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Ecouter une autre voix d’Orfeo (et Francesco Rasi) : Furio Zanasi…

16déc

Le tout récent et très réussi CD « Soleil noir » d’Emiliano Gonzalez-Toro et son Ensemble I Gemelli,

_ cf mon article d’avant-hier, 14 décembre : ... _

qui nous donne à écouter Francesco Rasi,

fut précédé, en 2009, par un CD intitulé « La Voce di Orfeo« ,

dans lequel c’était l’excellent Furio Zanasi _ et l’Ensemble La Chimera, sous la conduitte d’Eduardo Eguez... _ qui interprétait quelques airs de ce même Francesco Rasi,

ou des airs de compositeurs contemporains de Monteverdi et son « Orfeo » (de 1607, à Mantoue),

créés eux aussi par ce même Francesco Rasi…

Afin d’apprécier la voix de Furio Zanassi,

la voici dans le sublime air du Farnace (à l’acte 2) de Vivaldi : « Gelido in ogni vena« …

Ce jeudi 16 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un passionnant article « Ténor 2021″ sur l’histoire de la voix de ténor (et ses variantes), dans le numéro 704 du mois d’octobre 2021 de la revue Diapason

16oct

Le numéro 704  de la revue Diapason de ce mois d’octobre 2021,

comporte, aux pages 32 à 37, et 38 à 42,

un passionnant et très instructif double article, « Naissance d’une voix » et « Folles aventures au siècle romantique« , sous les signatures d’Ivan A. Alexandre et Jean Cabourg _ bravo et merci à eux ! _,

formant les deux volets successifs d’un grand article intitulé « Ténor 2021 »  _ « un modeste survol« , dit bien trop modestement Jean Cabourg, à la page 42… _,

présenté ainsi :

« Voici un siècle disparaîssait Enrico Caruso _ Naples, 25 février 1873 – Naples, 2 août 1921 _, l’année même où naissait Franco Corelli _ Ancône, 8 avril 1921 – Milan, 29 octobre 2003.

Un anniversaire _ voilà ! _ que partagent Giuseppe di Stefano _ Catane, 24 juillet 1921 – Milan, 3 mars 2008 _, Mario Lanza _ Philadelphie, 31 janvier 1921 – Rome, 7 octobre 1959… et en amont le pionnier Francesco Rasi, mort en 1621 _ Arezzo, 14 mai 1574 – 30 novembre 1621.

Occasion _ mais oui ! _ de faire le point _ de très belle et instructive manière _ sur un phénomène, un univers, une voix et une histoire mouvementées :

le ténor »

En fait,

et bien au-delà de l’accroche _ pragmatique _ de l’article

par les quelques noms, Caruso, Di Stefano, Lanza, et Rasi, qu’offre la réminiscence, en effet bien commode _ pour le journaliste un peu en mal d’inspiration, ou bien saisi par une lumineuse intuition d’un peu féconde recherche à mener : ce qui se révèle être bien le cas en cette occurrence… _, par le nombre des décennies en 21, des anniversaires à célébrer (de ténors un peu célèbres _ à commencœer par celui de l’emblématique Enrico Caruso, décédé à Naples le 8 août 1921 _) répertoriés en cette année 2021,

c’est la très grande qualité et la précision très fine des analyses musicales _ et même musicologiques _ du « modeste survol » effectué ici par Ivan A. Alexandre et Jean Cabourg,

qui constitue le fort grand mérite pédagogique de cet article, pour un tout à fait utile et très éclairant panorama de l’histoire de l’opéra,

via la nomination-catégorisation vraiment très pointue des variétés des nuances très fines de voix,

au fur et à mesure de la surgie tout à fait imprévisible et imprévue des besoins qualitatifs nouveaux qui surgissaient dans les inventions successives, constituant autant de sauts et d’étapes dans la chronologie, des créations des œuvres par le génie d’imageance _ cf mon usage personnel de ce concept inspiré du travail de mon amie Marie-José Mondzain, par exemple en mon article du 22 mai 2012 :   _ des compositeurs,

en liaison, forcément, avec les capacités extra-ordinaires _ c‘est-à-dire proprement inouies (et impensées !) jusqu’alors _ à solliciter, et on ne peut plus in concerto, dans l’urgence hic et nunc de l’interprétation à mettre impérativement et très urgemment en œuvre, de la part des chanteurs-interprètes disponibles hic et nunc sur la place, à ce moment précis de leur création,

autour de l’appellation de base de la voix de ténor…

Ce sont ces nuances très fines qui vont complexifier remarquablement ce qui a d’abord été repéré comme constituant la voix de ténor,

qui constituent l’apport extrêmement intéressant de ces deux articles de Ivan A. Alexandre et Jean Cabourg, en ce « Ténor 2021 » du numéro du mois d’octobre, n° 704, de la revue Diapason,

au fur et à mesure des générations de chanteurs,

dont les noms sont très heureusement cités _ je les donne dans leur ordre d’apparition en ces deux articles _ :

Scipione Del Paola, Giovanni Maria Nanino, Jacopo Peri, Giulio Caccini, Francesco Rasi, Giovanni Buzzoleni, Carlo Carlani, Anton Raaf, Antonio Borosini, Francesco Borosini, Francesco Guicciardi, Alexander Gordon, Annibale Pio Fabri, John Beard, Gregorio Babbi, Giovanni Paita, Angelo Maria Amorevoli, Guglielmo d’Ettore, Antonio Baglioni, Francesco Morella, Valentin Adamberger, Vincenzo Calvesi _ que Ivan A. Alexandre compare alors à Fritz Wunderlich, Anton Dermota, Léopold Simoneau _, Bernard Clédière, Demesny, Boutelou père et fils, Jacques Cochereau, Muraire, Denis-François Tribou, Pierre Jélyotte, Latour, Poirier, Pillot, Ottavio Albuzzi, Jean-Baptiste Guignard dit Clairval, Antoine Trial, Joseph Legros,

dans l’article d’Ivan A. Alexandre ;

Giovanni David, Andrea Nozzari, Manuel Garcia, Adolphe Nourrit, Gilbert Duprez, Giovanni Battista Rubini, Domenico Donzelli, Fraschini, Ludwig Schnorr, Georg Unger, Jean de Rezké, Hermann Winkelmann, Enrico Caruso, Tito Schipa, Giacomo Lauri-Volpi, Beniamino Gigli, Mario Del Monaco, Franco Corelli, Carlo Bergonzi, Alfredo Kraus, Luciano Pavarotti, Placido Domingo, José Carreras, Jussi Björling, Lauritz Melchior, John Vickers, Sergueï Lemeschev, Ivan Kozlovsky, Roberto Alagna, Juan-Diego Florez, Joseph Calleja, Jonas Kaufmann,

dans l’article de Jean Cabourg ;

et des créations des compositeurs suivants :

Jacopo Peri, Giulio Caccini, Claudio Monteverdi, Francesco Cavalli, Antonio Cesti, Antonio Ziani, Alessandro Stradella, Giovanni-Battista Pergolesi, Leonardo Vinci, Georg-Friedrich Handel, Johann-Adolph Hasse, Robert Cambert, Jean-Baptiste Lully, Jean-Philippe Rameau, André Grétry, François-Joseph Gossec, Etienne-Nicolas Méhul, André Campra, Jean-Joseph Mouret, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, Christoph-Willibald Gluck,

dans l’article d’Ivan A. Alexandre ;

Gioacchino Rossini, Giacomo Meyerbeer, Fromental Halévy, Daniel-François-Esprit Auber, Vincenzo Bellini, Gaetano Donizetti, Giuseppe Verdi, Richard Wagner, Carl-Maria von Weber, Antonio Cilea, Umberto Giordano, Alfredo Catalani, Giacomo Puccini, Ruggero Leoncavallo, Pietro Mascagni, Jules Massenet, Charles Gounod, Camille Saint-Saëns, Georges Bizet, Claude Debussy,

dans l’article de Jean Cabourg ;  

elles aussi très précisément mentionnées :

La Pellegrina (en 1589), Dafne, Euridice (1600), Euridice (1602), Orfeo (1607), Andromeda (1637), Il Ritorno d’Ulisse in patria (1640), L’Incoronazione di Poppea (1642), Apollo e Dafne (1640), Egisto (1643), Didone (1641), Giasone (1649), Agrippina (1709), Giulio Cesare (1724), Tamerlano (1724), Rodelinda, Lotario, Partenope, Poro, Ariodante (1735), Saul, Hercules, Acis and Galatea (1718), Rinaldo (1711), La finta semplice, La finta giardiniera (1775), Die Entführung aus dem Serail, Le nozze di Figaro, Don Giovanni (1787), Cosi fan tutte, Mitridate (1770), Lucio Silla, Idomeneo (1781), La clemenza di Tito, Ercole amante (1662), Pomone (1671), Atys, Bellérophon, Armide, Dardanus, Pygmalion, Zoroastre, Le Déserteur (1769), Les Contes d’Hoffmann (1881), Eugène Onéguine (1879), Iphigénie en Aulide (1774), Iphigénie en Tauride (1779),                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         dans l’article d’Ivan A. Alexandre ;

Aureliano in Palmira (1813), Demetrio (1812), Otello, Armida, L’Italienne à Alger, Le Turc en Italie, Le Barbier de Séville, Guillaume Tell (1829), Robert le diable (1831), Les Huguenots, La Juive, La Muette de Portici, Le Pirate, Les Puritains, La Somnambule, Norma, Anna Bolena, Lucia di Lammermoor, La Favorite, L’Elisir d’amore, La Fille du régiment, Pigmalione, Caterina Cornaro, Stiffelio (1850), Rigoletto, Il Trovatore, La Traviata, Un Bal masqué, La Force du destin, Aida, Falstaff, Giovanna d’Arco, Tannhaüser (1845), Lohengrin, La Walkyrie, Parsifal (1882), L’Arlésienne, Fedora, La Wally, La Fanciulla del West (1910), Paillasse, Cavalleria rusticana, La jolie fille de Perth, Carmen, Faust, L’Africaine,

dans l’article de Jean Cabourg ;

en leur singularité d’œuvres innovantes _ au moins quant aux variations de la voix de ténor _ marquantes…

Et il faut porter la plus grande attention au passionnant insert, page 35, intitulé « Ténor, ténors« , sous la plume d’Ivan A. Alexandre,

qui procède à l’historique de ces variantes de la voix de ténor,

à partir de la voix de « teneur« , la voix de soutien de la polyphonie, assurant le cantus firmus, le « chant ferme« , la ligne fondamentale, au XIVe siècle.

Ces variantes de la voix de ténor

sont les voix de :

_ ténor central (Orfeo, de l’Orfeo de Monteverdi ; Don Ottavio, de Don Giovanni de Mozart ; Otello, de l’Otello de Rossini) ;

_ ténor proche du baryton (Bajazet, due Tamerlano de Handel ; Eisenstein, de La Chauve-souris de Johann Strauss II ; Pelléas, de Pelléas et Mélisande de Debussy) ;

_ haute-contre (tout Lully, tout Rameau, les Gluck français, Arnold du Guillaume Tell de Rossini) ;

_ contraltino  (Ramiro, de La Cenerentola de Rossini) ;

_ tenore di grazia (Nemorino, de L’Elisir d’Amore de Donizetti) ;

_ ténor léger (Tonio, de La Fille du Régiment de Donizetti) ;

_ ténor de demi-caractère (Faust, du Faust de Gounod) ;

_ fort ténor d’essence dramatique (Samson, du Samson de Handel) ;

_ tenore lirico (Rodolfo, de La Bohème de Puccini) ;

_ tenore lirico-spinto, plus large (Calaf, de Turandot de Puccini) ;

_ tenore di forza (Otello, de l’Otello de Verdi) ;

_ lyrischer tenor (Max, du Freischütz de Weber) ;

_ Heldentenor (Siegfried, du Siegfried de Wagner) ;

_ le ténor aérien (l’Astrologue, du Coq d’or de Rimsky-Korsakov) ;

_ le ténor terrestre (Hermann, de La Dame de Pique de Tchaikovsky) ;

_ etc.

Voilà donc une contribution _ pour le magazine Diapason _ tout à fait remarquable,

et fort utile,

pour enrichir notre connaissance de cet élément bien intéressant de l’histoire de notre musique occidentale,

qu’est l’histoire de la voix de ténor, et les diaprures de ses riches variantes…

À partager…

Ce samedi 16 octobre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter au disque un récital de Marjana Lipovsek et Elisabeth Leonskaja au Festival de Salzbourg en 1987

06août

Ecouter chanter Marjana Lipovsek est très souvent enchanteur…

Opportunément, un article de Jean-Charles Hoffelé, de ce jour, sur son site Discophilia, et intitulé « Les Deux mondes« , vient nous signaler la parution, chez le label Orfeo, d’un double CD d’un récital de Marjana Lipovsek et Elisabeth Leonskaja au Festival de Salzbourg de 1987 :

le double CD Orfeo C776082B…

Voici donc cet article, Les Deux mondes :

LES DEUX MONDES

Marjana Lipovšek, diva des scènes lyriques, fut un peu à la manière des anciens monstres sacrés – je pense à Jennie Tourel, Mascia Predit – une récitaliste impénitente. Moins polyglotte que Tourel, elle _ slovène _ était chez elle à égale aisance dans les langues de Goethe et de Pouchkine. Son récital pour l’édition 1987 du Festival de Salzbourg m’étonne sur un point : elle incarne avec une imagination assez insensée les Enfantines de Moussorgski, mais les donne en langue allemande, dans la traduction d’Hans Schmidt. C’est qu’elle met tant d’exactitude au sens des mots qu’elle aura voulu les rendre audibles à un public d’abord germanophone.

En russe, six Tchaïkovski sont simplement irrésistibles, et pas seulement la Sérénade de Romanov, trop peu pour le versant slave dont Lipovšek fut une interprète du calibre d’Arkhipova.

On se consolera en allemand avec toute la première partie du récital, transcendante par l’ampleur du chant et le choix des œuvres : chez Schubert, seulement Goethe, et quels !, Suleika, Mignon, lignes sculptés, mots de prophétesse, comme le lied peut être grand dans une grande voix qui ose le murmure (Nur wer die Sehnsucht kennt). Chez Brahms, les deux Berceuses où son timbre se love et se mordore dans l’alto de Thomas Riebl avant d’enflammer les Zigeunerlieder les lançant sur le piano altier d’Elisabeth Leonskaja, y mettant un élan plus trouvé depuis Jurinac, c’est dire !

Quatre bis qu’elle annonce entraînant fou rire du public et applaudissements, ouverts par Die Nacht où le timbre vole, terminé par Seligkeit pour revenir à Schubert, et conclure sur un sourire. La femme n’a jamais cessé d’être espiègle et heureuse, la chanteuse, toute mezzo, absolument solaire _ voilà. Prodigieux récital d’une artiste qu’il ne faut _ certes _ pas oublier !

LE DISQUE DU JOUR

Franz Schubert (1797-1828)


Suleika I, D. 720
Suleika II, D. 717
Mignon I, D. 726
Sehnsucht, D. 310b
Mignon II, D. 727
Mignon, D. 321
Seligkeit, D. 433


Johannes Brahms
(1833-1897)


2 Gesänge, Op. 91
11 Zigeunerlieder, Op. 103 (8 extraits : Nos. 1-7, 11)
Meine Liebe ist grün, Op. 63 No. 5
Slowenisches Volkslied


Modeste Moussorgski (1839-1881)


Enfantines (6 extraits : Nos. 1-5, 7)


Piotr Illitch Tchaïkovski (1840-1893)


6 Romances, Op. 28, TH 99 (2 extraits : Nos. 3 & 4)
Serenada, Op. 63/TH 107 No. 6
Kak nad gorjacheju zoloj, Op. 25/TH 97 No. 2
Nur wer die Sehnsucht kennt, Op. 6/TH 93 No. 6
Den’ li carit, tishina li nochnaja, Op. 47/TH 103 No. 6


Richard Strauss (1864-1949)


Die Nacht, Op. 10/TrV 141 No. 3

Marjana Lipovšek, mezzo-soprano
Thomas Riebl, alto
Elisabeth Leonskaja, piano

Un album de 2 CD du label Orfeo C776082B

Photo à la une : la mezzo-soprano Marjana Lipovšek – Photo : © DR

Ce vendredi 6 août 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

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