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Les deux versions (de 1948 et 1956) du bouleversant Concerto pour violoncelle et orchestre op. 43 et op. 43 bis, de Mieczyslaw Weinberg

05juil

Ce jour,

l’excellent site Discophilia de l’excellent Jean-Charles Hoffelé

consacre son article intitulé Élégies

au CD CPO 555234-2 comportant

d’une part, ce qui peut être considéré comme la version originelle (de 1948) du Concerto pour violoncelle et orchestre en ut mineur (de 1956) de Mieczyslaw Weinberg (Varsovie, 8 décembe 1919 – Moscou, 26 février 1996),

intitulée Concertino, et repertoriée comme opus 43 bis ;

et d’autre part, la version définitive (de 1956) de ce Concerto pour violoncelle et orchestre, répertoriée comme opus 43.

Avec, entre les deux,

la Fantaisie pour violoncelle et orchestre, opus 52 (de 1953).

ELÉGIES

Mstislav Rostropovitch avait demandé un grand concerto à Mieczysław Weinberg, se souvenant du geste lyrique et des éclats de celui qu’il avait écrit pour le violon de Leonid Kogan, il reçut un requiem, deux lamentos entourant deux mouvements emplis de musiques klezmer, une œuvre si juive qu’elle était une déclaration de guerre au régime soviétique. Il ne barguigna pas, la créa, essaya de l’imposer contre les autorités, et surtout malgré le public, n’y parvint pas. L’œuvre est trop intime, trop émouvante pour le concert. Weinberg le savait bien : il l’avait tirée d’une partition plus radicale encore, un Concertino pour les seules cordes, deux lamentos et une célébration de la vie juive nostalgique.

Marina Tarassova s’est emparée de la première mouture, longtemps demeurée oubliée. Raphael Wallfisch dans ce nouveau volume de son cycle « Voices in the Wilderness », consacré aux concertos pour violoncelle de compositeurs juifs en exil (intérieur ou extérieur), confronte les deux, laissant à Łukasz Borowicz le soin de lui offrir des écrins _ orchestraux _ radicalement différents. On respire encore dans l’Opus 43 ; dans l’Opus 43bis le goût âcre des cendres pollue tout _ des expressions magnifiques d’une très grande justesse…

Au centre de ce disque terrible et exemplaire _ c’est dit ! _, une œuvre plus rare encore _ et formidablement émouvante _, la Fantaisie que Daniil Shafran créa avec le seul accompagnement d’un piano en 1953, suite libre de chants juifs et d’anciennes danses polonaises évoquées comme les souvenirs d’un monde disparu, œuvre bouleversante _ oui ! _ où Łukasz Borowicz créé un univers nostalgique avec le bel orchestre de Kristiansand, Raphael Wallfisch chantant et dansant d’un archet aux crins de moire.

LE DISQUE DU JOUR

Mieczysław Weinberg (1919-1996)
Concerto pour violoncelle et orchestre en ut mineur, Op. 43
Fantaisie pour violoncelle et orchestre, Op. 52
Concertino, Op. 43 bis

Raphael Wallfisch, violoncelle
Kristiansand Symphony Orchestra
Łukasz Borowicz, direction


Un album du label CPO 555234-2

Photo à la une : © DR _ 

Dans ma discothèque personnelle, je retiens surtout de l’interprétation de ces œuvres,

_ le CD Melodya MEL CD 10 02315,

comportant  

l’interprétation du Concerto pour violoncelle op. 43

de Mstislav Rostropovitch avec l’Orchestre symphonique d’Etat de l’URSS sous la direction de Guennadi Rojdestvenki,

enregistré dans la Grande salle du Conservatoire de Moscou en 1964 ;

_ le CD Channel Classics CCS 38116

comportant l’interprétation de ce même Concerto op. 43

par Nicolas Altstaedt avec le Deutsche Symphonie-Orchestre Berlin sous la direction de Michal Nesterowicz,

enregistré à la Jesus Christus Kirche, à Berlin, en 2016 ;

et le CD Northern Flowers St Petersburg Musical Archive NF/PMA 99131

comportant l’interprétation du Concertino pour violoncelle et orchestre à cordes op. 43 bis,

par Marina Tarasova et l’Orchestre de chambre Musica Viva sous la direction d’Alexander Rudin,

enregistré à Moscou en 2017.

Mais ce nouveau CD CPO 555 234-2 de Raphaël Wallfisch avec le Kristiansand Symphony Orchestra sous la direction de Łukasz Borowicz, est sans conteste à marquer d’une pierre blanche…

Des chefs d’œuvre profondément bouleversants,

d’un immense génie de la musique du XXe siècle : Mieczysław Weinberg (1919 – 1996) …

Ce lundi 6 juillet 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Sur le riche CD Bartok-Korngold du Goldner String Quartet et Piers Lane…

24fév

Ce jour,

lundi 24 février 2020,

sur son très riche blog Discophilia,

Jean-Charles Hoffelé

consacre un bel article intitulé Quintettes du Danube

au CD Hyperion CDA 68290

des Quintettes avec piano

de Bela Bartok (1881 – 1945)

et Eric Wolfgang Korngold (1897 – 1957,

par le Goldner String Quartet et Piers Lane…

À relier à mes articles

du 30 août 2019 :  ;

et 9 février 2020 :  .

QUINTETTES DU DANUBE

Le Quintette de Bartók a enfin _ oui ! _ de la chance au disque _ en effet ! Tout juste hier, Vilde Frang et ses amis _ dont le pianiste Alexander Lonquich _ lui offraient une lecture tempétueuse _ impressionnante, magnifique ! Cf mon article du 30 août 2019 :  _, Piers Lane et les Goldner le replacent plus aisément _ probablement _ dans la filiation brahmsienne _ et viennoise, des circonstances de sa composition, en 1903-1904 _, adoucissant les hungarismes _ oui _, donnant aux harmonies une tonalité dorée _ oui _ plutôt nouvelle Vienne _ déjà.

Feraient-ils l’œuvre trop belle ? En tous cas, j’écoute fasciné ces jeux de timbres savamment composés, ces danses suggérées, l’étoffe plus soie que velours _ sans doute… _ de cet ensemble qui prend la lumière dans une œuvre si volontiers sombre. Mais les cinq amis savent aussi que Bartók flirte ici avec les audaces _ oui _ de la Vienne nouvelle, la sensualité des archets _ oui _ évoquent parfois le monde de Joseph Marx.

Le couplage avec le grand Quintette de pure fantaisie qu’Erich Wolfgang Korngold composa en 1923 (soit vingt ans après celui de Bartók) après le succès remporté par Die tote Stadt semblait une évidence, mais les deux œuvres regardent dans des directions contraires _ en effet ! _, Bartók imaginant un nouveau monde alors même qu’il est encore immergé dans Brahms, Korngold jouant les équilibristes _ voilà _ entre un monde de fantaisie et des instants abyssaux _ oui.

De cette ambivalence _ voilà _, Piers Lane et les Goldner rendent compte avec un brio certain, rendant justice à une œuvre qui se sera entendue jusque-là pour échapper à ses interprètes _ comme à ses potentiels auditeurs.


LE DISQUE DU JOUR

Béla Bartók (1881-1945)


Quintette avec piano en ut majeur, Sz. 23, BB 33


Erich Wolfgang Korngold(1897-1957)


Quintette avec piano en mi majeur, Op. 15

Piers Lane, piano
Quatuor Goldner, direction

Un album du label Hypérion CDA68290

Photo à la une : © DR

Ce lundi 24 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Toujours les excellents jeunes violoncellistes : Johannes Moser, dans les Mendelssohn frère et soeur

11sept

Parmi la pléthore actuelle d’excellents jeunes violoncellistes

_ tels, par exemple, Julian Steckel, Nicolas Altstaedt _,

aujourd’hui

le germano-canadien Johannes Moser _ né le 14 juin 1979 à Munich ; sa mère est la soprano candienne Edith Wiens _,

cette fois dans un CD _ Pentatone PTC 5186 781 _ Felix et Fanny Mendelssohn Bartholdy :

comportant principalement

les 2 Sonates pour violoncelle et piano Opus 45 et Opus 58

et les Variations concertantes Opus 17, 

de Felix (1809 – 1847),

ainsi que,

de sa sœur Fanny Hensel Mendelssohn-Bartholdy (1807 – 1847),

la Fantaisie en G minor

et le Caprice en A-flat Major.


Avec au piano

l’écossais Alasdair Beatson.

Le CD est superbe !


Ce mercredi 11 septembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa



P. s. :

dans ce même répertoire

de l’œuvre pour violoncelle de Felix Mendelssohn,

un très beau CD, aussi _ le CD La Dolce Volta LDV 05 _,

par l’excellent Gary Hoffman,

et le pianiste David Selig.

 

Lockenhaus, Nicolas Altstaedt reprend le lambeau de Gidon Kremer : premier fruit, un superbe CD magyar, Veress-Bartok (Alpha 458)

30août

Le magnifique violoncelliste Nicolas Altstaedt

reprend à Lockenhaus

le flambeau de Gidon Kremer…



avec pour premier fruit discographique,

splendide !,

un merveilleux CD de musique de chambre

_ un trio à cordes (de 1954) et un quintette à cordes avec piano (de 1904) _

de deux compositeurs hongrois :

Sandor Veress (Kolozsvar, 1er février 1907 – Berne, 4 mars 1992),

pour le Trio à cordes ,

Béla Bartok (Nagyszentmiklós, 25 mars 1881 – New-York, 26 septembre 1945),

pour le Quintette à cordes avec piano.

Les interprètes des deux œuvres de ce splendide CD

fleurent bon le meilleur du plus haut du dessus du panier :

Vilde Frang, au violon,

Lawrence Power, à l’alto

et Nicolas Altstaedt, au violoncelle,

pour le Trio à cordes de Sandor Veress ;

Barnabas Kelemen et Vilde Frang, aux violons,

Katalin Kokas, à l’alto,

Nicolas Altstaedt, au violoncelle,

et Alexander Lonquich, au piano.

Les deux œuvres (de 1904 et 1954) sont très différentes,

mais aussi belles _ et superbement surprenantes _ l’une que l’autre :

la réussite discographique

_ et enrichissement du catalogue _

de ce CD Alpha 458

est un cadeau de roi !


Ce vendredi 30 août 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le bouleversant Concerto pour violoncelle de Mieczyslaw Weinberg, en 1948 : un requiem pour l’âme juive

05déc

La violoncelliste Marina Tarasova

nous offre une bouleversante interprétation

de la version originale, en 1948,

du Concerto pour violoncelle,

ou Concertino, opus 43,

de Mieczyslaw Weinberg

(1919-1996),

avec le Musica Viva Chamber Orchestra,

dirigé par Alexander Rudin :

soit le CD Northern Flowers NF/PMA 99131.

Voici l’excellent article de présentation,

intitulé Crépuscule,

qu’en a fait récemment,

le 5 novembre dernier,

sur son très riche et pertinent blog Artalinna

Jean-Charles Hoffelé :

CRÉPUSCULE

Mstislav Rostropovitch avait défendu de son archet somptueux le méditatif Concerto pour violoncelle de Mieczyslaw Weinberg sans pourtant parvenir à l’imposer au répertoire. Alors que les violoncellistes de la jeune génération se l’approprient enfin (Claes Gunnarsson et Nicolas Altstaedt l’ont enregistré coup sur coup), voici que ressurgit sa première mouture _ voilà ! _ qui correspond bien mieux au projet initial du compositeur : un concerto juif écrit pour un ensemble modeste limité aux seules cordes _ information capitale, en effet ! Je viens de ré-écouter la version du Concerto de Nicolas Alstaedt, un musicien que j’apprécie pourtant beaucoup. L’esprit dans lequel celui-ci interprète la version modifiée du Concertino opus 43 de Weinberg est en effet bien moins émouvante, moins klezmer ; moins Requiem juif… L’œuvre, plus brillante (voire luxueuse) ainsi, y perd pas mal en émotion simple, prenante, taraudante : bouleversante…


La poésie crépusculaire de cet ouvrage encadré par deux Adagios et dont le centre se compose de deux danses klezmer _ voilà _ est bien plus émouvante _ oui _ dans cette nudité première _ oui ! _ d’autant que Marina Tarasova chante ici _ oui _ avec un archet expressionniste saisissant _ c’est bien cela ! Ecrit en 1948, comment ne pas y entendre un petit requiem instrumental _ mais oui ! _ pour l’âme juive.


Quel contraste avec les brefs gestes des Vingt-quatre Préludes pour violoncelle seul composés spécialement pour Rostropovitch, en 1960, qui ne les joua jamais ! Ouvrage majeur qui joue des formes, pratique la citation (Mozart, Chostakovitch, Schumann et quelques chants folklores juifs ou slaves), et explore toutes les possibilités de l’instrument avec une poésie désarmante : écoutez seulement le 3e Prélude.

Finalement, Weinberg porta en 1979 le cahier à Marina Tarasova en lui dédiant le cycle. Elle en est devenue depuis l’apôtre. Son enregistrement est plus qu’historique, bouleversant _ voilà. Ce disque constitue un témoignage majeur de l’art de la plus grande violoncelliste russe de la fin du XXe siècle _ rien moins ! _, à égalité avec Marina Chaykovskaya et Natalia Gutman.

LE DISQUE DU JOUR

Mieczyslaw Weinberg (1919-1996)

 

Concertino pour violoncelle et cordes en ut mineur
24 Préludes pour violoncelle seul, Op. 100

Marina Tarasova, violoncelle
Musica Viva Chamber Orchestra
Alexander Rudin, direction

Un album du label Northern Flowers F/PMA99131

Photo à la une : © International Mieczysław Weinberg Society

Un CD rien moins qu’essentiel, par conséquent !!!


Ce mercredi 5 décembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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