puis du 20 au 22 octobre 2018 _ au CD « Mieczyslaw Weinberg – The Four Sonatas for Solo Cello » Arcana A 559 _ enregistré à Valla (Trévise)  du 21 au 27 mars 2022, et tout juste paru ce 22 mars 2024_,

dont voici ici une très brève vidéo (de 3’16) de présentation, par Mario Brunello lui-même jouant de très brefs extraits de ces 4 Sonates pour violoncelle seul d’une intériorité sublimissime

_ et à la page 12 du livret de ce CD, voici ce qu’en dit très remarquablement Mario Brunello lui-même :

« Les quatre sonates pour violoncelle solo, comme aussi , se distinguent par une force explosive _ oui, mais infiniment tendre et pudique _ qui conquiert dès la lecture, puis à l’étude, durant les exécutions, et peu à peu on ne peut presque plus s’en passer. L’originalité, le caractère visionnaire, le courage dans les solutions de composition, sont désarmantes, on n’en finit pas de découvrir et de s’émerveiller de la profondeur _ voilà ! _ de cette musique. Et de combien cette musique fait honneur au répertoire de violoncelle, l’approfondit et l’enrichit.

Dans les quatre sonates pour violoncelle seul, Weinberg invente tout simplement un nouveau modèle d’expressivité _ voilà : c’est là la thèse de Mario Brunello, et qu’il s’efforce de pleinement nous donner à entendre en sa superbe interprétation _ pour l’instrument, se maintenant _ nous y voilà donc ! _ à bonne distance de l’hommage (finalement, oserais-je dire) aux Suites de Bach tel qu’il a été pratiqué dans la majeure partie du répertoire pour violoncelle depuis la fin du 19e siècle _ probablement excepté le merveilleux génial Kodaly, me permettrai-je personnellement d’ajouter… Dans les quatre sonates pour violoncelle solo, on perçoit plutôt le goût _ de Weinberg _ pour la narration, le théâtre, caractéristique qui trouve son origine dans le milieu dans lequel le compositeur s’est formé dans sa jeunesse _ à Varsovie, et plus tard aussi à Moscou.

Ces quatre sonates pour violoncelle seul, ainsi que sans aucun doute tout l’œuvre de Weinberg, sont affectées, et comment pourrait-il en être différemment, par les vicissitudes pour le moins dramatiques _ tragiques même ! _ que la vie lui a réservées. On n’y entend _ en ces quatre sonates-ci pour violoncelle seul _ pratiquement jamais de sonorités lumineuses, aucune joie ou insouciance, et ce n’est pas par hasard si chaque fois qu’un élan sonore se présente l’auteur demande toujours l’emploi de la couleur « con sordina » (avec sourdine). Tout cela n’empêche pas cependant une vitalité _ de formidable résilience _ ainsi qu’une imagination _ de voie de fuite et d’issue de secours existentiellement vitales !.. _ absolument originale, qui reste selon moi trop souvent _ et à tort _ inscrite _ et je partage absolument cet avis de Mario Brunello ! _ dans les traces profondes de son grand ami et protecteur Shostakovich _ dans la musique duquel il me faut dire ici que je n’entre personnellement pas du tout ; demeurant hélas, pour ma part, décidément réfractaire à sa bien trop asphyxiante noirceur pour moi… _, détournant ainsi une vérité _ c’est-à-dire en fait un cliché bien trop répandu hélas dans le milieu musical… _ : s’il existe un grand Shostakovich, il existe aussi _ et cela je le sais d’expérience de mélomane attentif et passionné : il n’est que de se reporter à la riche longue série des articles admiratifs et reconnaissants que j’ai consacrés depuis longtemps sur ce blog « En cherchant bien«  à la musique et la discographie de Mieczyslaw Weinberg ; cf par exemple mon article « «  du 5 décembre 2018…  _ un grand _ un immense et attachantissime !!! _ Weinberg« 

Ma préférence personnelle allant ici à la seconde de ces quatre Sonates : l’Opus 121 (en 1977), révision et achèvement d’une première mouture, l’Opus 86 (de 1964-1965) _ se reporter ici au très précieux (et indispensable !) travail de recension de l’œuvre de Weinberg, réalisé par Claude Charlier ; ou encore à cette très commode recension-ci ;

ainsi, et surtout, qu’à cette préciosissime recension discographique, cette fois, réalisée par Claude Torrès, qui n’a pas manqué d’intégrer la parution toute récente de ce nouveau CD Arcana A 559 de Mario Brunello, paru il y a à peine 6 jours : le 22 mars dernier !…

Enfin, je désire citer aussi ici l’article de Grammophon que David Fanning, auteur du texte « Weinberg : un maître de la sonate en solo« , aux pages 8 à 12 de ce CD de Mario Brunello, avait précédemment consacré au CD NF/PMA 99132 « Complete Sonatas for Solo Cello » de Weinberg par Marina Tarasova _ un CD, paru le 6 septembre 2019, que je possède aussi _, dans le magazine Grammophon : « Weinberg Complete Sonatas for Solo Cello (Marina Tarasova)« …

Et entrez à votre tour dans cette tendre bouleversante musique d’intimité d’un compositeur majeur du XXe siècle,

et de toute l’histoire de la musique, Mieczyslaw Weinberg… 

Ce jeudi 28 mars 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Avec un lancinant goût de revenez-y : le magique « Concerto for cello and orchestra » en ut mineur Op. 43 de Mieczyslaw Weinberg, servi cette fois par un radieux Edgar Moreau et un très incisif WDR Sinfonieorchester dirigé par Andris Poga…

11sept

Chaque nouvelle parution discographique _ et elles n’ont pas été jusqu’ici très nombreuses… _ du « Concerto pour violoncelle et orchestre, en ut mineur« , Op. 43, de Mieczyslaw Weinberg (Varsovie, 8 décembre 1919 – Moscou, 26 février 1996),

déclenche inexorablement une très puissante curiosité de ma part :

comment va donc être servi cette fois ce lancinant admirable chef d’œuvre de la musique du XXe siècle ?..

Il s’agit cette fois du CD Erato 5054197489334 « Edgar Moreau – Weinberg – Dutilleux – Cello Concertos« , par le violoncelliste Edgar Moreau et le WDF Sinfonieorchester dirigé par Andris Poga…

C’est l’article « L’Ombre de Rostropovitch » de Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia le 7 septembre dernier, qui m’a appris la parution de ce CD.

Le voici donc :

L’OMBRE DE ROSTROPOVITCH

Mstislav Rostropovitch avait couplé Tout un monde lointain… avec le Concerto de Witold Lutosławski, œuvres composées peu ou prou parallèlement (elles seront toutes deux créées en 1970) et destinée sà l’archet du violoncelliste russe. Plutôt que de reprendre à l’identique le couplage mythique des deux œuvres enregistrées en 1974 par leur inspirateur, Serge Baudo, Witold Lutosławski et l’Orchestre de Paris, Edgar Moreau décale le sujet de son disque _ puisque telle est la thèse de Jean-Charles Hoffelé…

Toujours deux œuvres créées par Rostropovitch, mais dont les premières auditions sont distantes de treize années. L’occasion _ seulement ? _ était trop belle d’enregistrer le Concerto de Mieczysław Weinberg dont les gravures se comptent désormais sur les doigts d’une seule main _ mais le chroniqueur ne se donne pas la peine de les citer : pourquoi ? Ce sera la révélation de l’album _ en effet ! _, le jeune violoncelliste en savourant _ oui _ les thèmes nostalgiques, pétris d’échos de musiques judaïques, trouvant derrière la relative consonnance du matériau – l’œuvre fut en fait écrite durant les années de purge formaliste, et demeura longtemps sous le boisseau – le lyrisme têtu _ voilà _ d’un compositeur qui refusait de se plier au diktat esthétique soviétique, ce que la direction ample et éloquente _ justement incisive aussi _ d’Andris Poga souligne avec art.

L’enchaînement avec la divagation onirique de l’ouvrage de Dutilleux produit un inévitable hiatus. La lecture séquentielle, caractérisant chacune des cinq « poèmes », en faisant autant de mondes en soi, sacrifie trop la coulée sous opium, l’irréel voyage dans des ailleurs sonores que Victor Julien-Laferrière et David Robertson ont si généreusement distillés (voir ici).

Affaire de timbres aussi, la radiance manque aux vents et aux percussions de l’Orchestre de la WDR, mais pas la précision, ni la présence. C’est l’archet torturé, expressionniste d’Edgar Moreau que je suis pas à pas, m’inclinant devant une conception d’abord concertante. À mon sens, elle réduit la puissance poétique de ce chef-d’œuvre _ de Dutilleux _, mais faites-vous votre opinion, vous déjugerez peut-être mon écoute, et puis ne serait-ce que par le Concerto de Weinberg _ et c’est bien pour moi là l’essentiel !!! _, l’album s’impose _ ouf !

LE DISQUE DU JOUR

Henri Dutilleux (1916-2013)


Tout un monde lointain…


Mieczysław Weinberg(1919-1996)


Concerto pour violoncelle et orchestre en ut mineur, Op. 43

Edgar Moreau, violoncelle
WDR Sinfonieorchester Köln
Andris Poga, direction

Un album du label Erato 5054197489334

Photo à la une : le violoncelliste Edgar Moreau – Photo : © DR

Ce n’est donc pas du tout le souvenir de Rostropovitch qui oriente ici mon écoute _ et je suis d’ailleurs très loin d’être un inconditionnel de celui-ci… _ ;

mais c’est la curiosité de découvrir la façon dont les divers interprètes qui s’y attachent, font sonner et chanter la singularité lancinante de ce superbissime Concerto de Weinberg ;

auquel j’ai déjà consacré plusieurs articles _  sur les 25 articles que j’ai consacrés jusqu’à’ici à Mieczyslaw Weinberg depuis le 5 décembre 2018, avec, justement, « « ,

relire surtout celui du 5 juillet 2020 « « , mentionnant les CDs des interprétations qu’en ont données au disque Mstislav Rostropovitch et Guennadi Rojdestvenki, pour Melodya en 1964, Nicolas Altstaedt et Michal Nesterowicz, pour Channel Classics en 2016, et, alors, en 2020, Raphaël Wallfisch et Łukasz Borowicz, pour CPO ;

j’ai aussi en ma discothèque personnelle le CD de ce Concerto pour violoncelle et orchestre Op. 43 par Claes Gunnarson et Thord Svedlund, en 2008, pour Chandos ;

ainsi peut-être que l’article du 11 juillet 2021 «  » (avec un renvoi à l’article de ce même jour de ResMusica « Œuvres pour violoncelle et piano de Weinberg par Marina Tarasova et Ivan Sokolov« )

 

Ce lundi 11 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Comparer diverses interprétations profondément émouvantes de chefs d’oeuvre _ bouleversants _ de Mieczyslaw Weinberg, à partir du tout récent CD de l’Ensemble Les Métamorphoses, sous la direction de Raphaël Feye, avec le violoncelle intensément « tragique et pudique » de Pieter Wispelwey…

15mai

En quelque sorte en complément de mon article du mercredi 4 mai dernier, « « ,

voici que ce  dimanche 15 mai ResMusica publie, sous la plume de Jean-Christophe Le Toquin, un très intéressant article consacré lui aussi au tout récent superbe CD Evil Penguin Classic 2022 EPRC0045

consacré à 3 chefs d’œuvre de ce compositeur tout à fait essentiel du XXe siècle, qu’est le si émouvant Mieczyslaw Weinberg :

le Concertino pour violoncelle Op. 43bis (de 1948),

la Fantaisie pour Violoncelle et Orchestre Op. 52 (de 1951-53),

et la Symphonie de chambre n°4 Op. 153 (de 1992) ;

en un article intitulé, lui, « Pieter Wispelwey et Les Métamorphoses investissent Weinberg« …

Un CD dans lequel _ je suis en train de le ré-écouter avec un très vif plaisir : j’adore ce compositeur et sa musique si déchirante… _, je dois souligner que je remarque, à nouveau, à cette ré-écoute, la splendide clarinette klezmérisante de Jean-Michel Charlier…

Le voici donc _ avec, en forme de dialogue avec, mes farcissures en vert… _, cet article paru ce dimanche :

Pieter Wispelwey et les Métamorphoses investissent Weinberg

Pieter Wispelwey et l’ensemble Les Métamorphoses signent un album Weinberg remarquable de couleurs et d’investissement dans la profondeur du son _ oui, et c’est fort juste de bien le souligner ainsi. 

Les trois œuvres de Mieczysław Weinberg réunies dans cet album ne doivent rien au hasard, puisqu’elles avaient constitué le couronnement d’un grand week-end consacré fin 2019 à Bruxelles par la biennale Chamber Music for Europe à l’occasion du centenaire de la naissance du compositeur _ né à Varsovie le 8 décembre 1919. Si l’interprétation en concert avait reçu tous les éloges de notre collègue, la captation en studio réalisée _ à Gand _ à l’été 2021 _ du 28 juin au 1er juillet _ et proposée dans cet album combine la vitalité et l’unité que donne l’expérience de l’interprétation en public, avec le soin intense apporté à chaque note et inflexion que permet le temps long de l’enregistrement_ en effet.

Le Concertino pour violoncelle op. 43 bis, composé en 1948 (_ soit une toute première approche du futurConcerto pour violoncelle op. 43, qui fut créé par Rostropovitch en 1957) avait été oublié de tous, et ne fut découvert qu’en 2016, 20 ans après la disparition du compositeur. Il fut alors enregistré rapidement _ en 2018 _ par la violoncelliste Marina Tarasova, qui a connu Weinberg, et publié dès 2018 par le courageux label de Saint-Pétersbourg Northern Flowers _ je possède aussi ce CD NF/PMA 99131, enregistré à Moscou en 2018. La comparaison des deux enregistrements est éclairante : là où les musiciens russes – à l’instar d’un Rostropovitch – tiennent l’émotion et les accents klezmer à distance _ mais oui _ pour mieux faire ressortir le classicisme de cette musique et la rattacher à toute la musique russe, Pieter Wispelwey et les musiciens des Métamorphoses vont plus profondément dans l’exploration psychologique _ de l’idiosyncrasie de Weinberg _ et travaillent à restituer – sans sentimentalisme – le substrat tragique _ voilà _ de la vie du compositeur (la fuite du nazisme _ en 1939 _, mais pour subir ensuite l’antisémitisme de l’État soviétique). Le résultat de ce choix interprétatif est un impact émotionnel plus fort, bien que pudique _ oui, sans le moindre pathos parasite. C’est comme si on rendait à la musique de Weinberg une identité plus riche, plus complexe _ oui : la sienne ! _, on oserait dire plus présente dans le double sens de présence et d’actualité. De quelques années plus tardives _ 1951-53 _, la Fantaisie pour violoncelle et orchestre op. 52 est moins lyrique et moins immédiatement prenante que le Concertino _ de 1948 _mais elle garde ses accents polonais et populaires  _ oui, et c’est très important… _ et cette finesse d’écriture _ tout à fait _ qui retiennent _ et marquent _ l’attention.

L’album se conclut par la dernière œuvre _ voilà ! en quelque sorte testamentaire _ de Weinberg, la Symphonie de chambre n°4 op. 153 _ composée, elle, en 1992. Comme toutes les pièces de maturité, l’heure n’est plus – et depuis longtemps – à l’immédiateté et à la facilité _ de l’expressivité du compositeur. Mais placée ainsi _ sur ce CD _ après le Concertino et la Fantaisie, il n’y a pas de rupture, simplement une évolution _ oui. Cette continuité s’explique aussi par le fait que ces quatre symphonies de chambre sont elles-mêmes _ oui _ des retours en arrière, reprenant _ et enrichissant, un peu testamentairement : pour l’éternité de sa singularité de créateur _ des compositions de jeunesse. Elles ont fait l’objet d’un enregistrement intégral _ des Concertos de chambre n°1 à 4 _ par Gidon Kremer et la Kremerata Baltica (ECM, 2017) _ soit le double CD ECM 2538/39  4814604, paru en 2017 ; un double album que je possède et admire _, et par Rostislav Krimer et l’East-West Chamber Orchestra (_ soit le CD Naxos 8.574063, paru en 2019, pour les Concertos de chambre n° 1 et 3 ; je le possède aussi _, et _ le CD Naxos 8.574210, paru, lui, en 2021 _ pour les n° 2 et 4) ; le second _ Rostislav Krimer _ défendant une approche plus raffinée et poétique. Face à ces concurrents letton _ Gidon Kremer _ et biélorusse _ Rostislav Krimer _ qui ont pour eux l’avantage de l’ancrage culturel originel _ en effet, de Weinberg _, les musiciens des Métamorphoses _ dirigés ici par Raphaël Feye _ investissent la musique de Weinberg avec une approche d’Europe de l’Ouest qui se nourrit d’un travail _ de fond _ sur la mémoire et sur l’histoire _ voilà. Là où les versions occidentales de la musique de Chostakovitch dans les années 1950 à 80 pouvaient paraitre moins habitées que celles de l’autre côté du rideau de fer, cette caractéristique ne se retrouve pas avec Weinberg, pourtant si proche. Weinberg est un musicien polonais, slave, juif, et d’Europe centrale _ oui ! et c’est là un trait tout à fait essentiel et fondamental pour l’idiosyncrasie de sa musique… _, et s’il a passé sa vie d’adulte _ depuis 1939, et ses vingt ans… _ en URSS _ à Moscou, puis Tachkent, Moscou, etc. _, il n’a jamais oublié ses origines _ juives, d’Europe centrale et orientale ; et c’est probablement aussi pour cela que sa musique me touche, personnellement, si profondément autant ! Dès lors, un violoncelliste néerlandais, un chef et un ensemble belges développant une approche sensible (l’orchestre _ les Métamorphoses _ avait enregistré le beau disque Destins juifs dirigé par Amaury de Closel en 2018, KMI) peuvent apporter une vision différente et au moins aussi pertinente _ oui ! _ de ce répertoire _ de Weinberg.

Espérons que cette réussite – doublée d’une édition luxueuse _ oui _ façon livre, avec couverture rigide et épais livret richement illustré – donnera à ces interprètes l’envie de continuer à s’approprier la musique de Weinberg, car ils lui apportent un relief et une attraction particulières _ en effet, particulièrement idoines…

Mieczysław Weinberg (1919-1996) :

Concertino pour violoncelle op. 43bis ;

Fantaisie pour violoncelle et orchestre op. 52 ;

Symphonie de chambre n° 4 op. 153.

Pieter Wispelwey, violoncelle ;

Jean-Michel Charlier, clarinette ;

Les Métamorphoses, direction : Raphaël Feye.

1 CD Evil Penguin Classic.

Album couverture cartonnée rigide, livret quadrilingue richement illustré de photographies des séances d’enregistrement et d’illustration poétique de Peter de Bruyne.

Contenu numérique supplémentaire (vidéo d’enregistrement) accessible par QR code.

Enregistré du 28 juin au 1er juillet 2021 au MC De Bijloke, Gand (Belgique).

Durée : 68:27

Un CD tout à fait remarquable, donc,

pour des chefs d’œuvre déchirants et pudiques de cet immense compositeur qu’est Mieczyslaw Weinberg…

Ce dimanche 15 mai 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un nouveau CD Weinberg avec le violoncelle de Marina Tarasova

11juil

L’œuvre de Mieczyslaw Weinberg (Varsovie, 8 décembre 1919 – Moscou, 26 février 1996)

constitue un superbe et très émouvant sommet de la musique du XXe siècle.

Vient de paraître un nouveau CD de l’œuvre de Weinberg pour le violoncelle,

avec l’interprétation de Marina Tarasova,

comme m’en informe cet article de ResMusica hier :

Œuvres pour violoncelle et piano de Weinberg par Marina Tarasova et Ivan Sokolov

Ce dimanche 11 juillet 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Les deux versions (de 1948 et 1956) du bouleversant Concerto pour violoncelle et orchestre op. 43 et op. 43 bis, de Mieczyslaw Weinberg

05juil

Ce jour,

l’excellent site Discophilia de l’excellent Jean-Charles Hoffelé

consacre son article intitulé Élégies

au CD CPO 555234-2 comportant

d’une part, ce qui peut être considéré comme la version originelle (de 1948) du Concerto pour violoncelle et orchestre en ut mineur (de 1956) de Mieczyslaw Weinberg (Varsovie, 8 décembe 1919 – Moscou, 26 février 1996),

intitulée Concertino, et repertoriée comme opus 43 bis ;

et d’autre part, la version définitive (de 1956) de ce Concerto pour violoncelle et orchestre, répertoriée comme opus 43.

Avec, entre les deux,

la Fantaisie pour violoncelle et orchestre, opus 52 (de 1953).

ELÉGIES

Mstislav Rostropovitch avait demandé un grand concerto à Mieczysław Weinberg, se souvenant du geste lyrique et des éclats de celui qu’il avait écrit pour le violon de Leonid Kogan, il reçut un requiem, deux lamentos entourant deux mouvements emplis de musiques klezmer, une œuvre si juive qu’elle était une déclaration de guerre au régime soviétique. Il ne barguigna pas, la créa, essaya de l’imposer contre les autorités, et surtout malgré le public, n’y parvint pas. L’œuvre est trop intime, trop émouvante pour le concert. Weinberg le savait bien : il l’avait tirée d’une partition plus radicale encore, un Concertino pour les seules cordes, deux lamentos et une célébration de la vie juive nostalgique.

Marina Tarassova s’est emparée de la première mouture, longtemps demeurée oubliée. Raphael Wallfisch dans ce nouveau volume de son cycle « Voices in the Wilderness », consacré aux concertos pour violoncelle de compositeurs juifs en exil (intérieur ou extérieur), confronte les deux, laissant à Łukasz Borowicz le soin de lui offrir des écrins _ orchestraux _ radicalement différents. On respire encore dans l’Opus 43 ; dans l’Opus 43bis le goût âcre des cendres pollue tout _ des expressions magnifiques d’une très grande justesse…

Au centre de ce disque terrible et exemplaire _ c’est dit ! _, une œuvre plus rare encore _ et formidablement émouvante _, la Fantaisie que Daniil Shafran créa avec le seul accompagnement d’un piano en 1953, suite libre de chants juifs et d’anciennes danses polonaises évoquées comme les souvenirs d’un monde disparu, œuvre bouleversante _ oui ! _ où Łukasz Borowicz créé un univers nostalgique avec le bel orchestre de Kristiansand, Raphael Wallfisch chantant et dansant d’un archet aux crins de moire.

LE DISQUE DU JOUR

Mieczysław Weinberg (1919-1996)
Concerto pour violoncelle et orchestre en ut mineur, Op. 43
Fantaisie pour violoncelle et orchestre, Op. 52
Concertino, Op. 43 bis

Raphael Wallfisch, violoncelle
Kristiansand Symphony Orchestra
Łukasz Borowicz, direction


Un album du label CPO 555234-2

Photo à la une : © DR _ 

Dans ma discothèque personnelle, je retiens surtout de l’interprétation de ces œuvres,

_ le CD Melodya MEL CD 10 02315,

comportant  

l’interprétation du Concerto pour violoncelle op. 43

de Mstislav Rostropovitch avec l’Orchestre symphonique d’Etat de l’URSS sous la direction de Guennadi Rojdestvenki,

enregistré dans la Grande salle du Conservatoire de Moscou en 1964 ;

_ le CD Channel Classics CCS 38116

comportant l’interprétation de ce même Concerto op. 43

par Nicolas Altstaedt avec le Deutsche Symphonie-Orchestre Berlin sous la direction de Michal Nesterowicz,

enregistré à la Jesus Christus Kirche, à Berlin, en 2016 ;

et le CD Northern Flowers St Petersburg Musical Archive NF/PMA 99131

comportant l’interprétation du Concertino pour violoncelle et orchestre à cordes op. 43 bis,

par Marina Tarasova et l’Orchestre de chambre Musica Viva sous la direction d’Alexander Rudin,

enregistré à Moscou en 2017.

Mais ce nouveau CD CPO 555 234-2 de Raphaël Wallfisch avec le Kristiansand Symphony Orchestra sous la direction de Łukasz Borowicz, est sans conteste à marquer d’une pierre blanche…

Des chefs d’œuvre profondément bouleversants,

d’un immense génie de la musique du XXe siècle : Mieczysław Weinberg (1919 – 1996) …

Ce lundi 6 juillet 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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