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Reynaldo Hahn (Suite) : le délicieux et intelligent « Ciboulette » (1923) du DVD de Michel Fau à l’Opéra Comique en février 2013…

23juin

En quelque sorte en judicieux complément à mon article du 22 mars 2022 « « ,

ma fille Marianne et mon gendre Sébastien viennent de m’offrir, à l’occasion de la fête des pères, le DVD Naxos 2-110697 (paru en 2021) du délicieux et intelligent « Ciboulette » de Reynaldo Hahn,

avec les excellents Julie Fuchs, Jean-François Lapointe et Julien Behr, Accentus et l’Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon sous la direction de Laurence Equilbey, et dans une jouissive mise en scène du parfait Michel Fau,

captés à l’Opéra Comique les 20-21-22 février 2013…

Un récital très varié et très réussi, jubilatoire, de l’art du chant français…

Ce jeudi 23 juin 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

La richesse des impressions éprouvées en écoutant en boucle le programme très varié du si beau « Baritenor » de l’admirable Michael Spyres

24oct

En écoutant en boucle le magnifique « Baritenor » de Michael Spyres, au programme d’airs d’opéra si varié,

je suis aussi très sensible à la variété des impressions ressenties à la réception de l’interprétation superlative, par Michael Spyres, de ces airs étonnamment divers,

réunis ici par lui _ il signe et assume entièrement ce programme _ en échantillon significatif (de 84′ 30) de la qualité de la palette dont dispose à ce jour ce chanteur…

D’abord, je découvre en ce CD des airs extraits d’œuvres qui m’étaient restées jusqu’ici

ou bien inconnues _ en partie faute d’enregistrements existants !!! _,

tel, par exemple l' »Ariodant » de Méhul (de 1799, à Paris), ou  l' »Hamlet » d’Ambroise Thomas (de 1868, à Paris), soient des œuvres dont j’ignorais tout simplement l’existence ;

ou bien demeurées étrangères à ma curiosité,

tel, par exemple, le « Pagliacci » de Leoncavallo (de 1892, à Milan) _ n’ayant personnellement qu’assez peu d’attraits, a priori du moins, envers le mouvement et les œuvres du vérisme _, ou « La Vestale » de Spontini (de 1807, à Paris) _ sans que je sois en mesure d’en donner quelque raison, sinon que pour le genre même de l’opéra, aux œuvres si nombreuses, j’ai moins d’attraits que pour, par exemple la musique de chambre, les œuvres pour piano, la musique baroque en toute sa diversité, ou pour la mélodie et le lied…

Si j’énumère les opéras à des représentations desquels j’ai déjà assisté _ principalement au Grand Théâtre de Bordeaux _, et dont je possède, aussi, au moins un enregistrement discographique,

cela donne la liste suivante :

_ Idomeneo

_ Le Nozze di Figaro 

_ Don Giovanni

_ Il Barbiere di Siviglia

_ La fille du régiment

_ Il Trovatore

_ Les Contes d’Hoffmann

_ Lohengrin

Et je peux y ajouter les opéras à des représentations desquels je n’ai pas assisté au théâtre, mais dont je possède au moins un enregistrement discographique :

_ La Vestale _ au sein d’un coffret « Maria Callas » de 42 CDs d’enregistrements intégraux de 20 opéras _

_ Otello, de Rossini _ compositeur que j’apprécie tout particulièrement… _

_ Die Lustige Witwe _ probablement parce que ma mère adorait en chanter au moins un air… _

_ L’Heure espagnole _ j’aime énormément Ravel, auquel je m’intéresse beaucoup… _

_  Carmina Burana _ un tube (à archiver…), en dépit de l’exécrable réputation de son compositeur… _

_ du Postillon de Lonjumeau d’Adolphe Adam (de 1836, à Paris), je connais bien sûr l’archi-célèbre air de Chapelou ; par exemple chanté par l’excellent Nicolaï Gedda

Quant à Die tote Stadt d’Eric Wolfgang Korngold (de 1920, à Hambourg)

je persiste à regretter _ beaucoup _ de ne pas en posséder d’enregistrement discographique _ simplement faute d’avoir réussi jusqu’ici à en trouver un… _alors même que je collectionne les CDs d’enregistrements d’œuvres _ très diverses _ d’Eric Wolfgang Korngold, qui ne m’ont jamais déçu…

Mais, plus encore, ce qui, et très intensément, me frappe,

c’est l’extraordinaire qualité d’incarnation des personnages chantés en ces airs extraits d’opéras si divers, par Michael Spyres ;

et qui me touche si fortement en ces écoutes répétées de cet exceptionnel CD…

Bien sûr, isoler un air de l’opéra dont il fait partie, a quelque chose d’abstrait et d’artificiel :

tout air ne prenant vraiment la plénitude de son sens que par son insertion, en quelque sorte naturelle, dans l’intrigue dramatique de l’œuvre déroulée en son entier ; 

ainsi que par l’intelligence, aussi et surtout, des moindres nuances du personnage qu’incarne le chanteur ;

ainsi ce qui m’a frappé et totalement charmé

_ cf mes articles consécutifs à celui (avec un lien à la vidéo) du 8 aout dernier : … :

celui du 14 août :  ;

celui du 15 : … ;

mais surtout celui du 18 août :  _

à la vision-écoute de la retransmission du merveilleux Don Giovanni (de 1787, à Prague)donné à Salzbourg cet été 2021, avec la direction musicale de Teodor Currentzis, et dans lequel Michael Spyres incarnait _ en dépit d’un costume qui aurait ridiculisé n’importe quel acteur-chanteur, autre que Michael Spyres ! _ un absolument merveilleux Don Ottavio,

c’est cette qualité exceptionnelle de l’intelligence tant dramatique (en plénitude d’accord avec le génie de Da Ponte) que musicale (en symbiose parfaite avec le génie musical opératique de Mozart !) de Michael Spyres…

Et justement ce qui touche ici encore à l’extraordinaire et au superlatif,

mais cette fois non pas sur la scène comme à Salzbourg,

mais en un CD tel que ce merveilleux récital d’airs intitulé « Baritone« ,

c’est la qualité véritablement exceptionnelle d’interprétation-incarnation, tant dramatique que musicale _ indissociablement, les deux ! _ de chacun, sans exception, des rôles pourtant si divers, tels que ceux, ici, en ce récital,

d’Idomeneo (de l’Idomeneo de Mozart, de 1781, à Munich),

le comte Almaviva (des Nozze di Figaro de Mozart, de 1786, à Vienne),

Don Giovanni (du Don Giovanni de Mozart, de 1787, à Prague),

Edgard (de l’Ariodant de Méhul, de 1799, à Paris),

Licinius (de La Vestale de Spontini, de 1807, à Paris),

Figaro (du Barbiere di Siviglia de Rossini, de 1816, à Rome),

Otello (de l’Otello de Rossini, de 1816, à Naples),

Chapelou (du Postillon de Lonjumeau d’Adolphe Adam, de 1836, à Paris),

Tonio (de La Fille du régiment de Donizetti, de 1840, à Paris),

le comte di Luna (d’ Il Trovatore de Verdi, de 1853, à Rome),

Hamlet (de l’ Hamlet d’Ambroise Thomas, de 1868, à Paris),

Hoffmann (des Contes d’Hoffmann d’Offenbach, créés en 1881, à Paris),

Lohengrin (du Lohengrin de Wagner, de 1850, à Weimar),

Tonio (du Pagliacci de Leoncavallo, de 1892, à Milan),

Danilo (de Die lustige Witwe de Franz Lehar, de 1905, à Vienne),

Ramiro (de L’Heure espagnole de Ravel, de 1911, à Paris),

le baryton de Carmina Burana (de Carl Orff, en 1937, à Francfort)

et Paul (de Die tote Stadt de Korngold, de 1920, à Hambourg),

par l’admirable Michael Spyres,

dont on ne sait ce qui doit être le plus admiré

de sa parfaite intelligence dramatique de chacun de ces  personnages qu’il incarne si magnifiquement,

ou de sa merveilleuse exceptionnelle musicalité, chaque fois, en la très grande diversité de ces airs qu’il nous donne…

C’est qu’existe aussi un génie de l’interprétation !

Pour joindre ici quelques appréciations un peu plus plus personnelles _ sinon subjectives _,

je dois dire la singularité de mon intense émotion plus particulièrement devant les véritablement sublimes (!!!) interprétations des trois derniers airs de ce programme, déjà eux-mêmes très différents, et qui sortent du domaine de confort, jusqu’ici, de Michael Spyres,

extraits d’œuvres _ L’Heure espagnole de Ravel (il s’agit du très original air « Voilà ce que j’appelle une femmme charmante« ), Die Tote Stadt de Korngold (il s’agit de l’air sublime « Glück, das mir verblieb« ) et Carmina Burana de Carl Orff (il s’agit de l’air superbement donné ici « Dies nox et omnia«  ; soient des œuvres de 1911, 1920 et 1937)… _

du XXe siècle, que Michael Spyres aborde pour la première fois au disque :

de belles perspectives d’interprétation s’ouvrent ainsi à lui, en sa quarantaine pleinement épanouie de chanteur…

Mais aussi,

je dois dire ma grande émotion devant l’extraordinaire douceur, enivrante, de son interprétation de l’air très beau de Lohengrin « Aux bords lointains« , que Michael Spyres a tout spécialement choisi d’interpréter ici en français _ Wagner a longtemps très grandement plu en France… _ ;

de même que devant son interprétation si délicate, de l’air de Tonio « Si puo ? Signore, Signori ! » du pourtant vériste Pagliacci (de 1892) de Leoncavallo :

Michael Spyres me donnant ainsi envie de découvrir cet opéra...

Et pour ce qui concerne l’interprétation des airs d’Edgard « Ô Dieux ! Ecoutez ma prière« , de l’Ariodant de Méhul (de 1799),

et d’Hamlet « Ô vin, dissipe la tristesse« , de l’Hamlet d’Ambroise Thomas (de 1868),

ils donnent grand désir d’entendre et écouter enfin ces opéras en entier ; des opéras français dont n’existe pas encore hélas d’enregistrement discographique pour ce qui concerne l’Ariodant de Méhul ; et assez peu, pour ce qui concerne le Hamlet d’Ambroise Thomas… ;

de même que, l’interprétation par Michael Spyres du grand air de Licinius « Qu’ai-je vu ! Quels apprêts !« , de La Vestale, de Spontini (de 1807), m’incite à écouter enfin cet opéra qui dormait jusqu’ici dans ma discothèque…

Pour ne rien dire de l’interprétation merveilleusement enlevée _ et déjà célèbre _ de Michael Spyres du bien connu air de Chapelou, « Mes amis, écoutez l’histoire« , du Postillon de Lonjumeau, d’Adolphe Adam (de 1836) ;

un DVD de la mise en scène de l’excellent Michel Fau, avec le Chapelou de Michael Spyres, est désormais disponible : voici l’extrait vidéo de cet air, dans cette mise en scène de Michel Fau, avec Michael Spyres sur scène, en Chapelou…

Mais nous savons bien que Michael Spyres est comme un poisson dans l’eau dans l’entièreté du répertoire français _ ici de Méhul (en 1799) à Ravel (en 1911)… _, qui lui va comme un gant… 

Chapeau bas, Monsieur Spyres…

Et au final,

nous savons bien qu’un récital discographique d’airs d’opéra choisis, ne constitue qu’une petite fenêtre _ ou une carte postale adressée à un plus large public potentiel que celui des salles d’opéra _ ouvrant sur ce qui est vraiment l’essentiel de son activité pour le chanteur :

ses performances, avec des partenaires et un orchestre, en des opéras entiers, sur la scène, et face au public présent ce soir-là…

Et ici je renvoie, en exemple, et par la magnifique vidéo, au fluidissime et lumineux Don Giovanni , donné cet été 2021 à Salzbourg, sous la direction du magicien Teodor Currentzis…

Ce dimanche 24 octobre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le bel univers de Michel Fau

31mar

Le samedi 15 septembre dernier,

j’écoutais avec un vif plaisir l’émission Étonnez-moi Benoît, de Benoît Duteurtre,

intitulée Michel Fau & Julie Depardieu dans la célèbre pièce « Fric Frac » d’Édouard Bourdet au Théâtre de Paris

dont en cliquant sur le lien vous accédez à l’écoute (de 90′)…

Et hier,

je découvre ce très intéressant portrait-ci de Michel Fau :

Michel Fau, amoureusement lyrique

sur le site de Res Musica.

MICHEL FAU, AMOUREUSEMENT LYRIQUE

Artistes, Entretiens, Mise en scène, Opéra

FAU Michel_1165Acteur et metteur en scène prolifique, dénicheur d’œuvres inconnues ou méprisées, Michel Fau impose depuis quelques années son univers baroque et à contre-courant sur les scènes lyriques françaises. Après le triomphe de son Ariane à Naxos au Capitole de Toulouse, il donne à redécouvrir LPostillon de Lonjumeau d’Adolphe Adam à l’Opéra-Comique. L’occasion pour ResMusica de s’entretenir avec cet artiste singulier, hors du temps et des modes.

« S’il n’y a pas cette folie ou ce délire, alors oui, en effet, ça devient désuet, conventionnel, ennuyeux et banal. »

ResMusica : L’Opéra-comique contribue depuis quelques années à remettre à l’honneur tout un répertoire méprisé ou tombé en désuétude (l’opérette, l’opéra-comique, le grand opéra français…). Qu’est-ce qui explique selon vous qu’on y revient aujourd’hui ?

Michel Fau : Je pense que c’est le même problème qu’il y a eu dans le théâtre de boulevard ou la tragédie ; on n’apprenait plus ce répertoire, ce style. Il y a eu toute une période où on méprisait la tragédie et la comédie et, par ailleurs, le tragique lyrique était suspect. C’est très curieux. À un moment, dans l’histoire du lyrique, on était davantage sur le drame sentimental, social. Par conséquence, l’opérette ou l’opéra-comique sont devenus désuets. En plus, pour chanter l’opérette ou le grand opéra français, il faut de très grands interprètes. Il faut des gens avec des voix virtuoses et en même temps, il faut qu’il y ait une incarnation, un jeu scénique survolté. Les grands interprètes de ces œuvres-là étaient à l’époque de fortes personnalités. Quand je pense au baryton qui a créé Ciboulette – Jean Périer – il a créé aussi Pelléas, ce n’est pas rien. Ce qui est beau c’est qu’aujourd’hui, on a toute une génération de chefs d’orchestre qui ne méprisent plus cette musique et des chanteurs qui chantent avec autant de profondeur et de conviction cette musique apparemment légère que s’ils avaient à chanter du Schoenberg ou du Richard Strauss.

Quand j’ai mis en scène Ciboulette, on disait à Jérôme Deschamps que ça ne marcherait jamais, que c’était de l’opérette, que c’était ringard. Et finalement, on a refusé 100 personnes par soir ! La raison ? Des interprètes formidables. Il y avait notamment un ténor mozartien parce qu’on s’était rendu compte que le rôle était redoutable à chanter. Et puis il y avait un chef d’orchestre qui n’avait jamais dirigé cette musique mais qui y était sensible. C’est pareil sur Le postillon de Lonjumeau, on a la chance d’avoir un des plus grands ténors du monde (ndrl : Michael Spyres), on peut le dire, parce que c’est très difficile à chanter. Et puis, pour jouer la comédie et la tragédie, il faut être fou. Pendant très longtemps on a eu des chanteurs qui chantaient bien ou des acteurs qui jouaient juste mais ça ne suffit pas. Il faut avoir de la virtuosité et de la folie parce que la comédie et la tragédie parlent de la folie humaine et s’il n’y a pas cette folie ou ce délire, alors oui, en effet, ça devient désuet, conventionnel, ennuyeux et banal.

RM : Comme au théâtre, on a l’impression que vous aimez participer à la redécouverte de ces œuvres. Comment est né ce projet du Postillon de Lonjumeau ?

MF : Jérôme Deschamps m’en avait parlé et Olivier Mantei a pris le relais. En fait, ils voulaient remonter cette œuvre depuis très longtemps. J’ai découvert l’œuvre par la proposition de l’Opéra-Comique. J’ai confiance en mon désir et en mes goûts et je n’ai pas d’à priori sur les œuvres. On m’en a proposé d’autres que j’ai refusées parce qu’elles m’ennuyaient ou que je n’avais rien à dire dessus mais là, la musique m’a plu. Du beau bel canto français. Et puis, j’ai trouvé l’histoire, le fond, ce que ça raconte sur la vie, l’humain, le théâtre, très intéressant. C’est une œuvre drôle, poétique, mais aussi cruelle. Un opéra dans l’opéra aussi puisque c’est l’histoire d’un homme qui devient chanteur lyrique. 

RM : Et puis c’est aussi un opéra qui comme d’autres œuvres du XIXe siècle, comme la Manon de Massenet, regarde vers un XVIIIe siècle un peu fantasmé…

MF : … c’est ça qui est beau ! Je viens de monter Ariane à Naxos à Toulouse et c’était pareil, c’est un opéra du début du XXe siècle qui rêvait autour du XVIIIe. C’est comme quand Fellini fait Casanova, il réinvente un XVIIIe siècle vu sous le prisme des années 70 et moi il n’y a que ça qui m’intéresse de revisiter, réinterpréter ou de rêver une époque révolue mais sans faire de la reconstitution historique, en la réinterprétant. C’est là où, à mon avis, il y a un geste artistique.

 

RM : Tout le monde connaît votre passion pour l’opéra. Pouvez-vous nous raconter un de vos grands souvenirs d’opéra en tant que spectateur ?

MF : Oui, c’est Elektra de Richard Strauss avec Gwyneth Jones et Leonie Rysanek à Orange parce que j’ai découvert une musique d’une violence inouïe, un livret d’Hofmannsthal magnifique, et puis j’ai vu des océans vocaux et en même temps de très grandes tragédiennes. J’avais l’impression de voir Bette Davis et Gena Rowlands, plus Sarah Bernhardt. Pour moi, la tragédie c’est ça. Ce n’est pas triste ou sentimental. C’est violent et ça fait peur. C’était démentiel et ça a été un choc immense même si j’avais vu aussi auparavant des choses très belles comme Montserrat Caballé dans La Force du destin. J’ai toujours aimé l’opéra depuis que je suis petit.

RM : Qu’est ce que ça représente pour vous ?

MF : Tous les matins je me lève et je mets de l’opéra. Ce matin, c’était Faust de Gounod (rires) mais c’est très varié. Ça peut être du Berg, du Rameau… Ce qui me plaît, c’est la voix chantée et donc la réalité sublimée ou la réalité déformée. Je n’aime pas le réalisme. C’est bien que ça existe mais moi je ne monte pas d’auteurs réalistes. J’aime quand les histoires sont déformées et à l’opéra c’est le cas. C’est plus que la réalité. C’est ça qui me plaît.

« J’aime quand les histoires sont déformées et à l’opéra c’est le cas. »

RM : Pour certains metteurs en scène ou directeurs de salles, l’opéra doit s’inscrire dans une contemporanéité et être le reflet de notre temps pour survivre. Qu’en pensez-vous ?

MF : L’académisme me fait peur mais le problème que j’ai, c’est que je n’aime pas non plus la modernisation à tout prix. Donc, je ne me positionne nulle part mais je pense qu’il y a une troisième voie parce que souvent à l’opéra, on a des choses très attendues ou bien des choses très modernes mais qui sont finalement très prévisibles aussi. Je pense qu’à une époque on avait besoin d’aller vers une modernisation, mais maintenant, ça ne surprend plus personne. Ça ennuie les gens plus qu’autre chose. Pour ma part, je considère qu’il faut partir de l’œuvre.

Pour le Postillon, je ne pense pas que c’est en la modernisant qu’on la rendra plus accessible. Les gens ne sont pas bêtes. Quand on voit le cinéma, ils n’ont pas peur de faire des films en costumes d’époque et de délirer autour. Le public a envie de rêver. Il n’a pas toujours envie de revoir ce qu’il voit aux actualités tous les jours. Ces gens-là disent que c’est en modernisant les œuvres qu’ils vont attirer un autre public mais ce n’est pas vrai ! Au contraire, je pense que c’est en faisant des choses poétiques, violentes, délirantes et lyriques que l’on attirera le public des films de Tim Burton par exemple qui sont tous poétiques, pas réalistes, en costume… Ce n’est pas en mettant les chanteurs en survêtements avec des portables. Je ne le pense pas.

RM : Vous vous qualifiez souvent d’acteur lyrique déplorant l’hégémonie du non jeu ou du jeu naturaliste, plaqué sur tous les styles de pièces. L’opéra demande au contraire un respect du style et une forme d’outrance dans le jeu de scène compte-tenu de la grandeur des salles. C’est aussi ce qui doit vous séduire à l’opéra ?

MF : C’est lié à l’interprétation aussi. C’est lié à des sentiments extrêmes. C’est comme dans la tragédie ou dans le vaudeville. Ce sont des personnages pris dans des situations extrêmes. C’est pour ça qu’on ne peut pas le jouer de façon quotidienne. Le metteur en scène essaye mais la musique résiste. On ne peut pas. Ce sont des situations terribles qui n’arrivent qu’une fois dans la vie. C’est pour ça que c’est ridicule de vouloir jouer Racine, Feydeau, Puccini ou Berlioz comme si c’était la vie de tous les jours. Ce n’est pas vrai. Ça n’a pas été écrit pour ça. Ce sont des descriptions tragi-comique de l’existence. Et même sur Le Postillon de Lonjumeau, ce ne sont que des personnages en crise, survoltés par la situation qui leur arrive.

RM : La documentation autour des œuvres a l’air d’être très importante dans votre processus créatif ?

MF : La connaissance enrichit mon imaginaire et me nourrit. C’est pour ça que je pars toujours de l’œuvre pour ne pas refaire éternellement le même spectacle même si j’ai des obsessions récurrentes. C’est en me documentant, en travaillant en amont, que mon imaginaire rebondit. La connaissance, ce n’est pas suspect. J’invite tout le monde à aller au musée, à l’Opéra et à lire des livres. Pas parce que ça fait bien mais parce que la vie devient plus exaltante.

RM : Auparavant, les chanteurs parlaient beaucoup des rôles sous leur aspect technique, valorisant les notes impossibles à atteindre – comme le contre-ré de Chapelou dans le Postillon par exemple. Aujourd’hui, les chanteurs parlent plus volontiers de la construction de leur personnage mais comment incarner des personnages surtout quand ils sont archétypaux ?  

MF : Je pense qu’il faut prendre tout se qui se passe au pied de la lettre en partant vraiment du texte. Si on joue vraiment la situation, ce qu’il se passe dans le Postillon de Lonjumeau est d’une cruauté redoutable… et ça fait rire ! Mais il faut aller au bout de l’intention et de la situation et je pense que l’interprétation du rôle est liée à la technique. Je ne les sépare pas. Ce qui est intéressant c’est de partir de l’excès qui peut faire rire ou peur. C’est le livret et la musique qui m’inspirent. Je pars toujours de l’œuvre parce que je l’estime toujours.

RM : À l’opéra, le temps de répétition est assez court alors que les projets remontent souvent plusieurs années en avance. Donc, avant même que les répétitions ne commencent, le spectacle est quasiment prêt, non ? Quand et comment intervient le visuel dans votre processus créatif ?

MF : Je trouve ça très bien de travailler en amont. Et puis le chef et les chanteurs travaillent aussi en amont, alors pourquoi pas le metteur en scène ? C’est bien d’arriver avec de la nourriture pour les interprètes. Après, ça change parce que il y a des contraintes techniques et parce qu’on répète et qu’on imagine d’autres choses. Mais j’aime bien arriver avec un squelette de spectacle. Et cette méthode maintenant, je l’applique aussi au théâtre même si on a plus de temps de répétition. Partir de rien c’est une perte de temps et c’est bien de partir d’un dessin, d’un schéma, même si ça évolue. Pour le Postillon, en lisant l’œuvre, en parlant avec le scénographe avec lequel je suis très complice, on savait qu’on voulait quelque chose de poétique, bucolique, avec des couleurs saturées. On voulait partir de la convention en la réinterprétant ; réinterpréter les toiles peintes avec les moyens d’aujourd’hui, réinventer la rampe et ses éclairages frontaux. On a la chance d’avoir aussi Christian Lacroix pour les costumes qui part toujours de gravures et de maquettes d’époque mais là encore, pour rêver et réinventer.

RM : Vos spectacles sont très travaillés plastiquement parlant et assez reconnaissables (beaucoup de couleurs, une approche parfois kitsch, etc). Comment ne pas tomber dans des recettes et l’effet de mode ?

MF : À la base, la mode c’est beau parce que c’est éphémère. Moi ce qui m’angoisse, c’est surtout le goût du jour. Les dadaïstes disaient « merde au goût du jour ». J’essaye de ne pas trop penser à ce que les gens vont dire et je fais ce que je pense qu’il faut faire. Évidemment, je souhaite que le public soit comblé mais ça m’arrive aussi de faire des spectacles qui n’ont pas le succès que j’espérais. Ma position est compliquée parce que j’ai la possibilité de faire des spectacles dans des lieux prestigieux avec beaucoup de moyens – parce que je suis  différent du goût du jour – et en même temps, il y a des gens qui me le font payer très cher et il y a des lieux où je ne suis pas toléré. Ma différence est une force et une faiblesse qui me laisse à part et ça me plaît parce que ça veut dire que je ne suis pas au goût du jour, ce qui me fait très peur. Quand je travaille, sincèrement, je n’y pense pas. Quand j’ai fait le Tartuffe avec Michel Bouquet, c’est devenu un manifeste puisque l’alexandrin était au premier plan, proféré en costume baroque, avec un jeu très frontal, dans un décor monumental. C’était l’opposé de tout ce qui se fait aujourd’hui. Mais quand je l’ai fait, c’est l’œuvre qui m’a nourri. Je ne me suis pas dit que je faisais un spectacle manifeste. Mais c’est devenu un manifeste et un succès public, ce qui a énervé encore plus certaines personnes…

RM : … et puis l’important c’est que tous les regards existent ? Qu’ils s’éclairent les uns les autres ?  

MF : Absolument ! Le danger, c’est la pensée unique. Ce qu’il y a de beau à l’Opéra-Comique, c’est qu’ils programment des créateurs très différents. C’est la grande intelligence d’Olivier Mantei de programmer Cyril Teste, Olivier Py, Michel Fau. Il n’y a pas d’esthétique unique. Il y a trop de salles où on a l’impression de toujours voir le même spectacle.

RM : Vous trouvez souvent le moyen de monter sur scène, même à l’opéra ! Pourquoi et quel est le programme cette fois-ci ?  

MF : Voyez, pour Ariane à Naxos, je n’étais pas sur scène et c’était trop douloureux pour moi parce que je me sens extérieur au spectacle. Le chef d’orchestre, il est dans la fosse, sur le bateau. Le metteur en scène, il ne sert plus à rien quand le spectacle démarre. C’est pour ça que les metteurs en scènes sont parfois aigris ou odieux. C’est très difficile comme position. C’est pour ça que je ne monterai plus de pièce où je ne suis pas sur scène. Là, pour Le Postillon il y avait un petit rôle de suivante qui n’avait pas beaucoup d’intérêt donc je le fais… pour être avec eux !

Crédit photographique : © Harcourt

Samedi 15 septembre 2018
 1h 30mn

Michel Fau & Julie Depardieu dans la célèbre pièce « Fric Frac » d’Édouard Bourdet au Théâtre de Paris

Nous allons plonger dans le Paris d’avant guerre avec Fric-Frac, mise en scène de Michel Fau, pour évoquer ce temps ou l’argot était une langue musicale et ou les comédiens chantaient. Avec Michel Fau et Julie Depardieu, complices de théâtre mais aussi deux mélomanes éperdus !

Michel Fau & Julie Depardieu dans la célèbre pièce "Fric Frac" d'Édouard Bourdet au Théâtre de Paris
France Musique, studio 131… Julie Depardieu, Benoît Duteurtre & Michel Fau, complices de théâtre mélomanes éperdus ! (g. à d.) , © Radio France / Annick Haumier



Après Arletty, Fernandel et Michel Simon c’est Julie Depardieu, Régis                                          
Laspalès et Michel Fau qui vous emmènent faire un tour dans le Paname des années 30, ça gouaille, parle de fraiche, de flouze, d’oseille, ça se paie une bonne tranche de rigolade !



L’homme de Loulou est en prison et il a besoin d’oseille, de beaucoup de  pognon. Loulou sa p’tite veut lui en trouver. Marcel employé de bijouterie est amoureux de Loulou. Loulou va se servir du naïf Marcel pour organiser avec Jo un Fric-Frac dans la bijouterie ou travaille Marcel, une affaire en or…


Michel Fau & Julie Depardieu dans la célèbre pièce "Fric Frac d'Édouard Bourdet"


Michel Fau & Julie Depardieu dans la célèbre pièce « Fric Frac » d’Édouard Bourdet 
 © Théâtre de Paris


Avec Régis Laspalès, Julie Depardieu, Michel Fau, Emeline Bayart, Georges Bécot, Fabrice Cals, Yannis Ezziadi, Antoine Kahan, Audrey Langle, Roland Menou.

Mise en scène : Michel Fau.

Représentations 11 septembre au 14 octobre

– Théâtre de Paris, 15 rue Blanche-Paris 9e – Réserver ! Y aller !  



Étonnez-moi Benoît-Générique début

♫Rythmes gitans : Jo Privat et Les Manouches de Paris

♫James Brown et son groupe The JB’s !

♫Franz Schubert : Polonaise



Étonnez-moi Benoît-Générique fin ♫Étonnez-moi Benoît par Françoise Hardy (paroles Patrick Modiano & musique H. de Courson)

Album 33T Mode 509 191 & CD Virgin 8406382


France Musique, studio 131... Julie Depardieu, Benoît Duteurtre & Michel Fau, complices de théâtre mélomanes éperdus ! (g. à d.)

France Musique, studio 131… Julie Depardieu, Benoît Duteurtre & Michel Fau, complices de théâtre mélomanes éperdus ! (g. à d.) , © Radio France / Annick Haumier


Programme



♫Jacques Offenbach (1819-1880) : opérette Lischen et Fritzchen, Je suis alsacienne, livret Paul Boisselot. Madeleine Renaud (1900-1994) & Pierre Bertin (1891-1984) Orchestre Guitinguer


France Musique, studio 131... Julie Depardieu, Benoît Duteurtre & Michel Fau, complices de théâtre mélomanes éperdus ! (g. à d.)

France Musique, studio 131… Julie Depardieu, Benoît Duteurtre & Michel Fau, complices de théâtre mélomanes éperdus ! (g. à d.), © Radio France / Annick Haumier

Enregistrement live à Lugano, 29 avril 1954



♫Igor Stravinsky (1882-1971) : Dumbarton Oaks Concerto In Mi Bemolle Per Orchestra Da Camera (1937-1938). Orchestra della Radiotelevisione della Svizzera Italiana, direction Igor Stravinsky – De l’album « Igor Stravinsky ‎– Stravinsky conducts Stravinsky » (1995) – Label Ermitage ‎ERM 156 ADD 


Label Naïve


Label Naïve


♫Jean Lenoir & Jacques Charles : La Villette. Julie Depardieu, chant. Laurent Korcia, violon. Arnaud Boukhitine, tuba – De l’album « Laurent Korcia – Danses (2004) – Label Naïve V 4978


Label Mercury Records

Label Mercury Records


♫Georges Brassens (1921-1981) : Le pornographe. Michel Fau, chant – De l’album « Brassens sur Parole(s)”– Label Mercury Records 2016


Label CBS


Label CBS


 

♫André Messager : opérette Véronique, Adieu! Je Pars (La Lettre) livret A. Vanloo & G. Duval. Marcel Merkès, chant. Orchestre direction Jacques Métehen – Label CBS S 63 646 



♫Philippe Katerine & Julie Depardieu : « L’au delà » de la B.O. film « Je suis un no man’s land » de Thierry Jousse (2011)


 

France Musique, studio 131... Julie Depardieu & Benoît Duteurtre, mélomanes éperdus !


France Musique, studio 131… Julie Depardieu & Benoît Duteurtre, mélomanes éperdus !
, © Radio France / Annick Haumier


Les dames du Prix des Muses sont réunies au célèbre restaurant Chapuchot, dans le salon du Chinois, pour décerner leur prix annuel. Un mystérieux assassin les frappe au cours des délibérations. Une lauréate va s’opposer à l’inspecteur et mener  l’enquête…


 

Label Vega

Label Vega


♫Pierre Barillet & JP.Grédy : Le Chinois, comédie en 3 actes. (Musique Michel Emer) .Jacqueline Maillan & Jean Raymond, chant – De l’album « Extraits Musicaux De La Comédie De Barillet Et Grédy, Le Chinois (1959) » – Label Vega T 37 S 2507


 

Label Columbia


Label Columbia

♫Henri Christiné & Albert Willemetz : opérette « Le bonheur mesdames » Elle est épatante cette petite femme là (1935) Michel Simon, chant. – Label Columbia ‎2 C016-14203



Dans le Paris des années 20. Marguerite Dumont femme fortunée, passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années Marguerite chante faux devant son cercle d’habitués, mais personne ne le lui a jamais dit !


 


Voilà que tout se complique le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public à l’Opéra…


Label Studio France Télévisions

Label Studio France Télévisions


♫B.O. film Marguerite de Xavier Giannoli (2015) Avec Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau, Christa Théret, Denis Mpunga – Label Studio France Télévisions Distribution 2016


♫Adolphe Adam (1803-1856) : Le Postillon de Longjumeau (1952) Avec Henri Legay, Janine Micheau, René Hérent, Lucien Lovano, Germaine Parrat & André Vessières. Orchestre de la R.T.F. direction Jules Gressier



♫Henri Christiné & Albert Willemetz : opérette « Le bonheur mesdames « La Baya » Chin’, Chin’, Chin’... (1934) Arletty, chant avec orchestre – Disque 78 tours Pathé PA112


L'Avant-scène théâtre propose : Fric-Frac d'Édouard Bourdet
L’Avant-scène théâtre propose : Fric-Frac d’Édouard Bourdet

Il est des pièces tellement ancrées dans la mémoire collective que même  la distribution en est légendaire. Fric-Frac d’Édouard Bourdet est de celles-là. Dès lors, pas de circonstances atténuantes, il faut ramener sa fraise, comme de bien entendu ! 


 

L'Avant-scène théâtre propose : Fric-Frac d'Édouard Bourdet

L’Avant-scène théâtre propose : Fric-Frac d’Édouard Bourdet

Avant-propos : Comme de bien entendu ! par Rodolphe Fouano
Fric-Frac : L’affiche – Le texte de la pièce



Commentaires
Édouard Bourdet, auteur à succès, par Gérard Lieber
Bourdet, épurateur méconnu, par Jacques Boncompain
Fric-Frac ou l’éloge de la langue verte, par Olivier Barrot
Un type qui donnait l’amour du théâtre, par Arletty
De la scène au film, par Alain Riou
Un texte à interpréter comme une partition, rencontre avec Michel Fau, par Armelle Héliot
Fric-Frac ou la poésie des petites gens, par Michel Fau
Entretiens avec Régis Laspalès, Julie Depardieu et Emeline Bayart


 

Label Angel Records
Label Angel Records


♫Alexandre Glazounov (1865-1936) : Raymonda, Suite, Opus 57 Danse Espagnole. Orchestre philharmonique de Paris, direction Manuel Rosenthal – De l’album « Les Rarissimes De : Ibert – Debussy – Loeffler – Glazounov – Scriabine » – Label Angel Records 2004


Label Marianne Melodie

Label Marianne Melodie

♫Richard Genée : opérette Nanon, La valse du rire. Erna Sack (1898-1972) avec un livret de F Zell – De l’album « Erna Sack : collection « Les voix d’or »


Label Marianne Melodie 2006


 

Label Bell Music

Label Bell Music

♫Klaus Wunderlich, orgue Hammond : An Der Schönen Blauen DonauLabel Bell Music 2007


 

France Musique, studio 131... Julie Depardieu, Benoît Duteurtre & Michel Fau, complices de théâtre mélomanes éperdus ! (g. à d.)


France Musique, studio 131… Julie Depardieu, Benoît Duteurtre & Michel Fau, complices de théâtre mélomanes éperdus ! (g. à d.)
, © Radio France / Annick Haumier


« Immortel Fernandel qui chantait autant qu’il jouait, Sa présence, son charisme, son aise, son sourire et ses colères qui réchauffaient la scène et l’écran. Un artiste complet ! »  Curtis Newton


 


♫Fernandel : Fôlatrerie – De l’album « 125 succès essentiels et chansons rares » – Label Marianne Melodie 2011


 

Label Deutsche Grammophon


Label Deutsche Grammophon


♫Carl-Maria von Weber / Hector Berlioz : Invitation à la valse Op.65. Berlin Philharmonic Orchestra, direction Herbert von Karajan – De l’album « Herbert von Karajan -Berliner Philharmoniker – Invitation To The Dance (2011) – Label Deutsche Grammophon 474 617-2


 

L’équipe de l’émission :
  • Benoît DuteurtreProduction
  • Christine AmadoRéalisation
  • Annick HaumierCollaboration
 …

 

Un beau portrait

d’un artiste authentique

et passionnant !

Ce dimanche 31 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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