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Le charme absolu, très prenant et très tendre, des « Lieder ohne Worte » de Felix Mendelssohn, en un choix de 14 pièces, par Igor Levit, en un parfait CD, tout fraîchement enregistré à Berlin au mois de décembre dernier…

06fév

Retrouver le charme très prenant et très tendre, voilà, des « Lieder ohne Worte«  de Felix Mendelssohn, en une anthologie de 14 d’entre eux, puisés aux Op. 19, 30, 38, 53, 62 et 102 du maître,

sous les doigts justement délicats d’Igor Levit,

en un CD Sony Classical 19658878982 tout fraîchement enregistré à Berlin les 3 et 4 décembre 2023 pour paraître le 26 janvier 2024

_ en une forme de réponse sienne au massacre du 7 octobre dernier : « And, at some point, it became clear that I had no other tools than to react as an artist. I have the piano, I have my music. And so the idea came to me to record these works, Mendelssohn’s « Songs Without Words » (…)  It is my artistic reaction  – as a person, as a musician, as a Jew – to what I have felt in the past few weeks and months. Or, to put it more precisely, it is one of many reactions that came to mind  » ; écouter et regarder cette brève vidéo de présentation par Igor Levit lui-même…

Je dois immédiatement ajouter cependant ici que rien, rien de rien, surtout, ne s’entend des terrifiantes atroces circonstances (et retentissements) qui ont conduit Igor Levit à ce parfait enregistrement-ci au Teldex Studio de Berlin les 3 et 4 décembre derniers, du sublime classicisme (mozartien ?..) de Felix Mendelssohn à son apogée de poésie (apollinienne ?..) de ces sublimissimes, si parfaitement dénuées du moindre pathos, 14 « Lieder ohne Worte« … Le choix d’une toute simple musique pour l’éternité, très humblement parfaitement servie ici, voilà, par l’interprète, tout simplement, comme il se doit… _,

est un très délicat et modeste délice : écoutez donc…

Qui me rappelle aussi mon affection personnelle pour le jeu magnifique et idéal de Roberto Prosseda, dant tout l’œuvre pour piano de l’immense probe et humble Felix Mendelssohn

_ et en cette occurrence-ci le parfait double CD Decca 476 6796 des 57 « Lieder ohne Worte » (8 x 6 = 48 + 7 restés sans numéro), enregistré à Aci Reale, en Sicile, au pied de l’Etna, aux mois de janvier et mars 2008 ; cf le témoignage-constat de mon bref article du 3 mars 2018 :  « « , et écoutez aussi ceci…

Tout simplement servir la grâce humble et modeste, heureuse et tranquille, intérieure et sereine, toute pure, de Felix Mendelssohn…

Ce mardi 6 février 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos du partage, le plus large possible, par entretiens, du magnifique « Le chemin continue _ Biographie de Georges Lambrichs » d’Arnaud Villanova (aux Editions Gallimard), de petites considérations sur des temporalités et fenêtres d’opportunité diverses pour des entretiens ouverts avec auteurs choisis de livres d’extrême qualité…

22fév

À propos du partage, le plus large possible _ via vidéos ou podcasts d’entretiens à réaliser (enregistrer et diffuser largement via l’ultra-performant site Mollat !) avec l’auteur de livres d’excellence… _, du magnifique « Le chemin continue _ Biographie de Georges Lambrichs » d’Arnaud Villanova (tout juste paru le 16 février dernier aux Éditions Gallimard),
voici, ce jour, ces quelques petites considérations-ci sur des temporalités et fenêtres d’opportunité diverses, pour des entretiens ouverts, et si possible un peu riches, substantiels, avec quelques auteurs choisis de livres d’extrême qualité, tel que ce « Le chemin continue _ Biographie de Georges Lambrichs » d’Arnaud Villanova :
Ecrire, publier, éditer, promouvoir un livre,
puis lire, partager avec des amis (voire plus largement peut-être aussi) le plaisir de la lecture
et réussir à donner à d’autres le désir de, à leur tour, lire (et éprouver une vraie joie de lire) tel ou tel livre singulier :

autant de situations
et autant d’acteurs divers d’une même chaîne diversifiée et ramifiée, et continuée,
au départ de laquelle s’est trouvé un beau livre écrit par un auteur,
avec autant de temporalités diverses,
et ayant chacune son rythme spécifique et singulier…
Et ce n’est certes pas à un auteur tel que vous, Arnaud, qui travaillez professionnellement là-dessus, que je vais apprendre quelque chose de neuf…
Pour ma part, 
je veux dire celle d’un lecteur simplement attentif et passionné de quelques certains livres qui m’ont considérablement plu et réjoui
et de fait mes goûts sont assez larges et assez éclectiques, tout en étant très très exigeants :
d’une façon qui, à ma place de simple lecteur, me fait, en l’occurrence, et en ces traits-là, admirer la personnalité ici, ainsi que la personne dans sa vie relationnelle, généreuse et ouverte, d’un Georges Lambrichs,
situé pourtant apparemment, je veux dire professionnellement, à une tout autre place que celle d’un simple lecteur désintéressé, amateur, au sens plein de ce mot, qui se trouve être la mienne : celle, pour lui, Georges Lambrichs, d’éditeur littéraire ;
mais Georges Lambrichs était aussi, en sa singulière façon, absolument désintéressé en sa follement généreuse passion pour la plus authentique littérature « de qualité », un tel lecteur, pour commencer –,
il se trouve qu’une de mes passions est celle de la joie assez rare, en tous les sens de ce terme de m’entretenir, à l’occasion occasion qu’il me faut bien provoquer un peu par mon initiative ; car rien n’advient seulement de soi, et nul ne me l’offrira spontanément de lui-même (ou alors bien rarement ! même si cela, et il me faut le reconnaître, est quelquefois arrivé…) sur un plateau -, avec ou à propos d’auteurs que j’admire,
et en un entretien absolument ouvert, entre interlocuteurs sachant s’écouter vraiment et cette chose aussi est assez rare –, et les voix comptent beaucoup, les attentions, les silences aussi,
afin d’aider si peu que ce soit, de la modeste place de lecteur passionné s’entretenant alors avec (ou, à défaut de l’auteur lui-même, à propos de) tel auteur qui le mérite, à partager cettepas si fréquente que cela, mais qui comme miraculeusement advient parfois, de temps en temps, de temps à autre… – très exaltante joie de lire un livre qui paraît le mériter vraiment…
Car il y en a tant de médiocres, et même tant de faux livres, dont le temps de lecture vient voler un peu du si précieux, non infini, temps de la vie, en l’occurrence, du lecteur…
« Indiligent lecteur, quitte ce livre ! »,
prévenait très obligeamment le merveilleux et délicieux Montaigne adoré à l’ouverture de ses très exigeants à suivre vraiment l’entier déroulé de leurs étincelants écheveaux ramifiés de fils entrecroisés et rajoutés à ses diverses propres relectures… magnifiques « Essais »…
C’est donc aussi de toute petite à sa modeste place… contribution à la formation du goût, qu’il s’agit là…
Et plus que jamais en ce moment de bourrages de crânes désinhibés absolument éhontés de crasse propagande…
Voilà donc la place en laquelle je situe ce que, de ma modeste et improbable positionje ne suis pas éditeur, ni libraire, ni même journaliste : seulement simple lecteur passionné et un peu attentif de vrais livres... –, je peuxvoire je dois, à mes yeux tout au moins..faire, agir, œuvrer, en pareille occurrence, voire urgence !, de joie, à proposer de partager, à l’occasion Kairos un petit peu aidant, avec d’autres.
Les fenêtres d’opportunité pour celaou conjonction d’alignement des planètes…étant assez étroites, furtives, passagères…
Une vie humaine, d’abord, n’étant pas elle-même nous le saurions, cela n’arrive pas, infinie…
«    But at my back I always hear

Time’s wingèd chariot hurrying near :
And yonder all before us lye

Desarts of vast Eternity »,
a dit Andrew Marvell en son sublime poème « To his coy mistress ».
Mais le généreux temps d’une vie reçue de nos parents et de la chaîne si peu probable au départ de nos ancêtres plus lointains : via, là aussi, une chaîne-concours d’assez improbables transmissions, tant génétiques que culturelles… – , en son cheminement même, nous ouvre aussi la porte de tels infiniment précieux moments, rien moins, d’éternité puisqu’il n’y a d’éternité effective que dans, et par le temps de ces brèves vies, du moins quand celles-ci sont vraiment « humaines », c’est-à-dire vraiment « de qualité », je suis donc ici joyeusement spinoziste ; et proustien.
Tel est donc le contenu du courriel que j’ai adressé ce matin à Arnaud Villanova,
l’auteur, superbe de quelle qualité est aussi son écriture !, de cette passionnante et très riche enquête sur l’œuvre d’éditeurmais pas seulement !ainsi que la personne même, généreuse, libre, amicale, juste et ouverte, de Georges Lambrichs (1917 – 1992),
avec cet impressionnant portrait que vient nous donner ce « Le chemin continue _ Biographie de Georges Lambrichs » qui paraît en ce moment même aux Éditions Gallimard
Ce mercredi 22 février 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Surpendre, et sans recherche d’effets, ou la force très tranquille de la sobriété du style sans style de Bernard Plossu : un superbe double portrait de Françoise Nuñez et Bernard Plossu par Brigitte Ollier, en un très juste article « Bernard Plossu, best regards », sur le site blind-magazine.com, en date du 17 août 2022

23août

Ce mardi matin 23 août, à 8h 57, l’ami Bernard Plossu m’adresse par courriel un superbe article _ justissime ! _ de Brigitte Ollier

intitulé « Bernard Plossu, best regards« ,

paru le 18 août dernier sur le site blind-magazine.com…

Et par retour rapide de courriel, à 9h 16, je réponds ceci à Bernard :

« Bravo pour ce superbe double portrait, tellement juste.

Et chaleureuses felicitations à Brigitte Ollier, qui comprend si bien la sobriété de ton style sans style

_ une question que bien sûr toujours, à chaque fois surpris et émerveillé, je me suis forcément aussi posée…

Merci !
Francis« 

Voici donc ce justissime article de Brigitte Ollier :

Héritiers d’un temps suspendu, leurs images ne cessent d’enrichir l’histoire mondiale de la photographie et nos regards impatients. Souvenirs de quelques rencontres plus ou moins magiques avec ces virtuoses de l’objectif, solistes du noir & blanc ou de la couleur, artistes fidèles à l’argentique ou totalement envoûtés par le numérique.
Aujourd’hui : Bernard Plossu, la traversée intime du paysage.

Avec ou sans appareil photo, Bernard Plossu est un homme émerveillé _ pour nos perpétuels ravissements. J’écris ces mots qui me paraissent sensés, pourtant, ils sonnent faux. Françoise Nuñez n’est plus là, un cancer irréversible, et depuis le 24 décembre 2021, la vie n’est _ hélas _  plus la vie pour Plossu, et aussi pour nous qui respections le silence dont Françoise aimait à s’entourer les jours où elle se voulait invisible. Extrême pudeur _ oui. Elle ressemblait à l’héroïne de Charulata, regard fervent, presque du feu, le feu intérieur de la passion _ voilà. 

Dans ma mémoire, leurs souvenirs se confondent. Françoise courant sur une plage andalouse avec leurs enfants, et Bernard à La Ciotat, parmi les pins, la mer au loin, le ciel bleu inimitable, le sable comme du sable. C’est l’un des atouts des photographies de Bernard Plossu, le temps s’arrête _ en l’instantanéité pure d’une approche innocentissime d’éternité _, et souffle l’imaginaire, comme dans ces films de la Nouvelle Vague dont il était si friand, ou dans ces classiques découverts à la Cinémathèque du Trocadéro, « dans les beaux quartiers », à Paris. Il aurait pu être cinéaste, nombreux films avec sa caméra super 8. Il est devenu photographe _ mais le saisissement de l’instant, à lui seul, contient le défilé complet de tout le film qui aurait été possible.

Cf l’admirable « Plossu Cinéma«  de Yellow Now, en février 2010, sur une intuition-suggestion de Michèle Cohen. 

Quand je l’ai vu pour la première fois, lors d’un vernissage, il m’a paru hippie new look, cheveux longs, écharpe en coton. Il était entouré d’amis et de compagnons de marche (son dada, il part souvent en « randonnée philosophique »). Il était très beau, il l’est encore. Je ne lui ai pas parlé ce soir-là, et nous nous sommes peu vus pendant longtemps. Et puis, en 1998, Élisabeth Nora, qui le connaissait bien et appréciait ses photographies, a eu envie de lui consacrer un portfolio dans la revue L’Insensé. Idée géniale. Nous sommes parties en train à La Ciotat, la prodigieuse cité des frères Lumière. Trois jours inoubliables.

Françoise était là, présence furtive, comme si elle jouait à cache-cache, et Bernard, le crayon sur l’oreille et sifflotant, fouillait dans ses archives avec une précision déconcertante _ oui, oui ! Il allait droit au but _ j’ai pu le constater, en effet, moi aussi _, et à chaque tirage retrouvé, se tournait vers nous avec un air de victoire. Je n’ai jamais compris comment il était possible de classer des négatifs, mais, visiblement, ça l’était, Bernard, qu’on aurait pu estimer planant, est très ordonné, très méticuleux _ voilà ; et avec une implacable mémoire aussi… Il est un vrai photographe argentique, la technique, les planches-contact, le labo, l’impression, tout ça _ l’artisanat complet de la photo _ l’intéresse de près _ oui. 

Nous bavardions, de tout de rien, tandis que je l’observais. Sa façon de bouger, sa vivacité façon Fanfan la tulipe, sa concentration. Ses onomatopées. Sa gaité _ oui _ en extrayant les tirages des boîtes, comme s’il participait à une chasse au trésor _ avec ses mille découvertes. Et des anecdotes _ circonstancielles ; car le contexte de l’image saisie importe toujours infiniment ! _ à foison, sur lui, ses photographies, ses amis photographes. Sur sa façon de photographier, par exemple : « La seule unité de ce que je fais, c’est le 50 mm. Le grand angle, ça exagère les choses, ça ne me convient pas. Le 50, oui, ça me va bien. Le 50, c’est Corot, c’est sobre _ voilà ! _ et c’est mon seul style. Ce qui me permet de confirmer que mon seul style, c’est de ne pas faire de style _ oui, oui ! Comme disait Gauguin, je le cite de mémoire, ‘Les effets, ça fait bien, ça fait de l’effet. »

Pas d’effet, donc, no tralala, mais quoi, quoi d’autre ? Peut-être Plossu, d’une génération quasi toquée des objectifs (le 50 mm, son préféré) et des appareils-photo avec pellicules (« Je suis de la tradition 24 x 36, absolument prêt tout le temps avec mon troisième œil »), s’est-il d’abord servi du médium comme d’un carnet de notes _ oui ; cf la présente admirable Expo « Plossu/Granet Italia discreta » actuellement au Musée Granet à Aix-en-Provence, et jusqu’au 28 août prochain ; dans laquelle les images de Plossu (1945 -) sont confrontées aux images des carnets de voyage de François-Marius Granet (1775 – 1849) ! Utile lors de ses voyages – il est au Mexique en 1965, il a vingt ans, il enregistre « la route, des amis, la liberté. » Trois mots simples qui font écho à cette phrase qui le résume pleinement : « Je suis possédé par la photographie. »

Un envoûtement précoce (premier clic à onze ans, une dame en manteau rouge dans un parc, à l’automne 56), nourri par les beaux livres achetés par sa mère (Paris des rêves, Izis Bidermanas), et les photos en noir et blanc de son père, Albert Plossu, prises au Sahara en 1937 lors de ses aventures à dos de chameau avec Roger Frison-Roche dans le Grand Erg occidental.

Mais plus que tout, ce qui constituera visuellement Plossu, c’est le paysage _ même les (rares) portraits de Plossu sont en fait fondamentalement des paysages _, son évocation _ oui, avec le flou qui souvent l’accompagne… _ plus que sa représentation. Comme si chaque bout de territoire parcouru, au Mexique, où il naîtra « professionnellement » à la photographie, aux États-Unis, en Inde, au Sénégal, au Maroc, en Espagne, en Italie, en Égypte, etc, engendrait une telle intimité émotionnelle _ oui _ qu’elle s’inscrirait dans l’image et s’y épanouirait, naturellement _ voilà. Pas d’effet miroir, mais un lien si fort, si intense qu’il révèle son enracinement avec chaque paysage traversé _ enracinement, voilà ! l’espace du pur instant de cette image, saisie au vol, à la volée même du geste photographique dansé…  _ et, au-delà, son dialogue constant _ oui, toujours ouvert, toujours curieux _ avec le monde _ en sa profonde vérité ainsi devenue accessible. 

À cet égard, son Jardin de Poussière (Marval, 1989) dédié à son grand héros Cochise (c.1870-1874), le chef des Apaches Chiricahuas, en est l’illustration parfaite. Il marche dans l’Ouest américain, il pense aux Apaches (il photographiera plus tard Nino, le petit-fils de Cochise). Comme avec tous ses livres – peut-être 150, dit-il, « tous faits pour surprendre » -, il s’agit d’inscrire ses pas dans l’histoire, mais sans revendiquer une quelconque place _ non, Plossu, toujours, n’est qu’un simple et humble passant qui passe... Plossu ne cherche pas à être en haut de l’affiche _ jamais : il est bien trop sensible au ridicule des postures et impostures… _, il avance step by step _ oui : un simple pas après l’autre, sur la route _, vers ses rêves. Il faut de « la sagesse et du délire », et noter, principe de base, que « c’est un casse-tête terrible de vivre de la photo. »

À Nice, en 2007, grâce à l’invitation de Jean-Pierre Giusto, nous avons préparé une _ sublimissime !!! _ exposition autour de son travail en couleur au Théâtre de la Photographie et de l’Image, aujourd’hui musée de la Photographie Charles Nègre. Son titre : Plossu, couleur Fresson. Fut édité un petit catalogue utile _ je l’idolatre !!! _ à qui veut comprendre comment Plossu est tombé dans le bain de la couleur. Je me souviens de nos balades autour du Théâtre, Bernard passait son temps à disparaître et à apparaître, et je ne cessais de le chercher. Ce qu’il faisait ? Il photographiait.

Plossu est à l’âge des rétrospectives (naissance le 26 février 1945 au Vietnam), il en a eu très tôt, il peut imaginer des projets apaisants. Ainsi Françoise – aussi photographe, aussi amoureuse des voyages – est au cœur de son futur : « Nous étions tellement ensemble dans la vie comme dans la photographie. »

Pour en savoir plus

Dernières parutions :

Deux portfolios exceptionnels proposés par Anatole Desachy, jeune libraire audacieux et consciencieux.

36 vues, éditions Poetry Wanted, directeur de collection Rémi Noël. Trente-six images racontées par Plossu.

Musée de la photographie Charles Nègre, à Nice.

https://museephotographie.nice.fr/expositions/

Deux de ses galeries, en France :

Galerie Réverbère & Galerie Camera Obscura

https://www.galeriecameraobscura.fr/

Prochaine exposition, à Hyères, à La Banque, Musée des Cultures et du Paysage, fin octobre.

L’un des livres préférés de Françoise Nuñez :

Avant l’âge de raison, éditions Filigranes. Texte de William Lord Coleman.

Mon livre préféré de Françoise, également paru chez Filigranes, L’Inde jour et nuit, texte de Jean-Christophe Bailly.
Mon livre préféré de Bernard, paru chez Marval, nuage/soleil, texte de Serge Tisseron.
Et, bien sûr, Le voyage mexicain, Contrejour, texte de Denis Roche).

Bernard Plossu, Arizona, 1980 © Dave Ronan
Bernard Plossu, Arizona, 1980 © Dave Ronan

Voilà donc ce magnifique justissime regard de Brigitte Ollier sur Bernard Plossu (et Françoise Nuñez).

Et je me permets de renvoyer ici _ en plus des très nombreux articles que sur ce blog « En cherchant bien » j’ai consacrés à l’œuvre toujours nouvelle et toujours surprenante de l’ami Bernard Plossu _ à mon très précieux entretien (de 60′) avec Bernard Plossu, dans les salons Albert-Mollat, à Bordeaux, le 21 janvier 2014,

à partir de la publication de son récent alors _ 18 septembre 2013, aux Éditions Textuel _ « L’Abstraction invisible« …

Ce mardi 23 août 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Deux nouveaux absolument merveilleux petits livres de presque rien de l’ami Plossu : « Pneus » et « A day with the Creeleys », qui viennent de paraître aux Editions Filigranes

14mai

Un excellent article de Fabien Ribery,

intitulé « Métaphysique du pneu, grâces de l’amitié, par Bernard Plossu, photographe« , paru sur son blog L’Intervalle le 12 mai 2022,

vient très opportunément, et à nouveau, souligner l’inestimable intérêt _ absolument désintéressé ! gratuitissime !!! _ des merveilleux petits livres pas chers de l’ami Bernard Plossu,

en l’occurrence « Pneus » et « A day with the Creeleys« ,

qui viennent tout juste de paraître presque confidentiellement aux Éditions Filigranes de Patrick Le Bescont.

Métaphysique du pneu, grâces de l’amitié, par Bernard Plossu, photographe

le 12 MAI 2022

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©BERNARD PLOSSU

« LA NATURE SAUVAGE, L’INATTENDU À QUELQUES CENTIMÈTRES DE NOUS. DES MOMENTS IDYLLIQUES, NOTRE SUBSISTANCE, NOS PRÉPARATIFS, NOTRE MOTIVATION. NOUS ÉTIONS AMIS. NOUS LE SOMMES TOUJOURS. L’ATTRAIT DE L’AVENTURE, DES DÉFIS, DE L’EXOTISME ENCORE ET TOUJOURS LÀ. » (PENELOPE CREELEY)

IL FAUDRAIT UN TERME POUR DÉSIGNER CES PETITS LIVRES DE BERNARD PLOSSU D’UNE VINGTAINE DE PHOTOGRAPHIES NE SE MONTANT PAS DU COL, MAIS ADORANT LA VIE DANS SES MOINDRES CAILLOUX.

DEUX PÉPITES TOMBENT CES TEMPS-CI DE L’ESCARCELLE DE PATRICK LE BESCONT (FILIGRANES EDITIONS), PNEUS ET A DAY WITH THE CREELEYS.

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©BERNARD PLOSSU

QUOI DE PLUS BANAL QU’UN PNEU, ET POURTANT QUOI DE PLUS MERVEILLEUX EN SA ROTONDITÉ À LA FOIS MOLLE ET RÉSISTANTE ?

ELLES SAUVENT DES VIES (LES BOUÉES), ÉVITENT AUX NAVIRES QUELQUES CHOCS MAJEURS AU MOMENT DE L’APPONTEMENT, AMUSENT LES ENFANTS SANS LE SOU.

ELLES SYMBOLISENT LA BEAT GENERATION, LE MACADAM BRÛLANT, LES FILLES AUX LARGES SOURIRES PORTANT DES ROBES À FLEURS DANS DES DÉCAPOTABLES RUTILANTES, OU MORDUES PAR LA POUSSIÈRE DU DÉSERT MEXICAIN.

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©BERNARD PLOSSU

« LES PNEUS EN PHOTO, DÉCLARE BERNARD PLOSSU, ÇA N’A PAS VRAIMENT D’INTÉRÊT, C’EST POUR CELA QUE ÇA M’INTÉRESSE ! C’EST PEUT-ÊTRE ÇA LA PHOTOGRAPHIE, CES PETITES NÉVROSES D’EXPÉRIENCE UTILE, CETTE PULSION NARRATIVE D’ENVIE UTOPIQUE… COMME UNE PRATIQUE NATURELLE D’EXPRESSION UBUESQUE. »

OUI, ILS SONT DRÔLES CES BOUTS DE CAOUTCHOUC PENDUS SUR DES MURS EN PISÉ, COMME DES TOTEMS MALADROITS, OU DES PIÈGES MÉTAPHYSIQUES.

ILS ATTIRENT TOUT L’ESPACE DANS LEUR CERCLE VIDE, CE SONT DES BOUDDHAS DE COMPASSION FLOTTANT SUR LE FLEUVE DU TEMPS.

ON LES JETTE, ON LES MÉPRISE UNE FOIS USÉS, ON LES ENTASSE NÉGLIGEMMENT, EN OUBLIANT TOUTE LA NOBLESSE DE CES ÊTRES DE PEU POUVANT BEAUCOUP.

QUOI DE PLUS POIGNANT QU’UN PNEU ABANDONNÉ CONTRE DES BRIQUES BLANCHES UN JOUR DE PLEIN SOLEIL ?

BERNARD PLOSSU CRÉE DES ENSEMBLES, ASSOCIE, ET SAUVE DE L’OUBLI LES FRAGMENTS D’UN CONTINENT À LA DÉRIVE APPELÉ RÉALITÉ.

NOUS SOMMES AVEC LUI, À BREST, À COIMBRA, À LISBONNE, À TAOS, À MARSEILLE, À ALMERIA OU À CHARLEROI, ENTRE 1978 ET 2009.

LA VIE EST BELLE, TOUT ROULE, IL FAUT LAISSER LA BILE NOIRE AUX ACRIMONIEUX, EN CHANTANT AVEC TOUS CEUX QUI CRISSENT ET VROMBISSENT À PLEIN TUBE (BONJOUR HERBERT LIST).

SAVOIR VIVRE, C’EST SAVOIR REMERCIER, PARVENIR À TRANSMETTRE, CÉLÉBRER SES AMIS.

Oui ! ! Cf, retrouvé le 26 avril 2016, ce texte auquel je tiens beaucoup, intitulé « Pour célébrer la rencontre« ,

écrit en 2007, inspiré par ma rencontre _ dans les rayons de livres de la Librairie Mollat, en décembre 2006 _ avec Bernard Plossu : 

«  « …

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©BERNARD PLOSSU

A DAY WITH THE CREELEYS, DEUXIÈME CARNET PLOSSU, EST À CETTE AUNE, ET C’EST UNE NOUVELLE FOIS TRÈS BEAU, TRÈS TOUCHANT, DANS LA MODESTIE MÊME DE LA FORME NE CILLANT PAS.

« IL FAISAIT AGRÉABLEMENT BEAU, CE JOUR OÙ NOUS SOMMES DESCENDUS DE SANTA FE À ALBUQUERQUE POUR VOIR NOS AMIS LES CREELEYS, PENELOPE ET BOB, CONFIE LE PHOTOGRAPHE. LE SOLEIL EN HIVER EST PLUS DOUX QU’EN ÉTÉ, DANS CET IMMENSE OUEST AMÉRICAIN. WILL, LEUR FILS, AVAIT TROIS ANS, ET SHANE, LE NÔTRE, EN AVAIT CINQ. DANS LA MAISON, LE FEU DU POÊLE RONRONNAIT. ON EST RESTÉS SURTOUT DEHORS, SUR LE PATIO, À BAVARDER, À ÊTRE SIMPLEMENT BIEN ENSEMBLE ! ON A SÛREMENT PARLÉ DE NOTRE AMI COMMUN DENIS ROCHE, LOIN LÀ-BAS À PARIS. C’ÉTAIT LE GENRE DE JOURNÉE OÙ LE TEMPS GLISSE DÉLICIEUSEMENT, D’OÙ ON SORT HEUREUX DE PARTAGER DES INSTANTS DE LA VIE… »

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©BERNARD PLOSSU

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CES INSTANTS DE VIE DÉLICIEUX, LES VOICI MAINTENANT REVENUS PAR LA GRÂCE DU BOÎTIER MÉDIUMNIQUE.

ROBERT CREELEY (1926-2005), POÈTE AMÉRICAIN MAJEUR AYANT CONNU SON HEURE DE GLOIRE DANS LES ANNÉES 1950, EST SANS NUL DOUTE, EN NUANCE DE GRIS, EN APPROCHE SENSUALISTE ET SANS AFFECTATION DE LA VIE BRUTE, UN FRÈRE EN INSPIRATION DE BERNARD PLOSSU.

PENELOPE CREELEY TENANT SON ENFANT DANS LES BRAS, C’EST FRANÇOISE TENANT JOAQUIM SUR UNE ÎLE GRECQUE, C’EST LA FIGURE ARCHÉTYPIQUE DE LA JOIE ET DE LA FIERTÉ D’ÊTRE MÈRE JUSQU’AU BOUT DU MONDE.

A DAY WITH CREELEYS EST UN OPUSCULE, MAIS C’EST UN MOMENT DE BONHEUR ENTRE AMIS OFFERT À TOUS ALORS QUE LA SIXIÈME EXTINCTION DES ESPÈCES S’INTENSIFIE.

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©BERNARD PLOSSU

UN HOMME ÉCRIT, UN ENFANT JOUE, UNE FEMME SOURIT.

UNE FEMME ÉCRIT, UN ENFANT JOUE, UN HOMME SOURIT.

DANS LA RONDE KARMIQUE DE NOS EXISTENCES, DANS L’ÉTERNEL RETOUR DU MÊME, IL Y A LA TENDRESSE ET L’AMOUR, COMME DES POINTS IRRÉDUCTIBLES.

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BERNARD PLOSSU, PNEUS, CONCEPTION GRAPHIQUE PATRICK LE BESCONT, TIRAGES FRANÇOISE NUNEZ, FILIGRANES EDITIONS, 2022 – 600 EXEMPLAIRES

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BERNARD PLOSSU, A DAY WITH THE CREELEYS, CONCEPTION GRAPHIQUE PATRICK LE BESCONT ASSISTÉ DE CÉLESTE ROUGET, TIRAGES FRANÇOISE NUNEZ, TEXTE DE PENELOPE CREELEY, POÈME DE ROBERT CREELEY, JOCELYNE BOURBONNIÈRE ET GARY SUTHERLAND, FILIGRANES EDITIONS, 2022 – 500 EXEMPLAIRES

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Se procurer ces deux ouvrages – Filigranes Editions

Ce samedi 14 mai 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’Entretien magnifique de Karol Beffa avec Francis Lippa à la Station Ausone, à Bordeaux, le 25 mars 2022, à propos de son passionnant « L’Autre XXe siècle musical » : artisanat, singularités, hédonisme, en un panorama considérablement élargi et ouvert, et infiniment plus juste et heureux, de la création musicale au XXe siècle…

07avr

Vient d’être très heureusement publié sur le site de la Librairie Mollat

la vidéo du très bel Entretien que le compositeur décidément important d’aujourd’hui qu’est Karol Beffa (né en 1973) a eu, le vendredi 25 mars dernier, à la Station Ausone de la Librairie Mollat à Bordeaux, avec le mélomane passionné qu’est Francis Lippa (né en 1947), vice-président de la Société de Philosophie de Bordeaux,

afin de chercher à creuser un peu plus avant encore en les lucidissimes analyses que Karol Beffa a superbement développées et détaillées en son très remarquable et nécessaire _ et à poursuivre ! J’attends impatiemment un volume 2… _ « L’Autre XXe siècle musical« , qui vient de paraître aux Éditions Buchet-Chastel…

À l’initiative de Francis Lippa, et en ouverture de la saison 2016-2017 de la Société de Philosophie de Bordeaux, un précédent Entretien de Francis Lippa et Karol Beffa, intitulé, lui, « Ce que nous fait la musique », avait eu lieu en cette même Station Ausone le mardi 11 octobre 2016…

Car écouter l’intelligence si sensible de Karol Beffa, son intelligence toujours mesurée et parfaitement argumentée _ Karol Beffa est en effet aussi un admirable pédagogue _, d’une très grande justesse en les nuances qu’il sait détailler avec une éloquente simplicité en ses lucidissimes _ j’insiste là-dessus _ analyses, est, chaque fois, un irremplaçable plaisir _ cf mon article détaillé du 1er juin 2016 «  » que j’avais développé suite à notre rencontre du samedi 28 mai au Festival Philosophia de Saint-Emilion, où je venais de savourer l’excellent Entretien que Karol Beffa venait d’avoir avec Hélène Lastécouères sur le sujet, bien sûr fondamental, qu’est « Création et créativité« 

À ce passionnant Entretien de ce vendredi 25 mars dernier à la Station Ausone,

d’une durée de 53′ _ sans une seule seconde d’ennui ou de redondance ! _,

je me permets de joindre ici, et bien sûr en toute modestie _ je n’aime pas du tout me mettre en avant ; l’art (bien français) de la conversation amicale, tel que l’a superbement analysé Marc Fumaroli en son « L’Art de la conversation« , consistant, et avec le plus grand naturel possible, à seulement mettre en valeur et faire briller son interlocuteur _ un commentaire que par courriel m’a adressé, en retour de mon envoi de cette vidéo, et après attentif visionnage, mon lucidissime ami René de Ceccatty _ un maître, lui aussi, tout comme Karol Beffa, tant de l’analyse la plus fine que de la synthèse la plus lumineuse... _

Cher Francis, j’ai vu et entendu ce très bel entretien d’une grande clarté, d’un grand naturel et d’une parfaite entente entre vous. Tu es (ce n’est pas une découverte pour moi…) vraiment l’interlocuteur idéal, érudit, pénétrant et discret, et admiratif, ce qui stimule évidemment ton invité, du reste assez modeste, mais maîtrisant parfaitement son sujet et ses prises de position.
J’avais lu un essai de lui publié par le Seuil _ il s’agit de « Parler, composer, jouer _ 7 Leçons sur la musique« , ces lumineuses Leçons données par Karol Beffa au Collège de France, dont j’avais données à regarder les vidéos en mon article du 1er juin 2016 ; mais qui ont hélas cessé d’être accessibles en ces liens aux vidéos, je viens de le constater… Il est nuancé, jamais sectaire, partisan de l’hybridation musicale… Quel génie musical n’a pas puisé dans les cultures populaires et même exotiques ? Car la vraie musique est au-delà de tous les genres. Il y a une impasse du modernisme et de l’avant-garde quand ils se proclament et se célèbrent eux-mêmes, car loin d’être novateurs ils sont piégés par le néo-académisme. Malgré son génie de chef d’orchestre et du reste d’orchestrateur, Boulez est tombé à pieds joints dans ce piège ! Et pourtant c’était un homme curieux et d’une certaine générosité.
J’envoie le lien à mon frère _ Jean Pavans, mélomane lui aussi passionné _ qui sera ravi, j’en suis sûr.
Et je commande le nouveau livre de Karol Beffa.
Avec mon amitié
René
J’espère que tu gardes précieusement tous tes entretiens qui mériteraient d’être retranscrits _ un bien utile conseil d’ami...

Voilà donc une très précieuse contribution à une meilleure connaissance d’un panorama élargi et considérablement plus ouvert _ et heureux ! _ de la musique au XXe siècle,

face à l’étroitesse ronchonne, grise et triste, des sectateurs d’un purisme moderniste acétique un moment hégémonique dans les institutions musicales en France, très éloigné des goûts du public des mélomanes, au risque de tarir la composition de musique d’exigence de qualité en France…

….

Mais le vent a commencé de très heureusement tourner…

Un immense merci, donc, à Karol Beffa, et à son œuvre ouverte et, somme toute _ en ses diverses très riches modalités, et in fine _, heureuse, en toute sa très humaine modestie, et son goût généreux du partage… 

Ce jeudi 7 avril 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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