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Au 54 rue Philippe à Oran, entre 1936 et 1945, la circulation entre les étages Klein, Cixous et Carisio, avec leurs veuves, leurs célibataires et quelques fantômes d’éminents disparus…

17nov

Si je prends comme repère de dates, d’une part la date du mariage du docteur Georges-Jonas Cixous (né à Oran le 5 septembre 1908) et Eve Klein (née à Strasbourg le 10 avril 1910) : le 15 avril 1936, à Oran,

et d’autre part le départ, en 1945, du docteur Georges Cixous et sa famille pour Alger,

il s’avère que la maison du 54 rue Philippe à Oran, a été alors le domicile :

_ des Cixous, au 3e étage :

Reine Sicsu (née à Oran le 20 octobre 1881 ; épouse, à Oran, en janvier 1903, de Samuel Cixous ; et veuve de son mari, décédé à Oran, le 6 juin 1933) _ Reine Sicsu, veuve Cixous, décèdera à Paris le 7 juin 1965 _,

ainsi probablement que sa fille demeurée célibataire Déborah Cixous (née à Oran le 17 février 1906) _ laquelle décèdera, célibataire, à Cachan, le 27 août 1992.

_ des Cixous-Klein-Jonas, au 2e étage :

le Dr Georges-Jonas Cixous (né à Oran le 5 septembre 1908 ; et qui décèdera à Alger le 12 février 1948), et son épouse, à Oran le 15 avril 1936, Eve Klein (née à Strasbourg le 10 avril 1910) _ elle décèdera à Paris le 1er juillet 2013 _,

leurs deux enfants Hélène Cixous (née à Oran le 5 juin 1937) et son frère Pierre Cixous (né à Oran le 11 novembre 1938) ;

ainsi que de la mère d’Eve Klein, Rosy Jonas (née à Osbabrück le 23 avril 1892 ; épouse à Osnabrück, en 1910, de Michael Klein ; et veuve de celui-ci, tué sur le front russe le 27 juillet 1916 ; qui a réussi à rejoindre la France, puis l’Algérie, à l’automne 1938) _ Rosy Jonas, veuve Klein, décèdera à Paris le 2 août 1977.

_ ainsi que des Carisio frère et sœur, au 4e et dernier étage :

Émile Carisio (né à Oran le 19 avril 1882) et sa sœur Alice Carisio (née à Oran le 23 décembre 1889), tous deux célibataires Émile Carisio semble cependant s’être marié à Oran, à l’âge de 60 ans, à une certaine Marguerite x le 28 mai 1942, si l’on prend en compte un rajout rédigé à la plume, le 8 septembre 1942, sur l’acte d’état-civil de sa naissance en 1882…

Beaucoup de veuves, ainsi que pas mal de célibataires, semble-t-il ;

ainsi que quelque absents _ voire  fantômes… _ parvenant à s’exprimer via la médiation assez commode de tables tournantes _ théosophiques, possiblement acquises, via la tante Déborah, d’une assez connue théosophe oranaise : « il me vient à l’idée que la petite table ronde est peut-être celle que ma tante Déborah a achetée en 1928 lors de la dispersion des objets parlants et du mobilier sophique de Madame Léonettila théosophe la plus secrètement réputée de cette ville philosophique, chez qui les fidèles se rendaient une fois par ses semaines jusqu’à la dernière«  ; selon ce passage de la page 115 de « MDEILMM _ Parole de taupe«  _, au 4e étage…

Ainsi que quelques parents, frères, sœurs, oncles, cousins quelquefois de passage au 3e étage Cixous…

Ce jeudi 17 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

En répertoriant les entretiens enchanteurs accessibles d’Hélène Cixous, admirer la gamme chantée des infinies inflexions signifiantes de sa voix

01jan

Pour débuter en beauté l’année 2022,

choisir d’écouter la voix _ tant parlée que transposée en écriture dansante _ enchanteresse, avec son incroyable gamme d’inflexions signifiantes modulées-chaloupées, d’Hélène Cixous parlant d’expérience puissamment incarnée de son enthousiasmant formidablement minutieux travail d’écriture in progress,

voici ce très varié, en fonction de la grande diversité des interlocuteurs de ses entretiens, échantillon-ci :

_ en 2013 : Hors-Champs, avec Laure Adler (44′ 27)

_ le 15 novembre 2013 : Les Matins de France-Culture, avec Marc Voinchet (48’52)

_ le 9 décembre 2015 : Écrire la nuit (13′ 39)

_ le 28 septembre 2017 : L’entretien complet à Télérama, avec Fabienne Pascaud (52 01°

_ le 26 janvier 2019 : la Masterclass d’Hélène Cixous à la BnF, avec Caroline Broué (84′ 21)

_ un entretien vraiment magnifique ! Très précis et très détaillé, grâce à un superbe travail préparatoire ultra compétent et sérieux de Caroline Broué, lectrice souple et minutieuse … Un modèle-exemple d’entretien !

_ le 23 mai 2019 : Sur « 1938, nuits« , avec Francis Lippa (62′ 23), à la librairie Mollat

_ une entretien attentif très sereinement centré, sans hâte, sur les détails très précis et patiemment assimilés de ce livre ;

avec le relevé, au pasage, par Francis Lippa, de la difficulté persistante pour lui d’admettre la réalité de la coexistence, réaffirmée pourtant d’un mot par Hélène Cixous, du départ d’Osnabrück (et non pas de Dresde !) de sa grand-mère Omi, au lendemain de la Kristallnacht, du 10 novembre 1938, avec l’affirmation que ce départ précipité d’Allemagne ait pu se produire sur les conseils très avisés et salvateurs ! du Consul de France à Dresde (« Madame, vous devriez partir« , lisons-nous à la page 104 de « 1938, nuits« ) ;

Dresde, où Rosie Jonas (Osnabrück, 23 avril 1882 – Paris, 2 août 1977), veuve Klein (depuis le 29 juillet 1916), avait rejoint sa sœur Hete (Hedwig) Jonas (née le 20 octobre 1875), épouse du banquier (à la Dresdner Bank) Max Meyer Stern, après le départ de la maison Jonas d’Osnabrück, de sa fille Eve Klein (Strasbourg, 14 octobre 1910 – Paris, 1er juillet 2013), en 1929…

Cette maison Jonas de Nicolaiort, 2, d’Osnabrück, dont le propriétaire, après le décès, à Osnabrück, le 21 octobre 1925, de Hélène Meyer, veuve d’Abraham Jonas (Borken, 18 août 1833 – Osnabrück, 7 mai 1915), était désormais l’oncle André, Andreas Jonas (Borken, 5 février 1869 – Theresienstadt, 6 ou 9 juin 1942), l’époux d’Else Cohn (Rostock, 9 juillet 1880 – Theresienstadt, 25 janvier 1944).

Cf aussi mon article sur ce très beau « 1938, nuits« , en date du 4 février 2019 :

À quel moment exactement Omi avait-elle quitté son Osnabrück natal, pour gagner cette Dresde où résidait sa sœur Hete et son banquier de beau-frère Max Meyer Stern ?.. Le Livre n’en dit rien. Et toute sa vie Omi demeura si discrète…

_ le 28 septembre 2020 : Hélène Cixous écrivaine et intellectuelle, avec Charlotte Casiraghi et Fanny Arama (23′ 29)

_ le 25 octobre 2020 : Hélène Cixous, la Vie par la littérature, avec Guillaume Erner (50′ 25)

_ le 11 mars 2021 : Si toutes les femmes du monde, avec Elisabeth Quin (10’39)

_ le 7 octobre 2021 : Hélène Cixous en rêve, avec Augustin Trapenard (32′ 54)

Ècouter Hélène Cixous parler en entretien _ avec un interlocuteur qui l’a au moins un peu lue _ de l’incessant passionnant working progress de son magique écrire

est presque aussi merveilleux et enrichissant que lire les Livres absolument extraordinaires qui lui ont échappé !

Bonne année 2022 !

Bonnes écoutes de ces entretiens fastueux

quand rayonne la lumineuse grâce du merveilleux parler si vivant de l’autrice !

Et bien mieux encore :

Bien heureuses lectures de ces profus et foisonnants Livres magiques

d’Hélène Cixous !!!

Et vive Kairos !

Ce samedi 1er janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

P. s. :

En ouverture de mon entretien du 23 mai 2019 à la Station Ausone de la librairie Mollat, à Bordeaux,

pour présenter à l’assistance l’autrice éminemment singulière que j’avais le très grand honneur de recevoir,

j’ai employé les expressions un peu approximatives _ j’étais bien sûr, bien que tout à fait serein, assez ému aussi… _ de :

« un écrivain de première grandeur,

peut-être nobelisable, si les titres valent quelque chose,

en tout cas, c’est un écrivain TRÈS important que nous recevons ce soir« …

Et depuis j’ai appris,

à l’occasion, justement, d’un de ces entretiens dont je donne ci-dessus les liens aux vidéocasts,

que son ami Jacques Derrida qualifiait Hélène Cixous de « plus grand écrivain de langue française » actuellement vivant.

C’est là une appréciation que je partage…

Et depuis,

le 13 octobre 2021, et pour l’ensemble imposant de son œuvre,

Hélène Cixous vient de recevoir le Prix 2021 de la Bibliothèque nationale de France :

le jury de ce prix a désiré ainsi saluer la large palette de « cette autrice engagée, à l’œuvre littéraire inclassable », dans laquelle « se rencontrent la profondeur d’une réflexion, l’écho d’engagements dans la vie intellectuelle, une recherche intime dans les méandres de la mémoire, une écriture d’une rare poésie », a déclaré en commentaire la présidente de la BnF, Laurence Engel…

Et quand les prix savent, à l’occasion (pas si fréquente), saluer une vraie valeur,

pourquoi ne pas se permettre, en parfaite liberté, non servile, sans donc y attacher plus d’importance que cela ne le mérite _ car c’est au fond simplement anecdotique, périférique, quasi parasite _, et avec léger sourire en coin,

de le remarquer et relever-noter au passage ?..

Rien ne valant l’avis que soi-même, d’expérience singulière _ sans se calquer sur des avis pré-formés et des clichés à emprunter-recopier-suivre… _, on apprend à finement peser, au délicat risqué juger de ses propres appréciations, de mieux en mieux éclairées, de lecteur scrupuleusement attentif de tout l’œuvre, en son incroyablement profuse richesse, qui se donne, à portée de lecture.

Et c’est bien alors à nous, lecteurs, d’apprendre à accueillir-recueillir le tout profus, jusqu’au moindre détail, de cet œuvre livré par l’encre sur le papier, du mieux qu’il nous est possible.

Sinon, « Indiligent lecteur, quitte ce livre« ,

prévenait aimablement le cher Montaigne en l’Ouverture lumineusement irradiée d’humour de ses « Essais« …

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