Posts Tagged ‘mélomanes

Le génie au sommet d’un interprète : Stéphane Degout dans la partie de baryton de la version pour orchestre de chambre par Arnold Schoenberg (en 1920) du « Chant de la Terre » (1908) de Gustav Mahler…

02juin

Un bien intéressant article intitulé « Un éclair de lucidité » signé par Emmanuel Dupuy en ouverture, page 4 du n° 712 de ce mois de juin 2022 de Diapason,

et en commentant une tribune du compositeur Raphaël Cendo (né en 1975) parue dans Le Monde du 1er mai dernier,

fait le constat _ consterné ! _ de l' »état de mort cérébrale« _ au moins depuis « trois bonnes décennies » ; voire même « à partir des années 1950«  _ de la musique contemporainr française ;

et « déplore le divorce durable entre la musique d’aujourd’hui et la foule des mélomanes« 

_ cf le livre si lucide de Karol Beffa « L’Autre XXe siècle musical«  (aux Éditions Buchet-Chastel) ; ainsi que le très éclairant entretien que j’ai eu avec Karol Beffa à propos de ce travail magnifique à la Station Ausone le 25 mars dernier (cf ici sa vidéo);

mélomanes dont la passion de la musique _ ainsi contrariée en sa curiosité et contrainte par pareille impasse de la création contemporaine de la musique française (issue, principalement, de Pierre Boulez : « non pas  Boulez, ce « visionnaire », mais ses « disciples » qui, prisonniers de son influence, en poste dans les institutions, n’ont pas su s’adapter ! Résultat : un immobilisme total de la pensée musicale dans les institutions censées justement l’encourager. (…) Il devient urgent de nous poser la seule question qui vaille : remplissons-nous toujours notre mission, celle de produire des œuvres novatrices, mais qui s’adressent à tous, nous parlent de nous et du présent ? J’en doute« , s’inquiétait le compositeur Raphaël Cendo)… _ s’est trouvée amenée à se tourner vers les répertoires de musique du passé, 

ainsi que les renouvellements _ désirés, et qui soient passionnément révélateurs à juste titre, forcément, pour ne pas être, sinon, tout simplement vains, comme c’est trop souvent le cas… _ des interprétations de ces œuvres,

au concert comme au disque…

Et voici que le merveilleux Stéphane Degout vient nous enchanter une fois de plus au disque _ après le concert (c’était à Saint-Denis le 2 juillet 2020) _,

aujourd’hui avec une interprétation proprement géniale de la partie de baryton du « Chant de la Terre » de Gustav Mahler,

ici dans la version-transcription pour orchestre de chambre qu’en a proposée en 1920 Arnold Schoenberg, et achevée en 1963 par Rainer Riehn…

En un extraordinaire (!!!) CD B-Records LBMO42,

par l’Ensemble Le Balcon, sous la direction de Maxime Pascal ; et avec Kévin Amiel pour la partie de ténor ;

enregistré en concert à la Basilique de Saint-Denis, lors du Festival de Saint-Denis le 2 juillet 2020.

Une interprétation phénoménale de beauté et profondeur…

Bravo l’artiste !

Et merci à la captation de ce concert si inspiré !

Ce jeudi 2 juin 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

La politique de mise sur le marché de coffrets de disques : un intéressant regard de Maciej Chizynski

06août

La revue ResMusica a publié le 1er août une très intéressante,

et très documentée,

« opinion » de Maciej Chizynski,

intitulée  Les coffrets de disques : une bénédiction ou pas ?

qui rencontrera, sinon la curiosité des mélomanes,

du moins celle des discophiles !

La voici :

Les coffrets de disques : une bénédiction ou pas ?

 

De quoi méditer…

Ce jeudi 6 août 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le nostalgique et bienvenu « Trésors et raretés d’une radio de légende _ Emissions et voix mythiques » : un double album de Classica consacré à France-Musique

05sept

Le numéro de Classica de cette rentrée de septembre 2019

nous offre un donble CD

intitulé Trésors & Raretés de France-Mustque _ Emissions et voix mythiques,

qui nous donne l’occasion de ré-écouter les voix

de passionnants passeurs _ radiophoniques _ de musique,

sur l’antenne de France-Musique :

Armand Panigel (Bursa, 15 octobre 1920 – Saint-Rémy-de-Provence, 28 décembre 1995), Jacques Bourgeois (1912 – Paris, 30 août 1996), Claude Lehmann et Antoine Goléa (Vienne, 30 août 1906 – Paris, 12 octobre 1980), en l’émission La Tribune des Critiques de disques, en 1975 ;

Micheline Banzet (18 novembre 1923), en l’émission Trois jours avec…, en 1963 ;

Pierre Barbizet (Arica, 20 septembre 1922 – Marseille, 18 janvier 1990), en l’émission Les jeunes Français sont musiciens, en 1971 ;

Claude Maupomé (Talence, ? – 31 mars 2006), en l’émission Le Concert égoïste, en 1975 ;

Claude Samuel (Paris, 23 juin 1931), en l’émission Mémoire retrouvée, en 1997 ;

Jacques Merlet (Sainte-Foy-la-Grande, 5 décembre 1931 – Paris, 2 août 2014), en l’émission Le Matin des Musiciens, en 1986 ;

François Serrette (1927 – Paris, 7 avril 1999), en l’émission Musiciens français témoins de leur temps, en 1970 ;

Patrick Szersnovicz, en l’émission La Règle du jeu, en 1977 ;

Pierre Bouteillet (Angers, 22 décembre 1934 – Paris, 10 mars 2017), en l’émission Comme de bien entendu, en 1999.

Ces passeurs passionnés et immensément cultivés

nous manquent beaucoup…

J’ai eu l’occasion de rendre hommage sur mon blog

_ cf mon article du 31 août 2014 :  celui du 11 décembre 2015 :  ; ainsi que le podcast de mon entretien-hommage à Jacques Merlet, du 12 décembre 2015, avec Marcel Pérès : Les Muses en dialogue _ hommage à Jacques Merlet _

et à Jacques Merlet ;

et à Claude Maupomé,

dont le dominical Comment l’entendez-vous ? _ que je n’aurais manqué, sinon pour rien, du moins pour pas grand chose au monde… _ m’a tellement appris à écouter (et partager) la musique…

La plupart de ses invités étaient des mélomanes passionnés et compétents ;

et quand ce n’était pas le cas _ rarement _cela ne s’entendait que trop…

Claude Maupomé,

Jacques Merlet,

Micheline Banzet :

des Bordelais mélomanes…

Ce jeudi 5 septembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir Gottfried Finger (c. 1655 – 1730), musicien de Bohème à Londres

08avr

De même

qu’un récent très beau CD Erlebach (1657 – 1714)

m’a donné l’occasion de découvrir la musique de son collègue et peut-être ami

Johann-Philipp Krieger (1649 – 1725),

de même le récent très beau CD de l’Ensemble La Rêveuse

consacré à des compositeurs actifs autour de Henry Purcell (1959 – 1695),

vient de me permettre de m’intéresser à un compositeur venu de Bohème

dans la Londres brillante de la fin du XVIIème siècle :

Gottfried Finger (c. 1655 – 1730).

Et cherchant tout autre chose

dans un rayon de CDs consacré à des compositeurs dont le nom commence par la lettre F,

voilà que je tombe sur un CD publié à Prague en 2005 _ mais oui ! _ :

Gottfried Finger _ Sonata, Balletti scordati, Aria et variations

par le gambiste tchèque Petr Wagner

et son Ensemble Tourbillon

_ le CD Arta FI 0137.

Comment un CD de si belles musiques

a-t-il pu dormir tant d’années,

inaperçu des mélomanes ?…

Trop d’incuriosité, pas assez d’oreille,

et un déficit hélas chronique de medias de musique…

Sur la pochette de ce CD tchèque,

on peut lire, en anglais, ceci :

« His music is unlike any other for the viol,

and, at long last it reveals Finger to be one of the greatest virtuosi of his era« …

Ce lundi 8 avril 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pour se repérer un peu dans le récent très riche coffret Birgit Nilsson de 31 CDs de Sony

20nov

Afin de se repérer

un peu

dans le récent très riche coffret Birgit Nilsson _ the great live recordings de 31 CDs de Sony,

ce fort bienvenu article de Resmusica, hier,

sous la plume de Pierre Degott :

BIRGIT NILSSON EN LIVE, 25 ANS DE SOMMETS LYRIQUES EN UN COFFRET


« Birgit Nilsson : the great live recordings ».

Béla Bartók (1881-1945) : Le Château de Barbe-Bleue ;

Richard Wagner (1813-1883) : Lohengrin, Tristan et Isolde (trois versions), extraits de La Walkyrie, Siegfried, Le Crépuscule des dieux et Tristan et Isolde ;

Giacomo Puccini (1858-1924) : Turandot ;

Richard Strauss (1864-1949) : Salomé, Elektra (deux versions), La Femme sans ombre.

Birgit Nilsson, soprano.

De multiples solistes dont Théo Adam, Régine Crespin, Dietrich Fischer-Dieskau, Jess Thomas, Leonie Rysanek, Astrid Varnay, Jon Vickers, Wolfgang Windgassen, etc.

Orchestre symphonique de la radio suédoise, directions : Ferenc Fricsay et Sergiu Celibidache ;

orchestre du festival de Bayreuth, direction : Hans Knappertsbusch, Eugene Jochum, Wolfgang Sawallisch et Otmar Suitner ;

orchestre du Metropolitan Opera, direction : Leopold Stokowski, Karl Böhm, Herbert von Karajan ;

orchestre du Wiener Staatsoper, direction : Karl Böhm ;

orchestre symphonique de la RAI de Rome, direction : Leonard Bernstein ;

orchestre national de l’O.R.T.F., direction : Karl Böhm ;

orchestre de l’Opéra d’État de Bavière, direction : Wolfgang Sawallisch ;

orchestre philharmonique royal de Stockholm, direction :Stig Rybrant ;

orchestre de l’Opéra de Sydney, direction : Charles Mackerras.

31 CD. Sony Classical. 88985392322.

Enregistré de 1953 à 1976.

Notice de présentation trilingue (anglais, allemand et français)


Birgit Nilsson a enchanté la scène lyrique internationale pendant près de trente-cinq ans. Cette compilation de ses plus beaux enregistrements sur le vif _ voilà _ était la meilleure façon de célébrer _ oui _ le centième anniversaire de la naissance de l’immense soprano wagnérienne.

Ce sont presque vingt-cinq de la carrière de Birgit Nilsson qui sont documentés dans ce formidable coffret, lequel propose des enregistrements sur le vif peu connus de la grande soprano dramatique. Des années de jeunesse suédoises, Sony aura retenu une intéressante version chantée en allemand du Château de Barbe-Bleue de Bartók, qui annonce déjà tout le potentiel d’une voix à la solidité et la fiabilité hors du commun. Les débuts à Bayreuth, qui remontent à l’été 1954 après que Birgit eut fêté ses trente-six ans, permettent de faire entendre une juvénile mais déjà héroïque Elsa de Lohengrin, flanquée des formidables Astrid Varnay, Hermann Uhde et Wolfgang Windgassen ; on reconnaîtra dans le rôle anecdotique du Héraut le tout jeune Dietrich Fischer-Dieskau, partenaire qui sera également une génération ans plus tard un émouvant Barak de La Femme sans ombre. La première Isolde de 1957, dans laquelle la grande Birgit presque quadragénaire était entourée des trois Wolfgang wagnériens de l’époque – Windgassen en Tristan, Sawallisch à la baguette et Wagner à la mise en scène – marque les débuts glorieux de la soprano suédoise dans un rôle où nous la retrouverons à Vienne en 1967 face à l’élégant Jess Thomas, puis à Orange en 1973 aux côtés du Tristan véritablement halluciné de l’immense Jon Vickers. La comparaison des trois versions atteste à la fois la maîtrise absolue des moyens, mais également l’accroissement de l’implication dramatique _ oui _ dans un rôle dont Nilsson était la seule véritable titulaire dans les années 1960 et 1970. On gardera néanmoins une petite préférence pour la célèbre version de Bayreuth de 1966, disponible ailleurs, qui bénéficie également de la direction de Böhm mais qui permet en outre d’entendre l’extraordinaire Brangäne de Christa Ludwig, à l’époque où la grande mezzo rêvait de s’illustrer dans le rôle-titre de l’opéra. Des incarnations de Nilsson en Brünhild, Sony permet d’entendre trois scènes finales du Crépuscule des dieux, enregistrées à près de vingt ans d’intervalle, ainsi que la fin du troisième acte de Siegfried. Pour ce rôle emblématique de la carrière de Nilsson, la pièce de résistance est fournie par la remarquable Walkyrie du Met, dans laquelle Rudolf Bing avait imposé à Karajan une Brünhild dont le chef allemand ne voulait guère ; Régine Crespin, qui avait triomphé dans le rôle à Salzbourg peu de temps avant, retrouve donc à New York la Sieglinde chère à son cœur. De la propre Sieglinde de Nilsson, le coffret propose de larges extraits enregistrés à Bayreuth en 1957 – quelques jours après la première Isolde – face au Siegmund encore ténor de Ramón Vinay. Des rôles straussiens de Nilsson, Elektra fut sans doute le plus mémorable, la perversité adolescente de Salomé ne convenant guère aux grandes sopranos wagnériennes, Gwyneth Jones et Leonie Rysanek incluses. Avec la teinturière de La Femme sans ombre, Nilsson trouva en fin de carrière un nouveau rôle entièrement à sa mesure, autant sur le plan dramatique que vocal.

Si le coffret ne privilégie pas le versant italien, non négligeable, de la carrière de Birgit Nilsson, ce dernier est néanmoins représenté par ce qui fut pour la grande soprano, avec Isolde et Brünhild, le rôle des rôles : la Turandot de Puccini. De toutes les versions disponibles sur le marché, Sony a choisi celle dirigée par Léopold Stokowski qui propose en prime le partenaire attitré de l’époque, Franco Corelli, juste après ses propres débuts retentissants au Met. À leurs côtés la délicieuse et délicate Liu d’Anna Moffo, elle aussi presque débutante. Soirée de rêve, magnifiée par un orchestre incandescent !

Si le live a souvent le défaut de mettre à nu les faiblesses des chanteurs, cela est tout le contraire pour Birgit Nilsson, à qui le studio d’enregistrement inspirait souvent une certaine froideur. Sur le vif, la vaillance légendaire de ce pur airain n’est à aucun moment prise en défaut, et si la robustesse de la quinte aiguë laisse l’auditeur pantois, ce dernier se laissera également envelopper par la richesse des nobles phrasés inspirés à la cantatrice par l’urgence et la magie de la représentation _ voilà. Nilsson était l’une des rares sopranos de l’époque à tenir, sans s’époumoner dans les aigus, la tessiture relativement grave de la Léonore de Fidelio. Les fureurs d’Elektra, les émois de Brünhild devant la naïve candeur de Siegmund, le fléchissement de Turandot au troisième de l’opéra face aux ardeurs de Calaf sont autant de moments d’exception qui marqueront à jamais la mémoire de tout amateur d’opéra qui se respecte.

L’environnement musical est de surcroit de la première qualité de bout en bout, et avec des chefs comme Karajan, Böhm, Jochum, Sawallisch et d’autres, l’auditeur sera à la fête tout au long de cet indispensable coffret. Sans doute en raison de la moindre qualité de son orchestre, Leonard Bernstein n’atteint pas dans Fidelio les sommets qu’il allait atteindre à l’Opéra de Vienne quelques années plus tard. Jochum, en revanche, est suprême dans Lohengrin, et Karajan nous gratifie, avec Crespin, Vickers et Martti Talvela, d’un des plus beaux troisièmes actes de La Walkyrie. Et quand les autres partenaires s’appellent Rysanek, Windgassen, Resnik, Theo Adam, on savoure son bonheur. Un quart de siècle de sommets lyriques en un seul coffret, cela ne se refuse pas _ en effet !

 


On ne peut que regretter l’absence,

ces vingt dernières années-ci,

de guides discographiques sérieux et complets _ je veux dire, bien sûr, assez exhaustifs… _,

pour aider un peu _ à les parcourir, lire, chercher, fouiller un peu en profondeur et derrière les fagots, au calme chez eux _ les mélomanes curieux et passionnés

à un peu _ mieux _ se repérer

de manière à la fois analytique

_ assez précise et fouillée _

et synthétique

_ à titre de quelque chose comme un premier débrousaillage qui soit à la fois relativement fiable ainsi que presque complet…

Ce mardi 20 novembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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