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Macerata 1808, Fabriano 1928 : des Bonopera s’expatriant des Marches à 120 ans de distance ; et obtenant leur naturalisation française, en 1889 et 1936…

17avr

L’apport premier _ et significatif de questions à se poser… _ de mon article d’hier ,

est le constat qu’à environ 120 ans de distance (1808 – 1928),

les Bonopera _ Luigi-Nicola et Attilio _ dont le commun patronyme a retenu mon attention,

sont tous les deux originaires de la province des Marches, en Italie :

Luigi-Nicola Bonopera (Macerata, ?, ? – Alger, 19 août 1835) quittant, peut-être vers 1808, sa ville de Macerata pour l’Espagne (la Catalogne) conquise par Napoléon ;

et Attilio Bonopera (Fabriano, 21 novembre 1891 – Evian, 1943) fuyant, l’hiver 1928-29, sa ville de Fabriano pour la France (et la Haute-Savoie) républicaine afin d’échapper aux griffes du fascisme de Mussolini…

J’ignore, bien sûr, si existe, ou pas, quelque lien de parenté entre ce Luigi-Nicola Bonopera, de Macerata, et cet Attilio Bonopera, de Fabriano, dans les Marches ;

mais, il n’empêche, je ne peux manquer de remarquer

non seulement la parenté de deux situations historico-géographiques, à 120 ans de distance,

mais aussi la similarité de comportement d’expatriation de ces deux Bonopera originaires des Marches ;

ainsi qu’une communauté de recherche de salut, pas seulement individuel, mais familial aussi, du côté de la France,

et de certains de ses plus nobles idéaux _ peut-être de justice…

La naturalisation française a été obtenue par le petit-fils de Luigi-Nicola Bonopera, Paul Bonopéra le 23 avril 1889,

et par Attilio Bonopéra, son épouse Gioconda, et leurs enfants Mario, Ennio, Vasco, Enzo, Edera, Michel et René Bonopéra, le 25 décembre 1936…

À suivre,

Ce samedi 17 avril 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Question : lesquels des « Tirages Fresson » de Bernard Plossu, sont ceux que je préfère ?.. Et maintenant, des images avec vue sur la mer

11nov

Et pour en terminer aujourd’hui avec les images d’extérieur de ce « Tirages Fresson« 

de septembre 2020, aux Éditions Textuel, de Bernard Plossu,

mon choix se porte maintenant sur 3 images « avec _ discrète _ vue sur la mer » :

aux pages 73 ( »Nice, France, 2008« )

et 98 (« Île de Ventotene, Italie, 2010« ),

pour ce qui concerne ma liste d’images préférées, au nombre de 13 ;

et à la page 42 (« Ligurie, Italie, 2008« ), dans ma liste complémentaire de 22.

La rencontre de notre regard avec la mer est

la plupart du temps _ mais il existe aussi de rares exceptions ; et, pour ma part, le paysage déchiqueté de rochers et falaises noirs de Suances, en Cantabrie, est représentative de ce genre répulsif pour moi… Alors que j’apprécie tant, et Santander, et la Cantabrie…magnifiquement bienfaisante ;

ne serait-ce que l’espace d’une brève seconde, par exemple lors d’un trajet en voiture ou en train _ j’en ai maintes fois fait l’expérience, par exemple au pays basque aimé, sur la côte entre Hendaye et Biarritz : que ce soit dans mes trajets (pour le travail) entre Saint-Jean-de-Luz et Bayonne, du côté de Bidart ; ou (pour le pur plaisir) le long des quelques kilomètres de la sublime corniche, entre Ciboure-Socoa et Hendaye ! Et chaque fois, j’exulte sur cette route de corniche, promise à probable prochaine disparition ! quand elle domine l’océan ; cf l’article de Sud-Ouest le 31 octobre dernier : Une partie de la corniche basque s’est effondrée _ :

une formidable bouffée d’énergie joyeuse nous est alors donnée, sans compter, par la simple vision de l’océan…

Ainsi l’œuvre de photographie _ et tout spécialement ses « tirages Fresson » en couleurs ; et peut-être, cela, pour le bleu tendre que ces tirages subliment si merveilleusement… _ de Bernard Plossu

comporte-t-il pas mal d’images fascinantes avec _ le plus souvent discrète _ « vue sur la mer«  ;

mais sans rien, jamais, de particulièrement pittoresque, spectaculaire, ni même décoratif ; surtout pas.

La mer se passe très bien de publicité…

Simplement ce bleu-là de la mer,

que l’image vient jusqu’à nous, qui la regardons, par quelque magique télétransportation en quelque sorte au carré,

 nous donner-transformer-augmenter, nous aussi

_ pour ce terme de « télétransportation« , cf l’usage que j’en fais, à la suite de René de Ceccatty en son magnifique « Enfance _ dernier chapitre« , en mon article du 12 décembre 2017 :

L’image référencée comme « Nice, France, 2008« , à la page 73,

présente pour l’essentiel,

et au-dessus d’un sol légèrement mouillé de pluie, qui en reflète _ et multiplie, par diffraction _ quasi imperceptiblement le bas,

le portique délicieusement suranné (en 2008), mais soigneusement conservé tel quel,

d’une plage privée de Nice, sur la Promenade des Anglais : la « PLAGE BEAU RIVAGE » ;

un portique _ un peu tarabiscoté _ qui s’élève, se dresse, à la fois fier et désuet _ d’où son étrange charme, indéniable _, au-dessus d’une mer uniforme, dépourvue de vagues,

et surtout sur le fond d’un ciel gris-bleu, lui aussi, tout embrumé ;

un portique _ de gloire balnéaire ! _ dont une fine rampe blanche propose de descendre jusqu’à la plage _ de galets de Nice _, qu’on ne voit pas, en contrebas…

Tout se présente ici à nous en un infiniment tendre _ quasi virginal et céleste _ camaïeu bleu et blanc.

Quant à l’image référencée « Île de Ventotene, Italie, 2010« , à la page 98 (et dernière de l’album)

Ventotene 2010 photo B.Plossu

 

et déjà présente dans l’album « Couleurs Plossu« , de 2013 aux Éditions Hazan, à la page 79,

c’est un très émouvant chef d’œuvre _ notablement marquant : on ne l’oublie certes pas ! _,

et lui aussi, bien évidemment ici, « avec vue sur la mer« ,

ici la mer Tyrrhénienne _ entre Campanie et Sardaigne _ :

Ventonene est une petite île volcanique,

située au large de la Campanie, au nord-ouest de l’île d’Ischia et au sud-est de l’île de Ponza ;

et qui, depuis l’empereur Auguste qui y exila, en l’an 2 ap. Jésus-Christ, sa propre fille Julia l’aînée, a servi maintes fois de prison de relégation et exil, suffisamment éloignée de la terre ferme, notamment pour des opposants au fascisme sous Mussolini.

Et c’est surtout une des îles préférées de Bernard Plossu, en Méditerranée.

Au premier plan, et en une prise de vue légèrement oblique,

au pied d’un muret de pierres qui le sépare de la mer et du ciel _ d’un bleu qui se confondent presque _, avant l’emprise, au haut de l’image, de gros nuages blancs,

un intrigant carrelage géométrique ocre et rose, désormais à ciel ouvert, d’une ancienne villa _ peut-être, ou peut-être pas, romaine (?) _, que vient doucement coloniser l’herbe,

et sur lequel est déposé, près du muret, en son coin gauche, un gros rouleau de ce qui pourrait être (?) du foin…

Une indicible harmonie du jeu du temps et de l’éternité dynamise discrètement l’espace sonore _ musical _ de ce paisible lieu de bout du monde…

La troisième des images choisies ici, fait partie, elle, de ma liste supplémentaire de 22.

Discrète _ elle aussi : c’est décidément un trait paradoxalement marquant de l’œuvre plossuien _, à la page 42 de l’album,

son référencement « Ligurie, Italie, 2008« , n’a pas eu besoin de retenir le lieu précis de cette plage ligure ;

comparable à bien d’autres, similaires…

Sa particularité est d’être beaucoup plus sombre que la plupart des autres images ;

il s’agit là d’une plage privée, comme bien d’autres, en Italie, sous un ciel noir assez menaçant,

et, comme souvent, sans la moindre figure humaine.

Une sorte de contrepoint ligure sombre _ mais tout de même en couleur ! _

au portique céleste _ assez lumineux lui _ de la « Plage Beau Rivage » de Nice…

Ce mercredi 11 novembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Elisabetta Rasy sur le juste et beau « Alberto Moravia » de René de Ceccaty : dans Le Monde, ce jour !

19fév

Alors que je suis en train de lire

cette passionnante suite à l' »Entre nous«  _ paru en traduction française, aux Éditions du Seuil, en 2004 _,

qu’est « L’Obscure ennemie« ,

de mon amie romaine Elisabetta Rasy,


voilà que je découvre à l’instant, en lisant le supplément littéraire du vendredi du « Monde« ,

un superbe article d’Elisabetta,

sur ce romain éminent,

que fut,

qu’est,

Alberto Moravia…

Voici ce très bel article, sous la plume si fine, élégante et justissime, d’Elisabetta Rasy : « « Alberto Moravia », de René de Ceccatty : un mélange d’extrême vitalité et de mélancolie«  

_ avec mes farcissures ;

telle une conversation entre nous, même à distance : Elisabetta à Rome, Titus Curiosus à Bordeaux…

  « Alberto Moravia », de René de Ceccatty : un mélange d’extrême vitalité et de mélancolie

LE MONDE DES LIVRES | 18.02.10 | 11h05

C’est au matin du 26 septembre 1990, dans sa salle de bains, alors qu’il était en train de se raser, de bonne heure comme toujours, qu’Alberto Moravia est mort. Une chute, une mort rapide. Personne ne s’y attendait. Il était dans sa 83e année, mais paraissait fort, actif, inépuisable tel un jeune homme. Malgré des douleurs à la jambe, il venait de faire un voyage en Irlande. Toute sa vie, d’ailleurs, avait été une invitation au voyage. Notamment à partir de 1924, lorsqu’il avait rejoint, en ambulance et wagon-lit, le sanatorium _ un point crucialement basique de la vie, pour cette biographie _ de Cortina, au milieu des merveilles dolomitiques _ certes ! un cirque plus que grandiose, éblouissant, de cimes plus magnifiques les unes que les autres s’élançant en une précipitation diabolique en une compétition à l’assaut du ciel ! C’est là _ plâtré, alité, souffrant de sa tuberculose osseuse _ qu’il devait _ lui _ devenir non seulement définitivement adulte, mais définitivement écrivain _ formulation magnifique !

Dans la complète et audacieuse _ et je prends bien note de ces deux adjectifs, chère Elisabetta _ biographie qu’il lui consacre _ « ALBERTO MORAVIA« , en 678 pages… _, René de Ceccatty (1) avoue qu’il n’est pas simple d’écrire l’histoire d’un homme _ un écrivain _ qui a toujours professé sa détestation du passé _ comme si celui-ci le plombait !.. Mais, plus encore, le problème véritable, c’est ce « mélange d’extrême vitalité _ oui ! _ et de mélancolie » _ voilà ! se combattant sempiternellement, jusqu’à la chute brutale finale… _ qui caractérisait l’homme et l’écrivain. Un mélange qui aura hanté _ oui… _ sa vie comme son œuvre, engendré des malentendus, des haines même _ certes _, et émaillé son écriture partout où celle-ci s’est manifestée : romans, théâtre, cinéma, journalisme, essais, discours politiques, poèmes plus ou moins cachés… _ soit une clé…

Sauf brièvement dans sa jeunesse, Moravia ne vécut jamais à l’étranger. Mais il voyageait beaucoup. Ses mouvements avaient la précision géométrique d’un compas : une pointe appuyée sur Rome, l’autre bougeant dans l’espace : Chine, Bolivie, Japon, Etats-Unis, Inde, Russie, Londres, Paris et, finalement, l’Afrique _ avec retour. Le monde, c’était le voyage : l’autre _ c’est crucial ! _, le regard qui se détend _ en s’éloignant de sa base, de son centre : de sa boîte d’enfermement… _, le plaisir de la distance _ oui : celui du dépaysement ; ou du dé-centrement : le goût de la découverte d’une altérité un peu « vraie«  ; pas trop touristique, seulement, probablement… _, le devoir de témoigner _ aussi : de la réalité « vraie«  du monde ; et du « comparatif«  qu’il offre… ; soit une forme, mais détendue, d’un relatif « engagement«  : celui du « témoin«  qui s’essaye à la justesse du regard, peut-être… ; mais sans didactisme ; ni componction ; surtout pas !.. _, la fin de l’obsession, surtout _ « Ossessione » est aussi le titre d’un film, et majeur, de Luchino Visconti, en 1943… L’obsession, c’était Rome _ voilà ce que nous apporte ici Elisabetta, romaine aussi… _, la ville de sa famille _ mais aussi de La Famille _ voilà ! _ en tant que structure _ un concept magistral ! _ de désir et de pouvoir _, la ville de la politique italienne, la première qu’il ait connue, c’est-à-dire le fascisme. Et le fascisme pour Moravia n’était pas seulement _ voilà, voilà ! _ ce mouvement politique enfermé _ et enfermant ! plombant ! _ dans _ déjà trop longues, certes _ deux affreuses décennies _ pour nous qui le regardons de l’extérieur, de France, en l’occurrence ; le « fascisme« , et sans pratiquer de douteux amalgames (bêtes !), n’est donc peut-être pas, et loin de là, même, terminé, en Italie : même si Elisabetta ne va, certes pas (!), le dire ainsi ! oh non ! elle est toujours très discrète ! même si elle est parfaitement claire à qui lit un peu attentivement !!! _ : c’était le conformisme _ cf le roman presque de ce titre d’Alberto Moravia : « Le Conformiste« , en 1951 ; suivi du film, très beau, aussi, qu’en tira Bernardo Bertolucci, en 1970 : avec (outre la beauté sidérante de Dominique Sanda) l’interprétation assurément marquante, dans le rendu de l’infinie complexité, de Jean-Louis Trintignant… _, le visage obscur, sordide, tenace _ oui ! _ comme une maladie virale du Genius loci italien _ nous voilà loin, bien loin, au plus loin, même, des clichés touristiques, autant qu’idéologiques ! courant nos rues… Merci, Elisabetta !

Revirements et métamorphoses

René de Ceccatty ne s’est pas découragé _ il a lui aussi, me semble-t-il bien, un tropisme romain _ devant ce mélange si particulier de mélancolie et de vitalité : il l’a défié _ en s’y confrontant en son livre même. Il n’a pratiqué aucun de ces raccourcis _ vulgarisateurs (à commencer par journalistiques) _, aucune de ces interprétations qui, a posteriori, expliqueraient tout _ par généralisations grossières ; par clichés ! _ de cette contradiction incarnée _ Elisabetta, romaine, et telle que je la connais un peu, pourrait probablement en témoigner un peu, elle-même _ que fut Alberto Moravia. Il n’a _ certes pas _ occulté aucune de ses parts d’ombre : sa froideur _ le mot secoue ! et pas que peu… _ devant l’assassinat de ses cousins Carlo et Nello Rosselli, abattus par des sicaires fascistes en 1937 en France où ils s’étaient réfugiés _ cela ayant bien des rapports avec le récit, je m’en souviens assez bien, du « Conformiste« , en 1951, donc… _ ; son antifascisme passif (l’expression serait de Mussolini lui-même _ tiens, tiens ! en quelles circonstances ? ce serait à creuser : merci, Elisabetta… _) qui le poussera _ lui, si physiologiquement antitotalitariste _ à chercher protection auprès de notables du régime ou directement chez le Duce _ ah bon !?.. Il n’a pas non plus cherché à rationaliser _ a posteriori ; cf ce concept chez Vilfredo Pareto, en son « Traité de Sociologie générale«  : « Les hommes ont une tendance très prononcée à donner un vernis logique à leurs actions », au § 154, pour être précis : un « vernis«  enjolificateur_ ses revirements, ses spectaculaires métamorphoses _ voilà _, comme son engagement tardif _ jusqu’aux sièges du Parlement européen _ après que Moravia eut toute sa vie contesté l’idée même de littérature engagée _ voilà ! _ et sans cesse fait profession _ littéraire, artistique : non idéologique ! devant la « critique« , et les medias… ; peut-être auprès de Jean-Paul  Sartre, même, qui aimait tant, lui-même, venir et séjourner longuement, régulièrement, année après année, à Rome (avec Simone de Beauvoir : ils réservaient la même suite d’hôtel ; ainsi que Claude Lanzmann, par exemple, le raconte en son « Lièvre de Patagonie« …) : Sartre et Moravia ont pu se rencontrer, voire dû se fréquenter à Rome, dans ses beaux cafés de la Piazza del Popolo, par exemple ; du moins j’ose le supposer : je n’ai pas lu encore cette biographie « « ALBERTO MORAVIA« «  de René de Ceccaty… _ d’antimilitantisme.

Non, ce que nous communique avant tout le biographe, c’est, qu’il s’agisse d’amour, d’écriture, de voyage ou de politique, à quel point Moravia aura été une grande figure _ libératoire ! _, non seulement de la littérature, mais de l’histoire du XXe siècle italien _ ce n’est donc pas rien, chère Elisabetta ! De tentatives résolues et renouvelées de « désenfermement«  de la décidément trop « conformiste«  étouffante Italie…

Moravia ne se voulait pas italien _ ah ! du moins foncièrement et d’abord ; plutôt fondamentalement un artiste ! en sa singularité non socio-historique ! ou non sociologique, si l’on préfère… _ mais, hasard du destin, il aura été _ intimement, en quelque sorte, tant comme homme que comme auteur, comme artiste _ impliqué _ comme René de Ceccatty le montre bien, en accordant beaucoup d’attention au contexte historique et à ses acteurs _ dans tous les événements, souvent dramatiques (ou tragiques), qui ont accompagné la naissance de la modernité italienne _ c’est important ! Son écriture en est comme le sismographe raisonné _ bien bel hommage à l’écrivain ; et aussi, par là, au biographe qui sait si bien le révéler ! Moravia avait _ à ses propres yeux _ deux missions : sauver la culture, et d’abord la littérature, unique objet de sa foi _ voilà ! Et, plus encore, sauver l’Italie, la sauver d’elle-même et des Italiens _ et ici, c’est l’accent (et la teneur) même de la voix, douce et discrète, mais claire, ferme et nette, de mon amie Elisabetta que je perçois très audiblement, sans jamais aller jusqu’à l’éclat… _, c’est-à-dire du conformisme _ et de son enfermement, comme dedans une boîte au couvercle de plomb ! un concept par conséquent crucial, que ce « conformisme« , en tout son œuvre ! pas seulement pour le seul roman de ce titre de 1951 ! _ qui mêle en un cercle infernal l’hypocrisie et la Mafia _ voilà ! d’où Emberlificoni : cf mon article du 12 décembre 2009 : « L’incisivité du dire de Martin Rueff : Michel Deguy, Pier-Paolo Pasolini, Emberlificoni et le Jean-Jacques Rousseau de “Julie ou la Nouvelle Héloïse”« , en hommage à Martin Rueff (qui partage son temps entre Paris et Bologne)…

Dans cette vaste entreprise biographique _ qui est loin de n’être qu’une histoire intellectuelle _ on l’entend bien _ de Moravia _, j’ai apprécié _ en témoin (et amie) privilégiée, à Rome même : le compliment, alors, n’est pas mince !!! _ beaucoup de choses : la richesse de la documentation, la lumière projetée sur des personnages ou des relations peu connus de sa vie, l’analyse de textes majeurs ou mineurs. Mais ce que j’ai surtout aimé, c’est le ton _ voilà _ du biographe qui ne cède ni à l’emphase de l’admiration ni à la froideur critique _ qui donne à « vraiment » approcher et peut-être connaître, donc… C’est le ton de quelqu’un qui s’interroge _ c’est ainsi que l’on avance en sa compréhension : cf Gaston Bachelard ; ou Karl Popper… _, toujours avec respect _ à distance adéquate _, sur ce qu’il découvre _ strate après strate _ dans ses fouilles _ patiemment. Le ton de la discrétion _ celui, aussi, d’Elisabetta elle-même ; et avec quelle élégance ! _ qui fut, malgré sa vie excessive _ c’est-à-dire passionnée (et non sans les tourments de contradictions sans résolutions tranchées définitives) _, l’une des plus séduisantes qualités de Moravia.


« ALBERTO MORAVIA«  de René de Ceccatty. Flammarion, « Grandes biographies« , 678 p., 25 €.…(1) René de Ceccatty collabore régulièrement au « Monde des livres« .

Elisabetta Rasy

Article paru dans l’édition du 19.02.10…

Un article très éclairant ; et pas que sur Alberto Moravia…

Sur l’Italie endémique, si j’ose le dire ainsi…

En attendant que je termine ma lecture de « L’Obscure ennemie » ;

j’en suis à la page 65 : le livre en comporte 130…


Titus Curiosus, ce 19 février 2010

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