Posts Tagged ‘musique de chambre

La divine surprise du coffret de 27 CDs « Lars Vogt – The complete Warner Classics Edition » (d’enregistrements entre 1991 à 2005), en commençant par l’écoute des Intermezzi Op. 117, 118 et 119 (de 1892 et 1893), servis avec la plénitude de la parfaite humilité et franchise, déjà et toujours, d’un Lars Vogt de 32 ans en 2002…

04nov

En forme de « divine surprise » à mon interrogation d’hier 3 novembre « « ,

voici, ce samedi 4 novembre, la découverte, sur la table de mon disquaire préféré, d’un coffret (de 27 CDs enregistrés entre 1991 et 2005) qui semblait, là, rien que m’attendre… :

le magnifique coffret Warner Classics 5054197604904 « Lars Vogt – The complete Warner Classics Edition« , d’interprétations de Lars Vogt (Düren, 8 septembre 1970 – Erlangen, 5 septembre 2022), pianiste,

un coffret qui vient tout juste de paraître, ce vendredi 3 novembre…

Lars Vogt - The Complete Warner Classics Edition - Amazon ...

Box Set Lars Vogt: The Complete Warner Classics Edition - 27 CDs)

Et j’ai choisi de commencer son écoute par le bonheur ineffable du si magistralement brahmsien CD n°6 de ce coffret,

enregistré par Lars Vogt à Cologne les 4 et 5 novembre 2002 _ Lars Vogt venait d’avoir 32 ans… _ :

« Brahms – 3 Intermezzi Op. 117, Klavierstücke Op. 118 & Op. 119« …

Dont voici des liens à 3 podcasts de ce magistral CD paru en 2003 :

_ l’Intermezzo n°1 de l’Opus 117 (5′ 37) ;

_ l’Intermezzo n°2 de l’Opus 118 (6′ 18) ; 

_ la Rhapsodie n°4 de l’Opus 119 (4’59)…

Quelle émotion de cette si humble et si franche incarnation de ces brefs mais si pleins et si complets chefs d’œuvre, déjà crépusculaires _ en 1892 et 1893 _, de Johannes Brahms (Hambourg, 7 mai 1833 – Vienne, 3 avril 1897), par un Lars Vogt de 32 ans…

Ce merveilleux coffret d’enregistrements du jeune Lars Vogt d’entre ses 21 ans de 1991 et ses 35 ans de 2005, permet, ainsi, comme à moi qui ai  _ bien trop _ tardivement découvert Lars Vogt à l’automne 2009 _ cf mes 3 premiers articles à lui consacrés : « « , «  » et surtout «  » en date des 17 octobre, 20 octobre et 14 novembre 2009 _et ne connaissais donc  de cette période de jeunesse de Lars Vogt et cela avant ses sublimes 17 CDs Ondine (cf par exemple mon article du 28 juin dernier : « « …) enregistrés pour le label Ondine à partir des 27-28-29-30 juin 2011, à Brème pour les CDs « Mozart – Sonatas for piano and violin«  et « Schumann – Violin Sonatas« ,  avec l’ami Christian Tetzlaff, soient les CDs Ondine ODE  1204-2 et ODE 1205-2, parus en 2012 et 2013 ; ce mois de juin 2011, Lars Vogt avait donc 40 ans… _que les enregistrements _ d’irremplaçables merveilles ! _ de ce qui avait été publié des concerts du magique Festival annuel Spannungen _ en français, « tensions » ou « voltages«  _ de Heimbach, fondé par l’incomparable Lars Vogt en 1998,

soient,

en plus du stupéfiant coffret de 14 CDs « Spannungen : Musik im Kraftwerk Heimbach – Limited Edition – Kammermusik – Chamber Music – Lars Vogt & Friends«  (CAvi-music 8553100 paru en 2007, et comportant des enregistrements live de 1999 à 2006),

les 16 CDs CAvi-music suivants :

1)  _ le double CD « Brahms – Piano Quintet op. 34 – Sextett op. 36 » (CAvi-Music 553049, paru en 2006) ;

2) _ « Mendelssohn – Enescu – Octets for strings » (CAvi-Music 8553163, paru en 2009) ;

3) _ « Dvorak – Serenade for winds op. 44 – String Quartet N°13 » (CAvi-Music 8553164, paru en 2009) ;

4) _ « Schubert – Widmann – Octets » (CAvi-Music 8553209, paru en 2010) ;

5) _ « Tchaikovsky – String Quartet N°3 – Shostakovich – Piano Trio N°2 » (CAvi-Music 8553224, paru en 2011) ;

6) _ « Smetana – Ravel – Watkins – Piano Trios » (CAvi-Music 8553260, paru en 2012) ;

7) _ « Spohr – Ebert – Janacek – Widmann – Winds & Strings » (CAvi-Music 8553261, paru en 2012) ;

8) _ « Boulanger – Hindemith – Debussy » (CAvi-Music 8553295, paru en 2013) ;

9) _ « Mahler – Symphony N°4 (Fassung Erwin Stein)«  (CAvi-Music 8553334, paru en 2014) ;

10) _ « Rachmaninoff – Piano Trio N°2 – Trio élégiaque » (CAvi-Music 8553335, paru en 2014) ;

11) _ « Verdi – Dvorak – String Quartets » (CAvi-Music 8553358, paru en 2015) ;

12) _ « Weber – Saint-Saëns – Klughardt – Krein – Chamber Music » (CAvi-Music 8553359, paru en 2015) ;

13) _ « Mendelssohn – Penderecki – Sextets » (CAvi-Music 8553384, paru en 2016) ;

14) _ « Nielsen – Prokofiev – Wind Quintets » (CAvi-Music 8553385, paru en 2016) ;

15) _ « Tchaikovsky – Borodin – String Quartets N°2 » (CAvi-Music 8553101, paru en 2018) ;

16) _ « Glière – Shostakovich – Hahn » (CAvi-Music 8553102, paru en 2018)..,

ce merveilleux coffret Warner Classics « Lars Vogt – The complete Warner Classics Edition » permet doncen ces 27 CDs ainsi à nouveau disponibles, d’accéder aussi au jeu du jeune Lars Vogt, d’entre ses 21 (en 1991) et 35 ans (en 2005) ;

soit une étape passionnante de 14 années de l’éclosion-maturation-entame de parcours musical de son génie d’interprète, et musicien complet, incomparablement épanoui…

Un trésor pour l’éternité d’un musicien ô combien magnifique !!!

Ce samedi 4 novembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Autres découvertes autour du legs discographique du magnifique Lars Vogt (1970 – 2022) : la passionnante collection des CDs enregistrés live au Festival Spannungen de Heimbach, et publiés par le label Avi Music…

09juil

Dans la continuité de mes recherches signalées en mon article d’hier samedi 8 juillet « « ,

après m’être penché sur la _ somptueuse ! _ série des CDs de Lars Vogt publiés _ depuis octobre 2012 _ par le label Ondine,

je me suis concentré sur la série des CDs de Lars Vogt enregistrés live en son Festival Spannungen, à Heimbach, et publiés _ depuis 2000 _ par le label Avi Music,

et que je me suis efforcé de me procurer à leur parution à partir de 2009, à la suite du choc de l’enchantement éprouvé à l’audition, au mois de novembre 2009, de l’imposant _ et très généreux _ coffret « Spannungen : Musik im Kraftwerk Heimbach – Limited Edition – Kammermusik – Chamber Music«  de 14 CDs Avi Music 8553100, ainsi que je l’ai signalé en mon article du 14 novembre 2009 : « «, dont voici le passage dans lequel je fais part des étapes qui m’ont mis sur la voie de la commande de cet impressionnant coffret :

« L’écoute véritablement « enchantée«  _ cf mon article du 17 octobre dernier « Le Bonheur de Félix Mendelssohn« d’abord du CD AVI 8553163 « Mendelssohn-Enescu Octets for strings » enregistré en « Live » au festival « Spannungen » de Heimbach les 11 et 12 juin 2008 ; puis, quelques jours plus tard, grâce à la compétence de Vincent Dourthe, du double CD AVI 553049 « Brahms Piano Quintet op. 34 – Sextett op. 36 » enregistré « Live » au festival « Spannungen » de Heimbach les 6 et 12 juin 2005 _ cf mon article du 20 octobre suivant : « Aimez-vous Brahms ? à la folie douce« ; et  j’en conseille très vivement la lecture, presque quatorze années plus tard (2009/2023), car s’y détaillent les degrés de ma découverte enchantée du « Spannungen Festival » de Heimbach, ainsi que celle de ce prodigieux magicien de la musique qu’est le magnifique Lars Vogt a amené ma curiosité (boulimique) à rechercher d’autres merveilles enregistrées (pour le disque !) à ce « Chamber Music Festival » intitulé « Spannungen« , à la centrale hydro-électrique (« Kraftwerk« ) de Heimbach, dans les montagnes de l’Eifel. »

C’est donc très précisément au mois d’octobre 2009 que j’ai fait la connaissance, par le _ splendide, magique !!! _ CD « Mendelssohn-Enescu Octets for strings » _ un très impressionnant chef d’œuvre d’interprétation ! _, puis par le _ tout aussi stupéfiant ! _ CD « Brahms Piano Quintet op. 34 – Sextett op. 36 » _ Lars Vogt y tient, et comment !, la partie de piano de ce Quintette avec piano Op. 34 de Johannes Brahms _, du Spannungen Festival de Heimbach, et de son directeur musical et pianiste _ d’exception ! _, le merveilleux et génial Lars Vogt…

Et c’est ainsi que, ce 9 juillet 2023, le site du Festival Spannungen, consulté et scruté, m’a aidé à découvrir l’existence d’un CD _ le CD « Piano Trios Smetana – Ravel – Watkins«  Avi Music 8553260 _ enregistré lors de la session du Festival de juin 2011, et publié par le label Avi Music le 13 juillet 2012, qui avait échappé à ma vigilante attention ;

alors que ma discothèque personnelle comprend jusqu’ici _ en plus du coffret de 14 CDs paru en 2007 _ 15 CDs d’enregistrements live de musique de chambre _ entre amis passionnés… _ au Spannungen Festival de Heimbach :

un CD Brahms (paru en 2005) ;

un CD Dvorak (paru en 2008) ;

un CD Mendelssohn – Enescu (paru en 2008) ;

un CD Schubert – Widmann (paru en 2009) ;

un CD Tchaikovski – Shostakovich (paru en 2010) ;

un CD Spohr – Ibert – Janacek – Widmann paru en  2012) ;

mais pas le CD Smetana- Ravel – Watkins (paru en 2012) ;

un CD Boulanger – Debussy -Hindemith (paru en 2012) ;

un CD Mahler (paru en 2014) ;

un CD Rachmaninoff (paru en 2014) ;

un CD Verdi – Dvorak (paru en 2015) ;

un CD Weber – Saint-Saëns – Klughart – Krein (paru en 2015) ;

un CD Mendelssohn – Penderecki (paru en 2016) ;

un CD Nielsen – Prokofiev (paru en 2016) ;

un CD Tchaikovsky – Borodin (paru en 2018) ;

et un CD Gliere – Shostakovich – Hahn (paru en 2018).

Ce CD manquant en ma collection, intitulé « Piano Trios« ,

Image de couverture pour {title} 

comporte en effet

_ le Piano Trio in G minor, Op. 15, de Bedrich Smetana, interprété par Antje Weithaas, violon, Marie-Elisabeth Hecker, violoncelle, et Huw Watkins, piano ;

_ le Piano Trio in A minor, de Maurice Ravel, interprété par Florian Donderer, violon, Tanja Tetzlaff, alto, et Lars Vogt, piano ;

_ et le Trio for clarinet, viola and piano de Huw Watkins, interprété par Sebastian Manz, clarinette, Tanja Tetzlaff, alto, et Huw Watkins, piano.

À suivre…

Ce dimanche 9 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir et écouter vraiment aussi le volet symphonique de l’oeuvre sublime de Mieczyslaw Weinberg…

13oct

La toute récente parution, ainsi que l’écoute, du CD « Weinberg Symphonies n° 3 & 7 – Flute Concerto n°1 » (DG 486 2402),

placé _ un peu étrangement ! _ sous le nom _ pour la deuxième fois ! _ non pas du compositeur, Mieczyslaw Weinberg (Varsovie, 8 décembre 1919 – Moscou, 26 février 1996),

mais de sa chef d’orchestre Mirga Grazynité-Tyla _ par quel bizarre choix, à nouveau, du label Deutsche Grammophon, qui avait procédé de semblable manière lors de la parution, en 2019, du double (et admirable !) double CD DG 483 6566 des « Weinberg Symphonies n°2 & n° 21″ titrée « Kaddish«  : un chef d’œuvre !.. _,

m’a incité à écouter beaucoup plus attentivement l’ensemble discographique du volet symphonique de l’œuvre de ce compositeur _ que j’apprécie énormément ! _, dont je dispose à ce jour _ et qui se monte au nombre de 9 Symphonies, sur les 21 composées par Weinberg entre 1942 et 1991 : l’ultime, Op. 154, ayant été laissée inachevée en 1994… _, en ma discothèque personnelle :

soient les Symphonies

n° 2 (Op. 30 de 1946), par la Kremerata Baltica, sous la direction de Mirga Grazynité-Tyla (double CD Deutsche Grammophon 4836566), enregistrée à Vilnius au mois de décembre 2018 ;

n° 3 (Op. 45, de 1949-1950, révisée en 1959), par le City of Birmingham Symphony Orchestra, sous la direction de Mirga Grazynité-Tyla (double CD Deutsche Grammophon 4862402), enregistrée à Birmingham au mois de juin 2021 ;

n° 6 (Op. 79, de 1963), par le St-Petersburg State Symphony Orchestra, sous la direction de Vladimir Lande (CD Naxos 8.572779), enregistrée à Saint-Petersbourg au mois de décembre 2010 ;

n° 7 (Op. 81, de 1964), par le Deutsche Kammerphilharmonie Bremen, sous la direction de Mirga Grazynité-Tyla (double CD Deutsche Grammophon 4862402), enregistrée à Dortmund au mois de décembre 2020 ;

n° 8 (Op. 83, « Polish Flowers« , de 1964), par le Warsaw Philharmonic Orchestra, sous la direction d’Antoni Wit (CD Naxos 8. 572873), enregistrée à Varsovie au mois de juin 2011 ;

n°10 (Op. 98, de 1968), par la Kremerata Baltica, sous la direction de Gidon Kremer (double CD ECM 2368/69 4810669), enregistrée à Neuhardenberg au mois de novembre 2012 ;

n° 12 (Op. 114, « In memoriam Dmitri Shostakovich« , de 1975-1976), par le St-Petersburg State Symphony Orchestra, sous la direction de Vladimir Lande (CD Naxos 8.573085), enregistrée à Saint-Petersbourg au mois de juin 2012 ;

n° 20 (Op. 150, de 1988), par le Gothenburg Symphony Orchestra, sous la direction de Thor Svedlund (CD Chandos CHSA 5107), enregistrée à Gotheborg au mois d’août 2011; 

et n° 21 (Op. 152, « Kaddish« , de 1991). par le City of Birmingham Symphony Orchestra et la Kremerata Baltica, sous la direction de Mirga Grazynité-Tyla (double CD Deutsche Grammophon 4836566), enregistrée à Birmingham au mois de novembre 2018.

Existent à ce jour, semble-t-il _ si je me rapporte à l’excellent site, constamment remis à jour, de Claude Torres : Musiques régénérées, recensant avec une remarquable exhaustivité la discographie de Mieczyslaw Weinberg ; ainsi, bien sûr, qu’à la liste complète des Œuvres de Mieczyslaw Weinberg _des enregistrements CDs _ pas tous disponibles cependant sur le marché aujourd’hui… _ de la plupart des Symphonies de Weinberg, à l’exception de trois _ et pour des raisons que j’ignore _,

qui sont les Symphonies

n° 9 « Everlasting Times«  (Op. 93, de 1940-1967),

n° 11 « Festive Symphony«  (Op. 101, de 1969)

et n°15 « I believe in this earth » (Op. 119, de 1977)

Si ma propension personnelle m’attire davantage vers la musique de chambre, intime, subtile, et aux voix clairement dessinées, plutôt que vers la musique symphonique, parfois grandiloquente, confuse et trop bruyante à mon goût _ sauf dans la plus délicate, fine, subtile musique française : à la Debussy et Ravel ; mais c’est bien sûr là mon goût personnel… _,

il me faut dire ici que c’est l’extraordinaire réussite du double CD Deutsche Grammophon (de 2019) 483 6566 des Symphonies n° 2 & n° 21 « Kaddish« , sous la direction de Mirga Grazynité-Tyla ré-écouté avec avidité suite à l’audition toute récente du second CD (de 2022) de cette chef dirigeant les Symphonies 3 & 7 de Weinberg (dans le CD Deutsche-Grammophon 486 2402) _, qui m’a donné l’impérieux désir de mieux connaître en l’écoutant mieux le volet symphonique de l’œuvre de ce génial et si intensément bouleversant Mieczyslaw Weinberg, au sein de la discographie dont je dispose…

Mon conseil, donc, si je puis me permettre, pour entrer dans l’univers infiniment touchant (et poignant) _ si intimement expressif _ des Symphonies de Weinberg est celui de commencer par l’écoute de cette sublimissime (et, de fait, testamentaire, en 1991) _ comme sont aussi testamentaires ces bouleversants, eux aussi, chefs d’œuvre ultimes, en 1990 et 1992, que sont les merveilleuses « Symphonies de chambre n°3 et n°4« , Op. 151 (en 1990) et 153 (en 1992) ; à écouter dans les enthousiasmantes interprétations, au choix, ou bien de la Kremerata Baltica, sous la direction de Gidon Kremer, dans le double CD ECM 2538/39 481 4604, enregistré à Riga au mois de juin 2015 ; ou bien, de l’East-West Chamber Orchestra, sous la direction de Rostislav Krimer, dans les CDs Naxos 8.574063 et 8.574210, enregistrés à Minsk aux mois d’octobre 2018 et 2019… _ Symphonie « Kaddish » Op. 152, en six mouvements, de 56′ ;

 

Mieczyslaw Weinberg, récapitulant en quelque sorte, au soir de sa vie de compositeur, et surtout sublimant là, en cette musique si incroyablement profonde, les tragiques parcours de vie de lui-même ainsi que des siens,

de par l’Ukraine, la Moldavie, la Pologne, pour ses parents ; 

puis, pour lui-même _ né à Varsovie le 8 décembre 1919 _à partir de septembre 1939 et l’invasion de la Pologne par les Nazis, et l’expansion de la Shoah, en ses errances de fuite et difficilement, plusieurs fois, rescapé _ d’Hitler, puis de Staline _, par la Biélorussie (Minsk), la Russie (Moscou), l’Ouzbékistan (Tachkent), avant de pouvoir s’installer à demeure, et vivre, et créer, et pouvoir jouer aussi, tant bien que mal, sa musique, à Moscou ;  où, malade, le compositeur décèdera, à l’âge de 76 ans, le 26 février 1996…

Et quelle musique ! que nous commençons enfin, ces toutes dernières années, notamment par le disque, et par la grâce de telles interprétations de la plus haute exigence, à bien mieux découvrir, œuvre splendide après œuvre splendide, et apprécier enfin, sans préjugés d’aucune sorte, pour elle-même ; et comme sa qualité singulière, forte et intense, le mérite vraiment… 

Ce jeudi 13 octobre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter les chefs d’oeuvre de musique de chambre singuliers d’Ernö Dohnanyi (1877 – 1960)

23juil

Le CD Solo Musica SM 250

intitulé Being earnest,

et comportant ces deux chefs d’œuvre de la musique de chambre d’Ernö Dohnanyi

(Pozsony _ Pressburg – Bratislava _, 27 juillet 1877 – New-York, 9 février 1960),

que sont

le Quintette pour piano et cordes n°2, en mi bémol Majeur, op. 26 (de 1914)

et le Sextuor, en do Majeur, op. 37 (de 1935),

fait l’objet, ce jeudi 23 juillet, de la chronique

intitulée Sang magyar

de Jean-Charles Hoffelé, sur son excellent site Discophilia.

SANG MAGYAR

Le couplage est logique, mieux, imparable, le deuxième Quintette avec piano tragique, mystérieux, jusque dans la valse de son Intermezzo, œuvre _ en 1914 _ d’un jeune homme que Brahms _ Hambourg, 7 mai 1833 – Vienne, 3 avril 1897 _ accueillit à bras ouverts mais avec étonnement _ lors de son Quintette avec piano n°1 en do mineur, op. 1, de 1895 _, et le Sextuor, cette sérénade étrange qui roule des tempêtes et danse le tango, sont les deux opus de chambre les plus sombres _ probablement _ qui soient coulées de la plume d’Ernő Dohnányi.

Le Sextuor reste dans ce domaine son chef-d’œuvre, l’emploi de la clarinette et du cor donnant à l’ensemble des effets réalistes dans la ballade nocturne fantasque qu’est l’Allegro appassionato, Thorsten Johanns faisant souffler des rafales de bises, Olivier Darbellaymenaçant comme un cavalier d’apocalypse de son grand pavillon. Quelle œuvre !, que les Nash avaient gravée avec poésie, une lyrique brahmsienne, et dont les versions se comptent hélas sur les doigts d’une main _ je possède au moins celle de l’Ensemble Kheops…

Alexander Sitkovetsky et ses amis de l’Ensemble Raro l’entendent dans d’autres couleurs, rappelant que tout conservateur qu’on le suppose (et qu’il s’affirmait d’ailleurs, et pas seulement dans le seul domaine des arts), Dohnányi fut et le professeur de Bartók, et son contemporain. La marche amère, pleine de fifres et de trompes qui hérisse l’Intermezzo est moderne à sa façon, les instruments à vent inspirant à Dohnányi des harmonies âpres que les jeunes gens font éclater autour du piano diseur de Diana Ketler, l’Allegro con sentimento avec ses contrastes d’humeurs et ses citations ironiques de Beethoven déroule son cortège de masques, avant que le Finale ne persiffle son bal composite, passant du salon au cabaret, si vert, si vif ici _ et qui m’enthousiasme, oui !

Tiendrais-je enfin la version que j’espérais de cette œuvre hors cadres ? Oui, mais ne négligez pas non plus le Deuxième Quintette _ de 1914 _ si émouvant où dans le sombre romantisme d’un jeune homme fasciné par Brahms, le piano _ quelle superbe partie est là offerte ! _ de Diana Ketler met toute une poésie de notes, de timbres, comme la voix d’une mezzo.

Disque d’une sombre magie, que j’avais égaré, que le confinement m’a fait retrouver pour mon bonheur et pour le vôtre, je l’espère.

LE DISQUE DU JOUR

Ernő Dohnányi (1877-1960)
Quintette avec piano No. 2 en mi bémol mineur, Op. 26
Sextuor pour piano, violon, alto, violoncelle, clarinette et piano en ut majeur, Op. 37

Ensemble Raro

Un album du label Solo Musica SM 250

Photo à la une : le compositeur Ernő Dohnányi – Photo : © DR

Je ne possède pas ce CD de l’Ensemble Raro,

mais, en fouillant un peu en ma discothèqueque,

j’ai retrouvé

d’une part une interprétation du Quintette pour cordes avec piano n° 2, op. 26,

par Shmuel Ashkenasi, violon, Nobuko Imai, alto et le Trio Nota Bene (Lionel Monnet, piano, Julien Zufferey, violon et Xavier Pignat, violoncelle),

en un CD Claves 50-1505, de 2015

_ et en voici le podcast _ ;

et d’autre part une interprétation du Sextuor pour piano, violon, alto, violoncelle, clarinette et cor, op. 37,

par l’Ensemble Kheops,

constitué de Muhiddin Dürrüoglu, piano, Graf Mourja, violon, Lise Berthaud, alto, Marie Hallynck, violoncelle, Ronald Van Spaendonck, clarinette et Hervé Joulain, cor,

en un CD Fuga Libera FUG 585, de 2011.

Soit le charme à peine acide de la Mittel-Europa qui me tient à cœur,

par quelques ancêtres viennois et magyars…

..

Ce jeudi 23 juillet 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : la lumière tendre et vive du second Quintette à cordes avec Piano, opus 115, de Gabriel Fauré, en 1921

09juin

Si joie il y a dans la musique de Gabriel Fauré

(Pamiers, 12 mai 1845 – Paris, 4 novembre 1924),

c’est une joie lumineuse

de vie bien employée, musicalement épanouie,

en ce Quintette à cordes avec piano n° 2, en ut mineur, opus 115,

achevé en 1921.

Et tout particulièrement dans l’interprétation rayonnante

qu’en ont donnée

Éric Le Sage et ses partenaires du Quatuor Ébène

_ Pierre Colombet et Gabriel Le Magadure, violons, Mathieu Herzog, alto, et Raphaël Merlin, violoncelle _,

en l’Intégrale (en 5 CDs) de la Musique de Chambre avec Piano, de Fauré,

qu’en a proposée Éric Le Sage, pour Alpha, en un superbe coffret Alpha 228,

enregistré en 2010, 2011 & 2012,

sur une initiative de Jean-Paul Combet.


Nous voici dans l’intimité _ paisible _ du cœur battant du plus intime de la tradition française

d’infinie tendresse.

Avec la battue _ sereine, vivante et assumée _ du piano.

Á défaut de disposer d’un podcast ou d’une vidéo

de cette si belle réalisation,

voici un podcast de l’œuvre par l’Ensemble Schubert.

Ce mardi 9 juin 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur